Dans l’immédiat après-Seconde Guerre mondiale, le parti constitue la première force de gauche en France. Son assise électorale diminue cependant de façon continue à partir des années 1970, notamment en raison de la concurrence duParti socialiste (PS).
Le PCF revendique quelque 42 000 adhérents à jour de cotisation en 2023. L'organe officiel du parti est pendant longtemps le journalL'Humanité, qui en est désormais structurellement indépendant, tout en en restant proche.
Rapidement, le parti est rebaptisé Parti communiste-Section française de l'Internationale communiste (PC-SFIC)[12],[13],[14],[15],[16]. Il est distinct duParti communiste (PC), dissout en, qui est une formation d’inspiration libertaire et anti-parlementariste lancée en 1919, de laquelle émerge le soviétisme-libertaire, et liée aux anarchistes soutenant larévolution russe[17].
Les premières années du PC-SFIC sont marquées par sastalinisation (oubolchévisation)[18], ainsi que par un activisme militant, en matière d’antimilitarisme. L'arrestation et l'incarcération de courte durée est très fréquente, tant pour les militants que pour les dirigeants. Auxélections législatives de 1924, le parti obtient 9,8 % des suffrages et 26 députés. En 1925, lesélections de femmes présentées par le PC-SFIC sont annulées, celles-ci ne pouvant voter et se présenter aux élections[19].
Alors que de nombreuses exclusions de membres fondateurs du parti ont lieu[note 1], le PC-SFIC suit les directives de l’Internationale communiste en s'opposant à toute entente avec les partis« bourgeois », SFIO comprise[18]. L'autoritarisme et la bureaucratie du parti ont des conséquences très négatives sur les effectifs des militants et provoquent une crise des cadres[18]. Aux élections législatives de 1932, le parti obtient 8,3 % des suffrages, son plus mauvais résultat depuis sa création. Des organisations communistes dissidentes se créent pour défendre un communisme opposé austalinisme[note 2].
Le Parti communiste s’engage dans les luttesanticoloniales, une position alors isolée dans le paysage politique français. L’Union intercoloniale, créée en 1922, rassemble des militants originaires descolonies françaises autour de revendications d’égalité politique (droit de vote) et sociale (« À travail égal, salaire égal »). Les communistes appellent ainsi à la fraternisation avec les insurgés marocains lors de laguerre du Rif (1925-1926) et à l’évacuation duMaroc par l’armée française, s'engagent pour l’arrêt des combats et l'indépendance de laSyrie lors de lagrande révolte de 1925-1927, et dénoncent les festivités du centenaire de lacolonisation de l'Algérie, organisant par exemple une campagne de boycott de l'exposition coloniale (1931)[20].
En 1930,Maurice Thorez, qui se montre critique envers la direction sortante, prend la tête du PC-SFIC sur demande des autorités de Moscou[18]. Certains membres du parti participent à des activités d'espionnage en France au profit de l'URSS, une stratégie qui culmine avec l'éclatement de l'affaire Fantômas[21],[22].
Après la prise du pouvoir d'Adolf Hitler, l'Internationale communiste recommande une ligne moins sectaire. La lutte pour la direction du parti entreJacques Doriot etMaurice Thorez aboutit à l'éviction du premier, qui évolue vers l’anticommunisme et crée en 1936 leParti populaire français. Maurice Thorez s'entoure d'une équipe constituée deJacques Duclos,Benoît Frachon et du représentant de l'Internationale communiste,Eugen Fried, qui exerce une influence considérable[23],[24],[25]. Les instances dirigeantes suivent la ligne de l'Internationale communiste alors dirigée parGeorgi Dimitrov enURSS. Cette subordination pose peu de problèmes à l'intérieur du parti français, tant est grand le prestige de l'URSS, mais également celui de Dimitrov, dont la renommée devint internationale après avoir prouvé son innocence lors du procès deLeipzig. L'opposition à cette orientation pouvait entraîner l'exclusion (c'est le cas d'André Ferrat, ancien rédacteur en chef deL'Humanité qui rejoint la SFIO). L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaît une longévité exceptionnelle et dirige le parti français près de trois décennies.
Le parti s'organise autour de dirigeants majoritairement issus de laclasse ouvrière, mettant en place des dispositifs de formation et de promotion de cadres d’origine populaire et favorisant la présentation aux élections de candidats ouvriers et paysans. Les dirigeants Thorez, Duclos et Frachon ont été respectivement mineur, métallurgiste et ouvrier pâtissier. Le cheminotPierre Semard a été secrétaire général du parti de 1924 à 1929, avant que lui succède Maurice Thorez. Cependant, les ouvriers peu qualifiés sont cantonnés aux postes à faible responsabilité[20].
À la suite de lacrise du en France, vue comme une tentative decoup d'Étatfasciste, le PC-SFIC change de stratégie, et forme avec la SFIO et les radicaux leFront populaire, qui remporte lesélections législatives de 1936. Après avoir obtenu 72 sièges et 15 % des voix, le PC-SFIC soutient legouvernement Blum, mais n’y participe pas sur ordre de Moscou[26]. La direction du parti appelle ensuite à l'arrêt de lagrève générale spontanée à l’issue desaccords de Matignon, qui prévoient des mesures sociales ne figurant pas dans le programme électoral du Front populaire[27]. Sur le plan syndical, laCGTU et laCGT se réunifient[28].
De1936 à1939, le soutien auxrépublicains espagnols représente une part importante de l'activité du Parti communiste (SFIC), tant par l'envoi de volontaires dans lesBrigades internationales que par la mise sur pied de moyens matériels.
Sur le plan sociétal, le PC-SFIC suit le revirement politique stalinien de l'URSS des années 1930 : il rompt avec les avancées féministes post-révolution de 1917, condamne le divorce et l'avortement, et prône lenatalisme, en réaction aux idéesmalthusiennes eteugénistes en vogue à cette épogue[29]. Dans ce contexte, Maurice Thorez tend la main aux catholiques[30]. En dépit de son conservatisme moral des années 1930-1960 et alors que les femmes ont peu de fonctions importantes en son sein, le Parti communiste est, tout au long duXXe siècle, le parti le plus féminisé de France : engagé en faveur dudroit de vote des femmes à partir des années 1920, il fait élire en 1946 dix-sept destrente-trois premières femmes députées ; en 1956, on ne compte plus que dix-neuf femmes à l’Assemblée nationale, mais quinze sont communistes[20].
Attitude lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
Le, l'URSS signe lepacte germano-soviétique, un accord de non-agression et de partage de l'Europe centrale avec l'Allemagne nazie. Le PC français est ébranlé par ce pacte, préparé dans le plus grand secret à Moscou, mais en approuve officiellement la signature, ce qui entraîne le départ de certains militants. En septembre, dès l’invasion allemande de la Pologne, les députés communistes français votent les crédits de guerre, et les militants répondent à l’ordre de mobilisation générale. De son côté, l'Union soviétique reste neutre et achève même l'invasion de la Pologne telle que prévue par le pacte[31].
Legouvernement Daladier estimant que les communistes découragent l'effort de guerre, la presse communiste est interdite le. Le Parti communiste (SFIC) est ensuite interdit par un décret-loi du. Les 43 députés restés fidèles à la ligne du parti fondent le Groupe ouvrier et paysan français à la Chambre des députés[32]. Ces députés sont toutefois arrêtés le,déchus de leur mandat le, puis condamnés à des peines allant de quatre ans de prison avec sursis à cinq ans de prison ferme ainsi qu'à cinq ans de privation de leurs droits civiques et civils[33]. Certains parlementaires sont déportés en Algérie, puis libérés après ledébarquement allié en Afrique du Nord en 1943, tandis que d'autres vivent dans la clandestinité en France ou sont emprisonnés. Le secrétaire général du PC-SFIC,Maurice Thorez, mobilisé, déserte l'armée française en, et se réfugie en Belgique, où est reconstituée la direction du PC-SFIC, désormais clandestin.
Bien que certains membres du parti l’aient fait avant — Georges Guingouin en avril 1941 à Soudaine-Lavidanière et un dirigeant,Charles Tillon, la veille de l'appel du 18 juin 1940[37] —, le PC-SFIC n'entre officiellement en résistance armée qu'au début de l'été 1941 : les communistes se tournent alors massivement vers le combat militaire contre l'occupant[38],[39]. Malgré ce retard relatif, il se prévaut d'être le premier parti politique français à l'avoir fait. Parmi les raisons qui auraient fait hésiter les communistes avant l'été 1941 à frapper militairement les armées d'occupation, il y avait le fait selon l'historienMarc Ferro que « ce soldat allemand pouvait être un camarade communiste de Hambourg ou un ouvrier de Berlin… Un officier pouvait être un professeur antihitlérien »[40]. Certains historiens relèvent également que le pacte germano-soviétique constituait également à l'autre bord une source d'embarras et de perplexité pour les collaborateurs pendant la première année d'occupation. Or dès l'annonce de l'invasion de l'URSS en 1941, ils exultent face à la clarté binaire de la nouvelle situation[41].
Le communiste Charles Tillon témoigne d'actes croissants de sabotage avant l'attentat contre un officier allemand aumétro Barbès - Rochechouart du :« Les transports ferroviaires subissent 21 attaques, dont 4 à l'explosif et 3 par déboulonnage. Des circuits téléphoniques sont coupés, des officines de la collaboration sont détruites à Paris… Le plus important de ces attentats contre les transports ferroviaires est le déraillement d'un train dans la nuit du 16 au 17 juillet près d'Épinay »[42].
En parallèle, des militants ayant quitté le PC-SFIC se montrent favorables à laCollaboration. Ainsi,Marcel Gitton, ancien numéro trois du parti, regroupe d'anciens députés communistes du Groupe ouvrier et paysan et fonde en 1941 leParti ouvrier et paysan français (POPF), qui milite pour la Collaboration[43],[44]. Gitton est assassiné en par un résistant communiste.
Lecolonel Rémy qui, malgré son propre anticommunisme, favorise le ralliement des communistes métropolitains à laFrance libre, écrit bien des années plus tard :« Le PCF a longtemps représenté sous l’occupation ennemie la seule organisation cohérente, disposant d’un excellent appareil mis en place de longue date, d’une stricte discipline chez tous ses membres et, par-dessus tout, d’une foi profonde chez ceux-ci[31]. » Une grande part des résistants fusillés pendant l'occupation était issue des rangs du PC. Ainsi, 30 % des fusillés condamnés par un tribunal militaire allemand étaient communistes. Quant aux otages fusillés, 80 % d'entre eux étaient communistes[49].
Le PC-SFIC devient le Parti communiste français (PCF) en 1943 à la suite de la dissolution de l'Internationale communiste par Staline[50],[51],[52].
Participation gouvernementale et succès électoraux (1944-1956)
Carte du Parti communiste français pour l'année 1945 : « Parti des fusillés », sans que soit mentionné un nombre.Pour le70e anniversaire deStaline, le secrétaire général du PCFMaurice Thorez évoque la fierté des communistes à êtrestaliniens :« titre d'honneur et de gloire que nous nous efforçons de mériter »[53].
À laLibération, le parti se décrit comme le « parti des 75 000 fusillés »[39], chiffre exagéré puisque les historiens estiment à 25 000 — toutes tendances politiques confondues — le nombre de résistants fusillés ou déportés en France[54]. Mais dès la fin de la guerre, certains anciens dirigeants de la Résistance sont progressivement écartés de la direction du PCF, ou bien sont exclus du parti[47].
Électoralement, le PCF s'implante fortement dans le monde ouvrier ainsi que dans les zones rurales — en maintenant une ligne de défense de la petite propriété plutôt que d’un modèle collectiviste, hormis le bref épisode deskolkhozes expérimentésen 1943 en Corse[55] — et chez les intellectuels, parmi lesquels l'existentialisteJean-Paul Sartre. Grâce à une rigoureuse politique de contrôle de sa composition sociale, il parvient pendant des décennies à rester un parti majoritairement composé d’ouvriers, y compris à sa tête[47],[56].
Le PCF fait partie des gouvernements français entre 1944 et 1947 :
Le 4, sur fond deguerre froide, les communistes français sont exclus du gouvernement. Jusqu'à la fin de laIVe République, le PCF est le seul parti à rester à l'écart du pouvoir. La même année, leKominform donne pour nouvelle direction stratégique aux différents partis communistes de s'opposer aux politiques gouvernementales : le PCFlance des grèves massives[60]. Dans le même temps, leculte de la personnalité du PCF glorifieStaline, dont la popularité se renforce au sein du parti après sa mort[53],[61]. Auxlégislatives de 1951, le PCF perd 79 sièges du fait de son isolement et de lanouvelle loi électorale. Maurice Thorez, atteint d'hémiplégie, passe de longs séjours en URSS pour se faire soigner entre 1950 et 1953. Le PCF perd progressivement en popularité et des désaccords idéologiques apparaissent chez les militants: les exclusions sont alors nombreuses, menées principalement par Jacques Duclos[note 4]. Des personnalités, commeAuguste Lecœur, s'inscrivent dans la remise en cause dustalinisme qui fait suite aurapport Khrouchtchev[47]. Le PCF cache et minimise pendant deux décennies la critique de Staline et le« rapport attribué au camarade Khrouchtchev »[62]. Le PCF demeure attaché à l'URSS[63], dont il soutient l'intervention en Hongrie contre l'insurrection de Budapest. Cette position lui aliène de nombreux soutiens, commeAimé Césaire[47].
Anticolonialiste et antimilitariste, le PCF s'oppose à laguerre d'Indochine et à laguerre d'Algérie. La répression en 1952 d'une manifestation contre le généralMatthew Ridgway, dirigeant des forces américaines en Corée, provoque la mort de deux manifestants, et conduit à la perquisition du siège du PCF et à l'arrestation deJacques Duclos[64]. En 1956, le PCF vote les pouvoirs spéciaux àGuy Mollet, mais celui-ci, contrairement à la volonté du parti, applique une politique dure de répression enAlgérie française. Le parti y soutient leFront de libération nationale (FLN).
Maintien de son socle électoral et début du rejet du modèle soviétique (1956-1970)
Waldeck Rochet, lui-même ancien maraîcher à l’accent bourguignon distinctif, mène une politique volontariste à destination des « paysans travailleurs ». Le parti était déjà doté d’une section agraire, de cellules rurales, ainsi que d’un hebdomadaire spécifique largement diffusé. Le PCF s’est longtemps attelé à déconstruire le « mythe » de « l’unité paysanne », en prônant l’alliance des ouvriers et des paysans. Une alliance qui, selon Waldeck Rochet, a effrayé la bourgeoisie qui « s’est toujours employée à diviser les travailleurs des villes et des champs ». Aux législatives de 1962, le PCF réunit plus de 20 % des suffrages exprimés dans quarante départements ruraux[66].
Affiche du PCF éditée en1968. Sous-sol du bureau du Parti communiste deTarbes.
L'année suivante, le candidat du PCF à laprésidentielle,Jacques Duclos, obtient 21,2 % des voix, manquant de peu de se qualifier au second tour. Ce score, considéré comme excellent, confirme la suprématie du PCF au sein de la gauche, qui devance largement les autres candidats. Leader de l'opposition, le parti se félicite de voir certaines de ses revendications de longue date entérinées par le pouvoir gaulliste : l'indépendance de l'Algérie (1962),retrait du commandement intégré de l'OTAN (1966),discours de Phnom Penh (1966), politique pro-arabe (1967).
À partir de1968 avec la répression par l'URSS duPrintemps de Prague, le PCF se démarque de la politique soviétique : le parti désapprouve l'intervention de l'armée sans pour autant la condamner fermement[69]. Cette ambiguïté l'éloigne d'un certain nombre de militants, en particulier des cercles intellectuels qui lui étaient restés favorables. Par la suite, la parution en France deL'Archipel du Goulag, d'Alexandre Soljenitsyne, participe au débat sur la situation despays communistes.
Le PCF vit à partir de 1950 un effondrement général du nombre d'adhérents, cependant plus limité dans « les vieux bastions ouvriers de 1937 », comme « les vieilles fédérations (Nord, Seine, Seine-et-Oise) »[70], avec une « résistance du PCF dans la classe ouvrière »[70]. Car si le nombre des cellules locales ou rurales a régressé de 39 %, celui des cellules d'entreprise n'a baissé que de 31 %[70], malgré une répression bien plus sévère dans les usines qu'à la Libération[70], ce qui fait que les ouvriers représentent désormais 40 % des effectifs communistes[70] et les femmes désormais 20 % contre 11 % en 1946[70].
Programme commun, prise de distance avec l'URSS et amorce du déclin (1970-1981)
En 1976, le PCF se démarque des dirigeants de l'URSS pour s'orienter vers une ligne de typeeurocommuniste, à l'image duParti communiste italien. Le parti abandonne la référence à la doctrine de la « dictature du prolétariat », affirme son indépendance vis-à-vis de Moscou et son attachement aux libertés publiques. Ce changement survient vingt ans après la publication en URSS du rapport Khrouchtchev, ce qui fera dire àRobert Hue :« Le PCF a trop tardé. Ça nous a coûté cher […]. C'est vingt ans trop tard »[71].
Les élections intervenant à partir de 1976 montrent que le PS l'emporte sur le PCF, une situation inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le PCF dirige cependant près de 1 500 municipalités après lesélections municipales de 1977. Peu après, en vue deslégislatives de 1978, pour lesquelles la gauche est favorite, la direction communiste propose à ses partenaires une actualisation du Programme commun, appelant à renforcer le volet social et le champ des nationalisations. Mais après des mois de négociations, les trois formations actent leur désaccord et se présentent aux élections avec leurs propres programmes. Contre toute attente, la majorité de droite l'emporte finalement.
Par la suite, alors qu'il pensait sortir gagnant du Programme commun lors de sa signature en 1972, le PCF ne retrouve plus la première place à gauche, en partie en raison de l'émergence des classes moyennes et de la croissance des entreprises de services. Il s'ensuit une vague de contestation dans une frange du parti, qui reproche à Georges Marchais d'être responsable de l’échec des négociations sur le Programme commun. En 1979, le soutien apporté par le secrétaire général du PCF à l'intervention soviétique en Afghanistan — prise de position contraire aux orientations du comité central du parti — est interprété comme le signe d'un réalignement du PCF sur la politique soviétique. Le parti continue d'ailleurs à recevoir une aide financière et matérielle importante de la part de l’URSS[72].
Incompatibilité avec la participation gouvernementale et poursuite du déclin (1981-1994)
Pendant lacampagne présidentielle de 1981, Georges Marchais, désigné candidat du parti, est un temps en passe de dépasser François Mitterrand dans les études d'opinion. Georges Marchais prône le rétablissement de laplanification économique, lanationalisation de toutes les grandes entreprises et la hausse duSMIC. Il obtient finalement 15,3 % des voix, dix points derrière Mitterrand, qu'il rallie au second tour mais que de nombreux communistes refusent de soutenir. Auxélections législatives qui suivent la victoire du candidat socialiste, le PCF confirme son déclin : avec 16,1 %, il perd des sièges au profit du PS dans plusieurs de ses fiefs historiques, comme laSeine-Saint-Denis.
Après les élections, le PCF participe au gouvernement dePierre Mauroy en obtenant quatre portefeuilles ministériels (Transports, Fonction publique, Santé, Formation professionnelle)[note 5]. Après l'échec de sa politique économiquekeynésienne (trois dévaluations successives, des milliards de francs de fuite de capitaux et une poursuite de l'augmentation du chômage), le gouvernement s'oriente rapidement vers une politique de « rigueur économique », qui laisse sceptiques les communistes et conduit à leur départ du gouvernement en.
Lors des municipalesde 1983 etde 1989, le PCF encaisse de lourdes pertes, perdantNîmes,Amiens,Vierzon,Saint-Quentin,Saint-Étienne etReims. Certains communistes, telsCharles Fiterman, quittent le PCF pour le PS, considérant que l'idéal communiste est mort. Auxélections européennes de 1989, la liste dePhilippe Herzog obtient 7,7 %, quatre points derrière le Front national, un nombre croissant d'électeurs ouvriers se ralliant au parti d'extrême-droite. Les années suivantes, le parti poursuit son déclin et Georges Marchais se résout à quitter sa tête.
Rénovation, redressement et participation à la majorité plurielle (1994-2002)
Bien que concurrencé parArlette Laguiller, Robert Hue obtient 8,6 % des voix à l'élection présidentielle de 1995, ce qui est considéré comme un score honorable. Le secrétaire national engage alors une « mutation » du parti. Lors de la publication duLivre noir du communisme, Hue reconnait les crimes dumarxisme-léninisme et rompt avec Georges Marchais en déclarant que le bilan de l'URSS est« négatif, monstrueux même, à bien des égards ». En 1996, il suggère de changer le nom du Parti communiste, mais abandonne face à la pression du courant orthodoxe, qui menace d'une scission.
Robert Hue lors de manifestation de la gauche contre les essais nucléaires.
Auxélections législatives de 1997, le PCF participe à lagauche plurielle, une coalition de la gauche parlementaire. Avec 9,9 % des voix, le PCF remonte à 35 sièges : malgré de fortes dissensions internes provoquées par la remise en cause de la ligne passée, la stratégie de Robert Hue paraît payante. Plusieurs ministres entrent alors dans legouvernement Lionel Jospin[note 6]. Le ministreJean-Claude Gayssot porte laloi SRU, qui fixe un objectif de 20 % de logements sociaux dans les villes, etMarie-George Buffet fait progresser la lutte contre le dopage dans le sport. Après avoir donné des résultats économiques satisfaisants, le gouvernement Jospin déçoit une partie de l'électorat communiste. Aux élections intermédiaires, le PCF obtient des résultats oscillants[note 7].
Dans le même temps, le parti continue à se réformer. En 2000, le conseil national met en place une direction collective entreMarie-George Buffet (secrétaire nationale) etRobert Hue (qui devient président du PCF, une fonction inédite dans l'histoire du parti), et prévoit la désignation de son candidat à l'élection présidentielle par les adhérents. Le parti comprend alors plusieurs courants, même si les tendances ne sont pas reconnues par les statuts : un courant conservateur (« orthodoxe »), surtout implanté dans le Nord de la France, qui revendique lemarxisme-léninisme comme doctrine, un courant refondateur, qui prône une réorganisation totale du parti, et le courant majoritaire, derrière Marie-George Buffet, qui prône l'ouverture aux mouvements sociaux et aux autres organisations de gauche tout en n'excluant pas une participation au gouvernement.
Chute électorale et ouverture sur la gauche antilibérale (2002-2007)
En 2002, le PCF obtient des scores historiquement faibles, divisés par deux à trois par rapport aux élections précédentes. À laprésidentielle, Robert Hue — concurrencé par plusieurs candidats d'extrême gauche et affaibli par la fuite de son électorat ouvrier vers leFront national — obtient seulement 3,4 % des suffrages. Dans les semaines qui suivent, avec 4,8 % des voix auxélections législatives, le parti voit son score divisé par deux et passe de 35 à21 députés.
Ces résultats s'accompagnent d'une baisse significative du nombre d'adhérents et entraînent la démission de Robert Hue de la présidence du PCF[73],[74]. Alors que Marie-George Buffet reste seule à la tête du parti, la stratégie d'alliances et l'avenir même du parti suscitent le débat : les orthodoxes prônent l'autonomie, les refondateurs la constitution d'un « pôle de radicalité » à la gauche du PS, les « huistes » un « parti communiste nouveau »[75]. Auxélections régionales de 2004, le PCF adopte une stratégie « à la carte »[note 8] et se redresse légèrement[76].
La stratégie d'ouverture au mouvement social est adoptée auxélections européennes de 2004, mais elle se heurte aux résistances de fédérations locales. Dans le même temps, le PCF participe à la fondation duParti de la gauche européenne (PGE), parti politique européen regroupant des partis de gauche radicale (communistes ou non)[77]. Le PCF prend position en faveur dumariage homosexuel, Marie-George Buffet présentant l'année suivante la première proposition de loi sur le sujet, qui est rejetée[78]. Alors que 494 députés ont voté pour laloi interdisant les signes religieux dans les écoles publiques, la majorité de ceux du PCF font partie des 36 à voter contre, parmi lesquels aussi plusieurs députés de la droite[79].
Lors de la campagne duréférendum sur le traité constitutionnel européen de 2005, le PCF prend activement part à la campagne pour le « non ». Il aide à la création de collectifs unitaires locaux et organise des réunions nationales allant de laLCR à certains socialistes. La victoire du non renforce la position du PCF, qui s'attèle à un rassemblement de la gauche antilibérale, avec des socialistes, la LCR et des personnalités et forces issues du mouvement social (altermondialistes, syndicalistes, associatifs…). Des « collectifs unitaires » sont lancés.
Les collectifs adoptent un programme commun, mais butent sur la question d'une candidature commune à l'élection présidentielle de 2007. Le PCF présente la candidature de Marie-George Buffet, entourée d'un collectif unitaire de porte-paroles, qui se révèle majoritaire dans les votes des collectifs ; mais la majorité des autres composantes s'y oppose et aucun accord n’est trouvé,José Bové se portant également candidat. La candidature de Marie-George Buffet suscite même des divisions au sein du PCF[note 9]. Finalement, Marie-George Buffet obtient 1,93 % des suffrages, arrivant en septième position, ce qui constitue le pire score de l'histoire du parti[80]. Les deux candidats d'extrême gauche sont aussi en forte baisse par rapport à 2002. Comme la candidate PCF, ils ont critiqué[81],[82] les déclarations deSégolène Royal souhaitant que tous les Français disposent d’undrapeau de la France[83] et soulignant son attachement àLa Marseillaise.
Auxélections législatives qui suivent, le PCF baisse encore par rapport à 2002, n'obtient que 4,3 % des suffrages et perd six députés. Pour la première fois depuis 1958 dans l'impossibilité de former un groupe parlementaire, le PCF forme un groupe commun avecLes Verts, legroupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR)[84].
Composante du Front de gauche et soutien à Jean-Luc Mélenchon (2007-2018)
Le faible résultat de Marie-George Buffet à l'élection présidentielle provoque une forte déception au sein du PCF. Les résultats desmunicipales etcantonales de 2008 marquent cependant un ralentissement de l'érosion de l'influence du parti, avec des scores similaires à ceux de 2001[note 10].
Les principales figures de l'alliance sontMarie-George Buffet etJean-Luc Mélenchon, dirigeant du Parti de gauche. La coalition, qui rassemble 6,5 % des suffrages, se poursuit par la suite, le PCF présentant la plupart de ses listes dans un Front de gauche « élargi » auxélections régionales de 2010[85].
Les deux partis jouent un rôle moteur, aux côtés des huit principaux syndicats, dans lemouvement social contre la réforme des retraites en France de 2010, qui a mobilisé à huit reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé. L'objet immédiat est de protester contre le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 ans de l'âge auquel un salarié n'est plus pénalisé par le système dedécote.
Auxélections régionales de 2010, la participation chute de 11 points, tombant pour la première fois à 46,33 %, mais les listes Front de gauche obtiennent 6,95 % dans 17 régions[86] avec 170 000 voix de plus qu'aux européennes[86]. La percée des écologistes, souvent alliés avec le PS, qui obtiennent 12,18 %, fait cependant que le FG obtient seulement 125 élus, dont 95 PCF[86], ce qui préoccupe les successeurs potentiels de Marie-George Buffet[86]. L'un d'eux déclare dans la presse qu'« une grande partie des communistes » ne voudra pas faire la campagne présidentielle deJean-Luc Mélenchon en 2012[86] et le député PCF du Rhône, André Gerin, avertit que cette« baisse du nombre d'élus communistes dans les régions s'ajoute à la perte de 30 villes en 2001 »[86],[87]. Finalement,Marie-George Buffet doit quitter en 2010 le poste de secrétaire nationale, étant remplacée parPierre Laurent. Dans le même temps, plusieurs dirigeants et élus « refondateurs » quittent le parti pour rejoindre laFédération pour une alternative sociale et écologique (FASE)[note 12].
En vue de l'élection présidentielle de 2012, les adhérents du PCF se prononcent à 59 % pour queJean-Luc Mélenchon les représente au sein du Front de gauche, avec des conditions comme 80 % des sièges pour les communistes auxélections législatives[88]. Le niveau d'intentions de vote est alors inédit depuis 1981 au premier tour d'une élection présidentielle pour le PCF[89]. Jean-Luc Mélenchon termine avec 11,1 %, soit six fois plus que Marie-George Buffet en 2007. Il appelle dès le soir du premier tour à voter contreNicolas Sarkozy et demande à ses électeurs de voter pourFrançois Hollande, le candidat duParti socialiste.
Leslégislatives de 2012 sont plus mitigées, en raison de la poussée du PS, qui passe de 212 à 331 députés, dans le sillage de l'élection deFrançois Hollande. Le Front de gauche obtient quant à lui 6,9 % des voix et 10 députés (dont 7 communistes), contre 19 dans la législature précédente. Legroupe GDR est toutefois reconduit grâce à l'arrivée de 5 députés ultra-marins, dirigé parAndré Chassaigne. Les élus Front de gauche s'abstiennent lors duvote de confiance augouvernement Ayrault[90].
Aux électionsmunicipales de 2014 qui suivent, le PCF privilégie parfois des alliances avec le PS ou des accords « larges », en fonction des situations locales[91], mais les relations entre PS et PCF sont tendues[91]. Le PCF perd plus de 30 % de son effectif sortant à l’issue de cesmunicipales de 2014[92], marqué plus globalement par une déroute de la gauche, qui perd 121 villes de plus de 15 000 habitants.
En vue de l'élection présidentielle de 2017, alors que la direction du parti s'oppose majoritairement à un nouveau soutien à Jean-Luc Mélenchon, 53,6 % des adhérents se prononcent en sa faveur lors d'uneconsultation interne[94],[95]. Candidat deLa France insoumise soutenu par le PCF, Jean-Luc Mélenchon obtient 19,6 % des suffrages exprimés, arrivant en quatrième position, à 1,7 point de se qualifier pour le second tour. Après l'échec des discussions avec le Parti de gauche, le PCF concourt seul auxélections législatives de 2017[96],[97]. Il totalise 2,7 % des suffrages exprimés, soit le plus faible résultat de son histoire à des élections législatives[98], tandis queLa France insoumise obtient 11,04 % et 17 députés, soit un total de 13,74 % et 28 députés pour les deux partis qui avaient soutenuJean-Luc Mélenchon à la présidentielle, très au-dessus des 6,9 % des voix et 10 députés, dont 8 communistes, obtenus lors deslégislatives de 2012.
Dans 98 % des circonscriptions où ils concouraient face à des candidats de La France insoumise, les candidats PCF sont surclassés[99]. Legroupe de la Gauche démocrate et républicaine est reconduit à l'Assemblée avec 16 membres, dont 11 députés communistes[100], trois de plus que dans la législature précédente.
Changement de direction et reprise d'autonomie (2018-2022)
Fabien Roussel, élu secrétaire national du Parti communiste françaisen 2018.
Lors du vote des militants les 4 et, le texte de la direction du PCF est mis en minorité par le texte alternatif porté par le députéAndré Chassaigne[101]. Il s'agit d'un événement inédit dans l'histoire du parti[102].
Le, le PCF confirme un changement de direction à sa tête.Pierre Laurent quitte son poste de secrétaire national etFabien Roussel est proposé comme secrétaire national[103]. Celui-ci est élu secrétaire national du parti le lors du vote délégués auXXXVIIIe congrès[104]. Ce congrès acte la fin duFront de gauche[105].
Auxélections européennes de 2019, malgré une campagne jugée dynamique par les analystes politiques[107], la liste du PCF conduite parIan Brossat, adjoint à la maire de ParisAnne Hidalgo, n'obtient que 2,5 % des voix exprimées, se classant en dixième position et n'obtenant ni député européen — fait inédit pour le parti — ni remboursement des frais de campagne[108],[109]. Il s'agit de son score le plus faible en voix, toutes élections confondues[110]. Le score est d'autant plus décevant que les instituts Harris, BVA, Ifop, Elabe Opinionway donnaient desscores supérieurs ou égaux à 3 %. Selon une étudeIpsos, seulement 1 % des ouvriers se sont prononcés pour la liste communiste (contre 40 % pour le RN)[111].
Le changement de direction à la tête du PCF qui a vuPierre Laurent évincé parFabien Roussel le se traduit rapidement par un changement de cap pour la préparation desélections départementales et régionales de 2021, avec un retour de la problématique des élections de 2010[86], quand une partie des élus PCF avaient déploré que des alliances avec leParti de gauche et plus seulement avec le Parti socialiste risquaient de faire perdre des élus[86].
Malgré cette nouvelle stratégie, à l’issue desélections départementales de 2021, le Parti communiste français perd au profit de la droite sa dernière présidence deconseil départemental, celle duVal-de-Marne, qu’il détenait depuis 1976 : il s’agissait dufief électoral deGeorges Marchais et du dernier symbole départemental de la banlieue rouge[116]. Selon le PCF, il est passé de 160 conseillers départementaux PCF contre 155 pour l'ensemble du Front de gauche en 2015 mais ces chiffres sont contestés par l’historienRoger Martelli, qui relève une perte globale de huit conseillers départementaux communistes.
Les adhérents sont appelés à choisir entre une candidature communiste autonome, prônée par le secrétaire généralFabien Roussel, ou le ralliement à une« candidature externe au parti »[121]. Sur43 888 électeurs inscrits, 21 356 se sont prononcés pour la candidature communiste, soit un peu moins de la moitié. La participation a été de 68,85 % et cette option de la candidature communiste a recueilli 72,47 % des suffrages exprimés. Un autre scrutin pour le choix du candidat accorde àFabien Roussel 23 245 voix soit 82,32 % des électeurs inscrits, contre 1,82 % à Emmanuel Dang Tran et 0,16 % à Grégoire Munck, 15,70 % ne choisissant pas.
Le PCF et son candidat, absent de ce scrutin depuis 2007, atteint les 802 412 suffrages et réalise un progrès de presque 100 000 voix par rapport à la dernière candidature communiste à l'élection présidentielle deMarie-George Buffet ayant fait 707 268 voix[122]. Il réalise également une meilleure performance que la socialisteAnne Hidalgo, une situation qui n'avait pas été vue pour un communiste depuis la candidature deJacques Duclos en1969. Il appelle à faire barrage à l'extrême droite au second tour, sans nommer le président sortant Emmanuel Macron, et appelle à une discussion avec les partis de gauche pour les élections législatives[123].
À l'issue du scrutin, 12 communistes sont élus avec des gains dans leCher (Nicolas Sansu récupère son siège perdu en 2017) et dans lePas-de-Calais (seule circonscription conquise auRN au niveau national[125]) et une perte dans leNord. Après un doute sur le maintien d'ungroupe communiste à l'Assemblée après ces élections, celui-ci est conservé grâce à l'inscription de 10 députés ultra-marins[126] et participe à l'inter-groupe de la NUPES.
SelonL'Humanité, la question de l’emploi, déjà au cœur du texte d’orientation du PCF, est un enjeu clé des débats du congrès qui voit Fabien Roussel reconduit dans un fauteuil, dans le sillage et le contexte des trois mois de grèves, manifestations et blocages routiers qui opposent l'intersyndicale nationale au gouvernement lors dumouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023[127], les délégués s'y rendant avec en tête la 11e journée de mobilisation contre la réforme et toutes celles qui l’ont précédées. La préparation du congrès avait commencé début décembre, avant que le projet de loi ne soit dévoilé, avec le texte d’orientation de la direction sortante, présenté au conseil national et adopté avec une majorité moins forte que celle au cours du congrès[128].
À la suite de ladissolution de l'Assemblée nationale prononcée par Emmanuel Macron dans la foulée des élections européennes, le PCF signe un accord programmatique et électoral avec les autres partis politiques de gauche pour former leNouveau Front populaire[131]. Dans le cadre de cet accord, le PCF obtient l'investiture dans 50 circonscriptions[132].
Le positionnement d'un parti sur l'échiquier politique est toujours un exercice délicat, ses positions variant au cours du temps, et ses actes au gouvernement n'étant pas conformes à ses discours dans l'opposition. Comme l'indique son nom, le Parti communiste français se revendique originellement commecommuniste c'est-à-dire comme partisan de l'abolition ducapitalisme selon une voie révolutionnaire, sur le modèle de larévolution d'Octobre. Toutefois, il semble aujourd'hui avoir abandonné la voie révolutionnaire au profit duréformisme[135].
À l'époque où il était premier secrétaire du parti, Robert Hue avait proposé d'assumer ce réformisme et de retirer la référence au communisme du nom du parti[138]. À rebours de cette tendance réformiste, au cours des années 2000, un rapprochement s'est opéré entre le PCF et certaines organisations trotskystes (LCR puisNPA) au sein des collectifs unitaires antilibéraux puis avec la création duFront de gauche incorporant plusieurs scissions du NPA. Ce rapprochement entre les deux familles politiques a été facilité par la disparition des raisons historiques de leurs divisions (stalinisme et soutien du PCF à l'URSS) et l'héritagemarxiste en commun. SelonPhilippe Raynaud,« il ne faut pas oublier que les trotskistes sont des communistes. Il n'y a plus, d'une part, d'exclusive des communistes contre les trotskistes et, d'autre part, les trotskistes, du moins ceux de la LCR ont toujours voulu être reconnus comme communistes par le parti »[136]. La position à adopter vis-à-vis du Parti socialiste reste néanmoins un sujet de vive controverse à l'intérieur du PCF, ce qui justifie pour les organisations trotskistes une méfiance à son égard.
En outre,Philippe Raynaud indique qu'il existe une autre fracture, également d'ordre stratégique, entre le PCF et certaines organisations politiques non-trotskistes ayant fait partie des collectifs unitaires. Elle se résume d'après Raynaud dans la phrase de l'économiste marxisteJohn Holloway :« Il faut changer le monde sans prendre le pouvoir » à laquelle adhère une partie de la gauche radicale (altermondialiste).
En 2023, l'aile représentée au PCF parPierre Laurent etBernard Friot, plaidant pour le « communisme déjà là », est critiquée par les partisans deFabien Roussel, qui les qualifient de« communistes réformistes ». Des expressions telles qu'« étape socialiste » ou « transition socialiste » reviennent en vogue au sein du parti, en particulier auprès de la Jeunesse communiste. Ces expressions font référence à une phase de transition vers le communisme, alternative à ladictature du prolétariat et aux caractéristiques françaises, théorisée parGeorges Marchais, dans laquelle les partis d'opposition et lapropriété privée auraient leur place[139].
PourNicolas Lebourg, dans lesannées 1970, le Parti communiste français« recourt aux ficelles duchauvinisme et dupopulisme en tant que style »[140]. SelonLe Monde, si du début au milieu des années 1970, le PCF ne songe que peu aux questions d'immigration, et milite même dans leProgramme commun pour que les travailleurs immigrés aient les mêmes droits que les travailleurs français, le parti est sujet à des tentationsnationalistes dès la fin des années 1970 et durant lesannées 1980. Ainsi, en 1981,Georges Marchais prône l'arrêt de l'immigration sur le territoire français afin de résoudre le problème duchômage. D'aprèsLe Monde, cette vision de l'immigration« rend responsables du chômage les travailleurs immigrés »[141]. SelonJean-Loup Amselle, le PCF de Georges Marchais exalte le« national-communisme » via ses campagnes « Produisons français »[142].
En 2020, l'élection deFabien Roussel au secrétariat national du PCF marque un retour du thème souverainiste au sein du parti[5]. Ainsi, lors de sa campagne pour l'élection présidentielle de 2022, il déclare que les immigrés déboutés dudroit d'asile« ont vocation à rentrer chez eux » et qu'il a pour premier souci les« travailleurs français »[145]. Il fait également de la défense de laproduction française l'un de ses thèmes de campagne[146].
La faucille et le marteau disparaissent de l'identité visuelle du parti en 2013, après leur suppression sur les cartes de membre[147].
Lors ducongrès d'Ivry de 2018, le PCF change son logo. À ce propos, le sénateurFabien Gay explique :« Certains y verrontl'étoile de notre idéal, d'autres une France ouverte sur le monde, accueillante envers les réfugiés qui fuient la guerre et la misère. D'autres un bourgeon qui montre que le communisme est une idée neuve mais aussi notre combat écologique, d'autres encore un point levé et même les cerises de la commune. Certains y verront enfin un humain debout, fier, les bras ouverts, fraternel pour symboliser notre signature : l'humain d'abord »[148]. En 2019, la faucille et le marteau disparaissent également des timbres de cotisation[réf. nécessaire].
En 2001, Robert Hue crée un tandem avec Marie-George Buffet, lui devenant président du PCF et elle secrétaire nationale. Ce tandem est assuré jusqu'en 2003.
À la suite du départ de Robert Hue, elle est à l’origine de la suppression de la fonction de président du PCF, remplacée par le poste de président du conseil national du parti.
Lors duXXXVIIIe congrès, un mois après avoir été mis en minorité lors d'un vote des adhérents, il quitte le secrétariat national pour devenir président du conseil national, tandis que Fabien Roussel lui succède[149],[150].
L'organisation en tendances n'existe pas au sein du PCF. À l'origine, ceci était lié à la conception dite « centraliste démocratique » du parti. Cette interdiction est demeurée après le28e congrès de1994, qui a officiellement rompu avec lecentralisme démocratique.
Les statuts adoptés lors du31e congrès[151], disposent :« Ainsi, nous faisons le choix de faire du pluralisme de droit un principe de notre mode de fonctionnement. Pour autant, les communistes ne veulent pas que cela se traduise par un fonctionnement en tendances ». Depuis, on peut identifier au sein du PCF des courants ainsi que des groupes politiques, qui s'affirment lors des votes internes (textes d'orientation, élection des directions, consultations internes…), même s'il n'existe pas de statistique « officielle » concernant le nombre de militants communistes appartenant à ces courants plus ou moins structurés. Les adhérents du PCF ne sont très majoritairement pas organisés au sein de courants internes.
Dans les années 1990-2000, les différences entre tendances se faisaient sur la « mutation » idéologique et politique du parti. Mais à partir de 2009 et la constitution duFront de gauche, les débats internes se sont orientés sur le choix stratégique à adopter entre les partisans de la stratégie du Front de gauche, ceux d'une alliance « classique » PCF-PS et ceux qui souhaitent un PCF indépendant.
Ils se démarquent dès le37e congrès de 2016 en déposant le texte alternatif « L’ambition communiste pour un Front de gauche populaire et citoyen », qui recueille 23,68 % des votes. Ils souhaitent définir une stratégie dans le cadre duFront de gauche en vue des élections présidentielle et législatives de 2017, ainsi que la rupture des relations avec leParti socialiste. Lors des législatives, Stéphane Peu se présente avec l'étiquetteLa France insoumise mais fait le choix de siéger au sein du groupe communiste une fois élu.
Ils présentent à nouveau un texte lors du38e congrès de 2018, prônant un rapprochement avec LFI qui n'obtient que 11,95 % des votes. Ils s'opposent alors à la stratégie d'autonomie engagée parFabien Roussel, nouveau secrétaire national du PCF et sont les principaux partisans d'un accord au sein de laNUPES en 2022. Au39e congrès de 2023, ils présentent le texte « Urgence de communisme. Ensemble pour des victoires populaires », qui reçoit le soutien de l'ancienne direction mais ne recueille que 18,08 %. Ils se structurent alors au sein de « Alternative communiste » afin de soutenir la NUPES au sein du parti face à la stratégie jugée « droitière » de Fabien Roussel.
La majorité qui a dirigé le PCF entre 2001 et 2018, autour deMarie-George Buffet puis dePierre Laurent, défendait à la fois l'existence du PCF et la nécessité de profondes transformations. Ils font tout d'abord le choix d'une autonomie par rapport auParti socialiste, tout en faisant un allié aux élections locales, au même titre que les autres forces de gauche (Les Verts,MRC), d'extrême gauche (LCR…) ainsi que toutes les composantes du mouvement social (syndicalistes, militants associatifs…), au sein desCollectifs unitaires en 2006.
Ils sont par la suite les principaux partisans de la stratégie duFront de gauche formé avec leParti de gauche et laGauche unitaire en 2009 et rejoint par d'autres mouvements par la suite. À ce titre, ils soutiennent la candidature deJean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles de2012 et de2017.
L'échec d'un accord électoral avecLa France insoumise pour lesélections législatives de 2017 et l'effacement médiatique du PCF face à celle-ci contribuent à leur mise en minorité lors du38e congrès de 2018. Ils présentent un texte alternatif lors du39e congrès de 2023 avec les personnalités pro-NUPES (Elsa Faucillon, Stéphane Peu) qui ne recueille que 18,08 %.
Les « orthodoxes » s'opposent à ce qu'ils appellent la« mutation réformiste » du PCF menée parRobert Hue dans les années 1990 et proposent de revenir aux fondamentaux marxistes et en rompant avec leParti socialiste. Ils prônent également une rupture avec l'Union européenne. Une partie d'entre eux ont été exclu ou ont quitté le PCF pour fonder leurs propres mouvements, tels que :
Rolande Perlican, qui fonde en 2000 « Communistes » (devenu Parti révolutionnaire Communistes, PRC, après sa fusion ratée avec l'URCF) ;
Maurice Cukierman, qui fonde l'Union des révolutionnaires-communistes de France (URCF) en 2004 (devenue Parti communiste révolutionnaire de France, PCRF) ;
Maxime Gremetz, qui est exclu du PCF en 2006 et fonde le mouvement local « Communistes en Somme ».
En 2008, les « orthodoxes » restés dans le parti se regroupent au sein du réseauFaire vivre et renforcer le PCF qui rassemble : les Fédérations du Pas-de-Calais (avecJean-Claude Danglot,Jacky Hénin) et de Haute-Saône, des sections PCF comme àParisXVe,Vénissieux ouSaint-Quentin, les collectifsRouges vifs actifs dans lesBouches-du-Rhône et enÎle-de-France et la « Gauche communiste » deJean-Jacques Karman[réf. nécessaire]. Ils obtiennent un succès relatif lors du34e congrès en 2008, où leur texte obtient 24,02 % des votes[153]. Cependant ils se divisent à partir de 2013 avec la formation du réseauVive le PCF autour d'Emmanuel Dang-Tan et de la section du 15e arrondissement de Paris. Ces deux réseaux présentent chacun leur texte lors des congrès de 2013 et 2016 recueillant ensemble entre 16 et 19 %[réf. nécessaire]. Lors du38e congrès de 2018,Faire vivre et renforcer le PCF participe au texte alternatif d'André Chassaigne etFabien Roussel, qui arrive en tête et intègre la nouvelle direction, tandis queVive le PCF présente son propre texte qui obtient 7,91 %[réf. nécessaire].
Les « novateurs » sont généralement des anciens partisans de la ligne politique deGeorges Marchais, comme Nicolas Marchand et Yves Dimicoli, qui ont formé le réseauAction Novation Révolution. Ils défendent l'autonomie d'action et de proposition du PCF, en s'appuyant sur la pensée dePaul Boccara et les « novations marxistes ». Ils ne s'opposent cependant pas aux alliances avec lePS[154].
Ils présentent le texte « Ensemble, une nouvelle orientation pour un nouvel élan du PCF » au22e congrès en 2003 qui obtient 21,38 %. Ils soutiennent le texte présenté parAndré Chassaigne etFabien Roussel lors du38e congrès de 2018 et intègrent la nouvelle direction.
La Riposte est une association, anciennement liée au niveau international à laTendance marxiste internationale, un mouvement trotskiste. Les membres de ce courant sont partisans d'« un retour aux fondamentaux marxistes du PCF et à une stratégie révolutionnaire, tout en condamnant sévèrement lestalinisme et la bureaucratisation de l'URSS ». La Riposte avait une activité politique propre, indépendamment du PCF, par la diffusion de son journal ou la tenue de formations et de réunions pour ses adhérents et sympathisants. Après avoir présenté des textes alternatifs lors de différents congrès (15,05 % en 2008, 10,05 % en 2013 et 5,40 % en 2016), l'association s'est scindée en deux, une partie conservant le nom « La Riposte » et son appartenance au PCF, l'autre soutenantLFI aux élections suivantes, sous l’appellation « Révolution ».
LesHuistes, partisans deRobert Hue, tels queMarie-Pierre Vieu ou Dominique Grador. Ils considèrent que le PCF doit se « métamorphoser », sans toutefois préconiser nécessairement la création d'une nouvelle force politique pour le remplacer. Ils défendent le principe d'une alliance privilégiée avec lePS comme avec la « Gauche plurielle ». Le rôle du PCF serait d'influer sur l'orientation de cette « Gauche plurielle », pour une meilleure représentation du monde du travail. Ils ont, au34e congrès, déposé une liste alternative avec les refondateurs, qui obtient 16,38 % des votes. Opposé à la stratégie duFront de gauche, Robert Hue quitte le conseil national du parti en décembre 2008 et fonde l'association politiqueNouvel espace progressiste (NEP) puis quitte le PCF l'année suivante pour créer leMouvement unitaire progressiste (MUP).
LesRefondateurs, qui prônent au début des années 1990 pour une alliance de la gauche non socialiste (PCF, mouvements alternatifs ou sociaux et écologistes) autour d'un « pôle de radicalité ». On y retrouve les anciens ministresAnicet Le Pors etCharles Fiterman, qui fondent le courant « Refondation », qui participe en 1994 à la création de laConvention pour une alternative progressiste (CAP) mais aussiGuy Hermier etJack Ralite au sein du courant « Futurs » qui restent au sein du PCF. Ils forment dans les années 2000l'Association des communistes unitaires (ACU) autour dePierre Zarka etPatrick Braouezec, qui quittent le PCF en 2010 pour rejoindre laFédération pour une alternative sociale et écologique (FASE).
LesReconstructeurs souhaitent changer la ligne politique du PCF avec« un fonctionnement nouveau, pour un centralisme démocratique digne de ce nom ».Claude Poperen etMarcel Rigout et d'autres créent ainsiInitiative pour la reconstruction communiste en mai 1988. Pour lesmunicipales de 1989, plusieurs maires sortants « communistes reconstructeurs » ne sont pas investis par le PCF (Gaston Viens àOrly etRobert Jarry auMans) ; réélus contre des listes communistes, ils sont exclus du parti. Cette discipline autoritaire envers l'opposition interne, pousse les Reconstructeurs à quitter le PCF au sein de l'Association de recherches et d'initiatives pour l'autogestion et le socialisme (ARIAS).
LesRénovateurs sont opposés à la ligne politique deGeorges Marchais engagée avec le départ des ministres communistes du gouvernement en juillet 1984. Ils jugent l'organisation du parti archaïque et souhaitent en finir avec lecentralisme démocratique. Cette opposition commence à se structurer en 1987 au sein duCollectif de coordination des Rénovateurs communistes autour deGilbert Wasserman etPierre Juquin, qui se présente l'année suivante à l'élection présidentielle face àAndré Lajoinie, désigné par le PCF. À la suite de cette candidature dissidente, les Rénovateurs sont exclus du parti et fondent en novembre 1988 le Mouvement des rénovateurs communistes (MRC).
Le Parti communiste français travaille avec des organismes ou associations dont l'action participe à la réalisation de ses objectifs. Ils peuvent être liés organiquement ou historiquement au parti et en sont parfois une émanation directe.
a Liste du FG qui gagne en tout cinq sièges (2 PCF, 1PG, 1PCR et 1 société civile). b Liste du FG qui gagne en tout quatre sièges (1 PCF, 1 PG, 1 PCR et 1 société civile)
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À partir des années 1920, l'URSS aide financièrement et matériellement les divers partis communistes à travers le monde[161].
Durant la guerre froide, par année fiscale, environ 2 millions dedollars étaient transférés à la demande duPolitburo du Parti communiste de l'Union soviétique de laGosbank (banque d'État soviétique) au PCF ; ce sont des agents duKGB qui livraient les sommes demandées aux dirigeants des partis concernés. Les PCmartiniquais, guadeloupéen et réunionnais encaisseront environ 2 millions de dollars entre 1961 et 1990 reversés par le PCF.
Le, alors que laguerre d'Afghanistan s'engage, le Politburo, à la demande de Boris Ponomarev, débourse,« étant donné la situation extrêmement difficile du parti », six millions de dollars pour le PCF pour lui éponger ses dettes.
« Au camarade Ponomarev, directeur du Département international,
Compte-rendu de la rencontre avec le camaradeGaston Plissonnier (PCF) : conformément à vos instructions du dernier, la rencontre a eu lieu à Berlin avec le camarade Plissonnier et son homme de confiance, lors de laquelle nous avons remis aux amis français la somme d'un million de dollars qui leur a été assignée. Pour des raisons de sécurité, le camarade Plissonnier a refusé de signer sur place le reçu avec l'argent livré, se référant à un accord avec Moscou. Néanmoins, il a ordonné à son homme de confiance de signer le reçu de livraison sans indiquer le montant de la somme. »
L'aide apportée par le PCUS est aussi matérielle et concerne également les journaux affiliés au PCF. De 1982, année de la première livraison, jusqu'en 1989, la dernière, ceux-ci ont reçu gratuitement 4 058 tonnes depapier[72]. Le, le Politburo approuve,« suivant la demande du PCF », la livraison de 1 300 tonnes de papier par an pour les années 1987 et 1988.
Le secrétaire général de laCGTHenri Krasucki, membre du bureau politique du PCF, a demandé en au conseil central des syndicats de l'URSS d'accorder à son syndicat une aide urgente de 10 millions de francs (1 million deroubles convertibles). Cette demande a un caractère strictement confidentiel et seuls les dirigeants de la CGT membres du comité central du PCF ont été informés de cette demande. Cette aide est accordée en 2 versements en 1985 et 1986 de 500 000 roubles provenant ducomité du tourisme et d'excursion[163].
En 2018,Jean-Yves Camus souligne que« le PCF est unique par le fait qu’il compte encore en son sein des cadres qui ont été formés avant la chute de l’Union soviétique, ont éventuellement effectué des séjours d’études dans les universités soviétiques, voire ont suivi des cours de formation dispensés par lePCUS »[164].
DansParis rouge, 1944-1964. Les communistes français dans la capitale, Jean-Pierre Arthur Bernard écrit à propos de la symbolique du siège :« C'est tout à la fois une place-forte, symbole de la puissance du Parti, une forteresse assiégée dans un monde hostile, un lieu-phare auquel se rattachent et s'éclairent les militants de la capitale et de tout le pays. Le siège est désigné de façon elliptique, signe de reconnaissance entre initiés, par sa détermination géographique : le « 120 » (rue Lafayette), avant-guerre ; le « 44 » (rue Le Peletier) pour notre période ; « Fabien » (place du Colonel-Fabien) aujourd'hui »[165].
Il s'agit d'abord du siège de laSFIO. Après avoir obtenu la majorité aucongrès de Tours, l'appareil militant communiste fidèle à Moscou en fait le siège de la SFIC à la suite de la scission avec les socialistes, qui restent la SFIO[166].
En 1921, la SFIC devient le PC-SFIC[16]. Le nouveau siège est un bâtiment modeste de trois étages surmonté de deux « oreilles » circulaires où sont installés une faucille et un marteau[167]. Le bureau politique s'y réunit au moins une fois par semaine et le secrétariat du parti encore plus fréquemment ; le comité central y organise parfois des sections dans la salle de la Rotonde (une ancienne cour intérieure couverte d'une verrière en forme de cercle qui peut abriter environ 200 personnes) également un temps appelée « salleRobert-Alloyer », du nom d'un membre du parti mort d'un cancer foudroyant. Une librairie est ouverte au rez-de-chaussée, le premier et le deuxième étage sont occupés par les permanents politiques et administratifs (qui travaillent également sous les combles) et le troisième étage accueille les secrétaires du Comité central (à partir de 1931 :Maurice Thorez,Jacques Duclos,Marcel Gitton etAndré Marty). Au début des années 1930, Albert Vassart gère le bureau de documentation et la commission des cadres mais aucune archive n'y est entreposée (elles sont systématiquement envoyées en URSS pour des raisons de sécurité ; cela restera le cas jusqu'en 1945).
À partir de 1936, le PC-SFIC adopte une posture légaliste et soutient leFront populaire. Il cherche alors un nouveau siège, plus grand et plus prestigieux. En 1936, les Jeunes communistes déménagent au 45,rue d'Hauteville et l'année suivante, le PC-SFICrue Le Peletier, aucarrefour Châteaudun. Le nouvel édifice, à la façade majestueuse et qui témoigne d'une volonté du PC-SFIC de ne pas se cacher mais de s'afficher, s'avère cependant rapidement trop petit et une annexe est ajoutéerue Saint-Georges[168].
Pendant l'Occupation de Paris, le siège de laMilice française s’y est installé. Après guerre, le généralJoinville est chargé de la sécurité du bâtiment, qui possède une porte en fer forgé, une porte à commande électrique au premier étage pour contrôler les entrées ainsi qu'une garde permanente de cinq ou six hommes qui agit de jour comme de nuit, protection qui arrête l'assaut du contre le bâtiment par des manifestants qui s'étaient regroupés place de l'Étoile en mémoire des morts de l'insurrection de Budapest avant d'enfoncer les portes du siège avec des béliers, de mettre le feu à des journaux et quelques archives, néanmoins arrêtés dans leur tentative de gagner les étages. La psychose d'un complot ou d'un attentat contre le secrétaire général du PCFMaurice Thorez conduit le parti à protéger minutieusement son arrivée et son départ au siège.
L'organe officiel du parti est dès sa création le journalL'Humanité, fondé par Jean Jaurès et passé au PCF lors de la scission historique de 1920. Le journal est par la suite devenu structurellement indépendant, tout en en restant très proche.
Après la Seconde Guerre mondiale, le PCF dirige l'Union française de l'information, une agence de presse qui fédèreL'Humanité, mais aussiCe Soir, quotidien populaire au tirage plus important, fondé parLouis Aragon et dirigé par son bras droitPierre Daix, ainsi qu'une vingtaine de quotidiens régionaux et au total une centaine de journaux.Ce Soir périclite dès 1953 et c'est le cas aussi de plusieurs quotidiens régionaux dans les années suivantes. Le rôle de l'Union française de l'information était de mutualiser entre tous ces journaux la couverture d'événements sportifs nationaux mais aussi celle d'événements internationaux, avec des envoyés spéciaux qui sont rapidement confrontés aux pressions deStaline, à la tête de l'URSS.
↑Auxélections régionales etcantonales de 1998, le PCF obtient un quelque 10 % des voix, ce qui lui permet d'augmenter son nombre total de conseillers généraux et régionaux pour la première fois depuis 1979. Un an plus tard auxélections européennes, Robert Hue, qui est le seul candidat à présenter une liste à parité homme-femme, tente en vain d'obtenir une alliance avec l'extrême gauche, mais laLigue communiste révolutionnaire etLutte ouvrière refusent ; la liste communiste obtient 6,8 % des voix et six élus sur 87, se retrouvant devancée parLes Verts et talonnée par l'extrême-gauche. Auxélections municipales de 2001, un nombre record de communes communistes bascule à droite, commeArgenteuil,Colombes,Montluçon,Sète,Nîmes etLa Seyne-sur-Mer ; les Verts s'imposent comme la seconde force de gauche dans certaines villes, devant le PCF.
↑Union avec le PS dès le premier tour dans la majorité des régions, listes ouvertes au mouvement social et à d'autres forces enÎle-de-France ou enAuvergne, autonomie dans leNord-Pas-de-Calais et enPicardie.
↑. Les refondateurs y sont défavorables, privilégiant une autre candidature de rassemblement. Certains, commePatrick Braouezec ou Jacques Perreux, soutiennent la candidature de l'altermondialisteJosé Bové.
↑Aux élections cantonales, il perd le département de laSeine-Saint-Denis au profit duPS, mais gagne l'Allier.
↑République et socialisme, Alternative démocratie socialisme…
↑ab etcHadrien Mathoux, « Fabien Roussel : le retour du PC époque Marchais ? »,Marianne,(lire en ligne, consulté le).
↑Crézégut Anthony,« 6. Le Marx des communistes (2) : une référence (devenue) problématique (1956-2017) », dansMarx, une passion française,Paris, La Découverte,coll. « Recherches »,, p. 86-98(lire en ligne).
↑a etbChronologie indicative de l’histoire du mouvement ouvrier français de 1914 à 1939,[3]
↑« Le mouvement anarchiste en France 1917-1945 », par David Berry, maître de conférences au Department of Politics, History & International Relations à l’université de Loughborough (Royaume-Uni), édition commune des éditions Noir & Rouge et des éditions libertaires
↑Philippe Buton et Laurent Gervereau,Le Couteau entre les dents : 70 ans d'affiches communistes et anticommunistes, Éditions du Chêne, 1989,p. 41.
↑« Jean Vigreux et Emmanuel Ranc,La direction et les députés du PCF à l'épreuve de Mai-Juin 68 »,Revue d'histoire politique,(lire en ligne).
↑« Le Bureau politique du Parti communiste français […] exprime sa surprise et sa réprobation à la suite de l'intervention militaire en Tchécoslovaquie. […] Le Parti communiste français n'a cessé de lutter dans ce sens en faisant connaître son opposition à toute intervention militaire venant de l'extérieur. », communiqué du PCF publié dansL'Humanité du, dansRoland Leroy (dir.),Un siècle d'Humanité, 1904-2004, Le Cherche midi, 2004.
↑abcde etf"Les générations communistes" par sem-link Philippe Buton, dans la revue d'histoireVingtième siècle en 1989[5]
↑« Mélenchon ne veut pas d'un groupe commun à l'Assemblée avec les députés communistes »,Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez,(lire en ligne, consulté le).
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↑Sophie de Ravinel, « Choc historique au PCF : la direction du parti mise en minorité »,Le Figaro,(lire en ligne).
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↑EmiliaRobin, « Fin de l’histoire et nouveaux temps : le PCF et l’intégration européenne du traité de Maastricht au rejet du traité constitutionnel européen (1992-2005) »,Pasado y Memoria. Revista de Historia Contemporánea,no 24,,p. 42(ISSN2386-4745 et1579-3311,DOI10.14198/PASADO2022.24.02,lire en ligne, consulté le)
↑Elsa Fayner, « Le PCF abandonne un peu plus faucille et marteau »,Rue89,(lire en ligne, consulté le).
↑Julia Hamlaoui, « Un nouveau logo pour le PCF », surhumanite.fr,(consulté le). L'erreur d'orthographe dans « point levé », au lieu de « poing levé », se trouve dans la source sur le site humanite.fr.