Pour les articles homonymes, voirGuerre civile irakienne.
Ne doit pas être confondu avecInsurrection en Irak (1991).
| Date | – (3 ans, 11 mois et 9 jours) |
|---|---|
| Lieu | Irak |
| Issue | Victoire de l'Irak et de la coalition |
Forces armées irakiennes : 271 500 à 350 000 hommes[6],[7] 300 chars 4 000 véhicules blindés 400 avions 100 hélicoptères Police nationale irakienne 600 000 hommes[7] Peshmergas : 200 000 hommes[8] 250 à 300 chars Hachd al-Chaabi : 60 000 à 140 000 hommes[9] Milices assyriennes : ~ 6 000 à 7 000 hommes Milices yézidies: ~ 1 500 à 3 000 hommes 2 000 hommes[10] 500 hommes 7 500 hommes 100 à 200 avions 2porte-avions Sociétés militaires privées : 7 838 hommes(en 2016)[11] | 20 000 à 125 000 hommes[12],[13],[14] 50 chars[15] 150 blindés[15] 3 000 véhicules blindés[15] 3 avions[16] (en Syrie et en Irak) |
26 000 morts[20] 28 000 blessés[20] Hachd al-Chaabi : 9 000 morts[21] 23 000 blessés[21] 1 760 morts 9 725 blessés 63 disparus (de juin 2014 au 4 juin 2017, selon leGRK et des médias kurdes et irakiens)[22],[23],[24] 180 morts (de 2014 à janvier 2016, selon le PKK)[25] 42 morts[26] (d'avril 2014 à octobre 2017) 50 morts[27] 1 mort 1 mort[28] 1 mort[29] | Plusieurs dizaines de milliers de morts 20 000 prisonniers[30] |
Batailles
Laseconde guerre civile irakienne[31], ouseconde guerre confessionnelle irakienne[32],[33], est une phase de laguerre d'Irak qui a commencé le et s'est officiellement achevée le. Elle fait suite à lapremière guerre confessionnelle irakienne, qui s'est déroulée de2006 à2009.
Après le retrait de l'armée américaine en décembre 2011, l'Irak connaît un nouveau regain de tensions confessionnelles. En2013, des manifestations éclatent dans les provincessunnites pour dénoncer la politique sectaire duPremier ministre irakienchiiteNouri al-Maliki. Fin décembre 2013, les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et quelques groupes insurgéssunnites s'emparent de la ville deFalloujah et d'une partie de l'ouest de l'Irak en profitant de la désorganisation de l'armée. Entre juin et août 2014, l'EIIL étend son territoire sur une grande partie de l'Irak lors d'une offensive foudroyante qui débute par la prise deMossoul. Le, l'État islamique en Irak et au Levant se rebaptise « État islamique » (EI) et proclame uncalifat. Ses victoires et ses exactions provoquent en août 2014 la formation d'une nouvellecoalition internationale menée par lesÉtats-Unis qui fournit un appui aérien, des armes et de l'entraînement auxforces armées irakiennes et auxpeshmergas dugouvernement régional du Kurdistan (GRK). Des dizaines de miliceschiites se rassemblent également au sein desHachd al-Chaabi.
Les combats sont indécis entre l'été 2014 et le printemps 2015, mais, à partir de la fin de l'année 2015, les forces irakiennes soutenues par la coalition commencent à reprendre les principales villes conquises par l'État islamique :Tikrit en mars 2015,Baïji en octobre 2015,Sinjar en novembre 2015,Ramadi en février 2016,Falloujah en juin 2016 etMossoul en juillet 2017. Les dernières poches de l'EI àTall Afar,Hawija etal-Qaïm tombent entre août et novembre 2017. Le, l'État islamique perdRawa, sa dernière ville en Irak. Le, après une ultimeoffensive dans les régions désertiques de l'Ouest, le Premier ministre irakienHaider al-Abadi annonce la« fin de la guerre » contre l'État islamique. Comme en2009, au terme de lapremière guerre civile irakienne, l'État islamique est chassé des centres urbains, mais il ne disparaît pas et retourne aux actions deguérilla et auterrorisme.

Après le retraits des forces américaines, les violences entresunnites etchiites se poursuivent ; àBagdad d'abord où 10 attentats font au moins 63 morts et 185 blessés le ; 61 personnes sont tuées dans 6 attentats le ; et on compte 200 morts dans 14 attentats le. Les attentats se poursuivent aussi dans tout le pays : le, 27 attaques causent la mort de 107 personnes dans l'ensemble de l'Irak[34]. Le, une vague d'attentats fait au moins 108 tués et 370 blessés[35],[36],[37]. Le une série d'attaques coordonnées contre des civils chiites fait 98 morts et 240 blessés à Bagdad et dans les autres villes du nord du pays[38],[39]. Le, plusieurs attentats à la bombe visant des sunnites font au moins 76 morts à travers le pays[40]. Le une série d'attaques coordonnées contre des quartiers chiites font 71 morts et plus de 220 blessés dans plusieurs villes[41],[42].
Le, l'armée américaine achève l'opérationNew Dawn et retire ses dernières troupes du pays. Mais avec le début de laguerre civile syrienne, les tensions s'accroissent en Irak, du fait queBagdad offre un soutien indirect au régime syrien, notamment en ouvrant son espace aérien aux avionsiraniens transportant du matériel à destination de l'armée syrienne[43].
En 2012, une « armée irakienne libre » est fondée sur le modèle de l'Armée syrienne libre combattant le régime deBachar el-Assad enSyrie[44].Les groupes insurgés sunnites, principalement de l'État islamique d'Irak, concentrent alors leurs attaques contre le gouvernement central et la population chiite[45].
Le, un convoi de l'armée syrienne défendu par des soldats irakiens tombe dans uneembuscade tendue par des djihadistes de l'État islamique d'Irak àAkashat. Le, les forces irakiennes déclenchent l'opérational-Shabah afin de sécuriser lesfrontières syrienne etjordanienne.
Le la ville de Souleimane Bek, dans laprovince de Salah ad-Din est prise par une troupe de 175 insurgés — 150 baasistes de l'Armée des hommes de la Naqshbandiyya et 25 djihadistes de l'État islamique d'Irak selon les services de renseignements irakiens. L'armée irakienne se déploie le lendemain dans les environs et adresse un ultimatum aux insurgés en leur laissant 48 heures pour quitter la ville. Ces derniers obtempèrent et se retirent de la ville au matin du 24 avril, après avoir conclu un accord sous la médiation de chefs tribaux et de responsables du gouvernement[46],[47].
L'ONU estime que plus de 1 000 irakiens ont péri dans les violences en mai 2013, mois alors le plus sanglant du conflit depuis 2008[48].

Malgré le départ de l'armée américaine d'Irak en décembre2011, les violences continuent. Dès le lendemain du retrait total des forces américaines,Tareq al-Hachemi, chef duParti islamique irakien, fait l'objet d'un mandat d'arrêt qui relance la crise confessionnelle. La politique sectaire du Premier ministre chiiteNouri al-Maliki jette ainsi de nombreux sunnites dans l'opposition, les attaques de l'État islamique d'Irak continuent de faire des milliers de morts, et les ambitions indépendantistes des Kurdes, qui ont formé unGouvernement régional du Kurdistan autonome en2005, se heurtent de plus en plus au gouvernement central irakien[49].
De nouveaux troubles éclatent en décembre 2012, après l'arrestation de 120 gardes du corps de Rafa Al-Issaoui, ministre sunnite des Finances. Ce dernier trouve refuge àFalloujah. Des milliers desunnites manifestent alors et se rassemblent sur un axe du carrefour routier reliantFalloujah àBagdad. Un camp est établi, surnommé « place de la Dignité » par les manifestants qui réclament la libération des plusieurs milliers de prisonniers sunnites, l'égalité des droits et l'emploi. Le mouvement reçoit le soutien de chefs de tribus et de religieuxchiites, et notamment deMoqtada al-Sadr. Cependant lorsque le premier ministreNouri al-Maliki tente d'engager des réformes, celles-ci sont bloquées par d'autres députés chiites[50].
Les protestataires rassemblés dans le camp viennent cependant de différents mouvements politiques, les témoins observent la présence de drapeaux irakiens de l'époque deSaddam Hussein, d'autres d'après l'invasion[pas clair], le drapeau syrien de l'Armée syrienne libre, mais aussi le drapeau noir dessalafistes sont également relevés[50].
Malgré des heurts avec la police, les manifestations sont globalement pacifiques[50]. Mais le, les forces de l'ordre lancent un assaut contre un campement de manifestants non loin deHawija, près deKirkouk, qui fait plus de 240 morts[51].
La violence resurgit en décembre. Le quatre policiers sont tués par des insurgés àFalloujah[52]. Le 28, le député sunniteAhmed al-Alwani (ar) est arrêté àRamadi. Son frère et six ou cinq de ses gardes du corps sont tués au cours de l'arrestation[50],[53].
Le 30 décembre 2013, une insurrection de tribus sunnites éclate dans la province d'Al-Anbar[54],[55]. Les djihadistes salafistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et d'autres mouvements armés participent à ce soulèvement.
Le 4 janvier 2014,Falloujah et plusieurs quartiers de Ramadi sont conquis par l'EIIL[56]. L'armée irakienne intervient et reprend le contrôle de la plus grande partie deRamadi mais n'ose lancer l'assaut sur Falloujah, qui reste assiégée.
En juin 2014, l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) lance une grande offensive dans le nord de l'Irak. Elle commence le 5 juin par une attaque de diversion contre la ville deSamarra[57],[58]. Puis le 6 juin,Mossoul est attaquée par l'EIIL et quelques autres groupes insurgés sunnites comme l'Armée des hommes de la Naqshbandiyya, l'Armée islamique en Irak ouAnsar al-Islam[59],[60],[61],[62]. Les assaillants ne sont que quelques milliers face à 10 000 à 80 000 soldats et policiers irakiens[63],[64],[65]. Pourtant, le 10 juin, au terme de combats qui ont fait plusieurs centaines de morts, la ville de Mossoul et toute la province deNinive sont abandonnées par les forces gouvernementales en déroute[66],[67],[68]. En quelques jours, plus de 500 000 civils fuient la ville de Mossoul[69], tandis qu'une autre partie de la population, excédée par les exactions commises par l'armée irakienne, accueille les djihadistes en libérateurs[70]. Les hommes de l'EIIL hissentleur drapeau noir sur les bâtiments officiels de la ville[71], puis ils s'emparent de laprison de Badouch où ils délivrent les détenussunnites mais massacrent 670 détenuschiites[71],[72],[73],[64].
Après la chute deMossoul, les djihadistes et les insurgés sunnites poursuivent leur offensive vers le sud de l'Irak et attaquent laprovince de Salah ad-Din, laprovince de Kirkouk et laprovince de Diyala[74]. Le porte-parole de l'État islamique en Irak et au Levant,Abou Mohammed al-Adnani, exhorte alors ses troupes à marcher surBagdad[75]. Le 10 juin, les djihadistes prennent sans combattre les villes deHawija et d'al Zab, au sud-ouest deKirkouk, et plusieurs localités environnantes[76]. Ils s'emparent ensuite deBaïji etTikrit le 11 juin, là encore sans rencontrer de résistance[69]. Leur progression n'est arrêtée qu'àSamarra[77]. Le 12 juin, l'armée irakienne abandonneKirkouk[78] et lespeshmergas duGouvernement régional du Kurdistan interviennent alors aussitôt pour en prendre le contrôle[79],[78]. Le même jour àTikrit, les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant et les insurgés sunnites s'emparent du Camp Speicher. Les soldats irakiens se rendent, mais le lendemain les djihadistes fusillent tous ceux qui sont reconnus commechiites. Le jour même, l'EIIL diffuse des images d'exécutions sur les réseaux sociaux et revendique le massacre de 1 700 prisonniers[80],[81],[82],[83],[84]. Le 12 juin,Bakouba,Jalula etSaadiyah sont attaquées dans la province de Diyala[85],[86].Mouqdadiyah est assaillie à son tour le 13 juin[87]. L'EIIL est repoussé à Bakouba le 17 juin[85],[86], maisAmerli estassiégée le 18 juin[88]. Dans laprovince d'al-Anbar, l'EIIL et les insurgés sunnites attaquent le 19 juin la ville d'al-Qaïm, située sur la frontière syrienne. L'armée irakienne abandonne la ville le 21 juin, de même queAnah,Rawa etRoutba qui sont toutes prises sans combat par les insurgés[89],[90],[91],[92]. À l'ouest deMossoul, les forces gouvernementales résistent huit jours àTall Afar, mais la ville tombe le 23 juin[82],[93],[94]. Fin juin, la progression des djihadistes s'arrête à une centaine de kilomètres au nord deBagdad[95],[96].
Des tensions apparaissent cependant assez rapidement entre les groupes insurgés sunnites, aux idéologies parfois opposées. Ainsi le 20 juin, des combats éclatent àHawija entre les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant et les baasistes de l'Armée des hommes de la Naqshbandiyya, faisant au moins 17 morts[91],[92],[97]
Le 13 juin, l'ayatollah chiiteAli al-Sistani appelle audjihad contre l'État islamique[98]. Des milliers de volontaires commencent alors à rejoindre des milicessadristes ou pro-iraniennes comme l'Organisation Badr, lesBrigades de la paix, lesKataeb Hezbollah,Asaïb Ahl al-Haq,Saraya al-Khorasani ou encore lesBrigades de l'imam Ali[98]. Le 15 juin, 60 à 70 de ces milices se rassemblent au sein desHachd al-Chaabi[99],[100].

Le 16 juin, l'armée américaine déploie 275 soldats pour protéger son ambassade àBagdad ; de plus, l'USSMesa Verde, avec à son bord 550Marines et desV-22 Osprey, est envoyé dans legolfe Persique afin de disposer de renforts en cas d'évacuation de l'ambassade américaine. Le 18 juin, le gouvernement irakien demande l'aide desÉtats-Unis, en réclamant principalement des bombardements contre les positions de l'EIIL. Le 19, le président américainBarack Obama refuse d'engager des troupes au sol mais annonce l'envoi de 300 conseillers militaires issus desUnited States Special Operations Command[101],[102],[103]. De son côté, laRussie livre une commande de 12 avionsSoukhoï Su-25 au gouvernement irakien. Les cinq premiers appareils gagnent l'Irak le 29 juin[95].
Lesforces de sécurité irakiennes (en) commettent également des exactions. SelonHuman Rights Watch, au moins 255 prisonniers, pour la plupart sunnites, sont exécutés par des militaires, des policiers ou des miliciens chiites entre le 9 et le 21 juin àMossoul,Tall Afar,Bakouba, Jumarkhe etRawa. La plupart des victimes sont exécutées par balles, plusieurs dizaines d'autres sont brûlées vives ou encore tuées à coups de grenades[104]. Le 23 juin, à Hilla, au sud de Bagdad, 69 prisonniers sunnites sont exécutés par des policiers[105].
À la fin du mois l'armée irakienne tente de reprendre l'initiative. Elle lance le 28 juin une première offensive contre la ville deTikrit[95],[106], mais elle est repoussée après deux jours de combats[107]. Les forces gouvernementales repartent à l'assaut le 15 juillet, elles parviennent à pénétrer dans la ville, avant d'être une nouvelle fois repoussées en fin de journée[108],[109]. Une nouvelle attaque lancée le 19 août échoue à nouveau[110],[111]. La ligne de front se stabilise alors. Dans les mois qui suivent, l'armée irakienne mène 36 offensives pour tenter de reprendre la ville de Tikrit, sans succès[112].
Le 29 juin, l'État islamique en Irak et au Levant annonce le rétablissement ducalifat et prend officiellement le nom d'« État islamique ». Son chef,Abou Bakr al-Baghdadi, est proclamécalife et apparaît publiquement pour la première fois àMossoul le 4 juillet 2014[113],[114],[115].

Les 2 et 3 août 2014, les forces de l'État islamique commencent une offensive contre leKurdistan irakien[116]. Les djihadistes attaquent d'abord au nord-ouest deMossoul, et s'emparent en quelques heures des villes deZoumar etSinjar, abandonnées par lespeshmergas qui n'opposent qu'une faible résistance[116]. La prise deSinjar en particulier provoque la fuite de centaines de milliers d'habitants, principalement lesYézidis et les réfugiésTurcomanschiites, considérés comme des hérétiques par les hommes de l'EI[116]. Au cours de l'offensive, les djihadistes massacrent environ 500 à 1 500Yézidis et enterrent sommairement leurs corps dans des fosses commune[117],[118]. Les hommes adultes sont systématiquement exécutés, tandis que les femmes et les enfants faits prisonniers — au nombre d'environ 4 000 à 7 400 — sont réduits en esclavage, convertis de force à l'islam et dispersés dans les villes occupées par l'État islamique[117],[119],[72]. Les jeunes garçons sont enrôlés commeenfants soldats, tandis que les jeunes filles sont réduites à l'esclavage sexuel[120],[121]
Au cours des massacres, environ 50 000 Yézidis tentent de se réfugier dans lesMonts Sinjar, mais ils se retrouvent à court d'eau, bloqués et encerclés par les djihadistes[122],[123],[116],[124]. À la suite de la déroute des peshmergas, les forces kurdes desYPG et duPKK entrent en Irak le 6 août depuis laSyrie et laTurquie[123]. Le 8 août, lesÉtats-Unis mènent leurs premières frappes aériennes[125]. Le 14 août, le PKK et les YPG parviennent à briser le siège du Mont Sinjar et évacuer une partie des civils[126],[127]. Ils s'implantent alors dans les montagnes et forment une milice yézidie, lesUnités de résistance de Sinjar (YBŞ), qu'ils arment et entraînent[128]
Le 7 août, l'État islamique attaque également à l'est deMossoul et s'empare des villes deTal Kayf, deBartella, deKaramlesh et surtout deQaraqosh, la plus importante ville chrétienne d'Irak, dont la prise provoque l'exode d'au moins 100 000 civils, principalement chrétiens mais aussiTurkmènes,Shabaks,Kakaïs et Yézidis[129],[130]. Le 8 août, les djihadistes prennent également aux peshmergas lebarrage de Mossoul, le plus grand d'Irak, ce qui leur permet de contrôler l'approvisionnement en eau et en électricité de la région[131].

À partir de juillet 2014, plusieurs centaines de soldatsaméricains sont déployés enIrak afin de sécuriser des sites tels que l'ambassade des États-Unis en Irak ou le consulat général d'Erbil, la capitalekurde[132],[133].
Depuis le début de l'été 2014, les forces américaines mènent des missions de reconnaissance dans le nord de l'Irak pardrones, et chasseursMcDonnell Douglas F/A-18 Hornet[réf. nécessaire].
Finalement le8 août, devant la progression des djihadistes de l'EI au Kurdistan, lesÉtats-Unis lancent des frappes aériennes en Irak, trois ans après leur retrait du pays. Les opérations sont dirigées par unétat-major de coalition, situé sur la base aérienne Al Udeid auQatar, servi par le380e détachement aérien expéditionnaire (Air Expeditionary Wing)[134]. Cependant, l'armée américaine ne donne initialement aucun nom à son opération, les documents duPentagone ayant pour titre « Opération en Irak et en Syrie »[135]. Ce n'est que le 15 octobre, que le Pentagone baptiste l'interventionDétermination absolue (Inherent Resolve)[136].
En août 2014, laFrance entreprend des livraisons d'armes aux Kurdes d'Irak« pour soutenir la capacité opérationnelle des forces engagées contre l'État islamique »[137].
Le, la conférence internationale de Paris s'engage à fournir « une aide militaire appropriée » à l'Irak pour lutter contre l'État islamique[138],[139].
Le 19 septembre, la France effectue ses premières frappes aériennes en Irak (Opération Chammal)[140],[141]. Le 26 septembre, leRoyaume-Uni, laBelgique et leDanemark rejoignent la coalition. Le 27, laRoyal Air Force effectue ses premières missions en Irak[142]. Le 5 octobre, l'armée belge mène ses premières frappes[143],[144],[145], suivie le 7 par l'armée de l'air royale néerlandaise[143] et le 2 novembre, par leCanada[146].
Le nombre de soldats de lacoalition en Irak monte jusqu'à 7 000 ou 7 500 à l'été 2016, dont 4 600 à 5 000 Américains[147],[148],[149]. En décembre 2017, le nombre de soldats américains présents en Irak est officiellement de 5 262, mais selon une source militaire américaine de l'AFP ce nombre serait en réalité de 9 000[150].
SelonAirwars, un collectif de journalistes d’investigation, du au, lesÉtats-Unis ont mené 8 786 frappes aériennes enIrak (soit 68 % des frappes de la coalition), leRoyaume-Uni 1 348, laFrance 1 261, l'Australie 616, lesPays-Bas 492, laBelgique 370, leDanemark 258 et leCanada 246[151],[152],[153].
Alliée de l'Irak sans faire partie de la coalition, l'Iran déploie également des troupes en Irak. Le 21 septembre, l'Iran annonce que des soldats d'élite de laforce Al-Qods sont déployés en Irak pour aider le gouvernement à lutter contre l'avancée de l'État islamique sur son territoire. Ces forces sont déployées àSamarra,Bagdad,Karbala et sur l'ancienne base américaine appelée Camp Speicher[154],[155],[156]. Les Iraniens agissent sans se coordonner avec les Américains, le vice-commandant en chef des forces armées iraniennes,Seyed Masoud Jazayeri, déclare d'ailleurs que« La République islamique d’Iran tient pour responsables les États-Unis pour les problèmes en Irak et les agissements terroristes deDaech[157] ». L'Iran fournit par ailleurs des armes et des conseillers à plusieurs milices chiites.
Le 28 décembre, lesGardiens de la révolution annoncent la mort d'un brigadier-général iranien,Hamid Taqwi, tué au sud deSamarra[158].
En février 2015, selon des responsables irakiens et kurdes, le nombre de conseillers iraniens en Irak se situerait entre 100 et quelques centaines alors que les Américains seraient environ 3 000, mais l'influence iranienne serait supérieure[159]. Le Premier ministre irakienHaïder al-Abadi parle de l'Iran comme de sa« seconde patrie »[160].
L'aviation iranienne effectue ses premières frappes aériennes enIrak à la fin du mois de novembre 2014. PlusieursF-4 Phantom sont engagés[161],[162].

Soutenus par l'aviation américaine, lespeshmergas commencent la contre-attaque. Le 10 août 2014, ils reprennent les villes de Makhmour et de Gwer, situées au sud d'Erbil[163], puis lebarrage de Mossoul le 17 août[164],[165]. En revanche, ils subissent un revers près de lafrontière iranienne, àJalula, qui est conquise par les djihadistes le 11 août après deux jours de combats[166]. Les Kurdes lancent une contre-offensive le 22 août[167]. Jalulua est finalement reprise le 24 novembre par l'armée irakienne, les peshmergas et les miliciens chiites[168],[169].
Le 30 septembre, lespeshmergas lancent une offensive sur trois fronts : au sud deKirkouk et sur Zoumar et Rabia, près de la frontière syrienne[170]. Rabia est reprise dès le premier jour[171], tandis que Zoumar repasse aux mains des Kurdes le 25 octobre après une semaine de combats à l'intérieur de la ville[172]. Le 17 décembre, lespeshmergas lancent depuis Rabia et Zoumar une nouvelle offensive en direction deSinjar[173]. Dès le lendemain, ils atteignent lesmonts Sinjar et brisent le siège que les djihadistes avaient rétabli en octobre[174],[175]. Le 21 décembre, les peshmergas atteignent la ville deSinjar[176]. Mais une fois entrés, les Kurdes piétinent. Les combats baissent en intensité et pendant plusieurs mois le contrôle de la ville reste partagé entre les forces kurdes et les djihadistes[177]. SelonAmnesty International, lespeshmergas et les miliciens yézidis détruisent au cours de leurs offensives des milliers de maisons dans les villages arabes sunnites et interdisent à leurs habitants d'y revenir[178],[179]. En janvier 2015, les peshmergas font une nouvelle avancée à l'ouest de Mossoul et coupent le 21 la route reliant cette ville à celle deTall Afar[180].
Début 2015, l'État islamique lance plusieurs attaques sur les fronts près d'Erbil etKirkouk. Le 10 janvier 2015, un assaut sur la ville deGwer échoue, au moins 28 combattants kurdes et 45 djihadistes sont tués[181],[182]. Le 30 janvier, les djihadistes lancent une offensive en direction de la ville deKirkouk, mais ils sont repoussés le lendemain par lespeshmergas, qui reprennent ensuite huit villages et un champ pétrolier[183]. Les hommes de l'EI font cependant 21 prisonniers qu'ils font parader à la mi-février dans des cages en fer dans le district deHawija au milieu d'une foule hostile[184]. Le 17 février, 300 djihadistes mènent une nouvelle attaque contre Gwer etMakhmour, mais ils sont une nouvelle fois repoussés en laissant au moins 34 morts sur le terrain[185]. En août 2015, près des villes de Gwer et Makhmour, les djihadistes tirent contre les positions kurdes une cinquantaine d'obus de mortier diffusant dugaz moutarde : 35 peshmergas sont blessés, le gaz moutarde n'a pas été utilisé en assez grande quantité pour être mortel, mais il s'agit de la première attaque chimique menée par l'État islamique en Irak[186],[187].
Selon laMission d'assistance de l'ONU en Irak (en) (MANUI), un massacre de 300 hommes yézidis pourrait avoir été commis àTall Afar le 27 avril 2015. La MANUI précise cependant que cette information n'est pas confirmée[188].
EnTurquie, l'attentat de Suruç relance leconflit kurde. La nuit du 24 au 25 juillet, l'aviation turque engage une offensive aérienne contre lePKK et commence une série de raids aériens dans les montagnes duKurdistan irakien[189],[190]. Le 25, lesHPG, branche militaire du PKK, déclarent que le cessez-le-feu est rompu[191]. Le1er août, leGouvernement régional du Kurdistan demanda à la Turquie de cesser ses frappes aériennes, mais il critique aussi le PKK en lui reprochant sa décision de rompre le cessez-le-feu et lui demande de quitter leKurdistan irakien[192],[193],[194],[195].
La nuit du 25 au 26 août, les Kurdes lancent une offensive au sud deDakouk, dans la province deKirkouk, et s'emparent de 10 villages alors que la ligne de front n'avait presque pas évolué depuis plusieurs mois. Les combats font cinq morts chez les peshmergas[196],[197]. Le 11 septembre, les peshmergas, appuyés par l'aviation de la coalition, reprennent l'offensive dans le secteur de Dakouk et reprennent 10 villages à l'EI. 13 peshmergas sont tués et 47 blessés, principalement par explosifs[198]. Le 29 septembre, 3 500 peshmergas soutenus par l'aviation de la coalition attaquent à nouveau les lignes de l'EI à l'ouest de Kirkouk ; c'est la4e offensive kurde dans ce secteur depuis mars 2015. Les peshmergas reprennent 12 villages et se rapprochent deHawija, principale base de l'EI dans laprovince de Kirkouk[199].
Le 22 octobre, lespeshmergas, soutenus par des hélicoptères et des forces spéciales américaines, mènent une opération à Hawija, au sud-ouest deKirkouk. 70 prisonniers de l'EI menacés d'exécutions sont délivrés, un soldat américain est tué, tandis que les djihadistes laissent au moins 20 morts et 5 ou 6 prisonniers[200],[201],[202],[203].

Le 12 novembre 2015, 7 500peshmergas, les milicesyézidis, lesYPG et lePKK, appuyés par l'aviation de la coalition, lancent l'offensive décisive contre l'État islamique dans la ville deSinjar. Elle est menée alors qu'au même moment enSyrie, lesForces démocratiques syriennes, dont lesYPG constituent la force principale, mènent uneoffensive dans la zone de al-Hol, près de la frontière irakienne. Le 13 novembre,Sinjar est reprise par les Kurdes[204],[205].
Le 4 décembre 2015, 150 à 300 soldats de l'armée turque entrent enIrak avec 20 à 25 chars et gagnent le camp militaire deBachiqa, au nord-est deMossoul, pour protéger des conseillers militaires turcs chargés d'entraîner les peshmergas et des miliciens arabes sunnites. Ce déploiement se fait avec l'accord duGouvernement régional du Kurdistan, mais il provoque les protestations du gouvernement irakien àBagdad qui demande un retrait immédiat des troupes turques, ce qu'Ankara refuse[206],[207]. Le 16 décembre, environ 500 hommes de l'État islamique mènent une offensive contre des positions kurdes dans laprovince de Ninive, et particulièrement sur le camp de Bachiqa. Cependant lespeshmergas, soutenus par les Turcs et les avions de la coalition, repoussent les assaillants qui laissent 187 à 250 morts[208],[209],[210].

Dans le centre de l'Irak, les forces armées irakiennes et les milices chiites rassemblées au sein desHachd al-Chaabi, parviennent à partir de juillet 2014 à contenir les offensives de l'État islamique, puis à reprendre le terrain perdu.
Le 13 juillet 2014, l'État islamique attaque la ville deDhoulouiyah, entreSamarra etBakouba, défendue par les combattants de la tribu des al-Joubour. Les djihadistes s'emparent de la majeure partie de la ville, mais les combattants tribaux résistent pendant plusieurs mois, jusqu'à ce qu'une contre-offensive de l'armée irakienne ne repoussent les djihadistes hors de la ville le 30 décembre[211],[212].
Vers fin juillet, les djihadistes attaquent égalementJourf al-Sakhr, au sud-ouest deBagdad, avec pour objectif d'isoler la capitale et de couper la route deKerbala[213]. Mais là aussi, les troupes irakiennes résistent, jusqu'à ce qu'une contre-offensive menée par 6 000 miliciens chiites ne permettent aux forces gouvernementales de reprendre le contrôle de la ville le 25 octobre[214],[215],[216].
Le 22 août, à Hamrine près deBakouba, 70 hommes sont massacrés lors de l'attaque d'une mosquée sunnite commise probablement par des miliciens chiites[217],[218].
Fin août, l'armée irakienne, lesHachd al-Chaabi et lespeshmergas organisent une offensive pour secourirAmerli, une ville de laprovince de Salah ad-Din peuplée principalement deTurkmèneschiites, encerclée depuis le 18 juin par l'État islamique. Ils parviennent à briser le 31 août et à secourir les habitants menacés par la famine et la pénurie d'eau[219],[220],[221],[222]. Dans la foulée, les combattants kurdes et les miliciens chiites reprennent la ville de Souleimane Bek aux djihadistes[223].
Le 26 janvier 2015, l'armée irakienne reprend la ville deMouqdadiyah après quatre jours de combats. Elle affirme alors avoir repris le contrôle total de laprovince de Diyala[224]. Le même jour, des miliciens chiites fusillent au moins 56 à 77 civils sunnites dans le village de Barwana[225],[226],[227].

Le 2 mars 2015, 27 000 hommes de l'armée irakienne, desHachd al-Chaabi et des diverses milices lancent une grande offensive sur la villeTikrit avec l'appui des forces aériennes de la coalition[228],[229]. Les forces irakiennes entrent dans la ville le 11 mars[230]. Le 31 mars, Tikrit est entièrement reprise, cependant elle est détruite à plus de 50 % par les combats et pillée par les Hachd al-Chaabi[231],[232],[233],[234].
Les combats les plus acharnés ont lieu àBaïji, pour le contrôle de la ville et de sa raffinerie, la plus grande d'Irak. La ville tombe rapidement aux mains de l'État islamique le 11 juin 2014, mais les soldats irakiens résistent dans la raffinerie[235]. Pendant plusieurs mois, les djihadistes tentent de les y déloger mais sans succès[236],[237]. L'armée irakienne contre-attaque en novembre et reprend la ville en quelques jours[238],[239]. Mais les djihadistes repartent à leur tour à l'assaut en décembre, ils reprennent la ville et rétablissent le siège de la raffinerie[240],[241]. En avril et en mai 2015, les forces de l'EI s'emparent d'une grande partie de la raffinerie[242],[243],[244],[245],[246]. Finalement en juin, des renforts arrivent à Baïji et brisent une nouvelle fois le siège de la raffinerie avant de commencer la reconquête de la ville[247]. Celle-ci repasse entièrement sous le contrôle des forces irakiennes en octobre 2015[248],[249],[250],[251],[252].

Malgré l'intervention militaire de la coalition, l'État islamique continue de progresser pendant plusieurs mois dans laprovince d'al-Anbar. Le 21 septembre 2014, les djihadistes prennent d'assaut le camp de Saklaouiya, près deFalloujah, tuant ou capturant 400 à 600 soldats irakiens[253]. Le 2 octobre, ils attaquent la ville deHit et s'en emparent le 12[254],[255],[256]. L'État islamique contrôle alors 85 % de laprovince d'al-Anbar[257]. Cette progression s'accompagne, fin octobre, de massacres contre la tribu sunnite des Albou Nimr, qui avait pris le parti du gouvernement irakien. Ces exécutions dans les environs de Hit font environ 300 à 500 morts, dont une cinquantaine de femmes et d'enfants[258],[259],[260].
Le 21 novembre 2014, l'État islamique lance une importante offensive surRamadi, qui est attaquée de tous les côtés[261],[262]. Rapidement, les djihadistes s'emparent de 30 % de la ville et atteignent son centre[263],[264].
Le 6 janvier 2015, les troupes de l'EI s'emparent de la ville d'Al-Jubba[265] et le 12 février, elles prennentKhan al Baghdadi (en), assiégée depuis des mois[266].
En avril 2015, l'État islamique enfonce les lignes irakiennes et s'empare de plusieurs quartiers et villages àRamadi[267],[268]. Début mai, les familles de miliciens sunnites anti-EI fuient la province et pour tenter de se réfugier àBagdad, mais le gouvernement irakien refuse de les laisser entrer dans la capitale[269]. Le 14 mai,Abou Bakr al-Baghdadi déclare dans un message audio que la « porte de la repentance est ouverte », il promet le pardon aux miliciens, militaires et policiers sunnites qui déposeront les armes et encourage les familles sunnites refoulées àBagdad à revenir à Anbar. Ces déclarations semblent avoir eu un échos chez les combattants sunnites anti-EI, abandonnés par le gouvernement central et démoralisés[270],[271]. Le lendemain de ce message audio, l'État islamique reprend son offensive surRamadi. Le 15 mai, il attaque le complexe gouvernemental et prend le contrôle de presque toute la ville[272],[273]. Mal soutenues par le gouvernement irakien qui refuse de les armer, les milices sunnites anti-EI finissent par battre en retraite après de long mois de combats[274]. Le 17 mai, la ville deRamadi tombe entièrement aux mains de l'État islamique au terme d'affrontements très violents, 500 à 800 militaires et civils sont tués en 48 heures[275],[276],[277]. Plus de 55 000 civils fuient également la ville[278],[279].
Le 24 mai, le gouvernement irakien perdAl-Walid (en), son dernier poste-frontière avec la Syrie, qui est abandonné par ses troupes et pris par l'EI[280].
La province d'al-Anbar est alors presque totalement tenue par l'État islamique. Les forces irakiennes ne contrôlent alors plus que les villes deHaditha etAamriyat Falloujah, ainsi que les bases militaires de Habaniyeh et de Baghdadi[281].
Après la déroute de ses troupes àRamadi, le gouvernement deBagdad décide de déployer lesHachd al-Chaabi à Anbar[282]. Une nouvelle ligne de front est formée à Houssaiba Al-Charkiya, entre Ramadi et Falloujah, et des troupes sont rassemblées non loin de là dans la base militaire de Habbaniyya, afin de préparer la contre-offensive[283],[284]. Le 13 juillet 2015, les forces irakiennes passent à l'offensive pour reprendre la province d'al-Anbar[285].
Début octobre 2015, les forces irakiennes commencent à se rapprocher progressivement deRamadi[286]. Après avoir été ralenties fin octobre et début novembre par des pluies torrentielles[287], elles parviennent à encercler la ville le 26 novembre[288], puis à y entrer le 7 décembre[289],[290]. Le 27 décembre, l'armée irakienne annonce que la ville est libérée[291], mais en réalité plusieurs centaines de djihadistes sont toujours présents dans les quartiers est[292],[293]. Le 9 février, les positions de l'EI à l'est sont reprises, de même que la ville de Houssaiba Al-Charkiya, située 10 kilomètres à l'est[294],[295]. Après deux années de guerre, Ramadi est reconquise, mais elle est détruite à plus de 80 %[296]
Après la chute deRamadi, les forces irakiennes se tournent versFalloujah qui est encerclée vers janvier ou début février 2016[297],[298]. À la mi-mars, l'armée irakienne lance l'assaut sur la ville deHit, qui est reprise le 14 avril après plusieurs semaines de combats[299],[300]. Le 6 mai,Abou Wahib, le chef de l'État islamique dans la province d'al-Anbar, est tué par une frappe aérienne de la coalition[301],[302]. Le 16 mai 2016, l'armée irakienne lance une opération pour reprendreRoutba, une ville isolée dans le désert au sud-ouest de la province[303]. Elle entre dans la ville le 17 et la reprend entièrement le 19[304],[305],[306],[307]. Cependant le 30 mai, l'EI fait une nouvelle incursion à Hit[308].

Le 22 mai, plus de 30 000 soldats et miliciens irakiens appuyés par les avions de la coalition lancent l'assaut surFalloujah, défendue par 1 000 à 4 000 djihadistes[309],[310],[311]. Les combats les plus intenses ont d'abord lieu dans la localité deSaqlawiya (en), au nord-ouest de la ville, où lesHachd al-Chaabi exécutent au moins plusieurs dizaines de civils sunnites et en enlèvent plusieurs centaines d'autres[312],[313],[314]. Finalement, l'armée irakienne entre dans Falloujah par le sud le 3 juin et Saqlawiya est prise le 4 juin[315],[316]. Le 17 juin, l'armée irakienne fait une percée et atteint le centre de la ville[317],[318]. Le 26 juin, Falloujah est entièrement reconquise[319],[320]. Les combattants de l'État islamique se replient hors de la ville sur plusieurs centaines de véhicules avec des civils et des membres de leurs familles. Ils font une percée le 28 juin àAmriyat Al-Falloujah, mais un des convoi qui tente de remonter versMossoul se retrouve en terrain découvert, à la merci des avions de la coalition. Le convoi est pilonné pendant deux jours, des centaines de véhicules sont détruits et 250 à 440 hommes de l'État islamique sont tués[321],[322]. La bataille de Falloujah n'a duré qu'un mois, mais les combats ont été très meurtriers. Les forces irakiennes déplorent plus de 4 000 soldats et miliciens tués ou blessés et selon l'armée, les djihadistes ont laissé 2 500 morts[323],[310].
Après la chute deFallouja, l'État islamique fait exploser un camion piégé dans le quartierchiite de Karrada àBagdad, le 3 juillet 2016. L'attentat fait 324 morts, soit le bilan le plus lourd en Irak depuis l'attentat de Qahtaniya, en août 2007[324],[325],[326].
Le 3 août, l'armée irakienne et des milices tribales sunnites reprennent leposte-frontière d'Al-Walid (en)[327].
En janvier 2016, des affrontements éclatent àBassorah ; des tribus et des groupes armés chiites s'opposent, certains hostiles à l'Iran, accusant le premier ministreHaïder al-Abadi de lui être trop inféodé, d'autres au contraire pro-Iraniens, et dénonçant un rapprochement du gouvernement irakien avec lesÉtats-Unis et l'Arabie saoudite[328],[329].
En janvier 2016, lesHachd al-Chaabi ravagent les environs deMouqdadiyah, dans laprovince de Diyala ; ils détruisent des maisons et de mosquées, commettent des enlèvements et des pillages et exécutent au moins plusieurs dizaines de civils sunnites[330].
En avril 2016, de violents combats éclatent àTouz Khormatou, dans laprovince de Salah ad-Din, entre lespeshmergas de l'UPK et les miliciens chiites de l'Organisation Badr. Les affrontements font des dizaines de morts jusqu'à ce qu'un accord soit conclu. Mais les tensions demeurent vives entre les deux groupes pour le contrôle de la ville[331].

Le 24 mars 2016, l'armée irakienne lance une offensive afin de reprendre pied dans laprovince de Ninive. Une division attaque depuis la base deMakhmour et se porte en direction deQayyarah[332],[333],[334]. La progression est lente, les troupes irakiennes n'avancent que d'une quinzaine de kilomètres en trois mois, mais elles finissent par atteindre la rive est duTigre et les abords de la ville le 4 juillet[335],[336],[337],[338]. Une autre division passe alors à l'attaque au sud, elle contourne la ville d'al-Charqat, toujours occupée par l'EI, et s'empare de la base aérienne de Qayyarah le 9 juillet[339]. Enfin le 23 août, l'armée irakienne pénètre dans la ville deQayyarah qui est entièrement reconquise le 25[340]. Plus au sud, l'armée irakienne et les milices chiites lancent l'assaut le 20 septembre sur la ville d'al-Charqat, à l'extrême-nord de laprovince de Salah ad-Din, qui est reprise deux jours plus tard[341],[342],[343],[344],[345]. Entre-temps l'État islamique avait annoncé le 13 juillet la mort à al-Charqat d'Abou Omar al-Chichani, le commandant en chef de ses forces militaires[346],[347].
De leur côté, lespeshmergas repoussent le 3 mai, grâce à l'aide de la coalition, une attaque de l'EI à Tel Asqaf, au nord deMossoul[348]. Puis les 29 et 30 mai, ils mènent une brève offensive dans la région de Khazir, à l'est de Mossoul, s'emparent de neuf villages, revendiquent la mort de 140 djihadistes, et arrivent aux abords des villes chrétiennes deKaramlech etQaraqosh[349],[350]. Puis une nouvelle offensive, lancée le 14 août, permet aux peshmergas de prendre en deux jours onze autres villages entre la rivière Khazir et la ville de Qaraqosh[351],[352],[353],[354],[355],[356],[357].

L'armée irakienne se déploie quant à elle dans laprovince de Ninive et fait deQayyarah son quartier-général[358]. La nuit du 16 au 17 octobre, à deux heures du matin, le Premier ministre irakienHaïder al-Abadi annonce le début de labataille de Mossoul[359]. Environ 100 000 hommes sont déployés autour de la ville — soldats de l'armée irakienne,peshmergas,Hachd al-Chaabi soutenus par l'Iran, troupes de laCoalition et diverses milices kurdes et arabes sunnites — face aux 3 000 à 9 000 combattants de l'État islamique, mais cette vaste alliance regroupe des organisations et des États rivaux, aux intérêts souvent opposés[360],[361],[362],[363]. Les forces irakiennes attaquent d'abord par le sud et par l'est, depuis des positions situées à une vingtaine ou une trentaine de kilomètres de Mossoul. Les combats ont d'abord lieu dans les villages et les petites villes environnantes. À l'est, lespeshmergas atteignent la ville deBachiqa le 20 octobre, mais ils se heurtent à une forte résistance des djihadistes[364]. De leur côté, les troupes irakiennes reprennentBartella le 22 octobre[365],[366] et entrent le même jour dans la ville deQaraqosh[367],[368]. La division d'or des forces spéciales irakiennes parvient ensuite à faire une percée à l'est, et le1er novembre elle prend pied à l'intérieur de Mossoul[369],[370].
Les forces de l'EI tentent alors de mener des diversions sur tous les fronts. Le 21 octobre, une centaine de djihadistes s'infiltrent dans la ville deKirkouk, tuent près de cent peshmergas, policiers et civils, et se disséminent dans les quartiers de la ville. Les Kurdes reprennent le contrôle de Kirkouk le 24 octobre, après avoir tué ou capturé la quasi-totalité des assaillants[371],[372]. Le 23 octobre, d'autres djihadistes entrent dansRoutba, dans laprovince d'al-Anbar, ils s'emparent de la moitié de la ville avant d'être finalement repoussés le 26 octobre par une contre-attaque de l'armée irakienne[373],[374],[375]. L'EI attaque également sans succèsSinjar le 24 octobre, où il laisse 15 morts[376]. Puis il mène un raid sural-Charqat le 4 novembre[377].
Le 29 octobre, lesHachd al-Chaabi passent à leur tour à l'offensive à l'ouest deMossoul : le 22 novembre, elles coupent la route qui mène laSyrie ; les forces de l'État islamiques se retrouvent alors complètement encerclées dans une poche comprenant les villes de Mossoul et deTall Afar[378],[379]. Après avoir pris quelques quartiers en novembre, les troupes irakiennes menées par les forces spéciales de la division d'or piétinent en décembre, mais en janvier 2017 la reconquête de Mossoul s'accélère[380],[381]. Le 8 janvier, les forces irakiennes atteignent leTigre[382] et le 22 janvier tous les quartiers à l'est du fleuve sont reconquis[383]. Après quelques semaines de pause, l'offensive reprend le 19 février 2017[384]. Le 23 février, l'aéroport de Mossoul et la base militaire de Ghozlani sont repris par les troupes irakiennes[385]. Le 24 février, ces dernières entrent dans les quartiers ouest[386],[387].
Partis de la région deTall Afar, les milices chiites desHachd al-Chaabi progressent vers l'ouest et atteignent lafrontière syrienne le 29 mai[388]. Le 4 juin, elles s'emparent de la ville d'Al-Baaj sans rencontrer de forte résistance[389].
À Mossoul, les troupes irakiennes progressent pendant ce temps dans les quartiers ouest est acculent progressivement les djihadistes dans la vieille-ville, aux abords du fleuveTigre. Le 18 juin, l'armée irakienne annonce le début de son offensive sur la vieille ville[390]. Les combats y sont les plus violents depuis le début de la bataille. Le 26 juin, les troupes irakiennes s'emparent de laGrande mosquée al-Nouri, détruite par l'État islamique une semaine plus tôt, là oùAbou Bakr al-Baghdadi était apparu pour la première fois le, quelques jours après la proclamation ducalifat[391],[392]. Le 10 juillet 2017, le Premier ministre irakienHaïder al-Abadi proclame la victoire de l'armée irakienne à Mossoul[393]. La dernière poche de résistance djihadiste tombe le 16 juillet[394].

Après la reconquête de Mossoul, trois poches restent tenues par l'État islamique en Irak :Tall Afar, près deMossoul ;Hawija, près deKirkouk ; etAl-Qaïm, au nord-ouest de laprovince d'al-Anbar[395].
Le 20 août, l'armée irakienne et lesHachd al-Chaabi commencent par attaquerTall Afar[396]. Cette fois, les défenses de l'État islamique s'effondrent rapidement[397] : la ville est reprise dès le 27 août et les djihadistes, encerclés, opposent une ultime résistance dans le village d'al-Ayadiya, qui tombe à son tour le 31 août[398],[399].
Le 21 septembre, l'armée irakienne et ses alliés passent ensuite à l'offensive dans la région deHawija[400]. La ville est reprise le 5 octobre, et le 11, après d'ultime opérations dans les villages environnants, l'armée irakienne annonce la fin de son offensive[401],[402].
Le, la tenue d'unréférendum sur l'indépendance duKurdistan irakien provoque de fortes tensions entre legouvernement régional du Kurdistan et le gouvernement deBagdad.
Le 13 octobre, l'armée irakienne, la police fédérale et lesHachd al-Chaabi lancent une première opération militaire dans la région deKirkouk[403]. Elles s'emparent de la Base-102 sans rencontrer de résistance de la part des Kurdes, mais plusieurs milliers depeshmergas se déploient pour défendre la ville[403]. Le 16 octobre, les forces deBagdad passent à l'offensive et reprennent en quelques heuresKirkouk et ses environs, presque sans rencontrer de résistance de la part despeshmergas de l'UPK[404]. Des dizaines de milliers d'habitants fuient la ville[405]. La ville deTouz Khormatou est également prise par les Irakiens ; 35 000 habitants prennent la fuite et des centaines de maisons habitées par des Kurdes sont pillées, incendiées et détruites[406]. Le matin du 17 octobre, l'armée irakienne et lesHachd al-Chaabi reprennentSinjar, que les peshmergas duPDK abandonnent sans combattre ; la ville passe alors sous le contrôle du groupe Lalesh, une miliceyézidie ralliée au gouvernement de Bagdad et intégrée aux Hachd[407],[408],[409]. En revanche, les groupes duPKK maintiennent leurs positions dans lesMonts Sinjar[410]. Le même jour, les villes deBachiqa,Makhmour,Jalula,Khanaqin et presque tous les champs pétroliers de la région deKirkouk sont repris par les forces irakiennes, une fois encore presque sans résistance[410],[411]. Les Kurdes perdent alors en 48 heures presque tous leurs grains réalisés lors du conflit contre l'État islamique ; legouvernement régional du Kurdistan retrouve à peu près ses frontières de2014 et les divisions s'accentuent entre lePDK et l'UPK, qui s'accusent mutuellement d'être responsables de la déroute[410],[412].
Le 20 octobre, l'armée irakienne reprend aux peshmergas la totalité de laprovince de Kirkouk, cette fois après de violents combats dans la région d'Altun Kupri[413].
Le 25 octobre, le Kurdistan irakien se déclare prêt à geler les résultats de son référendum d'indépendance et demande« cessez-le-feu immédiat »[414]. Mais le lendemain, l'armée irakienne et lesHachd al-Chaabi lancent une offensive contre leposte-frontière de Habour (en) — ou Fichkhabour, à lafrontière avec la Turquie — près deZakho, et se heurtent à l'opposition despeshmergas[415],[416]. Une trêve est conclue le 27 octobre[417]. Le 31 octobre, l'armée irakienne prend le contrôle du poste-frontière de Habour[418].
Le 1er novembre,Massoud Barzani quitte la présidence duGouvernement régional du Kurdistan[419].

Après les prises deTall Afar et deHawija, la dernière poche tenue enIrak par l'État islamique se situe au nord-ouest de laprovince d'al-Anbar, dans la région d'al-Qaïm[420]. Après avoir préalablement repris les villes d'Akachat le 16 septembre[421],[422] et d'Anah le 21 septembre[423], l'armée irakienne et lesHachd al-Chaabi lancent l'offensive sur al-Qaïm le 26 octobre[424]. Le 3 novembre, les troupes deBagdad entrent dans la ville par le sud et s'en emparent le jour même, ainsi que son poste-frontière avec laSyrie[425].Rawa, située à l'est d'al-Qaïm, est la dernière ville contrôlée enIrak par l'État islamique[425] ; elle est finalement reprise sans grande résistance le 17 novembre[426]. L'État islamique perd alors la dernière ville qu'il contrôlait en Irak ; les derniers djihadistes se replient alors dans le désert d'al-Anbar, ratissé par l'armée irakienne et les milices sunnites[426],[427].
Le 9 décembre, les forces irakiennes atteignent finalement la frontière syrienne ; le Premier ministreHaïder al-Abadi annonce alors la« fin de la guerre » contre l'État islamique[428].
Malgré ses défaites et la perte de son assise territoriale, l'État islamique reste actif enIrak et poursuit des actions de guérilla et de terrorisme[429]. Ses quelques milliers de combattants restants, divisés en petits groupes, se signalent principalement dans les monts Hamrin, près deHawija, dans les environs deSamarra, ainsi que dans les zones désertiques d'Al-Baaj et de l'ouest de la province d'al-Anbar[429]. Le mont Qarachok, au sud deMossoul, dont les entrailles sont truffées de cavernes et de galeries, devient un sanctuaire pour les djihadistes[430].
Des accrochages continuent d'avoir lieu : le 18 février 2018, 27 miliciens desHachd al-Chaabi sont tués près deHawija dans une embuscade tendue par des hommes de l'État islamique déguisés en soldats irakiens[431]. Le 11 avril 2019, le porte-parole duCommandement militaire irakien (ar), le généralYehia Rasool (ar), annonce que les unités du contre-terrorisme, appuyées par l'aviation irakienne et de la Coalition internationale ont mené une opération de 4 jours pour déloger les djihadistes des monts Hamrine, au nord de Bagdad : 15 QG djihadistes sont détruits et les troupes irakiennes mette la main sur l'imprimerie où l'EI produisait son magazine hebdomadaire de propagande al-Naba[432].
Le 29 août 2024, les forces américaines et irakiennes mènent un raid contre un groupe de combattants de l'État islamique dans l'ouest de l'Irak : 15 djihadistes sont tués et sept militaires américains sont blessés dans l'opération[433].
Les islamistes présumés arrêtés par les forces de sécurité irakiennes sont régulièrement condamnés à mort et exécutés lors d'exécutions collectives de masse. La plupart des exécutions se déroulent à laprison de Nassiriya[434],[435],[436].
Ainsi, le, 36 hommes soupçonnés d'avoir pris part aumassacre de 1 700 recrues militaires en2014 perpétré par l'État islamique sontpendus[434]. Le, 31 personnes également soupçonnés d'avoir participé à cemassacre subissent un sort identique[437].
Le, 42 personnes, accusées d'enlèvements, assassinats et conception d'engins explosifs et/ou de voitures piégées, sont mises à mort par les autorités irakiennes[435]. Le, quelques jours après la reprises des derniers bastions islamistes par l'armée irakienne, 38 personnes condamnées à mort pour appartenance à l'État islamique et Al-Qaïda sont à leur tour pendues[436]. Au total, au moins 111 personnes sont pendues en Irak pendant l'année2017[438].
Ces mesures répressives suscitent régulièrement des critiques de la part d'organisations internationales[436] et des ONG de défense des droits de l'Homme[437]; pour qui les procès ayant abouti aux condamnations à mort sont iniques, régulièrement entachés de violations des droits humains élémentaires dont des aveux extorqués sous la torture[437]; et qui appellent le pays à instaurer un moratoire visant à abolir à terme la peine capitale. Le nombre des personnes emprisonnées en Irak pour des liens présumés avec l'État islamique est estimé à environ 20 000[439]. En juillet 2019,Human Rights Watch dénonce la promiscuité des prisons irakiennes, où s'entassent des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants[439].
SelonHuman Rights Watch, des« exécutions massives » sont commises près deZoumar, entre le 28 août et le 3 septembre 2017, par lesAssayech, les forces de police kurdes[440]. Selon l'ONG, de nombreux membres de l'État islamique — peut-être plusieurs centaines d'hommes — sont exécutés de nuit d'une balle dans la tête et leurs corps sont enterrés dans une fosse commune[440].
En avril 2018, les sources judiciaires de l'AFP affirment qu'environ 300 prisonniers ont été condamnés à mort, dont une centaine d'étrangers, et autant à la prison à perpétuité[438].
Le 28 juin 2018, le premier ministre irakienHaïder al-Abadi ordonne l'« exécution immédiate » des centaines de djihadistes condamnés à mort, dont des femmes et des étrangers[438]. Le jour même, 13 condamnés sont pendus dans la prison deNassiriya[438].
Entre le début de l'année 2018 et juin 2019, plus de 500 djihadistes étrangers sont condamnés à mort en Irak, mais aucun n'est exécuté pendant cette période[441].
Au total, au moins 52 personnes sont exécutées enIrak en2018 selonAmnesty International et plus de 100 autres le sont entre janvier et août 2019 selon la Haute Commission irakienne des droits de l'homme[442]. En août 2019, les 26 prisons irakiennes détiennent 37 113 prisonniers, parmi lesquelles 18 306 sont emprisonnées pour terrorisme[442]. Le nombre des personnes condamnées à mort en Irak est de 8 022[442].
Le, 21 Irakiens, condamnés pour« terrorisme », sont pendus à la prison de Nassiriya[443]. Le lendemain, la haute commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU,Michelle Bachelet, se dit« profondément troublée » et demande aux autorités irakiennes« de stopper toute future exécution ». Elle ajoute :« Notre évaluation de la façon dont est rendu la justice en Irak dans les cas de terrorisme montre des fréquentes violations des droits à un procès équitable, une représentation légale inefficace, une trop grande confiance dans les aveux et de nombreuses accusations de torture et de mauvais traitements »[444].
Dans la prison de Nassiriya, trois condamnés pour« terrorisme » sont pendus le, cinq autres le, et trois encore le. Ces exécutions surviennent à la suite d'unattentat à Bagdad ayant fait 32 morts[445],[446],[447].

SelonCemil Bayik, chef duPKK, son mouvement a perdu 180 combattants enIrak, de 2014 à janvier 2016[25].
Lacoalition internationale revendique la mort de 80 000 djihadistes en Irak et en Syrie, entre août 2014 et octobre 2017[454]. Cependant ce bilan est probablement surévalué[455].
LaFrance revendique la mort de 1 000 djihadistes en Irak et en Syrie entre août 2014 et janvier 2016[456] et leRoyaume-Uni estime avoir tué approximativement 330 combattants de l'EI en Irak entre septembre 2014 et le 31 août 2015[457].
| Pertes irakiennes | Jan | Fév | Mar | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Total |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 2014 | 1 097 | 972 | 1 029 | 1 037 | 1 100 | 4 088 | 1 580 | 3 340 | 1 474 | 1 738 | 1 436 | 1 327 | 20 218 |
| 2015 | 1 490 | 1 625 | 1 105 | 2 013 | 1 295 | 1 355 | 1 845 | 1 991 | 1 445 | 1 297 | 1 021 | 1 096 | 17 578 |
| 2016 | 1 374 | 1 258 | 1 459 | 1 192 | 1 276 | 1 405 | 1 280 | 1 375 | 935 | 1 970 | 1 738 | 1 131 | 16 393 |
| 2017 | 1 119 | 982 | 1 920 | 1 816 | 1 871 | 1 858 | 1 498 | 597 | 490 | 397 | 348 | 291 | 13 187 |
SelonMushing on Iraq, le conflit au cours de l'année 2015 a fait au moins 25 000 morts, dont 3 924 militaires et policiers irakiens, 2 474 miliciens desHachd al-Chaabi, 640 combattants duPKK, 613peshmergas, 434sahawat, 30 assayech, 20 volontaire de la milice du gouverneur de NiniveAthil al-Noujaïfi, 10 combattants desYPG, 8 miliciens yézidis, 2 combattants duPJAK, 2 Iraniens duCorps des Gardiens de la révolution islamique et 1 soldat américain.Mushing on Iraq souligne cependant qu'il s'agit d'un bilan minimum[458].
Dans la nuit du 21 au 22 octobre 2015, à la demande duKurdistan irakien, des forces spéciales américaine soutiennent lespeshmergas pendant une mission visant à libérer 70 otages de l'EI près deHawija. Un soldat américain est mortellement blessé dans l'intervention[459],[460],[461],[462],[463].
En mars 2016, un soldat américain est tué par l'EI sur la base deMakhmour[464].
Un soldat, membre desNavy Seals, est tué parl'EI le 3 mai 2016 dans la région deMossoul. Les soldats américains conseillaient et assistaient lespeshmergas quand des combattants de l'EI ont lancé l'offensive[465].
En mars 2015, le sergent canadien Andrew Joseph Doiron, un soldat des forces spéciales présentes enIrak, est tué par un tir allié. De fait, le 7 mars 2015, des soldats des FOS (Forces des Opérations Spéciales) ont été pris sous les tirs amis depeshmergas alors qu'ils revenaient en territoire allié, visiblement par erreur. Dans l'attaque, Andrew Joseph Doiron a été mortellement touché et trois autres soldats blessés[466],[467],[468].
Armed Conflict Location and Event Data project (ACLED), un projet de l'Université du Sussex, affirme avoir recensé au moins 56 023 morts pendant l'année2016 (dont 10 627 civils) et 32 671 morts pendant l'année2017 (dont 7 569 civils)[19].
Le 6 novembre 2018, l'ONU annonce que 202charniers ont été découverts dans les zones qui étaient contrôlées en Irak par l'État islamique entre 2014 et 2017[469],[470]. Selon un rapport de la mission d’assistance en Irak (MANUI) et duHaut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), ces fosses communes pourraient renfermer jusqu'à 12 000 corps[469],[470]. En novembre 2018, la MANUI et le HCDH indique qu'à cette date 28 fosses ont été fouillées et 1 258 corps exhumés[469],[470].
Lesmassacres de Sinjar commis en août 2014 contre la minoritéyézidie sont qualifiés degénocide par leHaut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme[471]. Selon l'ONU, ces massacres ont fait entre 2 000 et 5 500 morts et plus de 6 000 personnes ont été enlevées, en grande majorité des femmes et des enfants[472],[473].
La Global Terrorism Database (GTD) tenue par l'université du Maryland dénombre 9 565 morts enIrak dans les attentats commis d'avril 2013 ànovembre 2015[474]. Parmi les attaques les plus meurtrières, figurent l'attentat de Khan Bani Saad du 17 juillet 2015, l'attentat de Bagdad du 17 mai 2016 et l'attentat de Bagdad du 3 juillet 2016.
Le 21 septembre 2017, leConseil de sécurité des Nations unies adopte unerésolution par laquelle elle crée une équipe d'enquête chargée de collecter les preuves des crimes commis en Irak par l'État islamique[475],[476]. Fin mai 2018, l'avocatbritanniqueKarim Khan est nommé à la tête de cette équipe[475],[476].
En décembre 2014,Amnesty International comptabilise plus de deux millions de déplacés en Irak lors de l'année2014, dont environ 946 266 déplacés recensés dans leKurdistan irakien, de janvier à août dans trois vagues de déplacement, soit 48 % des réfugiés d'Irak[477]. De plus selonRFI, au moins 100 000Yézidis trouvent refuge en août dans leKurdistan turc[478].
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