Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Économie (discipline)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisSciences économiques)
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirÉconomie.

Page d’aide sur l’homonymie

Pour l'activité humaine, voirÉconomie (activité humaine)

Économie
Des billets de200, et500 euros. La monnaie étant lemoyen de paiement utilisé généralement lors d'un échange d'un bien contre un autre.
Schéma d'unmodèle économique : celui de l'offre et la demande.
Partie de
Pratiqué par
Champs
Objets
Personnes clés
Histoire

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

L'économie, ouscience économique, provenant dugrec ancienοἰκονομία /oikonomía, contraction deοἶκος /oikos (« maison ») et deνόμος /nomós (« loi »), ce qui signifie « administration d'un foyer », est unediscipline dessciences sociales qui étudie l'économie en tant qu'activité humaine, qui consiste en la production, la distribution, l'échange et laconsommation debiens et deservices.

Si dans l'AntiquitéXénophon etAristote ont chacun écrit un traité sur l'économie, c'est à partir duXVIe siècle que se développe la pensée économique moderne, avec lemercantilisme, puis auXVIIIe siècle avec lesphysiocrates. L'économie politique débute à la fin duXVIIIe siècle avecAdam Smith, puisDavid Ricardo ou encoreJean-Baptiste Say (lesclassiques) au débutXIXe siècle. C'est avec larévolution marginaliste à la fin duXIXe siècle que l'économie se constitue comme une discipline scientifique et s'institutionnalise.

Au sein de la discipline, on distingue deux grandes approches : lamacroéconomie, qui étudie les grands agrégats économiques (épargne,investissement, consommation,croissance économique), et lamicroéconomie, qui étudie lecomportement desagents économiques (individus,ménages,entreprises) et leurs interactions, notamment sur lesmarchés.

Comme dans d'autres disciplines, l'économie se décline selon un spectre depuis lathéorie économique, qui vise à construire un corpus de résultatsfondamentaux et abstraits sur le fonctionnement de l'économie, jusqu'à l'économie appliquée, qui utilise les outils de la théorie économique et des disciplines connexes pour étudier des domaines importants comme l'environnement, letravail, lasanté, l'immobilier, l'organisation industrielle ou encore l'éducation.

Définition

[modifier |modifier le code]

L'économie en tant que discipline a reçu des définitions différentes au cours du temps[1]. En 1776,Adam Smith conçoit, dans sesRecherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, l'économie comme d'emblée politique, en ce qu'elle serait une branche de la science du législateur[2]. En 1815,Jean-Baptiste Say écrit que l'économie« nous enseigne comment les richesses sont produites, distribuées, consommées dans une société »[3],[4].

L'économie étudie les échanges de biens comme ceux pratiqués sur cemarché.

Certaines définitions de l'économie insistent sur la relation entre l'économie et la rareté, et fait de la discipline celle de l'étude de la gestion de la rareté.Lionel Robbins, dans sonEssai sur la nature et la signification de la science économique (1932), écrit que« l'économie est la science qui étudie le comportement humain comme une relation entre des fins et des moyens rares à usages alternatifs »[5].Raymond Barre, dans sonÉconomie politique (1976), écrit que« l'économie politique est la science de l'administration des ressources rares dans une société humaine. Elle étudie les formes que prend le comportement humain dans l'aménagement onéreux du monde extérieur, en raison de la tension qui existe entre des désirs illimités et les moyens limités des agents économiques »[5].

Histoire

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Histoire de la pensée économique.

Origines de la pensée économique

[modifier |modifier le code]

Les origines de la pensée économique remontent auxcivilisationsmésopotamienne,grecque,indienne,chinoise, perse et arabe.

Civilisations mésopotamiennes

[modifier |modifier le code]

À partir de la fin duVIe millénaire av. J.-C. lescités-États deSumer ont développé leurscommerces et leurs économies à partir des marchés dematières premières.

Les premiers codes de loi de Sumer pourraient être considérés comme les premiers écrits économiques, dont de nombreux attributs sont encore en usage dans la valorisation desprix d'aujourd'hui tels les montants codifiés d'échange d'argent lors des échanges commerciaux (taux d'intérêt), amendes, règles d'héritage, lois concernant la façon dont la propriété privée doit être imposée ou divisée, etc.[6].

Monde grec

[modifier |modifier le code]

Dans laGrèce antique, le termeéconomique apparaît comme le titre d'un traité deXénophon (Économique) et d'un ensemble de traités attribués àAristote (Économiques), dont l'objet est la connaissance et la formulation deslois (« nomos ») permettant d'optimiser l'utilisation des biens d'unemaison (« oikos »), considérée comme unité collective de production d'une famille élargie ou d'un clan.

Chez Aristote, la richesse est considérée du point de vue de l'abondance des biens produits et de leur utilité, non de l'accumulation de monnaie par l'usure ou le négoce dont les procédés font l'objet d'une autre discipline qu'Aristote appellechrématistique (dekhréma (la richesse) et -atos (degré superlatif)) et qu'il considère comme des activités stériles, voire déshonorantes dansl'Éthique à Nicomaque).

L'Économique est explicitement distingué du termePolitique, laquelle fait l'objet d'un autre traité d'Aristote et vise à établir l'harmonie et la justice entre les différentes classes de personnes et de familles qui constituent la cité.

Inde

[modifier |modifier le code]

Le philosophe indienVishnugupta Chânakya (340-293av. J.-C.), conseiller auprès du trône de l'Empire maurya de l'ancienneInde, développe de nombreux concepts économiques, notamment dans son œuvre principaleArthashastra (La Science des richesses et du bien-être)[7],[8],[9].

Moyen Âge

[modifier |modifier le code]
Après avoir découvert laMuqaddima (1377),Joseph Schumpeter voit enIbn Khaldoun (1332-1406) le plus proche précurseur de l'économie moderne[10], même si la plupart de ses théories économiques ne furent connues enEurope qu'à une époque relativement récente[11].

AuMoyen Âge les penseurs économiques sont avant tout desthéologiens commeThomas d'Aquin ouIbn Khaldoun.

Dans saSomme théologique, Thomas d'Aquin examine de nombreuses questions de nature économique, dont la justification de lapropriété privée, ducommerce et duprofit.

Raisonnant dans le cadre dudroit naturel, les penseurs scolastiques, ils préfigurent l'économie moderne dans le domaine de lapolitique monétaire, de l'intérêt, et la théorie de lavaleur dans le cadre dudroit naturel[12].

Leur apport majeur est la critique de l'usure, critique largement contestée par l'économie moderne, particulièrement parEugen von Böhm-Bawerk[13].

Les débuts de l'économie comme discipline à part

[modifier |modifier le code]
Portrait de Jean-Baptiste Colbert
Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) est la grande figure dumercantilisme en France.

XVe siècle -XVIIe siècle

[modifier |modifier le code]

À partir de la seconde moitié duXVe siècle et jusqu'au milieu duXVIIIe siècle, la pensée économique se structure autour de la doctrine dumercantilisme[14]. Ce courant correspond à l'émergence de la notion d'État face au pouvoirpapal et au système féodal[15]. Le rôle de l'économiste est alors de permettre l'enrichissement de son souverain.

Les penseurs mercantilistes prônent le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de labalance commerciale grâce à l'investissement dans des activités économiques à rendement croissant. Ils accordent un rôle primordial à l'État et prône des politiquesprotectionnistes établissant des barrières tarifaires et encourageant les exportations tout en visant à l'unification du marché national. Cette doctrine économique connaît son apogée duXVIe au XVIIIe siècle. Elle estime que la richesse d'une nation dépend de l'importance de sa population et de l'accumulation d'or et d'argent. Les nations qui n'ont pas accès aux mines peuvent obtenir l'or et l'argent en favorisant leur outil productif et en stimulant leurs exportations[16],[17].

C'est auXVIIe siècle qu'apparaît la notion d'économie politique avec la publication d'Antoine de MontchrestienTraité d'économie politique (1615).

XVIIIe siècle

[modifier |modifier le code]
François Quesnay (1694-1774) est le chef de file de l'école physiocrate. Il est l'auteur duTableau économique (1759).

Dans la seconde moitié duXVIIIe siècle, la doctrine mercantiliste est remise en cause par lesphysiocrates d'une part et par la naissance de l'économie classique avecAdam Smith d'autre part.

Inspirés en particulier par des ouvrages comme celui deRichard Cantillon[18],Essai sur la nature du commerce en général (1755) lesphysiocrates considèrent que la seule activité réellement productive est l'agriculture. Laterre multiplie les biens : une graine semée produit plusieurs graines. Au bout du compte, la terre laisse unproduit net ousurplus. L'industrie et lecommerce sont considérés comme des activités stériles car elles se contentent de transformer les matières premières produites par l'agriculture[19].

Lesphysiocrates s'attachent à la recherche des lois naturelles qui régissent les activités des hommes[20]. Ils ont notamment schématisé l'économie comme un flux de revenus et de dépenses améliorant le modèle deBoisguilbert[21],[22].

Adam Smith (1723-1790) est un philosophe et économiste écossais. Son ouvrageRecherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) est considéré comme l'ouvrage fondateur de l'économie politique classique.

En 1776,Adam Smith publieRecherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, considéré comme l'ouvrage fondateur de l'économie classique[23]. Cette publication propose une synthèse cohérente des connaissances économiques de cette époque. Si Adam Smith est aujourd’hui surtout connu en tant qu’économiste, il se considérait avant tout comme professeur dephilosophie morale (qu’il avait enseignée àGlasgow). Ainsi, laRichesse des nations ne traite pas seulement d’économie (au sens moderne), mais aussi d’économie politique, dedroit, demorale, depsychologie, depolitique, d’histoire, ainsi que de l’interaction et de l’interdépendance entre toutes ces disciplines. L’ouvrage, centré sur la notion d'intérêt personnel, forme un ensemble avec laThéorie des sentiments moraux, où il avait exposé lasympathie inhérente à lanature humaine[notes 1].

XIXe siècle : l'affirmation de la discipline économique

[modifier |modifier le code]

Économie politique classique

[modifier |modifier le code]
Portrait de Thomas Malthus
Thomas Malthus (1766-1834) préconise un contrôle de la population car il craint que les ressources naturelles ne soient pas infiniment exploitables. Il est l'auteur de l'Essai sur le principe de population (1798).

PourAdam Smith, l'augmentation de la population est synonyme d'augmentation de la richesse.Thomas Malthus, pasteur chargé de l'aide aux pauvres dans sa commune, est frappé par la misère engendrée par les mauvaises récoltes de 1794 à 1800. Il s'intéresse alors aux problématiques du progrès, de la croissance de la population et de la richesse. Son ouvrage principal,Essai sur le principe de population (1798), connait une grande popularité et conduit à un des premiers recensements de la Grande-Bretagne.

Jean-Baptiste Say, industriel et économiste français est l'auteur duTraité d'économie politique (1803). On lui attribue la « loi des débouchés ».
David Ricardo (1772-1823) est l'auteurDes principes de l'économie politique et de l'impôt (1817). On lui doit notamment lathéorie des avantages comparatifs qui est une des théories fondatrice de l'économie internationale.

Avec la publicationDes principes de l'économie politique et de l'impôt (1817), l'économiste et philosophe britanniqueDavid Ricardo développe et enrichit les thèses de lavaleur, dulibre-échange popularisées parAdam Smith.

PourDaniel Villey,« les bases essentielles du système ricardien — la loi de la population, la loi des rendements décroissants, la théorie de la rente — viennent deMalthus »[24]. Pour Malthus[25], la population a tendance à augmentergéométriquement alors que la production de denrées alimentaires ne s'accroît que de manière arithmétique. Pour rétablir l'équilibre, la Nature dresse des obstacles efficaces (famines, épidémies, etc.) mais inhumains[26]. Pour Malthus, un pasteur, il conviendrait plutôt de limiter la reproduction par des moyens artificiels[26]. Il y a chez lui un certain pessimisme sur les capacités d'augmenter la production du fait de laloi des rendements décroissants, de la limitation des ressources naturelles et de la propension des humains à proliférer, qui devraient conduire à desfamines. Les travaux de Malthus conduisentThomas Carlyle à qualifier l'économie de« science lugubre »[27]. Malthus conteste également qu'une économie de marché conduise automatiquement auplein emploi comme le fera également Keynes plus tard.

Alors qu'Adam Smith s'intéressait à la production de revenus,David Ricardo[28] axe ses recherches sur la distribution des revenus entre les propriétaires fonciers qui perçoivent des rentes, les travailleurs qui reçoivent des salaires (qui sont liés au minimum nécessaire pour subsister et donc au prix du blé) et les capitalistes dont les revenus sont constitués par les profits[29]. Au centre de la problématique ricardienne se trouve le problème de la rente foncière (pour lui, la croissance de la population et des capitaux se heurte à une offre inchangée de terre qui pousse la rente foncière vers le haut et entraîne une baisse des salaires et des profits[30]. L'œuvre de Ricardo se situe dans le contexte de l'abolition descorn laws qui favorisent les propriétaires terriens et de la conversion de l'Angleterre aulibre-échange dont Ricardo avec la loi desavantages comparatifs est l'un des grands théoriciens.

À la fin de la tradition classique,John Stuart Mill (1806-1873) se distingue des économistes antérieurs de cette école sur la question de la redistribution des revenus produits par le marché. Il attribue deux rôles au marché : une capacité à répartir des ressources et une capacité à répartir les revenus. Si le marché est efficace dans l'allocation des ressources, il l'est moins dans la distribution des revenus, ce qui oblige lasociété à intervenir[31].

Portrait de Karl Marx
Karl Marx est l'auteur deDas Kapital, publiés en 1867, 1885 et 1894).

La théorie de la valeur est un concept important dans la théorie classique. Adam Smith écrit que le prix réel de chaque chose est le labeur ou le travail et la peine de l'acquérir sous influence de sa rareté. Il soutient que, avec les rentes et les profits, les frais autres que les salaires entrent aussi dans le prix d'un produit[32].David Ricardo a systématisé et simplifié cet aspect de la pensée smithienne en élaborant ce qui a été appelé la « théorie de la valeur travail » qui a été plus tard reprise parKarl Marx alors que les néo-classiques lui ont substitué la théorie de l'utilité marginale.

Harriet Martineau autrice d'ouvrages de vulgarisation d'économie politique.

Harriet Martineau entame un projet de vulgarisation des concepts de la science économique naissante. À travers des anecdotes et des dialogues, elle fait découvrir à ses lecteurs les principes de l'économie de marché et la pensée d'Adam Smith, David Ricardo, Thomas Malthus et Jeremy Bentham. Elle publie d'abordIllustrations of Political Economy (1832-1834), puisPoor Laws and Paupers Illustrated (1833-1834) etIllustrations of Taxation (1834)[33].

Révolution marginaliste

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Marginalisme.

Larévolution marginaliste survient vers 1870-1871 quandLéon Walras,William Stanley Jevons etCarl Menger introduisent le concept d'utilité marginale centré sur la valeur pour le consommateur et récusent lavaleur travail[34]. Toutefois, entre les trois fondateurs du marginalisme, il est possible de relever de fortes différences.

Léon Walras (1834-1910) est considéré comme le fondateur de l'école de Lausanne, de lathéorie de l'équilibre général et du concept demonopole naturel.

Léon Walras adopte une approche hypothético-déductive et propose un système d'équilibre général très abstrait.

Stanley Jevons (1835-1882) est un des fondateurs dumarginalisme et de la pensée néoclassique.

Stanley Jevons, tout comme Léon Walras, veut également mathématiser l'économie mais il est plus inductif, il veut partir de l'étude des faits, des réalités, en raisonnant dans un cadre qui reste utilitariste (raisonnement sur le plan du plaisir et de la peine ou des avantages et inconvénients). Cette démarche aura une forte influence sur l'économie notamment aux débuts du vingtième siècle et marque toute l'économie appliquée actuelle.

Carl Menger (1840-1921), le fondateur de l'école autrichienne.

Carl Menger rejette l’usage des mathématiques et considère l’utilisation d’équations simultanées « à la Walras » comme incapable de mettre en lumière les relations causales ainsi que de rendre compte de la fugacité des échanges. Il trouve qu'il y a quelque chose de collectiviste chez le fondateur de l'école de Lausanne[35] ; ce que cherche Menger, c’est une science capable de rendre compte du comportement des agents, de saisir l’essence des phénomènes économiques[35].

Institutionnalisation de la discipline

[modifier |modifier le code]

À la fin duXIXe siècle et au début duXXe siècle, les sciences économiques se structurent comme une discipline académique avec la création de départements d'économie dans les universités, de revues académiques spécialisées et d'associations professionnelles.

Par exemple auxÉtats-Unis, le département d'économie de l'université Harvard est créé en 1897 et le département d'économie de l'université de Californie à Berkeley est créé en 1903[36],[37]. L'American Economic Association est créée en 1885, leQuarterly Journal of Economics en 1886, leJournal of Political Economy en 1892 et l'American Economic Review en 1911.

AuRoyaume-Uni, laBritish Economic Association, ancêtre de laRoyal Economic Society est fondée en 1890, la revueThe Economic Journal en 1891 et laLondon School of Economics en 1895[notes 2].

Charlotte Perkins Gilman publie en 1898 le premier ouvrage théorique sur les femmes et l'économie intituléWomen and Economics[38].

Développement de la discipline auXXe siècle

[modifier |modifier le code]

Dans lesannées 1930, la science économique connaît deux grandes révolutions avec l'apparition de lamacroéconomie et de l'économétrie.

Avec la publication de laThéorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936),John Maynard Keynes crée le champ de lamacroéconomie.

Ragnar Frisch fonde lasociété d'économétrie en 1930 et la revueEconometrica en 1933.

Les années 1930 sont aussi marquées par le développement de l'économétrie.Ragnar Frisch crée lasociété d'économétrie en 1930 et la revueEconometrica en 1933. Le développement de l'économétrie conduit à un usage de plus en plus important des statistiques dans la science économique. Les modèles économétriques peuvent aussi bien être utilisés pour calibrer un modèle économique existant que pour tester sa validité empirique.

Dans les années 1940 et 1950, les sciences économiques sont marquées par le développement des théories de lacroissance économique avec lemodèle de Harrod-Domar et surtout lemodèle de Solow (Solow 1956), le développement des fondements de lathéorie des jeux avec l'ouvrage fondateur deJohn von Neumann etOskar Morgenstern (von Neumann et Morgenstern 1944) et les travaux deJohn Nash, et l'accomplissement des recherches sur l'équilibre général enconcurrence parfaite avec les travaux deKenneth Arrow etGérard Debreu qui montrent les conditions d'existence et d'unicité de l'équilibre général imaginé parLéon Walras.

Dans les années 1960, les sciences économiques explorent de nouveaux sujets comme l'éducation, lacriminalité ou encore lafamille. Les travaux deGary Becker sont emblématiques de cette tendance à utiliser la théorie économique pour analyser des sujets hors du domaine traditionnel de l'économie. En macroéconomie, les années 1960 sont marquées par les débats sur l'arbitrage inflation-chômage mis en évidence par lacourbe de Phillips (Phillips 1958). La remise en cause de cette courbe avec le phénomène destagflation conduit à formuler différentes hypothèses sur les anticipations des agents (anticipations adaptatives puisanticipations rationnelles).

Dans les années 1970 se développent les modèles économiques en information imparfaite comme le modèle deGeorge Akerlof sur lesasymétries d'information dans un marché (Akerlof 1970).

En macroéconomie, la fin des années 1980 et le début des années 1990 est marqué par un renouvellement des travaux sur lacroissance économique autour de la notion decroissance endogène.

Les années 1990 et 2000 sont caractérisées par une part de plus en plus importante de travaux empiriques dans la recherche en économie. Cette évolution est particulièrement vraie enéconomie du travail, enéconomie de l'éducation ou encore enéconomie du développement[39],[40]. Le développement de l'économétrie appliquée dans ces années-là est notamment lié au développement d'un champ de recherche autour de l'inférence causale (voir notamment lemodèle causal de Neymann-Rubin) et la diffusion de protocoles de recherche comme laméthode des variables instrumentales, laméthode des doubles différences ou encore larégression sur discontinuité. Les travaux deDavid Card sur l'effet de l'immigration sur lemarché du travail (Card 1990) ou de David Card etAlan Krueger sur l'effet dusalaire minimum sur l'emploi (Card et Krueger 1994) sont représentatifs de ce champ de recherche.

Courants et écoles de pensée

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :École de pensée en économie.

L'économie compte de nombreux courants et écoles de pensées. Certains courants comme l'économiescolastique, lemercantilisme, laphysiocratie et l'école classique ont été importants dans l'histoire de la pensée économique mais ne sont plus vraiment représentés aujourd'hui.

Les quatreparadigmes en économie sont : lelibéralisme, lemarxisme, lekeynésianisme et leschumpeterianisme.

Parmi les écoles de pensées, certaines se définissent commehétérodoxes. Ce sont certains membres deinstitutionnalisme américain commeHale Walton Hamilton qui ont été les premiers à revendiquer cette étiquette[notes 3].

Parmi les autres écoles hétérodoxes, les plus souvent citées sont l'école autrichienne, lemarxisme, lepost-keynésianisme, mais aussi l'économie féministe[41], l'économie évolutionniste, lathéorie de la dépendance, l'économie structuraliste, lathéorie des systèmes mondiaux[42], ou encore l'école de la régulation et l'économie des conventions.

Les courants ou écoles de pensée qui ne se revendiquent pas de l'hétérodoxie sont qualifiés d'orthodoxes. Parmi ces courants, on compte l'école classique, l'école néoclassique, lekeynésianisme, l'école de la synthèse, lemonétarisme, lanouvelle économie classique ou encore lanouvelle économie keynésienne.

Scolastique

[modifier |modifier le code]

Lascolastique est historiquement le tout premier courant de pensée économique, dont les fondations datent d'Aristote. Ses membres les plus importants sontAristote,Augustin d'Hippone,Gilles de Rome etChristine de Pizan.

L'école scolastique est un courant qui se fonde sur le respect de l'ordre social et de la hiérarchie, le rejet del'usure et le devoir d'aider les démunis. Ce courant de pensée base particulièrement sa pensée sur la morale et sur les écritsaristotéliciens etbibliques[43].

École classique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :École classique.

L’école classique regroupe deséconomistes duXVIIIe siècle et duXIXe siècle. Ses membres les plus importants sont, enGrande-Bretagne,Adam Smith (1723-1790),David Ricardo (1772-1823),Thomas Malthus (1766-1834),John Stuart Mill (1806-1873), et enFrance,Étienne Bonnot de Condillac (1715-1780),Anne Robert Jacques Turgot (1727-1781),Jean-Baptiste Say (1767-1832) etFrédéric Bastiat (1801-1850).

Le terme a été employé pour la première fois parKarl Marx dansLe Capital[44].

Les auteurs postérieurs ont donné des définitions différentes de l'école classique. Par exemple, Karl Marx définit l’école classique par l’adhésion au concept de lavaleur travail, il nomme les économistes ne faisant pas partie de cette école des économistes "vulgaires".

Carl Menger caractérise lui aussi l’école classique par la notion de valeur travail.

John Maynard Keynes définit l’école classique par l’adhésion à la « loi des débouchés » ouloi de Say dans la version popularisée parJames Mill.

École autrichienne

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :école autrichienne d'économie.

L'école autrichienne d’économie est uneécole de pensée économiquehétérodoxe qui prend comme point de départ l'individualisme méthodologique, rejette l’application à l’économie des méthodes employées par les sciences naturelles telles que sa mathématisation (voir l'économétrie), s’intéresse aux relationscausales entre les événements, dont l’origine est l’action des individus et développe également uneconception subjective de la valeur fondée sur la théorie de lavaleur-utilité, et l'importance dumarché comme révélateur des préférences individuelles et régulateur de la société.

On la fait généralement débuter en 1871 avec la publication parCarl Menger de sesPrincipes d'économie. Ses principaux représentants sontCarl Menger,Eugen von Böhm-Bawerk,Ludwig von Mises,Friedrich Hayek,Murray Rothbard etJesús Huerta de Soto. L'expression « école autrichienne » a été utilisée pour la première fois vers 1870 par les économistesallemands de l'école historique, comme expression de mépris envers les thèses deCarl Menger, opposées aux leurs.

Les partisans de l'école autrichienne défendent généralement des idées trèslibérales en matière économique et plus généralement d’organisation de lasociété. L'autrichianisme met en avant l'idée que les crises que subit le capitalisme sont exogènes : elles seraient le produit d'une intervention des pouvoirs publics, il faut donc que chaque domaine économique puisse être le plus possible régulé par le marché : cela peut s'agir de la finance sous tous ses aspects (pourBöhm-Bawerk), de l'émission de monnaie (pourHayek), de la drogue (pourRothbard), etc. Cependant, la majorité des autrichiens reconnait un rôle à jouer pour l’État, l'école autrichienne est loin d'être un courant l'anarcho-capitalisme, bien qu'il en soit l'inspiration majeure.

Économie néoclassique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :École néoclassique.

L'école néoclassique a constitué lemainstream de la pensée économique jusqu'à l'avènement du keynésianisme. Le premier à utiliser le motnéo-classique estThorstein Veblen en 1900 pour désigner l'économie marshallienne ; son usage s'est imposé à travers la redécouverte de Walras par Hicks, un article deGeorge Stigler de 1941 et surtout par l'emploi de ce terme par Samuelson dans son manuel d'économie qui était alors le plus répandu au monde[45].

L'économie néoclassique a recours de manière systématique au mécanisme d'offre et de demande pour déterminer les quantités et les prix à l'équilibre et pour étudier comment cela affecte la répartition de la production et la redistribution des revenus. Les marginalistes refusent la théorie de la valeur-travail héritée de l'économie classique et lui substituent l'utilité marginale (l'utilité de la dernière unité consommée)[46].

Par lamicroéconomie, l'économie néoclassique présente les incitations et les coûts comme jouant un rôle omniprésent dans l'élaboration de la prise de décision. Par exemple, lathéorie du consommateur et la demande individuelle isolent la façon dont lesprix (lescoûts) et lerevenu touchent la quantité demandée. Enmacroéconomie, ceci se traduit par une rapide et durablesynthèse néoclassique[47],[48].

Bien que la plupart des néoclassiques admettent l'existence dedéfaillances de marché, le rôle des pouvoirs publics doit toujours être secondaire à celui du Marché.Milton Friedman notamment affirme que lesbanques centrales peuvent être bénéfiques pour l'économie si et seulement si ces institutions laissent le Marché s'autoréguler.

Courant marxiste

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économie marxiste.
Rosa Luxemburg (1871-1919) en 1915.

L'Économie marxiste résulte des travaux deKarl Marx (notamment des trois livres constituantDas Kapital, publiés en 1867, 1885 et 1894) et deFriedrich Engels. L'économie n'y est pas dans cette optique une science complètement séparée de lasociologie, de l'histoire, ou de l'anthropologie[49], mais se fonde sur lematérialisme historique, qui vise à unifier toutes les sciences sociales dans une science de la société[49]. Trois points essentiels caractérisent ainsi l'économie du point de vue marxiste[50] : le travail salarié, l'exploitation duprolétariat et les crises liées à l'accumulation de capital.

Marx reprend la théorie de la valeur travail de Ricardo, mais cherche à analyser comment le système capitaliste a émergé et comment cela a donné aux capitalistes le pouvoir et la capacité d'exploiter les travailleurs qui n'ont que leur force de travail à vendre[50]. Les crises s'inscrivent dans le cadre des lois de l'évolution du mode de production capitaliste.

L'approche marxiste de l'économie cherche à analyser des lois de l'évolution du capitalisme[51], telles que la propension des capitalistes à accumuler, la tendance à des révolutions technologiques constantes, la soif inextinguible des capitalistes pour la plus-value, la tendance à la concentration, la tendance du capital à devenir de plus en plus « organique » (c'est-à-dire à moins recourir au capital variable qu'est la force de travail), la tendance au déclin du taux de profit, la lutte des classes, la tendance à une polarisation sociale croissante, la tendance à ce que les salariés soient employés dans des entreprises de plus en plus grandes et soient de plus en plus exploités et enfin, l'inéluctabilité des crises dans le système capitaliste[52]. Les crises sont dans ce cadre toujours des crises desurproduction alors que les crises précapitalistes étaient des crises de sous-production (crises frumentaires). Les crises sont vues par les marxistes comme un moyen pour le capitalisme de se renouveler[53].

L'économie marxiste se veut critique du systèmecapitaliste, compris comme des rapports sociaux de domination du facteur travail par le facteur capital. Ses concepts sont : lemode de production, unethéorie de la valeur, lasuperstructure, la formation de laplus-value puis du profit, la théorie de l'exploitation, et labaisse tendancielle du taux de profit.

L'économie marxiste a un versant normatif, en ce qu'elle conteste la propriété privée lucrative des moyens de production et soutient que la maîtrise de la production devrait revenir directement aux salariés eux-mêmes ou en propriété d'état de manière transitoire selon les courants[54],[55].

La théorie marxiste a fait l'objet d'ajouts et de développements.Rosa Luxemburg, dansL'Accumulation du capital, introduit une analyse de l'économie internationale afin de montrer ladégradation des termes de l'échange[56].

Contrairement au marxisme orthodoxe, le courantmarxien contestel'inéluctabilité de l'effondrement du système capitaliste, dans cette école se trouvent notammentl'école de la régulation etPierre Bourdieu. Les marxiens ne remettent cependant pas en question les autres caractéristiques de l'analyse marxiste.

Parmi les branches contemporaine marxistes on trouve en France les économistes de l'école de la régulation avec des chercheurs et théoriciens commeMichel Aglietta,Robert Boyer, etGérard Destanne de Bernis.

Une autre approchenéomarxiste centrée sur la notion de valeur travail dénomméecritique de la valeur fait son apparition en Allemagne dans les années 1980 basée sur la critique de la fétichisation de la marchandise[57],[58].

Keynésianisme

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Keynésianisme.

PourJohn Maynard Keynes (1883-1946), uneéconomie de marché ne possède pas de mécanismes qui la conduisent de façon automatique vers le plein emploi de ses ressources, d'où la possibilité d'un chômage involontaire qui rend nécessaire une intervention extérieure au marché. Keynes raisonne d'emblée sous l'anglemacroéconomique d'offre globale et de demande globale. Dans son cadre macroéconomique, la production, et donc l'emploi, dépend des dépenses. Si la demande n'est pas suffisante, les entreprises ne produiront pas assez et n'emploieront pas tous les salariés (demande effective) d'où la nécessité pour le gouvernement de conduire des politiques de soutien à la demande, c'est-à-dire de soutien à la consommation et/ou à l'investissement. Keynes insiste particulièrement sur l'investissement. En effet, ce dernier est la source du multiplicateur keynésien.

Portrait de John-Maynard Keynes.
John Maynard Keynes (1883-1946) est considéré comme le père fondateur de lamacroéconomie. Il est l'auteur deThéorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936).

Au cœur de larévolution keynésienne se trouve la réfutation de la « loi dite des débouché » deJean-Baptiste Say qui énonce que l'offre crée sa propre demande. Cette loi fonde ou plutôt exprime l'optimisme et aussi le naturalisme de l'économie classique qui veut qu'il ne puisse y avoir de crise de surproduction durable.

Parmi les économistes keynésiens, il faut noter l'AméricainHoward Bowen, qui a joué un rôle fondateur dans l'émergence de la notion deresponsabilité sociétale des entreprises (corporate social responsibility en anglais), à travers son ouvrageSocial Responsibilities of the Businessman (1953)[59],[60].

Post-keynésianisme

[modifier |modifier le code]

Le keynésianisme de Keynes a eu trois successeurs. Lespost-keynésiens, souvent associés à l'université de Cambridge et àJoan Robinson, mettent l'accent sur les rigidités macroéconomiques et d'ajustement[61]. Les keynésiens de lasynthèse néoclassique ont dominé la période desTrente Glorieuses et de nos jours lanouvelle économie keynésienne met davantage l'accent sur les comportements humains et les imperfections des marchés. Au niveau des théories de la croissance, ils utilisent des modèles de croissance endogènes.

Institutionnalisme

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Institutionnalisme.

L'école institutionnaliste rejette de nombreux postulats de l'école néoclassique, comme l'hédonisme individuel justifiant la notion d'utilité marginale, ou l'existence d'un équilibre stable vers lequel l'économie converge naturellement.Thorstein Veblen en publie le premier ouvrage en 1899, avec« Why is Economics not an Evolutionary Science? »

Thorstein Veblen (1857-1929) est le père fondateur de l'institutionnalisme. Il est l'auteur deThéorie de la classe de loisir (1899).

L'École institutionnaliste comprend des héritages de l'école historique allemande. elle se développe principalement aux États-Unis, où ses représentants sont :John Roger Commons, Arthur R. Burns,Simon Kuznets,Robert Heilbroner,Gunnar Myrdal,John Kenneth Galbraith.

Simon Kuznets (1901-1985) est considéré comme l'un des contributeurs importants à la théorie de lacroissance économique et comme l'un des « pères descomptes nationaux ». Il est connu pour être l'inventeur d'un agrégat fameux : leproduit intérieur brut (PIB), créé à la suite de laGrande dépression.

Nouvelle économie keynésienne

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Nouvelle économie keynésienne.

Né dans lesannées 1980, ce courant de pensée économique est une réponse à lanouvelle économie classique. Il cherche à fournir des fondements microéconomiques solides à la macroéconomie de lasynthèse néoclassique.

L'un des fondateurs et des représentants les plus connus de ce courant estJoseph Stiglitz. En 2008, leprésident de la République française,Nicolas Sarkozy, lui confie une mission de réflexion (Commission Stiglitz) sur le changement des instruments de mesure de lacroissance économique française[62].

Branches

[modifier |modifier le code]
Catégorie connexe :Branche de l'économie.

Parmi les branches de l'économie, certaines, comme lamicroéconomie, lamacroéconomie, l'économétrie ou l'économie de l'environnement (qui joue unrôle particulier dans une approche de développement durable), constituent des approches transverses de l'économie. D'autres branches de l'économie comme l'économie du travail, l'organisation industrielle, l'économie internationale ou l'économie de l'éducation, sont centrées sur une thématique ou un sujet particulier.

Microéconomie

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Microéconomie.
Paul Anthony Samuelson est un des pères fondateurs de la microéconomie. Il est l'auteur deL'Économique (première édition 1948), un des manuels de référence dans la discipline auXXe siècle et deFoundations of Economic Analysis.

PourPaul Krugman etRobin Wells,« l'un des thèmes majeurs de la microéconomie est la recherche de la validité de l'intuition d'Adam Smith, à savoir que des individus cherchant à satisfaire leurs intérêts propres contribuent souvent à promouvoir les intérêts de la société dans son ensemble[63]. » En effet, ce qui intéresse la microéconomie, c'est tout d'abord l'étude des choix des agents économiques, c’est-à-dire de la manière dont ils procèdent à des « arbitrages » entre différentes options possibles, en comparant leurs avantages et leurs inconvénients pour la poursuite de leurs objectifs ou la satisfaction de leurs intérêts, postulatutilitariste.

Lamicroéconomie examine les interactions existant sur les marchés en fonction de la rareté de l'information et la réglementation gouvernementale. On distingue le marché d'un produit ouservice, par exemple celui du maïs frais, des marchés desfacteurs de production,capital ettravail. La théorie compare les agrégats de la quantité globale demandée par les acheteurs et la quantité fournie par les vendeurs et détermine ainsi leprix. Elle bâtit des modèles pour décrire comment le marché peut atteindre l'équilibre en matière de prix et de quantité ou comment réagir aux changements du marché au fil du temps, c'est ce qu'on appelle le mécanisme del'offre et de la demande. Les structures de marché, telles que la concurrence parfaite, le monopole ou l'oligopole, sont analysées en fonction des conséquences sur le plan du comportement et de l'efficacité économique. L'analyse d'un marché unique se fait à partir d'hypothèses simplificatrices :rationalité des agents,équilibre partiel (c'est-à-dire qu'on suppose les autres marchés ne sont pas affectés). Un raisonnement enéquilibre général permet d'analyser les conséquences sur les autres marchés, et peut permettre de comprendre les interactions et les mécanismes qui peuvent ramener à l'équilibre[64].

Théorie microéconomique traditionnelle

[modifier |modifier le code]

La théorie microéconomique standard suppose que les agents économiques, ménages ou entreprises, sont « rationnels[65] » c’est-à-dire qu'ils sont censés disposer de capacités cognitives et d'informations suffisantes pour pouvoir, d'une part, construire des critères de choix entre différentes actions possibles et identifier les contraintes pesant sur ces choix, contraintes tant « internes » (leurs capacités technologiques s'il s'agit d'entreprises, par exemple), qu'« externes » (c’est-à-dire résultant de leur environnement économique), et, d'autre part, maximiser leur satisfaction sous contraintes. C'est leparadigme de l'Homo œconomicus[66] qui n'implique pasa priori que les critères de choix des individus soient purement égoïstes, ces derniers pouvant parfaitement être « rationnellement » altruistes.

Cette théorie doit son existence à la synthèse opérée par l'économie mathématique néoclassique des années 1940 et 1950 entre les apports du courant marginaliste duXIXe siècle et la théorie de l'équilibre général deWalras[67] et dePareto[68].John Hicks etPaul Samuelson sont considérés comme « les pères » de la microéconomie traditionnelle actuelle[69]. Celle-ci s'organise autour de quatre volets :

  1. Lathéorie du consommateur, qui étudie le comportement de ménages devant effectuer des choix deconsommation de biens sous contraintes budgétaires ;
  2. Lathéorie du producteur, qui étudie le comportement d'entreprises qui veulent maximiser leur profit sous contraintes technologiques ;
  3. La théorie de l'échange sur des marchés, ces marchés pouvant être concurrentiels ou non concurrentiels ;
  4. La théorie de l'optimum économique, qui mobilise le concept d'optimum de Pareto pour juger de l'efficacité économique collective des interactions entre agents au travers des échanges.

La théorie traditionnelle s'inscrit dans la perspective de l'équilibre général walrassien et a tendance« à assimiler le fonctionnement réel de la société à celui du modèle abstrait d'équilibre général »[70].

Marché et défaillances du marché

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Défaillance du marché.

La poursuite de l'intérêt particulier conduit souvent à l'intérêt général mais pas toujours.

Dès le début duXXe siècle et les travaux deArthur Cecil Pigou, le concept dedéfaillance du marché s’est imposé dans la théorie économique orthodoxe. C’est un cas dans lequel lemarché échoue dans l'allocation optimale des ressources économiques et des biens et services[71]. Si la théorie économique décrivait déjà des situations demonopole (ou d'uncartel), ce concept décrit également d’autres situations, comme celle où coexistent chômage et pénurie de main d'œuvre (logements vides et personnes sans logements, etc.), ou encore la présence depollution.

Une défaillance de marché, qui concerne l'allocation économique, est une notion différente de celle plus financière d'anomalie de marché, au sens de nonefficience du marché. Cette dernière concerne plutôt une anomalie du rendement financier (et une anomalie de prix[notes 4], puisque le rendement a pour dénominateur le prix) due à des phénomènes comportementaux. Les deux phénomènes peuvent toutefois être les causes ou la conséquence l'un de l'autre, ou résulter de causes communes.

La notion de défaillance est éminemment politique et donc matière à controverse, dans la mesure où elle sert à justifier des interventions politiques visant à « corriger », voire à supprimer, le marché. Toutefois, la plupart des économistes l'utilisent, mais plutôt par rapport à des cas où le fonctionnement réel d'un marché donné s'éloigne significativement du marché idéal, sous l'effet de trois principales séries de causes :

Prise en compte de la concurrence imparfaite

[modifier |modifier le code]

À partir des années 1970, le paradigme dominant de lamicroéconomie connaît une forte inflexion[74] de façon à mieux intégrer toutes les défaillances et imperfections du marché. PourPierre Cahuc« la nouvelle microéconomie s'est constituée progressivement, à partir de critiques éparses, souvent initialement isolées, du modèle walrasien »[70]. Plus généralement, pour l'économisteAnne Perrot, l'édifice théorique de la microéconomie traditionnelle laissait« désarmé l'économiste à la recherche d'une représentation positive du fonctionnement du marché »[75].

Le cadre général de lanouvelle microéconomie est davantage réduit à l'analyse d'un seul marché et sa démarche scientifique est plus axée sur la recherche de constat jugé représentatif du fonctionnement de l'économie (constats appelés« faits stylisés »[75]).« Ces approches relèvent […] certains des défis que l'économie hétérodoxe, « institutionnaliste », a longtemps adressés à la théorie néoclassique »[75].

John von Neumann (1903-1957) est l'auteur deTheory of Games and Economic Behavior, un ouvrage fondateur de lathéorie des jeux et de lathéorie de l'utilité espérée.

La nouvelle microéconomie met l'accent sur les problèmes d'incitations, d'information et sur lathéorie des jeux. Par « incitation », on entend toute action d'unagent économique (qui peut être l'État) conduisant certains agents économiques à adopter tel ou tel type de comportement. Cette notion prend tout son sens si l'on considère que l'information disponible est inévitablement limitée pour un agent économique soucieux d'inciter d'autres agents à se comporter dans le sens de ses intérêts (lui donner les « bonnes » incitations de son point de vue).

Lathéorie des jeux, quant-à-elle, est une branche desmathématiques appliquées qui étudie les interactions stratégiques entre agents. Dans cette théorie les agents choisissent les stratégies qui maximiseront leurs bénéfices étant donné les stratégies que les autres agents choisiront. Elle fournit une modélisation formelle des situations dans lesquelles ceux qui prennent des décisions interagissent avec d'autres agents[76]. La théorie des jeux généralise l'approche maximisatrice développée d'abord pour l'analyse des marchés, elle a été développée à partir du livre de 1944Theory of Games and Economic Behavior, deJohn von Neumann etOskar Morgenstern.

L'extension de l'approche microéconomique a également conduit au développement de la « théorie descontrats ». Cette théorie conçoit les organisations, les institutions, les familles ou les entreprises, comme des ensembles de contrats (des « nœuds de contrats » dans le jargon économique)[77],[74]. Une entreprise est, par exemple, un nœud composé de contrats de travail, liant l'entreprise à ses salariés, de contrats la liant à ses clients et à ses fournisseurs, de contrats d'engagements bancaires et financiers, de contrats légaux la liant à sonÉtat ou ville de résidence en matières fiscale et règlementaire. Les marchés sont un autre cas particulier de tels nœuds de contrats, ici des contrats d'échange. Les États, au sens des organisations politiques gérant des espaces géographiques déterminés, sont un autre exemple de nœud contractuel, les Constitutions (ou les Chartes) se présentant comme des contrats généraux liant ces organisations aux peuples qu'ils gouvernent.

Un aspect important de ces contrats est d'être généralement « incomplets », c'est-à-dire incapables de spécifier entièrement les engagements des parties dans tous les cas possibles[78]. Le développement de cette théorie a naturellement entraîné un approfondissement des théories de la négociation et de la renégociation. En effet, son propos est non seulement d'expliquer comment et pourquoi se forment des contrats entre les agents, mais aussi les raisons pour lesquelles ils les remettent, ou pas, en cause au cours du temps.

La nouvelle microéconomique peut être utilisée par l'économie industrielle, l'économie du travail et l'économie publique du fait de son aptitude à se rapprocher des préoccupations pratiques des autorités de régulation et de certains industriels[75].

Macroéconomie

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Macroéconomie.

Lamacroéconomie étudie l'économie dans son ensemble pour expliquer les grands agrégats (indicateurs économiques) et leurs interactions, en utilisant une forme simplifiée de l'équilibre général[79]. Ces agrégats comprennent le revenu national, la production, le taux de chômage, les prix, l'inflation et d'autres agrégats comme la consommation totale et les dépenses d'investissement et leurs composants. Elle étudie également les effets de lapolitique monétaire et de lapolitique budgétaire.

Depuis au moins les années 1960, la macroéconomie a été caractérisée par une recherche d'intégration dans les modèles du comportement de l'individu, y compris la rationalité des acteurs, l'utilisation efficace de l'information sur le marché et la concurrence imparfaite[80].

L'analyse macroéconomique traite également des facteurs affectant la croissance du revenu national à long terme. Ces facteurs comprennent l'accumulation de capital, le changement technologique et la croissance de la population active[48].

Croissance économique

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :croissance économique etProduit intérieur brut.

Les théories explicatives de lacroissance économique ont été systématisées relativement récemment dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories cherchent à expliquer pourquoi il y a croissance économique, c'est-à-dire augmentation de la production par habitant d'un pays sur une longue période ou encore pourquoi il existe des différences de PIBper capita (« par tête ») entre pays et pourquoi certains pays se développent plus rapidement que d'autres. En général, trois facteurs explicatifs sont utilisés : letravail c'est-à-dire la mobilisation de la main d'œuvre, lecapital et leprogrès technique.

Lemodèle de Harrod-Domar a ouvert la voie et a été suivi par lemodèle de Solow[81]. Alors qu'Harrod Domar raisonne avec une fonction de production à coefficient fixe, c'est-à-dire où il ne peut y avoir substitution capital travail, l'approche de Solow met l'accent sur la substitution capital travail et sur le progrès technique. L'opposition entre les modèles sur la substitution capital-travail est à replacer dans le contexte des années 1950 et 1960 et de l'opposition entre deux courants keynésiens : lespost-keynésiens pour qui l'économie est relativement« rigide » et les tenants de lasynthèse néo-classique plus libéraux. PourRobert Solow, c'est grâce au progrès technique que la production peut augmenter et qu'il y a croissance sur la longue période[82]. Toutefois, cette théorie explique mal d'où provient ce progrès qu'elle considère comme exogène[83],[81].

Les nouvelles théories de la croissance économique cherchent précisément à construire des modèles expliquant l'apparition de ce facteur, c'est-à-dire à l'endogéneïser[84]. Ces modèles ont été développés à partir de la fin desannées 1970, notamment parPaul Romer,Robert E. Lucas[85] etRobert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance crée par elle-même leprogrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre unprogrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle crée duprogrès technique, n'a donc plus de limite. À travers leprogrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient[86].

Cycle économique

[modifier |modifier le code]

Généralement, on associe la naissance de la macroéconomie aucycle économique de la grande dépression[notes 6]. Il fallait donc expliquer le processus conduisant à une telle chute de l'activité économique. C'est ainsi queJohn Maynard Keynes a écrit un livre intituléThéorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, expliquant ce phénomène qui à l'époque était resté sans éclaircissement convaincant[87]. Keynes a soutenu que la demande globale de biens pourrait être insuffisante en période de ralentissement économique ce qui conduirait à un chômage élevé lié à des baisses de la production.

Keynes préconise des réponses politiques actives - mesures de politique monétaire par la banque centrale et de la politique budgétaire - de la part du secteur public par le gouvernement pour stabiliser la production au cours du cycle. Ainsi, une conclusion centrale dukeynésianisme est que, dans certaines situations, le marché n'arrive pas automatiquement à résoudre le problème du sous-emploi ; il faut donc une intervention externe. Lemodèle IS/LM constitue le cadre théorique qui a servi à étayer la théorie de Keynes[47].

Si la pensée keynésienne a dominé la scène durant lesTrente Glorieuses, elle a aussi suscité une vive opposition[88].Milton Friedman et lemonétarisme ont soutenu que l'action de l'État notamment en matière monétaire est inutile, voire nuisible.

Au fil des ans, la compréhension du cycle économique s'est diversifiée dans plusieurs écoles, liées à ou opposées au keynésianisme. La jonction sera faite entre les deux principaux courants de l'époque au sein de ce quePaul Samuelson a qualifié desynthèse néo-classique. Cette synthèse indique que le keynésianisme est d'application à court terme, mais à long terme la théorie néoclassique explique aisément le cycle.

Lanouvelle école classique, qui doit notamment aux critiques deMilton Friedman, est un courant de pensée économique qui s'est développé à partir des années 1970. Elle rejette le keynésianisme et se fonde entièrement sur des principes néoclassiques. Sa particularité est de reposer sur des fondations micro-économiques rigoureuses, et de déduire des modèles macroéconomiques à partir des actions des agents eux-mêmes modélisés par la micro-économie. Elle postule une rationalité des agents (qui cherchent à maximiser leur utilité), une anticipation rationnelle et qu'à chaque instant, l'économie possède un équilibre unique (avec plein emploi et pleine utilisation des capacités de production) et cet équilibre est atteint par un mécanisme d'ajustement des prix et des salaires[89].

Lathéorie des cycles réels, qui tente d'expliquer les fluctuations de court terme des économies comme le résultat de chocs fréquents et de faibles ampleur affectant les techniques de production constitue l'apport théorique majeur développée par ce courant[90].

À l'opposé de ces deux dernières écoles, lanouvelle économie keynésienne conserve l'hypothèse des anticipations rationnelles, mais intègre une série de défaillances du marché[91]. En particulier, les nouveaux keynésiens supposent une viscosité des prix et salaires, ce qui signifie qu'ils ne s'ajustent pas instantanément aux changements des conditions économiques[92].

Politique monétaire et inflation

[modifier |modifier le code]
hyperinflation
Timbre de 1000marks duReich allemand émis lors de l'hyperinflation desannées 1930.

Lapolitique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général labanque centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif destabilité des prix (limiter l'inflation). Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de lapolitique économique, qualifié de triangle keynésien : lacroissance, leplein emploi, l'équilibre extérieur.

La politique monétaire se distingue de lapolitique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble lepolicy-mix.

D'après la théorie économique moderne, le but de la banque centrale est de maximiser le bien-être économique des ménages (Mishkin). Ainsi, on attribue généralement deux objectifs principaux à la politique monétaire : la stabilisation des prix et la stabilisation de l'activité économique[93]. Ces deux objectifs sont étroitement liés, et non incompatibles comme on pourrait le penser, la stabilité des prix étant un préalable à une activité économique soutenue.

Cependant, conformément à la théorie quantitative de la monnaie, il n'existe pas d'arbitrage à long terme entre stabilité des prix et activité économique car la monnaie est, sur ce laps de temps, neutre (la « courbe de Phillips » de long terme est verticale)[94].

On distingue généralement à l'heure actuelle trois types de politiques monétaires : la fixité des taux de change, le ciblage de la croissance des agrégats monétaires et le ciblage de l'inflation.

Au demeurant, on note quatre niveaux au sein des dispositifs mis en place par les politiques monétaires : les objectifs finaux, les objectifs intermédiaires (agrégats de la monnaie ou les taux de change), les indicateurs (inflation, etc.) et les instruments (taux de facilité de prêt marginal,taux de facilité de dépôt,opérations d'open market […]).

Politique budgétaire et fiscale

[modifier |modifier le code]

Lapolitique budgétaire consiste à utiliser les leviers de l'imposition et desdépenses publiques. Combinée à lapolitique monétaire, elle forme unpolicy-mix avec la politique budgétaire dans le cadre d'unepolitique conjoncturelle.

Dans la pratique, en cas decreux économique, derécession ou dedépression, il est surtout question de politique budgétaire de stimulation de l'activité. Elle peut prendre la forme d'une baisse de l'imposition ou d'une hausse de certaines dépenses. Dans tous les cas, cela conduit à une dégradation dusolde public. À l'inverse, dans les périodes decroissance économique élevée (y compris en période debulle spéculative), la discipline budgétaire doit permettre de réduire ledéficit public, voire de constituer des excédents, qui seront mobilisables ultérieurement.

En anglais, le termefiscal policy regroupe à la fois la politique budgétaire et lapolitique fiscale. Ce dernier terme désignant en français les modifications de l'imposition, la redistribution etc. de façon à modifier les comportements individuels (encouragement au retour à l'emploi par unimpôt négatif, crédit d'impôt en faveur de la recherche etc.).

En raison de la difficulté d'anticiper laconjoncture économique, de la lenteur d'action de lapolitique budgétaire, les économistes comptent généralement sur les stabilisateurs automatiques[95]. L'idée est que quand la situation économique se dégrade, les recettes fiscales sont moins bonnes (l'État prélève donc moins) tandis que les dépenses augmentent (allocation chômage, etc.), de sorte que le déficit se creuse et soutient de façon automatique l'activité.

Lanouvelle macroéconomie classique s'est opposée aux politiques budgétaires « discrétionnaires » qui à la fin des années 1970 et 1980 n'ont pas été couronnées de succès et ont contribué à accroître ladette publique[96]. Avec lacrise économique de 2008-2009, des politiques budgétaires de soutien ont été pratiquées partout à travers le monde. Si elles ont permis d'éviter que la récession ne se transforme en dépression, elles ont aussi engendré une hausse de ladette publique qui pose aujourd'hui problème notamment dans lazone euro.

Économie des organisations

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économie des organisations.

L'économie des organisations étudie les organisations avec les outils de l'analyse économique. L'économie des organisations fait partie de lathéorie des organisations.

AuXVIIIe siècle,Adam Smith[97] est un des premiers auteurs à réfléchir au fonctionnement de l'entreprise. Il met en valeur le fait que la division du travail par la spécialisation en fonction des compétences permet de dynamiser le marché (exemple de la manufacture d'épingle). Dans cette optique, l'entreprise et donc l'organisation reste une « boîte noire » dans la mesure où il n'analyse pas les phénomènes se produisant en son sein, mais simplement les motivations des individus et les conséquences sur le marché.

Oliver Williamson (1932-2020) a repris le concept decoût de transaction développé parCoase 1937 pour développer une théorie des organisations.

PourRonald Coase[98], mais aussi pourOliver Williamson[99], la firme existe quand les coûts de coordination internes sont moins élevés que les coûts de transaction sur le marché, c'est-à-dire, par exemple, si pour produire un bien, il est moins cher d'engager des salariés et de les faire travailler que d'acheter le produit sur le marché.

La question de savoir si la firme constitue le royaume de la direction bureaucratique protégée du marché ou si la firme est simplement une « fiction légale », un nœud de relations contractuelles entre les individus, comme l'avancent lathéorie de l'agence ainsi queJensen et Meckling 1976, dépend« de la complétude des marchés et de la capacité des forces du marché à pénétrer les relations intra-firme »[100].

Économie publique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économie publique.

L'économie publique est une branche de l'économie qui étudie la production debiens publics et la fourniture desbiens collectifs gratuits dont lescoûts sont financés par lesimpôts et lesemprunts publics.

Économie du bien-être

[modifier |modifier le code]

L'économie du bien-être est une branche normative de l'économie (c'est-à-dire qui cherche à déterminer ce qui, d'après elle, devrait être). Elle utilise à cet effet les outils de lamicroéconomie pour déterminer l'efficacité allocative et la distribution des revenus qui lui est associée. Elle veut mesurer le bien-être en examinant les activités des individus qui composent la société[101].

Analyse économique du droit

[modifier |modifier le code]

L'analyse économique du droit (Economic Analysis of Law ouLaw and Economics selon l’appellation américaine) est la discipline qui cherche à expliquer les phénomènes juridiques grâce aux méthodes et concepts de la science économique[102]. Entre la théorie juridique et la science économique, l’analyse économique du droit emprunte à ces deux disciplines pour expliquer d’une nouvelle façon les phénomènes juridiques.

Économie internationale

[modifier |modifier le code]

L'économie internationale est la branche des sciences économiques qui s'intéresse aux relations commerciales et économiques entrepays.Charles Kindleberger soulignait que« le seul fait que des nations souveraines existent entraîne des complications qui nous obligent à modifier nos instruments habituels d'analyse économique, si nous voulons les appliquer aux questions économiques internationales[103]. »Paul Krugman au contraire estime que l'économie internationale recourt aux mêmes méthodes analytiques que les autres branches de l'économie. Toutefois, il insiste lui aussi sur le fait que« la matière de l'économie internationale porte sur les problèmes résultant des interactions entre États souverains »[104].

L'économie internationale traite d'abord desthéories du commerce international :avantages comparatifs,modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson,les nouvelles théories du commerce international.

Puis, elle s'intéresse à la réalité, c'est-à-dire à ce que font réellement lesÉtats, c'est ce qu'on appelle les politiques commerciales. Dans son ouvrage cité précédemment, Charles Kindleberger, s'intéressait également à ce qu'il appelle l'économie politique des barrières commerciales, c'est-à-dire au jeu des groupes de pression et de ceux quirecherchent des rentes.

Autre point important de l'économie internationale : la monnaie vue sous l'angle dutaux de change, de labalance des paiements et des prix relatifs. Puis viennent les problèmes de coordination au niveau international des politiques macro-économiques. Cette partie peut inclure les mouvements globaux de capitaux. Néanmoins, Kindleberger préférait les traiter à part dans ce qu'il appelait les mouvements des facteurs qui comprenaient, outre les flux financiers, les migrations de main d'œuvre.

Finance

[modifier |modifier le code]
Salle de marchés
Salle de marchés à New York.

Lafinance désigne les méthodes et les institutions qui permettent aux entreprises et aux particuliers d'obtenir lescapitaux nécessaires et aux épargnants de placer leurs capitaux. Les acteurs de la finance sont donc tous lesagents économiques qui recherchent des capitaux ou qui souhaitent les placer.

La finance est devenue largement de nos jours un négoce d'instruments et de transfert d'anticipations de revenus et de risques dont les prix peuvent être négociés sur des marchés ou auprès d'institutions. Les risques, en particulier, peuvent être transférés à ceux qui sont disposés à les prendre (contre des revenus espérés), et les intermédiaires financiers peuvent pratiquer une compensation des risques inverses (par exemple, le risque de change d'un importateur est inverse de celui d'un exportateur, le risque de taux d'un prêteur est inverse de celui d'un emprunteur), la diversification des risques, etc.

La finance comprend plusieurs volets :

Économie du développement

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économie du développement.
Esther Duflo, lauréate duprix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel 2019, a renouvelé l'économie du développement en adaptant la méthode desessais randomisés contrôlés à l'évaluation des politiques publiques.

L'économie du développement est une branche de l'économie qui applique des techniques de l’analysemacroéconomique etmicroéconomique à l’étude des problèmes économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels que rencontrent les pays dits en développement[105]. Elle s'intéresse aux déterminants de lapauvreté et dusous-développement ainsi qu'aux politiques à mettre en œuvre pour sortir lespays en développement de leur sous-développement.

L'origine de l'économie du développement moderne est liée à l'industrialisation de l'Europe de l'Est après laSeconde Guerre mondiale[106]. Parmi les auteurs importants, on compte notammentPaul Rosenstein-Rodan[107], Kurt Mandelbaum[108]Ragnar Nurkse[109], et Sir Hans Wolfgang Singer. À partir de cette même période d'autres auteurs vont s'intéresser à de nombreux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine dont certains sont créés à la suite du mouvement dedécolonisation. Au cœur de ces études, on trouve des auteurs commeSimon Kuznets etW. Arthur Lewis[110] qui développent non seulement une stratégie de croissance économique mais aussi de changements structurels[notes 7].

Cette phase pionnière qui reflète les préoccupations desannées 1950 sera suivie à partir desannées 1980 par une approche plus orientée vers le marché, préconisée alors par laBanque mondiale. Depuis la fin desannées 1990, certainséconomistes du développement (notammentMichael Kremer etEsther Duflo) ont développé des outils permettant d'appréhender les effets despolitiques économiques au niveau microéconomique et ont mis l'accent sur l'analyse d'expériences de terrain. Ils ont développé la théorie de la randomisation, de l'évaluation aléatoire et insistent sur l'importance desmicro-projets dans les stratégies dudéveloppement. Pour certains, la randomisation aurait revitalisé la discipline de l'économie du développement de sorte que parfois, on parle d'économie du micro-développement[111]. Toutefois, l'approche macroéconomique et institutionnaliste demeure dynamique avec des auteurs commeDaron Acemoglu,William Easterly,Douglass North ouDani Rodrik.

Économie du travail

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économie du travail.

L'économie du travail analyse le fonctionnement dumarché du travail défini comme le lieu de rencontre destravailleurs et desemployeurs.

Dans le cadre d'une économiecapitaliste, les « offreurs » de force de travail sont les travailleurs et les demandeurs sont les employeurs. L'économie du travail cherche à analyser la fixation dessalaires, letaux d'emploi et lechômage, et permet de déterminer les meilleurespolitiques de l'emploi à mettre en place.

Il y a deux approches possibles pour étudier le marché du travail. L'économie du travail peut être analysée à l'aide des techniquesmicroéconomiques oumacroéconomiques. Les techniques macroéconomiques s'intéressent aux interactions entre le marché du travail et les autres marchés (bien,monnaie,commerce international). Il s'agit de savoir comment ces interactions influencent les variables macroéconomiques telles que le niveau de chômage, le taux de participation au marché du travail, le revenu agrégé et leproduit intérieur brut.

Depuis lesannées 1970, l'économie du travail s'est profondément renouvelée en lien avec lanouvelle microéconomie. Elle s'est orientée vers la prise en compte des imperfections informationnelles, de la concurrence imparfaite, et elle a intégré des éléments appartenant au courant hétérodoxe : étude dusyndicalisme, segmentation des marchés[112]. Elle a utilisé des théories plus récentes : lathéorie des contrats implicites, la théorie dusalaire d'efficience, lasegmentation du marché du travail et lathéorie des insiders-outsiders[113]. L'économie du travail s'est aussi enrichie des travaux liés à l'économie de l'immigration.

Économie de l'environnement

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économie de l'environnement.

La défaillance du marché est une notion centrale à l'économie de l'environnement. La défaillance du marché signifie que les marchés ne parviennent pas à allouer de manièreefficiente les ressources[114]. Il existe donc un écart entre ce qu'une personne privée est prête à payer sur le marché pour l'environnement et ce que la société peut investir[115]. Les formes courantes de défaillance du marché incluent certainesexternalités négatives[116] ou la gratuité apparente ducapital naturel et desservices écologiques[117].

Une externalité est la conséquence de l'interdépendance des agents économiques qui échappe au système d'appréciation du marché, par exemple les pollutions engendrées par certains qui entraînent des dépenses diverses de protection chez ceux qui en sont victimes. Naît donc un besoin de réglementation du marché qui analyse les productions humaines selon divers critères comme lanon-rivalité et le niveau d'excludabilité (comme lesbiens publics)[118].

L'économie de l'environnement est intimement liée à la notion dedéveloppement durable, puisque celui-ci est constitué destrois piliers environnemental, social et économique. La6e édition d'un ouvrage des économistes américains Tom Tienteberg et Lynne Lewis, publiée en 2009, montre les multiples aspects de l'économie de l'environnement liés à la notion de durabilité :équité intergénérationnelle, économie des ressources naturelles épuisables ou renouvelables,énergie,gestion de l'eau, zones de pêche et espèces recherchées pour leur valeur commerciale, gestion des pollutions,changement climatique,pollution de l’air à l’échelle locale et régionale, gestion des déchets, etc[119].

Ainsi, l'économie joue unrôle important dans le développement durable.

Économie de la culture

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économie de la culture.

L'économie de la culture est une branche de l'économie s'intéressant aux aspects économiques de la création, de la distribution et de la consommation d'œuvres d'art. Longtemps cantonné auxbeaux-arts, auxspectacles vivants et au patrimoine historique dans la tradition anglo-saxonne, son spectre s'est élargi depuis le début desannées 1980 à l'étude des particularités desindustries culturelles (cinéma, édition de livres ou de musique) ainsi qu'à l'économie des institutions culturelles (musées, bibliothèques, monuments historiques)[notes 8].

La délimitation de l'économie de la culture pose le même problème que la délimitation de la culture elle-même. Le cœur de l'économie de la culture, et historiquement son premier domaine, est donc l'étude desbeaux-arts et des spectacles vivants (théâtre,opéra). Ces thèmes constituent encore une part importante des articles de recherche.

Toutefois, un fait saillant desXIXe et XXe siècles est l'apparition de la culture de masse par le biais de biens à contenu culturel, mais produits selon des méthodes industrielles. La naissance de la grande industrie a eu des répercussions considérables sur les modes de pensée et d'action. L'apparition de l'objet de série, qui détrône la pièce unique autrefois sacralisée par l'art, va profondément modifier les comportements[120]. Les économistes de la culture ont fait valoir la difficulté à faire des distinctions dans ce domaine, qui relèvent le plus souvent de jugements de valeurs subjectifs. Ils ont également mis en avant des spécificités dans la sélection des produits, leur fabrication et leur demande qui permettaient de différencier les biens culturels. Ainsi, ces derniers ont pour trait commun d'incorporer un élément créatif dans leurs caractéristiques essentielles. Cependant, cette caractérisation est trop large. L'importance croissante dudesign fait que pour certains produits pouvant difficilement être considérés comme culturels (vêtements, baladeurs numériques), la dimension de créativité fait l'essentiel de la valeur[121].

C'est pourquoi les économistes du champ ont adopté le concept d'industries de contenu pour désigner l'ensemble du secteur produisant des biens dont l'essentiel de la valeur tient à leur contenu symbolique plutôt qu'à leurs caractéristiques physiques. Ainsi, un livre est un bien culturel, que le texte soit relié ou non, la couverture solide ou non, tandis qu'un baladeur numérique hors-service n'a plus de valeur malgré son design.

Organisation industrielle

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Organisation industrielle.

L'organisation industrielle ouéconomie industrielle est le champ de l'économie qui étudie le comportement stratégique des entreprises et plus généralement des organisations en fonction des structures des marchés.

L'étude de l'organisation industrielle ajoute au modèle deconcurrence pure et parfaite des « frictions » du monde réel tels que : une information limitée, lescoûts de transaction, les coûts nécessaires aux changements de prix, l'action du gouvernement et lesbarrières à l'entrée mises à l'arrivée de nouveaux concurrents[122].

L'émergence de l'organisation industrielle comme champ séparé doit beaucoup àEdward Chamberlin,Edward Mason etJoe Bain.

Économie de la santé

[modifier |modifier le code]

L'économie de la santé est l'application de la science économique au domaine de la santé. Cette discipline a connu un fort essor à la suite du développement des dépenses de santé dans les pays développés et aux problèmes qu'elles posent[123] aux comptes sociaux (comptes nationaux de la santé).

Économie de l'éducation

[modifier |modifier le code]

L'économie de l'éducation est une branche de l'économie qui traite de l'influence de l'éducation sur ledéveloppement économique des pays.

Méthodologie et épistémologie

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Méthodologie économique.

Méthode déductive oua priori de John Stuart Mill

[modifier |modifier le code]

PourJohn Stuart Mill, non seulement« la méthodea priori est un mode légitime d'investigation philosophique dans les sciences morales » mais« elle en est le mode unique[124] ». PourDaniel Hausman la méthode à priori ou inductive comporte trois phases : l'observation des faits, des phénomènes ; la déduction de lois et enfin la vérification des lois en examinant leur pouvoir prédictif. Il ne s'agit pas ici de vérifier la véracité des lois mais leur pouvoir prédictif[125].

Méthode hypothético-déductive

[modifier |modifier le code]
WilliamNassau Senior (1790-1864) est le premier professeur d'économie dans une université anglaise (Oxford 1825).

Cette méthode a dominé jusqu'aux années 1940. Elle a été utilisée parDavid Ricardo et explicitement formulée parJohn Stuart Mill en 1836 et 1843 etNassau Senior en 1836[126]. Elle comporte quatre étapes : 1) formuler une hypothèse, 2) en déduire une prédiction, 3) tester la prédiction, 4) évaluer l'hypothèse en fonction de la pertinence de la prédiction[126]. Selon Mill, les hypothèses de base de l'économie sont constituées par des introspections psychologiques (les individus veulent plus de richesses) soit sur des hypothèses que l'on peut vérifier empiriquement (laloi des rendements décroissants). Pour lui, la science économique est davantage destinée à vérifier les hypothèses de base que de tester la précision des prédictions qui dépend de multiples causes. Pour Mill donc, l'économie est une science inexacte qui ne peut dégager que des tendances et qui doit se confronter aux tests empiriques de façon à progresser[127]. Senior pose les bases desaxiomes de la microéconomie classique en dessinant les contours de l'homo œconomicus[128].

Cette méthode sera reprise par J. E. Cairns en 1875 et parJohn Neville Keynes en 1891[127]. Si les néo-classiques de tradition autrichienne ou Walrassienne sont d'abord focalisés sur la prise de décision individuelle et sur les effets micro-économiques de court terme, néanmoins, ils adoptent eux aussi la méthode hypothético-déductive comme le montrent les écrits deFrank Knight (1935 et 1940), deLudwig Von Mises (1949, 1978, 1981) et deLionel Robbins (1935)[129].

Méthode abduction-déduction-induction

[modifier |modifier le code]

Formulée par les tenants de l'école de la régulation, elle consiste à d'abord évaluer un phénomène ou une anomalie avant d'en déduire des hypothèses causales probables, qu'il s'agit de tester jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des hypothèses encore incontestées ou d'éléments inexpliqués[130].

Révolution méthodologique des années 1930 à 1950

[modifier |modifier le code]

Le livre deTerence W. Hutchison intituléThe Significance and Basic Postulates of Economic Theory est le premier à critiquer la théorie économique du point de vue de l'empirisme logique. Il reproche à la théorie économique de ne pas avoir de contenu testable[131] À sa suite,Paul Samuelson va développer une approche qualifiée d'« opérationaliste » parDaniel Hausman visant à donner une place importante au comportement des individus mais qui entre en conflit avec une volonté d'avoir une théorie économique[132].Fritz Machlup accuse Hutchinson et Samuelson de vouloir directement atteindre les postulats de la théorie économique au lieu de se focaliser sur leur conséquences observables[133].

Milton Friedman dans son livreThe Methodology of Positive Economics, l'ouvrage le plus influent de la période insiste sur le fait que la science et la théorie ont exclusivement un but prédictif. Aussi l'important pour juger d'une théorie ne réside pas dans le caractère réaliste ou non des hypothèses mais dans la capacité de la théorie à prédire ce qui va se passer[134].

Méthodes

[modifier |modifier le code]

Modélisation

[modifier |modifier le code]
William Petty, considéré par Schumpeter comme un des précurseurs des études empiriques, plus spécifiquement l'économétrie.

Lathéorie économique a recours à lamodélisation pour appréhender le réel.

Cette modélisation s'appuie souvent sur un formalisme mathématique.

AuXIXe siècle, les économistes français commeJules Dupuit ouAugustin Cournot ont été pionniers dans l'utilisation des mathématiques.

AuXXe siècle, Paul Samuelson a grandement contribué à uniformiser le formalisme mathématique des modèles économiques.

Dans la seconde moitié duXXe siècle, le développement de lathéorie des jeux a largement renouvelé la modélisation économique.

Méthodes statistiques

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économétrie.

La branche de l'économie consacrée plus spécifiquement à l'étude quantitative desmodèles économiques est l'économétrie.

L'usage des modèles statistiques en économie s'est développé avec la création de laSociété d'économétrie en 1930 et de la revueEconometrica en 1933. Depuis lors, l'économétrie n'a cessé de se développer et de prendre une importance croissante au sein de lascience économique. Aujourd'hui, l'on distingue l'économétrie théorique de l'économétrie appliquée. L'économétrie théorique se focalise essentiellement sur deux questions, l'identification et l'estimation statistique. Tandis que l'économétrie appliquée utilise les méthodes économétriques pour comprendre des domaines de l'économie comme l'analyse dumarché du travail, l'économie de l'éducation ou encore tester la pertinence empirique des modèles de croissance.

L'économétrie a pris une place de plus en plus importante dans les publications scientifiques depuis la seconde moitié duXXe siècle. On estime en effet qu'en 2011, 80% des articles publiés dans les meilleuresrevues en économie contiennent au moins un test empirique[135].

Méthodes expérimentales

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Économie expérimentale.
Daniel Kahneman a diffusé en économie la méthode des expériences de laboratoire et remis en cause les hypothèses standards de la théorie de la décision rationnelle. Il a reçu leprix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel en compagnie deVernon Smith.

Depuis les travaux des psychologuesAmos Tversky etDaniel Kahneman et deVernon Smith, lesexpériences de laboratoire sont devenues une méthode à part entière en sciences économiques pour valider empiriquement la pertinence des théories économiques. Ainsi, les travaux expérimentaux enthéorie de la décision ont montré que les agents ne se comportaient pas selon lathéorie de l'utilité espérée (théorie développée parJohn von Neumann etOskar Morgenstern dansTheory of Games and Economic Behavior). Lathéorie des perspectives, développée par Amos Tversky et Daniel Kahneman (Kahneman et Tversky 1979), est plus conforme aux résultats expérimentaux.

Parallèlement aux expériences de laboratoires, les économistes développent également desexpériences de terrain à grande échelle pour tester des théories économiques ou encore évaluer l'effet de politiques publiques. Ces méthodes se sont largement développées depuis les années 1990. Enéconomie du développement par exemple, les économistesEsther Duflo etAbhijit Banerjee ont largement diffusé l'usage de ces méthodes, notamment à travers la création d'un institut voué à ces méthodes, leAbdul Latif Jameel Poverty Action Lab.

Méthode historique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Histoire économique.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

Place de l'économie dans la société

[modifier |modifier le code]

Liens avec le pouvoir politique

[modifier |modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

Dès leXVIe siècle et l'avènement du mercantilisme, l'économie est à la fois une discipline qui cherche à comprendre le monde et une discipline qui vise à orienter lespolitiques publiques. Avec le glissement de la notion d'économie politique à la notion de science économique au milieu duXXe siècle, l'économie a partiellement gommé sa nature politique[136].

Rôle de l'économie dans le développement durable

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Développement durable.
schéma du développement durable
Ledéveloppement durable est une nouvelle conception dubien commun, appliquée à l'économie, la société et l'environnement.

Ledéveloppement durable vise à instaurer des normes qui permettent de satisfaire lesbesoins humains, avec une triple préoccupation deprotection de l'environnement, d'équité sociale, et de performance économique, non seulement pour le présent mais également pour le futur. Le terme a été utilisé par lerapport Brundtland (1987) qui lui a donné sa légitimité et sa signification de« développement qui satisfait les besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures »[137].

C'est en 1992, ausommet de la Terre deRio de Janeiro, qu'ont été définis les trois piliers du développement durable, ainsi que l'agenda 21 pour lescollectivités territoriales, qui reprend la triple préoccupation économique, sociale, et environnementale. LesNations unies ont défini en dix-septobjectifs de développement durable qui, tout étant lié, concernent tous directement ou indirectement l'économie. Par exemple, l'objectifno 12 vise à « établir des modes de consommation et de production durables », étant donné que « La consommation et la production mondiales — véritables moteurs de l’économie mondiale — reposent sur une utilisation de l’environnement et des ressources naturelles d’une manière qui continue à avoir des effets destructeurs sur la planète »[138].

Responsabilité sociétale des entreprises

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Responsabilité sociétale des entreprises.

Laresponsabilité sociétale (ou sociale) des entreprises (corporate social responsibility en anglais) consiste en l'application des principes de développement durable à l'entreprise. Les entreprises sont ainsi invitées à viser des objectifs detriple performanceenvironnementale, sociale et économique dans leur stratégie (triple bottom line en anglais). On a vu ci-dessus le rôle de précurseur qu'a joué l'économiste keynésienHoward Bowen dans l'émergence de cette notion, avec la publication dès1953 de son ouvrage fondateurSocial Responsibilities of the Businessman[60].

Liens avec d'autres disciplines

[modifier |modifier le code]

L'économie est une science sociale. Elle partage avec d'autres sciences sociales certains sujets d'études et certaines méthodes.

Liens avec l'anthropologie

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Anthropologie économique.
Gary Becker a appliqué les méthodes de la théorie économique à la compréhension de phénomènes sociaux comme l'éducation (Becker 1964), lesdiscriminations (Becker 1957), lafamille (Becker 1981), l'addiction ou encore lacriminalité.

En étudiant les formes de l'échange dans les sociétés non occidentales, les anthropologues ont découvert d'autres formes que lemarché ou letroc. En particulier, en prenant appui sur les travaux deBronisław Malinowski,Marcel Mauss a mis en évidence le rôle dudon comme système d'échange économique.

DansLa Grande Transformation (1944),Karl Polanyi (1886-1964) montre comment l'économie est encastrée dans le social.

Liens avec la sociologie

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Impérialisme économique (économie) etSociologie économique.

Depuis les travaux deGary Becker sur lafamille (Becker 1981), lacriminalité (Becker 1957) ou l'éducation (Becker 1964), les sciences économiques ont tendance à explorer des sujets d'ordinaire réservés à lasociologie. On désigne parimpérialisme économique cette tendance des sciences économiques à analyser des sujets traditionnellement du domaine de la sociologie.

À l'inverse, lasociologie économique analyse l'économie avec les outils et les théories sociologiques. Ainsi les travaux deMark Granovetter ont montré l'importance desréseaux sur lemarché du travail (ce que les économistes avaient ignoré jusque-là). De même, les travaux desociologie des marchés montrent le caractère socialement construit des marchés à l'opposé de la vision naturaliste des économistes.

Liens avec la psychologie

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Psychologie économique etÉconomie comportementale.

Les travaux pionniers deDaniel Kahneman etAmos Tversky sur la théorie de la décision en univers risqué (Kahneman et Tversky 1978) ont donné lieu à un domaine de recherche qui relève à la fois de lapsychologie et de l'économie.

Enpsychanalyse, le « point de vueéconomique » se rapporte à la répartition d'une énergie quantifiable d'ordrepulsionnel.

Liens avec la psychanalyse

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Dynamique, économique, topique (psychanalyse).

Enmétapsychologiepsychanalytique, le « point de vueéconomique » est l'un des trois points de vue que distingueSigmund Freud, les deux autres étant le « point de vue topique » et le « point de vue dynamique ». En tant que processus psychique, il consiste en la circulation et répartition d'une énergie quantifiable d'ordrepulsionnel (dite aussi énergie pulsionnelle)[139].[pertinence contestée]

Liens avec les sciences politiques

[modifier |modifier le code]
Elinor Ostrom (1933-2012) est à la fois la première femme récipiendaire duprix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel et la première politologue à recevoir ce prix. Elle a été primée pour ses travaux sur la gouvernance descommuns.

Jusqu'au milieu duXIXe siècle, les auteurs spécialisés dans les questions sociales ne faisaient pas de distinction entre leurs écrits relevant de lascience politique et leurs écrits relevant de l'économie. Larévolution marginaliste a conduit à une plus grande séparation entre la science politique et l'économie. L'économie s'est alors recentrée sur les mécanismes des prix sur un marché et adopté des outils mathématiques alors que la science politique est restée dans une tradition plus littéraire[140].

Pendant la première moitié duXXe siècle, la science politique et l'économie ont eu des agendas séparés. À la fin des années 1950 et au début des années 1960,les économistes[à vérifier] ont utilisé leur corpus théorique pour analyser le comportement de l'électeur et des hommes politiques[140].

Liens avec les neurosciences

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Neuroéconomie.

Dans la lignée des travaux enéconomie comportementale, laneuroéconomie utilise les méthodes desneurosciences cognitives pour comprendre la manière dont les agents prennent leurs décision[141].

Liens avec la physique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Éconophysique.

L'éconophysique est une discipline qui utilise des modèles dephysique statistique pour étudier des phénomènes économiques[142].

Liens avec les sciences de gestion

[modifier |modifier le code]

Lagestion est la mise en pratique des théories économiques de l'entreprise par l'utilisation de méthodes et d'indicateurs spécifiques aux différentes fonctions représentées dans l'organisation. Il existe d'étroites relations entre la théorie économique et la gestion. La différence tient dans le caractère plus appliqué et plus explicitement normatif de la gestion. Certains spécialistes des sciences de gestion réduisent l'objet de la gestion à l'entreprise, d'autres l'élargissent à toutes organisations humaines. Dans le sens de sciences et de techniques d'administration, la gestion s'est départementalisée en suivant le découpage en fonction dans les organisations (gestion commerciale :Commerce, gestion financière (analyse financière) :Finance, gestion de production :Production industrielle par exemple…)[143].

Place des femmes en économie

[modifier |modifier le code]
Joan Robinson (1903-1983) est une des rares femmes économistes du courant duXXe siècle. Elle est une figure importante de l'école de Cambridge et dukeynésianisme.
Susan Athey (1970-) est la première femme lauréate de lamédaille John-Bates-Clark.

L'économie est une discipline qui a longtemps été largement dominée par les hommes. On peut souligner cependant quelques figures de femmes économistes.Harriet Martineau (1802-1876) a joué un rôle important dans la diffusion de la pensée des classiques.Charlotte Perkins Gilman publie également de nombreux ouvrages théoriques en économie et sociologie sur la place des femmes[144].

Mary Paley Marshall (1850-1944) a été la premièrelecturer (maîtresse de conférence) dans une faculté d'économie au Royaume-Uni. Elle est l'autrice deThe Economics of Industry avec son mariAlfred Marshall.Joan Robinson (1903-1983) a été une économiste importante. EnfinAnna Schwartz (1915-2012) est une spécialiste d'histoire économique qui a notamment écritA Monetary History of the United States, 1867–1960 (1963) avecMilton Friedman[145].

Seules trois femmes ont reçu leprix Nobel d'économie :Elinor Ostrom en 2009,Esther Duflo en 2019 etClaudia Goldin en 2023, et cinq lamédaille John-Bates-Clark :Susan Athey en 2007,Esther Duflo en 2010,Amy Finkelstein en 2012,Emi Nakamura en 2019 etMelissa Dell en 2020.

En 2017, une étude a fait scandale dans la profession en révélant les commentaires sexistes sur un site de rumeurs sur le marché du travail des postes académiques en économie auxÉtats-Unis. Cette étude a mis en lumière un environnement toxique envers les femmes dans la profession[146].

Les femmes sont nettement sous représentées dans la profession (19 % des auteurs dans la baseRePEc en 2018) et la proportion de femmes n'augmente pas[147], quoique la situation soit plus favorable pour les femmes en France qu'aux États-Unis.Christine Lagarde par exemple, a étéministre de l'Économie française (2007-2011), puisdirectrice générale duFonds monétaire international (2011-2019) avant de prendre le poste deprésidente de la Banque centrale européenne (2019-).« Au niveau du corps enseignant, l’Hexagone est en meilleure position que les États-Unis. « Alors qu'outre-Atlantique, seulement 29 % des “assistants professors” et 14 % des “full professors” en économie sont des femmes, la situation est un plus équilibrée en France : la proportion de femmesmaîtres de conférences était de 43 % en 2016, et celle des femmesprofesseurs des universités, de 24 % » »[148].

Critiques et controverses

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Critiques de l'économie.

Contestation de la scientificité de l'économie

[modifier |modifier le code]

L'économie ne répond pas aux critères de scientificité établis parKarl Popper[149]. L'économie ne peut, en effet, dégager de lois, comme le ferait la physique[150]. L’appellation d'« économie politique » en filiation d'avec les autres sciences sociales est aujourd'hui revendiquée en opposition d'une scientificité de l'économie proche des sciences naturelles[151].

Capacité prédictive

[modifier |modifier le code]

La capacité de l'économie comme discipline à fournir des prédictions solides sur l'évolution de l'économie a été remise en question à l'occasion de certaines crises économiques, telles que lagrande récession de 2008[152].

Mathématisation

[modifier |modifier le code]

L'évolution de l'économie vers une mathématisation accrue a été source de critiques[153].

Prix et distinctions

[modifier |modifier le code]

Depuis 1969, laBanque de Suède décerne annuellement leprix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel communément appeléprix Nobel d'économie. Il est le prix le plus prestigieux de la discipline.

Après ceprix, lamédaille John-Bates-Clark est la récompense la plus prestigieuse en économie.

Il existe des prix par pays (le cas demédaille John-Bates-Clark pour lesEtats-Unis d'Amérique,Prix du meilleur jeune économiste de France pour la France,Prix Nakahara pour le Japon, etc.), pour la promotion du genre (lePrix Elaine-Bennett pour la recherche nommée d'après l'économisteElaine Bennett), par région ou continent (le casPrix Yrjö-Jahnsson pour le continenteuropéen, par exemple), pour un domaine spécifique (le cas dePrix Fischer-Black lafinance, le cas dePrix IZA de l'économie du travail pour l'économie du travail, par exemple), etc.

Elinor Ostrom est devenue en 2009 la première femme lauréat du Prix Nobel d'économie[154] pour ses recherches sur lagouvernance économique, et en particulier, celle desbiens communs »[155],[156].

En 2019 le prix Nobel d'économie est attribué pour la première fois à une femme française,Esther Duflo, et son équipe pour leurs travaux sur la lutte contre la pauvreté[157].

Enseignement

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Enseignement de l'économie.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

France

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Études d'économie en France.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Ouvrages fondamentaux

[modifier |modifier le code]

Articles fondamentaux

[modifier |modifier le code]

Ouvrages sur l'économie

[modifier |modifier le code]

Articles sur l'économie

[modifier |modifier le code]

Ouvrages de vulgarisation

[modifier |modifier le code]

Articles de vulgarisation

[modifier |modifier le code]

Manuels d'économie

[modifier |modifier le code]

Encyclopédies

[modifier |modifier le code]

Articles encyclopédiques

[modifier |modifier le code]
(en) New Palgrave édition 2008

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. La concomitance entre la période où Adam Smith écrit ses deux grandes œuvres laThéorie des sentiments moraux (1759) et lesRecherches sur la nature et les causes de la richesse des nations abrégées enRichesse des nations (1776) avec la période où les physiocrates sont actifs (1756-1777) (Villey 1985,p. 60) invite à les traiter ensemble de manière à mieux cerner les proximités et les divergences.
  2. Le plus ancien département d'économie du Royaume-Uni est le département d'économie politique deUniversity College London fondé en 1826 (lire en ligne).
  3. Pourtant le cas n'est pas si évident que cela pour deux raisons. D'une part les économistes américains jusqu'à la Seconde Guerre mondiale étaient à la fois orthodoxes et hétérodoxes, d'autre part, les institutionnalistes américains ont été influents dans desthink tanks aussi importants que leNBER ou laBrookings Institution ou encore à laLondon School of Economics. De manière analogue de nos jours lanouvelle économie institutionnelle, bien qu'hétérodoxe, a une profonde influence sur une grande part de l'orthodoxie constituée par l'école néoclassique. Quand on s'interroge sur ce qui différencie l'orthodoxie de l'hétérodoxie, en général, on considère que la première privilégie la trilogie équilibre-rationalité-individualisme tandis que la seconde est plus orientée sur la trilogie structure sociale-institutions-histoire (Davis 2006)
  4. VoirEdward Chamberlin et deJoan Robinson,La théorie de la concurrence monopolistique, Paris, PUF, 1953, traduction depuis :(en)Theory of Monopolistic Competition, Cambridge, Harvard University Press, 1933.
  5. Voir sur ce point, parmi d'autres(en) Mancur Olson,The Logic of collective action, 1966 et Daniel Kahneman,Toward a Positive Theory of Human Choice, 1980.
  6. L'analyse macroéconomique comme branche spécifique de l'analyse économique date de la publication de laThéorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie deJohn Maynard Keynes en 1936. Pour autant, la macroéconomie moderne, comme discipline qui s'attache à comprendre pourquoi l'économie connait des épisodes comme laGrande Dépression et pourquoi l'emploi et laproductionfluctuent au cours du temps, commence avec KeynesJoseph E. Stiglitz, Carl E.Walsh,Principes d'économie moderne,2e édition, éd. de Boeck, 2004,p. 490.
  7. Voir(en) Bardhan, Pranab K. and Christopher Udry,Development Microeconomics, Oxford, 2000
  8. Voir(en) Ruth Towse,A Handbook of Cultural Economics, Edward Elgar,(ISBN 978-1840643381), 2003

Références

[modifier |modifier le code]
  1. Pierre-NoëlGiraud,Principes d'économie, La Découverte,coll. « Repères »,(ISBN 978-2-7071-8294-4,lire en ligne).
  2. MauriceBlock,Les progrès de la science économique depuis Adam Smith: revision des doctrines économiques, Guillaumin,(lire en ligne).
  3. F. J.Deroyer,Economie politique à l'usage de tout le monde, Fr. van Meener & Cie,(lire en ligne).
  4. MarcMontoussé,100 fiches de lecture: en économie, sociologie, histoire et géographie économiques, Editions Bréal,(ISBN 978-2-7495-0790-3,lire en ligne).
  5. a etbMokhtarLakehal,Le grand livre de l'économie contemporaine et des principaux faits de société: 11.500 entrées - 9.000 définitions, Editions Eyrolles,(ISBN 978-2-212-17613-1,lire en ligne).
  6. Horne 1915.
  7. Jha 1998,p. 267–282.
  8. Sihag 2005,p. 723-755.
  9. (en) B.S. Sihag,Kautilya on institutions, governance, knowledge, ethics and prosperity., Humanomics 23(1): 5–28, 2007
  10. Oweiss 1988.
  11. Boulakia 1971.
  12. Schumpeter 1954,p. 97–115.
  13. Eugen von Böhm-Bawerk,Capital and Interest,.
  14. Villey 1985,p. 37.
  15. Heckscher 1955,p. 20.
  16. The New Encyclopedia Britannica, 2007, vol. 8,p. 26.
  17. Blaug 2007,p. 343.
  18. AugusteBertholet, « The Intellectual origins of Mirabeau »,History of European Ideas,vol. 0,no 0,‎,p. 1–6(ISSN 0191-6599,DOI 10.1080/01916599.2020.1763745).
  19. Blaug 1997,p. 24-29 et 82-84.
  20. Auguste Bertholet et Béla Kapossy (éds.),La Physiocratie et la Suisse, Ganève, Slatkine,(ISBN 9782051029391,lire en ligne).
  21. Cantillon 1755, Partie 22, chapitre 3.
  22. Quesnay 1759.
  23. Blaug 1997,p. 434-435.
  24. Villey 1985,p. 89.
  25. Thomas Robert Malthus,Principe d’économie politique, 1820
  26. a etbVilley 1985,p. 85.
  27. JérômeDuquène, EmmanuelLechypre et DaniRodrik,Peut-on faire confiance aux économistes ? : Réussites et échecs de la science économique, De Boeck Supérieur,, 208 p.(ISBN 978-2-8073-0697-4,lire en ligne).
  28. David Ricardo,Principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817, Traduit en français par MM. Constancio et Alcide Fonteyraud, en 1847, à partir de la3e édition anglaise parue en 1821
  29. Villey 1985,p. 94.
  30. Villey 1985,p. 92-102.
  31. Mill 1848.
  32. AdamSmith,Richesse des Nations,vol. 1, Paris, GF-Flammarion,,p. 117-130.
  33. « Illustrations of Political Economy, vol. 2 (Demerara, 2 Garveloch tales) - Online Library of Liberty », suroll.libertyfund.org(consulté le).
  34. Backhouse 2008.
  35. a etbCampagnolo 2004,p. 262.
  36. (en) « About », suruniversité Havard(consulté le).
  37. (en) « A Brief History: Economics at the University of California », suruniversité de Berkeley(consulté le).
  38. (en) Charlotte PerkinsGilman,Women and economics, Cosimo,(ISBN 1-60206-034-7 et978-1-60206-034-0,OCLC 634026316).
  39. (en) « An empirical turn in economics research », surAmerican Economic Association,(consulté le).
  40. (en)JoshuaAngrist, PierreAzoulay, GlennEllison, RyanHill et SusanFeng Lu, « Economic Research Evolves: Fields and Styles »,American Economic Review,vol. 107,no 5,‎,p. 293-97(ISSN 0002-8282,DOI 10.1257/aer.p20171117).
  41. (en) Frederic S.Lee,« Heterodox economics », dansThe New Palgrave Dictionary of Economics,(DOI 10.1057/978-1-349-95121-5_2487-1).
  42. (en) NathanialGronewold, « New School of Thought Brings Energy to 'the Dismal Science' »,The New York Times,‎(lire en ligne).
  43. Rigby, Stephen. H. (2015). Justifying Inequality: Peasants in Medieval Ideology. InPeasants and Lords in the Medieval English Economy: Essays in Honour of Bruce MS Campbell (pp. 173-197). (lire en ligne[ PDF ])
  44. « Je fais remarquer une fois pour toutes que j’entends par économie politique classique toute économie qui, à partir de William Petty cherche à pénétrer l’ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise, par opposition à l’économie vulgaire qui se contente des apparences… et se borne à ériger pédantesquement en système et à proclamer comme vérités éternelles les illusions dont le bourgeois aime à peupler son monde à lui, le meilleur des mondes possibles. »AlainSamuelson,Les Grands courants de la pensée économique, Presses Universitaires de Grenoble,,p. 46.
  45. (en) TonyAspromourgos,« 'Neoclassical' », dansThe New Palgrave Dictionary of Economics,(DOI 10.1057/978-1-349-95189-5_723).
  46. Campos 1987,p. 320.
  47. a etbHicks 1937,p. 147-159.
  48. a etbBlanchard 1987,p. 634-636.
  49. a etbMandel 1987,p. 371.
  50. a etbGlyn 1987,p. 390.
  51. Roener 1987,p. 378-380.
  52. Roemer 1987,p. 380.
  53. Glyn 1987,p. 394.
  54. ThierryBrugvin, « La nature de la propriété des moyens de production génère des différences de démocratie », surAttac France(consulté le) :« Une des caractéristiques centrales du capitalisme réside selon Marx dans la propriété privée des moyens de production […] Marx explique « c’est toujours dans le rapport immédiat entre le propriétaire des moyens de production et le producteur direct (…) qu’il faut chercher le secret le plus profond, le fondement caché de tout l’édifice social » [1]. Le dépassement du capitalisme suppose notamment un changement dans la nature de la propriété, qui est intimement lié à la démocratie économique. ».
  55. « Marxisme - ÉCONOMIE », surEncyclopædia Universalis(consulté le).
  56. (en) ElzbietaEttinger,Rosa luxemburg : a life., Beacon Press(ISBN 0-8070-7007-6 et978-0-8070-7007-9,OCLC 233618460).
  57. KevinBoucaud, « Pour en finir avec l'économie. Décroissance et critique de la valeur », surLe Monde diplomatique,(consulté le).
  58. Guigou|Jacques Wajnsztejn, WajnsztejnJacques Guigou,L'evanescence de la valeur Une presentation critique du Groupe Krisis, Editions L'Harmattan,(ISBN 978-2-296-37221-4 et2-296-37221-X,OCLC 1247068534).
  59. François Lépineux, Jean-Jacques Rosé, Carole Bonanni, Sarah Hudson,La RSE, la responsabilité sociale des entreprises, 2016, p. 32-35
  60. a etbAurélien Acquier et Jean-Pascal Gond, « Aux sources de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise. (Re)Lecture et analyse d’un ouvrage fondateur : Social Responsibilities of the Businessman d’Howard Bowen (1953) ».
  61. Harcourt 1987,p. 47-50.
  62. « Agence France Presse. »[archive du].
  63. Krugman et Wells 2009,p. 27.
  64. Varian 1987,p. 461-463.
  65. Cahuc 1993,p. 6.
  66. Menger 1891,p. 1.
  67. Léon Walras,Éléments d’économie politique pure, 1898
  68. Vilfredo Pareto,Cours d’économie politique, 1897
  69. Guerrien 2002,p. 247.
  70. a etbCahuc 1993,p. 10.
  71. Arthur Cecil Pigou,L'Économie du bien-être, 1920.
  72. Stigler 1971,p. 3-21.
  73. Coase 1960.
  74. a etbAkerlof 1970.
  75. abc etdPerrot 1998,p. 4.
  76. Bastable et Vernon 1987.
  77. (en) Kenneth J. Arrow,Uncertainty and the Welfare Economics of Medical Care, 1963
  78. Ronald Coase,La Nature de la firme, 1937
  79. Blaug 2007,p. 345.
  80. Yew-Kwang 1992,p. 365-371.
  81. a etbAlternatives économiques Pratique 2005.
  82. Solow 1957,p. 312-320.
  83. Solow 1956,p. 65-94.
  84. Dominique Guellec et Pierre Ralle,Les Nouvelles Théories de la croissance, La Découverte, 1995
  85. (en) Robert Lucas,On the Mechanics of Economic Development,Journal of Monetary Economics, 1988
  86. (en) Gary Becker et Paul Romer,Increasing returns and long-run growth, 1986
  87. Michel De Vroey et Pierre Malgrange, « La Théorie et la modélisation macroéconomiques, d’hier à aujourd’hui », CEPREMAP, Docwebno 0518,.
  88. M. De Vroey, P. Malgrange, « La Théorie et la modélisation macroéconomiques, d’hier à aujourd’hui », Working paper,no 2006–33,.
  89. O. Blanchard, et D. Cohen,Macroéconomie, Pearson éducation, Paris, 2006
  90. Mankiw 1989,p. 79-90.
  91. (en) Gregory Mankiw, « New Keynesian Economics », The Concise Encyclopedia of Economics,.
  92. Stiglitz 2004,p. 314.
  93. D. Plihon,La Monnaie et ses mécanismes, La découverte, 2008
  94. Agnès Bénassy-Quéré et al.,Politique économique, de boeck, Bruxelles, 2009
  95. M. Solow, « Peut-on recourir à la politique budgétaire ? Est-ce souhaitable ? », dans Revue de l'OFCE, vol. 83,no 1,.
  96. (en) « Fiscal Policy », The Concise Encyclopedia of Economics,.
  97. Smith 1991,p. 71-79.
  98. Coase 1937,p. 386-405.
  99. (en) OlivierWilliamson,Market and Hierarchies : Analysis and Antitrust Implications, Free Press,.
  100. Jensen et Meckling 1976,p. 305-360.
  101. Feldman 1987,p. 889-895.
  102. Friedman et The New Palgrave 1987,p. 889-895.
  103. Lindert et Kindleberger 1982,p. 1.
  104. Krugman et Obstfeld 1995,p. 3.
  105. « Développement et Économie du Développement », Note de repère I,.
  106. Meier, G.M. and Seers, D. (Eds) (1984). Pioneers in Development. New York: Oxford University Press for the World Bank.Review extract.
  107. (en) P. Rosenstein-Rodan,Problems of Industrialization in Eastern and South Eastern Europe., Economic Journal 53, 1943
  108. (en) K. Martin Mandelbaum,The Industrialisation of Backward Areas, Oxford: Basil Blackwell. 1945 Second Edition, 1955
  109. (en) Ragnar Nurkse,Problems of Capital Formation in Underdeveloped Countries, Oxford: Basil Blackwell, 1953
  110. Lewis, W.A,Economic Development with Unlimited Supplies of Labour. The Manchester School, XXII(2), 1954,p. 139–191.Reprint.
  111. Arvind Subramanian, « Mettre les théories au service de l'idéalisme », Finances et développement, in FMI,.
  112. Perrot 1998,p. 125.
  113. Pierre Cahuc et André Zylberberg,Le Marché du Travail, De Boeck Universités, 2001
  114. (en)Hanley, N.J.Shogren et B.White,Environmental Economics in Theory and Practice,Palgrave Macmillan,.
  115. (en) F M Bator,The Anatomy of Market Failure, article 1958
  116. (en) Arthur Cecil Pigou,The Economics of Welfare, 1932
  117. Costanza, R., et al., 1997,The value of the world's ecosystem services and natural capital. Nature, 387 (6630),p. 253–260.
  118. (en) Wiseman,The theory of public utility price – an empty box, article 1957article en ligne
  119. Tom Tienteberg et Lynne Lewis,Économie de l’environnement et développement durable,lire en ligne (traduction française)
  120. Florence deMèredieu,Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne & contemporain, Larousse,coll. « In extenso »,(ISBN 978-2-03-584321-0),p. 212.
  121. Throsby 2001,p. Chapitre 1.
  122. (en) Dennis W.Carlton,Modern Industrial Organization, Boston, Pearson / Addison Wesley,,4e éd., 822 p.(ISBN 9780321223418), p. 2, Perloff Overview.
  123. Adolph Wagner,œuvre d’économie II, Paris, Gallimard 1880
  124. Mill 2003,p. 75.
  125. Hausman 1992,p. 143.
  126. a etbHausman 1992,p. 123.
  127. a etbHausman 1992,p. 124.
  128. Jean-MarcDANIEL,Petite histoire iconoclaste des idées économiques, Univers Poche,, 196 p.(ISBN 978-2-8238-2377-6,lire en ligne).
  129. Hausman 1992,p. 125.
  130. Théorie de la régulation, un nouvel état des savoirs, Dunod,coll. « Éco sup »,(ISBN 978-2-10-084057-1),p. 23.
  131. Hausman 1992,p. 155.
  132. Hausman 1992,p. 157.
  133. Hausman 1992,p. 160.
  134. Hausman 1992,p. 163.
  135. (en) Daniel SHamermesh, « Six Decades of Top Economics Publishing: Who and How? »,Journal of Economic Literature,vol. 51,no 1,‎,p. 162–172(ISSN 0022-0515,DOI 10.1257/jel.51.1.162,lire en ligne, consulté le).
  136. MatthieuMontalban,« Économie et pouvoir », dansDictionnaire d'économie politique,(lire en ligne),p. 173-187.
  137. (en) United Nations, « Report of the World Commission on Environment and Development », General Assembly Resolution 42/187, 11 December 1987. Retrieved: 2007-04-12,.
  138. Nations unies,Objectifs de développement durable, 2015.
  139. Jean Laplanche -Jean-Bertrand Pontalis,Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, 1967, éd. 2004 PUF-Quadrige, No 249(ISBN 2130546943).
  140. a etb(en) Gary J.Miller, « The Impact of Economics on Contemporary Political Science »,Journal of Economic Literature, American Economic Association,vol. 35,no 3,‎,p. 1173-1204(JSTOR 2729975).
  141. (en)ColinCamerer,GeorgeLoewenstein etDrazenPrelec, « Neuroeconomics: How Neuroscience Can Inform Economics »,Journal of Economic Literature,vol. 43,‎,p. 9-64.
  142. (en)H. EugeneStanleyet al., « Econophysics: Can physicists contribute to the science of economics? »,Physica A: Statistical Mechanics and its Applications,vol. 269,no 1,‎,p. 156-169.
  143. JeanMoulin,Lexique de Gestion,Dalloz,,p. 276.
  144. NicoleLaurin-Frenette, « Présentation : les femmes dans la sociologie »,Sociologie et sociétés,vol. 13,no 2,‎,p. 3–18(ISSN 0038-030X et1492-1375,DOI 10.7202/001417ar,lire en ligne, consulté le).
  145. (en) Mike Bird, « 13 women who transformed the world of economics », surWorld Economic Forum,(consulté le).
  146. (en)Justin Wolfers, « Evidence of a Toxic Environment for Women in Economics »,The New York Times,‎(lire en ligne).
  147. Anne Boring et Soledad Zignago, « Économie, où sont les femmes ? », surBanque de France,(consulté le).
  148. « Où sont les femmes économistes ? »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
  149. (en) Douglas W.Hands, « Karl Popper and Economic Methodology: A New Look »,Economics & Philosophy,vol. 1,no 1,‎,p. 83–99(ISSN 1474-0028 et0266-2671,DOI 10.1017/S0266267100001905,lire en ligne, consulté le)
  150. (en)Hicks, John RichardHicks et Sir John RichardHicks,Causality In Economics, Basic Books,(ISBN 978-0-465-00900-8,lire en ligne)
  151. Christian Chavagneux, « De l'économie politique à la science économique », surAlternatives Economiques,(consulté le).
  152. IvanJaffrin, « De la crise économique à la critique de la science économique »,Revue européenne des sciences sociales. European Journal of Social Sciences,nos 50-2,‎1er décembre 2012,p. 197–207(ISSN 0048-8046,lire en ligne, consulté le)
  153. MarjorieGaly, Erwan LeNader et PascalCombemale,Les sciences économiques et sociales, La Découverte,(ISBN 978-2-348-05685-7,lire en ligne)
  154. « Elinor Ostrom : la première Nobel : épisode 1/3 du podcast Portraits de femmes économistes », surFrance Culture,(consulté le).
  155. Communiqué de presse de la Fondation Nobel :(en) « The Sveriges Riksbank Prize in Economic Sciences in Memory of Alfred Nobel 2009 - Elinor Ostrom, Oliver E. Williamson »,Académie royale des sciences de Suède,.
  156. Emmanuelle Delsol, « Creative Commons se félicite du prix Nobel d'économie, Elinor Ostrom »,Le Monde informatique,‎(lire en ligne).
  157. « Le Nobel d’économie à Esther Duflo, Michael Kremer et Abhijit Banerjee pour leurs travaux sur la lutte contre la pauvreté »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le).

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Économie.

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Courants de la pensée économique
Histoire
Voir aussiLibéralisme économique
Par ordre chronologique ; en italique, lesprincipaux courants contemporains
v ·m
Concepts
Principaux
Relation état/production
Autres
v ·m
Branches des sciences économiques
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Économie_(discipline)&oldid=229551065 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp