L'économie, ouscience économique, provenant dugrec ancienοἰκονομία /oikonomía, contraction deοἶκος /oikos (« maison ») et deνόμος /nomós (« loi »), ce qui signifie « administration d'un foyer », est unediscipline dessciences sociales qui étudie l'économie en tant qu'activité humaine, qui consiste en la production, la distribution, l'échange et laconsommation debiens et deservices.
L'économie en tant que discipline a reçu des définitions différentes au cours du temps[1]. En 1776,Adam Smith conçoit, dans sesRecherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, l'économie comme d'emblée politique, en ce qu'elle serait une branche de la science du législateur[2]. En 1815,Jean-Baptiste Say écrit que l'économie« nous enseigne comment les richesses sont produites, distribuées, consommées dans une société »[3],[4].
L'économie étudie les échanges de biens comme ceux pratiqués sur cemarché.
Certaines définitions de l'économie insistent sur la relation entre l'économie et la rareté, et fait de la discipline celle de l'étude de la gestion de la rareté.Lionel Robbins, dans sonEssai sur la nature et la signification de la science économique (1932), écrit que« l'économie est la science qui étudie le comportement humain comme une relation entre des fins et des moyens rares à usages alternatifs »[5].Raymond Barre, dans sonÉconomie politique (1976), écrit que« l'économie politique est la science de l'administration des ressources rares dans une société humaine. Elle étudie les formes que prend le comportement humain dans l'aménagement onéreux du monde extérieur, en raison de la tension qui existe entre des désirs illimités et les moyens limités des agents économiques »[5].
Les premiers codes de loi de Sumer pourraient être considérés comme les premiers écrits économiques, dont de nombreux attributs sont encore en usage dans la valorisation desprix d'aujourd'hui tels les montants codifiés d'échange d'argent lors des échanges commerciaux (taux d'intérêt), amendes, règles d'héritage, lois concernant la façon dont la propriété privée doit être imposée ou divisée, etc.[6].
Dans laGrèce antique, le termeéconomique apparaît comme le titre d'un traité deXénophon (Économique) et d'un ensemble de traités attribués àAristote (Économiques), dont l'objet est la connaissance et la formulation deslois (« nomos ») permettant d'optimiser l'utilisation des biens d'unemaison (« oikos »), considérée comme unité collective de production d'une famille élargie ou d'un clan.
Chez Aristote, la richesse est considérée du point de vue de l'abondance des biens produits et de leur utilité, non de l'accumulation de monnaie par l'usure ou le négoce dont les procédés font l'objet d'une autre discipline qu'Aristote appellechrématistique (dekhréma (la richesse) et -atos (degré superlatif)) et qu'il considère comme des activités stériles, voire déshonorantes dansl'Éthique à Nicomaque).
L'Économique est explicitement distingué du termePolitique, laquelle fait l'objet d'un autre traité d'Aristote et vise à établir l'harmonie et la justice entre les différentes classes de personnes et de familles qui constituent la cité.
Après avoir découvert laMuqaddima (1377),Joseph Schumpeter voit enIbn Khaldoun (1332-1406) le plus proche précurseur de l'économie moderne[10], même si la plupart de ses théories économiques ne furent connues enEurope qu'à une époque relativement récente[11].
Les penseurs mercantilistes prônent le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de labalance commerciale grâce à l'investissement dans des activités économiques à rendement croissant. Ils accordent un rôle primordial à l'État et prône des politiquesprotectionnistes établissant des barrières tarifaires et encourageant les exportations tout en visant à l'unification du marché national. Cette doctrine économique connaît son apogée duXVIe au XVIIIe siècle. Elle estime que la richesse d'une nation dépend de l'importance de sa population et de l'accumulation d'or et d'argent. Les nations qui n'ont pas accès aux mines peuvent obtenir l'or et l'argent en favorisant leur outil productif et en stimulant leurs exportations[16],[17].
Lesphysiocrates s'attachent à la recherche des lois naturelles qui régissent les activités des hommes[20]. Ils ont notamment schématisé l'économie comme un flux de revenus et de dépenses améliorant le modèle deBoisguilbert[21],[22].
Thomas Malthus (1766-1834) préconise un contrôle de la population car il craint que les ressources naturelles ne soient pas infiniment exploitables. Il est l'auteur de l'Essai sur le principe de population (1798).
PourAdam Smith, l'augmentation de la population est synonyme d'augmentation de la richesse.Thomas Malthus, pasteur chargé de l'aide aux pauvres dans sa commune, est frappé par la misère engendrée par les mauvaises récoltes de 1794 à 1800. Il s'intéresse alors aux problématiques du progrès, de la croissance de la population et de la richesse. Son ouvrage principal,Essai sur le principe de population (1798), connait une grande popularité et conduit à un des premiers recensements de la Grande-Bretagne.
PourDaniel Villey,« les bases essentielles du système ricardien — la loi de la population, la loi des rendements décroissants, la théorie de la rente — viennent deMalthus »[24]. Pour Malthus[25], la population a tendance à augmentergéométriquement alors que la production de denrées alimentaires ne s'accroît que de manière arithmétique. Pour rétablir l'équilibre, la Nature dresse des obstacles efficaces (famines, épidémies, etc.) mais inhumains[26]. Pour Malthus, un pasteur, il conviendrait plutôt de limiter la reproduction par des moyens artificiels[26]. Il y a chez lui un certain pessimisme sur les capacités d'augmenter la production du fait de laloi des rendements décroissants, de la limitation des ressources naturelles et de la propension des humains à proliférer, qui devraient conduire à desfamines. Les travaux de Malthus conduisentThomas Carlyle à qualifier l'économie de« science lugubre »[27]. Malthus conteste également qu'une économie de marché conduise automatiquement auplein emploi comme le fera également Keynes plus tard.
Alors qu'Adam Smith s'intéressait à la production de revenus,David Ricardo[28] axe ses recherches sur la distribution des revenus entre les propriétaires fonciers qui perçoivent des rentes, les travailleurs qui reçoivent des salaires (qui sont liés au minimum nécessaire pour subsister et donc au prix du blé) et les capitalistes dont les revenus sont constitués par les profits[29]. Au centre de la problématique ricardienne se trouve le problème de la rente foncière (pour lui, la croissance de la population et des capitaux se heurte à une offre inchangée de terre qui pousse la rente foncière vers le haut et entraîne une baisse des salaires et des profits[30]. L'œuvre de Ricardo se situe dans le contexte de l'abolition descorn laws qui favorisent les propriétaires terriens et de la conversion de l'Angleterre aulibre-échange dont Ricardo avec la loi desavantages comparatifs est l'un des grands théoriciens.
À la fin de la tradition classique,John Stuart Mill (1806-1873) se distingue des économistes antérieurs de cette école sur la question de la redistribution des revenus produits par le marché. Il attribue deux rôles au marché : une capacité à répartir des ressources et une capacité à répartir les revenus. Si le marché est efficace dans l'allocation des ressources, il l'est moins dans la distribution des revenus, ce qui oblige lasociété à intervenir[31].
La théorie de la valeur est un concept important dans la théorie classique. Adam Smith écrit que le prix réel de chaque chose est le labeur ou le travail et la peine de l'acquérir sous influence de sa rareté. Il soutient que, avec les rentes et les profits, les frais autres que les salaires entrent aussi dans le prix d'un produit[32].David Ricardo a systématisé et simplifié cet aspect de la pensée smithienne en élaborant ce qui a été appelé la « théorie de la valeur travail » qui a été plus tard reprise parKarl Marx alors que les néo-classiques lui ont substitué la théorie de l'utilité marginale.
Harriet Martineau autrice d'ouvrages de vulgarisation d'économie politique.
Harriet Martineau entame un projet de vulgarisation des concepts de la science économique naissante. À travers des anecdotes et des dialogues, elle fait découvrir à ses lecteurs les principes de l'économie de marché et la pensée d'Adam Smith, David Ricardo, Thomas Malthus et Jeremy Bentham. Elle publie d'abordIllustrations of Political Economy (1832-1834), puisPoor Laws and Paupers Illustrated (1833-1834) etIllustrations of Taxation (1834)[33].
Stanley Jevons, tout comme Léon Walras, veut également mathématiser l'économie mais il est plus inductif, il veut partir de l'étude des faits, des réalités, en raisonnant dans un cadre qui reste utilitariste (raisonnement sur le plan du plaisir et de la peine ou des avantages et inconvénients). Cette démarche aura une forte influence sur l'économie notamment aux débuts du vingtième siècle et marque toute l'économie appliquée actuelle.
Carl Menger rejette l’usage des mathématiques et considère l’utilisation d’équations simultanées « à la Walras » comme incapable de mettre en lumière les relations causales ainsi que de rendre compte de la fugacité des échanges. Il trouve qu'il y a quelque chose de collectiviste chez le fondateur de l'école de Lausanne[35] ; ce que cherche Menger, c’est une science capable de rendre compte du comportement des agents, de saisir l’essence des phénomènes économiques[35].
Les années 1930 sont aussi marquées par le développement de l'économétrie.Ragnar Frisch crée lasociété d'économétrie en 1930 et la revueEconometrica en 1933. Le développement de l'économétrie conduit à un usage de plus en plus important des statistiques dans la science économique. Les modèles économétriques peuvent aussi bien être utilisés pour calibrer un modèle économique existant que pour tester sa validité empirique.
Dans les années 1960, les sciences économiques explorent de nouveaux sujets comme l'éducation, lacriminalité ou encore lafamille. Les travaux deGary Becker sont emblématiques de cette tendance à utiliser la théorie économique pour analyser des sujets hors du domaine traditionnel de l'économie. En macroéconomie, les années 1960 sont marquées par les débats sur l'arbitrage inflation-chômage mis en évidence par lacourbe de Phillips (Phillips 1958). La remise en cause de cette courbe avec le phénomène destagflation conduit à formuler différentes hypothèses sur les anticipations des agents (anticipations adaptatives puisanticipations rationnelles).
En macroéconomie, la fin des années 1980 et le début des années 1990 est marqué par un renouvellement des travaux sur lacroissance économique autour de la notion decroissance endogène.
L'économie compte de nombreux courants et écoles de pensées. Certains courants comme l'économiescolastique, lemercantilisme, laphysiocratie et l'école classique ont été importants dans l'histoire de la pensée économique mais ne sont plus vraiment représentés aujourd'hui.
L'école scolastique est un courant qui se fonde sur le respect de l'ordre social et de la hiérarchie, le rejet del'usure et le devoir d'aider les démunis. Ce courant de pensée base particulièrement sa pensée sur la morale et sur les écritsaristotéliciens etbibliques[43].
Les auteurs postérieurs ont donné des définitions différentes de l'école classique. Par exemple, Karl Marx définit l’école classique par l’adhésion au concept de lavaleur travail, il nomme les économistes ne faisant pas partie de cette école des économistes "vulgaires".
Carl Menger caractérise lui aussi l’école classique par la notion de valeur travail.
L'école autrichienne d’économie est uneécole de pensée économiquehétérodoxe qui prend comme point de départ l'individualisme méthodologique, rejette l’application à l’économie des méthodes employées par les sciences naturelles telles que sa mathématisation (voir l'économétrie), s’intéresse aux relationscausales entre les événements, dont l’origine est l’action des individus et développe également uneconception subjective de la valeur fondée sur la théorie de lavaleur-utilité, et l'importance dumarché comme révélateur des préférences individuelles et régulateur de la société.
Les partisans de l'école autrichienne défendent généralement des idées trèslibérales en matière économique et plus généralement d’organisation de lasociété. L'autrichianisme met en avant l'idée que les crises que subit le capitalisme sont exogènes : elles seraient le produit d'une intervention des pouvoirs publics, il faut donc que chaque domaine économique puisse être le plus possible régulé par le marché : cela peut s'agir de la finance sous tous ses aspects (pourBöhm-Bawerk), de l'émission de monnaie (pourHayek), de la drogue (pourRothbard), etc. Cependant, la majorité des autrichiens reconnait un rôle à jouer pour l’État, l'école autrichienne est loin d'être un courant l'anarcho-capitalisme, bien qu'il en soit l'inspiration majeure.
L'école néoclassique a constitué lemainstream de la pensée économique jusqu'à l'avènement du keynésianisme. Le premier à utiliser le motnéo-classique estThorstein Veblen en 1900 pour désigner l'économie marshallienne ; son usage s'est imposé à travers la redécouverte de Walras par Hicks, un article deGeorge Stigler de 1941 et surtout par l'emploi de ce terme par Samuelson dans son manuel d'économie qui était alors le plus répandu au monde[45].
L'économie néoclassique a recours de manière systématique au mécanisme d'offre et de demande pour déterminer les quantités et les prix à l'équilibre et pour étudier comment cela affecte la répartition de la production et la redistribution des revenus. Les marginalistes refusent la théorie de la valeur-travail héritée de l'économie classique et lui substituent l'utilité marginale (l'utilité de la dernière unité consommée)[46].
Par lamicroéconomie, l'économie néoclassique présente les incitations et les coûts comme jouant un rôle omniprésent dans l'élaboration de la prise de décision. Par exemple, lathéorie du consommateur et la demande individuelle isolent la façon dont lesprix (lescoûts) et lerevenu touchent la quantité demandée. Enmacroéconomie, ceci se traduit par une rapide et durablesynthèse néoclassique[47],[48].
Bien que la plupart des néoclassiques admettent l'existence dedéfaillances de marché, le rôle des pouvoirs publics doit toujours être secondaire à celui du Marché.Milton Friedman notamment affirme que lesbanques centrales peuvent être bénéfiques pour l'économie si et seulement si ces institutions laissent le Marché s'autoréguler.
L'Économie marxiste résulte des travaux deKarl Marx (notamment des trois livres constituantDas Kapital, publiés en 1867, 1885 et 1894) et deFriedrich Engels. L'économie n'y est pas dans cette optique une science complètement séparée de lasociologie, de l'histoire, ou de l'anthropologie[49], mais se fonde sur lematérialisme historique, qui vise à unifier toutes les sciences sociales dans une science de la société[49]. Trois points essentiels caractérisent ainsi l'économie du point de vue marxiste[50] : le travail salarié, l'exploitation duprolétariat et les crises liées à l'accumulation de capital.
Marx reprend la théorie de la valeur travail de Ricardo, mais cherche à analyser comment le système capitaliste a émergé et comment cela a donné aux capitalistes le pouvoir et la capacité d'exploiter les travailleurs qui n'ont que leur force de travail à vendre[50]. Les crises s'inscrivent dans le cadre des lois de l'évolution du mode de production capitaliste.
L'approche marxiste de l'économie cherche à analyser des lois de l'évolution du capitalisme[51], telles que la propension des capitalistes à accumuler, la tendance à des révolutions technologiques constantes, la soif inextinguible des capitalistes pour la plus-value, la tendance à la concentration, la tendance du capital à devenir de plus en plus « organique » (c'est-à-dire à moins recourir au capital variable qu'est la force de travail), la tendance au déclin du taux de profit, la lutte des classes, la tendance à une polarisation sociale croissante, la tendance à ce que les salariés soient employés dans des entreprises de plus en plus grandes et soient de plus en plus exploités et enfin, l'inéluctabilité des crises dans le système capitaliste[52]. Les crises sont dans ce cadre toujours des crises desurproduction alors que les crises précapitalistes étaient des crises de sous-production (crises frumentaires). Les crises sont vues par les marxistes comme un moyen pour le capitalisme de se renouveler[53].
L'économie marxiste a un versant normatif, en ce qu'elle conteste la propriété privée lucrative des moyens de production et soutient que la maîtrise de la production devrait revenir directement aux salariés eux-mêmes ou en propriété d'état de manière transitoire selon les courants[54],[55].
Une autre approchenéomarxiste centrée sur la notion de valeur travail dénomméecritique de la valeur fait son apparition en Allemagne dans les années 1980 basée sur la critique de la fétichisation de la marchandise[57],[58].
PourJohn Maynard Keynes (1883-1946), uneéconomie de marché ne possède pas de mécanismes qui la conduisent de façon automatique vers le plein emploi de ses ressources, d'où la possibilité d'un chômage involontaire qui rend nécessaire une intervention extérieure au marché. Keynes raisonne d'emblée sous l'anglemacroéconomique d'offre globale et de demande globale. Dans son cadre macroéconomique, la production, et donc l'emploi, dépend des dépenses. Si la demande n'est pas suffisante, les entreprises ne produiront pas assez et n'emploieront pas tous les salariés (demande effective) d'où la nécessité pour le gouvernement de conduire des politiques de soutien à la demande, c'est-à-dire de soutien à la consommation et/ou à l'investissement. Keynes insiste particulièrement sur l'investissement. En effet, ce dernier est la source du multiplicateur keynésien.
Au cœur de larévolution keynésienne se trouve la réfutation de la « loi dite des débouché » deJean-Baptiste Say qui énonce que l'offre crée sa propre demande. Cette loi fonde ou plutôt exprime l'optimisme et aussi le naturalisme de l'économie classique qui veut qu'il ne puisse y avoir de crise de surproduction durable.
Le keynésianisme de Keynes a eu trois successeurs. Lespost-keynésiens, souvent associés à l'université de Cambridge et àJoan Robinson, mettent l'accent sur les rigidités macroéconomiques et d'ajustement[61]. Les keynésiens de lasynthèse néoclassique ont dominé la période desTrente Glorieuses et de nos jours lanouvelle économie keynésienne met davantage l'accent sur les comportements humains et les imperfections des marchés. Au niveau des théories de la croissance, ils utilisent des modèles de croissance endogènes.
L'école institutionnaliste rejette de nombreux postulats de l'école néoclassique, comme l'hédonisme individuel justifiant la notion d'utilité marginale, ou l'existence d'un équilibre stable vers lequel l'économie converge naturellement.Thorstein Veblen en publie le premier ouvrage en 1899, avec« Why is Economics not an Evolutionary Science? »
PourPaul Krugman etRobin Wells,« l'un des thèmes majeurs de la microéconomie est la recherche de la validité de l'intuition d'Adam Smith, à savoir que des individus cherchant à satisfaire leurs intérêts propres contribuent souvent à promouvoir les intérêts de la société dans son ensemble[63]. » En effet, ce qui intéresse la microéconomie, c'est tout d'abord l'étude des choix des agents économiques, c’est-à-dire de la manière dont ils procèdent à des « arbitrages » entre différentes options possibles, en comparant leurs avantages et leurs inconvénients pour la poursuite de leurs objectifs ou la satisfaction de leurs intérêts, postulatutilitariste.
Lamicroéconomie examine les interactions existant sur les marchés en fonction de la rareté de l'information et la réglementation gouvernementale. On distingue le marché d'un produit ouservice, par exemple celui du maïs frais, des marchés desfacteurs de production,capital ettravail. La théorie compare les agrégats de la quantité globale demandée par les acheteurs et la quantité fournie par les vendeurs et détermine ainsi leprix. Elle bâtit des modèles pour décrire comment le marché peut atteindre l'équilibre en matière de prix et de quantité ou comment réagir aux changements du marché au fil du temps, c'est ce qu'on appelle le mécanisme del'offre et de la demande. Les structures de marché, telles que la concurrence parfaite, le monopole ou l'oligopole, sont analysées en fonction des conséquences sur le plan du comportement et de l'efficacité économique. L'analyse d'un marché unique se fait à partir d'hypothèses simplificatrices :rationalité des agents,équilibre partiel (c'est-à-dire qu'on suppose les autres marchés ne sont pas affectés). Un raisonnement enéquilibre général permet d'analyser les conséquences sur les autres marchés, et peut permettre de comprendre les interactions et les mécanismes qui peuvent ramener à l'équilibre[64].
La théorie microéconomique standard suppose que les agents économiques, ménages ou entreprises, sont « rationnels[65] » c’est-à-dire qu'ils sont censés disposer de capacités cognitives et d'informations suffisantes pour pouvoir, d'une part, construire des critères de choix entre différentes actions possibles et identifier les contraintes pesant sur ces choix, contraintes tant « internes » (leurs capacités technologiques s'il s'agit d'entreprises, par exemple), qu'« externes » (c’est-à-dire résultant de leur environnement économique), et, d'autre part, maximiser leur satisfaction sous contraintes. C'est leparadigme de l'Homo œconomicus[66] qui n'implique pasa priori que les critères de choix des individus soient purement égoïstes, ces derniers pouvant parfaitement être « rationnellement » altruistes.
Lathéorie du consommateur, qui étudie le comportement de ménages devant effectuer des choix deconsommation de biens sous contraintes budgétaires ;
Lathéorie du producteur, qui étudie le comportement d'entreprises qui veulent maximiser leur profit sous contraintes technologiques ;
La théorie de l'échange sur des marchés, ces marchés pouvant être concurrentiels ou non concurrentiels ;
La théorie de l'optimum économique, qui mobilise le concept d'optimum de Pareto pour juger de l'efficacité économique collective des interactions entre agents au travers des échanges.
La théorie traditionnelle s'inscrit dans la perspective de l'équilibre général walrassien et a tendance« à assimiler le fonctionnement réel de la société à celui du modèle abstrait d'équilibre général »[70].
La poursuite de l'intérêt particulier conduit souvent à l'intérêt général mais pas toujours.
Dès le début duXXe siècle et les travaux deArthur Cecil Pigou, le concept dedéfaillance du marché s’est imposé dans la théorie économique orthodoxe. C’est un cas dans lequel lemarché échoue dans l'allocation optimale des ressources économiques et des biens et services[71]. Si la théorie économique décrivait déjà des situations demonopole (ou d'uncartel), ce concept décrit également d’autres situations, comme celle où coexistent chômage et pénurie de main d'œuvre (logements vides et personnes sans logements, etc.), ou encore la présence depollution.
Une défaillance de marché, qui concerne l'allocation économique, est une notion différente de celle plus financière d'anomalie de marché, au sens de nonefficience du marché. Cette dernière concerne plutôt une anomalie du rendement financier (et une anomalie de prix[notes 4], puisque le rendement a pour dénominateur le prix) due à des phénomènes comportementaux. Les deux phénomènes peuvent toutefois être les causes ou la conséquence l'un de l'autre, ou résulter de causes communes.
La notion de défaillance est éminemment politique et donc matière à controverse, dans la mesure où elle sert à justifier des interventions politiques visant à « corriger », voire à supprimer, le marché. Toutefois, la plupart des économistes l'utilisent, mais plutôt par rapport à des cas où le fonctionnement réel d'un marché donné s'éloigne significativement du marché idéal, sous l'effet de trois principales séries de causes :
des structures de marché sous-optimales (manque de transparence, délais, etc.)[72] ;
À partir des années 1970, le paradigme dominant de lamicroéconomie connaît une forte inflexion[74] de façon à mieux intégrer toutes les défaillances et imperfections du marché. PourPierre Cahuc« la nouvelle microéconomie s'est constituée progressivement, à partir de critiques éparses, souvent initialement isolées, du modèle walrasien »[70]. Plus généralement, pour l'économisteAnne Perrot, l'édifice théorique de la microéconomie traditionnelle laissait« désarmé l'économiste à la recherche d'une représentation positive du fonctionnement du marché »[75].
Le cadre général de lanouvelle microéconomie est davantage réduit à l'analyse d'un seul marché et sa démarche scientifique est plus axée sur la recherche de constat jugé représentatif du fonctionnement de l'économie (constats appelés« faits stylisés »[75]).« Ces approches relèvent […] certains des défis que l'économie hétérodoxe, « institutionnaliste », a longtemps adressés à la théorie néoclassique »[75].
La nouvelle microéconomie met l'accent sur les problèmes d'incitations, d'information et sur lathéorie des jeux. Par « incitation », on entend toute action d'unagent économique (qui peut être l'État) conduisant certains agents économiques à adopter tel ou tel type de comportement. Cette notion prend tout son sens si l'on considère que l'information disponible est inévitablement limitée pour un agent économique soucieux d'inciter d'autres agents à se comporter dans le sens de ses intérêts (lui donner les « bonnes » incitations de son point de vue).
Lathéorie des jeux, quant-à-elle, est une branche desmathématiques appliquées qui étudie les interactions stratégiques entre agents. Dans cette théorie les agents choisissent les stratégies qui maximiseront leurs bénéfices étant donné les stratégies que les autres agents choisiront. Elle fournit une modélisation formelle des situations dans lesquelles ceux qui prennent des décisions interagissent avec d'autres agents[76]. La théorie des jeux généralise l'approche maximisatrice développée d'abord pour l'analyse des marchés, elle a été développée à partir du livre de 1944Theory of Games and Economic Behavior, deJohn von Neumann etOskar Morgenstern.
L'extension de l'approche microéconomique a également conduit au développement de la « théorie descontrats ». Cette théorie conçoit les organisations, les institutions, les familles ou les entreprises, comme des ensembles de contrats (des « nœuds de contrats » dans le jargon économique)[77],[74]. Une entreprise est, par exemple, un nœud composé de contrats de travail, liant l'entreprise à ses salariés, de contrats la liant à ses clients et à ses fournisseurs, de contrats d'engagements bancaires et financiers, de contrats légaux la liant à sonÉtat ou ville de résidence en matières fiscale et règlementaire. Les marchés sont un autre cas particulier de tels nœuds de contrats, ici des contrats d'échange. Les États, au sens des organisations politiques gérant des espaces géographiques déterminés, sont un autre exemple de nœud contractuel, les Constitutions (ou les Chartes) se présentant comme des contrats généraux liant ces organisations aux peuples qu'ils gouvernent.
Un aspect important de ces contrats est d'être généralement « incomplets », c'est-à-dire incapables de spécifier entièrement les engagements des parties dans tous les cas possibles[78]. Le développement de cette théorie a naturellement entraîné un approfondissement des théories de la négociation et de la renégociation. En effet, son propos est non seulement d'expliquer comment et pourquoi se forment des contrats entre les agents, mais aussi les raisons pour lesquelles ils les remettent, ou pas, en cause au cours du temps.
La nouvelle microéconomique peut être utilisée par l'économie industrielle, l'économie du travail et l'économie publique du fait de son aptitude à se rapprocher des préoccupations pratiques des autorités de régulation et de certains industriels[75].
Lamacroéconomie étudie l'économie dans son ensemble pour expliquer les grands agrégats (indicateurs économiques) et leurs interactions, en utilisant une forme simplifiée de l'équilibre général[79]. Ces agrégats comprennent le revenu national, la production, le taux de chômage, les prix, l'inflation et d'autres agrégats comme la consommation totale et les dépenses d'investissement et leurs composants. Elle étudie également les effets de lapolitique monétaire et de lapolitique budgétaire.
Depuis au moins les années 1960, la macroéconomie a été caractérisée par une recherche d'intégration dans les modèles du comportement de l'individu, y compris la rationalité des acteurs, l'utilisation efficace de l'information sur le marché et la concurrence imparfaite[80].
L'analyse macroéconomique traite également des facteurs affectant la croissance du revenu national à long terme. Ces facteurs comprennent l'accumulation de capital, le changement technologique et la croissance de la population active[48].
Les théories explicatives de lacroissance économique ont été systématisées relativement récemment dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories cherchent à expliquer pourquoi il y a croissance économique, c'est-à-dire augmentation de la production par habitant d'un pays sur une longue période ou encore pourquoi il existe des différences de PIBper capita (« par tête ») entre pays et pourquoi certains pays se développent plus rapidement que d'autres. En général, trois facteurs explicatifs sont utilisés : letravail c'est-à-dire la mobilisation de la main d'œuvre, lecapital et leprogrès technique.
Lemodèle de Harrod-Domar a ouvert la voie et a été suivi par lemodèle de Solow[81]. Alors qu'Harrod Domar raisonne avec une fonction de production à coefficient fixe, c'est-à-dire où il ne peut y avoir substitution capital travail, l'approche de Solow met l'accent sur la substitution capital travail et sur le progrès technique. L'opposition entre les modèles sur la substitution capital-travail est à replacer dans le contexte des années 1950 et 1960 et de l'opposition entre deux courants keynésiens : lespost-keynésiens pour qui l'économie est relativement« rigide » et les tenants de lasynthèse néo-classique plus libéraux. PourRobert Solow, c'est grâce au progrès technique que la production peut augmenter et qu'il y a croissance sur la longue période[82]. Toutefois, cette théorie explique mal d'où provient ce progrès qu'elle considère comme exogène[83],[81].
Les nouvelles théories de la croissance économique cherchent précisément à construire des modèles expliquant l'apparition de ce facteur, c'est-à-dire à l'endogéneïser[84]. Ces modèles ont été développés à partir de la fin desannées 1970, notamment parPaul Romer,Robert E. Lucas[85] etRobert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance crée par elle-même leprogrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre unprogrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle crée duprogrès technique, n'a donc plus de limite. À travers leprogrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient[86].
Généralement, on associe la naissance de la macroéconomie aucycle économique de la grande dépression[notes 6]. Il fallait donc expliquer le processus conduisant à une telle chute de l'activité économique. C'est ainsi queJohn Maynard Keynes a écrit un livre intituléThéorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, expliquant ce phénomène qui à l'époque était resté sans éclaircissement convaincant[87]. Keynes a soutenu que la demande globale de biens pourrait être insuffisante en période de ralentissement économique ce qui conduirait à un chômage élevé lié à des baisses de la production.
Keynes préconise des réponses politiques actives - mesures de politique monétaire par la banque centrale et de la politique budgétaire - de la part du secteur public par le gouvernement pour stabiliser la production au cours du cycle. Ainsi, une conclusion centrale dukeynésianisme est que, dans certaines situations, le marché n'arrive pas automatiquement à résoudre le problème du sous-emploi ; il faut donc une intervention externe. Lemodèle IS/LM constitue le cadre théorique qui a servi à étayer la théorie de Keynes[47].
Si la pensée keynésienne a dominé la scène durant lesTrente Glorieuses, elle a aussi suscité une vive opposition[88].Milton Friedman et lemonétarisme ont soutenu que l'action de l'État notamment en matière monétaire est inutile, voire nuisible.
Au fil des ans, la compréhension du cycle économique s'est diversifiée dans plusieurs écoles, liées à ou opposées au keynésianisme. La jonction sera faite entre les deux principaux courants de l'époque au sein de ce quePaul Samuelson a qualifié desynthèse néo-classique. Cette synthèse indique que le keynésianisme est d'application à court terme, mais à long terme la théorie néoclassique explique aisément le cycle.
Lanouvelle école classique, qui doit notamment aux critiques deMilton Friedman, est un courant de pensée économique qui s'est développé à partir des années 1970. Elle rejette le keynésianisme et se fonde entièrement sur des principes néoclassiques. Sa particularité est de reposer sur des fondations micro-économiques rigoureuses, et de déduire des modèles macroéconomiques à partir des actions des agents eux-mêmes modélisés par la micro-économie. Elle postule une rationalité des agents (qui cherchent à maximiser leur utilité), une anticipation rationnelle et qu'à chaque instant, l'économie possède un équilibre unique (avec plein emploi et pleine utilisation des capacités de production) et cet équilibre est atteint par un mécanisme d'ajustement des prix et des salaires[89].
Lathéorie des cycles réels, qui tente d'expliquer les fluctuations de court terme des économies comme le résultat de chocs fréquents et de faibles ampleur affectant les techniques de production constitue l'apport théorique majeur développée par ce courant[90].
À l'opposé de ces deux dernières écoles, lanouvelle économie keynésienne conserve l'hypothèse des anticipations rationnelles, mais intègre une série de défaillances du marché[91]. En particulier, les nouveaux keynésiens supposent une viscosité des prix et salaires, ce qui signifie qu'ils ne s'ajustent pas instantanément aux changements des conditions économiques[92].
La politique monétaire se distingue de lapolitique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble lepolicy-mix.
D'après la théorie économique moderne, le but de la banque centrale est de maximiser le bien-être économique des ménages (Mishkin). Ainsi, on attribue généralement deux objectifs principaux à la politique monétaire : la stabilisation des prix et la stabilisation de l'activité économique[93]. Ces deux objectifs sont étroitement liés, et non incompatibles comme on pourrait le penser, la stabilité des prix étant un préalable à une activité économique soutenue.
Cependant, conformément à la théorie quantitative de la monnaie, il n'existe pas d'arbitrage à long terme entre stabilité des prix et activité économique car la monnaie est, sur ce laps de temps, neutre (la « courbe de Phillips » de long terme est verticale)[94].
On distingue généralement à l'heure actuelle trois types de politiques monétaires : la fixité des taux de change, le ciblage de la croissance des agrégats monétaires et le ciblage de l'inflation.
Au demeurant, on note quatre niveaux au sein des dispositifs mis en place par les politiques monétaires : les objectifs finaux, les objectifs intermédiaires (agrégats de la monnaie ou les taux de change), les indicateurs (inflation, etc.) et les instruments (taux de facilité de prêt marginal,taux de facilité de dépôt,opérations d'open market […]).
Dans la pratique, en cas decreux économique, derécession ou dedépression, il est surtout question de politique budgétaire de stimulation de l'activité. Elle peut prendre la forme d'une baisse de l'imposition ou d'une hausse de certaines dépenses. Dans tous les cas, cela conduit à une dégradation dusolde public. À l'inverse, dans les périodes decroissance économique élevée (y compris en période debulle spéculative), la discipline budgétaire doit permettre de réduire ledéficit public, voire de constituer des excédents, qui seront mobilisables ultérieurement.
En anglais, le termefiscal policy regroupe à la fois la politique budgétaire et lapolitique fiscale. Ce dernier terme désignant en français les modifications de l'imposition, la redistribution etc. de façon à modifier les comportements individuels (encouragement au retour à l'emploi par unimpôt négatif, crédit d'impôt en faveur de la recherche etc.).
En raison de la difficulté d'anticiper laconjoncture économique, de la lenteur d'action de lapolitique budgétaire, les économistes comptent généralement sur les stabilisateurs automatiques[95]. L'idée est que quand la situation économique se dégrade, les recettes fiscales sont moins bonnes (l'État prélève donc moins) tandis que les dépenses augmentent (allocation chômage, etc.), de sorte que le déficit se creuse et soutient de façon automatique l'activité.
Lanouvelle macroéconomie classique s'est opposée aux politiques budgétaires « discrétionnaires » qui à la fin des années 1970 et 1980 n'ont pas été couronnées de succès et ont contribué à accroître ladette publique[96]. Avec lacrise économique de 2008-2009, des politiques budgétaires de soutien ont été pratiquées partout à travers le monde. Si elles ont permis d'éviter que la récession ne se transforme en dépression, elles ont aussi engendré une hausse de ladette publique qui pose aujourd'hui problème notamment dans lazone euro.
AuXVIIIe siècle,Adam Smith[97] est un des premiers auteurs à réfléchir au fonctionnement de l'entreprise. Il met en valeur le fait que la division du travail par la spécialisation en fonction des compétences permet de dynamiser le marché (exemple de la manufacture d'épingle). Dans cette optique, l'entreprise et donc l'organisation reste une « boîte noire » dans la mesure où il n'analyse pas les phénomènes se produisant en son sein, mais simplement les motivations des individus et les conséquences sur le marché.
PourRonald Coase[98], mais aussi pourOliver Williamson[99], la firme existe quand les coûts de coordination internes sont moins élevés que les coûts de transaction sur le marché, c'est-à-dire, par exemple, si pour produire un bien, il est moins cher d'engager des salariés et de les faire travailler que d'acheter le produit sur le marché.
La question de savoir si la firme constitue le royaume de la direction bureaucratique protégée du marché ou si la firme est simplement une « fiction légale », un nœud de relations contractuelles entre les individus, comme l'avancent lathéorie de l'agence ainsi queJensen et Meckling 1976, dépend« de la complétude des marchés et de la capacité des forces du marché à pénétrer les relations intra-firme »[100].
L'économie du bien-être est une branche normative de l'économie (c'est-à-dire qui cherche à déterminer ce qui, d'après elle, devrait être). Elle utilise à cet effet les outils de lamicroéconomie pour déterminer l'efficacité allocative et la distribution des revenus qui lui est associée. Elle veut mesurer le bien-être en examinant les activités des individus qui composent la société[101].
L'analyse économique du droit (Economic Analysis of Law ouLaw and Economics selon l’appellation américaine) est la discipline qui cherche à expliquer les phénomènes juridiques grâce aux méthodes et concepts de la science économique[102]. Entre la théorie juridique et la science économique, l’analyse économique du droit emprunte à ces deux disciplines pour expliquer d’une nouvelle façon les phénomènes juridiques.
L'économie internationale est la branche des sciences économiques qui s'intéresse aux relations commerciales et économiques entrepays.Charles Kindleberger soulignait que« le seul fait que des nations souveraines existent entraîne des complications qui nous obligent à modifier nos instruments habituels d'analyse économique, si nous voulons les appliquer aux questions économiques internationales[103]. »Paul Krugman au contraire estime que l'économie internationale recourt aux mêmes méthodes analytiques que les autres branches de l'économie. Toutefois, il insiste lui aussi sur le fait que« la matière de l'économie internationale porte sur les problèmes résultant des interactions entre États souverains »[104].
Puis, elle s'intéresse à la réalité, c'est-à-dire à ce que font réellement lesÉtats, c'est ce qu'on appelle les politiques commerciales. Dans son ouvrage cité précédemment, Charles Kindleberger, s'intéressait également à ce qu'il appelle l'économie politique des barrières commerciales, c'est-à-dire au jeu des groupes de pression et de ceux quirecherchent des rentes.
Autre point important de l'économie internationale : la monnaie vue sous l'angle dutaux de change, de labalance des paiements et des prix relatifs. Puis viennent les problèmes de coordination au niveau international des politiques macro-économiques. Cette partie peut inclure les mouvements globaux de capitaux. Néanmoins, Kindleberger préférait les traiter à part dans ce qu'il appelait les mouvements des facteurs qui comprenaient, outre les flux financiers, les migrations de main d'œuvre.
Lafinance désigne les méthodes et les institutions qui permettent aux entreprises et aux particuliers d'obtenir lescapitaux nécessaires et aux épargnants de placer leurs capitaux. Les acteurs de la finance sont donc tous lesagents économiques qui recherchent des capitaux ou qui souhaitent les placer.
La finance est devenue largement de nos jours un négoce d'instruments et de transfert d'anticipations de revenus et de risques dont les prix peuvent être négociés sur des marchés ou auprès d'institutions. Les risques, en particulier, peuvent être transférés à ceux qui sont disposés à les prendre (contre des revenus espérés), et les intermédiaires financiers peuvent pratiquer une compensation des risques inverses (par exemple, le risque de change d'un importateur est inverse de celui d'un exportateur, le risque de taux d'un prêteur est inverse de celui d'un emprunteur), la diversification des risques, etc.
L'économie du développement est une branche de l'économie qui applique des techniques de l’analysemacroéconomique etmicroéconomique à l’étude des problèmes économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels que rencontrent les pays dits en développement[105]. Elle s'intéresse aux déterminants de lapauvreté et dusous-développement ainsi qu'aux politiques à mettre en œuvre pour sortir lespays en développement de leur sous-développement.
L'origine de l'économie du développement moderne est liée à l'industrialisation de l'Europe de l'Est après laSeconde Guerre mondiale[106]. Parmi les auteurs importants, on compte notammentPaul Rosenstein-Rodan[107], Kurt Mandelbaum[108]Ragnar Nurkse[109], et Sir Hans Wolfgang Singer. À partir de cette même période d'autres auteurs vont s'intéresser à de nombreux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine dont certains sont créés à la suite du mouvement dedécolonisation. Au cœur de ces études, on trouve des auteurs commeSimon Kuznets etW. Arthur Lewis[110] qui développent non seulement une stratégie de croissance économique mais aussi de changements structurels[notes 7].
Cette phase pionnière qui reflète les préoccupations desannées 1950 sera suivie à partir desannées 1980 par une approche plus orientée vers le marché, préconisée alors par laBanque mondiale. Depuis la fin desannées 1990, certainséconomistes du développement (notammentMichael Kremer etEsther Duflo) ont développé des outils permettant d'appréhender les effets despolitiques économiques au niveau microéconomique et ont mis l'accent sur l'analyse d'expériences de terrain. Ils ont développé la théorie de la randomisation, de l'évaluation aléatoire et insistent sur l'importance desmicro-projets dans les stratégies dudéveloppement. Pour certains, la randomisation aurait revitalisé la discipline de l'économie du développement de sorte que parfois, on parle d'économie du micro-développement[111]. Toutefois, l'approche macroéconomique et institutionnaliste demeure dynamique avec des auteurs commeDaron Acemoglu,William Easterly,Douglass North ouDani Rodrik.
Dans le cadre d'une économiecapitaliste, les « offreurs » de force de travail sont les travailleurs et les demandeurs sont les employeurs. L'économie du travail cherche à analyser la fixation dessalaires, letaux d'emploi et lechômage, et permet de déterminer les meilleurespolitiques de l'emploi à mettre en place.
Il y a deux approches possibles pour étudier le marché du travail. L'économie du travail peut être analysée à l'aide des techniquesmicroéconomiques oumacroéconomiques. Les techniques macroéconomiques s'intéressent aux interactions entre le marché du travail et les autres marchés (bien,monnaie,commerce international). Il s'agit de savoir comment ces interactions influencent les variables macroéconomiques telles que le niveau de chômage, le taux de participation au marché du travail, le revenu agrégé et leproduit intérieur brut.
La défaillance du marché est une notion centrale à l'économie de l'environnement. La défaillance du marché signifie que les marchés ne parviennent pas à allouer de manièreefficiente les ressources[114]. Il existe donc un écart entre ce qu'une personne privée est prête à payer sur le marché pour l'environnement et ce que la société peut investir[115]. Les formes courantes de défaillance du marché incluent certainesexternalités négatives[116] ou la gratuité apparente ducapital naturel et desservices écologiques[117].
Une externalité est la conséquence de l'interdépendance des agents économiques qui échappe au système d'appréciation du marché, par exemple les pollutions engendrées par certains qui entraînent des dépenses diverses de protection chez ceux qui en sont victimes. Naît donc un besoin de réglementation du marché qui analyse les productions humaines selon divers critères comme lanon-rivalité et le niveau d'excludabilité (comme lesbiens publics)[118].
L'économie de la culture est une branche de l'économie s'intéressant aux aspects économiques de la création, de la distribution et de la consommation d'œuvres d'art. Longtemps cantonné auxbeaux-arts, auxspectacles vivants et au patrimoine historique dans la tradition anglo-saxonne, son spectre s'est élargi depuis le début desannées 1980 à l'étude des particularités desindustries culturelles (cinéma, édition de livres ou de musique) ainsi qu'à l'économie des institutions culturelles (musées, bibliothèques, monuments historiques)[notes 8].
La délimitation de l'économie de la culture pose le même problème que la délimitation de la culture elle-même. Le cœur de l'économie de la culture, et historiquement son premier domaine, est donc l'étude desbeaux-arts et des spectacles vivants (théâtre,opéra). Ces thèmes constituent encore une part importante des articles de recherche.
C'est pourquoi les économistes du champ ont adopté le concept d'industries de contenu pour désigner l'ensemble du secteur produisant des biens dont l'essentiel de la valeur tient à leur contenu symbolique plutôt qu'à leurs caractéristiques physiques. Ainsi, un livre est un bien culturel, que le texte soit relié ou non, la couverture solide ou non, tandis qu'un baladeur numérique hors-service n'a plus de valeur malgré son design.
L'organisation industrielle ouéconomie industrielle est le champ de l'économie qui étudie le comportement stratégique des entreprises et plus généralement des organisations en fonction des structures des marchés.
L'étude de l'organisation industrielle ajoute au modèle deconcurrence pure et parfaite des « frictions » du monde réel tels que : une information limitée, lescoûts de transaction, les coûts nécessaires aux changements de prix, l'action du gouvernement et lesbarrières à l'entrée mises à l'arrivée de nouveaux concurrents[122].
L'économie de la santé est l'application de la science économique au domaine de la santé. Cette discipline a connu un fort essor à la suite du développement des dépenses de santé dans les pays développés et aux problèmes qu'elles posent[123] aux comptes sociaux (comptes nationaux de la santé).
PourJohn Stuart Mill, non seulement« la méthodea priori est un mode légitime d'investigation philosophique dans les sciences morales » mais« elle en est le mode unique[124] ». PourDaniel Hausman la méthode à priori ou inductive comporte trois phases : l'observation des faits, des phénomènes ; la déduction de lois et enfin la vérification des lois en examinant leur pouvoir prédictif. Il ne s'agit pas ici de vérifier la véracité des lois mais leur pouvoir prédictif[125].
WilliamNassau Senior (1790-1864) est le premier professeur d'économie dans une université anglaise (Oxford 1825).
Cette méthode a dominé jusqu'aux années 1940. Elle a été utilisée parDavid Ricardo et explicitement formulée parJohn Stuart Mill en 1836 et 1843 etNassau Senior en 1836[126]. Elle comporte quatre étapes : 1) formuler une hypothèse, 2) en déduire une prédiction, 3) tester la prédiction, 4) évaluer l'hypothèse en fonction de la pertinence de la prédiction[126]. Selon Mill, les hypothèses de base de l'économie sont constituées par des introspections psychologiques (les individus veulent plus de richesses) soit sur des hypothèses que l'on peut vérifier empiriquement (laloi des rendements décroissants). Pour lui, la science économique est davantage destinée à vérifier les hypothèses de base que de tester la précision des prédictions qui dépend de multiples causes. Pour Mill donc, l'économie est une science inexacte qui ne peut dégager que des tendances et qui doit se confronter aux tests empiriques de façon à progresser[127]. Senior pose les bases desaxiomes de la microéconomie classique en dessinant les contours de l'homo œconomicus[128].
Cette méthode sera reprise par J. E. Cairns en 1875 et parJohn Neville Keynes en 1891[127]. Si les néo-classiques de tradition autrichienne ou Walrassienne sont d'abord focalisés sur la prise de décision individuelle et sur les effets micro-économiques de court terme, néanmoins, ils adoptent eux aussi la méthode hypothético-déductive comme le montrent les écrits deFrank Knight (1935 et 1940), deLudwig Von Mises (1949, 1978, 1981) et deLionel Robbins (1935)[129].
Formulée par les tenants de l'école de la régulation, elle consiste à d'abord évaluer un phénomène ou une anomalie avant d'en déduire des hypothèses causales probables, qu'il s'agit de tester jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des hypothèses encore incontestées ou d'éléments inexpliqués[130].
Le livre deTerence W. Hutchison intituléThe Significance and Basic Postulates of Economic Theory est le premier à critiquer la théorie économique du point de vue de l'empirisme logique. Il reproche à la théorie économique de ne pas avoir de contenu testable[131] À sa suite,Paul Samuelson va développer une approche qualifiée d'« opérationaliste » parDaniel Hausman visant à donner une place importante au comportement des individus mais qui entre en conflit avec une volonté d'avoir une théorie économique[132].Fritz Machlup accuse Hutchinson et Samuelson de vouloir directement atteindre les postulats de la théorie économique au lieu de se focaliser sur leur conséquences observables[133].
Milton Friedman dans son livreThe Methodology of Positive Economics, l'ouvrage le plus influent de la période insiste sur le fait que la science et la théorie ont exclusivement un but prédictif. Aussi l'important pour juger d'une théorie ne réside pas dans le caractère réaliste ou non des hypothèses mais dans la capacité de la théorie à prédire ce qui va se passer[134].
La branche de l'économie consacrée plus spécifiquement à l'étude quantitative desmodèles économiques est l'économétrie.
L'usage des modèles statistiques en économie s'est développé avec la création de laSociété d'économétrie en 1930 et de la revueEconometrica en 1933. Depuis lors, l'économétrie n'a cessé de se développer et de prendre une importance croissante au sein de lascience économique. Aujourd'hui, l'on distingue l'économétrie théorique de l'économétrie appliquée. L'économétrie théorique se focalise essentiellement sur deux questions, l'identification et l'estimation statistique. Tandis que l'économétrie appliquée utilise les méthodes économétriques pour comprendre des domaines de l'économie comme l'analyse dumarché du travail, l'économie de l'éducation ou encore tester la pertinence empirique des modèles de croissance.
Parallèlement aux expériences de laboratoires, les économistes développent également desexpériences de terrain à grande échelle pour tester des théories économiques ou encore évaluer l'effet de politiques publiques. Ces méthodes se sont largement développées depuis les années 1990. Enéconomie du développement par exemple, les économistesEsther Duflo etAbhijit Banerjee ont largement diffusé l'usage de ces méthodes, notamment à travers la création d'un institut voué à ces méthodes, leAbdul Latif Jameel Poverty Action Lab.
Ledéveloppement durable vise à instaurer des normes qui permettent de satisfaire lesbesoins humains, avec une triple préoccupation deprotection de l'environnement, d'équité sociale, et de performance économique, non seulement pour le présent mais également pour le futur. Le terme a été utilisé par lerapport Brundtland (1987) qui lui a donné sa légitimité et sa signification de« développement qui satisfait les besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures »[137].
En étudiant les formes de l'échange dans les sociétés non occidentales, les anthropologues ont découvert d'autres formes que lemarché ou letroc. En particulier, en prenant appui sur les travaux deBronisław Malinowski,Marcel Mauss a mis en évidence le rôle dudon comme système d'échange économique.
À l'inverse, lasociologie économique analyse l'économie avec les outils et les théories sociologiques. Ainsi les travaux deMark Granovetter ont montré l'importance desréseaux sur lemarché du travail (ce que les économistes avaient ignoré jusque-là). De même, les travaux desociologie des marchés montrent le caractère socialement construit des marchés à l'opposé de la vision naturaliste des économistes.
Enmétapsychologiepsychanalytique, le « point de vueéconomique » est l'un des trois points de vue que distingueSigmund Freud, les deux autres étant le « point de vue topique » et le « point de vue dynamique ». En tant que processus psychique, il consiste en la circulation et répartition d'une énergie quantifiable d'ordrepulsionnel (dite aussi énergie pulsionnelle)[139].[pertinence contestée]
Lagestion est la mise en pratique des théories économiques de l'entreprise par l'utilisation de méthodes et d'indicateurs spécifiques aux différentes fonctions représentées dans l'organisation. Il existe d'étroites relations entre la théorie économique et la gestion. La différence tient dans le caractère plus appliqué et plus explicitement normatif de la gestion. Certains spécialistes des sciences de gestion réduisent l'objet de la gestion à l'entreprise, d'autres l'élargissent à toutes organisations humaines. Dans le sens de sciences et de techniques d'administration, la gestion s'est départementalisée en suivant le découpage en fonction dans les organisations (gestion commerciale :Commerce, gestion financière (analyse financière) :Finance, gestion de production :Production industrielle par exemple…)[143].
L'économie est une discipline qui a longtemps été largement dominée par les hommes. On peut souligner cependant quelques figures de femmes économistes.Harriet Martineau (1802-1876) a joué un rôle important dans la diffusion de la pensée des classiques.Charlotte Perkins Gilman publie également de nombreux ouvrages théoriques en économie et sociologie sur la place des femmes[144].
En 2017, une étude a fait scandale dans la profession en révélant les commentaires sexistes sur un site de rumeurs sur le marché du travail des postes académiques en économie auxÉtats-Unis. Cette étude a mis en lumière un environnement toxique envers les femmes dans la profession[146].
Les femmes sont nettement sous représentées dans la profession (19 % des auteurs dans la baseRePEc en 2018) et la proportion de femmes n'augmente pas[147], quoique la situation soit plus favorable pour les femmes en France qu'aux États-Unis.Christine Lagarde par exemple, a étéministre de l'Économie française (2007-2011), puisdirectrice générale duFonds monétaire international (2011-2019) avant de prendre le poste deprésidente de la Banque centrale européenne (2019-).« Au niveau du corps enseignant, l’Hexagone est en meilleure position que les États-Unis. « Alors qu'outre-Atlantique, seulement 29 % des “assistants professors” et 14 % des “full professors” en économie sont des femmes, la situation est un plus équilibrée en France : la proportion de femmesmaîtres de conférences était de 43 % en 2016, et celle des femmesprofesseurs des universités, de 24 % » »[148].
L'économie ne répond pas aux critères de scientificité établis parKarl Popper[149]. L'économie ne peut, en effet, dégager de lois, comme le ferait la physique[150]. L’appellation d'« économie politique » en filiation d'avec les autres sciences sociales est aujourd'hui revendiquée en opposition d'une scientificité de l'économie proche des sciences naturelles[151].
La capacité de l'économie comme discipline à fournir des prédictions solides sur l'évolution de l'économie a été remise en question à l'occasion de certaines crises économiques, telles que lagrande récession de 2008[152].
En 2019 le prix Nobel d'économie est attribué pour la première fois à une femme française,Esther Duflo, et son équipe pour leurs travaux sur la lutte contre la pauvreté[157].
Erik S. Reinert et Arno M. Daastol, « L’autre canon : Histoire de la science économique à la Renaissance »,Perspectives Libres : « Le retour de l’État »,nos 13-14,
↑Pourtant le cas n'est pas si évident que cela pour deux raisons. D'une part les économistes américains jusqu'à la Seconde Guerre mondiale étaient à la fois orthodoxes et hétérodoxes, d'autre part, les institutionnalistes américains ont été influents dans desthink tanks aussi importants que leNBER ou laBrookings Institution ou encore à laLondon School of Economics. De manière analogue de nos jours lanouvelle économie institutionnelle, bien qu'hétérodoxe, a une profonde influence sur une grande part de l'orthodoxie constituée par l'école néoclassique. Quand on s'interroge sur ce qui différencie l'orthodoxie de l'hétérodoxie, en général, on considère que la première privilégie la trilogie équilibre-rationalité-individualisme tandis que la seconde est plus orientée sur la trilogie structure sociale-institutions-histoire (Davis 2006)
↑L'analyse macroéconomique comme branche spécifique de l'analyse économique date de la publication de laThéorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie deJohn Maynard Keynes en 1936. Pour autant, la macroéconomie moderne, comme discipline qui s'attache à comprendre pourquoi l'économie connait des épisodes comme laGrande Dépression et pourquoi l'emploi et laproductionfluctuent au cours du temps, commence avec KeynesJoseph E. Stiglitz, Carl E.Walsh,Principes d'économie moderne,2e édition, éd. de Boeck, 2004,p. 490.
↑MauriceBlock,Les progrès de la science économique depuis Adam Smith: revision des doctrines économiques, Guillaumin,(lire en ligne).
↑F. J.Deroyer,Economie politique à l'usage de tout le monde, Fr. van Meener & Cie,(lire en ligne).
↑MarcMontoussé,100 fiches de lecture: en économie, sociologie, histoire et géographie économiques, Editions Bréal,(ISBN978-2-7495-0790-3,lire en ligne).
↑a etbMokhtarLakehal,Le grand livre de l'économie contemporaine et des principaux faits de société: 11.500 entrées - 9.000 définitions, Editions Eyrolles,(ISBN978-2-212-17613-1,lire en ligne).
↑JérômeDuquène, EmmanuelLechypre et DaniRodrik,Peut-on faire confiance aux économistes ? : Réussites et échecs de la science économique, De Boeck Supérieur,, 208 p.(ISBN978-2-8073-0697-4,lire en ligne).
↑David Ricardo,Principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817, Traduit en français par MM. Constancio et Alcide Fonteyraud, en 1847, à partir de la3e édition anglaise parue en 1821
↑Rigby, Stephen. H. (2015). Justifying Inequality: Peasants in Medieval Ideology. InPeasants and Lords in the Medieval English Economy: Essays in Honour of Bruce MS Campbell (pp. 173-197). (lire en ligne[ PDF ])
↑« Je fais remarquer une fois pour toutes que j’entends par économie politique classique toute économie qui, à partir de William Petty cherche à pénétrer l’ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise, par opposition à l’économie vulgaire qui se contente des apparences… et se borne à ériger pédantesquement en système et à proclamer comme vérités éternelles les illusions dont le bourgeois aime à peupler son monde à lui, le meilleur des mondes possibles. »AlainSamuelson,Les Grands courants de la pensée économique, Presses Universitaires de Grenoble,,p. 46.
↑ThierryBrugvin, « La nature de la propriété des moyens de production génère des différences de démocratie », surAttac France(consulté le) :« Une des caractéristiques centrales du capitalisme réside selon Marx dans la propriété privée des moyens de production […] Marx explique « c’est toujours dans le rapport immédiat entre le propriétaire des moyens de production et le producteur direct (…) qu’il faut chercher le secret le plus profond, le fondement caché de tout l’édifice social » [1]. Le dépassement du capitalisme suppose notamment un changement dans la nature de la propriété, qui est intimement lié à la démocratie économique. ».
↑Guigou|Jacques Wajnsztejn, WajnsztejnJacques Guigou,L'evanescence de la valeur Une presentation critique du Groupe Krisis, Editions L'Harmattan,(ISBN978-2-296-37221-4 et2-296-37221-X,OCLC1247068534).
↑François Lépineux, Jean-Jacques Rosé, Carole Bonanni, Sarah Hudson,La RSE, la responsabilité sociale des entreprises, 2016, p. 32-35
↑IvanJaffrin, « De la crise économique à la critique de la science économique »,Revue européenne des sciences sociales. European Journal of Social Sciences,nos 50-2,,p. 197–207(ISSN0048-8046,lire en ligne, consulté le)
↑Emmanuelle Delsol, « Creative Commons se félicite du prix Nobel d'économie, Elinor Ostrom »,Le Monde informatique,(lire en ligne).
↑« Le Nobel d’économie à Esther Duflo, Michael Kremer et Abhijit Banerjee pour leurs travaux sur la lutte contre la pauvreté »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).