Cet article concerne le département français. Pour le conseil départemental, voirconseil départemental de la Savoie. Pour la région historique française dans les Alpes du Nord, voirSavoie. Pour les autres significations, voirSavoie (homonymie).
Le département de la Savoie est le second plus montagneux de France, après le département desHautes-Alpes, avec près de 90 % de son territoire situé enzone de montagne. Il s'agit principalement du massifAlpes, mais aussi dans une moindre mesure dumassif du Jura à l'ouest. Les vestiges des premières civilisations humaines en Savoie remontent à la période duNéolithique, soit entre9000 et3300 avant notre ère. Elle est ensuite tour à tour peuplée par des tribusceltes, lesRomains, lesBurgondes, avant de faire partie intégrante ducomté de Savoie durant leMoyen Âge, duduché de Savoie à partir de 1416 et duroyaume de Sardaigne à partir de 1718. Après diverses périodes d'entente et de rivalité avec leroyaume de France voisin, la Savoie est une première fois annexée à la Francerévolutionnaire de 1792 jusqu'à la fin duIer Empire en 1815. Elle revient alors à lamaison de Savoie et le reste jusqu'au, jour de la signature dutraité de Turin entérinant l'annexion définitive de la Savoie à la France. À la suite d'un référendum d'avril apportant une large majorité en faveur du rattachement, elle est officiellement intégrée à la France le ; les départements de la Savoie et de laHaute-Savoie sont créés le lendemain, le.
En 2022, le département comptait 445 288 habitants, en augmentation constante du fait de ses soldes naturel et migratoire positifs. Lors de la période hivernale, sa population peut doubler ; ceci s'explique par le développement dessports d'hiver, laSavoie étant avec ses soixantestations de sports d'hiver le département le plus équipé de France. La plupart de ces stations étant de renommée internationale, elles attirent des touristes et vacanciers venus du monde entier, et le chiffre d'affaires généré par le tourisme est estimé à environ 50 % duproduit intérieur brut départemental annuel. Celui-ci ne représente en valeur qu'une infime part du PIB rhônalpin, mais, rapporté à son nombre d'habitants, celui-ci s'élève à 24 100 euros par habitant, hissant alors la Savoie à la2e place régionale, et à la8e place au niveau national hors agglomérationparisienne et ville deLyon[3].
Le département comprend554 100 hectares situés en zone de montagne, soit 88.4 % de sa superficie[5], ce qui en fait le deuxième département le plus montagneux de France après lesHautes-Alpes dont le territoire est entièrement situé en zone de montagne[6]. Son point le plus bas est àSaint-Genix-sur-Guiers (208 mètres) et son point culminant à 3 855 mètres pour laGrande Casse enVanoise, soit un dénivelé de plus de 3 600 mètres et une altitude moyenne de 1 500 mètres[5].
Son découpage géographique suit par ailleurs le plus souvent les massifs montagneux. C'est le cas à l'est avec l'Italie, séparée de la France par les aiguilles et les grands cols telsle Mont-Cenis etle Petit Saint-Bernard, mais également avec lesHautes-Alpes au sud, joignable par lecol du Galibier, et la partie nord-est de laHaute-Savoie où la limite longe lachaîne des Aravis (limite aucol des Aravis) et certains sommets des Bauges. C'est enfin aussi le cas avec l'Isère, séparée par lachaîne de Belledonne. Du côté de l'Ain, leRhône marque la limite sur près de 50 kilomètres, de la confluence avec leFier près deSeyssel aux environs deSaint-Genix-sur-Guiers. Pour les limites en plaine, celles-ci peuvent s'inspirer des limites historiques de laSavoie (par exemple celle avec la province duDauphiné, au niveau dumont Granier) ou le plus souvent d'autres cours d'eau (comme leGuiers de l'Avant-Pays savoyard à laChartreuse).
La forêt et les surfaces agricoles représentent respectivement193 500 et190 000 hectares, soit un tiers du département pour chaque[5], suivies par les glaciers et les roches avec 22,75 %[8].
La Savoie est comprise dans le domaine géologique alpin, à l'est durift ouest-européen. Ses grandes unités géologiques sont globalement accolées et parallèles les unes aux autres selon un axe nord-sud ou nord-est — sud-ouest. D'ouest en est, ces unités sont celles de la couverture plissée dumassif du Jura, des zones déprimées, de la couverture des massifs cristallins externes, au sein desquels se trouvent ces derniers, des massifs cristallins de la Vanoise et des nappes deschistes lustrés. Dans ces deux dernières unités se trouvent également quelques zones de massifs cristallins internes[9].
Provinces géologiques européennes en Savoie (United States Geological Survey).
La couverture plissée du Jura s'étend enChautagne et sur l'Avant-Pays savoyard à l'exception de la zone de confluence duGuiers et duRhône qui constitue une courte zone déprimée. Une plus grosse zone déprimée est celle longeant le Jura et lemassif des Bauges dans la cluse deChambéry en remontant parAix-les-Bains jusqu'à l'Albanais. Cette zone est issue d'un remblaiement datant duMiocène, souvent recouverts par des dépôtsmorainiques datant de laglaciation de Würm. La couverture des massifs cristallins externes couvre pour sa part les massifs des Bauges, de laChartreuse, lacombe de Savoie, leval d'Arly et une partie de laMaurienne et de laTarentaise (jusqu'àSaint-Jean-de-Maurienne etMoûtiers). Au sein de cette couverture s'étendent les massifs cristallins que sont les massifs deBelledonne, de laLauzière et d'une grande partie duBeaufortain. Puis un premier front de chevauchement sépare ces unités de l'ouest du département avec celle des massifs cristallins de laVanoise. Après un second chevauchement, l'extrême est du département est constitué pour sa part du socle cristallin d'Ambin dans la zone ouest du massif du mont Cenis et de nappes de schistes lustrés et d'ophiolites (Haute-Maurienne et Haute-Tarentaise). Sur ces deux dernières unités existent de courtes unités de massifs cristallins internes.
Le département de la Savoie a en outre la particularité d'être situé sur cinq provinces géologiques européennes (découpage établi par l'USGS), dont quatre possédant un point commun à l'ouest du département. Ces provinces géologiques sont, en termes anglais, celles deBresse Depression (4054) présente au sud de l'Avant-pays, deJura (4052) au nord et en Chautagne, deMolasse Basin (4049) au niveau de l'Albanais, deLion-Camargue (4056) sur la partie alpine occidentale du département, et enfin celle deAlps (4051) sur les massifs alpins de l'est du département[10].
Pour ce qui concerne lesrisques sismiques, selon le zonage sismique entré en vigueur le, le département de la Savoie possède une grande moitié ouest de son territoire (incluantChambéry,Aix-les-Bains etAlbertville notamment) en risque « moyen » (accélération > 1,6 m/s2), et l'autre grande partie est (incluant notammentMoûtiers) en risque « modéré » (accélération > 1,1 m/s2). La limite entre ces deux zones se situe sur un axe s'étendant duBeaufortain àSaint-Jean-de-Maurienne[11]. Une troisième zone en risque moyen se situe en Haute Maurienne dans lemassif du Mont-Cenis. De manière générale, lemassif alpin français est situé en zonage modéré ou moyen (cf.zonage sismique 2011).
La Savoie a une altitude moyenne qui avoisine les 1 500 m et est donc soumise à unclimat montagnard. La description du climat de la Savoie reste malgré tout complexe : ce département est soumis à la fois à des influencesocéaniques (apportant desperturbations),continentales (froid l'hiver, chaud l'été) etméditerranéennes (vagues de chaleur etsécheresses en été), auxquelles s'ajoute la présence du relief qui introduit alors une différenciation spatiale à l'origine de nombreux climats locaux et demicroclimats (en fonction de l'altitude et des formes de relief : cuvettes, versants exposés…). La Savoie connaît également la présence de « retours d'est » provoquant de grosses chutes de neige en hiver sur l'est du département et deseffets de foehn comme laLombarde (vent d'est, appelée aussi parfoislombarde foehnée[12]) auMont-Cenis.
Les précipitations sont satisfaisantes et la Savoie ne fait pas partie des départements qui souffrent le plus du manque d'eau lors de canicules. Les records de précipitations survenus entre 1958 et 2011 sont au nombre de 21 pour les cas de précipitations de plus de 100 mm par jour de pluie, avec un record de 165,8 mm tombés en une journée àVerrens-Arvey en 1983[13].
La Savoie détenant plusieurs sommets de plus de 3 000 mètres (36 au-delà de 3 500 m[16]), elle possède ainsi unétage nival et donc des neiges persistantes, parmi lesquelles desglaciers. Les grands cols routiers, parmi lesquels leGalibier, l'Iseran ou lePetit Saint-Bernard, sont fermés plusieurs mois durant l'hiver en raison de l'impraticabilité due à la neige abondante.
Avec lechangement climatique, on assiste depuis les années 1950 (début des mesures météorologiques) à une augmentation des températures moyennes hivernales, printanières et estivales, et à une baisse des cumuls de neige. En ce qui concerne les quantités de précipitations, la Savoie demeure globalement un château d'eau[17]. Toutefois, les sécheresses des années 2003 à 2006 ont provoqué un tarissement des sources et une tension sur le partage de l'eau en montagne entreEDF, l'enneigement artificiel (canons à neige), le tourisme hivernal, l'alimentation en eau potable et l'agriculture. En Haute-Maurienne, vallée déjà particulièrement sèche, l'agriculture a souffert du manque d'eau, ce qui a réduit la production duBeaufort[18].
Les catastrophes naturelles les plus fréquentes sont lesavalanches, qui concernent 53 communes, lesglissements de terrain et les éboulements (211 communes concernées). Les risques naturels concernant les 273 communes du département sont les retraits/gonflements des sols argileux et lesséismes[19]. La Savoie a longtemps été soumise à descrues torrentielles dues à desprécipitations exceptionnelles conduisant au débordement des cours d'eau, comme l'Arc en dont les eaux se sont élevées de plus de 3 mètres et dont le débit, habituellement de 150 m3/s, a été quintuplé[20]. En, c'est une grande partie dubassin versant dulac du Bourget qui a conduit à l'inondation d'Aix-les-Bains. Depuis lors, les pouvoirs publics ont instauré cinqPlans de prévention des risques inondation (PPRI) et des Atlas de zones inondables (AZI) pour prévenir au mieux ces risques[21].
La Savoie recense quelques axes majeurs que sont la desserte des deux principales vallées alpines de laTarentaise et de laMaurienne. La plus longue route est l'ancienneroute nationale 6, devenue « route départementale 1006 ». Pénétrant en Savoie par l'ouest auPont-de-Beauvoisin, elle traverse l'Avant-pays parles Échelles, contourne le centre deChambéry, longe la combe de Savoie et dessert toute la Maurienne ainsi qu'une partie de la Haute-Maurienne jusqu'aucol du Mont-Cenis (2 083 m) et la frontière avec l'Italie en redescendant dans leval de Suse.
Un autre axe majeur est laroute nationale 90, conservée par l'État entreAlbertville etBourg-Saint-Maurice, desservant ainsi toute la vallée de la Tarentaise. Toujours au départ d'Albertville, laRD 1212, anciennementroute nationale 212, relie pour sa partUgine et leval d'Arly jusque versMegève enHaute-Savoie. Enfin laRD 1201, anciennementroute nationale 201, relie directement Chambéry àAix-les-Bains avant de continuer versAnnecy, préfecture deHaute-Savoie. Une portion de cette route est demeurée néanmoins route nationale 201, sur une dizaine de kilomètres au niveau du bassin chambérien. Il s'agit d'une 2 × 3 voies également appelée « voie rapide urbaine » (VRU), gratuite et reliée aux deux principales autoroutes du département : l'A43 et l'A41.
Le réseau autoroutier en Savoie y est par ailleurs moyennement développé. Toutes les autoroutes et routes à chaussées séparées de type autoroutier suivent les vallées. Ainsi, l'A43 qui relieLyon à Chambéry, remonte la vallée la vallée de laMaurienne jusqu'autunnel du Fréjus à la frontière italienne et permet de traverser le département d'ouest en est. Une autre autoroute, l'A41, permet de descendre vers le sud de la France parGrenoble, ou de monter au nord versAnnecy parAix-les-Bains. Enfin l'A430 prolonge l'A43 avant la Maurienne pour relier Albertville.
Le réseau routier savoyard comporte plus de 3 600 ouvrages d'art[24], en particulier des tunnels, des ponts, des murs ou des paravalanches. Il comporte en outre plus d'une cinquantaine de cols[25] dont sept situés au-dessus de 2 000 mètres. Pour autant, le taux d'accidentalité y est parmi les plus faibles de France[26] (83e rang sur 96 en 2009).
Le département de la Savoie bénéficie d'un transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises relativement important. Ce dernier comporte en effet pas moins de cinq lignes différentes :
laligne de Grenoble à Montmélian, à double voie électrifiée (depuis 2013), se détache de la ligne de la Maurienne à Montmélian et jointGrenoble (Isère) par la vallée duGrésivaudan. Mais sa longueur est de moins de 10 kilomètres sur le territoire du département. Elle est le prolongement logique de la précédente, descendant la vallée de l'Isère vers Grenoble ;
laligne de Saint-André-le-Gaz à Chambéry, voie unique électrifiée, est une ligne ayant un but de desserte locale de l'Avant-pays savoyard uniquement. Mais, reliée à la ligne à double voie de Grenoble vers Lyon à partir deSaint-André-le-Gaz (Isère), elle est donc aussi principalement utilisée sur les liaisons de la Savoie versLyon.
En 2005, le trafic s'est élevé à 6 263 887 voyageurs, ce qui sur deux ans représentait une hausse d'environ 9,4 %. Mais ce nombre prend aussi en compte le trafic hors gares de Savoie. Le trafic annuel entre gares savoyardes pour 2007 ne s'est élevé pour sa part qu'à 1 390 609 voyageurs, soit 0,5 % d'augmentation par rapport à 2006. Cet important écart s'explique par le nombre très important de touristes et de vacanciers venant l'hiver en Savoie par train au départ de grandes métropoles européennes commeParis,Lille,Londres,Lyon ouBruxelles[27].
Le transport de voyageurs en Savoie s'organise autour duTER Rhône-Alpes, duTGV et de quelquesIntercités de nuit. Les liaisons TER internes à la Savoie sont celles de Chambéry à Modane ou à Bourg-Saint-Maurice. Toutes les autres liaisons concernent des villes d'autres départements, notamment Lyon, Grenoble, Annecy, Genève ou Valence. Du côté des TGV, Chambéry, Aix-les-Bains et Modane sont desservies directement depuis et vers Paris toute l'année, et la vallée de la Tarentaise est desservie durant la période hivernale.
Le transport aérien au niveau départemental est en constante augmentation. L'aéroport de Chambéry-Savoie[29], géré par leconseil départemental, est implanté entreChambéry etAix-les-Bains, àVoglans, à quelques mètres de la rive sud dulac du Bourget. Il dessert leRoyaume-Uni et lesPays-Bas[30]. À cela s'ajoutent de nombreuses lignes hivernales en raison de la proximité des stations de sport d'hiver. Troiscompagnies à bas prix proposent des vols réguliers. L'aéroport Chambéry - Savoie totalise à lui seul, pour l'année 2005, 9 844 passagersvols d'affaires, 194 435 passagers commerciaux dont 21 390 passagersvols réguliers. En 2008, ce furent 270 632 passagers qui ont transité par l'aéroport, soit 16,7 % de plus par rapport à 2007. Autre évolution notable : le nombre de passagers des vols charters s'est stabilisé tandis que celui des vols réguliers a augmenté de 53,7 %. En outre, l'activitécharters neige a représenté 178 926 passagers pour la saison hivernale 2010-2011[31].
Il est aujourd'hui estimé que de mi-décembre à mi-avril, l'aéroport voit transiter jusqu'à 12 000 passagers le samedi, et 6 000 le dimanche. Parmi eux, 80 % de Britanniques[32].
Deux autres aérodromes sont également implantés en Savoie :
Enfin, la Savoie et laHaute-Savoie ont lancé le projet du site « Mobi Savoie », conçu pour préparer tout voyage dans l'un ou les deux départements quel que soit le mode de transport choisi[34].
La Savoie ne connaît pas detransport maritime ni de véritabletransport fluvial : aucune des deux principales rivières du département ne peut servir de moyen de transport du fait de leur aspect torrentiel. En revanche, lecanal de Savières reliant lelac du Bourget auRhône peut être remonté par des bateaux touristiques ou de plaisance.
Contrairement à la majorité des autres départements français, le département de la Savoie a conservé sa dénomination historique et n'a pas été nommé selon la géographie des lieux. Cela s'explique par la création tardive du département, en 1860. À cette époque, la volonté post-révolutionnaire d'oublier l'ancien découpage par province de l'Ancien Régime n'était plus aussi forte que peu après laRévolution française en 1789[40].
Le département de la Savoie n'a pas de blason officiel. Le blason ci-contre est celui de l'ancien duché, et est utilisé par tradition tant en Savoie qu'en Haute-Savoie.
Ce blason traditionnel est également plus ou moins mis en évidence dans les blasons de certaines communes de l'ancien duché, dont en voici quelques exemples pour la Savoie :
Lemont Peney où dessilex, un squelette humain duNéolithique et des peintures rupestres ont été découverts.
La Savoie commence à prendre sa géographie définitive lors de la fonte des glaces issues de la dernière glaciation duQuaternaire, laglaciation de Würm il y a 10 000 ans. Elle laisse derrière elle un large bassin tertiaire partant de lacombe de Savoie au tout récentlac du Bourget en passant par la cluse de Chambéry et unAvant-pays savoyard dans lequel s'est établi lelac d'Aiguebelette. Ce nouveau visage va conduire durant leNéolithique entre et des communautés sédentaires d'agriculteurs à se déplacer dans ces vallées et zones de plaine ou mi-plaine et à s'installer dans de nouveaux villages lacustres, ou sur des plateaux, comme aumont Peney[41] dans lesBauges au-dessus deChambéry. En outre, de l'autre côté du département, la libération des Alpes des glaciers va également permettre à lacivilisation de Cortaillod de franchir lecol du Grand Saint-Bernard et de s'installer progressivement envallée d'Aoste et dans leval de Suse enItalie, puis dans les vallées deTarentaise etMaurienne. En attestent de nombreux vestiges comme la nécropole d'Aime, datée du Néolithique moyen.
Finalement la soumission s'opère et les vallées sont intégrées dans les provinces romaines desAlpes cottiennes et desAlpes grées. La Savoie voit se créer dès lors desvicus et les villes portent des noms latins :Lemencum pourChambéry,Aquæ pourAix-les-Bains,Axima pourAime ouEtanna pourYenne.
Les Romains trouvent hautement stratégique le territoire de la Savoie. Ils mettent alors progressivement en place un vaste réseau de voies romaines (voies prétoriennes, consulaires et militaires) passant par de nombreux cols pour rallier au plus vite les plaines du Pô à celles du Rhône. Les travaux de l'abbé Ducis[46],[47] lui font notamment distinguer pour la Savoie la voie deMediolanum (Milan) àVienna (Vienne), par lecol du Petit-Saint-Bernard, la vallée de l'Isère (passant parBergiatrum, (Bourg-Saint-Maurice),Axima (Aime),Darentasia (Moûtiers) etAd publicanos (Conflans) où les Romains dressent unoppidum). Parmi les traces, on peut observer au niveau du col, uncromlech, les fondations d'unemansio permettant une halte dans ce milieu hostile.
Après plusieurs décennies, les dénominationsAllobrogie et celles des provinces romaines commencent à disparaitre au profit deSapaudia, employé pour la première fois par Ammien Marcellin en l'an 354, bien que ce territoire soit alors situé plus au nord et à l'ouest que la Savoie actuelle. Ce territoire est donné par le consul romainAetius de la province deMaxima Sequanorum à un nouveau peuple, lesBurgondes, alors alliés des Romains lors de la bataille contre lesHuns de 436 et 437. Ce don est noté par l'auteur anonyme de la chronique historique diteChronica Gallica de 452 pour l'année 443 :Sapaudia Burgundionum reliquiis datur cum indigenis dividenda ce qui est traduit par :« LaSapaudia est donnée à ce qui reste des Burgondes pour être partagée avec les indigènes »[48].
À partir de ce moment,Sabaudia remplace définitivement le terme d'Allobrogie. Quant au royaume burgonde, il s'étend par la suite de l'actuelleBourgogne et duHaut-Jura àAvignon.
Enfin, la pré-christianisation, débutée àLyon etVienne à 100 km de la Savoie à partir duIIe siècle, s'avance jusqu'àGrenoble etGenève où des évêchés sont créés auIVe siècle. Mais celle-ci peine à parvenir jusqu'à la Savoie, où le premier évêché construit, l'évêché de Moûtiers, ne le sera qu'au début duMoyen Âge (aux environs des années 500). Ce n'est par ailleurs qu'à partir duVIe siècle qu'apparaissent dans les écrits des croix parsemant les textes ainsi que des expressions, notamment dans les formulaires funéraires, montrant les premiers signes de christianisation[49].
En Savoie, leMoyen Âge marque tout d'abord la francisation deSapaudia enSapaudie. En 534, lesFrancs, par l'intermédiaire des fils deClovis,Childebert etClotaire, annexent le territoire burgonde. Les nouveaux roismérovingiens prennent donc possession des territoires de Savoie. Ils laissent néanmoins dans un premier temps la gestion du territoire aux comtes burgondes ou gallo-romains. Le royaume conserve même une certaine autonomie lors du règne duroi Gontran (fils deClotaire), de 561 à 593. Toutefois, sa mort est marquée et suivie par une période d'anarchie et un morcellement territorial du royaume.
C'est pourquoi, avec l'arrivée du règne desCarolingiens, les contours d'une nouvelleSabaudia prennent forme par acte de l'an 806 sousCharlemagne, qui comprend bien l'intérêt stratégique de ce territoire pour traverser les Alpes, passage des pèlerins (route de pèlerinageVia Francigena entreCanterbury etRome), de commerçants et de militaires. Déjà, son père, le roiPépin le Bref, avait franchi lecol du Mont-Cenis pour soumettre lesLombards[50].
Le puissant évêché de Moûtiers devientarchevêché, et Charlemagne prend la décision de diviser la Savoie en comtés, dont les noms correspondent aujourd'hui encore aux provinces que sont, dans le département de la Savoie actuel, laSavoie Propre, laMaurienne, laTarentaise, l'Albanais et une partie duBugey (dit « Bugey savoyard, ou encoreAvant-pays savoyard)[51].
Mais, à la mort du dernier roi de Bourgogne, la Savoie voit s'installer laféodalité, et les grandes familles vont profiter de la rivalité latente entre l'Empire et lescomtes de Champagne.
Le domaine approximatif des comtes de Savoie auxXIIe et XIIIe siècles.Blason des premiers comtes de Savoie.Blason à partir duXIIe siècle.
L'intégration du territoire de la Savoie à l'Empire a un effet bénéfique pour les seigneurs qui peuvent plus aisément réclamer une certaine autonomie politique. À cette époque, la Savoie compte environ 250 familles nobles[52] mais finalement seules deux vont contrôler le territoire : lescomtes de Genève au nord (concerne leGenevois et l'actuelleHaute-Savoie à l'exception duChablais) et lesHumbertiens, comtes de Maurienne et futurscomtes de Savoie au sud. Diverses hypothèses existent pour savoir d'où et comment lesHumbertiens sont parvenus à devenir comtes de Maurienne[53].
Le 15 mars 1232,Thomas Ier achète la ville deChambéry au vicomte Berlion[55]. Après l'acquisition duchâteau en 1295 parAmédée V le Grand, Chambéry devient alors la nouvelle capitale des comtes de Savoie. Elle le restera jusqu'en 1536 où elle sera transférée àTurin. Entretemps, en 1248, la Savoie est touchée par l'éboulement dumont Granier qui tue plusieurs milliers d'habitants.
L'unification de laSabaudia s'achève avec l'achat parAmédée VIII duGenevois. Ce dernier obtient en 1416 le titre de duc de l'empereurSigismond. Certains auteurs, commeRobert Avezou[56], considèrent que cette époque de la première moitié duXVe siècle sous Amédée VIII marque l'apogée de l'État savoyard. La cour du duc au château de Chambéry comprend 300 dignitaires et sa position stratégique conduit à des alliances avec les monarchies française, germanique, espagnole et autrichienne.
En raison du soutien de la Savoie envers l'Autriche,François Ier fait entrer les troupes françaises en Savoie, l'occupe et la rattache en1538 à laprovince française duDauphiné. Malgré quelques tensions tenant par exemple à la langue dans laquelle doivent être rédigés les actes juridiques (français en lieu et place du latin), l'occupation ne rencontre guère de résistance. Mais la Savoie n'est pas annexée puisqu'en 1559,Emmanuel-Philibert de Savoie obtient par letraité de Cateau-Cambrésis de recouvrer les territoires perdus. Débute alors la restauration des États de Savoie. De retour dans ses terres, le duc de Savoie décide en 1562 de transférer sa capitale Chambéry à Turin[57] et instaure leSénat de Savoie à Chambéry dans la continuité duParlement mis en place par François Ier lors de l'occupation. Le juristeAntoine Favre en est l'un des premiers sénateurs en 1587, puis président en 1608.
Durant les soixante années suivantes, la Savoie vit plus apaisée, même si la France deLouis XIV la mène comme un État vassal. Malgré tout, la pauvreté demeure et l'émigration ne faiblit pas, y compris dans les vallées. Pour permettre l'avancée du désenclavement de la Savoie à l'ouest, Charles-Emmanuel II fait percer la routedes Échelles (devenue par la suite « voie Sarde ») pour faciliter le passage des marchandises. À la fin du siècle, le niveau culturel des habitants finit par s'améliorer (la plupart desTarins savent lire et écrire) et les premières écoles sont fondées.
À cette époque, la population savoyarde est formée à 90 % de paysans pour qui la vie reste rude et peut devenir dramatique, comme au cœur de l'occupation française de 1703-1713 lors du terrible« grand hiver » de 1709. Une certaine démocratie villageoise existe malgré tout : le dimanche après la messe, les hommes se réunissent pour une assemblée générale annoncée en chaire par le curé. Un notaire est présent ainsi que le châtelain qui représente le seigneur ou le duc, mais l'assemblée est présidée par des syndics élus. Les sujets débattus portent sur l'entretien des biens communaux, moulins, fontaines, fours, pressoirs, de l'embauche de gardes-champêtres ou du montant des impôts communaux[60]. Dans des régions montagneuses comme lesBauges, les biens communaux représentent 43 % de la superficie, et plus encore enTarentaise ou enMaurienne[61]. Les villages y sont souvent plus riches qu'autour de Chambéry où le fermage au profit de la noblesse et de la bourgeoisie domine.
Enfin, un évènement précurseur en Savoie a lieu en 1770 : la vente des droits seigneuriaux par Charles-Emmanuel III (terminée en 1778 parVictor-Amédée III, droits rachetés par les paysans et les bourgeois.
En 1789, la Savoie, par l'intermédiaire d'émigrants établis à Paris, s'intéresse aux évènements prenant part à laRévolution française. ÀChambéry, lesSavoyards assistent, curieux, à l'arrivée ou au transit des émigrés fuyant la Révolution. Mais l'émigration importante finit par causer de l'énervement et de la défiance envers la France, d'autant que la Savoie se sent de plus en plus mise à part des dirigeants duroyaume de Sardaigne, auxquels elle reproche de privilégier lePiémont où ils sont installés. Les bourgeois dénoncent ainsi l'indifférence croissante de la dynastie envers ses« sujets les plus anciens et les plus fidèles »[62].
Trois ans plus tard, dans la nuit du 21 au, l'Armée du Midi française, conduite par legénéral Montesquiou, pénètre par surprise en Savoie au niveaudes Marches etApremont au sud deChambéry. L'armée sarde ne riposte pas et se contente de se replier sur les hauteurs. Les révolutionnaires français demeurant en guerre contre l'empereur d'Autriche dontVictor-Amédée III est l'allié, il s'agissait pour les troupes françaises de se prémunir contre l'arrivée de combattants autrichiens par le territoire de la Savoie[62].
La période dela Terreur est menée en Savoie parAntoine Louis Albitte, qui fait monter une guillotine à Chambéry, mais elle ne sera finalement jamais utilisée[64]. Mais la dictature d'Albitte conduit de nombreux prêtres à être fusillés, déportés ou à s'exiler, et toutes les cloches doivent être récupérées pour refondre le bronze, après le raccourcissement des clochers (ce qui lui vaut le surnom d'«infâme niveleur»)[65]. Il envoie beaucoup d'opposants en prison, mais prend la décision, en constatant l'état agricole de la Maurienne, de libérer les laboureurs suspects, afin que ces derniers y travaillent la terre. Il est finalement remplacé en[64].
Leduché de Savoie tel que réorganisé par le traité de Paris du.
La période duDirectoire de 1795 à 1799 marque un renouveau de l'anticléricalisme, s'intensifiant à partir de 1797 et conduisant à la déportation de 174 prêtres. Outre cette « traque » religieuse généralisée par les patrouilles de gardes nationaux, c'est l'ensemble de la population qui proteste, et le département passe non loin de l'insubordination généralisée à la fin du Directoire[66].
Sous lePremier Empire deNapoléon Ier, la Savoie conserve son apaisement et le système de préfets mis en place satisfont à la situation. Malgré tout, la population ne se résout pas à adhérer à laconscription imposée par les guerres napoléoniennes. C'est par ailleurs à cet effet qu'est construite la caserne duCarré Curial à Chambéry en 1802.
Le 30 mai 1814, letraité de Paris prévoit une partition de la Savoie : la France en conserve la majeure partie, dontChambéry etAnnecy, tandis que les vallées de Tarentaise et Maurienne sont rendues aux États sardes[67]. Une partition qui reçoit l'hostilité à la fois des partisans savoyards et des élites républicaines commeBerthollet, ou des royalistes commeJoseph de Maistre[68].
En 1815, l'« Armée des Alpes » commandée parLouis-Gabriel Suchet fait face à l'invasion autrichienne dans les Alpes[69]. L'armée de Bubna passe par lecol du Mont-Cenis et celle de Frimont par lecol du Petit-Saint-Bernard[70]. En Savoie, la22edivision d'infanterie deChambéry marche jusqu'à la nouvelle limite entre France et Piémont c'est-à-dire peu avant l'Hôpital (actuelleAlbertville) etConflans, qu'ils reprennent à l'armée piémontaise[69]. À la suite de leur refus d'armistice, proposé par Suchet, les Autrichiens se heurtent donc aux Français à Albertville le 28 juin, qui avec 1 800 hommes arrivent à mettre en déroute une armée austro-piémontaise de 5 000 hommes, en leur causant de lourdes pertes. Mais cette manœuvre est vaine, puisque Suchet signe une suspension d'armes et ses troupes sont donc tenues de se rapatrier sur Chambéry. Il se retire ensuite de Savoie, la laissant sous occupation autrichienne.
Pour parvenir rapidement à la paix, letraité de Paris de 1815 signé entre la France, l'Autriche et le royaume de Sardaigne, restitue la totalité de l'ancienduché de Savoie aux rois sardes.
En 1815 débute la « restauration sarde » pour ce qui est redevenu leduché de Savoie, récupéré par le roiVictor-Emmanuel Ier. Ce dernier exerce un régime autoritaire où le pouvoir policier est accaparé par les militaires qui n'hésitent pas à rendre une justice expéditive, si bien queJoseph de Maistre dénonce au roi la« tyrannie des majors de place piémontais[71] ».
Durant cette période, la religioncatholique est la religion officielle mais les autres cultes sont tolérés[72]. LeSénat de Savoie, de nouveau opérationnel, voit siéger des dignitaires sénateurs qui instruisent les procès des hauts dignitaires et font exécuter les volontés princières. À côté, chaque chef-lieu de province du Duché possède un tribunal de « judicature mage »[73].
En 1821, le comteBenoît de Boigne commence à offrir ses libéralités à sa ville nataleChambéry (quatre millions de francs en dix ans[75]). En 1824,Charles-Félix vient en Savoie pour inaugurer l'aménagement de la plaine de l'Isère et le théâtre de Chambéry, ainsi que pour racheter l'abbaye d'Hautecombe[76]. Il revient par trois fois en Savoie, deux en 1826 et une en 1830.
SousCharles-Albert, les idées libérales progressent en Savoie, notamment dans le milieu bourgeois. En outre, les idées d'une délégation apostolique envoyée parGrégoire XVI visant à limiter la faveur des idées libérales au sein du clergé savoyard sont refusées le par le Sénat de Savoie[77]. Des soulèvements contre le roi sont menés en Savoie parGiuseppe Mazzini mais échouent car les Savoyards n'y consentent pas encore. La décision du roi Charles-Albert de rattacher Conflans à l'Hôpital lui vaudra de voir son nom donné à la nouvelle commune :Albertville[78].
À partir de 1847, deux grandes tendances politiques se dégagent : l'une républicaine et favorable à un coup de force révolutionnaire ; l'autre monarchique, favorable à des libertés politiques et à des progrès économiques, appelée « Risorgimento » (Résurrection) et présidée notamment parCamillo Cavour[79].
L'avènement deLouis-Napoléon Bonaparte le renforce l'idée d'une union de la Savoie à la France, plus respectueuse de la religion catholique, et plus stable économiquement que le royaume sarde. Cette idée se répand notamment auprès d'une partie de la bourgeoisie locale, mais la majorité des Savoyards vit cette situation dans l'indifférence. L'année suivante, en 1849, arrive au pouvoir le dernier souverain du duché de Savoie, le princeVictor-Emmanuel II. Il est notamment à l'origine du projet du percement dutunnel ferroviaire du Mont-Cenis qui débute en 1857[80].
Mais progressivement la Savoie et ses habitants s'orientent vers un rapprochement avec la France. Celle-ci est le fruit d'une radicalisation religieuse (les Savoyards reprochent leslois Siccardi de 1850 et la loi « Rattazzi » visant à réduire les pouvoirs du clergé), d'une désapprobation de la participation à laguerre de Crimée, ainsi qu'une augmentation des impôts, très mal perçue[81]. Cette idée d'une annexion complète et définitive de la Savoie à la France se radicalise d'autant plus qu'en 1857, 20 députés élus sur 22 en Savoie se trouvent être des conservateurs catholiques. Par ailleurs, lacampagne d'Italie de 1859 conduit les troupes françaises, alliées au royaume, à traverser Chambéry, la Maurienne et le Mont-Cenis, sous les acclamations[81]. À leurs côtés, les cravates rouges de labrigade de Savoie et les hommes de la3e division du général savoisienPhilibert Mollard remportent baïonnette à la main la bataille deSan Martino, le[82]. Face à ces sacrifices militaires et financiers, les Savoyards, en particulier les populations du sud, sont favorables à cette union[83].
Victor-Emmanuel II, par la signature dutraité de Turin du, cède la Savoie et le comté de Nice à la France, conformément aux engagements pris. Ce traité est malgré tout conforté par un vote organisé les 21 et où les Savoyards ont le choix entre les bulletins « Oui » et « Non ». Les résultats sont officialisés par laCour d'appel de Chambéry le. Le «Oui» l'emporte avec 130 533 votants en faveur du rattachement sur 130 839 votants (99,8̤̥ pour cent) et 135 449 inscrits, soit une participation très forte et une approbation encore plus forte de l'annexion du Duché à la France. Le c'est au tour de la chambre haute de ratifier le traité du, suivie du Sénat de Savoie, ainsi que le Sénat français le.
La date officielle d'intégration duduché de Savoie dans leSecond Empire français est le, date de l'échange de signatures entre le sénateurArmand Laity (commissaire deNapoléon III) et le chevalier Carlo Bianchi de Castagné (commissaire duroi de Sardaigne). Sont également présents l'archevêque de ChambéryAlexis Billiet, les deux anciens gouverneurs et les deux préfets des futurs départements deSavoie et deHaute-Savoie (Hippolyte Dieu etGustave Levainville[86]) créés dès le lendemain par décret impérial leur laissant conserver leur nom historique.
Quasiment calqué sur l'ancienneprovince de Chambéry découpée un an plus tôt en 1859, le nouveau département de la Savoie intègre doncChambéry, qui devient le siège de sa préfecture et de sonconseil départemental (remplaçant lui aussi l'ancien conseil provincial)[87]. Ses limites sont majoritairement les mêmes qu'aujourd'hui. Les frontières de l'est sont toutefois quelque peu remaniées en 1861 après la création du nouveauroyaume d'Italie. Le tracé définitif, daté du, est alors conçu« en tenant compte de la configuration des montagnes et de la nécessité de la défense »[88].
L'Empereur et l'Impératrice effectuent leur premier voyage en Savoie à partir du où ils débutent par Chambéry. Ils sont le 29 à Aix-les-Bains puis continuent vers Annecy et lelac Léman.
En très peu de temps, durant l'été 1860, les nouveaux départements se mettent en conformité avec le cadre administratif et judiciaire français. Un lycée impérial, l'actuellycée Vaugelas, est inauguré à Chambéry afin de limiter l'influence du Clergé[89], de même que l'académie de Chambéry[90] ou encore unechambre de commerce et d'industrie, toutes sises à Chambéry. La loi du dispose que« les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie forment le ressort d'une cour impériale dont le siège est à Chambéry »[91]. Pour autant lacour d'appel de Chambéry, qui remplace leSénat de Savoie en 1848, est maintenue par l'État français qui en comporte alors deux : celle de Chambéry et leconseil d'État[92].
Puis, les dix années précédant la fin de l'Empire laissent place à l'incompréhension et au mécontentement. Les Savoyards ressentent l'annexion comme une mise sous tutelle de l'administration parisienne alors que la volonté était de conserver la gestion de leur territoire. Ce phénomène provient notamment de la vision qu'ont les Français de la Savoie, illustrée par les hebdomadaires la présentant comme une région à civiliser et à désenclaver. L'annexion diminue aussi le nombre d'écoles dans les villages de montagne mais permet le passage d'écoles permanentes en lieu et place d'écoles temporaires (ne fonctionnant sous la période sarde que l'hiver). La scolarisation progresse néanmoins, même si selon Victor Advielle, membre de l'Académie impériale de Savoie, le territoire montrait unillettrisme modéré, le département de la Savoie ayant même été classé après l'annexion au31e rang selon le degré d'instruction[93].
LaPremière Guerre mondiale marque un nouvel engagement des Savoyards sous le drapeau français, même s'il n'existe aucun bataillon exclusivement composé de Savoyards. Le territoire participe également à l'effort de guerre, moins sur le plan agricole où les récoltes sont mauvaises que sur le plan industriel où les aciéries d'Ugine fabriquent desobus et des blindages pour lestanks[100]. La production d'alliages spéciaux atteint même 55 % de la production française, si bien que le ministre de l'armement de l'époque,M. Loucheur, déclare :« Je ne sais pas ce que je ferais sans Ugine »[101]. Une légère complication survient cependant lorsqu'arrive la décision de rapatrier des soldats français et allemands blessés à Aix-les-Bains, ville alors située dans lazone neutralisée de Savoie mise en place lors ducongrès de Vienne de 1815. Finalement les autorités françaises décident, après réexamen du traité, qu'Aix-les-Bains n'est pas concernée[102] et se verra disposer de 1 135 lits dès le mois de. Cette zone est ensuite supprimée en 1919[103].
Unerésistance intérieure forte est également menée[106]. Celle-ci est facilitée par un relief délicat favorisant les Savoyards, qui connaissent bien leurs vallées. Cette résistance s'accentue avec la loi instaurant leservice de travail obligatoire (STO) incitant beaucoup de jeunes à rejoindre les maquis du département, dont le nombre estimé se situe entre 500 et 600, en 1943[107]. Les actions sont nombreuses et particulièrement pénalisantes pour les occupants : des sabotages de lignes électriques ont lieu presque tous les jours et les usines sont également prises pour cibles, comme en 1943 où la résistance d'Aime s'affaire à détruire le barrage de Centron alimentant l'usine de Pomblières[108]. Les résistants volent également énormément de matériel et d'armes. Un évènement majeur de la résistance en Savoie est le parachutage desSaisies du, où sont parachutés 899 containers d'armes et de munitions par 76 appareils de l'aviation américaine[109].
La Savoie est un territoire stratégique pour les parties en conflit. Ses usines et sa position près de la frontière font que les Alliés veulent empêcher l'ennemi de se replier en Italie. Pour cela, l'armée américaine bombarde Modane et sa gare en : la ville est rasée et 6 000 personnes sont sans abri[110]. Puis le, lebombardement allié vise la gare de Chambéry : 700 bombes larguées en dix secondes détruisent lagare de triage, 45 locomotives, ainsi qu'une partie du centre-ville, et font 200 victimes, autant de blessés et 3 000 sinistrés[110].
Après la guerre, la Savoie, comme beaucoup d'autres départements français, est à reconstruire. Après rétablissement des lignes de chemin de fer, de l'électricité, des bâtiments et de la reprise des usines, la Savoie connaît de nouveau une économie et une démographie en croissance, à laquelle la reprise du tourisme blanc, par la construction de stations de ski « deuxième génération » (plus hautes, commeCourchevel), y est pour beaucoup. Les infrastructures, sous l'impulsion de l'État mais aussi duconseil départemental de la Savoie, s'améliorent également (en 1945, six communes de Savoie restaient inaccessibles par la route, et encore 91 villages de plus de vingt habitants en 1954)[111].
La seconde moitié du siècle marque aussi la création de grands barrages et l'exploitation de centraleshydroélectriques parEDF. La Savoie dispose en effet d'un relief et de ressources considérables pour cette énergie. Deux grands lacs artificiels sont mis en eau, lelac du Chevril en 1947 et lelac de Roselend en 1952. Puis, petit à petit, les industries traditionnelles déclinent au profil des nouvelles technologies, notamment celles liées autertiaire et ausolaire (création de l'Institut national de l'énergie solaire (INES) en 2005).
Au la régionRhône-Alpes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la régionAuvergne pour devenir la nouvelle région administrativeAuvergne-Rhône-Alpes.
Dans le département de la Savoie, le taux d'urbanisation, c'est-à-dire la proportion d'habitants vivant en zone urbaine, est de 69,6%[116]. En 2007, l'Insee l'établissait à 77,5 % à l'échelle de la France[117], soit un peu plus que pour le département. La Savoie reste malgré tout parmi les 40 départements les moins ruraux dominés par laPetite couronne de Paris.
La plus forte urbanisation se situe à l'ouest du département, principalement dans la cluse deChambéry qui, remontant jusqu'aulac du Bourget, englobe les communes deChambéry etAix-les-Bains c'est-à-dire les deux premières villes du département quant au nombre d'habitants. L'espaceMétropole Savoie (syndicat mixte) correspond approximativement à ce territoire ; en 2007, il accueille 225 012 habitants sur une population totale la même année de 405 535[118] soit plus de la moitié de la population. Cesyndicat mixte a d'ailleurs été mis en place en 1996 afin« de se doter d'unschéma de cohérence territoriale (SCoT), document d'urbanisme qui constitue un véritable projet de territoire à l'échelle d'une centaine de communes composant un bassin de vie » selon les mots de son présidentThierry Repentin[119], et qui témoigne de la vivacité économique et urbaine de ce bassin de 1 156 km2 (soit tout juste 20 % du département). L'unité urbaine de Chambéry, avec ses 187 010 habitants en 2015, représente pour sa part la4e unité urbaine de Rhône-Alpes et la37e unité urbaine de France.
À côté de ce grand pôle urbain — regroupant notamment les deux pôles urbains deChambéry métropole (125 778 habitants en 2013) et de lacommunauté d'agglomération du Lac du Bourget (58 567 habitants en 2013) — le département connaît des zones urbanisées dans chacune de ses principales vallées. Ainsi laTarentaise débute àAlbertville, troisième commune du département avec près de 20 000 habitants et uneunité urbaine de 39 657 habitants en 2012. Les unités urbaines deMoûtiers,Aime etBourg-Saint-Maurice en regroupent pour leur part plus de 20 000 la même année. EnMaurienne, cette urbanisation est moins marquée mais existante puisque, pourSaint-Jean-de-Maurienne,Saint-Michel-de-Maurienne etModane, l'unité urbaine atteint 17 685 habitants. Aux vallées s'ajoute également le cas particulier de la commune d'Ugine, au pied duval d'Arly et à l'unité urbaine de 8 657 habitants[120].
En 2009, le département de la Savoie comptait 315 846 logements. On dénombre parmi eux 56,6 % de résidences principales (en légère diminution par rapport à 1999 avec 57,1 %), 38,3 % derésidences secondaires et 5,1 % de logements vacants[122]. Ce pourcentage de résidences principales est beaucoup plus faible que la moyenne enFrance métropolitaine, établie à 83,5 %[123]. Ceci s'explique en très grande partie par l'importance du secteurtouristique dans le département, et la présence de nombreux appartements à visée de location saisonnière dans lesstations de ski notamment. Un constat similaire pour le département voisin de laHaute-Savoie, lui aussi très touristique, avec un taux de 69,8 % de résidences principales, inférieur au niveau national.
Pour cette même raison, les appartements représentent 60,6% des logements en 2010 et les maisons individuelles 38,1 %[124], contre 56,3 % en France métropolitaine en 2009.
On trouve enfin, parmi les occupants des résidences principales, 59,5 % de propriétaires, 37,1 % de locataires et 3,5 % de personnes logées gratuitement, des taux ici plus proches de la moyenne métropolitaine : respectivement 57,7 % et 39,7 %. Ces résidences principales se répartissent en 5,5 % de studios une pièce, 12,2 % de logements deux pièces, 21,1 % de logements trois pièces, 26,4 % de logements quatre pièces et 34,8 % de logements cinq pièces ou plus. Des taux ici là encore relativement proches de ceux observés en métropole.
Enfin le prix moyen de l'immobilier à la vente au niveau départemental était en de 3 486 €/m2[125]. Au même instant et sur la même période, le prix moyen en France était de 3 177 €/m2, en évolution de -0,25 %[126]. Cette situation exprime d'une part des prix de l'immobilier plus élevés en Savoie (et plus globalement dans les départements alpins) et moins soumis au ralentissement immobilier alors constaté dans le pays. Ces prix élevés sont pour la plupart dus à l'immobilier de montagne. ÀChambéry par exemple, le prix moyen par mètre carré s'établissait à l'été 2012 à 2 800 € tandis que celui-ci s'élevait à 5 546 € àVal Thorens ou encore à 8 857 € àVal d'Isère[127].
En 2009, leconseil général du département allouait dans son budget un crédit de12,8 millions d'euros en faveur de sa politique Logement[128]. En 2010, l'assemblée départementale a recensé le versement de 3 506 aides financières (+ 12,9 % par rapport à 2009, vraisemblablement du fait de lacrise économique de 2009), dont 1 842 au titre des aides au logement (+ 11 %). Selon le ministère de l'Intérieur, il manquait 10 000 logements sociaux en Savoie en 2010[16].
En 2006, le rapport de l'Union départementale des associations familiales de Savoie (UNAF) sur la pauvreté en Savoie observait que« de manière générale, le logement des personnes en situation de pauvreté existentielle est plutôt bien équipé ; la quasi-totalité, voire la totalité des logements, dispose d'une salle de bain ou d'une douche, de toilettes, d'eau chaude courante, et d'un système de chauffage »[129]. En revanche, le rapport recense 58 % des répondants assurant avoir un logement trop difficile ou trop coûteux à chauffer. L'Insee pour sa part, dans un rapport de 2003, estimait que« en Savoie, 2,73 % des logements sont« sans confort » ».
Logements par catégorie en 1990, 1999 et 2009
Année 1990
Année 1999
Année 2009
Catégorie de logement
Nombre
Pourcentage
Nombre
Pourcentage
Nombre
Pourcentage
Résidences principales
133 838
55,8 %
154 838
57,1 %
178 820
56,6 %
Résidences secondaires et logements occasionnels
94 844
36,6 %
102 946
38 %
121 063
38,3 %
Logements vacants
11 041
4,6 %
13 475
5 %
15 964
5,1 %
Ensemble
239 723
100 %
271 259
100 %
315 846
100 %
Sources des données :Insee Recensement Savoie[122]
Au sein du département, on dénombre 29,2 % de bénéficiaires d'une aide au logement de moins de30 ans au, et on y compte 42,6 % d'étudiants dans les aides au logement pour cette même période[130].
Résidences principales en 1990, 1999 et 2009
Année 1990
Année 1999
Année 2009
Statut d'occupation
Nombre
Pourcentage
Nombre
Pourcentage
Nombre
Pourcentage
Propriétaire
74 254
55,5 %
85 758
55,4 %
106 362
59,5 %
Locataire
49 738
37,2 %
59 886
38,7 %
66 265
37,1 %
- d'un logement loué vide non HLM
26 018
19,5 %
27 407
17,7 %
NC
NC
- d'un logement loué vide HLM
20 117
15 %
26 623
17,2 %
27 035
15,1 %
- d'un meublé ou d'une chambre d'hôtel
3 603
2,7 %
5 856
3,8 %
NC
NC
Logé gratuitement
9 721
7,3 %
9 194
5,9 %
6 193
3,5 %
Sources des données :Insee Rhône-Alpes[131] et Insee Recensement Savoie[122]
Selon le recensement général de la population du, 38 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires[132]. En 2007, le département comptait par ailleurs 29 % de l'ensemble des résidences secondaires de l'ancienne régionRhône-Alpes, à égalité avec laHaute-Savoie[133]. Parmi celles détenues par des étrangers, lesBritanniques en détiennent près de la moitié (44 %), devant lesBelges (17 %)[133].
Différents projets sont en débat, validés ou en cours, concernant le département de la Savoie.
Un projet à très long terme est laliaison ferroviaire transalpine Lyon - Turin, visant d'une part à rapprocher en temps de parcoursParis etLyon deTurin etMilan parChambéry, et d'autre part à transférer de la route vers le rail le fret important transitant par le département. Le tracé de la nouvelle ligne a d'ores et déjà été arrêté, après que différents travaux préliminaires au percement dutunnel de base du Mont-d'Ambin ont déjà été amorcés, en 2002 en France et en 2011 en Italie[134]. Les 140 km de ligne sont attendus à l'horizon 2025. En Savoie, les lignes voyageurs et marchandises arriveraient parSaint-Genix-sur-Guiers avant de se séparer àAvressieux dans l'Avant-pays. La ligne voyageurs entrerait alors dans le tunnelDullin-Épine et sortirait au niveau dela Motte-Servolex où elle se grefferait à l'actuelleligne de la Maurienne jusqu'à Chambéry. La ligne marchandises pour sa part continuerait vers la Maurienne par un tunnel sous les massifs de laChartreuse etBelledonne. De là, le tunnel de base du Mont-d'Ambin la conduirait jusqu'en Italie[135]. Ce projet de Lyon-Turin s'inscrit en tant que maillon central du corridor ferroviaire européen deLisbonne (Portugal) àKiev (Ukraine). Il est étudié depuis plusieurs années par une multitude d'acteurs publics et privés. Il se heurte malgré tout à différents conflits inhérents à sa réalisation, par exemple l'opposition italienne dite « NO TAV »(pas de train à grande vitesse) ou encore le surcoût estimé du projet pour une rentabilité jugée trop faible (5 %)[136].
Un projet de couverture numérique est également en cours, initié par le conseil départemental dans le cadre duPlan numérique départemental. Actuellement en Savoie, 99,6 % des lignes téléphoniques de la Savoie sont éligibles à l'ADSL. Le plan départemental vise donc à effectuer la transition vers letrès haut débit dans le département, par le déploiement de lafibre optique[138].
Enfin d'autres projets sont également en cours à des niveaux locaux, engagés au sein des agglomérations. C'est le cas par exemple avec la requalification de l'« axe de laLeysse » avec un réaménagement important de la gare en vue du Lyon-Turin et plus localement des schémas de déplacement dans le territoire deMétropole Savoie[139].
Le département de la Savoie est traditionnellement ancré àdroite de l'échiquier politique[142]. Depuis l'instauration de laCinquième République en 1958, une large majorité des élus locaux et des députés sont de droite. LeParti socialiste est malgré tout parvenu à faire élire plusieurs de ses candidats, parfois même dans la durée commeLouis Besson à la mairie deChambéry. L'ancrage à droite du département est, en effet, moins prononcé qu'enHaute-Savoie. Le président Mitterrand y avait même obtenu la majorité, de justesse, lors de ses deux mandats en 1981 (50,45 %) et 1988 (50,18 %). Dans les années 1970 et 80, la gauche a pu obtenir des sièges de députés, notamment sous l'impulsion deLouis Besson etJean-Pierre Cot, mais sans pour autant réussir à s’implanter durablement. En effet, lors des quatreélections législatives de 1993 à 2007, la Savoie n'envoie siéger à l'Assemblée nationale que des élus de droite (UDF etRPR puisUMP). L'électorat savoyard accorde par ailleurs souvent un avantage à des candidats fortement implantés dans le département[142].
Toutefois, la lente poussée du département à gauche depuis 2008 ne dure pas, comme à chaque fois en Savoie le rééquilibrage à gauche reste éphémère. En effet, à compter desélections municipales de 2014, les20 communes de plus de 3 000 habitants sont presque toutes à droite. La première d'entre elles,Chambéry, ayant compté une municipalité de gauche pendant25 ans passe à droite avec la victoire deMichel Dantin contreBernadette Laclais. Lors des élections sénatoriales de septembre 2014, les grands électeurs de Savoie envoient2 sénateurs UMP :Jean-Pierre Vial etMichel Bouvard. Le PS, représenté parThierry Repentin, perd ainsi son siège de sénateur en Savoie.
Les résultats des dernièresélections présidentielles ont, pour leur part, mis en évidence un électorat savoyard majoritairement orienté à droite :Nicolas Sarkozy a rassemblé 52,93 % des suffrages exprimés au second tour en 2012 et 57,32 % en 2007,Jacques Chirac ayant lui aussi été majoritaire lors des deux scrutins précédents. En 2017, à l’image du résultat national, la Savoie place en têteEmmanuel Macron du mouvementEn marche ! avec 23,13 % des suffrages exprimés. Toutefois l'est du département reste plus marqué à droite en plaçant en têteFrançois Fillon (LR).
La Savoie accorde également souvent de bons résultats au Front national. Au premier tour de l'élection présidentielle de 2002,Jean-Marie Le Pen arrive en tête avec 19,79% des suffrages exprimés[144], en 2012, sa fille,Marine Le Pen obtient 18,92 % des suffrages exprimés.
Lors des élections départementales de 2015, sur les19 cantons que compte le département, le FN arrive en tête dans lecanton de Montmélian et se maintient au second tour dans huit d'entre eux, mais n’en remporte aucun à l’issue du second tour.
La Savoie est un département plutôt participationniste : l'abstention y est plus faible que dans le reste de la France. Par exemple, lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, l'abstention en Savoie s'élevait à 20,23 % contre 22,23 % au niveau national. De la même manière, au premier tour de l'élection présidentielle de 2012, lorsque 20,52 % et 19,65 % des Français s'abstenaient aux1er et2e tours[145], les électeurs savoyards n'étaient respectivement que 16,91 % et 17,59 % à ne pas se rendre aux urnes[146]. De même en 2007, si les électeurs français se sont abstenus à 16,23 % et 16,03 %, les électeurs de la Savoie n'ont été que 13,78 % et 14,89 % à faire de même.
Henri Falcoz (1884 – 1936), ministre des travaux publics ;
Pierre Cot (1895 – 1977), ministre de l'air puis ministre du commerce ;
Ambroise Croizat (1901 – 1951), ministre du travail puis ministre du travail et de la sécurité sociale ;
Joseph Fontanet (1921 – 1980), ministre du travail, de l'emploi et de la population puis ministre de l'Éducation nationale ;
Jean-Pierre Cot (né en 1937), ministre délégué chargé de la Coopération et du Développement de 1981 à 1982 ;
Pierre Dumas (1924 – 2004), constamment présent au Gouvernement de 1962 à 1969, secrétaire d'État aux travaux publics puis au tourisme, aux affaires sociales, aux relations avec le Parlement ;
Louis Besson (né en 1937), ministre de l'équipement, du logement, des transports et de la mer ;
Ministre de l'environnement puis des affaires européennes, des affaires étrangères et de l'agriculture sous les gouvernements respectifs deEdouard Balladur etAlain Juppé ;
Premier ministre sous la présidenced'Emmanuel Macron à partir de septembre 2024 ;
Hervé Gaymard (né en 1960), ministre de l'Agriculture puis ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie ;
Thierry Repentin (né en 1963), ministre délégué à la Formation professionnelle et à l'apprentissage, puis ministre des Affaires européennes, maire de Chambéry depuis 2020 ;
Marina Ferrari (née en 1973), ministre déléguée à l'économie du tourisme.
Parmi les autres personnalités du département, se trouvent :
Pantaléon Costa de Beauregard (1806 – 1864), homme politique savoyard puis français, et premier conseiller général de la Savoie de 1860 à 1864 ;
Roger Rinchet (né en 1933), sénateur de la Savoie de 1977 à 1986 puis de 1995 à 2004, et député du même département de 1988 à 1993 ;
Jean-Pierre Vial (né en 1951), sénateur de la Savoie de 1995 à 2020 (sauf de 1997 à 1999);
Michel Bouvard (né en 1955), député de la Savoie de 1993 à 2012, ancien vice-président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale ;
Dominique Dord (né en 1959), député de la Savoie de 1997, maire d'Aix-les-Bains de 2001. à 2020 et ancien conseiller général ;
Béatrice Santais (née en 1964), députée de la Savoie de 2012 à 2017, maire deMontmélian depuis 2008 et conseillère générale de 2004 à 2012 (poste cédé à la suite de son élection en tant que députée) ;
Bernadette Laclais (née en 1967), députée de la Savoie de 2012 à 2017 et maire deChambéry de 2007 à 2014.
Les principales compétences du conseil départemental sont l'action sociale, la voirie et les transports (entretien desroutes départementales, des routes nationales d'intérêt local, et des transports départementaux), l'éducation, en assurant la gestion et la maintenance des 38collèges publics et 9 collèges privés sous contrat d'association, la culture, en organisant et en finançant lesarchives départementales ainsi que d'autres organismes, ou en soutenant différents projets culturels et 16 festivals, et le développement local.
Salle des délibérations à l'hôtel du Département où se réunissent les élus.
L'Assemblée départementale, composée des 38 élus du département, se réunit en séance plénière cinq à six fois par an. À chaque nouvelle assemblée, celle-ci élit parmi ses conseillers généraux son Président et 11 vice-présidents. Pour le traitement des affaires courantes, l'Assemblée élit ensuite la Commission permanente, composée du Président, des vice-présidents et de 15 autres élus de l'Assemblée, qui se réunit toutes les 3 semaines pour traiter des dossiers les plus urgents et prendre les décisions nécessaires sans devoir convoquer l'assemblée plénière.
Le conseil départemental emploie 2 500 agents dans le département, dont 70 % travaillent au sein de services décentralisés sur tout le territoire, répartis à travers 7 Territoires de développement local (TDL) s'appuyant sur42 centres polyvalents d'action sociale (CPAS) et8 délégations territoriales à la vie sociale (DTVS)[150].
Enfin, le conseil départemental de la Savoie adhère à l'assemblée des pays de Savoie (APS), créée le afin de gérer conjointement avec leconseil départemental de la Haute-Savoie des projets communs. Financée à parts égales par les deux départements, l'assemblée des pays de Savoie est compétente dans la gestion de dossiers relatifs à l'agriculture, au tourisme, à la culture, à l'enseignement supérieur, au développement économique et à l'innovation, au développement durable ou à la filière bois concernant mutuellement les deux départements[151].
Savoie et Haute-Savoie confondues, le ressort totalise128 magistrats,9juges de proximité,22 assistants de justice,56 juges élus au tribunal de commerce,248 conseillers prud'hommaux et des assesseurs notamment des tribunaux pour enfants, et desconciliateurs de justice. À ces effectifs s'ajoutent diversauxiliaires de justice parmi lesquels plus de500avocats,48huissiers de justice,190notaires et329 experts judiciaires[152]. En 2012, 3 342 nouveaux dossiers ont été ouverts au civil auprès de la cour d'appel de Chambéry[153]. Le département compte en outre trois établissements pénitentiaires, à Chambéry (siège duService pénitentiaire d'insertion et de probation), et les deux antennes d'Albertville et d'Aiton[154].
En matière depolice, la Direction interrégionale de la Police judiciaire (DIPJ) deRhône-Alpes (Lyon) possède une antenne à Chambéry[155]. À cela s'ajoute la présence de la Direction départementale de la sécurité publique de la Savoie (DDSP) et de la Direction départementale de la police aux frontières (DDPAF) de la Savoie. La première est la principale direction opérationnelle intégrée à la Direction Générale de laPolice nationale, incluant notamment Police secours, ayant effectué 12 709 interventions en Savoie en 2011[156]. La seconde est l'une des 6 divisions actives de lapolice nationale, comptant 125 personnels chargés d'assurer la sécurité transfrontalière près de la frontière franco-italienne[157]. Par ailleurs, en 2010Le Dauphiné libéré recensait 51 communes possédant unepolice municipale pour un effectif total de 157 agents[158].
Chambéry est également le siège de la Direction régionale desdouanes et des droits indirects de Chambéry, sise à l'hôtel des douanes, à proximité du palais de justice. La direction de Chambéry s'étend sur les trois départements nord-alpins de la Savoie, laHaute-Savoie et l'Isère, auxquels s'ajoutent 100 km de frontière franco-italienne et 40 km de frontière franco-suisse.
L'administration française est également présente en Savoie au travers de l'armée de terre et plus précisément de l'unité deschasseurs alpins. Aussi surnommés lesDiables bleus[162], les chasseurs alpins apparaissent en 1888[163] et se divisent alors enbataillons de chasseurs alpins (BCA) et en régiments d'infanterie alpine (RIA).
Le département de la Savoie est par ailleurs un département qui du fait de la forte activité touristique saisonnière peut voir sa population de 400 000 habitants réguliers, doubler durant les périodes touristiques et notamment l'hiver. Ainsi en 2005, alors que le département comptait une population résidente de 386 000 habitants, la population présente moyenne (EHP) s'est pour sa part élevée à 494 000 habitants, avec un maximum de 741 000 habitants, soit près du double[172]. Aujourd'hui, cette population présente peut atteindre le million d'habitants durant la période hivernale[173]. Sans être aussi forte, une autre augmentation substantielle de la population résidente en Savoie s'observe également durant l'été.
À cet égard, la population réelle du département de la Savoie tout au long de l'année est estimée en moyenne de 29,4 % supérieure à la population résidente recensée par l'Insee[152].
Les dernières publications de l'Insee sur les populations légales entrées en vigueur en 2024, établissent pour la Savoie en 2021, unepopulation municipale de 445 288 habitants, et une population totale de 457 463 habitants[174].
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
253 297
247 890
225 034
231 210
235 544
239 115
235 965
252 192
266 678
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
288 921
292 118
323 675
348 261
373 258
403 090
418 949
429 681
442 468
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
2022
-
-
-
-
-
-
-
-
445 288
-
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[175] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[176] puis population municipale à partir de 2006[177].)
D'après les pyramides des âges du département de la Savoie, comparées sur les années 1999 et 2009[168], on s'aperçoit que le département possède à peu près en mêmes proportions des individus des classes d'âge0-30 ans et30-60 ans (environ 80 000 personnes par tranche d'âge et par sexe), et que la proportion de plus de60 ans a augmenté en10 ans dans le département de sorte que ces derniers représentent désormais 22 % de la population contre 18 % en 1999. Pour autant, les 147 774 personnes de moins30 ans sont donc représentées à hauteur d'environ 36 %, et même les seuls moins de20 ans sont plus nombreux que leurs aînés, à 25 % de la population totale.
En 2009, les femmes sont plus nombreuses dans le département : 208 938 femmes contre 202 069 hommes. Toutefois, leur part est beaucoup plus élevée dans les tranches d'âge supérieur à environ50 ans, surtout après75 ans.
Pyramide des âges en 2009 en nombres d'individus[179]
Les deux principalesunités urbaines dans le département sont l'unité urbaine Chambéry qui représente, à elle seule, plus de 175 000 habitants depuis sa fusion en 2010 avec l'unité urbaine d'Aix-les-Bains[181], et l'unité urbaine d'Albertville qui englobe une population totale de 37 300 habitants. Les plus forts taux de croissance démographique depuis 1999 ont d'ailleurs été enregistrés sur ces territoires et sur lacombe de Savoie les séparant.
En Savoie, l'académie de Grenoble a recensé pour l'année scolaire 2011-2012 :
Établissements scolaires du premier et du second degré en Savoie
Établissement public
Privé sous contrat
Privé hors contrat
Écoles maternelles
112
0
0
Écoles primaires, élémentaires et spéciales *
307
22
5
Collèges
38
9
2
Lycées
11
9
4
Dont lycées professionnels
4
4
2
Total établissements
468
40
11
* Écoles spéciales : classes d'adaptation (enfants en difficultés scolaires), classes d'intégration scolaire (élèves présentant un handicap physique, sensoriel ou mental), classes d'adaptation scolaire et scolarisation des enfants en situation de handicap.
L'académie compte également pour cette même année scolaire 4 731 classes pré-élémentaires, 9 030 classes élémentaires et204 classes spéciales, public et privé confondus. Elle indique en outre que 95,8 % des élèves scolarisés en écoles élémentaires (duCP auCM2, soit en moyenne de 6 à11 ans) bénéficient de l'enseignement d'unelangue vivante étrangère dans les établissements publics, et 98,2 % dans les établissements privés. Dans les écoles publiques, il s'agit notamment de l'anglais, enseigné à 84,4 % des élèves savoyards, suivi de l'italien à hauteur de 14 % (du fait de la proximité du département avec l'Italie) et enfin l'allemand pour le 1 % d'élèves restants. Dans les écoles privées, seul l'anglais est enseigné en tant que langue unique, mais 23 élèves d'une école privée spécifique bénéficient de l'apprentissage simultané de deux langues étrangères : l'anglais et l'italien[184].
Au total ce sont en Savoie 37 252 enfants scolarisés dans les établissements publics et 3 792 enfants dans les établissements privés, soit 9,2 % des 41 044 élèves du total[185].
Toujours en 2011-2012, le département compte dans le second degré public 17 032 collégiens (+408 élèves enSEGPA), 7 975 lycéens en cursus général et technologique et 3 502 en cursus professionnel. En incluant lesEREA (241 élèves) et les sections d'enseignement professionnel (SEP) des lycées professionnels (451 élèves), l'effectif dans l'enseignement secondaire en Savoie s'élève à 29 609 élèves. Le second degré privé sous contrat compte pour sa part 2 819 collégiens, 1 152 lycéens de la filière générale et technologique et 1 106 lycéens de la filière professionnelle, pour un total tout compris de 5 122 élèves, soit un peu moins de 15 % des effectifs du département scolarisés dans le privé[186].
L'université de Savoie comprend cinq unités de formation et de recherche, uneécole d'ingénieur, unIUT et quatreIUP. En plus de l'école doctorale de l'université qui accueillait en 2012 quelque300 doctorants sur les deux départements[190], on y trouve également une école de gestion et de commerce, l'école supérieure de commerce de Chambéry, ainsi que l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de Chambéry depuis 2005. Les domaines de formation de l'université en Savoie sont les sciences technologiques (principalement au Bourget-du-Lac), les sciences humaines et sociales (principalement à Jacob-Bellecombette), le Droit, l'économie et la gestion (principalement à Jacob-Bellecombette) et les arts, les lettres et les langues (exclusivement à Jacob-Bellecombette).
Pour l'année universitaire 2010-2011, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche recensait[191] 4 130 étudiants inscrits dans lepremier cycle universitaire, 2 550 dans ledeuxième cycle et 6 dans letroisième cycle, dont 60,4 % d'étudiantes. La majorité d'entre eux (plus de 40 %) étaient inscrits dans les domaines des lettres, langues et sciences humaines, suivis par le droit et sciences économiques et les sciences de l'ingénieur (un peu plus de 25 % chacun). Au total, l'effectif universitaire en Savoie était en 2010-2011 de 6 686 étudiants, soit 14 % des effectifs de l'académie de Grenoble et 5 % de ceux de l'ancienne région Rhône-Alpes. En 2011-2012, le Ministère recensait 10 265 étudiants dans l'enseignement supérieur[192].
54 étudiants dans d'autres écoles de spécialités diverses, par exemple l'aide à domicile, la boulangerie, la pâtisserie, la restauration, la coiffure, le bâtiment, etc. (64,8 % d'étudiantes).
Plus spécifiquement, en matière d'apprentissage, la Savoie enregistrait, pourl'année 2010, 1 713 contrats d'apprentissage (1 387 en 2005), soit 6,6 % des contrats au sein de la région. Lescontrats de professionnalisation ont de leur côté augmenté de plus de 60 % en5 ans puisque l'on dénombrait 1 168 signatures au niveau départemental contre 699 en 2005. Au niveau régional, ceux-ci représentaient alors pour cette année près de 7 % des contrats[196].
Enfin d'après les sources des CFA, de la Direction régionale de l'Apprentissage et de l'Enquête régionale sur les effectifs apprentis au repris par laChambre de commerce et d'industrie de la Savoie, quatre CFA avaient leur site principal en Savoie et 25 d'entre eux accueillaient 2 588 apprentis dans le département[196] (et 2 709 à la fin de l'année 2011[197]).
L'Insee recensait en 2008 en Savoie[199] près de 7 000 professionnels de santé, répartis en3 385 infirmiers et infirmières diplômées d'État, 1 373 médecins,514 pharmaciens,573masseurs etkinésithérapeutes,272chirurgiens-dentistes et795 autres professionnels. La densité de professionnels libéraux de santé pour le département s'élevait alors à123 généralistes,83 spécialistes et114 infirmiers (IDE) pour 100 000 habitants. Pour les médecins généralistes, cette densité est alors la plus forte au sein de l'ancienne régionRhône-Alpes (106 pour 100 000 en moyenne)[200]. De manière générale, l'Ordre des médecins établissait au cette densité, tous professionnels de santé confondus, à 329,2 médecins pour 100 000 habitants, faisant de la Savoie le3e département de la région le mieux couvert aprèsle Rhône etl'Isère, et mieux couvert par rapport à la moyenne en France métropolitaine (312 médecins pour 100 000 habitants[201]).
Au, l'Ordre comptait674 généralistes et580 spécialistes de51 ans de moyenne d'âge, dont 42,3 % de femmes, et indiquait une densité de161 médecins généralistes et139 médecins spécialistes pour 100 000 habitants, soit toujours plus que pour la moyenne en métropole (respectivement de 147 et137 médecins[202]). Toujours en 2011, l'Ordre a estimé que la densité médicale pour 5 000 habitants s'avérait « forte » sur la majeure partie du territoire savoyard[198], l'Ordre ne recensant que4 bassins de vie en densité médicale faible en Savoie[202].
Le département de la Savoie est également en 2013 le premier département de France quant au nombre dedons de moelle osseuse par habitant[203].
Concernant la consommation de médicaments, le rapport thématique de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de indiquait que le département de la Savoie figurait en 2010 en2e position quant à la consommation d'antibiotiques avec 22,4 doses définies journalières (DDJ) pour 1 000 habitants et par jour, juste derrière le département de laHaute-Savoie avec 20,9 DDJ/1000H/J. Les deux départements savoyards étaient par ailleurs les seuls sous la barre des23 DDJ/1000H/J et les plus proches de la moyenne européenne[204]. Pour ce qui concerne la consommation demédicaments génériques, d'après les données de l'Assurance maladie, le taux de substitution mesuré en Savoie en 2012 était compris entre 83 et 84,9 % tandis que le taux national moyen frôlait les 84 %, soit un niveau relativement proche[205].
En ce qui concerne la santé, le département de la Savoie possède plus d'une dizaine d'hôpitaux et de cliniques répartis sur l'ensemble du territoire, incluant les vallées de Tarentaise et de Maurienne[206]. Pour autant la région du département offrant la plus importante couverture hospitalière est aussi la plus peuplée de Savoie, à savoir le territoire deMétropole Savoie.
Le plus important est lecentre hospitalier de Chambéry. Réparti sur plusieurs bâtiments, il offre actuellement une capacité d'accueil de 835 lits, auxquels s'ajoutent plus de 400 lits en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et unités de soins longue durée (USLD)[207]. Il comptabilise chaque année quelque 372 000 journées d'hospitalisation, 230 000 consultations, 48 000 passages aux Urgences et 3 300 accouchements au sein de la maternité. Quatrième centre hospitalier de l'ancienne régionRhône-Alpes, il possède en outre9 salles debloc central et9 salles de bloc ambulatoire (dont4 délocalisées dans le centre hospitalier d'Aix-les-Bains)[207].
Gériatrie : regroupant notamment le centre d'évaluation gériatrique, l'Unité mobile de gériatrie (UMG) et les5 pôles d'accueil pour soins de suite et réadaptation gériatrique (SSR)…
Autres : regroupant la chambre mortuaire, les directions du centre, leCentre d'enseignement des soins d'urgence (CESU), les instituts de formationIFSI et IFAS, le service biomédical…
La ville d'Aix-les-Bains possède également un centre hospitalier. L'hôpital comporte124 places, mais le centre hospitalier possède un total de plus de500 places (dont les155 places de l'EHPAD). En 2009, s'est par ailleurs créé àChalles-les-Eaux, au sud-est de Chambéry, le centre privéMédipôle de Savoie[209]. Il présente une capacité d'accueil de260 lits et exécute 22 000 interventions chirurgicales par an, dont 11 000 enchirurgie ambulatoire tandis que son service d'urgences enregistre 18 000 admissions. Il emploie enfin105 praticiens dont50 chirurgiens[210].
Enfin la Savoie possède un centre hospitalier spécialisé, situé sur la commune deBassens près de Chambéry, prodiguant des soins en santé mentale à la population du département[211].
Lethermalisme est également important en Savoie, offert par six établissements. Deux sont situés sur les communes d'Aix-les-Bains et deLa Léchère, les deux autres étant situés àChalles-les-Eaux etBrides-les-Bains[212]. Les thermes nationaux d'Aix-les-Bains sont partenaires du Centre de Recherche Rhumatologique et Thermal créé en 1948 et à ce titre un haut lieu de recherche thermale[213], les thermes de Challes-les-Eaux possèdent les eaux les plussulfurées d'Europe[214] et lespa de la Léchère est alimenté en eau thermale, riche enstrontium etlithium et surgissant à une température61 °C[215]. En 2010, les cinq stations thermales (horsspa de la Léchère) ont accueilli 48 148 curistes assurés sociaux[216]. La Savoie est à cet égard le premier département thermal de France avec 10 % des cures[217].
Sports d'hiver : le Comité de ski de Savoie comptait en 2011 dans le département81 clubs et 32 000 licenciés dans les disciplines deski alpin,ski nordique,ski freestyle,snowboard ettélémark[223]. Toutes disciplines de ski et tous niveaux confondus, le département de la Savoie forme chaque année quelque80 athlètes, et20 athlètes de l'équipe de France A (dont 15 en ski alpin) y ont été formés[224].
Sports de montagne : le département possède4 clubs et1 structure agréée decanoë-kayak, pratiqué sur18 rivières de tous types de taille et de débit[225] et l'escalade-alpinisme recensent pour leur part 22 clubs[226]. Leparapente est une activité également beaucoup pratiquée en Savoie, qui possède au total 38 sites[227] et autant de clubs et écoles. Lecanyonisme est également pratiqué en Savoie, notamment au canyon Grenan dans l'Avant-pays savoyard[228]. Enfin, lerafting est une activité également prisée sur le territoire savoyard, surtout en descendant l'Isère dans lavallée de la Tarentaise et leDoron de Bozel enVanoise[229].
Sports d'eau : la pratique de l'aviron est permise par4 clubs en Savoie qui recensent près de 1 300 licenciés[230], notamment sur les lacs du Bourget et d'Aiguebelette, où peut être également pratiqué leski nautique. La pratique sportive de lanatation est quant à elle dispensée par9 clubs regroupant 1 500 licenciés[231]. S'ajoutent enfin 2 clubs devoile (1 242 licenciés) et1 club dewater-polo, leCercle des nageurs d'Aix-les-Bains[231]. Aix-les-Bains détenant par ailleurs le label « France station nautique » en raison de l'importante de son offre nautique sur le lac du Bourget[232].
La montagne est également un lieu de prédilection pour d'autres activités telles que lecyclisme. Chaque année depuis 1971 (à l'exception de 2014), leTour de France propose une ou deux étapes dans le département, le plus souvent l'occasion de franchir ses nombreux cols. En 2015, le Tour a notamment franchi les cols duGlandon, dela Croix-de-Fer et leslacets de Montvernier, en 2013 de nouveau le Glandon ainsi que lecol de la Madeleine, en 2012 la Madeleine et la Croix-de-Fer, en 2011 leGalibier et en 2010Chambéry a été ville de départ. D'envergure plus régionale, la Savoie voit aussi passer chaque année les coureurs cyclistes ducritérium du Dauphiné.
Sur l'eau diverses compétitions ont également lieu en Savoie. Chaque année au mois de mai se déroule pendant une semaine àAix-les-Bains le championnat européen de voile sur lelac du Bourget[242], et les championnats du monde d'aviron 2015 ont eu lieu sur lelac d'Aiguebelette[243], qui est par ailleurs le lieu de différentstriathlons[244]. Certaines rivières du département sont balisées de manière à permettre la pratique d'activités sportives, comme l'est notamment l'Isère au niveau de la base internationale d'eau vive deBourg-Saint-Maurice enTarentaise. C'est dans ce bassin de slalom que se déroulent très souvent les championnats de France decanoë-kayak, (comme en 2007[245]), et il servit de repère lors des championnats du monde de 1969, 1987 et 2002[246]. La commune possède également un bassin international de compétition, long de 350 m, large de 20-25 m et dont le débit peut être régulé jusqu'à 30 m3/s[247].
Le département de la Savoie est couvert par de multiples médias audio-visuels, nationaux et locaux. Du côté de latélévision, la Savoie est passée au « tout numérique » avec le développement de latélévision numérique terrestre (TNT) entre juin et et l'arrêt définitif des émetteurs analogiques[251]. Malgré tout, et bien que le conseil départemental assure depuis 2011 la maîtrise d'ouvrage de leur résorption (NRA-ZO[252]), le département connaît toujours deszones d'ombre, en particulier dus au relief difficile en certains endroits. Mais finalement, 97,6 % des foyers savoyards sont couverts par la TNT au selon leConseil supérieur de l'audiovisuel (CSA)[253].
Les deux principales chaînes de télévision locales en Savoie sontFrance 3 Alpes et8 Mont-Blanc. En outre, du temps de la télévision analogique, il était possible dans certaines parties de la Savoie de capter latélévision suisse romande du fait de la proximité avec laSuisse et notamment de laSuisse romande (moins d'une centaine de kilomètres depuis Chambéry).
Du côté de laradiocommunication, une trentaine destations de radio couvrent le département tant nationales (une vingtaine) que locales. Au total, ce sont près de250fréquences radio utilisées dans diverses zones du département[254]. Les radios locales en Savoie sontFrance Bleu Pays de Savoie, Montagne FM,ODS Radio,Hot Radio et Radio Ellébore. Pour ce qui est de l'audience, en 2010,France Inter arrivait en tête des écoutes avec 13,2 % de parts d'audience, suivi de France bleu avec 11 % (seule radio locale à dépasser les 10 % de parts d'audience) etRTL (9,5 %)[255].
Comme dans l'ensemble des départements français, la Savoie et sa population sont traditionnellement de confessioncatholique. Bien qu'ayant tardé à s'instaurer jusqu'au début duMoyen Âge, lechristianisme s'est beaucoup développé en Savoie jusqu'auXXe siècle. AuXVIe siècle, le catholicisme s'impose tandis que le Parlement français de Chambéry et leSénat de Savoie prennent des mesures pour contrer la Réforme Protestante initiée aux alentours deGenève. La Savoie sera un lieu deRéforme catholique où s'appliqueront les mesures duconcile de Trente de 1545 pour lutter contre le protestantisme d'une part, et pour raffermir la foi catholique d'autre part (notamment avec la construction de nombreux édifices religieux d'artbaroque)[256]. À la fin duXVIIIe siècle, durant laTerreur et leDirectoire, la Savoie connaît une période d'anticléricalisme. Pour autant, le catholicisme reste malgré tout relativement bien ancré parmi la population puisque la fin du Directoire est marqué par un rejet de la population dudépartement du Mont-Blanc de cet anticléricalisme ainsi que par la dénonciation de la manière dont les prêtres sont traités et déportés, si bien que le département passe par ailleurs non loin d'une insubordination généralisée[66].
Il regroupe depuis un décret duSaint-Siège du les trois anciens diocèses que comptait autrefois la Savoie : l'Évêché de Chambéry et les diocèses deMoûtiers-Tarentaise et deSaint-Jean-de-Maurienne, en un uniquearchidiocèse. L'archevêque porte ainsi le titre d'« archevêque de Chambéry, évêque de Maurienne et de Tarentaise », et siège à Chambéry. Il s'agit aujourd'hui du père Philippe Ballot, nommé par lepapeBenoît XVI le[257]. Le département est en outre divisé en10doyennés, eux-mêmes divisés en un total de43paroisses.
Selon un sondage de l'Ifop réalisé pourLa Vie sur l'implantation des religions en France en 2006, le département de la Savoie recensait la plus forte proportion de la population se déclarant de confession catholique, c'est-à-dire de 55 % à 63 %[259]. Les personnes se déclarant sans religion ont répondu à ce sondage à hauteur de 27 % à 34 %. Suivaient, loin derrière, l'islam avec de 1 % à 3 % de répondants, leprotestantisme pour moins de 1 % de la population, et enfin lejudaïsme de 0,2 % à 0,4 %. L'irréligion peut donc être considérée comme la deuxième conviction du département, un phénomène par ailleurs observable dans de nombreux autres départements de France[259].
En poursuivant la comparaison avec le niveau national, le sondage montre que la Savoie a pour toutes les religions indiquées un niveau d'appartenance fourni par les répondants de moindre ampleur. La moyenne nationale est en effet de 64 % pour le catholicisme (fourchette haute de 63 % en Savoie), de 3 % pour l'islam (fourchette haute de 3 % en Savoie), de 2,1 % pour le protestantisme (fourchette haute de 1 % en Savoie) et de 0,6 % pour le judaïsme (fourchette haute de 0,4 % en Savoie). À l'inverse, le nombre de personnes déclarées sans religion en France s'établit selon le sondage à 27,6 %. 27 % étant la fourchette basse en Savoie, et tous les autres niveaux de religion étant globalement plus ou moins inférieurs au sein du département, il est alors probable que les personnes sans religion en Savoie se situent plutôt aux alentours de la fourchette haute (34 %).
En ce qui concerne les lieux de culte, le département compte une vingtaine demosquées dont 8 du côté deChambéry[260]. Une communauté juive et unesynagogue se situent sur la commune d'Aix-les-Bains[261]. Leprotestantisme en Savoie est représenté par la paroisse de « Savoie-Chambéry » du consistoire « Léman-Savoie » pour ce qui est de l'Église protestante unie de France (rassemblement desluthériens et desréformés, ces derniers étant majoritaires en Savoie). Cette paroisse compte3temples protestants à Aix-les-bains, Chambéry etAlbertville[262],[263]. Les églisesévangéliques sont également présentes dans le département, avec notamment le temple deBourgneuf, faisant partie du réseau « France-Mission », présent également à Albertville etBourg-Saint-Maurice, et en projet d'implantation à Aix-les-bains[264]. Lespentecôtistes, lesbaptistes et les évangéliques tziganes sont également, entre autres, représentés en Savoie (le département compte une quinzaine d'églises évangéliques au total)[265].
En ce qui concerne la qualité des sols, en 2012, la Savoie recense 82 sites et sols pollués faisant l'objet d'une action publique. Parmi eux, 38 sont en attente de diagnostic, 37 ont été traités et soumis à restriction d'usage ou surveillés et 7 ont été traités et libres de toute restriction[269].
La qualité de l'air, mesurée par 5 stations de référence[270] donne en 2009 une évolution à la baisse de la teneur endioxyde de soufre et une évolution à la hausse des particules de poussières en suspension, bien qu'inférieures aux objectifs de qualité. Ledioxyde d'azote, résultant notamment de la circulation automobile, a des moyennes annuelles stables et là encore dans le respect des seuils règlementaires. Le cas de l'ozone est moins favorable, notamment en altitude où de fortes concentrations sont relevées. Enfin, l'indice ATMO pour 2009 donne la qualité de l'air comme « bonne » ou « très bonne » entre 60 et 70 % du temps, le niveau « très mauvais » n'ayant jamais été atteint[270].
L'eau de l'Arc est bonne « depuis l'amont jusqu'à sa confluence »[271] (ici àModane).
Pour la qualité de l'eau, était recensée en 2003 une « population desservie par une eau non conforme pour le paramètre micro-biologie » de 35 441 sur un total de 365 986, soit un peu moins de 10 % de la population[272]. L'Agence régionale de santé relevait quant à elle sur la qualité bactériologiques des eaux consommées entre 2007 et 2009,383 unités de distribution (UDI) de bonne qualité (51 %) et 231 de qualité satisfaisante (31 %), contre113 UDI de qualité insuffisante et 19 de mauvaise qualité. Néanmoins, répartis à la population, les UDI de bonne qualité concernent 70 % de la population et les 132 UDI de mauvaise qualité ou de qualité insuffisante ne concernent pour leur part que 7 % de la population[270].
En 2013, le registre français des émissions polluantes enregistre une trentaine de sources de rejets de déchets et polluants dans le milieu aquatique, mais aucune jugée dangereuse[273]. L'assainissement en Savoie est effectué fin 2009 par163stations d'épuration représentant 1 083 600 équivalents-habitants (EH), en amélioration depuis 2005. Amélioration devant se poursuivre jusqu'à atteindre 1 176 500 EH en 2015 par la création de11 nouvelles stations dont 6 équipées de filtres àmacrophyte[270]. Du côté des cours d'eau, la Savoie possédant une agriculture orientée vers l'élevage laitier, elle se retrouve confrontée à certaines pollutions organiques et bactériologiques notamment en montagne, et la diversité des productions (exemple avec laviticulture) peut également être à l'origine de pollutions par produits phytosanitaires. Néanmoins la pollution par lesnitrates n'est pas significative dans le département[274].
Une étude sur les eaux dubassin versant de l'Arc enMaurienne conclut que« la qualité de l'eau s'est globalement améliorée sur le bassin versant de l'Arc par rapport au suivi de 2004 »[271].
L'Observatoire de la biodiversité de Savoie est chargé de recenser et répertorier les différentes espèces, animales et végétales, concourant à labiodiversité du département. Dans l'état de ses connaissances pour 2013, l'Observatoire recense 4 744 espèces. Parmi les plus représentées se trouvent 2 370 plantes à fleurs et 1 229 delépidoptères (papillons). S'ajoutent entre-autres289 espèces d'oiseaux,79 espèces demammifères et25 espèces de poissons. Les plus grands nombres d'espèces recensées se situent principalement dans un gros tiers « est » de la Savoie, enVanoise et dans les hautes vallées deTarentaise et deMaurienne. Mais l'ouest connaît aussi quelques territoires riches en espèces, notamment autour dulac du Bourget[275].
Le département de la Savoie possède un nombre important d'espèces dites « de montagne », aussi bien pour la faune que pour la flore. La faune de montagne est caractérisée par leschamois, lesbouquetins, lesmarmottes ou lesaigles royaux. Si la plupart des espèces vivant en Europe se retrouvent en Savoie, certains poissons d'eau douce tels lescorégones blancs (nomméslavarets) sont présents dans la plupart des lacs alpins et quasiment limités à la régionRhône-Alpes et aux Alpes suisses.
Les forêts savoyardes permettent chaque année l'exploitation d'environ 3 000 m3 de bois[277].
Enfin, la Savoie compte une cinquantaine de communes labelliséesville ou village fleuri[278]. Depuis octobre 2013, elle possède même le label Département Fleuri[279].
Parc naturel régional de Chartreuse : également créé en 1995[286], le parc s'étend sur les départements de la Savoie et de l'Isère, mais la majeure partie de ses76 700ha sont situés en Isère. Le parc s'étend sur un dénivelé de 200 m à 2 082 m d'altitude[287]. Du côté de la biodiversité, le parc accueille plus de 2 000 espèces végétales, soit le tiers des espèces existant en France présentes en Chartreuse, et de même pour la moitié des mammifères et des oiseaux de France[287]. À cet égard, le parc a pu observer le retour, par réintégration, dubouquetin sur son territoire[288], disparu durant leXIXe siècle. Enfin le parc assure depuis 2001 la gestion de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse (qui en Savoie comprend notamment leMont Granier) et suit en outre 3 sites classés Natura 2000.
À l'été 2012, a débuté une étude de faisabilité sur la création d'unparc naturel régional « Belledonne » qui concernerait lachaîne de Belledonne sur les départements de l'Isère et de la Savoie[289].
Le conseil départemental met en place les premières politiques en faveur de l'environnement en 1986 et est le premier à conclure avec l'État un protocole pour la valorisation du paysage et de l'environnement[299]. Par la suite naissent le Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie[300] ou encore l'Association savoyarde pour le développement des énergies renouvelables (ASDER), et sont aussi mis en place divers plans départementaux, comme le plan bois-énergie ou le plan solaire. Le premier prévoit des aides financières lors de rénovations énergétiques effectuées sur les bâtiments (isolation, géothermie…), le second a notamment conduit à l'installation de l'Institut national de l'énergie solaire (INES) sur le site deSavoie Technolac auBourget-du-Lac[301].
Pour le traitement des déchets, le département recense53déchèteries et letri sélectif est bien implanté. Le conseil départemental établit à253 kg lesordures ménagères par habitant et par an (visiteurs inclus), dont 50 % sont collectés puis valorisés. Pour les déchets non ménagers, ce taux est de 41 %. En outre, toutes les unités d'incinération de la Savoie respectent les normes européennes en vigueur[308]. Enfin, le taux de valorisation de matière organique provenant des déchets ménagers et assimilés était situé entre 35 et 45 % en Savoie en 2007, pour une moyenne de 33,5 % au niveau national[309].
Le département a également mis en place7 chartes architecturales et paysagères pour promouvoir une architecture de qualité et la préservation des paysages[299]. En parallèle, ont été définis des espaces naturels sensibles où les actions de protection et de revalorisation ont permis l'ouverture au public de27 « Grands sites départementaux »[310]. Dans le prolongement duGrenelle de l'environnement, les acteurs locaux mettent place descorridors biologiques afin de préserver les espaces de déplacement et de reproduction de nombreuses espèces sur le territoire[310].
La CCI mentionne également que la Savoie possède untaux de couvertureexportations/importations élevé depuis plusieurs années. Aujourd'hui de 189 % avec plus de2 millions d'euros d'exportations contre 1 million d'importations, ce dernier était même de 214 % en 2005. À l'époque, la majorité des exportations provenaient de l'acier, de l'aluminium et des composants électroniques et électriques. En 2011-2012 demeurent en tête des exportations les équipements mécaniques et les matériels électriques, électroniques et informatiques, suivis par les produits métallurgiques et métalliques, puis par les produits chimiques,parfums etcosmétiques, les matériels de transport et les produits decaoutchouc, deplastique et de minéraux divers[311]. Enfin, les deux principaux pays commerçant le plus avec la Savoie, à la fois comme fournisseurs et clients, sont l'Allemagne et l'Italie.
Au niveau du département, la fiscalité directe a été estimée par le conseil général pour le budget primitif 2013 à 139,76 millions d'euros et la fiscalité indirecte à 170,02 millions d'euros, dont65 millions issus desdroits de mutation du fait de l'importance des transactions immobilières. Sur un budget total de 522,78 millions d'euros, la fiscalité en représente donc 59,26 %[316].
En matière d'emploi, l'Insee comptait en 2009 en Savoie la présence de 184 362 actifs occupés, dont 157 575 salariés, soit 85,5 % du total[317]. LaChambre de commerce et d'industrie de la Savoie relevait pour sa part pour cette année 124 967 salariés, alors en augmentation de 3 % par rapport à 2005, soit une hausse deux fois plus rapide que celle alors observée au niveau régional. Cela se constatait aussi pour l'évolution de la population active annuelle, estimée à 1,53 % en moyenne entre 1999 et 2007 selon la Chambre, contre 1,49 % en Rhône-Alpes[318]. Dans tous les cas le temps partiel représentait alors selon l'Insee 19,6 % de ces actifs, et 46,5 % des actifs étaient des femmes[317].
Toujours en 2009, les effectifs salariés en Savoie concernent en premier lieu les services aux particuliers à près de 41 % du total. Ils sont suivis par le secteur du commerce à 19,3 %, de l'industrie et des services aux entreprises à environ 15 % chacun, et enfin du bâtiment et travaux publics (BTP) à 9,8 %[318]. Du côté des non-salariés, ceux-ci en étaient en majorité des employeurs à 50,8 %, et des indépendants à 48 %[317]. La CCI de la Savoie recensait à cet égard 68 % d'établissements sans salariés en Savoie en 2009, contre 63 % enRhône-Alpes, expliquant cet écart par l'importance des professions indépendantes liées à l'activité touristique, comme les moniteurs de ski par exemple. Cette explication semble d'autant plus plausible que près des deux tiers de ces établissements se situaient en 2010 dans le secteur des services aux particuliers, dont le secteur touristique fait partie[318].
Siège et usine d'Opinel au pied de la colline deMontjay àChambéry.
Au, l'Insee recensait en Savoie 32 984 entreprises, majoritairement anciennes avec 40 % d'entreprises de10 ans ou plus et 16 % de 6 à9 ans. À l'inverse, les entreprises de moins d'un an ne concernaient que 12 % d'entre elles à cette période. Les entreprises en Savoie étaient alors les plus nombreuses dans le secteur du commerce, des transports et des services divers : 18 713 entreprises soit 56,7 % du total[320].
Toujours en 2011, avec 5 216 nouvelles entreprises, le taux de création moyen s'élevait donc à 13 %, en baisse par rapport à 2010, le plus fort étant de 15,4 % dans le secteur de la construction. En 2009, la Savoie comptait par ailleurs 49 913 établissements actifs, 68 % d'entre eux n'employant aucun salarié, 26 % employant de 1 à9 salariés, 3 % de 10 à19 salariés, 2 % de 20 à49 salariés et 1,2 % employant50 salariés ou plus (537 établissements). Considérés les seuls établissements industriels, hors BTP et secteur public (EPIC commeEDF ouSNCF inclus), le département compte15 établissements de plus de200 salariés et 3 de plus de500 salariés[321].
La Savoie compte par ailleurs plusieurs grands parcs d'activités que sontSavoie Technolac (uniquetechnopôle du département) et les sites d'accueil deVal Guiers dans l'Avant-pays savoyard,Alpespace entreMontmélian etPontcharra (Isère),Arc-Isère au commencement de la vallée de laMaurienne, etAlbertville-Ugine-Tarentaise entreAlbertville etUgine[322]. La vallée de la Maurienne comporte9 zones d'activités économiques (ZAE) et3 zones d'activités complémentaires (ZAC)[323], et lavallée de la Tarentaise compte un total de 10 parcs d'activités[324].
Cette « faiblesse » de l'agriculture s'explique notamment par le peu d'espaces agricoles :192 000 hectares soit 31 % du territoire savoyard utilisé pour l'agriculture, c'est-à-dire20 points de moins par rapport à la moyenne nationale (51 %) selon l'Observatoire des territoires de la Savoie[326]. Pour autant, cette surface est demeurée sensiblement la même depuis 1988, bien que le nombre d'établissements ait diminué (près de 3 exploitations sur 10 disparues entre 2000 et 2010, pour un taux annuel estimé à 4 %). Les nouveaux agriculteurs possèdent donc aujourd'hui des exploitations plus grandes (en moyenne de plus de 55 % depuis 2000, passant à42 ha par exploitation) et plus spécialisées que celles de leurs aînés (2 750 exploitations en 2010)[326].
L'Observatoire mettant également en avant le fait que la Savoie soit avant tout un territoire de montagne, les surfaces en herbe représentent ainsi 86 % des surfaces agricoles[326].
Enfin, l'Observatoire constate que « l'agriculture savoyarde est très largement tournée vers la qualité ». Il appuie cette affirmation par la production sous signe officiel de qualité de près d'une exploitation sur deux (principalementAppellation d'origine contrôlée, puisIndication géographique protégée), et80 exploitations savoyardes sont tournées vers l'agriculture biologique[326].
La production végétale en Savoie a représenté la moitié de la production totale en valeur en 2009, c'est-à-dire 99 sur197 millions d'euros, en augmentation de 9 % par rapport à 2010, en raison de l'augmentation de 37 % de la valeur descéréales, parmi lesquels lemaïs qui en a représenté en valeur les trois quarts[327]. La production de fruits représentait pour sa part en 2009 et 2010 respectivement 9 % et 8 % de la production végétale. Pour la productionviticole, cette part était de 26 % en 2010 (29 % en 2009 pour les vins d'appellation).
Saint-Sulpice, commune possédant de nombreux arbres fruitiers.
En matière de production de céréales, c'est le maïs qui représente la plus grande part de la production, puisque selon la Chambre d'agriculture de Rhône-Alpes, 74 % des surfaces céréalières sont utilisées pour la production de maïs[328], un chiffre similaire à celui de l'Insee, qui établissait cette part à 75,6 % en 2012. Toujours selon l'Insee, le maïs était alors suivi par leblé tendre à hauteur de 11,5 %, puis à de beaucoup plus faibles parts par l'orge et l'escourgeon (4,6 %). Du côté desoléagineux (527 ha), lecolza en représentait 6 %, lesprotéagineux étaient représentés en totalité par lespois protéagineux (13 ha), et lespommes de terre disposaient de126 ha de production. Enfin, toujours en 2010, lesfourrages annuels représentaient pour leur part53 hectares, et les surfaces toujours en herbe disponibles couvraient114 461ha (soit la3e plus grande superficie de la région Rhône-Alpes)[329]. Au total, les6 715ha de céréales ont produit 510 730 quintaux de céréales en 2010, soit un rendement moyen de76 quintaux par hectare.
Outre la production de raisin, les vignes sont également et principalement utilisées en Savoie pour la productionviticole, c'est-à-dire duvin. Levignoble de Savoie, région viticole française, s'étend sur quelque2 200 hectares en Savoie,Haute-Savoie,Ain etIsère[331], dont la majorité (1 550 hectares) est située en Savoie[332]. Il produit aujourd'hui principalement l'appellation d'origine contrôlée (AOC) intitulée « vin de Savoie », déclinée en 16 dénominations géographiques, dont 11 en Savoie.
La culture de la vigne et du vin en Savoie remonte à l'Antiquité où des auteurs commePline l'Ancien ouColumelle la mentionnent dès leIer siècle av. J.-C.[333]. Elle se poursuit au fil des siècles, à des cadences plus ou moins importantes mais quasiment sans interruption jusqu'à nos jours. Aujourd'hui la vigne possède une place prépondérante dans l'économie agricole savoyarde, avec une part estimée en valeur pour 2010 à près de 30 % de la production végétale et 15 % de la production agricole totale, soit29,2 millions d'euros, et ce rien que pour les vins d'appellation[327].
Le département de la Savoie produit surtout du vin blanc, où il est présent dans la majorité des déclinaisons géographiques AOC (10 AOC blancs,2 rouges et3 blancs et rouges). La production en 2006 s'est élevée pour les AOCRoussette de Savoie etVin de Savoie à 128 899hectolitres, soit 6,4 % de la production AOC régionale (un peu plus de2 millions d'hL)[335].
Hormis le vin, les produits de la vigne servent à la production d'autresalcools, parmi lesquels lemarc de Savoie ou encore leVermouth rouge de Chambéry[336].
En 2009, la production animale hors subventions était évaluée à80 millions d'euros, représentée en priorité par lelait et lesproduits laitiers (54 millions d'euros, soit 61 %). Lebétail représentait alors un peu moins de 24 % de cette production, et les produitsavicoles (tels que lesœufs) 5 %[325]. L'année suivante, les comptes provisoires de l'agriculture faisaient état d'une production animale de 92,3 millions d'euros, soit une légère augmentation. Parmi cette production, lelait de vache en représentait là encore la majorité, avec64 millions d'euros (69 %)[327].
Cette prépondérance du lait et des produits laitiers est due à l'importance des surfaces en herbes, principalement des alpages, représentant 86 % des terres agricoles de la Savoie. À cet égard, l'agriculture savoyarde est connue pour son élevage bovin et la production locale de nombreuxfromages parmi lesquels lebeaufort, latome des Bauges, latomme de Savoie, lebleu de Termignon, laraclette, l'emmental de Savoie, legruyère, lecolombier ou encore le fromage de marqueAbbaye de Tamié. À ces fromages peut également s'ajouter lereblochon, majoritairement produit enHaute-Savoie mais dont une partie de la production est aussi effectuée en Savoie, dans leval d'Arly[338]. Au total, la Savoie compte 4AOC pour la production de ses fromages, réalisée par quelque300 producteurs[339].
Le cheptel bovin de la Savoie en 2011 était constitué selon l'Insee de 69 340 têtes, soit 0,4 % de l'ensemble du territoire national, contre 6 440 porcins[340], 40 870 ovins et 8 030 caprins[341]. Les principales races bovines présentes dans le département sont laTarine, l'Abondance et laMontbéliarde. Le panorama de l'agriculture et de l'agro-alimentaire en Rhône-Alpes de 2011 indiquait pour la Savoie une production de128 millions de litres delait de vache[342] (113 millions pour le panorama de 2008). La filière laitière caprine est en comparaison moins présente en Savoie puisque la moitié de la production de lait de chèvre en Rhône-Alpes63 millions de litres) est issue des seuls départements de l'Ardèche et de laDrôme[342].
Le département de la Savoie compte actuellement 4abattoirs et un nouvel établissement est en cours de réalisation à Chambéry (fin des travaux prévus fin 2013)[343]. La viande produite en Savoie est ensuite beaucoup utilisée encharcuterie, par confection desaucissons (avec des spécialisations locales tels Beaufort ou génépi) ou dediots (saucisses savoyardes) par exemple.
Enfin, le département de la Savoie est un producteur assez important demiel. Toujours selon un rapport de l'Agreste sur l'apiculture en Rhône-Alpes de, le département de la Savoie a produit en 2010 quelque 210 tonnes de miel, le situant donc au4e rang régional, pour une part régionale de plus de 13 % et une part au niveau national de 1,4 %[344]. Le nombre deruches est demeuré stable sur la décennie 2000-2010, passant de 11 450 à 11 430, tandis que le nombre d'exploitations détenant des ruches a lui été divisé de moitié, de 510 à 250 exploitations (dont 160 exploitations spécialisées et 75 Unités territoriales agricoles (UTA) en 2010)[344].
Au, l'Insee et le Répertoire des Entreprises et des Établissements recensaient en Savoie un total de 2 568 établissements industriels, répartis en 1 281 sans salariés (49,9 %), 904 de 1 à9 salariés (35,2 %), 298 de 10 à49 salariés (11,6 %) et 85 de50 salariés et plus (3,3 %). Les établissements de200 salariés et plus étaient pour leur part au nombre de 18[347].
D'après les données provisoires d'Unistatis au, les premiers secteurs d'activité industriels quant au nombre d'établissements étaient en Savoie la fabrication alimentaire et de boissons (374 établissements), les autres industries manufacturières telles que la réparation et installation de machines et équipements (214 établissements) et lamétallurgie et fabrication de produits métalliques hors machines et équipements (141 établissements). Cette dernière activité arrive néanmoins en tête considéré le nombre d'emplois salariés, hors intérimaires, qu'elle propose (5 440 salariés), suivie par la fabrication alimentaire et de boissons (3 202 salariés) et la fabrication d'équipements électriques (2 456 salariés). Cette activité représente néanmoins la plus forte proportion d'emplois dans le département par rapport au total de l'ancienne région Rhône-Alpes, à savoir 10 % (8,6 % pour la métallurgie)[347].
Les autres secteurs employant plus de 1 000 salariés sont ceux du travail du bois et de l'industrie du papier, de la fabrication de produits encaoutchouc,plastique et autres produits minéraux non métalliques, mais aussi des machines et équipements, et de production d'électricité, degaz et d'eau et de retraitement des déchets. La Savoie connaît aussi des activités d'extraction (carrières), rendue possible par la présence de nombreuses roches telles que l'ardoise, lequartzite, leschiste, lefer, lecuivre ou lemarbre[348].
Pour autant, la totalité du tourisme en Savoie ne porte pas que sur la seule activité des sports d'hiver, le tourisme étant également développé autour d'autres activités telles que la randonnée, le cyclotourisme, lethermalisme ou les sports nautiques et aériens, auxquels s'ajoute par ailleurs le tourisme gastronomique ou lié au patrimoine culturel.
Selon les données de Savoie Mont-Blanc Tourisme, la capacité d'accueil touristique en Savoie se monte pour l'hébergement à 658 000 lits en été et 530 000 lits en hiver, dont 95 % sont situés dans les stations de montagne. Le nombre denuitées effectuées durant l'hiver 2010-2011 s'est élevé à 21,5 millions, dont 71 % pour le seul territoire de laTarentaise, 21 % pour laMaurienne et 8 % pour leBeaufortain-Val d'Arly.
La saison estivale enregistre aussi des statistiques de fréquentation touristique non négligeables, avec9,3 millions de nuitées pour l'été 2010[351].
Le parc hôtelier de la Savoie en 2010 était selon la Préfecture de500 hôtels, dont236 hôtels 2 étoiles,129 hôtels 3 étoiles,33 hôtels 4 étoiles,2 hôtels 4 étoiles luxe, et18 hôtels 5 étoiles. Pour l'été 2009, sur 9,2 millions de nuitées, les hôtels en ont enregistré 800 000, contre près de 650 000 pour les campings, et 79 % d'entre elles concernaient la haute-montagne. La commune qui comptait le plus grand nombre de lits en 2009 était la commune deSaint-Martin-de-Belleville, sur le domaine skiable desTrois Vallées[352].
En Savoie, outre les63 stations de sport d'hiver, le département compte également38 opérateurs deremontées mécaniques et3 régies des pistes. Ces opérateurs se répartissent par taille de domaine skiable en :7 petits,12 moyens,11 grands et8 très grands. Les remontées mécaniques de la Savoie réalisent les plus importantes recettes de France, avoisinant chaque hiver les500 millions d'euros, globalement en augmentation depuis 2006 (+ 10 % sur5 ans). Les revenus globaux s'estiment pour leur part, selon le Conseil général, à2 milliards d'euros[353].
Le département de la Savoie a également enregistré 170 803 visites de musées en 2009, le plus visité étant le Musée Opinel àSaint-Jean-de-Maurienne avec 30 235 visiteurs annuels (environ 300 000 visites payantes sur80 lieux touristiques en 2007). Le département compte en outre70 offices de tourisme et syndicats d'initiative,4casinos et6 centres de congrès[354].
Pour finir, lethermalisme est également développé en Savoie, avec les quatre stations thermales encore en activité que sontAix-les-Bains,Challes-les-Eaux,Brides-les-Bains etLa Léchère (six en comptant les thermes Chevalley à Aix-les-Bains et le spa de la Léchère). Aix-les-Bains demeure à cet égard la2estation thermale de France après celle deDax dans lesLandes. Chaque année, la Savoie accueille environ 50 000 curistes, soit 10 % du total en France, ce qui en fait la première destination thermale au niveau national[350].
Avec 10 038 établissements, soit 45,7 % des entreprises en 2011, lesecteur tertiaire est relativement important en Savoie, avec une progression de 68 % en10 ans des activités de services. Cela est dû en particulier au tourisme, mais pas exclusivement. En effet, si 2 300 établissements étaient spécialisés dans l'hébergement et la restauration, 1 221 concernaient les services administratifs et de soutien, et 995 les activités spécialisées aux entreprises, notamment au niveau de l'informatique, du conseil et de l'ingénierie. L'enseignement, la santé humaine et l'action sociale suivent avec991 établissements. Les services aux particuliers progressent et la situation géographique de la Savoie contribue aussi au maintien d'une forte activité de transports[356].
Lecommerce international, enfin, est assez développé dans le département, avec pour 2010 plus de2 milliards d'euros d'exportations et plus de1 milliard d’euros d'importations selon la Direction générale des douanes et des droits indirects. Les premiers produits exportés concernent l'industrie, notamment les équipements mécaniques, les matériels électriques et informatiques (39,1 %), puis les produits de lamétallurgie et métalliques (31,9 %) et enfin les produits chimiques, parfums et cosmétiques (11,1 %). Les cinq premiers pays clients du département de la Savoie à cette période sont l'Allemagne (19,1 %), l'Italie (16,6 %), l'Espagne (7,2 %), leRoyaume-Uni et lesÉtats-Unis, tandis que les cinq premiers pays fournisseurs étaient l'Italie (18,7 %), l'Allemagne (14,8 %), laChine (8,8 %), laSuisse et l'Afrique du Sud. Enfin, 26 entreprises savoyardes sont implantées à l'étranger, au travers de filiales, de magasins, d'agences ou de bureaux de représentation[356].
La culture en Savoie se rencontre dans de très vastes et nombreux domaines. Le département connaît une certaine culture « savoisienne », ou « savoyarde » au sens large, couvrant de la même manière le département de laHaute-Savoie, mais possède des spécificités allant des arts au patrimoine et regroupant diverses manifestations et festivités culturelles qui lui sont propres.
Le département savoyard propose unearchitecture très diversifiée. Bien que l'utilisation du bois et de la pierre tirée directement des montagnes soit visible sur l'ensemble du département, les différents territoires savoyards présentent chacun des caractéristiques propres, du fait des différences climatiques, culturelles et économiques, qui existent entre ces derniers. Pour ce qui est, plus particulièrement, de la toiture, l'ardoise, latuile et parfois la tôle sont traditionnellement utilisées[357]. Les maisons étaient conçues pour accueillir des bêtes (écuries,étables,granges) et permettre le stockage (greniers, caves…)[357], même si la cohabitation entre bétail et individus n'a jamais été généralisé en Savoie (ou du moins limitée à la période hivernale). Cependant, la connaissance de l'architecture savoyarde ancienne est assez limitée, étant donné que certaines règles architecturales furent imposées à la population à partir duXIXe siècle[358].
Pour ce qui est du développement de lamusique en Savoie, à titre d'exemple, le département comptait, en 2011-2012, 26 écoles de musique formant près de 8 000 élèves, auxquelles s'ajoute leConservatoire à rayonnement régional des Pays de Savoie, créé en 2004 et comptant en 2013, 2 700 élèves[362]. À noter également l'existence d'unOrchestre des Pays de Savoie, créé en 1984[363]. Pour la musique savoyarde traditionnelle, populaire et folklorique, l'instrument emblématique reste lecor des Alpes, bien que les fêtes familiales ou villageoises en Savoie eurent toujours été rythmées de chants accompagnés auviolon, auxpercussions traditionnelles, puis plus tard à l'harmonica et à l'accordéon, et enfin par lesorchestres de batterie-fanfare (les « musiques ») qui ont connu un essor en pays de Savoie durant tout leXXe siècle.
Historiquement, la Savoie à l'origine de plusieurs mélodies ou chants, parmi lesquelsLes Allobroges deJoseph Dessaix de 1856, aussi appeléLa Liberté et considéré comme l'hymne savoyard. La chansonÉtoile des neiges, basée sur une mélodie autrichienne de 1944, est écrite en 1948 parJacques Plante avec pour thème la Savoie.
« Déjà nous vînmes passer le Mont du Chat, haut, raide, et pierreux mais nullement dangereux ou mal aisé, au pied duquel se sied un grand lac, et le long d'icelui un château nommé Bordeau. »
— Michel de Montaigne,Journal de voyage en Italie (1581)
Le lac du Bourget est d'ailleurs de ceux le plus souvent décrits par les visiteurs, le plus célèbre d'entre eux étant sans douteAlphonse de Lamartine, qui en 1860 à travers son poème intituléLe Lac issu de sesMéditations poétiques, s'adresse directement au lac en s'exclamant notamment « Ô lac ! » dès le deuxièmequatrain. L'écrivain et philosopheJean-Jacques Rousseau, qui séjourna de 1731 à 1742 à Chambéry (dont à la maison desCharmettes à partir de 1736) auprès deMadame de Warens, écrivit lui aussi beaucoup sur les personnes et les lieux qui l'entourèrent :
« C'est dommage que les Savoyards ne soient pas riches ou peut-être serait-ce dommage qu'ils le fussent ; car tels qu'ils sont, c'est le meilleur et le plus sociable peuple que je connaisse. S'il est une petite ville au monde où l'on goûte la douceur de la vie dans un commerce agréable et sûr, c'est Chambéri. »
Pour finir avec le sixième art qu'est lethéâtre et plus globalement les « arts de la scène » (danse,cirque…), la Savoie se dote d'un premier grand théâtre à l'italienne en 1824 à Chambéry. Aujourd'hui connu sous le nom de théâtre Charles Dullin, ce nouvel édifice, remplaçant deux anciens théâtres duXVIIIe siècle devenus insuffisants, disposait alors d'une capacité d'accueil de 1 800 spectateurs et son inauguration s'est faite en présence du roiCharles-Félix de Savoie. Il abritait notamment des spectacleslyriques, mais parfois aussi des fêtes ou des banquets. Après l'incendie de 1864, seul le « rideau d'Orphée » a pu être épargné, un rideau de scène peint représentant le mythe de ladescente d'Orphée aux enfers.
En 2008, la Savoie recensait18 compagnies amateurs et22 compagnies professionnelles de théâtre[365]. En outre, au sein du département agit l'association « Théâtre en Savoie » dont le premier rôle est de « soutenir et promouvoir l'action théâtrale en Savoie et Haute-Savoie sous toutes ses formes (formation, création, diffusion, éducation, animation…) »[366].
Le septième art, c'est-à-dire lecinéma, est relativement présent en Savoie. Le département comptait ainsi55 cinémas en 2008, pour un total de90 écrans et 1,46 million d'entrées[365]. Pour 2010, leCentre national du cinéma et de l'image animée (CNC) et le Département des études de la prospective et des statistiques (DEPS) précisaient la présence de 17 448 fauteuils, et avançaient également le chiffre de 1,548 million d'entrées, soit une augmentation de 6 % en2 ans, pour des recettes totales de 10,784 millions d'euros et unindice de fréquentation assez élevé, de 3,84 entrées par habitant, plaçant la Savoie au12e rang des départements français sur ce critère[367]. Déjà en 1999, un dossier du Ministère de la Culture évoquait que les départements les mieux équipés en salles de cinéma ne concernaient pas seulement les seuls grands pôles d'activité de la population française (Paris,Rhône,Nord…), mais également, entre autres, ceux des massifs alpins, citant à ce titre la Savoie et laHaute-Savoie[368].
Le cinéma s'installe pour la première fois en Savoie au début duXXe siècle. Le cinémaLe Modern-Palace ouvre ses portes àChambéry en 1911, disposant alors d'une structure métallique et d'une galerie. Il sera détruit et remplacé en 1957 parLe Régent, lui-même remplacé plus tard par l'actuelle salleJean Renoir. Tous deux ne comptaient alors qu'une seule salle de projection. Le plus vieux cinéma de Savoie encore en service estL'Astrée à Chambéry. Ouvert en 1940, il ne comporte alors lui aussi qu'une seule salle de projection, passant ensuite à trois en 1975 et à quatre salles en 1984. Enfin, depuisl'été 2012, Chambéry détient le multiplexe cinématographique le plus moderne de France. Exploité parPathé, il est situé sur le site desHalles en plein centre-ville, possède10 salles et 1 700 fauteuils[369].
Le département de la Savoie a souvent servi de cadre de tournage pour de nombreux films, notamment sur les communes deVal d'Isère,Tignes,Aix-les-Bains et Chambéry. Parmi ceux ayant réalisé un nombre important d'entrées ou ayant obtenu des récompenses, on retrouve :
Pour terminer sur la sauvegarde de la culture cinématographique du département, a été créée en 1999 l'associationCinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain, qui se charge de récupérer puis de restaurer une large variété de « films inédits » c'est-à-dire de particuliers, d'entreprises et institutionnels. Elle en assure également la documentation en vue de la conservation[370].
Le département de la Savoie possède aujourd'hui un patrimoine riche et diversifié. Du côté du patrimoine architectural, au, le Ministère de la Culture répertoriait 214 protections dans sabase Mérimée, réparties en90 classements et124 inscriptions[371]. La commune détenant le plus de monuments historiques classés et inscrits estChambéry avec25 protections, soit 12 % du total. Suivent ensuiteAix-les-Bains avec15 protections,Bonneval-sur-Arc avec12 protections etAlbertville avec10 protections mais peu nombreuses sont les communes à en posséder puisqu'environ200 communes du département sur environ 300 (70 %) ne possèdent aucun monument historique en 2018. Les premières protections à avoir été arrêtées en Savoie ont eu lieu en 1875 et ont concerné la basilique Saint-Martin d'Aime, le temple de Diane à Aix-les-Bains et l'abbaye d'Hautecombe àSaint-Pierre-de-Curtille.
Enfin, le département compte 24sites naturels classés[373]. Il s'agit d'un label officiel français témoignant d'un intérêt paysager, artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque exceptionnel de sites naturels ou artificiels justifiant la nécessité d'autorisations en vue d'y effectuer des travaux susceptibles de modifier l'état ou l'apparence du territoire protégé. En outre, la commune deBonneval-sur-Arc adhère auxplus beaux villages de France et Chambéry, Albertville et Aix-les-Bains détiennent le label « Villes d'art et d'histoire ».
Traité historique de la Chambre des comptes de Savoie (1662).
Lesarchives départementales de la Savoie, installées àChambéry et directement rattachées auConseil général de la Savoie, ont pour rôles de collecter auprès des particuliers, des entreprises et des institutions des documents anciens afin de les restaurer, les documenter, les classer et les rendre accessibles gratuitement au public. Actuellement les archives de la Savoie possèdent plus de 1 000 ans d'archives, la plus ancienne étant lacharte de Rodolphe par laquelle le roiRodolphe III de Bourgogne fait comte l'archevêque de Tarentaise en l'an 966[374].
Les archives départementales possèdent donc des milliers d'archives administratives issues du conseil général, de la Préfecture ou des tribunaux et des services ducadastre, incluant notamment lesmappes sardes réalisées entre 1728 et 1738 et auxquellesJean-Jacques Rousseau lui-même a participé durant son séjour à Chambéry. Les archives regroupent également une partie des archives de l'ancienduché de Savoie (l'autre partie étant conservée par les archives départementales de laHaute-Savoie), ainsi que tous lesregistres paroissiaux et d'état civil dont les plus anciens remontent auXVIe siècle (registres dela Bâthie). Au total et mises bout à bout, les archives de la Savoie représentent environ 20 km en linéaire[375].
Les archives possèdent en outre un certain nombre de photographies et de microfilms anciens.
Lesavoyard fait partie dufrancoprovençal (ou arpitan) dont il s'est éloigné à la fois au niveau de laphonétique notamment du fait de lapalatalisation[376], mais aussi au niveau des mots eux-mêmes, avec la création de nombreux mots ayant trait à l'environnement et la météorologie principalement. Pour autant, bien que bâti sur des bases communes, le savoyard se divisait en plusieurs petits sous-dialectes différents, non seulement d'un département à l'autre, mais également d'une vallée à l'autre. En Savoie, ces sous-dialectes sont notamment leChambérien, leMauriennais, leTarin et l'Arly, mais auxquels s'ajoutent également des dialectes plus limités géographiquement que sont leValloirin, leLangrin et leBessanais en Maurienne, et leTignard en Haute-Tarentaise.
Aujourd'hui les locuteurs réguliers sont beaucoup moins nombreux qu'au début duXXe siècle, mais il demeure néanmoins unparler savoyard, fait de mots et d'expressions savoyardes plus ou moins francisés qu'une forte proportion des populations de Savoie et de Haute-Savoie continuent d'utiliser spontanément, comme « ce tantôt » pour « cet après-midi », « panosse » pour « serpillière » ou « penses-tu » pour signifier « bien sûr que non ». On peut également rencontrer dans le parler courant une présence plus importante de la voyelle « y » en Pays de Savoie que dans les autres régions géographiques françaises, celle-ci remplaçant à l'origine les pronoms d'objet « le », « la » ou « les ». Cette voyelle est par exemple utilisée dans la phrase « je n'aime pas y faire » à la place de « je n'aime pas le faire »[377].
Traditionnellement, les Savoyardes portent une robe en drap de laine, une chemise, un châle, un bonnet et un tablier, tandis que les Savoyards se contentent d'un pantalon, d'une blouse, d'une veste en drap de laine et d'un chapeau en feutre noir. Pour autant, chaque village deSavoie cherchait aussi à se distinguer selon sa coiffe ou ses broderies, ce pourquoi tous les costumes ne sauraient être entièrement similaires, non seulement d'une vallée à l'autre, mais aussi d'un village à l'autre. En outre, chaque territoire possède également plus ou moins un ensemble commun de tenues[378]. Le costume servait donc à la fois de révélateur de l'origine géographique ainsi que du statut social de son ou sa propriétaire, du fait de la qualité des tissus (soieries, broderies…) notamment. De plus ces tenues étaient plus ou moins modifiées selon la saison (notamment les températures) ainsi que le type d'activité effectuée dans la journée (coupe de bois, travail dans les champs, etc.).
En plus des costumes, il pouvait également être d'usage de porter divers accessoires. On compte parmi eux des bijoux, notamment avec l'avènement de la croix de Savoie dès la fin duXVIIIe siècle puis plus rapidement à compter de 1860 : ainsi se retrouvaient lacroix à pendeloques dans le Beaufortain, lacroix de Mégère dans le val d'Arly, lacroix rayonnante deValloire, lacroix à l'Os enHaute-Maurienne, plus différentes autres croix comme lacroix à chaînes ou lacroix trèfle de Saint Maurice, semble-t-il la plus ancienne[379] et la plus authentiquement savoyarde, les comtes de Savoie ayant en effet prissaint Maurice comme patron (premier modèle repéré àPeisey-Nancroix)[380]. Les cœurs, les broches et les sautoirs en or étaient également portés. Puis arrivèrent lesboucles d'oreilles « créoles », importées duSecond Empire après l'annexion à la France et devenues rapidement appréciées des femmes tarines notamment. À défaut d'or, l'argent était utilisé, offert aux femmes par les futurs époux, chacune aspirant détenir « sa croix et son cœur »[379]. Puis ces bijoux étaient souvent légués par héritage direct.
Aujourd'hui, peu des costumes subsistent dans la vie courante, mais très souvent ceux-ci sont de nouveau portés dans le cadre de manifestations culturelles à vocation folklorique en Savoie.
Traditionnellement, la cuisine savoyarde est constituée par une très grande variété de plats et de recettes différents d'une vallée à l'autre du département. Cette cuisine se retrouve à la fois à tous les services du repas (entrée, plat, fromage etdessert), mais aussi dans lesapéritifs, lesdigestifs et au niveau de laboisson. Historiquement, elle est surtout faite à base decéréales (telles leblé et lemaïs), de viande et deproduits laitiers parmi lesquels de nombreuxfromages. Lapomme de terre est également souvent utilisée dans les recettes savoyardes, et la viande, degibier ou non, est souvent travaillée encharcuterie, sous forme desaucisses, tels que le sont lesdiots, et desaucissons notamment. Les torrents et surtout les grands lacs du département sont relativement poissonneux, aussi les poissons présentés sur les marchés sont des poissons sauvages locaux. Il s'agit le plus souvent delavarets, detruites, d'ombles, dePerches ou depoissons-chats. La friture deperchots ou petite friture est aussi une spécialité du Lac du Bourget. En ce qui concerne le gibier, se retrouvaient traditionnellement dans les plats savoyards la plupart des animaux de montagne tels que lechamois ou lamarmotte, auxquels s'ajoutent lessangliers et lescervidés (cerfs, chevreuils, biches…), souvent cuits et marinés auvin.
Enfin le département figure parmi les 10 départements possédant le plus d'étoiles décernées par leGuide Michelin en 2012, avec également celui de laHaute-Savoie. La commune deCourchevel compte à elle seule 8 restaurants étoilés[382] sur un total de 19. Si aucun ne possède3 étoiles, 8 en détiennent 2 et 11 en détiennent 1. De plus, deux restaurants sont honorés du « Big Gourmand » (menu complet avec un bon rapport qualité prix)[383].
Concert lors du festivalMusilac sur l'esplanade d'Aix-les-Bains.
Les principales manifestations se déroulant sur le territoire de la Savoie sont, du fait de leur fréquentation, le festival de musiqueMusilac àAix-les-Bains et lesEstivales en Savoie, dont certaines se déroulent auchâteau des ducs de Savoie deChambéry.
Peu de temps après, ce sont lesEstivales en Savoie qui succèdent àMusilac en tant que festival de musique durant une plus grande partie de juillet : celui-ci se déroule sur différents sites du département. Le pic de fréquentation a été enregistré en 2010 avec 49 000 spectateurs, Savoyards pour 80 % d'entre eux. Ces spectacles et concerts sont par ailleurs gratuits au public[385].
Dans la littérature, la ville de Chambéry organise chaque année depuis 1987 lefestival du Premier roman durant lequel des lectures sont organisées et à l'issue duquel sont récompensés des auteurs, parmi lesquelsAmélie Nothomb. Il est à cet égard« le premier festival collaboratif de lecteurs en France »[386].
Aussi, quelques manifestations d'arts et traditions populaires ont lieu un peu partout dans le département, comme leFestival mondial de Chambéry Cultures du monde au mois de juillet depuis près de50 ans. Mais d'autres communes possèdent également leurs manifestations d'arts et traditions populaires locales, de même que leurs groupes d'arts et traditions populaires locaux, parmi lesquelsles Berres àArêches-Beaufort, legroupe folklorique de Conflans àAlbertville, lesTraina Patin àOrelle,le Biau Zizé àFlumet oula Pasturelle du Val d'Arly àUgine[387].
Les personnalités politiques ne figurent pas dans cette section car elles ont déjà été citées dans une précédente section : « Personnalités politiques ».
Différentes personnalités sont demeurées liées avec la Savoie, qu'elles y soient nées ou qu'elles y aient accompli des moments importants de leur vie :
Hannibal Barca (-247 – -183), chef militairecarthaginois, traversa la Savoie avec son armée de 38 000 fantassins, 8 000 cavaliers et39 éléphants de guerre en218 av. J.-C. ;
Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778), philosophe et écrivain, vécut plusieurs années en Savoie entre 1731 et 1742 et mentionna Chambéry dansLes Confessions ;
Balthazard Claraz (1763 – 1839), médecin-chirurgien né àLanslevillard, a été médecin-chirurgien du papePie VII pendant une partie de sa captivité àFontainebleau en 1812 ;
Pour la partie historique du département, en lien avec leduché de Savoie, consultez la bibliographie générale sur l'article « Histoire de la Savoie » et les articles détaillés.
Charles-LaurentSalch et AndreaLonghi,En Savoie : des apanages, donjons cylindriques et enceintes circulaires, Strasbourg, Castrum Europe, Châteaux-forts d'Europe(ISSN1253-6008,lire en ligne).
AlainMerchandisse et Jean-LouisKupper,À l'ombre du pouvoir : Les entourages princiers au Moyen Âge, Liège, Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège,, 20 p.(ISBN2-87019-283-5,lire en ligne).
Études réunies par Alain Marchandisse. Étude sur l'entourage des rois du Regnum Burgundiae faite par Reinhold Kaiser.
Jean-Noël Deparis, Philippe Deparis,La Place du Village, Témoignages sur la vie d'hier et d'aujourd'hui en pays de Savoie et du Léman, La Place du village, 7 tomes, 2006-211.
↑« Mémento de statistiques des transports »,édition 2012, chapitre 3, surMinistère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire(consulté le).
↑Lepagus Genevensis correspondait approximativement aupagus minor Genevensis (Diocèse de Genève,Pays de Gex,Genevois), lepagus minor Albanensis (Pays de l'Albanais), lepagus minor Allingiensis (Chablais savoyard) et lepagus minor Falciniacus (hautes vallées de l'Arve), le pagus Savogensis (Savoie Propre), le comitatus caput Lacensi (Chablais), le pagus BellicensisBugey, laTarentaise et le pagus Maurianensis (Maurienne),J.-J.Vernier,Études historiques et géographiques sur la Savoie, Paris, Le Livre d'Histoire - Res Universis, (réimpr. 1993), 184 p.(ISBN2-7428-0039-5,ISSN0993-7129),p. 47.
↑L'Armorial et nobiliaire de Savoie présente quelques-unes des principales familles nobles de Savoie.LouisComby,Histoire des Savoyards, Fernand Nathan,,p. 19.
↑« Moi Berlion de Chambéry, je vends à vous, Thomas, comte de Savoie, et à vos successeurs à perpétuité, tout ce que j'ai et dois avoir dans le Bourg de Chambéry, et pour cette vente j'ai reçu 32 000 bons sols forts de Suse ». Voir aussiLouisComby,Histoire des Savoyards,Nathan,coll. « Dossiers de l'Histoire »,(ISSN0154-9499),p. 24, ouHistoire de Chambéry.
↑CorinneTownley, ChristianSorrel et JeanNicolas,La Savoie, la France et la Révolution : Repères et échos,La Fontaine de Siloé,, 380 p.,p. 133.
↑a etbCorinneTownley, ChristianSorrel et JeanNicolas,La Savoie, la France et la Révolution : Repères et échos,La Fontaine de Siloé,, 380 p.,p. 166 à 168.
↑D'après la Constitution du royaume de Sardaigne, appelé Statut albertin, du, qui stipule dans son article premier que« la religion catholique, apostolique et romaine est la seule religion de l'État. Les autres cultes actuellement existants sont tolérés conformément aux lois ».
↑Frédéric C. Napoléond'Héran,Du Duché de Savoie ou état de ce pays en 1833, Delaunay,, 355 p.,p. 255-256.
↑Charles Felix de Savoie : roi de Sardaigne, restaurateur d'Hautecombe. Sa vie intime par un religieux de cette abbaye, Éditeurs les RR. PP. Cisterciens, 422 p.,p. 317.
↑Victor de Saint-Genis,Histoire de Savoie d'après les documents originaux depuis les origines les plus reculées jusqu'à l'annexion : Les temps modernes (1516 à 1731), Conte-Grand et ce,,p. 248.
↑ThérèseLeguay,La Savoie, Clermont-Ferrand, Éditions de Borée,, 128 p.(ISBN2-84494-030-7),p. 67. Lire aussi le dossier de Marius Hudry et des Amis du Vieux Conflans,Albertville a150 ans : 1836-1986, 1986.
↑AlfredoPanzini,Cavour et l'épopée du Risorgimento,Payot,, 302 p..
↑AlbertDuluc,Le Mont Cenis, sa route, son tunnel : contribution à l'histoire des grandes voies de communication, Hermann et Cie,, 150 p..
↑AnneButtin, « Le souverain Sénat de Savoie »,L'Histoire en Savoie,no 69,.
↑VictorAdvielle,Etude sur l'administration en Savoie avant et depuis l'annexion, suivie d'un vocabulaire explicatif des principales appellations et locutions en usage en Savoie, dans le langage administratif et judiciaire, Timon,,p. 11-12.
↑AristideBéruard, MariusHudry, JulietteChâtel et AlainFavre,Découvrir l'Histoire de la Savoie, Centre de la Culture Savoyarde,, 240 p.(ISBN2-9511379-1-5),p. 174-175.
↑Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. 2003-2013. Inventaire national du Patrimoine naturel, « ZNIEFFno 820031275 - Sud du lac du Bourget », surinpn.mnhn.fr(consulté le).
↑Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. 2003-2013. Inventaire national du Patrimoine naturel, « Liste des ZNIEFF dans Département : Savoie », surinpn.mnhn.fr(consulté le).
La version du 16 septembre 2013 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.