Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Satire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirSatire (homonymie).

Page d’aide sur l’homonymie

Pour l’article ayant un titre homophone, voirSatyre.

Page d’aide sur les redirections

« Satirique » redirige ici. Pour l’article homophone, voirSatyrique.

Unesatire est uneœuvre qui utilise lamoquerie, l'ironie ou lacaricature pour critiquer un sujet (personne, institution, organisation, État, etc.).Legenre satirique peut prendre des formes variées et se retrouve aussi bien enlittérature que dans lesarts visuels ou lesarts du spectacle.

Registre littéraire

[modifier |modifier le code]

Selon lePetit Robert, le sens moderne et courant est : « Écrit, discours qui s’attaque à quelque chose, à quelqu’un, en s’en moquant ».

La satire peut employer divers procédés :

  • la diminution réduit la taille de quelque chose en vue de la faire paraître ridicule ;
  • l'exagération est une technique commune de satire où l’on prend une situation réelle et on l'exagère à un point tel qu'elle devient ridicule. Lacaricature se rattache à cette technique ;
  • la juxtaposition compare des choses d'importance inégale, ce qui met l’ensemble au niveau de moindre importance ;
  • laparodie imite les techniques et le style d’une personne, d’un lieu ou d’une chose en vue de la ridiculiser.

Origine

[modifier |modifier le code]

La critiquehumaniste de laRenaissance, durant près d'un siècle et demi, crut que la satire était originaire du drame satyrique grec, alors qu'il n'en est rien. Cette théorie est ancienne : elle remonte au moins au grammairienDiomède, dans la liste qu'il dresse des origines de la satire (satira autem dicta siue a Satyris, quod similiter in hoc carmine ridiculae res pudendaeque dicuntur, quae uelut a Satyris proferuntur et fiunt[1]).Quintilien (X, 1, 9), en disant : « satura tota nostra est », appelle « satyre » (satura) une création littéraire latine dont la définition proprement dite est un « pot-pourri », autrement dit un genre dont la caractéristique est de mêler récits, discours, poèmes, etc. Ceci est différent de la satire, qui se reconnaît au moins à son mètre : l'hexamètre dactylique.

Origine grecque

[modifier |modifier le code]

Si un tel schéma de filiation est trop simple, il reste que de nombreux textes grecs possèdent déjà l’essentiel des caractéristiques de la satire latine. On peut notamment lire leMargitès attribué àHomère, parodie de l’épopée, ou bien le portrait de Socrate dansLes Nuées d’Aristophane (v. 218-234), qui n’a rien à envier aux portraits satiriques de l’époque républicaine.

Cependant, on attribue la paternité de la satire au poète grecArchiloque de Paros. Ce fils d'esclave affranchi, très pauvre était très fier de ses origines. On raconte que cette fierté fut la cause de son premier poème. En effet, il était le promis d'une jeune fille du nom de Néoboulé, dont le père annula le mariage à quelques jours de la fête, ayant trouvé un meilleur parti pour sa fille. Archiloque fut tellement outragé qu'il écrivit la première satire dans un nouveau mètre poétique : l'iambe. On raconte que le père de Néoboulé ainsi que sa fille se pendirent après avoir entendu ce poème très virulent. La légende veut aussi que les personnes visées par Archiloque contractaient des maladies de peau.

Un genre littéraire latin

[modifier |modifier le code]
Le satire e l'epistole di Q. Orazio Flacco, imprimé en 1814

La satire est typique de lalittérature latine, même si les écrivains n’en ont pas l’exclusivité : elle a connu à Rome un fort développement, y compris institutionnel (les vers satiriques prononcés par leslégionnaires à destination de leur général :Suétone,Vie de César, 49.51.52 par exemple).

Sous le terme satire au sens strict, on ne retrouve (dans la littérature conservée) que lesSermones d’Horace, et lesSatires deLucilius,Perse etJuvénal. Si l'on étend le sens à l'inspiration satirique, on peut y faire entrer certains « Carmina » deCatulle, certainesÉpigrammes deMartial. Le genre est très malléable, ce qui a permis son évolution vers notre conception, plus étroite.

Les principaux auteurs de satire de l'Antiquité sont :

  • Lucilius, dont on possède de nombreux fragments et auquel de nombreux poètes se réfèrent ;
  • Varron, auteur deSatires Ménippées, type particulier de satire reconnaissable à son mélange de vers et de prose, et explicitement placé dans la perspective d’un héritage grec, puisqu’elles font référence àMénippe de Gadara,cynique grec duIIe siècle avant notre ère ;
  • Horace qui, par sesSermones (Conversations), entreprend de faire de la satire un genre aimable ;
  • Perse, poète plus obscur, influencé par lestoïcisme ;
  • Sénèque qui émaille ses textes dephilosophie morale d’anecdotes piquantes et proprement satiriques. Il est aussi probablement l’auteur d’unesatire ménippée : « L’Apocoloquintose du divin Claude » ;
  • Juvénal qui fera culminer la violence des propos, la bile satirique, la condamnation personnelle à son apogée s'attaquant à la société dans tous ses vices :tyrannie, captateurs d'héritage, perversités féminines, argent-roi, superstitions ou privilèges.

Chez les Celtes

[modifier |modifier le code]

Dans l'Irlande ancienne, la satire était « une sentence magique, prononcée par un druide ou plus fréquemment par unfile, contre un individu qui a contrevenu à une règle de son état »[2]. Les sociétésceltes pensaient que les satires desbardes avaient un effet physique similaire à un sort (voirglam dicinn)[réf. nécessaire]. La première satire connue aurait été prononcée par le bardeCoirpre contre le roiBres, ce qui aurait conduit ce dernier à abdiquer[2].

Postérité

[modifier |modifier le code]

Moyen Âge et Renaissance

[modifier |modifier le code]

La satiremédiévale en langue française vise la société dans son ensemble dans leRoman de Renart ou un arriviste politique haï dans leRoman de Fauvel deGervais du Bus, tandis que l'exemplelatin deSextus Amarcius illustre une continuité avec l'Antiquité. Elle persiste également dans lemonde byzantin avec des auteurs commeThéodore Prodrome, observateur sarcastique de la société de son temps dans son Anathème sur les lettres. Certains textes antiques peuvent inspirer les auteurs de la Renaissance comme Dialogues des morts deLucien de Samosate avecJulius : Dialogue entre Saint Pierre et le Pape Jules II à la porte du paradis.

Elle connaît un nouvel élan enItalie au cours duXIVe siècle après la réédition des satiristes latins. Le genre retrouve alors un large succès et va inspirer de nombreux auteurs :

EnAngleterre, la satire s'attribue un style particulier et durable au moment de laControverse de Marprelate, en 1588-1589. EnFrance, elle se développe sous la forme d'un art consommé auXVIIe siècle dans les œuvres deNicolas Boileau.

Dix-septième et dix-huitième siècles

[modifier |modifier le code]

Pendant le siècle duclassicisme français, qui prend ses modèles dans l'antiquité, la satire est également très présente.Jean de La Bruyère,Jean de La Fontaine,Molière, en sont trois exemples les plus célèbres. Chez chacun d'eux la satire prend un visage différent et se développe dans un autre genre ; on pourrait contester à ces auteurs l'écriture de satires en tant que genre, mais non de textes satiriques. Si elle semble reléguée dans la seule tonalité de l'écriture, la satire est d'une certaine façon au centre de l'écriture duXVIIe siècle qui aura fait son credo de la formule du dramaturge latin :castigat ridendo mores (« elle fait rire pour corriger les mœurs »). L'écriture classique a en effet cette fonction plus générale de recteur, véhicule de la bonne conduite comme de la bonne pensée.

Malgré le succès deVoltaire, elle s'efface petit à petit au cours duXVIIIe siècle en tant que grandgenre littéraire au détriment de laparodie, pour se banaliser dans la presse écrite.

EnAllemagne, elle connaît un grand succès au début dusiècle des Lumières sous l'égide de Liscow et deRabener. L'influence deSwift etSterne mais aussi de Voltaire va jouer un rôle déterminant dans la pratique satirique à la fin duXVIIIe siècle et au-delà, avec des auteurs commeChristoph Martin Wieland,Friedrich Nicolai ou encoreGeorg Christoph Lichtenberg, qui fut une source d'inspiration pourNietzsche.

AuXIXe siècle

[modifier |modifier le code]

La nouvelle satirique est une nouvelle réaliste dont la réalité décrite est un peu exagérée. Au travers d'une histoire simple, elle insiste sur les défauts des mentalités d'une certaine classe sociale, mais aussi sur les mauvais comportements des personnages. Le but de la nouvelle satirique est de dénoncer et de critiquer les comportements négatifs. Ce genre de nouvelle sera aussi dirigée vers une chute finale, qui servira de conclusion.

C'est le cas par exemple de la nouvelle d'Octave Mirbeau intituléeLa Mort du chien (dans son recueilLettres de ma chaumière) qui dénonce l'intolérance, les réactions parfois violentes que les hommes peuvent adopter face à l'inconnu, en exagérant le comportement ridicule des villageois, et notamment de Monsieur Bernard.

C'est également au cours duXIXe siècle que se développe lapresse satirique en Europe. On peut citer pour la France desmédias commele Canard enchaîné, ou encore des médiasparodiques tels queLe Gorafi, Francheinfo ouNordpresse[3]. Selon l’Observatoire européen du journalisme, la satire peut être un moyen de développer l'esprit critique[3].

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Grammatici latini (éd. par H. Keil), 1, 485-486.
  2. a etbFrançoise Le Roux,Les Druides, Presses Universitaires de France, 1961
  3. a etbDavid-JulienRahmil, « Comment les sites qui copient le Gorafi confondent satire et fake news », surL'ADN,(consulté le)

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
  • Sophie Duval, Marc Martinez,La satire, Paris, Armand Colin, 1999.
  • Sophie Duval et Jean-Pierre Saïdah (dir),Mauvais genre. La satire littéraire moderne, Modernités 27, Presses universitaires de Bordeaux, 2008.
  • Vanessa Pietrasik,La satire en jeu. Critique et scepticisme en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle. « Transferts », Du Lérot éditeur, Tusson, Charente, 2011
  • PascalMbongo,L'humour et le bâillon : Des polices du rire en France, La Lettre volée,, 208 p.(ISBN 978-2873175429,présentation en ligne).
  • CédricPassard (dir.) et DenisRamond (dir.),De quoi se moque-t-on ? Satire et liberté d'expression, CNRS Editions,(présentation en ligne).
  • MatthieuLetourneux (dir.) et AlainVaillant,L’empire du rireXIXe – XXIe siècle, CNRS Éditions,(présentation en ligne)

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Auteurs satiriques

[modifier |modifier le code]

Médias

[modifier |modifier le code]

Divers

[modifier |modifier le code]

En anglais

[modifier |modifier le code]

Banques de données

[modifier |modifier le code]

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Satire&oldid=229531926 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp