Sarrelouis (enallemand :Saarlouis, enSarrois :Saarlui) est aujourd’hui une des principales villes duLand de laSarre enAllemagne. Elle compte environ 35 000 habitants et son district plus de 190 000.
L'année suivante, le roiLouisXIV, dont les troupes occupaient par intermittence la région depuis 1634, ordonna le démantèlement de la petite ville Lorraine deVaudrevange, chef-lieu dubailliage d'Allemagne et, qu'avec le matériau fourni par les remparts de cette localité ruinée par lesSuédois, soit édifiée la nouvelle ville-forteresse de « Saarlouis » dont le nom, tout en s'adaptant à larégion où coule la Sarre, présente dans de nombreux toponymes (Sarrebruck,Sarrebourg,Sarreguemines, etc.), serait un hommage au souverain français et un rappel de sa puissance en territoire germanophone.
Vauban élabore le plan de la ville-forteresse qui accueillera les troupes françaises. Le, le pèreCélestin de Saint-Dié (1648-1709), capucin, gardien du couvent de Vaudrevange puis du futur couvent de Sarrelouis, pose la première pierre de la cité naissante, laquelle sera construite par des soldats du régiment deBeaumarais et du régiment de laPicardie. Encore aujourd'hui, deux quartiers de Sarrelouis sont ainsi nommés « Beaumarais » et « Picard ». La forteresse devra défendre les nouvelles possessions royales françaises en Lorraine (qui donne un accès sans contournement frontalier aux possessions françaises plus anciennes en Alsace).
Néanmoins, laguerre de Succession de Pologne qui oppose de 1733 à 1738 le beau-père deLouisXV, soutenu par son gendre et l'Electeur de Saxe, soutenu par l'empereur, remet en cause l'équilibre Européen et l'avenir de la Lorraine et du Barrois : letraité de Vienne confie la Lorraine et le Barrois à titre viager au beau-père du roi de France qui, de son côté, renonce à la couronne de Pologne au profit de son rival. A sa mort, Lorraine et Barrois seront rattachés à la couronne de France. Pour ce faire, le jeune duc de Lorraine renonce à ses possessions ancestrales et reçoit en compensation la Toscane (dont le dernier souverain n'a pas d'héritier). Il épouse la fille aînée et héritière de l'empereur et peut espérer la couronne impériale.
LaGuerre de succession d'Autriche (1740-1748) n'amène guère de changement pour la Lorraine mais permet en 1756 le rapprochement de la France et de l'Autriche contre leurs anciens alliés.
Le traité de Vienne et le Traité d'Aix-la-Chapelle avaient permis d’éviter le rattachement direct de la Lorraine à la France (pour ne pas mécontenter les anciens alliés prussiens) et un arrangement avec l’Autriche qui administrait le reste des anciensPays-Bas espagnols et à qui LouisXV cède ses précédentes possessions dans les Pays-Bas du sud. En 1766, leduché de Lorraine et leduché de Bar sont rattachés au royaume de France. Ce rattachement de la Lorraine laisse Sarrelouis exclavée, mais dans une région sarroise désormais alliée à la France et à l’Autriche contre laPrusse au nord, lesProvinces-Unies au nord-ouest, et l’Angleterre.
Pendant laRévolution française, la Lorraine et Sarrelouis s’allient aux révolutionnaires contre la coalition des princes germaniques alliés à l'Angleterre ; les révolutionnaires, trouvant son nom trop royal, rebaptisent la villeSarrelibre jusqu’en 1810, après que Napoléon eut repris une partie du Sud desPays-Bas désormais définitivement perdus par l'Autriche des Habsbourg-Lorraine.
Après la défaite des armées de l’Empire français, la ville était restée française, mais à la suite des cent-jours, et par letraité de Paris de 1815 la France doit céder une série de villes frontalières et transfère la propriété de la ville de Sarrelouis à laPrusse qui administre l’ancienne Sarre autrichienne reprise à la France et devient le chef-lieu de l'arrondissement de Sarrelouis. La ville libre devient ensuite allemande, et partie intégrante de la Sarre avec l’unification de l’Allemagne à la fin duXIXe siècle.
Au lendemain de laPremière Guerre mondiale, Sarrelouis est occupée par la France, sous mandat de laSociété des Nations, et la région de la Sarre est détachée de l’Allemagne et devient une région autonome, leSaargebiet de 1919 à 1935, jusqu'à ce qu'elle soit rattachée à nouveau à l'Allemagne sous son nom précédent deSaarland après un référendum. En 1936, lesNazis, trouvant son nom trop français, unifient la ville deSaarlouis avec la commune voisine deFraulautern sur la rive est de la rivièreSarre et la rebaptisentSaarlautern.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 1945, sous l’occupation française provisoire de la région, la ville a retrouvé son nom allemand deSaarlouis, sa devise et ses armoiries, ainsi que ses anciennes limites territoriales (Fraulautern en est à nouveau détachée).Saarlouis rejoindra ensuite la nouvelleRépublique fédérale d'Allemagne avec l’adhésion du Land de la Sarre le, peu après la fin en 1954 du régime d’occupation militaire alliée dans la partie occidentale de l'Allemagne et l’échec des tentatives d’en faire une région internationale européenne, ébauche d’une future Europe unie pour la paix.
D'argent, à un soleil d'or au-dessus d'une nue d'azur, mouvante du canton sénestre de l'écu ; au chef d'azur, chargé de trois fleurs de lys d'or[2].
Devise / Cri
Dissipat atque fovet[2]. Elle signifie :« Le soleil dissipe (les nuages dessinés sur le blason) et il réchauffe. ». Le soleil fait ici référence au « Roi Soleil »LouisXIV, fondateur de la ville, qui s’octroie par cette devise un pouvoir important.
Jean-Nicolasdu Sart de Vigneulles[3], « ingénieur du roy »Louis XIV, a participé à la construction des fortifications deVauban à Sarrelouis. Il y a fait construire des maisons aux n°32-36 de laHerrenstraße[4]. Il est mort à Sarrelouis en 1713 et a été inhumé dans l'église Saint-Louis.
Michel Reneauld (1760-1826), général de division de la Révolution et de l’Empire, né et mort à Sarrelouis.
Laurent Schobert (1763-1846), général de brigade de la Révolution et de l’Empire, né à Sarrelouis.
François Muller (1764-1808), général de division de la Révolution française, né à Sarrelouis.
Michel Ney (1769-1815),maréchal d'Empire, fidèle deNapoléon (1804) qui le fait duc d'Elchingen, et prince de laMoskowa. Né à Sarrelouis, il est surnommé « le brave parmi les braves ». Rallié à Napoléon lors desCent jours, il est fusillé àParis en pour haute trahison à la Seconde Restauration.
Jean-François Toussaint (1772-1827), général des armées de la République française et du Premier Empire, y est né.
↑Guido Müller, « Von Lothringen über die Saar bis in die Eifel. Geschichte der Familie Dussart/Dussartz de Vigneulles »,Unsere Heimat. Mitteilungsblatt des Landkreises Saarlouis für Kultur und Landschaft,,p. 43-50