Lasardine (Sardina pilchardus) est uneespèce depoissons de la famille desAlosidae (qui comprend également l'alose). Selon la région, elle prend les noms de célan, célerin, pilchard, royan, sarda, sardinyola ou magne. C'est la seule espèce dugenreSardina.
La régression des sardines a des effets sur lesréseaux trophiques et la structure desécosystèmes. Sa disparition pourrait contribuer à l'extension deszones marines mortes. De plus, certains scientifiques pensent que restaurer leurs populations pourrait contribuer à améliorer l'état des eaux, et notamment limiter les émissions deméthane (puissantgaz à effet de serre) des zones très dégradées (dystrophisées)[3].
enMéditerranée où il est le second poisson le plus pêché (16 %) parmi les « petitspélagiques » (qui constituent 50 % de la pêche totale), loin derrière l'anchois (Engraulis encrasicolus) qui constitue 59 % des captures de petits pélagiques[4]. Au début des années 2000, pour la Méditerranée les scientifiques ont recommandé dene pas augmenter l'effort de pêche (tableau B5.1 ; Observations et recommandations ; Évaluations présentées à la réunion du SAC (2001–2004)[4],[5]. De plus, il y vit moins longtemps, devient plus petit et plus maigre en raison de la modification du plancton, sa source de nourriture. La population decopépodes, principale composante de ce plancton, se réduit sans que la cause profonde soit connue[6].
dans presque tout l'Atlantique nord, de l'Irlande jusqu'auxAçores, en zone tropicale (devant leSénégal et la Mauritanie) et entre les côtes Atlantique Marocaine et Européenne en zone pélagique côtière de 15 à 35 m de profondeur.
C'est au Maroc plus de 62 % du tonnage débarqué par la flotte côtière du pays, mais pour seulement environ 10 % de la valeur marchande du total débarqué[7]. Le stock de sardines traditionnellement prélevé au nord d'El Ayoun est considéré par laFAO comme « intensément exploité » et celui situé entre les capsBojador etBarbas est « pleinement exploité », ce qui pose la question de la surexploitation et de durabilité de cette pêche dans cette zone[8].
Lapêche à la sardine remonte à lapréhistoire, l'homme utilisant des lignes à appât pour la capturer[14]. Les sardines font partie des poissons queColumelle recommande de saler et que, par ailleurs, lesRomains utilisent pour faire dugarum. Les sardines séchées font partie de l'alimentation des légions romaines[15].
ÀDouarnenez, elle a fait vivre plusieurs milliers de pêcheurs et ouvrières de conserveries. Douarnenez fut longtempsle premier port de pêche mondial de la sardine, et précurseur en matière de conserverie industrielle de poissons[réf. nécessaire].
La technique de pêche employait des chaloupes sardinières avec desfilets maillants, plus tard remplacées par desbolincheurs. De plus en plus, les bolinches oulamparos traditionnels sont remplacés par leschaluts pélagiques[17].
Mise à sac d'une conserverie en juillet 1902 àDouarnenez en raison du refus par les ouvriers soudeurs de l'utilisation de machines à sertir (sertisseuses) qui menacent leur emploi (revueL'Illustration du).Douarnenez : grève des sardinières, le.
Le poisson était traditionnellement conservé par séchage ou par salage. En 1795Nicolas Appert met au point une technique de conservation en stérilisant des bouteilles étanches, c'est l'appertisation ; le premier atelier de fabrication de conserves de poissons est ouvert àNantes en 1824 par les frères Colin. Dans les années 1840-1850 l'autoclave est mis au point et des usines de conserves essaiment, souvent grâce à des capitaux nantais, tout le long de la côte sud de laBretagne. Dans la décennie 1880 la sardine déserte les côtes bretonnes et les usiniers français vont chercher le poisson plus au sud, ouvrant des conserveries enEspagne et auPortugal. Entre 1902 et 1908 une nouvelle crise liée à la raréfaction de la sardine plonge la Bretagne côtière dans la misère, alors que les conserveries plus méridionales prospèrent. En 1909 la sardine est de retour sur les côtes bretonnes, mais les patrons tentent d'imposer de nouvelles machines, les sertisseuses, afin de réduire les coûts ; l'emploi des ouvriers soudeurs est menacé et les émeutes font rage dans les ports de pêche bretons. Une certaine prospérité revient pendant la Première Guerre mondiale en raison des débouchés offerts par la guerre (fourniture aux armées). Alors que des bateaux à moteur commencent à remplacer les traditionnels bateaux à voile, l'Entre-deux-guerres connaît des mouvements sociaux dans les conserveries, notamment en 1925-1926 dans lePays bigouden, àDouarnenez et àConcarneau où les sardinières (ouvrières d'usines) se mettent en grève, réclamant d'être payées 1,25 franc de l'heure. Dans la décennie 1930 la sardine bretonne s'exporte de plus en plus difficilement en raison de lacrise économique de 1929, et de l'essor duprotectionnisme qui fait perdre notamment le marché anglais, leRoyaume-Uni ayant augmenté considérablement ses droits de douane. Après la Seconde Guerre mondiale, les conserveries se modernisent, mais deviennent de moins en mois nombreuses, les conserveries familiales ferment les unes après les autres, par exemple laconserverie Alexis Le Gall deLoctudy[18].
La sardine peut se préparer aubarbecue. Les avis sont partagés quant à la nécessité de la vider et de l'écailler avant de la griller[19], quoique pour les plus grosses le vidage s'avère nécessaire pour éviter que les tripes du poisson ne parfument trop la chair. On peut également les cuire en friture. Les arêtes de la sardine sont très petites et souples, et peuvent être mangées sans problème.
Selon la tradition les sardines à l'huile sont parées à la main, frites, séchées, rangées une à une dans la boîte métallique puis recouvertes d'huile d'olive vierge extra. Des sardines de qualité se bonifient avec le temps et atteindront leur pleine saveur confites au bout de dix longues années d'affinage.
EnBelgique, on appelle « pilchards » les sardines en conserve préparées à la sauce tomate (par opposition auxsardines qui sont les classiquessardines à l’huile décrites ci-dessus). Les pilchards sont traditionnellement emballés dans des boites à conserve de forme ovale.
On appelle « royan » (ou « sardine deRoyan ») un type réputé de sardine pêché depuis le milieu duXVIIIe siècle[20] dans legolfe de Gascogne (et avant cela exclusivement dans leport de Royan, d'où son nom). Le terme n'est toutefois pas uneAOC.
↑Cingolani, N., Santojanni, A., Arneri, E., Berlardinelli, A., Colella, S., Donato, F., Giannetti, G., Sinovčić, G. et Zorica, B. 2004a. Sardine (Sardina pilchardus, Walb.) stock assessment in the Adriatic Sea: 1975–2003. Papier occasionnel AdriaMed, 13: 9p.
↑Pierre Mollo et Anne Noury,Le manuel du plancton, C. L. Mayer,,p. 57
↑Larraneta M.G. 1976.Size and age of first maduration and relative fecundity in Sardina pilchardus (Walb.) off Castellon (Spanish Mediterranean coast). ICES, C. M. 1976/J: 4.
↑Chavance P. 1980. Production des aires de ponte, survie larvaire et biomasse adulte de la sardine et de l’anchois dans l’est du golfe du Lion, Méditerranée occidentale. Tethys, 9, 4, 399-413.
↑Roy C. 1992.Réponses des stocks de poissons pélagiques à la dynamique des « upwellings » en Afrique de l’ouest : analyse et modélisation.ORSTOM, Collection Études et Thèses Paris 95-96.
↑Ettahiri O. 1996.Étude de la phase planctonique de la sardine, Sardina pilchardus (Walb.), et de l’anchois, Engraulis encrasicolus (L.) des côtes atlantiques marocaines. Thèse Doct., Univ. Bretagne occidentale, Brest, 262 p.
↑Gérard Deschamps,Les lignes : pêche professionnelle en mer et pêche de loisir, Éditions Quae,,p. 8