C'est un petit arbre au tronc court, dépassant rarement une douzaine demètres de hauteur, et dont lefeuillagealterne et de forme arrondie est constitué detiges de 15 à 40 cm dotées de 14 à 30folioles, et dont la foliole terminale est souvent absente.
Sesfleurs, qui apparaissent à la fin du printemps, forment de largespanicules d'une quinzaine de centimètres dediamètre composées de petites fleurs de couleur crème.
Sesfruits, mûrs en automne, sont réunis engrappes dedrupes translucides de 1 à 2 cm de diamètre et dotés d'une fine peau, de couleur jaune-orangé au début, puis jaune-marronné de plus en plus foncée en mûrissant, et contenant de 1 à 3graines.
Les fruits deSapindus sont riches ensaponine, undétergent naturel antibactérien qui protège le noyau. Contrairement aux idées reçues, c'est le noyau qui est toxique et non la saponine deSapindus mukorossi. Selon le type de sapindus, cela peut les rendretoxiques en cas d'ingestion, et peut provoquer desréactions allergiques comme l'urticaire chez certaines personnes en cas de contact avec lapeau.Sapindus mukorossi, l'arbre à savon, qui pousse enInde et plus particulièrement dans les contreforts de l'Himalaya, est utilisé comme détergent par les Indiens.Sapindus mukorossi n'est pas toxique et est utilisé en médecineayurvédique pour guérir les maladies de la peau. Les Indiens l'utilisent autant comme shampooing que comme détergent.
En raison de leur teneur en saponine, les noix de sapindus sont utilisées comme alternative auxlessives classiques[1]. Dans ce cas, les fruits sont appelés « noix de lavage » ou « noix de lavage indiennes ». Deux à trois coquilles placées dans un sac, dans le tambour d'unemachine à laver, permettraient de laver le linge à partir de 30 °C, les coquilles pouvant être réutilisées plusieurs fois. L'utilisation des noix de lavage a pu être préconisé par le passé, comme enAlgérie au début duXXe siècle. On peut ainsi lire dans le journalLa Quinzaine coloniale de :« Le distingué président de la Société des Agriculteurs d'Algérie a longuement entretenu ses confrères des observations intéressantes agricoles qu'il a pu faire ces dernières années concernant la culture de ces végétaux. Il les engage fortement à transformer progressivement leurs cultures de vignes et à établir les cultures intensives qui abrègent considérablement des cultures d'attente. Il conseille la culture de l'olive dans les champs de vigne et la plantation en grand du savonnier (Sapindus). Cet arbre est de grand avenir car sa zone de croissance est restreinte et, devant la disparition progressive dubois de Panama, il n'y a pas à craindre de surproduction. De même beaucoup d'espèces favorables pourraient être cultivées avec de bonnes variétés greffées d'orangers et de mandariniers, et la consommation française pourrait bientôt être affranchie de l'importation espagnole. Ce mémoire très remarquable d'un travailleur est à méditer par tous les colons. »[2].
L'efficacité réelle des noix de lavage n'est pas établie : des associations de consommateurs ont procédé à des tests comparatifs et n'ont mesuré aucune différence avec un simple brassage à l'eau chaude[3].
Une autre étude[4] fait part elle aussi d'un résultat peu probant. Le résultat sur les taches profondes (cacao, graisse, …) serait très peu efficace. Parlant plutôt d'un produit à réserver pour le linge légèrement sale car très écologique.
Un autre test, cependant peu poussé comme l'avouent leurs auteurs[5], semble montrer une efficacité comparable aux lessives traditionnelles, avec toutefois une blancheur inférieure.
Dans la pratique, plus d'un milliard d'Indiens lavent encore à ce jour avec la noix de lavage[réf. nécessaire].
Le bilan écologique des noix de lavage a été comparé au bilan écologique des lessives traditionnelles en 2007 par deux étudiants en sciences et ingénierie de l’environnement de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) : « En tenant compte de tout le cycle de vie, les noix ressortent partout meilleures pour l’écologie. Le transport en bateau ayant un impact bien moindre que la fabrication de la poudre. »[6].