Pour les articles homonymes, voirSapho.
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| Période d'activité | depuis 1975 |
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Sapho, pseudonyme deDanielle Ebguy, est une artistefranco-marocaine née le àMarrakech[1]. Elle chante enfrançais,arabe,anglais,espagnol,hébreu et écrit desromans et des recueils de poèmes ; elle donne des lectures depoésie.
Après une enfance au Maroc avec sa famillejuive, Sapho quitte Marakech avec sa famille pour habiter à Lyon. Elle est scolarisée dans un pensionnat en Suisse[2]. À 18 ans elle se rend àParis. Hésitant entre lethéâtre et lechant, elle suit les cours d'Antoine Vitez.Hervé Cristiani lui fait passer des auditions aupetit Conservatoire deMireille[2], où elle crée un personnage de chanteuse québécoise, Bergamote. Elle enregistre quelques chansons avant de prendre le pseudonyme de Sapho, en référence à la poétesseSappho[2].

Après un premier album sans titre en1977, intituléLe balayeur du Rex[2] qu'elle reniera à cause d'une production trop « lisse » qui lui a été imposée, elle part àNew York comme journaliste pour le magazineActuel[2]. Fascinée par la scènepunk, elle fréquente la scène underground où elle se produit[2]. Elle enregistre un deuxième album également sans titre pour marquer un « nouveau départ », plus rock, qui contient la chansonJanis (hommage àJanis Joplin, 1980) qui comme le suivantLe Paris stupide, ne rencontre pas le succès.
Le succès arrive avec le mini-albumPassage d'Enfer et se prolonge avecBarbarie, caractérisés par une chanson française sophistiquée avec des influences nord-africaines (1984), et par des textes engagés commeThatcher, ou typiques de la vie des « Branchés » du début des années 1980 (Rue de Lappe,Requins et mondains,Passage d'Enfer).
Durant cette période, Sapho fait partie de la première formation deLa Bande à Basile (on l'entend entre autres dansLa Chenille) et collabore avec le groupeOdeurs pour une reprise disco parodique deDominique deSœur Sourire. Elle se présente avec un visage fardé de blanc, et des mèches blanches hérissées sur la tête, coiffure qu'elle abandonne par la suite.
Le succès continue avec son albumPassions, passons en1985, et les tubesCarmel,Méthylène,Globo Night etMarrakech. Avec cet album sa musique s'ouvre aux influences judéo-arabes[2]. Elle y rend hommage àOum Kalsoum etLéo Ferré[2]. Elle écrit et chanteMaman, j'aime les voyous pour le filmRue du départ deTony Gatlif. Elle se produit auBataclan en 1986 et le concert fait l'objet d'une captation en disque.

En 1987 Sapho publie le romanIls préféraient la lune. Plusieurs voyages au Mexique inspire l'albumEl Sol y la Luna. Le 14 février 1987 Sapho reçoit un "diplôme" de "visiteuse honorable" de la part de la Ville d'Oaxaca au Mexique. Son passage à l'Olympia en1988 est l'occasion de chanter avec desGnaouas. Elle joue dans l'opéra deMichaël Levinas,La Conférence des oiseaux, et dansL'Opéra de quat'sous deKurt Weill etBertolt Brecht dans le rôle de Jenny.
En1991, paraît l'albumLa Traversée du désir enregistré àRabat,Berlin etLille, qui contient sa reprise deParlez-moi d'amour, d'une publicité pourKenzo etAla…, un poème deMahmoud Darwich.
Sapho revient à la musique et aux sonorités arabes avec un spectacle de chansons d'Oum Kalsoum,El Atlal (Les Ruines), authéâtre de la Ville. Elle enregistre ce spectacle au Bataclan en1994, et le chante àJérusalem. L'albumJardin andalou (1996) avecHugues de Courson explore lamusique arabo-andalouse.
En1997, elle reprend deux titres de cet album :Sois plus radical etPetit Démon, dans le suivant,Digital Sheikha, qui contient des chants traditionnels marocains de Sheikhates avec des arrangements électroniquestechno etambient deBill Laswell. Au début de cette année, le 7 janvier, l'émission de France-CultureNuits magnétiques produite par Catherine Soullard lui consacre un numéro,Au nom de Séléné.
L'albumOrients, joué par un orchestre mixte deNazareth naît d'un désir d'union entreJuifs etArabes,Palestiniens etIsraéliens. La chanteuse dédie un poème àYasser Arafat, rencontré à Paris en[3].
En 2005, Sapho reprend des chansons de Léo Ferré avec un guitaristeflamenco authéâtre Molière. Le, elle participe à un spectacle intituléVoix des villes et voie des chants avec l'ensembleFaenza animé par Marco Horvat àRethel (Ardennes). L'albumUniverselle () associe musiques rock,reggae, arabo-andalouse et funky, avant sa rentrée parisienne.
2009 est une année faste pour l'artiste. À Londres, Ankara, Bahrein, Marrackech, elle chante avec un groupe composé de musiciens proches d'Alain Bashung. Par ailleurs, Sapho expose également des œuvres plastiques pendant un mois en automne à la galerie Claude Samuel. Simultanément, elle présente un spectacle auxTrois Baudets à Paris.
En, elle joue aux côtés du rappeurDisiz, du musicienMehdi Haddab et du comédienDenis LavantLes Amours vulnérables de Desdémone et Othello, pièce de Manuel Piolat Soleymat et Razerka Ben Sadia-Lavant, mise en scène par Razerka Ben Sadia-Lavant authéâtre Nanterre-Amandiers.

Sapho publie un roman autobiographique,Douce violence en 1982, où elle indique[2] :
« Mon métier c'est la rage. Pourtant à six ans j'étais une femme calme. »
Son écriture est rythmée par ladeqqa et l'histoire de la placeDjema'a el-Fna et de ses ancêtres descendants d'anciens esclaves de Guinéegnaouas[2]. Elle est très influencée par ses origines juives notamment dans sa volonté d'interpréter les textes, manifeste dans le romanUn mensonge, dont les protagonistes qui utilisent des mots identiques pour développer des phrases différentes sont démasqués en raison de cette pratique[2]. Dans son livrePatio, opéra intime, S, elle décrit les différentes phases de la passion. Elle écrit en français, sa langue maternelle.
Dans son écriture on retrouve son engagement en faveur d'un monde sans frontières où les cultures arabes, chrétiennes et juives pourraient coexister sans entraves. En 2003, elle publie le manifesteUn très proche Orient[2], qui réunit diverses personnalités pour parler du conflit auMoyen-Orient[2]. Ce manifeste est présenté àBagdad etNazareth avec l'orchestre de Nazareth lors de ses concerts[2].