Lesang est unliquide biologique vital qui circule continuellement dans lesvaisseaux sanguins et lecœur, notamment grâce à la pompe cardiaque. Il est composé d'un fluide aqueux, leplasma, et de milliards decellules, principalement lesglobules rouges, qui lui donnent sa couleur.
Chez l'adulte, c’est lamoelle osseuse qui produit les cellules sanguines au cours d’un processus appelé l'hématopoïèse. Hors de la moelle, le sang est ditpériphérique.
Le sang est à première vue reconnaissable à l'ouverture des tout premiers vertébrés, comme la lamproie marine (Petromyzon marinus), espèce vivant encore actuellement. Dans la classification phylogénétique, depuis le Cambrien (environ 500 millions d'années), lesPetromyzontidae présentaient déjà une hémoglobine permettant le transport du dioxygène vers les tissus, dans une circulation fermée, où le sang pouvait conserver ses propriétés. Normalement inapparent, c'est par son écoulement (le saignement), qu'il a commencé à être reconnu et identifié par ses particularités sensorielles (couleur, odeur, goût, toucher) avant les analyses physico-chimiques plus spécifiques. En cas de brèche ou d'effraction des vaisseaux, ses propriétés de fluide mobile coloré se transforment spontanément, rapidement et irréversiblement, le sang versé signant ainsi l'atteinte de l'intégrité d'un organisme vivant évolué — et par là donc, sa vulnérabilité — et cette caractéristique participe depuis, au cycle des comportements de prédation de très nombreuses espèces.
Chez leschordés, l'oxygène est transporté par l'hémoglobine, qui colore le sang en rouge. Il devient rouge clair lors de l’oxygénation dans les poumons ou les branchies. De couleur rouge dans les artères, il devient ensuite rouge foncé quand il perd sondioxygène au profit des tissus. En observant les veines au travers des peaux claires, le sang paraît bleu mais il est bien rouge sombre, même à l’intérieur des veines. C'est la peau qui agit comme unfiltre, ne laissant passer que le bleu[1].
Lecœur met le sang en circulation dans tout l’organisme. Il passe par lespoumons (petite circulation) pour se charger endioxygène et évacuer ledioxyde de carbone, et circule ensuite à travers le corps via lesvaisseaux sanguins (grande circulation). Il libère son dioxygène et prend en charge le dioxyde de carbone au niveau descapillaires sanguins qui sont les plus petits vaisseaux sanguins de l’organisme. Dans son état désoxygéné, sa couleur rouge est moins brillante (comme dans le cas du sang veineux périphérique, par exemple).
Le sang véhicule les déchetsmétaboliques des organes qui sont toxiques au-delà d'une certaine concentration. Lefoie et lesreins extraient ces déchets, évacués dans labile et lesurines.
Chez lesarthropodes (l'embranchement des arthropodes est de très loin celui qui possède le plus d'espèces et le plus d'individus de tout le règne animal, comme lescrustacés, lesarachnides et lesinsectes), mais aussi chez lesmollusques, c'est l'atome decuivre (et non defer) qui transporte l'oxygène dans l'hémocyanine, d'où un sang bleu-vert[2].
En tant quetissu conjonctif liquide, le sang contient des éléments cellulaires et des substances fondamentales, sansfibres, contrairement aux tissus conjonctifs solides. SonpH varie entre 7,35 et 7,45[3]. Sa couleur provient de l'hémoglobine (protéine comportant quatrehèmes).
Érythrocytes ouhématies ouglobules rouges (à peu près 99 %). Elles ne possèdent ni noyau niorganites chez les Mammifères, mais chez d'autres groupes comme les Oiseaux c'est le cas.
Sang de poule observé au microscope photonique (x40). Les hématies ont un noyau (contrairement aux Mammifères)
Elles contiennent l’hémoglobine (1⁄3 des composants ducytoplasme) qui permet de transporter l’oxygène ainsi que le fer mais aussi le dioxyde de carbone ou lemonoxyde de carbone. Elles contiennent également desenzymes leur permettant de fonctionner et de survivre. Leur durée de vie est de 120 jours et leur destruction est opérée au niveau de larate et l'hémoglobine est récupérée par lesmacrophages dufoie, de la rate et de lamoelle osseuse.
Leucocytes ouglobules blancs (0,2 %), qui font partie dusystème immunitaire et permettent la destruction des agents infectieux. Les leucocytes sont un ensemble hétéroclite de cellules :
Thrombocytes ouplaquettes (0,6 - 1,0 %), responsables de la formation duclou plaquettaire précédant la coagulation sanguine. Ils ne contiennent pas de noyau ; ce sont des fragments de cellule provenant de leurs précurseurs, lesmégacaryocytes.
Ceséléments figurés constituent 45 % du sang (voirhématocrite), ce sont toutes les cellules contenues dans le sang. Les 55 % restants constituent leplasma sanguin, un liquide jaunâtre qui est la phase liquide dans laquelle sont en suspension les éléments figurés.
Leplasma est la composante liquide du sang dans laquelle baignent les éléments figurés. Il est constitué d’eau, d’ions et de différentes molécules qui sont ainsi transportées à travers l’organisme. Il faut encore le distinguer dusérum sanguin, liquide issu d'un caillot sanguin rétracté, dont la composition est un peu différente de celle du plasma sanguin, car dépourvu en particulier dufibrinogène.
Les principales molécules dusoluté du plasma (lesolvant étant l'eau qui est la principale composante du sang) sont :
Une fonction de transport : le sang (liquide circulant) assure une double fonction de transport, il distribue l’oxygène et les nutriments nécessaires au fonctionnement et à la survie de toutes cellules du corps et en même temps, récupère ledioxyde de carbone et les déchets (urée) qui résultent de l’activité de tout organe vivant.
Le sang est constitué d’un liquide presque incolore très riche en eau (le plasma) dans lequel baignent des globules rouges, des globules blancs et des coagulants.
Le sang s’enrichit en nutriments et reçoit une grande partie de l’eau contenue dans les aliments.
Le sang se débarrasse de son excès d’eau : l’urine (de l’eau contenant des déchets) est « fabriquée » par les reins.
Seuls les globules rouges, qui contiennent de l’hémoglobine, donnent au sang sa couleur rouge. Leur nombre est considérable (4 500 000 par millimètre cube de sang) et leur fonction essentielle est le transport du dioxygène et du dioxyde de carbone. Ces derniers se fixent en effet sur l’hémoglobine, facilités par sa forme de disque biconcave (région centrale :0,8μm, région périphérique :2,6μm) la plus apte à une fixation maximale.
Le sang peut être fractionné entre ses différents composants de deux façons, selon l'utilisation d'anticoagulant.
Si le sang est prélevé sur un anticoagulant (comme l'EDTA), la centrifugation sépare 2 phases, un surnageant jaunâtre, le plasma, et un culot, constitué par les hématies, dont la hauteur dans le tube définit l'hématocrite, normalement de 45 %. À l’interface entre ces 2 phases, on peut observer un mince anneau blanchâtre contenant les leucocytes et les plaquettes. Une simple agitation permet de mélanger tous ces composants et de les remettre en suspension.
Si le sang est prélevé sans anticoagulant, on obtient un surnageant jaunâtre, le sérum, et un culot, contenant les hématies emprisonnées dans un réseau defibrine. Les hématies ne peuvent pas être remises en suspension.
le sang peut également être « intoxiqué» par de nombreux composés dont lemonoxyde de carbone, ou encore leplomb (qui cause lesaturnisme).
Sang et maladies infectieuses :
paludisme : le plasmodium (parasite) colonise les hématies.
Certaines maladies peuvent être transmises par transfusion sanguine, dont notamment l’hépatite C et lesida (levirus (VIH) peut se transmettre par contact entre le sang d’une personne et le sang ou/et lesperme). Pour cette raison, dans certains contextes, on traite les objets tachés de sang comme undanger biologique.
Hémorragies :
les lésions corporelles peuvent entraîner des fuites importantes de sang (hémorragies). Les thrombocytes servent à coaguler le sang dans les plaies mineures, mais les plaies majeures doivent être réparées tout de suite pour prévenir l’exsanguination. Des plaies internes, passant parfois inaperçues, peuvent causer des hémorragies graves.
Les transfusions sanguines :
lespertes importantes de sang, traumatiques ou non (par exemple lors d’une chirurgie), ou une maladie sanguine telle l’anémie ou lathalassémie, peuvent nécessiter destransfusions de sang. La découverte des groupes sanguins ABO parKarl Landsteiner, en réduisant très considérablement les nombreux accidents qui pouvaient survenir lors de leur réalisation, en a facilité la pratique. Plusieurs pays ont desbanques de sang pour répondre au besoin de sang à transfuser. Une personne transfusée doit être d’ungroupe sanguin compatible avec celui du donneur (transfusion iso-groupe) ;
il est possible de transfuser des culots globulaires (« sang déleucocyté » : dans ce cas, seules les hématies sont conservées, afin de minimiser les risques de réaction de la part du receveur) ou des plaquettes seules ;
le matériel utilisé pour les dons est à usage unique, et chaque don estmaintenant[Quand ?] soumis à une batterie de tests visant à dépister des maladies comme leVIH ou l’hépatite C. Les risques de transmission de maladies infectieuses au receveur sont ainsi réduits au minimum du savoir-faire ;
une poche de sang ne se conservant qu’un peu plus d’un mois (42 jours pour les concentrés érythrocytaires enSAG Mannitol[Quoi ?], 5 jours pour les concentrés de plaquettes) et le sang ne pouvant pas se fabriquer artificiellement, ledon est essentiel au maintien des stocks de sang.
Son parcours à travers le corps humain peut être résumé en une série de différentes étapes.
Le cycle commence après un passage au niveau despoumons. Le sang, alors riche endioxygène, est envoyé vers le cœur par quatre veines pulmonaires : les veines pulmonaires inférieure et supérieure droite, et inférieure et supérieure gauche. Une fois à l'intérieur, il transite par l'oreillette et le ventricule gauche avant de rejoindre l'aorte, le plus gros vaisseau sanguin de l'organisme, puis les organes en empruntant l'ensemble du réseau artériel. Il est à noter que les artères, par un système de dilatation pariétale permettant la variation de leur volume, représente le réservoir de pression du système cardio-vasculaire. Une fois le dioxygène distribué le sang, alors chargé en dioxyde de carbone libéré par les organes, va retourner vers le cœur via le réseau veineux puis les deux veines caves, inférieure et supérieure. La proportion volumique de sang dans les veines est plus grande que celle dans les artères, elles servent de réservoir sanguin à la pompe cardiaque. Après un passage par l'oreillette droite puis le ventricule droit, il va finalement être ramené par les artères pulmonaires au niveau des poumons afin d'y être de nouveau oxygéné, entamant ainsi un nouveau cycle. L'ensemble du flux sanguin passe de cette manière par les poumons, assurant une oxygénation constante de l'organisme.
Le sang circule, toujours dans le même sens, à l’intérieur d’un circuit entièrement clos formé de vaisseaux sanguins de divers calibres, répartis dans tout le corps. Les contractions du cœur assurent la circulation du sang. Quatre valves dont deuxatrio-ventriculaires (entre l'oreillette et leventricule du cœur) et deuxventriculaires (entre le ventricule du cœur et l'artère) assurent la circulation unidirectionnelle du sang dans l'organisme.
Le passage du sang des oreillettes aux ventricules est appelé systole auriculaire, celui des ventricules vers l'aorte ou l'artère pulmonaire systole ventriculaire. Ladiastole, période de relâchement dumyocarde, permet quant à elle le remplissage en sang des ventricules et oreillettes.
Dans la moelle rouge des os, naissent chaque jour environ :
200 milliards de globules rouges[6] ; et l'organisme doit en produire 2 millions de nouveaux par seconde afin d'en garder constante la quantité totale ;
plusieurs milliards de globules blancs. Toutefois, ils sont 600 fois moins nombreux que les globules rouges (pour un seul globule blanc, il y a environ 30 plaquettes et 600 globules rouges).
Le sang est composé de 54 % deplasma, 45 % de globules rouges (encore appelés hématies) et 1 % de globules blancs (aussi appelés leucocytes) et de plaquettes (ou thrombocytes)[7].
Au niveau mondial, l'exportation de sang humain et desérum a représenté un marché de 127,6 milliards dedollars américains en 2015, en hausse de 41,9 % depuis 2009 (soit plus que les ventes à l'exportation de l’industrie aérospatiale)[9].
Le christianisme a rapidement abandonné les règles de lacacherout, mais l’interdit du sang issu des lois noahides est repris dans lesActes desApôtres 15[10] :« Lorsqu’ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : […] je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux despaïens qui se convertissent à Dieu, mais qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles, de l’impudicité, des animaux étouffés et du sang ». L'interdiction des animaux étouffés va dans le même sens que l'interdiction du sang : un animal étouffé (non égorgé) reste rempli de son sang.
Aussi, certains groupes religieux chrétiens l'appliquent également, tels lesTémoins de Jéhovah qui vont jusqu’à prohiber latransfusion sanguine, présentée comme une violation de la loi divine[11].
La perte de sang liée à la menstruation est un phénomène physiologique « spectaculaire », à l'origine de nombreuses croyances et tabous culturels ;Cesare Lombroso la liait ainsi à la criminalité féminine[12].
« En 1878, le prestigieuxBritish Médical Journal édita une série de lettres de médecins qui donnaient des « preuves » que le contact d’une femme qui avait ses règles pouvait abîmer le jambon qu’elle avait touché[13]. »
↑Jean-Pierre Goullé, Elodie Saussereau, Loïc Mahieu, Daniel Bouige, Michel Guerbet, Christian Lacroix (2010) « Une nouvelle approche biologique : le profil métallique » ;Annales de Biologie Clinique,Volume 68,Numéro 4, 429-440, juillet-août 2010 ;DOI10.1684/abc.2010.0442 (résumé).