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Samuel Lafont | |
![]() Samuel Lafont en 2022. | |
Biographie | |
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Date de naissance | (37 ans) |
Lieu de naissance | Nîmes (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UMP(jusqu'en 2015) LR(2015-2021) REC(depuis 2021) |
Syndicat | UNI |
Diplômé de | Institut de formation politique |
Profession | Conseiller en communication |
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Samuel Lafont, né le[1] àNîmes[2], est unmilitant et conseiller politiquefrançais d'extrême droite, spécialisé dans lacommunication numérique.
Il entame son engagement politique à l'Union nationale inter-universitaire (UNI) avant de militer pour l'Union pour un mouvement populaire (UMP) etLes Républicains (LR).
Conseiller en communication durant lacampagne présidentielle de 2012, il se fait remarquer en 2013 lors dumouvement d’opposition au mariage entre personnes de même sexe, durant lequel il est membre duPrintemps français. Très actif surTwitter, il tient des proposhomophobes. Une agression violente qu'il subit, sans rapport avec le mouvement mais relayée dans ses cercles politiques, lui donne également de la visibilité.
Il participe ensuite à la campagne deFrançois Fillon pour l'élection présidentielle de 2017, durant laquelle il fonde le médiaDamoclès, actif notamment sur les réseaux sociaux. Sa ligne éditoriale évolue après la campagne et est depuis assimilée à lafachosphère. Il participe à la campagne d’Éric Zemmour en vue de l’élection présidentielle de 2022.
Originaire duGard[3], il étudie à l'ESSEC et à l'université de la Sorbonne[4]. Il est également auditeur à l'Institut de formation politique, un institut d'obédiencelibérale-conservatrice et qui ne délivre pas de diplôme[5].
Durant ses études, il est membre du bureau national[6] du syndicat étudiant très à droiteUnion nationale inter-universitaire (UNI)[7],[8]. Il adhère à l'Union pour un mouvement populaire (UMP)[6] au milieu des années 2000[9], parti dont il devient délégué national[10].
Au début des années 2010, Samuel Lafont estconseiller en communication chez E-fluence[10], une petite société militante qu'il cogère avec Mathieu Soliveres[9]. Durant lacampagne présidentielle de 2012, ils créent unjeu Flash, dont le but est d'enfariner le candidat socialisteFrançois Hollande[9],[10]. Ils revendiquent plus deux millions de visiteurs[11]. Il est suivi, en 2013, parAvionoutai, toujours dans le but de se moquer de François Hollande, alors devenu président[9],[11].
En 2013, Samuel Lafont milite sur les réseaux sociaux, en particulierTwitter[12], où il est très actif[7]. Il participe à une sphère de la « droite dure » aux côtés decatholiques traditionalistes, tels que Vivien Hoch et Stéphane Journot. Il y acquiert sa notoriété. Dans ses tweets, il s'en prend à ceux qu'il nomme« racaille », particulièrement en commentant des faits divers impliquant des personnes vivant en banlieue, ou auxRoms, décriés comme« une population absolument pas intégrée et qui ne vit pas comme nous » qu'il accuse de violences[12].
Alors qu'unprojet de loi élargissant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe débattu au Parlement fait face à uneforte opposition de la droite et de l'extrême droite, il est l'un des militants les plus radicaux sur les réseaux sociaux[8],[7]. Il s'investit au sein duPrintemps français, branche radicale de La Manif pour tous[8]. Il est l'un des instigateurs du mouvement « Camping pour tous », créé le, dont le but est d'occuper le parvis duSénat pendant les débats sur la loi[13],[14]. Le, il participe à un affichage nocturne sur la façade de l'Espace des Blancs-Manteaux dansLe Marais àParis, où se tient alors le « Printemps des assoces LGBT »[15]. Il se fait particulièrement remarquer pour ses tweets accusés d'homophobie[7],[8],[12], tel que« Est-ce que je peux me marier avec mon chien alors ? » ou la diffusion d'un photomontage prêtant à une militante pour le mariage homosexuel une pancarte« Mes deux papas me pètent le cucul quand je veux »[8],[12].
Une agression dont il est victime est massivement relayée[7]. Le, il est roué de coups et poignardé à plusieurs reprises dans le métro parisien[14]. Pourtant sans lien avec son engagement politique, l'événement est rapidement récupéré et transformé en intox[7],[12]. La Manif pour tous publie un communiqué où elle évoque l'« agression sauvage » survenue« quelques heures après des appels lancés contre lui sur les réseaux sociaux » et une des figures du mouvement,Christine Boutin, dénonce un acte« hétérophobe »[7]. Plusieurs rassemblements de soutien sont organisés[16]. Lapréfecture de police de Paris évoque seulement« des échanges de mauvais regards suivis d'insultes dégénérant en agression crapuleuse »[7].
En, il participe activement à la manifestationJour de colère, réunissant plusieurs groupes d'extrême droite[17]. Dans la continuité des mobilisations contre le mariage homosexuel[18], il est annoncé, en, tête de la liste « Force vie », chapeautée par Christine Boutin, auxélections européennes de 2014 dans lacirconscription Sud-Est[8], avant de quitter le projet de liste durant le mois d'avril[19],[20].
Samuel Lafont est salarié en 2015 deContribuables associés, une association de droite engagée contre le« trop d'impôts »[21]. Il participe à un « tour de France » dans cinquante-cinq villes afin de proposer une consultation« sur les réformes à engager pour réduire les dépenses publiques et les impôts »[22],[23]. En 2016, il est chargé de communication duconseil régional d'Île-de-France[4].
La même année, il travaille à la communication deValérie Pécresse, lors desélections régionales, où il développe en particulier la campagne numérique contre son adversaire, le socialisteClaude Bartolone[24].
Durant la campagne pour l'élection présidentielle de 2017, Samuel Lafont figure au sein du pôle « Société civile » bénévole du candidat desRépublicainsFrançois Fillon, où il occupe la fonction de coresponsable des réseaux sociaux. Ses tweets homophobes de 2013 ressortent alors et font polémique[7],[8]. Dans le cadre de la campagne, Samuel Lafont fonde, en, le site d'information militante Damoclès[6], qu'il décline sur l'ensemble des réseaux sociaux[3]. Avec celui-ci, il participe notamment à la diffusion d'une fausse information juste avant le premier tour de scrutin, accusant le candidat favoriEmmanuel Macron de pratiquer l'expatriation fiscale enSuisse. À l'issue des votes, François Fillon ne figure pas au second tour, à l'issue duquel Emmanuel Macron est finalement élu[6].
Après la campagne électorale, la ligne éditoriale de Damoclès évolue et devient semblable à celle des sites de « réinformation » de lafachosphère[6], qualifié d'« ultra-droitière »[25],[26] ou d'extrême droite[21]. En particulier, le site met en avant la vision d'une civilisation française menacée par l'islam et l'immigration ou partage la critique demédiasmainstream qui mentiraient[6] ; il relaye l'information de chaque attaque terroriste ou supposée terroriste et s'en prend à la politique menée par Emmanuel Macron[3]. Malgré les assimilations avec la fachosphère, Damoclès refuse ce qualificatif[26]. Aussi, Samuel Lafont lance plusieurs pétitions à succès — certaines dépassent les 100 000 signatures —, par exemple en soutien àÉric Zemmour ou contre lePacte de Marrakech sur les migrations, déjà instrumentalisé par lesidentitaires[6]. Il continue également dans la diffusion ou la création de fausses informations[6],[27].
En 2017, après que lechef d'État-Major des arméesPierre de Villiers a démissionné à la suite d'un désaccord avec le président de la République, Samuel Lafont participe[3] aux manifestations de soutien effectués en ligne par l'extrême droite[26],[25]. Il lance, via Damoclès, la plateforme « SOS Armée », active sur Twitter et Facebook, ainsi qu'une pétition[3]. Ces actions connaissent le succès et sont très partagées[25]. Dans le même temps, il participe à un débat organisé parSputnik France — agence de presse depropagande russe, considérée comme proche de l'extrême droite et complotiste — autour de l'événement, en tant que porte-parole de Damoclès[3].
En 2020, Samuel Lafont estattaché parlementaire à mi-temps de lasénatrice LR desFrançais établis hors de FranceJoëlle Garriaud-Maylam[6], poste dont il démissionne début 2021 après avoir été recruté parSarah Knafo et Éric Zemmour[24].
À partir de, Samuel Lafont est membre deGénération Z, un mouvement de soutien à la possible candidature dupolémiste d'extrême droiteÉric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022[28]. Dans le cadre de cette campagne électorale, il est chargé de la communication numérique (réseaux sociaux, Wikipédia)[29],[30],[31].Mediapart révèle sa présence sur un listing d'équipe de campagne d'Éric Zemmour daté d'[4],[32]. Samuel Lafont est vice-président deReconquête — parti politique créé par Éric Zemmour — dans la fédération duGard[33].
Une enquête du journaliste Vincent Bresson, intituléeAu cœur du Z, a mis en évidence sa volonté d'instrumentaliserWikipédia en français, en y dirigeant une cellule secrète et une campagne intituléeWikizédia[34],[35]. Cette cellule inclut une personne connue sous lepseudonyme de Cheep — le premier contributeur de l'article d'Éric Zemmour en nombre de modifications, banni de Wikipédia en français en compagnie de six autres comptes après ces révélations —, qui écrit surTelegram :« le but de la mission est de rendre Éric Zemmour, Génération Z et Les Amis d’Éric Zemmour le plus visibles possible sur Wikipédia, de plusieurs manières ». Ce bénévole expérimenté conseille aux autres militants de ne pas paraître orientés et se plaint de ne pas pouvoir modifier davantage la page du partiReconquête. Il tente par ailleurs de présenter sous un jour favorable et conforme à lavision de Zemmour le rôle dePhilippe Pétain etPierre Laval dans ladéportation et la persécution des Juifs, ou de supprimer du contenu au sujet d'une seconde polémique amorcée par Zemmour concernant les personnesLGBT[36],[37].
Lors de cette même campagne, il est encore accusé par le journaliste Vincent Bresson et parDavid Chavalarias, chercheur auCNRS, de tentatives d'instrumentalisation du réseau socialTwitter en se livrant à la pratique dite de l'astroturfing, ayant pour objectif de faire croire à une large adhésion des prises de positions d'Éric Zemmour par les utilisateurs du réseau social[38]. Cette technique d'instrumentalisation avait déjà été repérée par le journalLe Monde en[39]. Les objectifs de ces différentes tentatives d'instrumentalisation et de manipulation sont alors détaillées par le quotidien du soir ; apparaître plus régulièrement dans les sujets « tendances » du réseau social, permettre à Reconquête d'augmenter rapidement le nombre d'adhérents et de dons, et rabattre ensuite les utilisateurs de Twitter et nouveaux adhérents du parti vers des sites gérés par l'association Les amis d'Éric Zemmour afin de remplir des formulaires en ligne dans le but de permettre aux équipes du candidat d'extrême droite de se constituer d'importants réseaux de soutiens[40].
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