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Ne pas confondre avec l'échantillonnage qui est une étape de lanumérisation du son.
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En musique, unéchantillon[1], ousample (anglicisme), est un extrait sonore récupéré au sein d'unenregistrement préexistant de toute nature et sorti de son contexte afin d'être réutilisé musicalement pour fabriquer un nouvel ensemble.
L'extrait en question, une brève séquence, peut provenir de n'importe quel enregistrement sonore (motif musical,voix,bruitage) et, par le biais du collage, devient uneboucle utilisable dans la composition d'un morceau.
Plus généralement un échantillon désigne un enregistrement sonore relativement court utilisé avec unéchantillonneur.
Les compositeurs de musiquesconcrète etélectroacoustique et les pionniers de lamusique électronique, tel notamment le Français Pierre Schaeffer, ont inventé cette pratique à partir des années1940-1950 : desbandes magnétiques et un micro servaient à capter et enregistrer du son de toute nature, elles étaient ensuite dupliquées, puis remontées au ciseau. Les premiersmagnétophonesmultipistes sont commercialisés aux États-Unis par la sociétéAmpex via entre autres le musicienLes Paul[2],[3], ainsi que des appareils à bande comme leDynavox et leReVox entre 1948 et 1951 et gagnent un plus large public ensuite. On peut citer à titre d'exemples les travaux deKarlheinz Stockhausen etSteve Reich, parmi une centaine de créateurs.
Les Britanniques Charley et Reg Watkins inventent leCopicat Tape-Echo Unit fabriqué à partir de 1958 à grande échelle, qui constitue la premièretable de mixage portative permettant de produire desboucles sonores, de laréverbération et un effetdelay. Abordable, cette machine se diffuse de Londres àKingston (Jamaïque)[4]. À partir de 1963, toujours à Londres, est commercialisé lemellotron Mk I[5].
En quittant le champ expérimental musical, le développement de l'échantillonnage va s'affirmer du côté dudub jamaïcain, durock expérimental allemand, et de quelques groupes américains et britanniques épars. Parmi eux, le groupe new-yorkaisSilver Apples, sort, en 1968, un premier album électro-pop psychédélique, composé à l'aide d'un proto-synthétiseur fabriqué par le groupe, comportant neufoscillateurs commandés à l'aide des mains, des pieds, des genoux… Le groupe génère des sons électroniques, rajoute des collages sonores en échantillonnant toute sorte de bruits préexistants, le tout sur des rythmes tribaux, comme sur le morceauProgram.
Dans l'Allemagne des années 1960, l'influence du rock anglo-saxon domine la scène, mais quelques artistes locaux, en poussant leurs recherches musicales, allèrent plus loin et se mirent à incorporer des techniques desampling dans leurs morceaux. À partir du début desannées 1970, exploitant les technologies naissantes et expérimentant en studio (bandes passées à l'envers, échos et délais sur les rythmiques), s'inspirant directement des travaux desélectroacousticiens des années 1950-1960, des groupes commeCan ouFaust composaient des morceaux en intégrant des extraits sonores, ou en construisant tout un titre autour d'un ou plusieurssamples, le tout étant reporté surbandes magnétiques. Parmi les collages musicaux enregistrés à cette époque, citonsTago Mago deCan, ouThe Faust Tapes deFaust.
De leur côté, lesDJ jamaïcains improvisaient desgimmicks et des paroles censées faire bouger le public (lors desound system) sur des instrumentaux dereggae puis desdubs (remixs instrumentaux et dépouillés de morceaux reggae). Certains de cesdubs[Lesquels ?] présentaient des caractéristiques expérimentales qui allaient annoncer l'échantillonnage moderne (comme le principe de rembobiner la bande en plein enregistrement du remix). Au début desannées 1970 certains DJ jamaïcains commencèrent à enregistrer leurs propres disques mais ces DJ n'avaient rien à voir encore avec les DJ dehip-hop tels qu'on les conçoit maintenant : les DJ jamaïcains jouent le rôle que jouent lesMC dans le hip-hop malgré leur dénomination de « DJ ». C'était en réalité les ingénieurs du son - qui produisaient les dubs - qui ont inventé lesampling en mettant bout à bout des rythmiques pour créer de nouveaux morceaux[réf. nécessaire].
La première trace de cet échantillonnage rythmique en Jamaïque date de 1972 avec le morceauCow Thief Skank du musicien jamaïcainLee Perry qui est une succession, un « cut » de plusieurs rythmiques de morceaux tels que l'auraient fait des DJ américains, le tout étant réalisé avec des bandes magnétiques et non avec des platines. Sur cette partie instrumentale recomposée s'est ajouté un « proto-rap » d'un DJ jamaïcain. Ce même Lee Perry en 1974 enregistre un album,Revolution Dub où il superpose à sesdubs des dialogues de film deKung Fu. Au même moment, auxÉtats-Unis au début desannées 1970 un DJ d'origine jamaïcaineDJ Kool Herc, qui s'était installé dans leBronx, invente le « cut », technique consistant à n'écouter que certains passages des disques qu'il passait avec ses platines et à « jongler » d'un disque à un autre sans interruptions. C'est de cette manière qu'il donna auDJ un rôle nouveau qu'il garde désormais : celui d'assembler en live plusieurs extraits de morceaux pour en faire un nouveau. À la fin des années 1970, le style de Herc franchit les frontières du Bronx pour conquérir toutNew York. Ayant vite abandonné le reggae, Herc ne passait plus que dudisco et dufunk. Mais il ne passait pas les tubes que tout le monde connaissait, il faisait des « cuts » des breaks de batterie et percussions de l'album au grand plaisir des danseurs. Ainsi, avec desMC, desbreakdanceurs, il lance lehip-hop lors des block-parties.
L'échantillonnage fait sa véritable percée à la fin des années 1970 où le groupeThe Sugarhill Gang reprit des extraits deGood Times deChic comme base de leurRapper's Delight qui devint le premier 45 tours de hip-hop à rencontrer un succès commercial. C'était également le premier à faire face à des difficultés légales, carBernard Edwards etNile Rodgers, lescompositeurs desGood Times, n'ont pas été crédités sur le disque. Le hip-hop était loin d'être la seulemusique populaire à utiliser le principe de l'échantillonnage pendant les années 1970 et le début desannées 1980.Psychedelic Shack desTemptations comporte un échantillon provenant des 45 tours de leurs succèsI Can't Get Next to You etMy Life In The Bush of Ghosts, un album de 1981 parBrian Eno etDavid Byrne, fait un usage étendu d'échantillons vocaux.
Vers le milieu des années 1980, la musiquehip-hop rencontrant un large succès commercial et le prix deséchantillonneurs devenant accessible à tous, l'échantillonnage atteignit un statut grand public. L'un des groupes les plus connus dans les années 1980 estArt Of Noise (Dragnet,Moments in Love,Close to the Edit) qui mélangeait séquences électroniques avec des échantillons allant de l'extrait de discours politique aux bruits de moteurs.
Là où les compositeurs demusique concrète enregistraient eux-mêmes tous leurs échantillons musicaux[réf. nécessaire], les pratiques modernes de l'échantillonnage se tournent le plus souvent vers la facilité et une exploitation de musiques déjà existantes, d'où les problèmes juridiques des ayants droit des créations et des enregistrements utilisés, et les controverses qu'ils engendrent. Une fois que lehip-hop et les autres formes musicales intégrant des échantillons commencent à représenter une source de revenus significative, les ayants droit (ex. artistes créateurs des morceaux originels ou maisons de disques) entreprennent des actions judiciaires en portant plainte pour atteinte au droit d'auteur (ou plus exactement à la notion américaine du droit d'auteur). Quelques artistes ripostent en invoquant la notion légale defair use. Un des premiers cas principaux d'échantillonnage illégal est celui dePump Up the Volume parM/A/R/S/S, sorti en 1987. Alors que le disque se plaçait parmi les dix meilleures ventes britanniques, les producteurs (Stock Aitken Waterman) obtiennent une injonction contre le disque due à l'utilisation illégale d'un échantillon provenant de leur tubeRoadblock[6]. Le différend est réglé en dehors des tribunaux, les poursuites sont abandonnées en échange de la suppression du sample deRoadblock sur les versions du disque commercialisées à l'étranger et le disque parvient au sommet des classements duRoyaume-Uni[6]. Ironiquement, l'extrait en question est tellement déformé qu'il était devenu pratiquement méconnaissable, et les SAW ne s'étaient pas rendu compte que leur disque était cité d'avoir entendu le coproducteur Dave Dorrell mentionner l'emprunt lors d'un entretien à la radio[réf. nécessaire].
Au début desannées 1990,Vanilla Ice est critiqué pour l'usage non autorisé d'un échantillon du tubeUnder Pressure deDavid Bowie etQueen[7],[8]. La défense de Vanilla Ice repose sur l'addition d'unenote d'agrément non présente dans l'original ; aucune plainte n'est déposée, mais il est vraisemblable que Vanilla Ice a accepté de payer Queen et Bowie pour éviter un procès[réf. nécessaire]. De façon plus dramatique, l'album deBiz MarkieI Need a Haircut est retiré des bacs en 1992 à la suite de la décision de la cour fédérale des États-Unis (Grand Upright Music, Ltd. v. Warner Brothers Records, Inc.) jugeant que son utilisation d'un échantillon provenant de la chansonAlone Again (Naturally) de Gilbert O'Sullivan[9] n'était pas simplement une atteinte au droit d'auteur, mais un crime de vol. Ce cas a un effet retentissant sur l'industrie musicale, les maisons de disques s'inquiétant beaucoup plus du caractère légal de l'échantillonnage et exigeant que les artistes déclarent la totalité des échantillons utilisés dans leur travail[réf. nécessaire]. D'autre part, la décision rend également plus attrayant pour les artistes et les labels musicaux le fait de permettre à d'autres d'échantillonner leur travail, sachant qu'ils seraient payés — souvent de manière très attractive — pour leur contribution.
De nombreux cas impliquant des échantillons non autorisés sont encore survenus par la suite. Vers la fin desannées 1990,The Verve est forcé de payer 100 % des redevances[réf. nécessaire] de leur tubeBitter Sweet Symphony pour l'usage non autorisé d'un échantillon provenant d'une reprise du morceauThe Last Time desRolling Stones dans une version orchestrale[10]. Le catalogue des Rolling Stones est l'un des plus activement protégés sur le plan contentieux dans le monde de lamusique populaire — l'affaire rappelle à certains égards les difficultés judiciaires rencontrées par Carter the Unstoppable Sex Machine pour avoir cité des paroles deRuby Tuesday dans leur chansonAfter the Watershed quelques années plus tôt. Dans les deux cas, la question n'était pas l'utilisation de l'enregistrement, mais l'utilisation de la chanson elle-même - la section deThe Last Time employée par The Verve ne faisait même pas partie de la composition originale, mais parce qu'elle était dérivée d'une reprise de celle-ci,Jagger etRichards avaient toujours droit aux redevances et au crédit sur les œuvres dérivées. Ceci illustre un point juridique important : même si un échantillon est employé légalement, il peut exposer l'artiste à d'autres problèmes.
Depuis 2001, un mouvement de culture libre — commencé principalement parLawrence Lessig — incite de nombreux artistes à publier leur travail audio sous une des licencesCreative Commons (les trois licences en question sont :sampling[11],sampling+[12] etNonCommercial Sampling Plus[13]) qui autorisent l'échantillonnage de l'œuvre selon certaines conditions.
En 2005, la plupart des artistes grand public obtiennent l'autorisation préalable d'employer des échantillons, un processus connu sous le nom declearing (permettant l'usage d'un extrait et, habituellement, versant des honoraires payés d'avance et/ou une part des droits d'auteurs à l'artiste original). Les groupes indépendants, manquant des fonds et de l'aide juridique pour faire autoriser leurs échantillons, sont défavorisés. Un cas notable au début des années 1990 est un conflit entre le groupeNegativland etCasey Kasem à propos de l'utilisation par le groupe d'extraits non diffusés de l'émission de radio de KasemAmerica's Top 40 sur le single U2 de Negativgland. Plus récemment, en 2004,DJ Danger Mouse connait des démêlés similaires avec la maison de disquesEMI à la suite de la sortie duThe Grey Album (un mélange de l’album blanc desBeatles et duBlack Album durappeurJay-Z), le label musical ayant produit des injonctions « cease and desist » concernant les échantillons non autorisés des Beatles.
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