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Samir Kassir

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Samir Kassir
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 45 ans)
AchrafiehVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
سمير قصيرVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
À partir deVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Giselle Khoury(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Directeur de thèse
Distinction

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Samir Kassir (سمير قصير), né le àBeyrouth et mort le dans un attentat à la voiture piégée, est un historien etjournaliste politique franco-libanais.

Jeunesse

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Né le, d'un père d'originepalestinienne et d'une mère d'originesyrienne, Samir Kassir grandit dans le quartier d'Achrafieh de l'est de Beyrouth. Comme tant d'autres compatriotes, il part pourParis pour y poursuivre ses études universitaires à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, d'où il obtient en1984 un diplôme d'études approfondies enphilosophie politique[1] et par la suite à l'université Paris-Sorbonne, d'où il obtient en1990 un doctorat enhistoire avec une thèse intitulée: "Étude comparée de l'évolution interne et des facteurs externes de la guerre au Liban (1975-1982)"[2], sous la direction deDominique Chevallier.

Il rejoindra le département d'études politiques de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth en tant que chargé de cours.

Carrière de journaliste

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De retour à Beyrouth, il entame une carrière au sein de plusieurs journaux et périodiques, dontAn Nahar, principal quotidien libanais,L'Orient-Le Jour, quotidien beyrouthinfrancophone etAl Hayat, journalpanarabe basé àLondres.

À partir de 1981, il collabore auMonde Diplomatique dont il dirige l'édition en langue arabe jusqu'à son interdiction en 1999. Il collabore àAl-Yawm al-Sabî (« Le Septième Jour »), organe officieux de l'OLP, et à laRevue des études palestiniennes. En 1995, il fondeL'Orient-Express, magazineavant-gardiste auquelL'Orient-Le Jour apporte un soutien réticent et dont le numéro 0 s'ouvre par un texte deJean Genet.L'Orient-Express est voulu par Samir Kassir comme un « anti-Prestige»[3] : ce titre depresse peopleivoirien lancé par Guillaume Vergès avait alors un grand succès dans l'espace francophone, atteignant 50 000 exemplaires[4].L'Orient-Express bénéficie du soutien initial de Bernard Poulet, rédacteur en chef deL'Événement du Jeudi, alors chargé de mission par l'ambassade de France au Liban. L'équipe comprend quelques journalistes expérimentés comme Paul Achcar, ancien correspondant deLibération au Brésil, qui convainc Samir Kassir de la nécessité de publier en français pour toucher un public plus large que « les bourgeoises d'Achrafieh » (quartiermaronite de Beyrouth), ou l'architecteJad Tabet, aussi bien que des jeunes enseignants commeJoseph Bahout,Rasha Salti (en), directeur d'une galerie d'art, qui conçoit les couvertures,Carmen Abou Jaoudé, Chantal Rayes etFawwaz Traboulsi (de), souvent venus de la mouvance communiste et pro-palestinienne[5]. Ce magazine introduit une impertinence, une liberté de ton et une modernité inédites dans la presse libanaise et s'amuse à bousculer l'hypocrisie d'unereconstruction « fondée sur l'amnésie ». Ce mensuel novateur et impertinent déclenche l'ire de l'establishment libanais comme étranger ainsi que le retrait progressif des régies publicitaires devant la baisse des ventes et cesse de paraître en1998.

À partir du milieu desannées 1990, Kassir devient particulièrement connu pour son éditorial hebdomadaire dansAn Nahar qui paraît chaque vendredi. Il est parmi les premiers à déclarer ouvertement son opposition à l'hégémonie du régime syrien sur le Liban à travers ses éditoriaux et ses débats publics. De plus, à la différence desnationalistes libanais, il lance un grand débat au sujet de ladémocratie et de la liberté, non seulement au Liban, mais également en Syrie et dans le reste du monde arabe. Néanmoins, ses positions ne font pas de lui un nationaliste. Appartenant à une école de penséeinternationaliste degauche, il s'oppose au nationalismechauvin, aux dictatures et à la répression. Il souhaite un Liban indépendant, libre etsouverain qui maintienne la démocratie et lalaïcité.

Samir Kassir s'oppose au gouvernement deRafiq Hariri auquel il reproche sa dérivenéolibérale et dénonce l’émergence d'une oligarchie financière qui compromet selon lui l'avenir du Liban. Sensible à la causepalestinienne, il se montre sceptique sur lesaccords d'Oslo qui lui semblaient abandonner l'essentiel des revendications palestiniennes dont le droit au retour des réfugiés. Enfin, il déplore la montée de l’islamisme, « l'un des signes du malheur arabe », et rappelle l’instrumentalisation qu'en ont fait les États-Unis au Proche-Orient[6].

Il travaille également pourTV5 et fait quelques apparitions dans l'émission hebdomadaireKiosque.

Révolution du Cèdre

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Kassir a été un des stratèges de laRévolution du Cèdre qui a été plus connue au Liban sous le nom de« l'Intifada de l'Indépendance », un nom que lui avait choisi dans ses articles pour marquer le caractère local de ce mouvement qui revendique une arabité moderne dans son style de manifestation, et pour faire écho à l'oppression enPalestine. À l'apogée de laRévolution du Cèdre de2005, lorsque le sentiment anti-syrien atteint son plus haut niveau, engendrant dans certains cas des réactions violentes à l'encontre des travailleurs syriens, Kassir se fait le défenseur des droits de ces ouvriers et réitère à maintes reprises que l'opposition à la dictature syrienne ne devait en aucun cas être confondue avec la relation entre les deux peuples.

Néanmoins, il est fermement convaincu que leprintemps de Beyrouth conduit inéluctablement vers une vague de démocratie àDamas qui balayerait le gouvernement syrien au pouvoir depuis1970. Toutefois, ses écrits au sujet de la nécessité de rétablir la démocratie en Syrie passent au second plan derrière son souci de débarrasser le Liban de l'emprise syrienne par le démantèlement des services de renseignement qui avaient miné l'établissement de la démocratie dans les deux pays.

Il salue par ailleurs le soutien desÉtats-Unis à la démocratie dans le monde arabe, à condition qu'ils renoncent à leur « vieille et simpliste compréhension » de la démocratie arabe. De plus il s'oppose ouvertement à l'administrationBush et critique son soutien inconditionnel àIsraël.

Toutefois, il ne prend jamais de positions dogmatiques contre l'ingérence étrangère dans les affaires du Liban et celles du monde arabe. Tandis que bon nombre de Libanais expriment leur opposition totale ou partielle à larésolution 1559 duConseil de sécurité des Nations unies qui exige que la Syrie retire ses troupes du Liban et que soient congédiées les milices armées opérant toujours sur le sol libanais, il reste ferme dans son soutien à la résolution qui est conforme, selon lui, aux résolutions précédentes des Nations unies ainsi qu'à celles de laLigue arabe et à l'accord de Taëf.

Sur les questions intérieures, Kassir n'épargne aucun dirigeant. Il trouve ainsi inacceptable queMichel Aoun essaye de monopoliser ce que lui-même percevait comme le résultat d'un processus auquel ont contribué les Libanais dans leur ensemble.

Homme politique

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Kassir est membre duMouvement de la gauche démocratique dont il est un cofondateur. Ce groupement fondé à Beyrouth ennovembre 2004, est selon lui une nécessité et lui et ses cofondateurs insistent sur le fait que leur expérience n'est pas une prolongation de celle duParti communiste libanais mais plutôt une initiative nouvelle. Il se rend compte que la gauche au Liban a survécu à deux expériences amères : l'échec au sein duMouvement national qui s'achève après 1990 par une marginalisation complète par les Syriens, et la chute de l'Union soviétique qui affecte la gauche dans son ensemble. Il croit cependant, que malgré ces épreuves, le Liban continue à offrir des opportunités favorables à l'action des partis politiques.

Assassinat

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Le, au volant de sa voiture, garée devant l'immeuble où il habite àAchrafieh, quartier résidentiel de Beyrouth, une charge explosive, installée sous son siège, explose lorsqu'il branche le contact et le tue sur le coup.Jean-Pierre Perrin attribue sa mort auxservices secrets syriens[7].

Son assassinat s'inscrit dans lasérie d'attentats contre de personnalités politiques libanaises telles queRafiq Hariri etGeorge Hawi. Il porte à 28 le nombre de journalistes victimes jusqu'ici d'attentats depuis la pendaison par lesOttomans, en1918, de plusieurs journalistes et activistes libanais et syriens ayant œuvré pour l'indépendance du monde arabe.

Sa mort provoque une profonde indignation et une vaste condamnation au Liban et de par le monde. Tandis que ses amis et partisans, à Beyrouth,Washington et Paris, manifestent,bougies à la main, pour lui rendre hommage, le Conseil de sécurité se réunit, selon une démarche inhabituelle, pour condamner cet assassinat.

Héritage

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À 45 ans, il laisse derrière lui son épouse Giselle al-Khouri, également journaliste, et ses deux filles Mayssa et Liana.

Ses camarades et ses amis ont juré de maintenir sa mémoire vivante et de poursuivre le chemin qu'il a emprunté pour instaurer la démocratie, la laïcité et l'égalité sociale au Liban et dans le monde arabe.

Il était un exemple parfait du bi-culturalisme libanais, maniant aussi bien la plume enarabe qu'enfrançais, ardent défenseur de la cause palestinienne et d'une véritable démocratie.

Il est le coauteur deItinéraire de Paris àJérusalem avecFarouk Mardam-Bey, qui est publié en1992. Il publieLa Guerre du Liban (1994),L'Histoire de Beyrouth (2003) et deux livres en arabeLa Démocratie syrienne et l'indépendance du Liban (2004) ainsi queMilitaire contre qui ? (2004). Il est également l'auteur deConsidération sur le malheur arabe et était en train de terminerBeyrouth, le printemps inachevé.

Bibliographie

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Notes et références

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  1. « Biographie de Samir Kassir | Fondation Samir Kassir », surwww.samirkassirfoundation.org(consulté le)
  2. SamirKassir, « Étude comparée de l'évolution interne et des facteurs externes de la guerre au Liban (1975-1982) »,Thèse de doctorat en Histoire, Paris 4,‎(lire en ligne, consulté le)
  3. Iché 2013,p. 37-38.
  4. SurPrestige, voirGuillaumeVergès,Magic System - Le mystère1er Gaou, Éditions du Panthéon,, 184 p.(ISBN 978-2754740937,lire en ligne)
  5. Iché 2013,p. 39-42.
  6. AkramBelkaïd, « Samir Kassir, la promesse foudroyée », surLe Monde diplomatique,
  7. « Jean-Pierre Perrin au cœur de la révolution syrienne »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)

Voir aussi

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Liens externes

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