Sāmarrā[1] est une ville d'Irak. Son nom est l'abréviation de l'arabe signifiant « celui qui l'aperçoit est heureux[2] », nom que lui avait donné lecalifeabbassideAl-Mutasim[3]. Elle se situe sur la rive est duTigre dans la province deSalah ad-Din, à 125 km au nord deBagdad et, en2002, sa population comptait 201 700 habitants.
Sāmarrā était autrefois l'une des plus grandes villes deMésopotamie. La ville pré-islamique a été remplacée par une nouvelle ville en833 par lecalifeabbassideAl-Mutasim, afin d'y installer ses mercenaires turcs recrutés la même année lors de son accession aucalifat. Écartée de Bagdad où elle molestait la population locale, la nouvelle garde du calife y vécut en véritable micro-société et Samarra devint alors la nouvelle capitale du mondemusulman. Durant le règne de son successeurAl-Wathiq et davantage sous celui du califeAl-Mutawakkil, Sāmarrā se transforme en une ville commerciale. Ce dernier a été le garant de la construction de laGrande Mosquée de Sāmarrā en847 avec son célèbreminaret en spirale. Il conçoit également des parcs et un palais pour son filsAl-Mu`tazz. Sous le règne d'Al-Mutamid, le califat retourne à Bagdad afin de fuir les exactions de la garde turque ayant assassinéAl-Mutawakkil en 861. Sāmarrā connaît alors un déclin prolongé, qui s'accélère après leXIIIe siècle quand le cours du Tigre change.
C'est en 944 que fut construite la célèbreMosquée d'Or, autre nom du mausolée d'Ali al-Hadi et deHasan al-Askari, respectivement le dixième et le onzièmeImams chiites, tout comme la châsse deMuhammad al-Mahdi, connu comme l'« Imam caché », qui fut le douzième et dernier Imam chiite pour les Imamis. De ce fait, Sāmarrā est devenue un important lieu de pèlerinage pour les musulmans chiitesduodécimains.