Salmanazar III (Salmānu-ašarēd, « Le dieu Salmanu[1] est prééminent ») est roi d’Assyrie de858 à824 av. J.C. Succédant à son pèreAssurnasirpal II, il poursuit et parachève la période de reconquête par l'Assyrie des terres qu'elle avait perdues deux siècles auparavant, consolidant sa domination sur la Haute Mésopotamie et une partie du Levant. Sa fin de règne est néanmoins marquée par une guerre civile qui ouvre une période d'arrêt de l'expansion assyrienne.
Son long règne est une constante et ambitieuse série de campagnes agressives contreles tribus orientales[Lesquelles ?], lesBabyloniens, les nations duLevant (royaumesnéo-hittites etaraméens entre-autres), ainsi que leKizzuwatna (Cilicie) et l'Urartu. Son armée atteint lelac de Van au nord, lesMonts Taurus à l'ouest etDamas au sud-ouest. Il entre en conflit avec les différents royaumes des différentes régions qu'il chercher à atteindre, à l'exception d'une campagne en Babylonie où il cherche plutôt à porter assistance à sonhomologue en difficulté.
Dans les premières années de son règne, suivant la continuité de sonpère, Salmanazar III entreprend des campagnes dans le récent royaume d'Urartu (en actuelleTurquie orientale) où il défait le souverainArame. L'expédition s'achève par la prise de la capitale de celui-ci, Arzashkun. Même si la campagne s'avère être une victoire, elle ne permet pas d'affaiblir durablement le royaume. L'émergence d'une entité politique puissante autour dulac de Van est vraisemblablement une réaction aux initiatives assyriennes, qui ont donc involontairement contribué à la formation du royaume d'Urartu[2].
En 853 av. J.-C., Salmanazar III doit faire face à une grande coalition formée par les royaumes d'Égypte, deHamath,Arvad, desAmmonites, leroi d’IsraëlAchab (871-851 av. J.-C.) et d'autres États voisins, sous la direction du roiHazael (876-832 av. J.-C.) deDamas. Salmanazar III est arrêté àQarqar, sa volonté expansionniste devenant trop vulnérable pour les états duProche-Orient. La bataille est revendiquée comme une victoire par le roi assyrien, mais c'est probablement un affrontement sans réel vainqueur.
EnBabylonie,déjà soumise[Par qui ?], le roiMarduk-zakir-shumi Ier (855-819 av. J.-C.) manque d'être renversé par son frère. Il fait alors appel à l'assyrien pour résoudre la situation. Celui-ci l'aide à mater la rébellion et à garder son trône. Il poursuit même son offensive vers le sud, pillant les tribuschaldéennes.
Représentation du souverain sur son trône lors d'une campagne militaire, portes deBalawat (British Museum).
Salmanazar III persévère dans ses tentatives de prendre le royaume d'Israël et laSyrie. C'est pourquoi d'autres batailles vont suivre en 849 et 846 av. J.-C. En 842 av. J.-C., il lance une campagne contre le royaume deHamath et celui d'Aram-Damas, où il fait face au roi araméenHazael et son filsHadad VII (ou Hadadezer ou Ben-Adad II, 832-766 av. J.-C.), forçant ce dernier à se réfugier à l'intérieur des murs de sa capitale. Malgré cela, Salmanazar III ne parvient pas à prendreDamas. Il dévaste alors lesroyaumes d'Israël et deJuda (gouverné alors parJéhu, dont les ambassadeurs sont représentés sur l'obélisque noir), ainsi que les villesphéniciennes. Le bilan des campagnes à l'Ouest est que le roi n'a pas été en mesure de mettre au pas durablement ses adversaires; La domination assyrienne sur l'ouest est donc précaire.
Les multitudes de campagnes menées en Syrie lui ont permis d'entreprendre un lever de tribut régulier dans toute la région, pour affirmer sa suprématie. Les citésnéo-hittites jusqu'auTaurus – dontKarkemish –, sont alors contraintes de luirendre hommage.[réf. souhaitée]
En, Salmanazar III envoie une expédition contre lesTibareni (Tabal), suivie en d'une autre contre laCappadoce, puis l'Urartu. Le butin de ses campagnes permet d'embellirKalhû (Nimrud), qui est devenue « Ville demeure du roi ».
À l'est, les Assyriens rencontrent pour la première fois en des tribusmèdes, avec lesquelles les rapports semblent plutôt commerciaux[3],[4].
L'un des principaux récits de Salmanazar III sont contés sur l'obélisque noir qu'il a fait érigé durant son règne, qui raconte les hauts faits du règne du souverain. C'est un des obélisques assyriens les plus complets découverts à ce jour. Il a une grande importance historique, car on y lit probablement la plus ancienne référence àJéhu, roi d'Israël, à moins que ce ne soitJoram[5],[6]. Les textes et sculptures de ses quatre faces semblent indiquer que le monument fut érigé en.
Salmanazar III construit également le palais deBalawat, dont les portes de bronze sont célèbres[7]. Un bas relief de bronze y montre un sculpteur gravant l’image du roi sur un rocher au cours de son expédition aux sources duTigre.
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La fin du règne de Salmanazar III est marquée par une guerre civile. En,Ninive et d'autres villes (27 selon des inscriptions) se révoltent contre lui, avec à leur tête son fils aîné,Assur-Danin-Pal. La guerre civile continue pendant deux ans et en la rébellion est enfin écrasée parShamshi-Adad V (824-810 et le roi de Babylone de 812 à 811), un autre fils de Salmanazar III qui soutenait son père et qui lui avait succédé.
Bas-relief de l'estrade de la salle du trône de Fort-Salmanazar, face sud : Salmanazar III reçoit le tribut duchaldéen Musallim-Marduk du Bit-Amukkani.Musée national d'Irak.
Consécration d'un bas-relief représentant le roi Salmanazar III sur les bords dulac de Van, et sacrifices à son intention. Bas-relief des portes deBalawat,British Museum.
BertrandLafont, AlineTenu, PhilippeClancier et FrancisJoannès,Mésopotamie : De Gilgamesh à Artaban (3300-120 av. J.-C.), Paris,Belin,coll. « Mondes anciens »,