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Sakas

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Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avecSaka (peuple d'Afrique) ouSakha.

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Pour les articles homonymes, voirSaka.

Saces ou Sakas
Image illustrative de l’article Sakas
Étendue approximative de la répartition desScythes auIer siècle av. J.-C.

PériodeAntiquité
EthnieIndo-Européens
Langue(s)Langues saces
ReligionChamanisme, divinitésanthropozoomorphes :centaures,chimères,dragons
Région d'origineAsie centrale
Région actuelleKazakhstan,Ouzbékistan,Tadjikistan,Afghanistan, parties duPakistan et de l'Iran
Rois/monarquesMauès
FrontièreMontsAltaï etSibérie méridionale
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Les nomsSaces ouSakas désignent, de manière assez floue, despeuples cavaliersindo-européens delangues iraniennes, qui vivaient dans l'Antiquité enAsie centrale, dans lasteppe eurasienne, enpasteursnomades,mercenaires, marchands et parfois caravaniers ou pillards de laroute de la soie reliant l'Europe orientale aumonde chinois. Il s'agit des branches orientales des peuplesscythes, qui sont le plus souvent mentionnées dans les sourcesperses sous le termesaka. Les Scythes étaient un vaste ensemble d'indo-européens d'Eurasie centrale.

Ethnonyme et délimitation

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Article détaillé :Scythes.
À gauche (ouest) de la carte, les régions où nomadisaient les Saces, traversées au sud par laroute de la soie.

Saka est un nom perse, alors queScythe est un nom d'originegrecque. LesChinois les connaissaient sous le nom deSai (塞, prononcésək enchinois ancien). Ces noms ont servi à désigner un même vaste ensemble de peuples apparentés le plus souvent nomades : la nébuleuse des peuples scythiques, c'est-à-dire les Indo-européens essentiellementeuropoïdes etiranophones qui peuplaient une grande partie de l'Eurasie centrale. Les Perses tout comme les Grecs, conscients de leur parenté, utilisaient donc chacun un seul terme pour désignergrosso modo tout l'ensemble des populations scythiques d'Asie et d'Europe, ainsi les Scythes européens étaient des « Sakas » pour les Perses, et les peuples Sakas d'Asie centrale étaient considérés comme faisant partie des « Scythes » pour les Grecs, même si les Grecs connaissaient le terme perse[1].

Tous les peuples scythiques avec lesquels les Perses ont eu des relations étaient donc invariablement des « Sakas » (y compris les Scythes d'Europe, qui ont aussi été envahis par les Perses). De nos jours, pour des raisons de subdivision purement pratique, les historiens considèrent assez fréquemment comme « Saces » ou « Sakas » les différents peuples scythiques qui étaient le plus souvent en contact avec les Perses et le plus souvent mentionnés par eux, c'est-à-dire les populations scythiques d'Asie centrale au nord de l'Empire perse. Mais il n'y a pas d'accord général entre les historiens pour délimiter le terme.

Étant donné que les peuples scythes parlaient deslangues iraniennes comme les Perses, on peut penser que l'auto-ethnonyme que se donnaient les peuples scythes devaient être plus proche du termevieux-persan « saka » que des termes grecs ou chinois.

On compte également des peuples assimilés auxquels fut attribué le nom deSaces ouSaka ainsi que des peuples limitrophes portant un nom différent, mais faisant partie de l'ensemble sace (lesWusun, lesKangju et d'autres tels lesIazyges etAorses (en) qui appartenaient de l'ensemble desSarmates relevant eux aussi de la nébuleuse scythique).

Avec un sens assez flou et général, l'ethnonyme est connu par des sources perses et grecques dès lesVIe et Ve siècles (vieux perse :Saka, pl.Sakâ ; grec pl.Sâkai). Des formes voisines apparaissent ensuite ensanskrit (Saka~) signifiant « capable », et en chinois (Sai), avec une prononciation ancienne restituée enSaak. Parmi les étymologies proposées, il y a par exemple celle avancée par V. Abaïev :Sâkâ~ (qui signifie « cerf »). On a aussi avancé un nom persan du chien,sag <sak~ et différentes racines verbales :sak~, signifiant « être puissant » (enavestiquesak~, en sanskritsak~) ou l'homophonesak~ signifiant « bouger » au sens de mener une existence nomade.

Les inscriptions perses d'époqueachéménide mentionnent diverses subdivisions des Saces :

  • Sakâ Haumavargâ : relative auhaoma, boisson sacrée des Indo-iraniens,soma ensanskrit ;
  • Sakâ Trigraxaudâ : relatif aux « capuchons pointus » cité parHérodote enEcbatane :
  • Sakâ tyaiy paradraya : relatif à une étendue d'eau, « Saces d'au-delà de la mer ou du fleuve », il s'agirait de lamer Noire.

On connaît aussi des mentions desSakâ tyaiy para Sug[u]dam — « Saces d'au-delà de la Sogdiane », et des inscriptions enÉgypte antique évoquent des « Saces des marécages » et « Saces des plaines ».

LesSacaraules ouSarauques duIIe siècle av. J.-C. étaient très certainement des Saces. Leur nom signifierait « Saces légers », « Saces rapides » (Sakâ-rawaka) ou « Saces royaux » (Sakâ-rauka) d'après H. W. Bailey[2].

Enfin, le nomTouraniens attribué aux Saces par lesPerses serait à connotation péjorative. On le retrouve dans l'Avesta sous le nom d’âsuaspa Tura (« Touraniens aux chevaux rapides »).

Histoire

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Guerrier Saka (Musée deTermez)
Guerrier Saka, détail de la plaque d'Orlat
Cataphractaire en or du kourgane d'Issyk

Les Saka qui ont occupé un territoire très étendu de lamer Caspienne aux confins de laChine et au nord de l'Inde ont une histoire assez peu connue, et les renseignements à ce sujet semblent épisodiques. La période de formation des cultures saces n'est reconstituable que sur une base archéologique : l'épaisseur du temps, les aspects sémantiques complexes — pour un esprit actuel — des sources antiques, l'étendue du logement sace à travers toute l'Asie centrale (mer d'Aral, frontière ouest duTurkestan chinois), et l'ignorance quasi complète des cultures et modes de vie des populations autochtones habitant la zone avant l'arrivée des Saces, entraînent des difficultés évidentes pour l'étude de ce peuple.

AuVIe – Ve siècles av. J.-C., ils étaient les voisins septentrionaux de l'Empire perseachéménide. D'aprèsHérodote etCtésias[3], ils s'opposèrent àCyrus.Dariusle Grand fit une campagne contre eux vers519av. J.-C. Il captura leur chef, Skunka[4]. Durant cette période, les Saces, d'après des bas-reliefs, semblent être des sujets de l'Empire perse. D'après Hérodote, ils sont englobés dans laXVesatrapie. L'armée perse compte de nombreux Saces durant lesguerres médiques contre lesGrecs. Ceux-ci se distinguèrent à labataille de Marathon et dePlatées (479).

Les Saces après l'époque séleucide

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Dans la seconde moitié duIIe siècle av. J.-C., les Saces subissent durement le contrecoup des migrations déclenchées par l'expansion desXiongnu et l'expulsion desYuezhi duGansu.

Pour de nombreux auteurs de l'époque[5], les nomadessacarauques qui s'emparèrent de laBactriane hellénistique relevaient de l'autorité sace[6].

Peu après, les Saces et d'autres nomades attaquèrent les frontières de l'Empire parthe.Phraatès II fut mortellement blessé en128av. J.-C. en les combattant. Son successeurArtaban II fut tué par lesTokhariens en124av. J.-C. Ce n'est que sous le règne deMithridate II (123av. J.-C. -88av. J.-C.) que lesParthes purent repousser des agresseurs saces. Certains demeurèrent dans les anciennes provinces d'Arachosie et deDrangiane, à l'est de l'Iran actuel. Ces provinces prirent alors le nom de « pays sace » (Sakastâna, actuellementSeistân ouSistân)[7].

L'Histoire des Hans évoque une grande migration sace. Cette source expose que lesSai (Sace en chinois) refoulés par lesYuezhi (Hué Tche) se dirigèrent vers le sud et occupèrent des territoires qui doivent correspondre à l'Inde du Nord.

Pièce du roi indo-scytheAzès II (en).

AuIer siècle av. J.-C., les Saces avaient pour roiMauès. Ils occupèrent la vallée de l'Indus, puis leGange. Certains furent un moment vassaux des Parthes. Le roi Mauès était connu dans tout l'Orient ancien, jusqu'enÉgypte.

Sur leurs arrières, l'Empire kouchan, créé par les Yuezhi, s'empara de l'Inde du Nord-Ouest, et ils émigrèrent vers leGujarât et leMâlwâ. Ces Saces d'Inde, indianisés et hellénisés, subsistèrent jusqu'auIVe siècle. Une dynastie installée àUjjain régna sur une partie duRâjasthân jusque dans lesannées 380. On doit à l'un de ses plus célèbres rois,Rudradâman (en), mort en150, la plus ancienne inscription en sanskrit classique, trouvée àGimar. Les dernières principautés saces d'Inde furent détruites par la dynastieGupta sousChandragupta II (376-415).

Article détaillé :Satrapes occidentaux.

Quant aux tribus saces demeurées en Asie centrale après les mouvements duIIe siècle av. J.-C., elles ont probablement été englobées par des populations iraniennes locales et diverses composantes de populationsturcophones.

Archéologie

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Artefacts retrouvés dans les tombes 2 et 4 de Tillia Tepe et reconstitution de l'utilisation de ceux-ci sur l'homme et la femme retrouvés dans ces tombes.

Les chercheurs considèrent commesace au sens le plus large, une partie des culturesscythes deSibérie en particulier celle deTasmola (en) et celle du groupe du haut-Irtych.

Contrairement aux Scythes d'Europe, les vestiges saces sont éparpillés sur un vaste ensemble, de l'Asie centrale auTurkestan chinois et définissent un ensemble de cultures proches entre elles mais pas identiques :

Dernièrement, une théorie attribue aux Saces des bronzes trouvés dans leYunnan, province du sud-ouest de laChine.

Les migrations desIIe et Ier sièclesav. J.-C. ont laissé des traces enSogdiane et enBactriane, sans que l'on puisse les attribuer fermement aux Saces. Il en va de même des ensembles de Sirkap —Taxila auPakistan. Les riches tombes deTillia-Tépé enAfghanistan, sont considérées comme relevant d'une population sace influencée par les Parthes[8].

Cultures

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Il n'y a pas une mais plusieurs cultures saces, chacune influencée par son environnement culturel immédiat. Seules celles occupant la bande méridionale allant de lamer Caspienne auxTian Shan, sont généralement attribuées aux Saces proprement dits. Cependant il est difficile de localiser les grands groupes saces connus selon les sources perses. Le problème est encore plus compliqué pour les cultures sibériennes. Certains archéologues considèrent comme « saces » la culture de Tasmola et les vestiges du haut-Irtych. La principale difficulté étant les groupes mixtes, c'est-à-dire inter-culturels (surtout présents auTurkestan chinois) et l'aspect semi-mythologique des témoignages qui nous parviennent. Ainsi, certaines cultures demeurent anonymes à ce jour, et certains monuments sont attribués, simultanément, à diverses populations. De plus, aux apports mongoloïdes relevés lors des fouilles archéologiques, il faut ajouter tout comme chez lesSarmates (situés au nord des territoires saces), l'apport des « petits peuples du Caucase ».

Ces peuples, souvent sédentaires et pacifiques, d'origines sibérienne et ougrienne (Samis (Lapons) comme la culture appelée « finno-scythe » ou culture d'Ananiino près d'Elabuga (Est, dans le bassin de laKama) qui dura de600 à400 av. J.-C.[9] ou des éléments des premiers pasteurs sibériens de la phase dite d'Afanassievo (3000 à1700 av. J.-C.) entièrement différents des Mongoloïdes (Cro-Magnoïdes) mais ayant des liens culturels avec les peuples d'économie mixte de l'Ouest de la Sibérie (culture de Tripolyé) et du Sud-Ouest (monts Zagros) ainsi que probablement les descendants de la culture d’Andronovo (Altaï occidental,Semiretchié,mer d'Aral etKazakhstan)[10].

Les voyages d'Hérodote, nous livrent des noms de peuples voisins des Saces, comme lesThyssagètes « Un peuple à part et nombreux qui vit de chasse » ; plus à l'est les Iyrques […] qui ont été rapprochés des Ougriens parlant unelangue ouralienne. Plus à l'est encore, les Argippéens qu'Hérodote décrit « chauves de naissance, hommes comme femmes, vivant aux pieds des arbres et produisant un jus noir et épais de ces arbres ». Ils s'habillaient comme des Scythes, mais parlaient une autre langue. Le jus en question serait du jus de cerises sauvages (Prunus padus) que les Turcs appellentekçi « acide » ouaci « ame ». Les chercheurs pensent qu'il s'agirait d'une tribu altaïque pacifique, d'autres les rapprochent des locuteurs dutokharien A qui se prénommaient eux-mêmes « ari » ouagnéo-tourfanais (quoique la description d'Hérodote corresponde fort peu auTurkestan oriental). À l'est de cette tribu, lesIssédons que les chercheurs tendent à rapprocher desYuezhi ou desWusun et que Pline avait tendance à classer parmi les Scythes.Plinel'Ancien[11], tandis quePtolémée auIIe siècle de notre ère (repris parMarin de Tyr vers110) à propos de laroute de la soie, citait deux villes « Issêdon skythiké » et « Issêdon sêrikê » soit « Issêdôn des Sères » ou « Issêdôn de Sérique ». Plus loin, ce sont les mythiques Arismape qu'Hérodote appelle « Cyclopes » et pour lesquels aucun scientifique à ce jour ne trouve explication.

On compte trois phases de cultures saces :

Ces trois phases se répartissent sur plusieurs aires d'occupations dans des contextes écologiques différents :

Les chercheurs disposent de deux sources pour les étudier :

  1. Des sources archéologiques ;
  2. Des sources épigraphiques antiques. Celles-ci proviennent d'Occident (colonies grecques et Empire romain), de Chine (histoire des Hans) ; de Perse (Empire parthe et période pré-islamique) et d'Assyrie (textes babyloniens).

Les sources écrites sont pauvres, seule l'archéologie peut être étudiée sans trop de difficulté. Élien, un auteur grec[12] de la fin duIIe siècle ou du début duIIIe siècle, donne en tout et pour tout quatre renseignements :

La première indication étudiée par recoupements de divers témoignages grecs et indiens semble être vraie. Les deux suivantes peuvent renvoyer à des faits réels, plus ou moins bien compris, la dernière n'évoque rien de précis aux chercheurs[13].

Économies

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Les Saces étaient nomades, semi-nomades ou sédentaires.

Le nomadisme reposait dans les steppes, sur un déplacement régulier des troupeaux suivant un circuit annuel ou transhumance. La longueur entre deux points extrêmes pouvait être de 400 km à 1 500 km, la plus courte 100 à 200 km. Le bétail était essentiellement constitué de moutons et l'animal le plus précieux était le cheval (qui était à la fois objet de cultes, monture du cavalier et produit d'exportation). Les bovins occupaient une moindre place. Dans la montagne le déplacement se faisait en hauteur, entre pâturages d'été en altitude et pâturages d'hiver dans la plaine.

L'habitat

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Cavalierscythe,Pazyryk,IIIe siècle av. J.-C.feutre.musée de l'Ermitage,Saint-Pétersbourg.

Art

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L'art animalier est bien représenté : félins enroulés sur eux-mêmes, rapaces souvent réduits à une tête stylisée comme dans le motif appeléœil-et-bec, le cerf, le bouquetin, le sanglier…

Cultes et pratiques religieuses

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Indo-Scythes poussant Dionysos et Ariadne dans un chariot, art duGandhara.

Bien que souvent appliqué aux tribus d'Asie centrale, lechamanisme est peu attesté chez les Saces hormis, ceux de Sibérie et deMongolie où il a été trouvé dans les tombes, des grelots et l'usage de substances intoxicantes (chaudrons àhaschich), courantes dans les pratiques shamaniques.

Enfin, à la phase tardive, les Saces adopteront, d'une manière inégale d'un groupe à l'autre, des cultes étrangers tels l'hindouisme, lezoroastrisme, lebouddhisme ou divers cultes grecs (Dionysos).

Langue

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Sur le plan linguistique, il ne faut pas imaginer de « langue sace » unifiée, mais une chaîne de parlers apparentés dont le degré exact de ressemblance échappe aux chercheurs.

Ce qui est évident, c'est que ces « parlers » étaient, comme ceux desScythes d'Europe et desSauromates /Sarmates, iraniens orientaux (quoique des groupes parlant d'autres langues aient pu à certains moments être inclus dans des fédérations « saces »). Les rares noms propres livrés par les sources antiques le confirment, comme celui de la reine Zarina citée parCtésias ( *racine reconstituéezarin~, « or »).

Quelques éléments de langue sace apparaissent dans des inscriptions indiennes des premiers siècles de notre ère.

En1930, des inscriptions ont été découvertes auTurkestan oriental, dans les oasis duKhotan,Toumchouk et autres. Pour des raisons de géographie historique, cette langue a été identifiée comme « sace » ou « sace-khotanaise ». Dans les manuscrits eux-mêmes, le dialecte principal et ses locuteurs sont désignés par les termes dérivés d'une basehvat~ /hvan~ /hvam~. Le dialecte de Toumchouk était peu différent, et un parler voisin aurait été encore en usage àKachgar auXIe siècle. Ces derniers sont tardifs duVIIe au Xe siècle- et se compose surtout de littérature pieusebouddhiste traduite de l'indien, si bien que la langue a emprunté de nombreux termessanskrits. Lekhotanais peut néanmoins refléter l'un des parlers sace de l'Antiquité conservé ensuite jusqu'auXIe siècle par les descendants des groupes nomades sédentarisés dans les oasis.

Le khotanais appartient au groupe deslangues iraniennes du sud-est, et non du nord-est comme les langues desScythes et desSarmates : il ne comporte pas la désinence en~t~ du pluriel et présente un traitement différent des consonnes et groupes consonantiques de l'iranien de l'iranien commun (par exemple le reconstitué *~r~ passe à~dr~ et non pas à~rt~ comme en « scythique » européen : comparer le khotanaisdrai à l'ossèteärtä, de l'iranien communraya~ « trois »).

  • exemple de conversation chinois-khotanais conservé à laBritish Library, manuscrit or.8210/5-9224-5. traduction proposée par monsieur P. O. Skærv en2002 :

« tsa vâ » : « Viens ici ! » ; « parya tta paryai » : « Entre s'il-te-plaît » ; « atuau vai Kaimai » : « Veux-tu quelque chose ? » ; « hairai kamî hairai hûrrû » : « Quoi que tu souhaites, je te le donnerai » ; « namva vâ bara » : « Apporte-moi du sel » ; « utca vâ bara » : « Apporte de l'eau ! » ; « Khâysa vâ pajsa » : « Prépare-moi de la nourriture ! » ; « mandai vâ kû⁵à ⁸â » : « Trouve-moi une femme ![14] ».

Le sace-khotanais offre une documentation intéressante sur les parlers qui ont pu être ceux des groupes saces les plus orientaux. On n'en déduira pas pour autant que tous les Saces parlaient l'ancêtre du khotanais, ni même que tous leurs dialectes appartenaient à l'embranchement sud-oriental de l'iranien.

Les « héritiers » des Saces

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Les Saces tardifs du Turkestan oriental

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D'après les sources chinoises le souverain duKhotan (Hotan) se faisait appeler pompeusement « grand roi des rois de Khotan » (hvani mistä rrumdänu) ; il était Sace. Le reste de la population était réparti entre de petites cités-oasis, dont l'importance tenait à leur position stratégique sur les routes commerciales. La population était sédentaire et urbanisée et vivait d'agriculture irriguée, d'élevage et de négoce. Le mode de vie était entièrement axé sur lebouddhisme après une conversion ayant eu lieu avant399 de notre ère. Le Khotan comptait alors 3 300 maisonnées, 19 300 habitants qui ne se nommaient pas eux-mêmes « Saces » et avaient un mode de vie qui les éloignait des steppes de leurs ancêtres (Histoire des Hans antérieurs avant leIer siècle de notre ère).

Les populations de l'Afghanistan

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L'Afghanistan dispose d'une population comportant des éléments saces, issus des différents empires qui se sont succédé tout au long de l'Antiquité sur son sol, associée également à des éléments yuezhi et tokharien. La langue est letokharien.

Saces de l'Inde

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Le cas ardu de l'Inde pose le problème des nomades hellénisés et indianisés, inclus dans l'Empireparthe ; cet empire subdivisé en provinces appelées « satrapies », multiethnique, multilingue et multiculturel, s'est étendu en de nombreux points, laPerse, laSogdiane, laBactriane mais aussi enAfrique orientale par l'établissement desPtolémées de323 à30 De fait il a été repéré chez lesPeuls ouFula peuple de pasteurs émigrés duSoudan oriental enAfrique de l'Ouest, des éléments d'une culture indo-sace (différents cultes et pratiques connus dans le mondecelte et attribués aux ensembles scythiques en général et saces en particulier). Sur le plan anthropologique, cette population étudiée depuis leXIXe siècle, présente un type europoïde, notamment le type dit indo-afghan ou méditerranéen oriental couramment attribué aux Saces duPamir et tout le sud de l'Asie centrale (associé à d'autres apports) persistant malgré un fort métissage local et la présence dans leur langue et onomastique dekhotanais oriental (Bactriane). Des recherches génétiques ont montré la présence des marqueurs d'Eurasie et d'Asie centrale dans des taux assez proches de ceux desOuïghours et des Afghans[15]. Cette infiltration d'éléments saces inclus dans l'Empire parthe, est actuellement à l'étude, concernant d'autres groupes africains.

notep. 101 : « Presque toutes les populations qui ne sont ni d'origine africaine, ni aborigène, remontent à des ancêtres en provenance d'Asie centrale[16] ».

A priori toute population correspondant à des critères ethnolinguistiques prédéfinis par des recherches antérieures dans un contexte géographique et historique, appuyé par des relevés archéologiques et/ou épigraphiques, fait l'objet d'une recherche. Généralement, les protocoles engagés vont au-delà de la simple recherche génétique, mais prennent à témoin tout le champ des « sciences humaines » et ce fait constitue un axe passionnant pour des investigations futures[17].

Les Saces et leurs descendants ont vécu tous les bouleversements survenus en Asie centrale. On songera à leur participation dans le commerce de laroute de la soie passant par leurs territoires, puis en651 l'expansionarabe qui commence avec la prise d'Hérat enAfghanistan, l'Amou-Daria en674,Boukhara en676, leSyr-Daria de706 à716, labataille de Talas sur l'Amou-Daria contre les Chinois en751 qui scella le destin de l'Asie centrale qui se partagera désormais entreorthodoxie etislam. Le mot « Arabes » désigne historiquement, un ensemble de peuples variés. L'islam d'Asie centrale se fonde sur des croyances pré-islamiques issues d'un brassage culturel. Un syncrétisme transmis par un répertoire issu d'une mémoire séculaire. De fait, on songera donc également, comme ils l'avaient fait pour la Perse, à un apport des Saces au monde arabe, dans le domaine ducheval, de lafauconnerie et de la stratégie militaire, dont ils étaient eux, les grands spécialistes.

Groupes antiques apparentés

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  • Amyrgiens (nom grec des Saceshaoma)
  • Apasiaques (tribu saco-massagète)
    • Wusun ou Asiens (groupe sace ?)
  • Sarmates
  • Sarmates (Sauromates)
  • Khwarezmiens (Chorasmiens, tribu saco-massagète)
  • Dahéens (tribu saco-massagète)
    • Pissoures
  • Massagètes
  • Orthocorybantes (Saces à capuchon pointu)
  • Sacanes (tribu sace ?)
  • Sacarauques (Saces centre-asiatiques)
  • Sacse (groupe sace ?)
  • kangju (traduction chinoise des Saces de la Sogdiane)

Annexes

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Sur les autres projets Wikimedia :

  • Sakas, surWikimedia Commons

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Iaroslav Lebedynsky,Les Scythes,2e édition 2011, éd. Errance, introduction et chapitre II.
  2. H.W. Bailey,Dictionnary of Khotan Saka, Cambridge, 1979.
  3. cf.Persika.
  4. Attesté sur l'inscription de Behistun.
  5. Strabon,Trogue Pompée etJustin.
  6. Strabon, XI, 8,2.
  7. Iaroslav Lebedynsky,Les Nomades, 2007, éd. Errance.
  8. Iaroslav Lebedynsky, p. 84.
  9. E.D. Phillips,Les Nomades des Steppes, éd. Sequoia, 1966, Bruxelles ; éd. Thames and Hudson, 1965, Londres.
  10. E.D. Phillips,Les Nomades des Steppes, éd. Séquoia, 1966, Bruxelles ; éd. Thames and Hudson, 1965, Londres.
  11. Histoire naturelle, VI, 19 ; Solin, Polyhistor, XV et IL.
  12. Élien,Histoires variées[lire en ligne], XII, 38 (Usage des Saces).
  13. Iaroslav Lebedynsky,Les Saces, éd. Errance,p. 77-78.
  14. P.O. Skærv,Khotanese Manuscripts from Chinese Turkestan in the British Library, éd. The British Library, Londres, 2002.
  15. Site de l'université de médecine de Marseille, 2003.
  16. site de l'université de médecine de Marseille, 2003.
  17. Luigi Luca Cavalli-Sforza,Programme de génétique mondiale des populations.

Bibliographie

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Œuvres auxiliaires

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  • Iaroslav Lebedynsky,Les Scythes, éditions Errance, 2011.
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