Notre-Dame de Lorette est célébrée le 10 décembre de chaque année[4] et incite tout particulièrement « les familles, les jeunes, les religieux et les religieuses, à imiter les vertus de celle qui a été disciple parfaite de l’Évangile, la Vierge Marie qui, en concevant le chef de l’Église, nous a également accueillis chez elle »[5].
Le 24 mars 1920, la Vierge de Lorette est proclamée patronne universelle de tous les voyageurs aériens[3].
La maison où eut lieu le mystère de l’Annonciation était située, d’après une tradition ancienne, dans l’enceinte du couvent actuel des Franciscains, près de la grotte qui renferme l'église de l’Annonciation à Nazareth. C’est là quesainte Hélène, après avoir retrouvé la sainte maison, dont le souvenir avait dû se conserver à Nazareth[6], aurait vers 300 fait élever une basilique, comme sur les lieux saints de Jérusalem et de Bethléhem[7]. Depuis son érection jusqu'à sa destruction en 1263, de nombreux pèlerins ont visité cette basilique : auVIe siècle, saint Antonin de Plaisance admire cette « grande basilique[8] ». L’auteur de l’opusculeLiber nominum locorum ex Actis, attribué à saint Jérôme[9], signale une église à l’endroit où l’Ange entra pour annoncer à Marie la bonne nouvelle, et une seconde à l’endroit où Jésus enfant fut élevé. AuVIIe siècle,Arculfe constate également la présence de ces deux églises[10]. À partir duVIIIe siècle, un de ces deux monuments n’est plus mentionné : c’est l'église de la Nutrition, décrite par Arculfe, qui avait probablement été détruite par les musulmans[11]. AuVIIIe siècle siècle, saint Willibald affirme que les musulmans menaçaient de détruire aussi la basilique de l’Annonciation : ce n’est qu'à prix d’argent que les chrétiens les en détournèrent[12]. Jusqu’à la fin duXIIIe siècle, les chrétiens faisaient lepèlerinage àNazareth pour visiter la sainte Maison de laVierge Marie quesainte Hélène fit restaurer vers 326-328.Saint François d’Assise etSaint Louis notamment s'y sont rendus en pèlerinage. Durant le siège de Jérusalem par les croisés, elle fut saccagée, mais non détruite : car Sœvulf, en 1103, l’admire encore. Un archevêché fut érigé à Nazareth, et la maison du prélat fut adossée au mur septentrional de la basilique. Les croisés firent même à celle-ci des travaux d’embellissement, dont on voit quelques vestiges dans la cour du couvent. En 1213, saint François d’Assise ; en 1251, saint Louis, allèrent y prier ; mais, peu de temps après, en 1263, elle fut renversée par le sultanBaïbars-Bondokhar et sa horde.
Selon une tradition chrétienne légendaire, aux environs du, la Sainte Maison a été transportée dans les airs par des anges de Terre sainte jusqu'en la ville deTersate[13] (aujourd’hui ville deRijeka enCroatie).
En 1291, lorsque les croisés ont été expulsés de Terre Sainte par les musulmans, des chrétiens auraient sauvé la Sainte Maison de la destruction voulue par les musulmans en la transportant. D’abord àTersate, puis dans un second temps, dans la nuit du 9 au 10 décembre 1294, dans la ville deRecanati (ville à laquelle était auparavant rattachée la commune deLorette)[3].
Le prince byzantin,NicéphoreIer Doukas Comnène, aurait pris en 1290 l'initiative de transférer la Sainte Maison. Celle-ci aurait été démontée en 1291 pour être transportée àTrsat. Delà elle aurait ensuite été transportée àLorette.
Le nom deLorette proviendrait du terme latinLauretum désignant un lieu planté de lauriers. L’actuelleLorette ayant au fil de l’histoire porté les noms de Lauretum, Laureto, Laureta, Loreta et Loreto comme l'attestent les intitulés des gravures d’époque représentant le sanctuaire.
La première source littéraire de cette légende propre aux traditions orales de cette époque ne remonte qu’à la deuxième moitié duXVe siècle, sous la plume dePier Giorgio Tolomei, dans saTranslatio miraculosa ecclesie beate Marie uirginis de Loreto.[14]
La Sainte Maison dans la basilique.
À son arrivée sur les territoires pontificaux, la Sainte Maison aurait connu plusieurs nouvelles translations dans lamarche d'Ancône :
dans un bois appartenant à une certaine Loreta, le, trois jours donc avant la renonciation du papeCélestin V ;
dans la plaine au-dessous de la ville actuelle deLorette (dont le nom dériverait précisément de cette dame appelée Loreta) ;
sur le terrain de deux frères sur la colline de Laureto (ou Monte Prodo) ;
enfin sur la route publique, où elle se trouve encore aujourd’hui, c’est-à-dire juste sous le dôme blanc de l’actuelle basilique, selon certaines sources[15], sur les ruines de l'ancienne ville romaine deCupra où se trouvait un temple dédié à la déesse Junon.
En 1488, l’évêque deRecanati confia la desserte du sanctuaire à une congrégation decarmes réformés.
Dans labulleIn sublimia du,Jules II a défini la petite église « ut pie creditur et fama est, camera sive thalamus ubi ipsa beatissima Virgo concepta, ubi educata, ubi ad angelo salutata Salvatorem seculorum verbo concepit » et a placé Lorette sous la tutelle directe du Saint-Siège[17] : la Sainte Maison de Lorette devient chapelle papale. Les papesPie II,Paul II,Sixte IV,Clément VII,Léon X etSixte V furent parmi les premiers souverains pontifes à reconnaître officiellement ce prodige.
René Descartes s'y rendit en pèlerinage en 1623 enaction de grâce pour lesonge qu'il rapporte dans lesOlympiques, et qui est à l'origine de samathesis universelle.
La Sainte Maison provoqua l'afflux de pèlerins notamment les jours de fêtes mariales, de nombreux personnages y adressant leurs prières (Anne d'Autriche, les marins deChristophe Colomb rescapés d'une tempête y déposèrent unex-voto en 1493), de nombreux rois et reines ainsi que de grands aristocrates y envoyèrent des procureurs (émissaires chargés de faire le pèlerinage à leur place).
LaSainte Maison conserve la statue de laMadone, statue de typeVierge noire, et conservait jusqu’auxspoliations napoléoniennes de 1797, où la Sainte Maison fut mise sous scellés, les reliques les plus importantes duculte marial, à savoir le manteau de la Vierge et les saintes écuelles (vaisselle de la Sainte Famille) qui disparurent.
Aussi certains chercheurs ont voulu voir une référence à une église antérieure, celle de Santa Maria di Portonovo àAncône ou celle de Santa Maria in Porto près deRavenne ; d’autres ont imaginé qu’il s’agissait de l’abbaye de Pomposa enÉmilie-Romagne.
Mais à faire porter l’accent cette fois sur le terme demaison, et d’y lire une référence directe à la sainte relique de Lorette, il y aurait eu une église antérieure en lieu et place de la Sainte Maison et de la basilique de Lorette, c’est précisément l'hypothèse que semble retenir lemarquis de Sade.[21]
Une autre hypothèse plus crédible distingue Pierre Damien ou Pierre Pêcheur d’un autre Pierre : Dante aurait en effet confonduPietro Damiano et Pietro degli onesti, ascète duXIe siècle également, qui, de retour d'unpèlerinage en Terre sainte, fit construire une église en l'honneur de la Madone, dans laquelle était vénérée l'image connue sous le nom de « Madone grecque », et fut enterré dans l'église de Santa Maria in Porto, sous le nom de Petrus Peccans.
Illustration du chant XXI du Paradis de la Divine Comédie (rencontre deDante et Béatrice avecPier Damiani) parGiovanni di Paolo qui représente deux églises (évocation du monastère de la Fonte Avellana ?).
De la provenance de la Sainte Maison de Terre sainte posée sans fondation sur la colline entreRecanati etAncône, ne demeure aucune certitude.
Les traces écrites peu nombreuses qui subsistent sont sujettes à caution, car prises dans des querelles politico-religieuses et des transmissions orales contradictoires.
Si, cependant, des lettres gravées dans la brique même de la Sainte Maison semblent dérivées de l'alphabetaraméen ounabatéen, certains chercheurs disent retrouver le même type d’habitat et de maçonnerie en briques auMoyen-Orient que dans la région desMarches ou de l'Ombrie.
Il faut attendre une vingtaine d’années pour qu'autour de la sainte Maison posée au cœur de la Magna Silva de Laureto en 1294 se crée un petit bourg. SiDante y fait réellement référence, Lorette est alors devenu un petit village dans l’ombre de la Ville voisine deRecanati.
La première mention écrite faisant référence àLorette remonte à 1315, quand il est fait allusion à un rustiquesacellum visité par des fidèles pieux. Le petit village qui a grandi tout autour est appeléVilla Loreti. Un autel y est dressé en 1341 à la demande du pape françaisBenoît XII pour recevoir plus aisément les fidèles[22].
Dans la descriptionMarchiae Anconitanae de 1360 par lecardinal Egidio Albornoz, laVilla sanctae Mariae de Laureto est recensée parmi lescastra appartenant à la commune de Recanati. Cette dernière, déjà grand centre de laMarche d'Ancône, organisait chaque année une foire de grand attrait tant pour l’Italie du centre-nord que pour l’Europe. Le commerce, la curiosité et la dévotion mariale s'y mêlèrent.
Des fêtes en l’honneur de la Madone de Lorette ont lieu dans les villes et villages des Marches à l’instar deSirolo en1373 en présence du vicaire de la cité d'Ancône[23].
Le, Nicola de Recanati fait construire un pont au-dessus de la rivièrePotenza en raison de l’afflux depèlerins à la Sainte Maison.
Dans les années1380-1385, de nombreux documents prouvent que le culte de la Madone de Lorette se propage enOmbrie,Toscane,Émilie etLombardie. En retour, la piété populaire et le nombre de visiteurs à la Sainte Maison augmentèrent à tel point qu’en1437, la commune de Recanati nomma un capitaine de laVilla Loreti.
Le développement du sanctuaire s’accompagne alors d’une production iconographique de plus en plus importante par des peintres et graveurs de plus en plus renommés.
Autre source, autre date, dès 1468, par la volonté de Nicolò de Astis, évêque deRecanati, auraient commencé les grands travaux de la basilique-forteresse selon Gaetano Ferri[26].
L’année suivante, en 1469, lepape Paul II aurait donné une forte impulsion au chantier.
De 1480 à 1518, le trésor de Lorette est mis à l’abri dans la tour civique deRecanati en raison des razzias de l’armée duSultan Mehmet II et de ses successeurs. La construction de la basilique se poursuit tout de même sousSixte IV,Innocent VIII etAlexandre VI, et s’achève en1510 sousJules II, pape le plus impliqué dans l’édification des lieux[27].
D’une valeur artistique bien plus grande que l’édicule dusaint Sépulcre deJérusalem, laSanta Casa, la Sainte Maison n’apparait telle qu’elle était à l’origine qu’une fois à l’intérieur, l’extérieur ayant été protégé d’une couverture de marbre qui nécessita le percement de quatre ouvertures, les quatre portes aujourd’hui visibles du revêtement marmoréen.
La quatrième porte n’ouvre pas sur l’espace de la Sainte Maison mais sur unescalier en colimaçon qui donne accès à la terrasse supérieure du revêtement. La Sainte Maison, posée à même le sol, sans fondation et constituée de briques de tailles irrégulières, risquait l’écroulement, en raison notamment de l’afflux depèlerins. Un mur bas de fortification fut d’abord conçu puis détruit pour être remplacé par une structure de marbre entièrement recouvrante.
Véritable maison Renaissance sur le modèle des sarcophages romains entourant l'antique maison sainte en briques, c’estBramante qui en conçoit le plan.Léon X fait venir parmer en1514 deCarrare et d’autres lieux d’Italie lemarbre propre à sa construction.
Avant cela, l’architecte pisanRaniero Renucci assume la charge du percement des portes des côtés septentrional et méridional de l'antique Maison aux endroits correspondant aux futures ouvertures du revêtement marmoréen :« Au premier coup de marteau, son bras s'est figé et ledit Raniero s’effondra, comme s’il avait été assommé. Il ne se réveilla que huit heures plus tard par les prières de sa femme et l’intercession de la Vierge Marie[28]. »
« En cet ouvrage, ont travaillé, en l’espace de vingt-quatre ans, quarante des plus grands sculpteurs qui se sont trouvés en Italie […] ayant coûté en ce temps-là 26 692 écus […], et tout autant les vingt statues des prophètes et sibylles […] et les quatre portes d’airain de La Chapelle »,dixit Honoré Bouche, inLa Sainte Vierge de Laurete (1686)[25].
"Pour donner une idée de ſa magnificence au lecteur, il ſuffit de dire qu'encore qu'un ſi grand nombre des plus excellens ouvriers y ait mis la main, on a été plus de ſoixante ans à le finir."[29]
Inventaire des objets et pratiques cultuels de la Sainte Maison
Fête à l’occasion de l'entrée des monuments spoliés par Napoléon à Paris, où doit se trouver également la statue de Lorette (visibles sur la gravure leschevaux de Saint-Marc).
La Sainte Maison, ou Maison de la Vierge, couramment nommée laSanta Casa, consistait en un ensemble de trois murs adossés à une grotte creusée dans un rocher (laquelle se trouve àNazareth, dans labasilique de l'Annonciation). L'analyse pétrographique et architectonique aurait tour à tour démenti puis confirmé l'origine palestinienne de l'édifice, dont les éléments rappellent fortement la taille de pierre desNabatéens, une peuplade voisine desHébreux. Les graffitis trouvés sur certains blocs de maçonnerie auraient été datés duIIe au Ve siècle. Cependant, l'étude des moellons a confirmé qu'ils épousent parfaitement les traces repérées sur lagrotte de Nazareth. Il pourrait donc s’agir d’une église primitive construite ultérieurement à la supposée demeure virginale.
Sa statue, nommée parfois lasainte image, est uneVierge noire, due à des siècles de fumée de lampe. Comme la Sainte Maison, elle est associée à une série de miracles réels évoqués dans un certain nombre de récits de voyage (celui de Montaigne notamment). La statue d'origine datant probablement de la fin duXIIIe début XIVe siècle, a été dérobée par JosephVilletard de Vincelles etGaspard Monge de l’institut national[30], à la suite dutraité de Tolentino, exposée à laBibliothèque nationale de Paris, puis, restituée au papePie VII, elle retourne à son emplacement le[31] avant leconcordat. Version plus prosaïque de la restitution : celle de T.M. Dumersan[32]. Elle brûle ensuite durant un incendie dans la nuit du 22 au[33] avant d’être remplacée par une nouvelle statue sculptée dans ducèdre du Liban provenant desjardins du Vatican[34], portant un manteau appelédalmatique[33], elle fut modélisée par Enrico Quattrini et peinte par Leopoldo Celani[34],[33].
Les citoyens deRecanati apposent sur la tête de la statue de la Vierge une triple couronne d’or que l’on appelle « Règne », semblable à celle du pape, en 1496. Ils font de même sur la tête de l’enfant Jésus. Les deux couronnes triples y demeurèrent jusqu’en 1643, où elles sont remplacées par celles envoyées parLouis XIII etAnne d'Autriche, en action de grâce pour la naissance deLouis XIV, avec l’accord d'Urbain VIII.
Les reliques de la Sainte Vierge complétaient la Santa Casa :Honoré Bouche[35] note, en1646, que la Sainte Maison renfermait une petite armoire ayant appartenu à Marie qui contenait des éléments de sa vaisselle. Une tunique en laine moirée de la Sainte Vierge ainsi que trois écuelles de vulgaire faïence appartenant à sa vaisselle étaient exposées dans la Santa Casa en1797. Durant lesspoliations napoléoniennes, ces reliques, moins authentiques semble-t-il que chargées d’une forte valeur symbolique et affective, ont été dérobées et envoyées à Paris. Dans lesMémoires historiques et secrets de l’impératrice Joséphine, l’on apprend qu’après avoir envoyé la statue de la Madone au directoire,Napoléon garda pour lui les reliques de la Vierge[36]. Il offrit un morceau du manteau de Marie àJoséphine, qui l’accepta et le plaça dans un médaillon. Il voulut lui offrir également l’une des trois écuelles ébréchées, mais elle refusa. Des reliques en possession deNapoléon, à l’exception de ce morceau de manteau, il est ensuite perdu toute trace[37].
Statue de la Madone deLorette avec saintes reliques telle que dessinée en 1797 pendant lesspoliations napoléoniennes. Ledessin relativement peu réaliste ne laisse pas penser qu’il puisse s’agir d’une statue duTrecento ou duQuattrocento.
Gravure représentant la statue de la Madone de Lorette en 1898, et conforme à une photographie de 1913 de la statue parEdward Dutton[Lequel ?]. Ce qui atteste que la statue emportée par Napoléon n’est plus la même que celle exposée avant l’incendie de 1921.
Statue actuelle.
Le crucifix des apôtres d’un bois incorruptible placé au-dessus de la fenêtre par laquelle eut lieu l’Annonciation de l’ange Gabriel[38].
Pratiques cultuelles relatives à la Sainte Maison de Lorette
L'ornementation marmoréenne de la Maison originelle est une œuvre collective de laRenaissance. Elle ressemble à un sarcophage romain monumental, structure générale du célèbre architecte et peintre renaissant DonatoBramante, à l’intérieur de laquelle ont été ajoutées les sculptures deAndrea Sansovino,Baccio Bandinelli, Domenico Aimo, Aurelio Lombardi,Giovanni Battista della Porta, Niccolo Tribolo, Francesco di Vincenzo da Sangallo. Lespèlerins en font jusqu’encore aujourd’hui le tour à genoux ; de cette pratique remontant auXVIe siècle, le marbre conserve les traces d’usure.
En la Solennité de laToussaint, laville de Lorette (Loreto) est en fête pour l’indiction solennelle de l’Année Jubilaire, qui se tient du au. Le Jubilé de Lorette fut initié à l'occasion du centième anniversaire de la proclamation parBenoît XV de Notre-Dame de Lorette comme patronne de tous lesaviateurs.
Notre-Dame de Lorette est le titre de la Vierge Marie en ce qui concerne la Sainte Maison de Lorette. Ce nom est également utilisé pour sa statue exposée à l'intérieur de la Sainte Maison. Dans les années1600, une messe et une litanie mariale sont approuvées. CetteLitanie de Lorette est la Litanie de la Bienheureuse Vierge Marie, l'une des cinq litanies approuvées pour la récitation publique par l'Église catholique.
Le, sous l'autorité du papeFrançois, le cardinalRobert Sarah signe un décret inscrivant la mémoire liturgique de Notre-Dame de Lorette le dans lecalendrier romain universel[4],[5].
Enpeinture, LaMadone de Lorette, La Vierge de Lorette ou La Notre-Dame de Lorette sont autant de titres donnés à la représentation de laVierge à l'Enfant relativement à la Sainte Maison de Lorette depuis l’art destyle byzantin à nos jours. LeTransport de la sainte Maison de Lorette, laTranslation de la sainte Maison de Lorette sont des titres d’oeuvres qui se rapportent davantage à la Sainte Maison elle-même sur laquelle une Vierge à l’Enfant est généralement représentée assise.
LaParisina deMascagni dansLa Tribuna Illustrata du 29 mars 1914.
Dans l’opéralaParisina dePietro Mascagni, l’entièreté du deuxième acte se déroule au sanctuaire deLorette sur fond de chants de dévotion des pèlerins de la Santa Casa et des marins de l’Adriatique :
Acte II :Ave Maria Gratia plena[41]/ Ahi, Vergine Maria[42]/ Aiuta, aiuta[43]/ Or voici Composto m’avereste sella Bara[44]/ Ho combattu pel mio voto[45].
Texte original : La Santa Casa di Loreto /Appare la Casa di Nazareth, la semplice casa / di Gioachino e di Anna, costrutta di pietre rossastre, / con una porta, con una finestra, con un focolare, / con un altare, quella che nella notte di maggio / gli Angeli traslatarono su le loro ali alla spiaggia / di Schiavonia e nella notte di decembre all’opposta riva, / alla marca di Ancona, entro la selva dei lauri. / Per la porta spalancata si scorge brillare fra i torchi / e le lampade la Vergine nera, scolpita nel legno di cedro / dalla mano di Luca Evangelista, / coperta della preziosissima veste intessuta / d’oro e di gemme. / Le mura degli Ospizii s’alzano dietro il Santuario. / Di là dal laureto splende il Mare Adriatico.
Traduction : La Sainte Maison de Lorette / La maison de Nazareth apparaît, la maison simple /de Gioachino et Anna, construite de pierres rougeâtres, / avec une porte, avec une fenêtre, avec un foyer, / avec un autel, celle que, dans la nuit de mai, / les anges ont déplacée sur leurs ailes vers le rivage / d'Esclavonie et, dans la nuit de décembre, sur la rive opposée, / à la Marche d'Ancône, dans la forêt de lauriers. / Par la porte ouverte l'on peut voir briller parmi les pressoirs / et les lampes la Vierge noire, sculptée dans le bois de cèdre / de la main de Luc l’évangéliste, / couverte du vêtement tissé le plus précieux / d'or et de gemmes. / Les murs des hospices s'élèvent derrière le Sanctuaire. / Au-delà du laureto, la mer Adriatique brille.
La Porta del Cielo[47] est un film de1944 réalisé parVittorio De Sica, qui raconte le voyage en train d'un groupe de pèlerins au sanctuaire de la Madone deLorette, où ils espèrent recevoir un miracle. Le film, tourné à l'intérieur de labasilique Saint-Paul-hors-les-Murs àRome, où le Sanctuaire de Loreto a été reconstruit, a également servi à cacher des Juifs et des politiciens persécutés qui y avaient trouvé refuge contre les raids des Allemands et des fascistes [7]. Les membres de la troupe, « huit cents figurants et divers techniciens » (« Je les avais enfermés – dit De Sica -, sinon quelqu'un pouvait s'enfuir. » Et il rit comme à une blague réussie. […]), [8] abusaient de « l'hospitalité qui leur était offerte en bivouaquant, cuisinant, fumant et flirtant, au scandale des moines, partout où cela se produisait [9] ».
Il existe un très grande nombre de lieux de cultes célébrant la Vierge de Lorette, pour l’essentiel en Europe, en Amérique du Sud, et en Asie du Sud. Un grand nombre d’églises, de chapelles, de sanctuaires, de couvents, de villes, de régions en Europe ou dans le monde portent le nom Notre-Dame de Lorette. Loreto a souvent changé de graphie au fil des siècles en s’appelant tour-à-tour Lauretum, Loretto, Loreta, Loreto.
l'église San Salvatore in Lauro (gravée sur la façade :Maria Lauretanae Piceni Patronae ; statue de la Madone de Lorette au chœur du maître autel et, dans la chapelle au fond du transept gauche vers le chœur, une translation de la Sainte Maison deGiovanni Peruzzini ) ;
La Paroi orientale de la sainte Maison de Lorette après l'incendie de 1921.
1921 : incendie dans lesacellum de la Sainte Maison de Lorette qui réduit en cendres la statue de la Madone. Elle est aussitôt refaite selon la volonté du papePie XI dans du bois de Cèdre du Liban provenant des Jardins du Vatican.
1934 : le, le pape Pie XI supprime par la bulleLauretanae Basilicae la chaire épiscopale de Lorette, plaçant le sanctuaire sous l’autorité directe du Saint-Siège.
1935 : le, la juridiction de l’administrateur pontifical est étendue au territoire de la ville de Lorette.
1944 : les 5 et, la coupole deGiuliano da Sangallo est gravement endommagée par des bombardements allemands qui détruisent définitivement une partie des fresques internes deCesare Maccari.
1965 : le, par la bulleLauretanae Almae Domus, le papePaul VI supprime l’administration pontificale et crée la délégation pontificale pour le sanctuaire de Lorette et la prélature de la Sainte Maison, tout en instituant la chaire épiscopale dans la basilique. (Images Archives Luce :[1])
Aujourd’hui (années 2020), la chaire archiépiscopale de la Prélature territoriale de Lorette se trouve dans la basilique de la Sainte Maison.
Historia della Santa Casa di Loretoa Monfig. Vincenzo Casale, in Loreto Aporeffo Sertorio de’ Monti - Con licenza de superiori,1580
L'Historia della translatione della Santa Casa della Madonna à Loreto, Gia scritta àClemente VII. Pont. Mass. da. M. Girolamo Angelita[51], e tradotta in lingua volgare da Giulio Cefare Galeotti d'Ascisi, Sebastiano Martellini, Loreto1590(it)[lire en ligne]
La Saincte Vierge de Laurete, Histoire des Divers tranfports de la Maison de la glorieufe Vierge Marie qui eftoit en Nazareth., parHonoré Bouche, Docteur en Saincte Théologie et Prévoft de Sainct Jacques., ed.Claude LeBeau, Paris,1646.
Della Santa Casa di Loreto poema sacro, Vincenzo Nolfi et Camillo Boccacci, ed.Cosmerovio,1666
Relazione del divoto viaggio fatto alla santa casa di Loreto, In Torino per Alessandro Vimercati stampat. del S. Officio, Giuseppe Nasaurit di Ceva,1726.
Pietro Valerio Martorelli, Teatro istorico della Santa Casa nazarena della B. Vergine Maria e sua ammirabile translazione in Loreto, III, Rome, Stamperia di Antonio de’ Rossi,1732, p. 411-413.
Abrégé historique qui contient la description de la Sainte Maison de Nazareth, ou de la gloire et de la Majesté du sanctuaire de Nostre-Dame de Laurette. Traduit de l'italien en françois,1731.
Vincenzo Murri,Relazione Istorica delle Prodigiose Traslazione della Santa Casa di Nazarette ora venerata in Loreto, ed.Fratelli Rossi, Loreto,1841
Antonio Riccardi, Storia apologetica della santa Casa a Loreto, Stamperia Mazzoleni, Bergamo,1842
Gaetano Ferri,La Santa Casa di Nazareth e la Città di Loreto descritte storicamente e disegnate da Gaetano Ferri, ed. Cortesi, Macerata,1853
Ch. de Vogüé,Les églises de la Terre Sainte, Libr. V. Didron, Paris,1860
Kathleen Weil-Garris, « The Santa Casa di Loreto: Problems in Cinquecento Sculpture », thèse de doctorat, Harvard University,1965
Floriano Grimaldi, La basilica della Santa Casa di Loreto. Indagini archeologiche, geognostiche e statistiche, Pieve Torina, imprimerie Mierma,1986.
Silvio Serragli, La Santa Casa Abbellita, Loreto, Paolo e Giovanni Battista Serafini Fratelli, 1639, p. 44 ; Floriano Grimaldi, Il Libro Lauretano. Secoli xv-xviii, Loreto, Tecnostampa di Loreto,1994, p. 133, 138.
Giuseppe Santarelli, « Vicende storiche della Basilica di Loreto », dans Monelli et Santarelli,1999, cités n. 2, p. 7-50.
Floriano Grimaldi et al., L’Ornamento marmoreo della Santa Cappella di Loreto, Loreto, Tecnostampa di Loreto,1999.
Nanni Monelli, Giuseppe Santarelli, La Basilica di Loreto e la sua reliquia, Ancône, Aniballi Grafiche s.r.l.,1999.
Marco Moroni, L’Economia di un grande santuario europeo. La Santa Casa di Loreto tra basso Mediovevo e Novecento, Milan, Franco Angeli s.r.l.,2000
↑Cf. la description de l’higoumène Daniel, en 1114, et celle de Phocas, en 1185, dansAbraham de Norolf,Pèlerinage en Terre Sainte de l’higoumène russe Daniel, Saint-Pétersbourg,, in-4°,p. 113-115 ; dansLéon Allatius,Συμμικτα sive opusculorum græcorum libri duo, Cologne,, in-12,p. 11-12, et dans la revueLa Terre Sainte (1889), p. 101,Étude sur les sanctuaires vénérés à Nazareth.
↑Acta Sanctorum ordinis S. Benedicti, in-f°, t. IV, p. 374
↑La source de cette tradition, qui remonterait à 1525, est(la) Horace Torsellini, S. J.,Lauretanæ historiæ libri quinque,, ouvrage qui connut un immense succès : les éditions et les traductions s'en sont multipliées jusqu'au XVIIe siècle. Les défenseurs catholiques de la translation miraculeuse, comme A. Caillau (« Histoire critique de Notre-Dame de Lorette », in-12, Paris, 1843) ; Milochau (« De l’authenticité de la maison de Lorette », in-12, Tournai, 1881, et « La sainte maison de Lorette », in-12, Tournai, 1881) ; Grillot, « Sainte maison de Lorette ». in-8°, Paris, 1873) et enfin Gosselin (« Instructions sur les principales fêtes de l’Église », Paris, 1861, 3 in-12, t. III, p. 387-462), se fondent notamment sur son récit.
↑a etbHonoré Bouche,La Sainte Vierge de Laurette, ou Histoire des divers transports de la maison de la glorieuse Vierge Marie qui estoit en Nazareth: et la description des miracles et des choses merveilleuses qui se trouvent en cette saincte maison, C.Lebeau,, 245 p.
↑Pour le résumé exhaustif de l’intervention des différents papes (de Calixte III à Clément VII) sur la construction, la restauration et l’entretien de la Sainte Maison, consulter lesGlorie Maestose del Santuario di Loreto de Baldassare Bartoli.
↑sous la direction de Noël des Vergers et Léon Renier,Complément de l’encyclopédie moderne : dictionnaire abrégé des sciences, des lettres, des arts, 56 rue Jacob, Paris, Firmin Didot frères,(lire en ligne), Tome 7°.
↑Walter Scott, « Vie de Napoléon Buonaparte, empereur des français »,tome 6° - Ed.Charles Gosselin. Paris,,p. 143-144(lire en ligne).
↑T.M. Dumersan,Histoire du cabinet des Médailles antiques et pierres gravées., Rue neuve des petits champs, Marion du Mersan,(lire en ligne),p. 174.
↑Melle M.A. Lenormand,Mémoires historiques et secrets de l’impératrice Joséphine, Marie-Rose Tascher de la Pagerie, première épouse de Napoléon Bonaparte - Tome 1er : seconde édition, Paris, Dondey Dupré, père et fils, imp-lib.,, 463 pages(lire en ligne),p. 326-327.
↑J-A-S Colline Plancy,Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses, Tome 1}, 23 bd Montmartre Paris, Guien et compagnie, Libraires,, 450 p.(lire en ligne), p 202.
↑Armand Benjamin Caillau,Histoire critique et religieuse de Notre Dame de Lorette, 46 rue du Bac, Paris, Vaton,, 432 p.(lire en ligne),p. 203