Saint-Servais est une commune duLéon située à l'ouest de Landivisiau et à l'est de Landerneau. Lefinage communal (qui dessine approximativement un rectangle étiré dans le sens nord-sud) est formé pour l'essentiel d'un morceau du plateau du Léon dont l'altitude est aux environs de 100 mètres (le point culminant est à 116 mètres dans le nord du territoire communal, à l'intérieur du périmètre de laBase d'aéronautique navale de Landivisiau qui est pour partie située dans la commune), le bourg étant vers 80 mètres d'altitude ; plusieurs vallées encaissées limitent la commune, principalement celle de l'Élorn au sud (cefleuve côtier coule vers 25 mètres d'altitude et sépare Saint-Servais de Pont-Christ, qui fait partie de la commune deLa Roche-Maurice), mais aussi celle d'un de sesaffluents derive droite : le ruisseau de Brézal à l'ouest (qui sert de limite avecPlounéventer) ; les versants encaissés des deux vallées précitées sont restés boisés. Le petit fleuve côtier laFlèche a sa source à la limite nord de la commune, séparant Saint-Servais dePlougar.
La commune est traversée à sa limite sud par l'ancienne route royale de Paris à Brest, devenue ensuiteRoute nationale 12, et désormais simple route départementale 712 depuis la construction de lavoie express RN 12 qui traverse désormais la partie centrale de la commune, la coupant littéralement en deux sans que la commune ne soit directement desservie (si l'aire de repos dite de Saint-Servais est sur le territoire communal, les deux échangeurs permettant d'accéder à cette voie expresse sont l'un, à l'est, celui de la Croix des Maltotiers (Landivisiau-Ouest) et l'autre, à l'ouest, celui de Prat Lédan, est situé sur la commune de Plounéventer. Le bourg de Saint-Servais est desservi par la route départementale 32 allant deLandivisiau àLesneven.
La partie nord du territoire communal est coupée en deux par l'emprise de la Base d'aéronautique navale de Landivisiau : plusieurs hameaux et fermes isolées (Coz Feunteun, Keroualar, Spern ar Bic, Kervilien, ..) dépendant de Saint-Servais ne sont reliés au bourg qu'en contournant la dite base, soit par l'ouest (en passant par le territoire des communes deSaint-Derrien et Plounéventer), soit par l'est (en passant parBodilis).
La commune est restée essentiellement rurale, avec un paysage debocage et unhabitat dispersé en hameaux et fermes isolées ; des lotissements se sont toutefois créés ces dernières décennies au sud du bourg traditionnel (quartiers du Ménez et de Roc'h Glaz).
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat océanique franc, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[1]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[2]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique[3]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[4]. Elle est en outre dans lazone H2a au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[5],[6].
Au, Saint-Servais est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9].Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (72,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (40,1 %),terres arables (29,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (16 %), zones urbanisées (7,3 %), forêts (6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
En 1792, en réponse à une enquête, la municipalité de Saint-Servais répond que le nombre de personnes « qui ont besoin d'assistance » est de 116 (sur 726 habitants)[15].
En mars1793, Kernilis fit partie, avecGuissény,Plounéventer,Ploudaniel,Plouguerneau etKerlouan, des communes condamnées à payer en tout40 600 livres de dédommagement pour s'être rebellée contre le gouvernement républicain[16] (Saint-Servais eut à payer250 livres[17]).
Claude Blouch né le 2 février 1792 - Goaz - Saint Servais, décédé le 19 mai 1812[18] - Saint Servais, à l'âge de 20 ans, était chasseur au 12 ème régiment de ligne. Un mois après son décès, en juin 1812, la Grande Armée forte de 691 500 hommes, la plus grande armée européenne jamais rassemblée, franchit le Niémen pour se diriger vers Moscou.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Saint-Servais en 1853 :
« Saint-Servais ; commune formée de l'anc.trève dePlounéventer ; aujourd'huisuccursale. — […] Princip. vill. : Bvisien, Boualar, Mezcouez, le Guern, Lezlem, Penhoat, Bivin. — Superf. tot. : 1 029 hect., dont […] ter. lab. 526, prés et pât. 89, bois 48, landes et incultes 264, sup. des prop. bât. 7 ; cont. non imp 45. Const. div. 130 ; moulins : 5 (de Penvern, de Bivin, de Lezlem, à eau). ☞ La route de Brest à Paris traverse cette commune de l'est à l'ouest. — Le pont de Bivin, station connue de nivellement, est à 55 m. 28 c. au-dessus du niveau de la mer. — Géologie : çà et là granite amphibolique. — On parle lebreton[19]. »
L'ossuaire de Saint-Servais servit un temps d'école vers le milieu duXIXe siècle[15]. En 1887 la commune de Saint-Servais fut dans l'obligation de construire uneécole publique de filles afin de respecter la loi du sur les constructions d'office qui oblige les communes dépourvues d'école publique à en construire une[20].
Le pourcentage deconscrits illettrés à Saint-Servais entre 1858 et 1867 est de 41 %[21].
Le dernier décollement dechef connu en Bretagne fut celui du peintreYan' Dargent réalisé selon sa volonté dans le cimetière de Saint-Servais en 1907 :
« La tombe fut ouverte, le cercueil descellé et, sur le vœu du fils du défunt, M. lerecteur de la paroisse prit avec respect la tête du mort, la sépara sans grande difficulté du tronc, et la remit dans une petitechâsse en zinc près du chef de sa mère. C'était le matin. Dans l'après-midi, toute la paroisse, fière de son peintre, assista à la funèbre cérémonie. Les écoles eurent congé, les autorités portèrent les glorieux restes jusqu'à la chapelle[22]. »
La tombe du sergent Yves Morry[Note 3], mort au combat en 1915 dans laSomme a été retrouvée en 2019 par sa petite-fille au cimetière anglais deThiepval[24].
Yan' Dargent, peintre et illustrateur, né le, mort àParis le, et enterré à Saint-Servais. Un musée[28]a été créé à Saint-Servais pour regrouper des oeuvres de ce peintre. D'autres oeuvres sont visibles dans l'église et l'ossuaire. Des vitraux de l'église et de l'ossuaire ont été dessinés par Yan' Dargent.
Jean Marie COMBOT, né le 20 février 1886 - Saint Servais, décédé le 21 novembre 1944 - Phong-Thrang (Indochine), à l'âge de 58 ans était frère des écoles chrétiennes.Il était propriétaire de rizières et membre du conseil colonial à Saigon[29].
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).