A4 (sortie Sainte-Marie-aux-Chênes). Une aire de repos sur l'autoroute A4 fait part au voyageur de la proximité du village : Aire de Metz-Saint Privat.
Au, Saint-Privat-la-Montagne est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Metz, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[16]. Cette aire, qui regroupe 245 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (89,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (71,2 %), zones urbanisées (13,3 %), prairies (13 %), mines, décharges et chantiers (1,9 %), forêts (0,5 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Anciennement mentionné :Saint-Privas-la-Montagne (1324),Saint-Prevey en la montaigne (1440),Saint-Privey en la montaigne (1444),Saint-Privey la Montagne (1464),Saint-Privé la Montaigne (1491),Saint-Pryvas en montaigne (xvie siècle),Sanctus Privatus in monte (1544)[20].
Le, l'empereur des FrançaisNapoléon III déclare la guerre à la Prusse. Commandant l'armée, le souverain, vieillissant et malade, arrive à Metz, première place forte d'Europe, pour constater que "rien n'est prêt et tout manque..." Commencée dans l'enthousiasme et d'inutiles victoires,l'armée Française accumule défaites sur défaites. Les armées prussiennes et leurs alliées foncent sur Metz où s'est repliée l'armée française sous le commandement dumaréchal Bazaine, un officier sorti du rang qui s'est distingué pendant laGuerre du Mexique. L'objectif des Prussiens n'est pas d'attaquer la puissante place forte mais de laréduire par un siège. Après l'avoir contournée par le sud et traversé laMoselle, les Armées de la Prusse et de ses alliés se retrouvent face à l'armée Française au niveau des villages deVionville,Mars-la-Tour,Rezonville puisGravelotte où l'armée Française est chaque fois bousculée. Les Français se retranchent sur la plateau de Saint-Privat. Le se déroule laBataille de Saint-Privat.
Les soldats Français occupant le village (480 habitants), ces combats ont été nommésbataille de Saint-Privat par les historiens français. Les troupes allemandes tenant alors le village deGravelotte la même bataille a été dénommée « Schlacht bei Gravelotte » par les historiens Allemands[Note 3].
Quoi qu'il en soit, la bataille, immortalisée par le tableau d'Alphonse de Neuville[Note 4] fit plus de 20 000 victimes tuées, blessées ou disparues dont 54 villageois (plus de 10 % de la population) et se solda par une victoire des armées prussiennes et saxonnes, malgré la défense héroïque des hommes du maréchalCanrobert.
Les derniers combats eurent lieu dans le cimetière du village et l'église fut détruite. Unodonyme local rappelle cette bataille :« Rue du 18-Août ». La placette voisine est dédiée au maréchal Canrobert et la rue qui la longe au curé de la paroisse, l'abbéJean-Nicolas Bauzin.
Cette bataille décisive eut pour conséquence l'encerclement deMetz et unlong siège par les troupes allemandes, la neutralisation de l'armée du Rhin et à terme la chute du régime, le chaos politique et la défaite.
La rumeur a prétendu que, pendant que ses troupes se faisaient décimer, le maréchalBazaine, commandant en chef, jouait au billard au quartier général.
L'abbéJean-Nicolas Bauzin (1836-1903), curé de la paroisse, secourut les blessés des deux camps. Par la suite, muni d'un passeport allemand, il sillonna le nord de la France, l'Allemagne et l'actuelBenelux, collectant des fonds pour rebâtir l'église détruite pendant les combats. Le nouvel édifice, surnommé « la cathédrale du haut plateau », de style néo-gothique, a été inauguré en 1876. Les vitraux furent offerts par différents donateurs, l'horloge par le dernier suisse de l'église, monsieur Augustin Domange. La « grotte de Lourdes », située à l'intérieur de l'église, symbole à la fois religieux et patriotique français, avait la forme de la France. Elle a été démantelée en 2009 à la demande de l'abbé Pascal Sarjas. Décoré de l'Ordre de l' Aigle Rouge, l'abbé Bauzin fut inhumé (après sa mort) en 1903 dans « son » église au pied de l'autel. Dans l'actuel cimetière militaire, un monument commémore son héroïsme et sa charité. Une des principales rues du village porte son nom depuis 1967.
Entre-temps, à la demande expresse du septuagénaireGuillaumeIer, nouvel empereur allemand qui surnommait le champ de bataille « le tombeau de ma garde », leTraité de Francfort, qui mit fin à la guerre, céda Saint-Privat et les villages voisins à l'Empire allemand en échange deBelfort qui resta français. Saint-Privat redevint alors un village frontalier.
À la fin des années 1870, le peintre FrançaisAlphonse de Neuville sillonna la région pour reconnaître ces lieux désormais marqués par l'histoire. Réalisé en 1881, le tableau " Le cimetière de Saint-Privat " lui valut laLégion d'Honneur. Il est aujourd'hui exposé dans la galerieno 55 duMusée d'Orsay àParis. À sa mort, la peintre demanda que sa tombe auCimetière de Montmartre soit ornée d'une représentation du portail du cimetière telle qu'il l'a peinte.
Les combats du dans le cimetière de Saint-Privat (esquisse préalable au tableau définitif d'Alphonse de Neuville).
Portail classé de l'ancien cimetière de Saint Privat-la-Montagne où se déroulèrent les derniers moments de la bataille.
Tombe d'Alphonse de Neuville (cimetière de Montmartre, Paris).
L'empereur Napoléon III et l'impératrice qui voulait la guerre pour affermir le trône
Le roi de Prusse Guillaume Ier proclamé "Empereur Allemand" dans la galerie des glaces du château de Versailles ();
Le champ de bataille, alors proche de la « nouvelle frontière », devint un lieu de pèlerinages patriotiques tant français qu'allemand et plusieurs monuments à la mémoire des soldats tombés au champ d'honneur furent érigés. Le village, au cours de cérémonies commémoratives ou de manœuvres militaires, fut honoré de plusieurs visites impériales et doté d'un musée, aujourd'hui àGravelotte.
L'empereurGuillaume II, féru d'architecture, conçut personnellement le monument commémoratif dit « de Saint Michel » sis au lieu-dit de Habeau, inauguré en 1899 en présence du Kaiser. Guillaume II vint plusieurs fois dans le village notamment pour assister à des manœuvres militaires. Le monument fut détruit en 1919 par les Français.
L'empereur Guillaume II en 1900.
La Tour d'où, dit-on,Guillaume II observait les combats de Verdun.
Monument « du Lion » avant 1918 : le lion rugissant semblait vouloir « manger la FRANCE.
La proximité des carrières depierre de Jaumont, qui fait la beauté de la ville deMetz, l'ouverture de mines de fer dans les villages voisins et la construction de la gare frontière d'Amanvillers (1873) provoquèrent un changement d'activité pour la population jusqu'alors principalement rurale, et l'arrivée d'une importante immigrationpolonaise etitalienne, durant la première moitié du vingtième siècle.
Le lion de Belfort, côté Français; (ici la copie parisienne) tout aussi agressif que le lion allemand de Saint-Privat.
En 1873, le village voisin d'Amanvillers fut doté d'une gare qui profita aussi aux habitants de Saint-Privat. Gare frontalière, elle servit notamment aux services impériaux des douanes et un certain nombre de bâtiments furent à cet effet en contrebas du village.
Lorsque laPremière Guerre mondiale éclate, les Mosellans se battent naturellement pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes Mosellans trouvèrent la mort au combat mais cette fois sous l’uniforme allemand, sur leFront de l’Est, mais aussi à l’Ouest, en particulier en France et dans lesFlandres[21]. Comme dans le reste de la "Lorraine Annexée", une politique de germanisation intransigeante est menée après la déclaration de guerre de la France et plusieurs habitants de Saint-Privat, village frontalier, donc "zone sensible", furent incarcérés dans la forteresse d'Ehrenbreitstein près deCoblence. Parmi ces déportés politiques, une femme, Marie Nommeuche. En 1918, le village redevient français.
Entre 1940 et 1944, la commune paye un lourd tribut à laguerre. Comme dans le reste de laMoselle annexée, la dictature nazie fait rage et apporte, outre une "Adolf Hitler Strasse", son lot de désolations. Beaucoup de jeunes gensincorporés de force dans les armées allemandes furent envoyés sur leFront de l'Est et certains ne revinrent jamais.D'autres, faits prisonniers par les soviétiques - parfois après avoir déserté laWehrmacht - ont connu le sinistreCamp de Tambov.
Les civils ne sont pas épargnés. Dans la nuit du 20 au, dix huit familles du village furent déportées - soit 10% de la population - vers lesSudètes pour avoir refusé officiellement de prêter serment àAdolf Hitler. Les villages voisins subirent également cette rafle.
Le, àAuboué, village minier côté Français, un side-car venant deSainte-Marie-aux-Chênes, village miner côté Allemand, est pris pour cible par des résistants. Le sous-officier Allemand ayant été tué, le side-cariste va déclenche l'alarme à Sainte-Marie. Des représailles sont ordonnées. 300 habitants du village deSainte-Marie-aux-Chênes sont enfermés dans la grange Weber et menacés de mort.Dante Pederzoli, un exploitant agricole Italien père de famille de 33 ans proche de la résistance, se prétend l'auteur de l'attentat. Il est exécuté sommairement par pendaison. Une stèle lui rend hommage.
Le, l'armée américaine pénétrait dans leGau Westmark sans pour autant pousser son avantage. La "pause d'octobre" dura jusqu'à la mi-novembre, les américains voulant reconstituer leurs forces avant de conquérir le Reich. De son côté, le chancelier Hitler choisit une politique e défense jusquauboutiste. Évacuée par les autorités nazies en, la population se réfugia à Metz après avoir passé plusieurs nuits dans les bois voisins d'Amanvillers. Situé au pied du fort de Saulny, le village, fut en partie détruit par l'artillerie, notamment les maisons situées à proximité des routes menant à Metz dans le quartier "Jérusalem". Les arbres qui apportaient de l'ombre à la route qui menait à Metz via Saulny furent abattus. Le village voisin d'Amanvillers où se situait la gare la plus proche fut miné; la gare, détruite, ne fut jamais reconstruite. St Privat fut libérée par les troupes du général Patton en au cours de labataille de Metz. La Adolf Hitler Strasse fut rebaptisée "rue du général De Gaulle".
En 1950, neuf cafés permettaient aux 900 habitants (et à leurs voisins) de se rencontrer et de se divertir (jeux de quilles, etc.). La plupart ont fermé. Le café "Jérusalem", ouvert depuis 1909, considéré comme une institution par les privatiens qui le surnomment affectueusement "Le Jéru", seul s'est maintenu au cours du temps.
Le centenaire de la bataille de 1870 fut commémoré en 1970 au cours d'une messe solennelle célébrée par l'abbé Pierre Steiner en présence du princeErnest-Henri de Saxe. Comme toute la population du Nord de laLorraine, les Privatiens souffrirent de la crise de lasidérurgie et de la fermeture des mines de fer dans les années suivantes. L'ouverture d'un hypermarché dans le bourg voisin en 1984 eut pour conséquence la fermeture des commerces de proximité.
Le village fait partie depuis 2004 de laCA2M (communauté d'agglomération de Metz Métropole) et dusecteur paroissial Saint-Pierre de Jaumont tandis que la commune voisine deSainte-Marie-aux-Chênes, si elle fait partie du secteur paroissial ne fait pas partie de laCA2M. de nouveaux commerces (restaurant, sandwicherie, épicerie, coiffeurs) se sont installés.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].
En 2022, la commune comptait 1 873 habitants[Note 5], en évolution de +1,63 % par rapport à 2016 (Moselle : +0,52 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Église Saint-Privat, construite en 1682, détruite après les combats de 1870, rasée en 1875 ;
Église néo-gothique de 1876, construite grâce aux fonds collectés à travers l'Europe par l'abbé Bauzin, remplace l'ancienne église ;
Des monuments commémorant la bataille de 1870 sont disséminés dans le village : le monument du lion, la tour, le monument de lareine Augusta (de Prusse)[26]. Le monument portant une statue de l'archangesaint Michel, sis dans le quartier de Habeau, réputé avoir été dessiné par l'empereur, a été détruit en 1919.
Cimetière où se déroula la bataille (portail classé).
Guillaume II (empereur allemand) (1859-1941), empereur allemand vint souvent présider les manœuvres à Saint-Privat, aurait dessiné la statue commémorative de l'archange saint Michel (détruite en 1918).
Alphonse de Neuville, peintre de labataille de Saint-Privat. Sa tombe reproduit la porte du cimetière du village où se déroula la bataille telle qu'elle fut peinte en 1881 par l'artiste.
↑Cette bataille est à l'origine de l'expression populaire « ça tombe comme à Gravelotte », les soldats français s'étant retrouvés sous une pluie de projectiles.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Qualité des eaux de rivière et de baignade. », surqualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/(consulté le) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Bouteiller,Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.