Aux confins des hauts plateaux ardéchois et duDevès et limitrophe du département de l'Ardèche dans sa partie est et sud-est, Saint-Paul-de-Tartas est une commune de moyenne montagne située entre la haute vallée de la Loire et la haute vallée de l'Allier. Sa mairie se trouve à 1 200 m d'altitude et son point culminant est atteint au sommet dumont Tartas à 1 349 mètres d'altitude.
La commune est arrosée de nombreux cours d'eau, dont laMéjeanne, affluent de la rive gauche de laLoire, et des ruisseaux des Fayes, du Mas, du Passadoux, du Rayol, du Traversier, de la Villette, etc.
Statistiques 1991-2020 et records ST-PAUL-DE-TART (43) - alt : 1146m, lat : 44°48'15"N, lon : 3°52'08"E Records établis sur la période du 01-01-1977 au 31-12-2020
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (71,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (37,3 %), zones agricoles hétérogènes (35,4 %), forêts (23,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,1 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Saint-Paul-de-Tartas en 2018 en comparaison avec celle de la Haute-Loire et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion derésidences secondaires et logements occasionnels (65 %) supérieure à celle du département (16,1 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 80,7 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (84,9 % en 2013), contre 70 % pour la Haute-Loire et 57,5 pour la France entière[I 4].
Il est impossible queTartas dérive deTarse : cela contreviendrait lourdement aux règles de l’évolution phonétique. De plus, le mot est beaucoup plus ancien que saintPaul de Tarse, d’au moins un millénaire. Il est formé de la racinetar- (outal-), suffixée en-t·as. Cette racine, qui est très probablementpré-indo-européenne, a le sens de « monticule », « colline » ou « mont ». On la retrouve, entre autres, dans le mot françaistalus, issu du gauloistalutum (versant, côte), et enoccitan local dans le mottautàs (prononcé [toou-tas]), provenant d'un plus ancientaltàs, et qui signifie « grosse touffe d'herbe faisant un monticule ». Enfin, enAquitaine, plus précisément dans lesLandes, se trouve la commune deTartas (plus de 3 000 habitants), qui doit son nom aux hauteurs dominant la vallée, où sont situés la vieille ville et l’église, qui n’ont aucun lien avec saint Paul de Tarse[réf. nécessaire].
C’est en 1184 que quelques moines venus de l’abbaye bénédictine de la Chaise-Dieu y fondent un prieuré qui exerce ses prérogatives et collecte la dîme sur la paroisse de Saint-Paul et sur plusieurs villages de la paroisse voisine de Saint-Arcons-de-Barges[14].
Détail de la façade de la maison du Prieur (maison Schuyten).
Un siècle plus tard, Pons de Montlaur, dont la famille, exerce, de longue date, le pouvoir féodal sur la région concède la seigneurie des lieux à Pierre de Montarcher, prieur de Saint-Paul. Dès lors, ce dernier cumule, ès qualité, le pouvoir spirituel et temporel sur ses habitants, exceptés les habitants des Uffernets et de la Fagette qui relèvent de la seigneurie laïque du vicomte de Beaune et ceux de Fourmagne et du Chaussadis soumis au seigneur de Montbel.
Vers 1320, les moines et le prieur quittent le prieuré, qui est rattaché à la manse abbatiale de la Chaise-Dieu. Jusqu'à la Révolution, c’est l’abbé de la Chaise-Dieu qui est, directement, « prieur et seigneur » de Saint-Paul-de-Tartas[15]. L’abbé nomme ses « officiers » pour rendre, sur place, la justice en son nom, et un « fermier » pour encaisser ses revenus ecclésiastiques ou seigneuriaux.
À laRévolution, Saint Paul et six localités voisines, anciennement vivaroises, participent à la constitution du département de la Haute-Loire et du canton de Pradelles[16].
Le désenclavement des territoires ruraux par la construction entre 1850 et 1866 du chemin de grande communication (l’actuelle départementale 500) entre Pradelles et Le Pertuis via Saint-Paul-de-Tartas et Montbel. Ce nouveau tracé nécessita l’expropriation d’une douzaine de parcelles au cœur du village de saint-Paul et la démolition de l’ancienne maison d’Assemblée[19].
Fontaine-abreuvoir au bourg de Saint-Paul.
Le long chemin judiciaire poursuivi par la municipalité de Saint-Paul pour conserver les droits concédés en 1282 par Pons de Montlaur aux habitants pour l’usage du bois de sa forêt de Bauzon, en Vivarais[20] et remis en cause par les propriétaires privés de cette forêt à la Restauration. Finalement, en 1909, letribunal de Largentière ordonne le cantonnement des droits de Saint-Paul sur une surface à définir par voie d’experts qui appartiendra à la commune en pleine propriété. L’offre des experts, en 1921, attribue finalement à la commune deux parcelles de hêtraies-sapinières totalisant146 hectares sur les communes d’Astet et de Lanarce (Ardèche) pour les besoins de ses habitants en bois d’œuvre et bois de chauffage[21].
La réalisation des premiers captages et de réseaux d’adduction d’eau pour l’approvisionnement des fontaines publiques et des lavoirs[22].
Il s'accompagne de l’essor de l’exode rural en direction des métropoles régionales, de la région parisienne, ou des mines gardoises. LaPremière Guerre mondiale qui a fait plus de 50 victimes dans la commune, accentue sa dépopulation[23]. La mécanisation, la modernisation de l’agriculture et le désenclavement vont permettre aux actifs restés au pays de développer une agriculture productive et suffisamment rémunératrice, fondée sur l’élevage bovin laitier et la culture de lalentille verte du Puy.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[29].
En 2022, la commune comptait 193 habitants[Note 3], en évolution de −3,98 % par rapport à 2016 (Haute-Loire : +0,36 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 24,1 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 41,2 % la même année, alors qu'il est de 31,1 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait91 hommes pour96 femmes, soit un taux de 51,34 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (50,87 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[I 7]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
3,3
90 ou +
2,1
17,6
75-89 ans
18,8
20,9
60-74 ans
19,8
23,1
45-59 ans
19,8
11,0
30-44 ans
15,6
8,8
15-29 ans
5,2
15,4
0-14 ans
18,8
Pyramide des âges du département de laHaute-Loire en 2021 en pourcentage[I 8]
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 90 personnes, parmi lesquelles on compte 76,7 % d'actifs (73,3 % ayant un emploi et 3,3 % de chômeurs) et 23,3 % d'inactifs[Note 5],[I 11]. Depuis 2008, letaux de chômage communal (au sens du recensement) des15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 14]. Elle compte 37 emplois en 2018, contre 46 en 2013 et 46 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 68, soit unindicateur de concentration d'emploi de 54,4 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 45,2 %[I 15].
Sur ces 68 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 31 travaillent dans la commune, soit 46 % des habitants[I 16]. Pour se rendre au travail, 65,7 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 16,4 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 17,9 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 17].
Église Saint-Paul, duXIIe siècle : église fortifiée, construite en1095 par le prieuré des moines de La Chaise-Dieu. Les prêtres de Saint-Haon viennent y célébrer les sacrements. Durant lesguerres de Religion, elle sera incendiées de même que le village, par les troupes duHuguenot "Charles de Barjac". À sa reconstruction en1647, l'église sera dotée d'unclocher à peigne. Elle sera classéemonument historique le[32].
Desenfeus datant duXIIIe siècle, dans le mur nord du cimetière, ont également été classés monument historique le[33].
Édifiée en 1852, l'ancienne maison ducantonnier, démolie par un orage en 2001, exhibait des traits méridionaux distinctifs comme lesgénoises, lestuiles rondes et le demi-oculus enbrique[34].
De nombreuses croix de granit sont à découvrir le long des chemins.
Au milieu des bois du mont Tartas on trouve une pierre aux sacrifices. Au sommet une table d'orientation permet de découvrir un immense panorama sur le plateau et lesmonts du Velay.
Près du village des Uffernets, La Montjoie en maçonnerie permettait aux voyageurs perdus dans la neige de retrouver leur chemin[35].
Le château de Montbel au-dessus de la rivière Méjeanne.
Château de Montbel, dominant la vallée de la Méjeanne, siège d'une seigneurie dont les titulaires successifs furent les familles Audoyer, Odde, de Barbon, Surrel. Au pied de la butte castrale naissent des eaux minérales riches de propriétés thérapeutiques, analysées par le chimiste Pierre-Emile Mazade en 1862. Elles furent exploitées épisodiquement jusque dans les années 1950 sous le nom de sources « Eugénie », « Célina », « Ernestine » et finalement « Pascaline » du nom de leur dernier exploitant Calixte Pascal de Coucouron.
De gueules à une crosse d'argent passée en sautoir avec une épée renversée du même, garnie d'or, au chef cousu d'azur chargé d'une fleur de lys aussi d'or accostée de deux étoiles du même.
↑Les distances sont mesurées entrechefs-lieux de communes par la voie routière et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes àvol d'oiseau.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement desfoyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à lataxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)