Localisée dans le sud-est du département du Pas-de-Calais, Saint-Nicolas est une commune limitrophe de la commune d’Arras, (chef-lieu d'arrondissement etpréfecture du Pas-de-Calais)[1].
Au, Saint-Nicolas est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[Insee 1].Elle appartient à l'unité urbaine d'Arras[Note 4], une agglomération intra-départementale regroupant15 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 5],[Insee 2],[Insee 3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Arras, dont elle est une commune du pôle principal[Note 6],[Insee 3]. Cette aire, qui regroupe 163 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[Insee 4],[Insee 5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (51,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (41,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (48,6 %), zones urbanisées (31,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (8,4 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Déjà au siècle dernier, Ricouart signale« pour moi, Méaulens est un Médiolanum, le village encaissé entre les deux rives de laScarpe, des collines Baudimont jusqu'aux Rampes qui mènent àÉcurie »[22].
L'habitat, composé de maisons de bois et de terre, est assez dispersé et devait s'étendre autour des rives marécageuses de la rive gauche de laScarpe et duCrinchon sur des terrains aujourd'hui partagés entre la ville d'Arras et Saint-Nicolas. Son centre administratif et religieux se trouve à « Méaulens » d'après le sens celtique du terme, et donc probablement à Saint-Nicolas[23].
Les voies tracés par les Romains pour desservir la ville nouvelle que ces derniers bâtissent vont complètement ignorer Saint-Nicolas et la partie du futur Arras-Ville peuplés par des « indigènes ». Les voies vers le nord rayonnent de ce qui va devenirSainte-Catherine[24].
Par deux fois, au livre III de ses commentaires, César désigne son camp par NEMETO-CENA. Cenna désigne bien une propriété mais aussi un promontoire, Nemeto un bois ou une clairière sacrée, ce qui est exactement la traduction de Méaulens. La trace de ce camp, assez vaste car il abrité au moin deux légions complètes, et à rechercher entre Baudimont etÉtrun et se trouvais sans doute au Blancs-Monts, véritable promontoire dominant le Méaulens celte[25].
On ignore encore la date exacte de l'implantation chrétienne à Méaulens, pourtant, on peut noter quelques points de repères. Certaines légions romaines ont pu compter dans leur sein des soldats convertis au christianisme, on en relève la trace à Baudimont, dans la ville gallo-romaine.
La tradition veut queSaint-Vaast est apprivoisé un ours sauvage vivant dans les ruines d'un petit oratoire sur la rive droite du Crinchon près de Méaulens et de laCité d'Arras, là où allait s'implanter la puissanteabbaye Saint-Vaast d'Arras[26].
Il faut ensuite attendre un siècle pour avoir des éléments plus précis, sans nécessairement croire à la légende miraculeuse de la fontaineSaint-Kilien, il faut relevé que ce saint irlandais, évangélise la région arrageoise et ternésienne de 645 à 670, année de sa mort àAubigny.
Or, le fief dit de Saint-Kilien ou d'Aubigny constitue jusqu'à la révolution, un petit ilot médiolanais indépendant, au milieu du cercle de la banlieue d'Arras que vont se partager le Chapitre de l'Evêque et l'Abbaye Saint-Vaast. Cela laisse supposer une possession du monastère d'Aubigny, bien antérieure à se partage[26].
On ignore la position exacte du château primitif, de nombreuses terres dépendaient de la seigneurie, mais le siège s'étend à cette époque entre la rue de la Scarpe, à l'est, et la rue des Quatre-Crics à l'ouest, entre la route de Douai et la Scarpe.
Au Moyen Âge, le fief Saint-Kilien ou d'Aubigny est le berceau de la cité médiolanaise, il fait face à l'église paroissiale et occupe l'angle formé par la bifurcation des routes d'Arras àLille et de Saint-Nicolas àDouai.
Le fief Saint-Kilien se situe autour des actuelles rue du Paradis-aux-Chevaux et rue Anatole-France, où se situe aujourd'hui la café de Saint-Nicolas, et les ruines du manoir Bellon.
À l'origine, le fief devait s'étendre jusqu'à la Scarpe, mais au cours des siècles, Saint-Vaast revendique la possession des terrains, le long de la rivière en raison de sa seigneurie sur la Scarpe d'Anzin àAthies.
Que vient faire cette minuscule seigneurie dépendante du Prieuré d'Aubigny-en-Artois, noyée au milieu du pays de Méaulens que s'étaient soigneusement partagée le Chapitre de l'Évêque et l'Abbaye Saint-Vaast ? Une explication semble probable, ce fief appartenait déjà aux prêtres d'Aubigny au moment de la répartition des autels paroissiaux[28].
À Aubigny, l'ordre des facteurs est un peu inversé, Saint-Kilien reçoit du comte Eulfe un territoire et y fait bâtir une église au bord de la Scarpe. Un jour, les serfs du comte, occupés à la construction viennent dire au saint :« Maître, nous ne pouvons plus boire à la rivière, le soleil l'a mise à sec », le saint lève les yeux au ciel et fait une prière. Il plante son bâton dans le sol et une source limpide et claire jaillit sous ses pieds. Un ermitage s'établit à Aubigny autour de l'église que le saint avait édifiée et dans laquelle il est inhumé. Vers 1132, le comte duTernois,Hugues, substitue des chanoines réguliers aux prêtres séculiers de l'église de Saint-Kilien. Les religieux de l'ordre de Saint-Augustin forment un prieuré ressortissant de l'abbaye du Mont-Saint-Éloi[29].
D'après l'historien françaisAuguste de Loisne :« Saint-Nicolas, en 1789, était un des faubourgs de la ville d'Arras. Son église paroissiale,diocèse etdoyenné d'Arras, était consacrée àsaint Nicolas ; le chapitre d’Arras présentait à la cure[30]. »
La commune est membre de lacommunauté urbaine d'Arras qui regroupe 46 communes et totalise 109 776 habitants en 2021, elle est créée en 1965 sous le statut du district urbain d'Arras[Insee 6].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[41].
En 2022, la commune comptait 4 548 habitants[Note 7], en évolution de −5,37 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 34,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 26,7 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 2 216 hommes pour 2 508 femmes, soit un taux de 53,09 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,50 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[Insee 7]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,4
90 ou +
1,9
5,3
75-89 ans
7,9
17,4
60-74 ans
20,1
19,7
45-59 ans
18,6
20,3
30-44 ans
18,9
17,3
15-29 ans
15,9
19,6
0-14 ans
16,7
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[43]
De gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices du même[45].
Détails
Les armes de la commune de Saint-Nicolas-lez-Arras sont issues de celles de l'ancienne famille des chevaliers deBoves-Méaulens, qui s'illustre auXIIe siècle[46]. L'auteur de cette lignée, Gautier, seigneur de Méaulens, le plus ancien trouvère d'Artois, cousin germain des Châtelains d'Arras, exerce la régence de cette charge et de ce fait, se trouve connu dans le monde sous le nom deGautier d'Arras. Adopté par la municipalité le.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine d'Arras comprend une ville-centre et quatorze communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Ce dossier de l’Insee reprend, pour la commune, le Code Officiel Géographique, le découpage territorial, l'intercommunalité, les zonages d’études, le dossier complet de la commune, un comparateur de territoires, les données statistiques et les définitions des termes géographiques (zonages administratifs, d’étude, etc.).
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Louis Caudron, Daniel Koscinski et Achille Pichon, « Histoire de Saint-Nicolas », surcalameo.com(consulté le) :« L'homme et la femme de Biache-Saint-Vaast dont on a retrouvé les crânes devaient avoir des cousins à Saint-Nicolas et de très nombreux ancêtres néandertaliens... et pourtant, ils vivaient il y a environ 200 000 ans ! »,p. 47.
↑Louis Caudron, Daniel Koscinski et Achille Pichon,Histoire de Saint-Nicolas(lire en ligne),p. 50
↑Louis Caudron, Daniel Koscinski et Achille Pichon, « Histoire de Saint-Nicolas », surcalameo.com(consulté le) :« Les voies tracés par les Romains pour desservir la ville nouvelle que ces derniers bâtissent sur la colline Baudimont vont complètement ignorer Saint-Nicolas et la partie du futur Arras-Ville peuplés par les « indigènes ».Les voies vers le nord rayonnent de ce qui va devenir Sainte-Catherine, la comparaison de deux cartes est frappante. »,p. 51.
↑Auguste de Loisne,Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale de Paris,, 499 p.(lire en ligne surGallica).
↑Géraldine Csizmadia, « Bilan des maires - Saint-Nicolas - Annie Cardon: « Une ville qui s’est entièrement redessinée » : Annie Cardon se représentera aux prochaines municipales, forte d’un mandat étoffé, notamment grâce aux chantiers de renouvellement urbain »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Nicolas André, « Saint-Nicolas-lez-Arras : Alain Cayet enlève la mairie à Annie Cardon (PS), avec 54,8 % : La maire PS sortante de Saint-Nicolas, Annie Cardon, avait fort à faire face à Alain Cayet et Guy Bras, ses deux opposants du premier tour, alliés au second. Elle doit finalement céder son fauteuil de maire à Alain Cayet, qui l’emporte avec 54,8 % des suffrages »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Géraldine Csizmadia, « Projets des maires - Saint-Nicolas: Alain Cayet : « J’ai un projet pour Saint-Nicolas, c’est ça qui me tient à cœur » : Depuis son élection le 30 mars, Alain Cayet a pris un à un les dossiers de la commune, animé par « l’envie ». Et conforté par son expérience d’une carrière dans la fonction publique territoriale, à la CUA, mais précédemment durant vingt-six ans à Saint-Nicolas »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).