La superficie de la commune est de5 682 hectares ; l'altitude varie entre 157 et 317 mètres[2]. La commune se trouve dans l'emprise ducratère de la météorite de Rochechouart.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie desclimats de la France qui compte alors huit grands types de climats enmétropole[3]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie parMétéo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour lesprécipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[3]
Nombre de jours de précipitation en janvier : 13,3 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,6 j
Avec lechangement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par laDirection générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Lastation météorologique deMétéo-France installée sur la commune et mise en service en 1996 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[9]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records ST JUNIEN (87) -alt : 271 m45° 54′ 00″ N, 0° 55′ 00″ E Statistiques établies sur la période 1996-2010 - Records établis sur la période du 01-05-1996 au 04-01-2022
Saint-Junien est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Junien, une unité urbaine monocommunale[13] de 11 382 habitants en 2022, constituant une ville isolée[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Limoges, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe127 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (75,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (50,8 %), zones agricoles hétérogènes (17,9 %), forêts (13,4 %), zones urbanisées (10,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,4 %),terres arables (2,2 %), eaux continentales[Note 6] (1,4 %), mines, décharges et chantiers (0,1 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
En 2022, le nombre total de logements dans la commune était de 6 659, alors qu'il était de 6 036 en 2009[a 1].
Parmi ces logements, 87,3 % des logements, 3,8% des résidences secondaires et 8,9% des logements vacants. Ces logements étaient pour 68,2 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 31,8 % des appartements[a 2].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants, était de 58,1 %, en légère hausse par rapport à 2009 (58,0 %). La part de logements HLM loués vides (logements sociaux), qui était de 20,7 % en 1999, n'était plus que de 17,9 % en 2009, leur nombre ayant baissé : 995 contre 1 019[a 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment laVienne, laGlane et leGoire. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1993 et 1999[21],[19]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais duplan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « Vienne d'Aixe à Saillat », approuvé le[22].
Carte des zones d'aléa retrait gonflement des sols argileux de Saint-Junien.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie[23]. 34,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (27 % au niveau départemental et 48,5 % au niveaunational métropolitain)[Carte 2]. Depuis le, en application de laloi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 7],[24].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[19].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Saint-Junien est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[27].
Saint-Junien est une ville de forte tradition communiste, marquée par la municipalité de Joseph Lasvergnas (1919-1939), Martial Pascaud (1944-1965) etRoland Mazoin (maire de 1965 à 2001), désormais dirigée par Pierre Allard, membre de l'Alternative Démocratie Socialisme (parti localement implanté né d'une scission avec le PCF). Cette particularité est en grande partie due à l'importance du secteur industriel ouvrier de laganterie auxXIXe et XXe siècles, à l'instar deLimoges.
Ce contexte historique et politique explique de nombreux noms de rues : l'odonymie de Saint-Junien a fait l'objet d'une recherche approfondie menée par des élèves du collège Louise-Michel sous la direction de deux professeurs[28]. En voici des exemples marqués politiquement :
Dans les rues de Saint-Junien, réemploi d'un monument gallo-romain.Calvaire oublié sur la route du moulin de l'hôpital, Saint-Junien.
Dès l’an 500, un ascète d’origine panonnienne (Hongrie actuelle), saint Amand, choisit un gîte sur la rive droite de laVienne, non loin de sonconfluent avec laGlane, dans une région appeléeComodoliacum. L’évêque deLimoges RoriceIer lui offre une humble cellule. C’est alors que Junien, originaire du Nord, fils d’uncomte deCambrai, baptisé parsaint Rémi deReims, quitta sa famille à l’âge de15 ans et devint un disciple de saint Amand. Il frappa à la porte de l’ermite, mais celui-ci ne lui répondit pas. La nuit, Junien fut épargné par la neige qui tombait. Il vécut en ermite et après la mort de son maître, vécut à l’emplacement de l’actuelle collégiale. Durant sa vie, il est dit qu'il accomplit quatre grandsmiracles. Il débarrassa la région d’undragon qui dévorait bêtes et humains, en le chassant à l’aide d’unecroix. Il délivra les Poitevins du feu intérieur qui les brûlait grâce à de l’eau d’unesource. Il jeta ledémon dans ungouffre, en faisant le signe de croix. Et Junien chassa le démon du neveu de l’évêque de Limoges, Rorice, qui en540 devenu lui-même évêque (Rorice II) présida ses obsèques. L’évêque fit élever un oratoire à sa mémoire, puis une église desservie par des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Saint Junien est invoqué pour la guérison desaveugles et desparalytiques.
Salle des fêtes de Saint-Junien.Collégiale Saint-Junien.Façade de la collégiale Saint-Junien.Centre Hospitalier.
En 593, Grégoire deTours est frappé par l’importance dupèlerinage sur le tombeau du saint. Une telle affluence provoque rapidement la naissance d’uneagglomération autour de l’abbaye construite en l’honneur du saint. Mais le monastère est détruit par les Normands en 866. Après une tentative de restauration autour de l'an 900, l’abbaye vivote jusqu’à sa sécularisation parSylvestre II en l’an 1000. Leschanoines ne résidant plus dans l’abbaye, ils contribuent à la renaissance de la ville par la construction de leurs habitations. Un prévôt, saint Israël, entreprend de rebâtir l’église, et ses successeurs poursuivent son œuvre jusqu’à sa consécration en 1100. À la fin duXIIIe siècle, à la suite de troubles et d’incursions armées, la cité est entourée de hautes murailles percées de quatre portes principales.
Par décret du, les municipalités communistes sont suspendues, après la signature du pacte de non agressionPacte germano-soviétique signé parViatcheslav Molotov pourStaline etJoachim von Ribbentrop pourAdolf Hitler. Joseph Lasvergnas, maire communiste depuis 1919, doit quitter son poste le. Le préfet nomme alors une délégation spéciale habilitée à prendre les mêmes décisions qu'un conseil municipal. Son directeur est Emile Gibouin (1871-1952), chevalier de la légion d'honneur[36], de droite, directeur des papeteries du Limousin et ancien maire deSaint-Martin-de-Jussac[37]. Joseph Lasvergnas l'avait proposé au préfet, car le moins marqué politiquement et le plus compétent[38].
Le, la délégation spéciale qui administre la ville décide de changer le nom des rues et places à connotation marxiste. Ainsi, la place Lénine devient la place Sergent Maginot, l'avenue Rosa-Luxembourg devient l'avenue Foch, la rue Karl Marx devient la rue Clemenceau[39]. Deux autres rues subissent le même sort en : l'avenue Henri Barbusse (écrivain communiste) devient avenue Edouard Branly et l'avenue Vaillant-Couturier (un des fondateurs du parti communiste français) reprend le nom de avenue Thiers[40].
voit l'arrivée en Haute-Vienne de réfugiés deSchiltigheim (Bas Rhin) évacuée car trop proche d'un éventuel front de combat. À Saint Junien, les Alsaciens sont logés soit dans des cantonnements dans le quartier du Châtelard, soit dans des logements de particuliers. Une mairie provisoire de Schiltigheim ouvre au 8-10 place de la République[41].
Après leur retour en Alsace (annexée auTroisième Reich) pendant l'été 1940, ils seront remplacés par des réfugiés lorrains deFonteny (Moselle)[42],[43].
Le, la ville subit un raid aérien (12 bombes larguées faisant2 blessés)[44]. À la signature de l'armistice du, Saint-Junien se retrouve en zone libre. La campagne de 1940 a tué 17 Saint-Juniauds. 477 sont prisonniers de guerre[44]. En, Martial Pascaud forme un des premiers réseaux de résistance[44].
Le, l'avenue Jean Jaurès est rebaptisée avenue Pétain, par arrêté préfectoral[45]. Vichy nomme Emile Gibouin maire le[46]. Puis un arrêté préfectoral nomme les membres du nouveau conseil municipal, qui se réunira pour la première fois le[47].
LeMaréchal Pétain se voit remettre, par une délégation d'industriels gantiers, 240 paires de gants de peau pour lui-même et sa garde personnelle ()[48]. Puis, accompagné de l'Amiral Darlan, il visite la cité gantière le, à l'occasion de son voyage en Limousin[49]. Martial Pascaud, communiste, est alors emprisonné par la gendarmerie de St Junien pendant trois jours[50].
En, les habitants juifs de Saint-Junien doivent se faire recenser auprès de la Mairie[51].
Village de Glane, plaque honorant Louis René Patriarche, résistant mort pour la France.Village de Glane, plaque honorant Roger Bissirieix résistant mort pour la France.
Après le débarquement allié enAfrique du Nord (Opération Torch), les Allemands occupent la zone libre (). La résistance s'intensifie. Par des plaques commémoratives sur les maisons, le village de Glane (surnommé le « petit Moscou » en raison de sa forte population ouvrière marxisée) honore les résistants qu'il a abrités et qui sont morts pour la France. Pendant l'été 1943, des botteleuses des campagnes de St Junien,Rochechouart,Saulgond, Etagnac etBlond sont mises hors d'usage, pour éviter l'envoi du fourrage en Allemagne[52]. Le, les résistants fleurissent le monument aux morts[53].
En 1944, les actions de la résistance se multiplient. Des accrochages ont lieu entre des SS et les résistants le[54]. Dans la nuit du 7 au, les résistants tentent de faire sauter le viaduc ferroviaire sur la Vienne. Devant leur échec, ils déboulonnent les rails, et y font dérailler une locomotive et quelques wagons et la ligne Angoulême-Limoges est interrompue. Dans la matinée du, des maquisards investissent la ville (sans garnison allemande), la mairie de Saint-Junien et le siège de la Légion des Combattants[55]. Le soir à 19 h, le train en provenance d'Angoulême s'arrête avant le viaduc encombré et les passagers en descendent pour cheminer à pied sur l'ouvrage d'art et prendre un autre train de l'autre côté, pour poursuivre le voyage jusqu'à Limoges. Parmi eux, dix soldats allemands en armes. L'un d'eux est abattu par les maquisards. Informée de l'incident, la Kommandantur de Limoges dépêche un train chargé de soldats de laWehrmacht et d'agents de laGestapo de Limoges qui était commander parAugust Meier (avec l’Obersturmführer de la Gestapo, Wickers et Joachim Kleist et son interprète Eugène Patry). Ce train arrive à 23 h 15 et les Allemands exigent du maire les plans de la ville. Le lendemain matin, la Gestapo interroge le maire pour obtenir des noms de résistants et de communistes, en vain[55]. Ce même, des ouvriers sont réquisitionnés pour ériger des barricades et tranchées sur la place de la gare[55]. À 14 h, la ville passe sous le contrôle direct de la Wehrmacht. Un couvre feu est instauré, les cinémas sont fermés et il est interdit de quitter la ville sans autorisation[56]. Au cours de l'après-midi, des éléments de la2e division SS Das Reich (premier bataillon du régimentDer Führer, sous le commandement du majorAdolf Diekmann) qui a pour chefHeinz Lammerding, remplacent la Gestapo. C’est Saint-Junien qui devait brûler. Ils sont partis car ils se sont aperçus que la ville était trop grande et qu’ils n’étaient pas assez nombreux. »[57] Adolf Diekmann établit son QG à l'hôtel de la gare ; c'est là, dans la salle du rez-de-chaussée, qu'est décidée la destruction d'Oradour-sur-Glane au cours d'une conversation avec des hommes de la Gestapo et de laMilice française de Limoges dirigée parJean de Vaugelas etJean Filiol. Les miliciens avaient alors appris la disparition de l'officierHelmut Kämpfe, capturé par les maquisards de Jean Canou appartenant au maquis deGeorges Guingouin, au retour entreGuéret et Limoges près deSauviat-sur-Vige, et exécuté dès la nouvelle du massacre d'Oradour et de la communication du commandant des partisans en Creuse. Il y a àMoissannes sur la disparition du major allemand en bordure de la route un menhir conçu par l'artisteJean-Joseph Sanfourche pour rappeler la capture depuis 1986[58]. Quelques escarmouches avec les maquisards ont lieu pendant la nuit[55]. Le samedi, à 13 h, une partie de la troupe SS quitte Saint-Junien pour rejoindreNieul, en passant parOradour-sur-Glane, où elle massacre les643 habitants sur6 personnes dans l'après-midi. La troupe poursuit sur Nieul, lieu de rassemblement de la division, pour faire route ensuite vers le front de Normandie le 12 juin pour leDébarquement de Normandie où lesAlliés de la Seconde Guerre mondiale ont débarqué[55].
L'arrière garde SS quitte Saint-Junien le dimanche après-midi. La Wehrmacht se maintient dans la ville[55].
Le, les résistants du maquis de Pressac, commandés par le colonel Bernard (Bernard Le Lay, typographe au journalL'Humanité)[59], entrent dans la ville[44]. Bernard proclame la libération de Saint Junien par un discours devant la Mairie[60]. L'Abeille de St Junien, journal hebdomadaire, est réquisitionné par les forces françaises de l'intérieur[61], puis devient l'organe du Comité local de Libération[62]. Il prend le nom de Délivrance le. Le, après les combats de Blond, les Allemands avancent en direction de Saint-Junien. Les résistants Francs tireurs partisans du colonel Bernard, alertés par les habitants[63], contre-attaquent et les Allemands se replient. Le conseil municipal d'Émile Gibouin est remplacé par le comité de Libération de Saint-Junien le, ce dernier faisant office de délégation municipale[64]. Le commissaire de la République, le préfet de la Haute-Vienne et le sous-préfet de Rochechouart, lors d'une grande cérémonie le, installent le nouveau conseil municipal provisoire, dirigé par le Maire Martial Pascaud, résistant[65]. À partir de, une centaine de prisonniers russes, libérés des camps de concentration, sont abrités au Chatelard[66]. Mi voit le début du retour des prisonniers de guerre, déportés politiques (dont l'abbé Jean Varnoux)[67] et déportés du travail[68]. Aux élections municipales d', la liste d'union patriotique républicaine antifasciste, menée par Martial Pascaud, obtient tous les sièges face à la liste du parti socialiste SFIO[69]. Martial Pascaud est élu Maire le[70].
Saint-Junien s’est affirmée aussi comme un lieu privilégié pour la production depapier. AuXVIIe siècle, se comptaient cinqmoulins et l’apparition des machines à papier vers 1835 favorisa l’implantation de nombreuses papeteries. Les matières premières telles que la paille et ensuite lebois, abondant en Limousin, ont permis un rapide développement de cette industrie et de ses dérivés : l’impression, l’emballage, le cartonnage.
L'électorat de Saint-Junien est historiquement marqué à gauche, à l'image de laHaute-Vienne.Hormis la période 1939-1944, la ville n'a connu que des maires de gauche depuis 1919, et communistes ou apparentés depuis 1920. Ces derniers font preuve d'une longévité importante, avec21 ans de mandat pour Martial Pascaud,36 ans pourRoland Mazoin, et23 ans pour Pierre Allard, réélu en 2020 pour un quatrième mandat, mais démissionnaire en 2024.
Lors desélections municipales de 2020, le maire sortant Pierre Allard, à la tête d'une liste d'union de gauche a été réélu au premier tour avec 61,16 % des voix face à la liste écologiste deYoann Balestrat[73].
Saint-Junien est la deuxième ville du département par la population, derrièreLimoges, et devant sa voisineRochechouart, sous-préfecture. La population de Saint-Junien a connu un accroissement démographique jusqu'en 2006, qui lui a permis de dépasser le maximum de population atteint en 1901 et 1968. La population a ensuite baissé de 4% sur la période 2006-2017.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[82],[Note 10].
En 2022, la commune comptait 11 382 habitants[Note 11], en évolution de +2,11 % par rapport à 2016 (Haute-Vienne : −0,68 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 28,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (32,0 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 36,7 % la même année, alors qu'il est de 31,4 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 5 196 hommes pour 6 061 femmes, soit un taux de 53,84 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (52,37 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[85]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,7
90 ou +
3,4
11,2
75-89 ans
15,1
21,6
60-74 ans
20,1
20,9
45-59 ans
20,2
14,9
30-44 ans
13,7
14,9
15-29 ans
14,0
14,7
0-14 ans
13,5
Pyramide des âges du département de laHaute-Vienne en 2021 en pourcentage[86]
En 2009, la population âgée de 15 à64 ans s'élevait à 6 745 personnes, parmi lesquelles on comptait 72,4 % d'actifs dont 63,9 % ayant un emploi et 8,5 % de chômeurs[a 4].
On comptait 5 848 emplois dans la zone d'emploi, contre 5 159 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 4 327, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 12] est de 135,1 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre plus d'un emploi par habitant actif[a 5].
Au, Saint-Junien comptait973 établissements : 88 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 90 dans l'industrie, 86 dans la construction, 575 dans le commerce-transports-services divers et 134 étaient relatifs au secteur administratif[a 6].
Le patrimoine architectural, historique et surtout industriel est depuis le début duXXIe siècle activement mis en valeur, comme en témoignent la réfection dusite Corot et l'inauguration d'une réplique du chalet du peintreCamille Corot, ou encore la mise en place d'une politique de mise en valeur du passé ouvrier gantier de la cité, par la création d'une Cité du cuir qui doit ouvrir prochainement[94].En effet, depuis 2004, un comité de pilotage a été mis en place par la mairie de Saint-Junien pour mener une réflexion quant à la création d'une Cité du cuir[95].
Chapelle Notre-Dame-du-Pont[96] : ce petit édifice de style flamboyant se situe sur les bords de la Vienne à côté du pont Notre-Dame. Elle doit son origine à la découverte d'une statue de la Vierge Marie en ces lieux.Louis XI, donna des subsides afin de construire une chapelle monumentale dans laquelle on plaça l'objet de la dévotion populaire mais aussi royale Louis XI visite deux fois la chapelle, une première fois le en revenant de Bayonne, la seconde fois en venant de Poitiers au mois de. En 1470, il fait don de1 200 livres pour contribuer à l’agrandissement de la chapelle afin d’accueillir les nombreux pèlerins. Une nef à trois travées vient alors s’ajouter à l’abside. En remerciement au roi, les chanoines font sculpter les statues de Louis XI et son épouse à genoux.
Château du Châtelard (XVIIIe siècle). Un ancien château occupait ce site stratégique dominant la vallée de la Glane (site inscrit). Propriété avant 1348 de la famille de Saint-Amand, à laquelle appartenaitEudes de Saint-Amand, maréchal du royaume de Jérusalem,8e grand-maître desTempliers (de 1171 jusqu'au), décédé en captivité àDamas, prisonnier deSaladin. Le château passa par la suite dans les familles de Montvallier puis de Magnac. Le cardinal, évêque de Paris, Aimeric de Magnac y est né vers 1335 (mort à Avignon le, enterré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris). Son neveu Hugues de Magnac, évêque de Saint-Flour (bâtisseur de l'actuelle cathédrale) puis évêque de Limoges, naquit également dans ce château. Il mourut à Limoges le. Il fut enterré à l'abbaye Saint-Martial à Limoges. Le château est actuellement la propriété de la ville de Saint-Junien. Aimeric de Magnac fut l'auteur du projet de transformer le diocèse de Paris en archidiocèse au détriment de Sens. Ce projet n'aboutit pas de son vivant, mais du temps de son successeur. À proximité se trouve le pont du Chatelard (route départementale 21) qui enjambe la Glane et a été inauguré en 1865 par le préfet Alphonse Charles Boby de la Chapelle, en remplacement d'un ancien édifice.
Lesite Corot, nom donné à une partie encaissée des berges de laGlane où le peintreCamille Corot eut l'habitude de venir peindre dans les années 1850. Le site est également classéZNIEFF.
Saint-Junien se trouve, comme le reste de la Haute-Vienne, dans lazone culturelle occitane.Lalangue d'oc, présente dans la toponymie de la ville et dans la vie de nombre de ses habitants, se retrouve aussi dans la vie culturelle.
Après laPremière Guerre mondiale se forme un groupe folklorique de chanteurs et de danseurs appelé « La noce villageoise » de Saint-Junien. Le, à l'issue d'un patronage dont l'abbé Ortiz est responsable, le groupe folklorique desVelhadors (les veilleurs en occitan) voit le jour. Dès 1943, il appartient auFélibrige en devenant l'école félibréenne Jean-Teillet. En 1985, Saint-Junien accueille la fête de sainte Estelle, fête du félibigre, où l'étoile à sept branches représente les sept grandes régions de l'Occitanie (dont leLimousin).Actuellement[Quand ?], les activités desVelhadors tournent autour des danses traditionnelles, de la musique, des chants et du théâtre, pour faire vivre les traditions limousines et la langue d'oc. Chaque année, lesVelhadors montent un nouveau spectacle. Au printemps 2006, il s'agissait duMiracle des Ardents, qui a remporté selon la presse un vif succès.
Sain-Junien travaille également à la reconnaissance de la spécificité régionale. Ainsi, le nouveau centre aquatique a reçu un nom en oc : l'Aiga Bluia (l'eau bleue). Le pays de Saint-Junien a défini un plan pour la mise en place d'une signalisation bilingue. Plusieurs communes, dont Saint-Junien, en sont déjà équipées. Il existe également, depuis les années 1980, des parcours de promenade dans la ville fléchés en occitan.
Louis-Paul Codet (1824-1880), homme politique, député de la Haute-Vienne de 1876 à 1880, né et mort à Saint-Junien.
Louis Lacouture (1825-1920), homme politique, sous-préfet de Château-Gontier, né à Saint-Junien.
Étienne Pouliot (1843-1883), homme politique, député de la Haute-Vienne de 1882 à 1883, né à Saint-Junien.
Jean Codet (1852-1920), industriel et homme politique, député de la Haute-Vienne de 1893 à 1909 puis sénateur de la Haute-Vienne de 1909 à 1920, né à Saint-Junien .
↑Les normales servent à représenter leclimat. Elles sont calculées sur30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[25].
↑Président de la délégation spéciale à partir d'octobre 1939 puis nommé maire par le régime de Vichy le 10 février 1941.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑L'indicateur de concentration d'emploi est égal au nombre d'emplois dans la zone pour 100 actifs ayant un emploi résidant dans la zone, selon la définition de l'Insee.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Les élèves de l'atelier patrimoine du collège Louise Michel, dir. Sylvie Chabernaud et Vincent Brousse,Guide des noms de rues de Saint-Junien, AICARPA,, 120 p.(ISBN2-9509798-0-7)
↑Pauline Bouchaud,Le chanoine limousin Étienne Maleu († 1322), historien de son église (thèse de doctorat préparée à l'Ecole pratique des hautes études sous la direction deDominique Barthélemy),, 893 p.(lire en ligne).
↑Marie-Claire Pontier,Archives départementales de la Haute-Vienne : Fonds des commanderies de l'ordre de Malte (1195-1791) - Inventaire analytique, Limoges,(lire en ligne),p. 27-28
Les élèves de l'atelier patrimoine du collège Louise-Michel, sous la direction de Sylvie Chabernaud etVincent Brousse,Guide des noms de rues de Saint-Junien,, 120 p.(ISBN2-9509798-0-7)