Aujourd'hui, Saint-Gall fonctionne comme le centre culturel et économique de la Suisse orientale ; la ville est considérée comme la métropole de la Suisse orientale. Elle se trouve sur les axes routiers principaux (Munich-)St. Margrethen-Rorschach-St. Gallen-Winterthur-Zurich et (Konstanz-)Romanshorn-St. Gallen-Rapperswil-Lucerne et est considérée comme la porte d'entrée du pays d'Appenzell. La ville est intéressante pour les touristes en raison de l'église abbatiale et de la bibliothèque abbatiale, qui ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Saint-Gall est également connue pourses broderies. On peut les voir aujourd'hui au Musée du textile de Saint-Gall, qui est consacré à l'histoire de l'industrie textile en Suisse orientale. Outre les plus hautes autorités cantonales, l'Université de Saint-Gall et le Tribunal administratif fédéral (TAF) y ont également leur siège.
La commune de Saint-Gall s'étend sur 39,39 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 42,1 % de sa superficie, les surfaces agricoles 27,7 %, les surfaces boisées 28,2 % et les surfaces improductives 1,9 %[7].
La fondation de la ville est directement liée à l’activité de l’Abbaye de Saint-Gall, puisque l’archéologie n'a livré aucun indice d'une occupation durable avant lehaut Moyen Âge. Le monastère est fondé en719 et nommé en l'honneur deGallus, unIrlandais compagnon de saintColomban de Luxeuil qui a vécu et évangélisé dans la région à partir des années 610 ; il meurt dans son ermitage qui deviendra Saint-Gall en646[8]. Une communauté de laïcs s’installe sans tarder aux abords du monastère, constituant un village cité dès 926. Une enceinte élargie sera construite autour de la cité naissante après l’an950[9].
Les premières institutionsbourgeoises apparaissent dès1170. Puis, une place du marché est attestée en1228. Les bourgeois s'affirmèrent en prenant en charge des tâches d'assistance à la population, car ce furent eux en effet, et non pas l'abbaye (celle-ci se contenta d'apporter son soutien en tant que suzerain), qui fondèrent en1228, au centre de la cité, l'hôpital du Saint-Esprit, institution accueillant des indigents et des orphelins, puis, aubas Moyen Âge, des vieillards.
LaRéforme protestante déclenche des troubles dans les années 1520. Toutefois, en 1531, alors que la population était en majorité gagnée à la Réforme, laseconde paix de Kappel rend au catholicisme 6 des 12 seigneuries qui forment les possessions de l'Abbaye de Saint-Gall. La ville de Saint-Gall et deux seigneuries restent protestantes et une tolérance pour les deux confessions s'établit dans les trois autres, où l'utilisation des mêmes églises par les deux cultes provoque parfois des conflits[6].
En 1798, huit petites républiques sont proclamées sur le territoire de l'Abbaye de Saint-Gall, que laRépublique helvétique répartit bientôt entre lecanton du Säntis etcelui de la Linth. La République nationalise les biens de l'abbaye de Saint-Gall le. Au début de ladeuxième guerre de coalition, l'armée autrichienne occupe la Suisse orientale () et restitue ses biens au prince-abbé Pankraz qui retrouve sa résidence, mais le succès de l'armée française à labataille de Zurich met fin à cette brève restauration. Finalement, l'acte de Médiation de 1803 constitue lecanton de Saint-Gall à partir des anciennes possessions de l'abbaye, et garantit le rétablissement des couvents supprimés. Le prince-abbé ayant refusé cette situation qui signifiait la perte de son pouvoir politique, le Grand Conseil cantonal entérine en 1805 la proposition du gouvernement qui supprime l'abbaye et nationalise définitivement ses biens[6].
Après la chute de l'Empire napoléonien en 1814, le canton de Saint-Gall, qui n'a que onze ans d'existence, est près d'éclater en raison de la pression des cantons voisins et de mouvements populaires autonomistes dans certaines anciennes seigneuries. Le gouvernement cantonal parvient néanmoins à pérenniser l'existence du canton et l'intégralité de son territoire[6].
Plus de 85 % de la population de Saint-Gall est germanophone. Si l'allemand standard est la langue des affaires et de l'administration, les habitants pratiquent un dialecte local, leSt.-Galler-Deutsch, dans la vie de tous les jours. Il s'agit d'une forme de hautalémanique.
L'Université de Saint-Gall (Universität St. Gallen (Hochschule für Wirtschafts-, Rechts- und Sozialwissenschaften – HSG)) offre des formations en sciences économiques et sociales et en droit. Créée en1898, elle est considérée comme l'une des universités les plus prestigieuses du monde germanophone sur le plan des écoles de commerce, d'économie et de gestion.
D'argent à l'ours levé lampassé et vilené de gueules, colleté et armé d'or aux sourcils et aux creux des oreilles du même[10].
Commentaires : L'empereurFrédéric III, en remerciement de l'aide apportée àNeuss contreCharles le Téméraire, par sa lettre du 5 juillet 1475, accorda à la ville le droit de porter les éléments héraldiques mentionnés en or.
L'abbaye de Saint-Gall possède une des plus riches bibliothèques médiévales qui contient de précieux manuscrits, notamment le plus ancien dessin d'architecture sur parchemin connu[11].
L'église Sainte-Marie à Saint-Gall-Neudorf, construite en 1914-1918 par l'architecteAdolf Gaudy, intègre la première réalisation importante, en Suisse, de la « fenêtre de pierre » (précurseur de la dalle de verre), inventée par l'artiste verrierRichard Arthur Nüscheler[12].
Elise Honegger (1839-1912), féministe et journaliste, morte à Saint-Gall.
Johann Gustav Eduard Stehle (1839-1915), maître de chapelle, organiste et professeur de musique suisse, directeur de musique à l'abbaye et mort à Saint-Gall.
Hans Kürsteiner (1885-1968), espérantiste suisse, né à Saint-Gall.
↑Louis Mühlemann,Armoiries et drapeaux de la Suisse : recueil officiel des armoiries et drapeaux pour les 700 ans de la Confédération, Lengnau, Bühler,, 159 p.,p. 110
↑UNESCO, Convention sur le patrimoine de l'humanité, Liste des Biens culturels/naturels protégés[1]
↑Camille Noverraz, Valérie Sauterel et Sophie Wolf, « De béton et de verre. La dalle de verre et ses utilisations en Suisse »,Monuments vaudois,vol. 11,,p. 50-59(ISSN1664-3011)
Gras : Chef-lieu de canton U : Membres de l'union des villes suisses sans pour autant être des villes d'un point de vue statistique C : Communes de plus de 10 000 habitants étant des villes selon l'anciennedéfinition de 1882, mais pas selon la définition actuelle