Fondée en 1669 par le premier gouverneur de l'île Bourbon,Étienne Regnault, qui suggère d'en faire la capitale de l'île[5], la bourgade connaît un développement lent, au rythme des cycles économiques de laculture du café puis de lacanne à sucre, des cyclones et des épidémies. Ce n'est qu'au sortir de laSeconde Guerre mondiale que la ville se transforme profondément par le déversement massif de population à la suite de l'exode rural, couplé à une croissance due à unetransition démographique en devenir.
Positionnée sur un espace littoral, Saint-Denis est aujourd'hui la capitale (chef-lieu) et le siège de lapréfecture de la région-département de La Réunion. Possédant un réseau routier développé, la cité dionysienne est le principal bassin économique de l'île, où se concentrent de nombreux services et administrations.
Le positionnement de Saint-Denis lui confère un climattropical humide. Celui-ci conditionne le climat de Saint-Denis en matière de température, d'ensoleillement et de pluviosité.
Les 87 jours de pluie par an concernent surtout l'été austral, entre janvier et mars. Ces trois mois sont les plus arrosés, avec en moyenne 11 jours de pluie, tandis que septembre et octobre, les mois les plus secs, ne reçoivent que 4 jours de pluie. On dénombre une quinzaine de jours d'orage chaque année, dont la fréquence est centrée sur le mois de mars. L'air est humide (70 %), et balayé par les alizés 70 jours par an en moyenne. Généralement, le temps est clair le matin, et le ciel s'encombre au fil de la journée.
Le climat tropical humide régnant sur la cité dionysienne est divisé en deux grandes saisons :
l'hiver austral : période sèche allant de mai à novembre où la pluie se fait rare, le vent est présent, et les températures sont plus basses ;
l'été austral : le vent faiblit, la période allant de décembre à avril possède des températures élevées, un temps chaud humide et très pluvieux. C'est à cette période que les cyclones se manifestent. En 1993,Météo-France a créé, avec l'approbation de l'Organisation météorologique mondiale, leCentre météorologique régional spécialisé cyclones de La Réunion à Saint-Denis. Il est responsable de suivre les cyclones et d'alerter les populations dans le bassin sud-ouest de l'océan Indien.
Saint-Denis est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11]. Elle appartient à l'unité urbaine deSaint-Denis, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[12] et 191 733 habitants en 2022, dont elle est laville-centre[13],[14].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Denis, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 6 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].
La commune, bordée par l'océan Indien au nord, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[17]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[18],[19].
Le logement à Saint-Denis sur l'île de la Réunion est composé de nombreux appartements dans le centre-ville et des maisons autour du centre-ville. La ville de Saint-Denis dispose de nombreux logements sociaux pour permettre à toutes les tranches de la population de pouvoir vivre dans cette ville.
Lanouvelle route du Littoral, ou NRL, est unevoie rapide en cours de construction, portée par unviaduc et unedigue gagnés sur l'océan Indien. Elle reliera à terme Saint-Denis àLa Possession en remplaçant l'actuelleroute du Littoral, trop exposée aux éboulis de la falaise au pied de laquelle elle se trouve. D'un total d'1,6 milliard d'euros, elle est l'une des routes les plus coûteuses au monde.
la route nationale 102 contournant par l'ouest le quartier duChaudron, franchissant le pont métallique sur la rivière des Pluies et se terminant à l'aéroport de La Réunion Roland-Garros ;
Face à un coût de la vie élevé et à un chômage important, la motorisation individuelle est un luxe que tous ne peuvent pas se permettre, d'autant plus que les grands axes sont souvent frappés par lacongestion importante bloquant les véhicules inefficaces enheure de pointe. De ce fait, l'existence de transports en commun est incontournable pour de nombreux Réunionnais de Saint-Denis, ou travaillant sur le chef-lieu[21].
Celle-ci est assurée parCitalis, dont le réseau dépasse largement le simple périmètre de la commune. Les bus circulent entre 6 h et 20 h 30. Citalis permet les déplacements intra-urbains et la jonction de localités limitrophes. Pour des déplacements de plus longue distance, lesCars jaunes sont les vecteurs idéaux pour rallier les autres points de l'armature urbaine réunionnaise. Plusieurs formules d'abonnement permettent de rendre le transport collectif accessible à tous
S'il a existé un train au siècle dernier, il a cessé de fonctionner pour plusieurs raisons. Depuis plusieurs années, la relance d'un service ferroviaire est décrite par un nombre croissant de personnes comme une solution devenant incontournable[21]. Un projet detram-train a ainsi été annulé par un changement de couleur politique, bien que la population ait soutenu le projet.
Bien que l'île de La Réunion ait été découverte auXIIe siècle, voire auVIIIe siècle, il n'existait aucune population indigène avant la venue des Européens qui débarquèrent au cours duXVIIe siècle, sur la côte Ouest. Officiellement rattachée aux possessions du Roi dès 1642, il faut attendre 1663 pour que l'île reçoive ses premiers habitants permanents, et quatre ans de plus pour Saint-Denis[23]. À cette époque,Saint-Paul dont la baie offrait de meilleures conditions d'ancrage et de vent, était le point d'entrée de l'île, mais elle fut délaissée pour Saint-Denis, dont les atouts du climat et des terres lui conféraient d'autres avantages. Cette dualité entraînera un partage de pouvoir et d'influence entre les deux cités, qui basculera au profit de Saint-Denis en 1738, lorsque le gouverneurBertrand-François Mahé de La Bourdonnais lui conféra le statut de chef-lieu. En 1669 la ville est fondée par le premier gouverneur de l'île Bourbon,Étienne Regnault.
La croissance de Saint-Denis est perturbée par la disparition de laCompagnie des Indes en 1764 qui marginalise l'île, finalement rétrocédée au roi. Parallèlement, la culture du café est concurrencée de plus en plus fortement par celle des Antilles,ce qui pousse l'agriculture à la diversification, en essayant d'autres cultures. Malgré deux tentatives de planifications urbaines durant la première moitié du siècle, la croissance de population se traduit par une urbanisation anarchique, qui fera l'objet de tentatives de prise en main par trois plans ultérieurs (1774, 1777, 1808)[24].
En 1766, l'ordonnance royale du 17 août divise l'île en cinq quartiers dont celui de Saint-Denis. En 1777, le plan de la ville en damier est établi par le chevalier Banks. En 1790, Saint-Denis devient une municipalité. Jean-Baptiste Delestrac devient le premier maire de Saint-Denis. Le, débarqués la veille à la Grande Chaloupe, lesBritanniques prennent la ville, ce qui provoque la capitulation de l'île, alors appelée île Bonaparte.
Laculture de la canne à sucre commence à la Réunion au début duXIXe siècle, et permet à la cité dionysienne un fort développement. Cette période faste se traduit par un développement urbain et des investissements de la part de la puissance publique, mais ne dure pas. En 1863, la culture de la canne est frappée par leChilo sacchariphagus, tandis que l'île est balayée par plusieurs cyclones. Par la suite, lepaludisme touche la population à la fin des années 1860. Enfin, l'ouverture ducanal de Suez en 1869 additionnée auxambitions françaises sur Madagascar marginalisent la Réunion[25].
Durant l’épidémie degrippe espagnole en 1919, la ville connait de nombreux décès. Les estimations font état d’au moins 2 000 décès pour unepopulation de 25 000 habitants et de 7 000 à 20 000 morts sur les 175 000 personnes qui vivent sur l'île[26]. Cet épisode conduira à la construction ducimetière de la Jamaïque dit aussi "cimetière la peste"[27].
Le, une ligne de chemin de fer liant le chef-lieu àSaint-Benoît est inaugurée.
Sous l'égide de l'académie de la Réunion, l'offre d’enseignement à Saint-Denis est à la fois complète et diversifiée, permettant de suivre sa scolarité de l'école maternelle à la soutenance de thèse de doctorat. Le secteur public met à disposition de la population de nombreuses écoles maternelles, primaires ainsi que douze collèges et huit lycées, complété par une petite offre privée. Les formations dispensées dans les lycées sont générales ou professionnelles. De plus, il existe des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE): au lycée Bellepierre (économie), Leconte-de-Lisle (scientifiques et littéraire) et Lislet-Geoffroy (technologie).
Le lycée privé général et technologique Levavasseur.
La commune accueille lecampus principal de l'Université de la Réunion dans le sous-quartier duMoufia ainsi que des composantes de celle-ci en centre ville en face de lacathédrale, site de l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de l'île, mais aussi le site de l'IUFM à Bellepierre, enfin le site de la Technopole pour l'ESIDAI. La commune comporte également unIFSI situé dans le quartier de Bellepierre et une école d'ingénieurs, l'ESIROI.
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L'offre de médecins généralistes et spécialistes est globalement complète. Deux infrastructures de santé majeures existent : lecentre hospitalier Félix-Guyon et laclinique Sainte-Clotilde (privée) auMoufia. Les urgentistes et leSDIS 974 assurent les interventions rapides.
En 1690, le recensement deFirelin fait savoir qu'il existe au« Quartier de Saint-Denis 8 familles, plus 12 nègres du Roy, plus 2 Français »[42].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, lespopulations de référence des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[43],[Note 5].
En 2022, la commune comptait 156 149 habitants[Note 6], en évolution de +5,56 % par rapport à 2016 (La Réunion : +3,33 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 42,6 %, soit un taux supérieur à la moyenne départementale (41,7 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à60 ans (19 %) est supérieur au taux départemental (18 %).
En 2020, la commune comptait 70 322 hommes pour 82 679 femmes, soit un taux de 54,04 % de femmes, supérieur au taux départemental (52,1 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[I 1]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,3
90 ou +
0,8
4
75-89 ans
5,8
13,3
60-74 ans
13,6
20,3
45-59 ans
20,2
17,8
30-44 ans
18,7
21,3
15-29 ans
21,5
23,1
0-14 ans
19,5
Pyramide des âges du département deLa Réunion en 2021 en pourcentage[47]
Le sport occupe une place très importante dans la ville de Saint-Denis. Que ce soit dans le football, le handball ou le basket-ball, la ville possède de grands clubs évoluant dans les meilleurs championnats. On peut citer Joinville, AS Château Morange ouSaint-Denis FC.
Dotée de 57 monuments classés et inscrits au titre desmonuments historiques ou à l'inventaire supplémentaire de ceux-ci, Saint-Denis de la Réunion s'est vu attribuer le label national « Ville d'art et d'histoire » par le ministre de la culture,Frédéric Mitterrand, en, sur proposition de la commission nationale en.
La dernière Reine de Madagascar,Ranavalona III, et sa suite, y ont été brièvement déportés. Son héritière,Marie-Louise Razafinkeriefo de Madagascar, y est née en 1897. Condamné à un exil à LaRéunion, leraïsmarocainAbdelkrim al-Khattabi a vécu également quelques années à Saint-Denis à compter de1926, dont trois ans àChâteau Morange. Les empereurs d'AnnamThành Thái etDuy Tân (son fils, 1900 - 1945) y furent exilés après la déposition de ce dernier en 1916 par les autorités coloniales françaises. L'empereur Duy Tân y vécut sous son nom de naissance Prince Vĩnh San. Pendant laSeconde Guerre mondiale, alors que les autorités locales étaient pétainistes, il rallia la France Libre et devint commandant dans l'armée française en 1945. Un boulevard et un pont à la sortie Ouest de Saint-Denis portent le nom du Prince Vĩnh San pour lui rendre hommage (1992). D'autres personnalités comme l'amiralLucien Lacaze ont vécu à Saint-Denis avant ou après lui. Voici celles qui y sont nées :
Devise : « Praeter omnes angulus ridet » (« Entre tous, ce coin de terre me sourit »).
Ce blason, dessiné parRobert Louis, a fait l'objet d'une édition sous forme de timbre en 1964[49].
Le logo de Saint-Denis représente sa situation géographique, entre terre (vert) et mer (bleu), dont la forme longe le littoral (blanc). Le blanc évoque aussi la blancheur des constructions, visible sur n'importe quelle photographie aérienne. Cette forme blanche représente également un oiseau symbole de l'île : lepaille en queue.
patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel duministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de "La Réunion"
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 2411-2412