Entre coteaux et prairies humides, forêts et vignobles, cette petite cité campée sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde est une des « portes d'entrée » desCharentes toutes proches. Chef-lieu de canton actif, centre viticole et pôle commercial rayonnant sur une partie duBlayais, elle joue un rôle de relais entre les petits centres urbains des environs (Blaye,Mirambeau,Jonzac,Saint-Savin…) et la grande métropole régionale qu'estBordeaux, qui exerce une influence majeure, notamment d'un point de vue économique.
Concentrant de nombreuses entreprises, riche d'un tissu commercial diversifié, en particulier en centre-ville, Saint-Ciers-sur-Gironde jouit également d'une position privilégiée, au cœur des marais duVitrezais, duterroir viticole du Blayais — plus d'une dizaine d'exploitations sont implantées dans la commune — et à peu de distance des stations balnéaires de laCôte de Beauté, qui expliquent le développement croissant du secteur du tourisme dans cette partie de laHaute-Gironde. Sa qualité d'ancien chef-lieu de canton vaut par ailleurs à la ville d'être dotée d'infrastructures adaptées dans les domaines de l'éducation (écoles, collège), du sport, de la culture (médiathèque, musées) et de la santé.
Au, Saint-Ciers-sur-Gironde est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Ciers-sur-Gironde[Note 2], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[13],[14]. La commune est en outre hors attraction des villes[15],[16].
La commune, bordée par l'estuaire de la Gironde, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[17]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[18].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (67,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (29,5 %), eaux maritimes (23,8 %), zones agricoles hétérogènes (13,9 %), prairies (12,3 %), cultures permanentes (8,8 %), zones urbanisées (4,2 %), zones humides intérieures (4,2 %), zones humides côtières (2,5 %), forêts (0,8 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Ferrat, la Ceinture et . La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1988, 1992, 1999, 2009 et 2010[22],[20].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[23].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Saint-Ciers-sur-Gironde.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 76,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 569 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1 569 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 84 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[24],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1995, 2003, 2005, 2009 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[20].
De1789 à1799, en vertu de la loi du, les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune âgés d'au moins25 ans, contribuables payant une contribution au moins égale à trois journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt équivalent au moins à dix journées de travail.
L'hôtel de ville de Saint-Ciers, construit en 1862 sur les plans de l'architecte Manizan
De1799 à1848, La constitution du 22 frimaire an VIII () revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par lepréfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après les lois organiques 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus au suffrage censitaire pour six ans.
Du à1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants.
De1851 à1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour cinq ans à partir de1855. Après 1871, les maires sont de nouveau élus, sauf dans les chefs-lieux (de départements, d'arrondissements ou de cantons).
Ce n'est que le, qu'une loi sur l’organisation municipale (encore en vigueur) est votée, et qui régit le principe de l'élection du maire et des adjoints par le conseil municipal, quelle que soit l'importance de la commune (sauf pour Paris). La loi du fixe le mandat à quatre ans, durée portée le à six ans[27].
La commune ayant moins de 3 500 habitants l'élection des conseillers municipaux est auscrutin majoritaire[28] plurinominal à deux tours, avecpanachage :
au premier tour, des candidats sont élus s'ils ont obtenu la majorité absolue et le vote d'au moins le quart des électeurs inscrits[29] ;
au second tour, la majorité relative suffit. Les listes ne sont pas obligatoires. Les suffrages sont comptabilisés individuellement, et lepanachage est autorisé.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[34].
En 2022, la commune comptait 3 128 habitants[Note 5], en évolution de +3,4 % par rapport à 2016 (Gironde : +6,91 %,France horsMayotte : +2,11 %).
L'église actuelle est de stylenéo-gothique, un parti couramment utilisé en Gironde à cette époque, pendant laquelle de nombreux édifices sont « modernisés » sous l'impulsion ducardinal Donnet — ce qui, en pratique, s'apparentait souvent à une reconstruction presque totale. Œuvre de l'architecteGustave Allaux, sa première pierre est posée en 1854, et, deux ans plus tard, les travaux sont considérés comme achevés[37]. Elle se compose d'unenef flanquée de deux bas-côtés, l'ensemble étant couvert de croisées d'ogives. Lesmurs gouttereaux, rythmés par descontreforts, sont percés de grandes baies ogivales ou d'oculi polylobés, qui assurent un bon éclairage du sanctuaire. Le clocher, très élancé, est couvert d'une flèche en pierre, cantonnée de quatrepinacles ajourés.
L'intérieur est couvert de fresques aux tons bleus et or. Celles de la chapelle de la Vierge ont été restaurées au début des années 2000 par les peintresFrançoise Martin-Dareths etBenoît Lumeau d'Hauterives[37]. Parmi les éléments de mobilier remarquables figurent une huile sur toile représentant le martyre desaint Cyr et une chaire en bois de chêne ouvragé, datant de 1903.
Plusieurs sentiers ont été aménagés à travers les marais, agrémentés de panneaux explicatifs, de plates-formes d'observation et de plusieurs abris mis en place de façon à pouvoir regarder les oiseaux en toute quiétude. Les visiteurs passent successivement d'un écosystème à un autre : prairies humides, lacs, roselières ou encore bords d'estuaire, chacun abritant des espèces d'oiseaux spécifiques. Si une tour d'observation de dix mètres de haut est en accès libre, à proximité du parking, l'accès au reste du site est payant. La maison de « La Métairie » est la « porte d'entrée » du parc : on y trouve la billetterie, mais aussi un salon de thé et une boutique de souvenirs. Le site compte également un restaurant gastronomique, « Le Marainaud »[38].
Le saintongeais (saintonjhais) est lalangue vernaculaire parlée dans les anciennes provinces d'Aunis,Saintonge etAngoumois, mais aussi dans le nord-est de laGuyenne. On l’appelle localement le gabay. Les locuteurs sont ditspatoisants.Le saintongeais a fortement influencé l’acadien et en conséquence, par ricochet, le cadien ; quant au québécois, il a été influencé par les parlers tels que le normand, le francien et le saintongeais.
La langue saintongeaise présente de nombreux traits communs avec des langues telles que lecadien ou l'acadien, ce qui s'explique par les origines saintongeaises d'une partie des émigrants vers laNouvelle-France auXVIIe siècle.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les comprimés d’iode stable protègent efficacement lathyroïde contre les effets des rejets d’iode radioactif qui pourraient survenir en cas d’accident nucléaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).