Au, Saint-André-les-Alpes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[24].Elle est située hors unité urbaine[25] et hors attraction des villes[26],[27].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (73,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (16,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,5 %), zones urbanisées (2,2 %), eaux continentales[Note 2] (2,1 %)[28].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
La commune de Saint-André-les-Alpes est exposée à quatre risques naturels[32] :
avalanche,
feu de forêt,
inondation,
mouvement de terrain.
La commune de Saint-André-les-Alpes est de plus exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[33]. Laroute nationale 202 peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[34].
Aucunplan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[33] ; leDicrim existe depuis 2011[35]. Parmi les catastrophes récentes, on note des inondations et coulées de boue en janvier 1994[32], et l’incendie de forêt du Chamatte, qui détruit1 950ha de forêt en 1982[36].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton de Saint-André-les-Alpes est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[37], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[32].
Le nom du village apparaît pour la première fois vers 1200 (Sant Andrea), sous sa formeoccitane, qui a étéfrancisée par la suite[38],[39]. La commune se nommeSant-Andrièu envivaro-alpin et enprovençal.
Avec la fusion de la commune de Saint-André avec celle deMéouilles, en1837, la commune prend le nom de « Saint-André-de-Méouilles ». Elle ne prendra le nom de Saint-André-les-Alpes en1928.
Auguste fait la conquête de la vallée du Verdon en même temps que celle des Alpes, qu’il achève en14 av. J.-C.. Il est difficile de connaître le nom dupeuple gaulois qui peuplait la vallée, et le nom de lacivitas dont les vallées de Saint-André dépendaient au Haut-Empire :Eturamina (Thorame),Civitas Saliniensum (Castellane) ouSanitensium (Senez). À la fin de l’Empire romain, le rattachement à celle deSanitensium, et à son diocèse, semblent avérés[40].
Courchons, qui apparaît pour la première fois dans les chartes en 1226 sous le nom deCorchono, relevait directement descomtes de Provence[41]. Cette communauté compte 25feux en1315 et 4 en1471. Sa population est de 189 habitants en1765[41]. En altitude, possédant un terroir uniquement fait de montagnes, froide et peu peuplée, aucune église ni chapelle n’y est fondée avant leXVIIe siècle[42]. La fusion de Courchons avec Saint-André-les-Alpes date du[43].
Méouilles est signalée en1278. Son église paroissiale relevait duchapitre de l’évêché de Senez, qui percevait donc les revenus à cette église[42]. Le fief de Méouilles, d’après l’état d’afflorinement[44] de1783, était encore indépendant à la fin de l’Ancien Régime[45]. La commune de Méouilles est rattachée à Saint-André en 1837, qui prend le nom de Saint-André-de-Méouilles.
Troins est signalée en1237[42]. La communauté comptait 29 feux en 1315, mais est fortement dépeuplée par la crise duXIVe siècle (Peste noire etguerre de Cent Ans) et complètement abandonnée en 1471[46],[41]. Elle compte à nouveau 45 habitants en 1765, mais est finalement annexée par celle de Saint-André[42],[41] en 1791. Le hameau est complètement dépeuplé en 1884, et son emplacement réel incertain. Le Seuil dans les gorges de l'Issole est un emplacement possible[47].
Durant laRévolution, la commune de Saint-André compte unesociété patriotique, créée après la fin de 1792[48]. Pour suivre le décret de laConvention du25 vendémiairean II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de laféodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pourVerdissolle[49].
La commune de Troins, reconstituée en 1793, est absorbée entre 1795 et 1800[50].
La Révolution et l’Empire apportent nombre d’améliorations, dont uneimposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’uncadastre est décidée. Laloi de finances du 15 septembre 1807 précise ses modalités, mais sa réalisation est longue à mettre en œuvre, les fonctionnaires du cadastre traitant les communes par groupes géographiques successifs. Ce n’est qu’en 1838 que lescadastres dit napoléoniens de Saint-André et de Courchons sont achevés[51].
En 1837, Saint-André, parfois appeléSaint-André-du-SeuilMireille Mistral,L’Industrie drapière dans la Vallée du Verdon (thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence), Nice,, 231 p., p.118.(du nom du principal village de Troins[42]), fusionne avecMéouilles. La nouvelle commune prend le nom deSaint-André-de-Méouilles.
C’est à Saint-André qu’a débuté l’essor de l’industrie textile dans la vallée du Verdon auXIXe siècle. La manufacture André Honnorat est la plus ancienne et sert de modèle aux autres[52]. Créée en 1819[53], elle produit 10 000 pièces de drap de laine en 1837[54]. Une autre fabrique ouvre en 1837 (créée par Jean-Baptiste Honnorat, homonyme du précédent)[54]. Ancienmaquignon, occasionnellementcontrebandier[55], il construit une vaste fabrique (vaste par rapport aux maisons plus anciennes), rectangulaire, à deux étages, bien éclairée de hautes fenêtres, où il installe sesmachines, descardeuses et desfileuses achetées àLyon, puis revendues et remplacées par d’autres venant deVienne. Ces machines sont actionnées par l’énergie hydraulique (la fabrique est construite près de l’Issole)[56]. Il rachète ensuite lesfoulons déjà existants sur la commune, ce qui lui permet de réaliser toutes les opérations de transformation de la laine[57]. La fabrique emploie jusqu’à 100 ouvriers. Elle ferme en 1886[57]. Son exemple est suivi dans toute la vallée, et par Simon à Saint-André même. En 1856, il y quatre fabriques à Saint-André employant 100 ouvriers[58], puis 200 en 1858[59]. Les effectifs employés déclinent ensuite : 142 en 1868, 84 en 1871, 100 en 1876 et 33 en 1879[60].
Les principales de la commune sont les fabriques Honnorat, Honnorat-Bongarçon et Arnaud (reconverties en logements)[61]. Elles ferment toutes à la Belle époque : la plus ancienne, Honnorat-Bongarçon, ferme en premier en 1886, la dernière, la fabrique Arnaud, en 1908[62].
Partie du lac de Castillon proche du village de Saint-André-les-Alpes.
La commune est renomméeSaint-André-les-Alpes en 1927[50].
En 1935 le champion cyclisteAntonin Magne perdit leTour de France au profit du BelgeRomain Maes à la suite d'une crevaison provoquée par un tesson de bouteille dans la traversée de Saint-André-les-Alpes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[77]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[78].
Comme de nombreuses communes du département, celles de Saint-André-de-Méouilles et de Courchons se dotent d’écoles bien avant leslois Jules Ferry : en 1863, elles comptent chacune leur école dispensant uneinstruction primaire aux garçons, implantée au village chef-lieu[91]. À Courchons, aucune instruction n’est donnée aux filles : ni laloi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[92], ni la premièreloi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concerne Courchons[93]. Par contre, Saint-André applique la loi Falloux[92]>,[93]. Si Saint-André profite de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve, Courchons s’abstient[94], et ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de Courchons sont scolarisées.
Le nombre d’exploitants installés sur la commune a augmenté dans lesannées 2000, passant de 4 à 7. Les exploitations sont tournées vers les grandes cultures et l'élevage[104]. Le domaine pastoral de l'ancienne commune de Courchons représente392ha, dont100ha privés. Il permet de faire pâturer 2 100 brebis sur la montagne de l'Aup. La commune a construit une cabane pastorale et unimpluvium pour soutenir l'élevage ovin[105].
Un exploitant de la commune produit de lalavande[106].
Un marché paysan a lieu chaque semaine dans le centre-ville.
Quelques entreprises se sont implantées sur la zone artisanale, dont Stick'air, entreprise produisant des enseignes et des lettrages adhésifs, qui emploie 15salariés[107].
Saint-André-les-Alpes fonde une grande part de son activité sur le tourisme, principalement estival : campings (2 en 2008), hôtels (5 en 2008), quelques restaurants. Depuis les années 1980, le vol libre endeltaplane etparapente anime le ciel du village, grâce à l'organisation de compétitions nationales et internationales. Le site de départ du Chalvet est mondialement réputé et de nombreux records ont été battus de ce départ.
Les métiers de bouche et les commerces touristiques sont représentés dans le vieux village.
Four communal, fontaine et lavoir de Courchons(ce dernier offert par Boniface de Castellane).
Le château de Méouilles, ancienne résidence de la familled'Aillaud[108], situé sur la colline du village disparu de Méouilles, au sud de Saint-André, est une bâtisse, avec une tour ronde à l’angle ; il date du milieu duXVIIe siècle[109]. Sur la placette du village, l’ancienne maison seigneuriale a été transformée en hôtel (Trotabas puis du Parc)[110].
Le moulin à farine, puis usine de draps dite Fabrique Arnaud, actuellement maison[111],[112].
La fontaine de la placette, surmontée d’unpiédouche, elle date de1790[113].
au lieu-dit les 7 arches[116], en remontant la vallée de l’Issole, se trouvent les trois arches subsistantes d’unaqueduc construit pour l’irrigation auXIXe siècle[117].
Patrimoine religieux.
Église paroissiale Saint-André.
Intérieur de l'église Saint-André.
Façade église ancienne commune de Courchons, en ruines.
Méouilles Chapelle Saint-Martin.
L’église paroissiale Saint-André est construite entre 1847 et 1849. Sanef longue de troistravées principales, et des travées intercalaires plus étroites, qui débouche dans unchœur sous coupole, courant à cette époque. Les chapelles latérales au chœur forment un fauxtransept. Le clocher est une tour, placée à côté du chœur[118]. Parmi son mobilier, sont classésmonument historique au titre objet :
Notre-Dame[123]: construite auXVIIe siècle, sa façade est refaite auXIXe siècle. Elle est constituée de deux nefs juxtaposées, voûtées d’arêtes[124] ;
Saint-Jean du Désert, sur la rive droite de l’Issole, elle date également duXIXe siècle[42].
À Courchons :l’église Saint-Jacques-le-Majeur-et-Saint-Christophe, construite au début duXVIIe siècle (1609), est en ruines. Son toit était recouvert debardeaux, les cloches logées dans un clocher-mur[125]. Cette église avait de multiples patrons : outre les deux titulaires, on compte aussi saint Jacques, saintPhilippe et sainteMadeleine[42]. Il se trouve encore à proximité de l’ancien village, un bâtiment collectif restauré abritant la fontaine, le four à pain, et le lavoir offert parBoni de Castellane (photographie ci-dessous).
Chapelle Saint-Jean-Baptiste[126] sur les contreforts du massif du Chalvet.
Chapelle Saint-François[127] dans la maison de retraite Saint-François.
Au hameau de Troins[128], dans la forêt au nord de Saint-André,l’église Saint-Michel-du-Seuil est en ruines[42],[47]. Il subsistait une abside de l’ancienne église de Troins en 1969[41], effondrée depuis. Sur le territoire de l’ancienne communauté, on trouve deux tours ruinées, dont une a pu être construite par le comte de Provence à la fin duXIIe siècle à l’époque où il matait les petits féodaux et construisait des châteaux pour les surveiller. Dans ce cas, il peut s’agir d’une tour confiée auxHospitaliers[42].
Enfin, on trouve unréseau de chemin de fer miniature (privé) chemin des Vertus[129].
La famille Simon au cours d'une période qui s'étend duXVIe au XIXe siècle a marqué la vie des communautés du Moyen Verdon. C'était une famille bourgeoise[130] présente depuis au moins leXVIe siècle à Saint-André-les-Alpes et dans ses environs[131] qui a donné de nombreux notaires, avocats, mais aussi ecclésiastiques, ces derniers ayant participé à la fondation de plusieurs chapelles ou églises dans la région duparc naturel régional du Verdon, dont notamment celle deLa Mure-Argens ;
De sinople à un sautoir d'or et un saint André de carnation vêtu de gueules brochant sur le tout[135],[136].
Détails
Armes parlantes. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Alias du blason de Saint-André-les-AlpesD'azur à un château d'or et un chef d'argent, chargé du mot COURCHONS de sable[135]. Courchons (ancienne commune)
Alias du blason de Saint-André-les-AlpesD'or à un sureau de sinople fleuri d'argent[135]. Méouilles (ancienne commune)
Alias du blason de Saint-André-les-AlpesD'azur à une fasce d'argent chargée du mot TROINS de sable[135]. Troins (ancienne commune)
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel duministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
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