Le bourg central de cette commune est situé sur les pentes du mont Chiniac qui culmine à 1126 m d'altitude et ses habitants sont les Saint-Agrèvois[1].
Rattachée à lacommunauté de communes du Val d'Eyrieux dont le siège est situé auCheylard, la commune de Saint-Agrève est située au nord-ouest du département de l'Ardèche, dans sa partie la plus élevée en altitude, non loin de la frontière avec le département de laHaute-Loire, à environ 60 kilomètres à l'ouest deValence et à l'est duPuy-en-Velay.
Saint-Agrève possède uneenclave au sud-est, autour du village duPouzat, ancienne commune ayant fusionné avec Saint-Agrève en1973.
Saint-Agrève est limitrophe de neuf communes[2], dont huit sont situées dans le département de l'Ardèche et une dans le département de laHaute-Loire. Ces municipalités sont réparties géographiquement de la manière suivante :
S'élevant à plus de 1 000 mètres d'altitude, le plateau de Saint-Agrève offre le paysage caractéristique d'un milieu rural demoyenne montagne, doucement vallonné. Au rythme des saisons, les paysages naturels du plateau surprennent toujours. Sur le plateau, l'élevage des vaches, des chevaux ou des moutons est le plus courant. Dans leurs pâtures, ces animaux agrémentent le paysage naturel.
Sur le plan géologique, leplateau de Saint-Agrève est unepénéplaine qui a été soulevée et érodée. Le socle est granitique : c'est legranite duVelay mélangé à diverses autres roches métamorphiques. Le plateau saint-agrèvois correspond à un morceau de vieille table cristalline qui constitue l'ossature duMassif central. En quelques endroits on peut observer desorgues basaltiques d'origine volcanique. Le relief crée un climat très contrasté selon la pente et l'exposition. En général, l'hiver est long avec des chutes de neige, pendant lesquelles souffle laburle.
Statistiques 1991-2020 et records ST-AGREVE RAD (07) - alt : 1014m, lat : 44°59'52"N, lon : 4°22'04"E Records établis sur la période du 01-09-2005 au 04-01-2024
Le territoire communal est traversé par l'Eyrieux, rivière de 83,5 km de longueur[8] qui rejoint la rive droite du Rhône au niveau de la commune deLa Voulte-sur-Rhône. La commune est également arrosée par leSumène et leDouzet.
Au, Saint-Agrève est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9].Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (58,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (59,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (57 %), prairies (26,9 %), zones agricoles hétérogènes (11,2 %), zones urbanisées (3,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,7 %)[13].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Saint-Agrève est née sur le mont Chiniac, qui à l'époque se serait appelé lemont Ursin, le mont aux ours. Au seuil de l'histoire, ce n'est encore qu'un pauvre village, à peine quelques masures accrochées au flanc de la colline. La tradition rapporte qu'à l'époque desGaulois , le pays était peuplé et exploité par la tribu desSegovellaunes, apparentée à celle desHelviens et qu'une immense forêt recouvrait le plateau.
Arrive l'emprise du pays par lesRomains. Séduits par la forte position stratégique du mont Ursin, ils y bâtissent un fort. Le mont Ursin prend le nom deCinnacum, la ville de Cinna. Ce nom serait devenuChinacum, qui plus tard a donnéChiniac. Ainsi protégée, la cité se développe et le plateau se garnit de petites exploitations agricoles. Des grands ports de lavallée du Rhône, plusieurs routes convergent vers Saint-Agrève pour se diriger ensuite surle Puy et le pays vellave. Ce premier réseau routier orientera, pendant des siècles, la vie militaire et économique du village.
L'évêque Agrève, dit Saint Agrève, patron de la paroisse, sur un vitrail de l'église
La religion chrétienne se répand peu à peu en Ardèche. Les campagnes restent longtemps rebelles à la foi nouvelle et ce n'est qu'au début duVIIe siècle qu'unévêque du Puy, nomméAgrève, évangélise le plateau de Saint-Agrève où il meurt le1er février de l'an602. En sa mémoire, les habitants débaptisent Chinacum pour en faire Sanctus Agrippa, Saint-Agrève.
Dès leXIIIe siècle, plusieurs villes duVivarais négocient, souvent à l'amiable, le rachat de leurs libertés avec le seigneur local ruiné par les guerres. En1289, levicomte de Polignac accorde aux habitants de Saint-Agrève leurs premières libertés et franchises. C'est l'origine de la communauté libre de Saint-Agrève.
En1446, Saint-Agrève connaît un regain d'activité. À la limite du plateau, cette bourgade commerçante est avant tout un important marché, une ville de foires où se rencontrent deux mondes bien différents (le plateau et le pays de pentes), aux ressources complémentaires. Les uns arrivent du Midi, chargés de sel et de vin. Les autres, venant du Velay ou duForez, portent les produits de la montagne : planches, grains, fromages. Cet accroissement de l'activité va de pair avec une augmentation de la population, et en1464, lors de la rédaction des « Estimes du Vivarais », le bourg compte cent deuxfeux, ce qui fait une des plus importantes agglomérations duVivarais.
En1562, laRéforme gagne Saint-Agrève, qui devient le théâtre de sièges successifs où tour à tour, catholiques et protestants se disputent la place. Ainsi, le mois de mars1563 voit la prise de Saint-Agrève par le comte de Tournon auquel ce succès coûte la vie. Quelques années plus tard, son fils Just etSaint Vidal, gouverneur duVelay, marchent sur Saint-Agrève à la tête de six cents chevaux, cinquante à soixante enseignes de gens de pied et douze canons. Le siège débute le. Le, la ville est prise et rasée. En1585, l'édit de Nemours interdit le culte réformé et rallume les guerres civiles. Jacques de Chambaud, chef des protestants, prévoyant une attaque, fortifie la ville et la déclare imprenable. Le comte de Tournon, sénéchal duPuy, etSaint-Vidal assiègent Saint-Agrève avec une armée d'environ douze mille hommes et quatre canons. Le, après une résistance de huit semaines, Chambaud capitule. Saint-Agrève est rasée pour la seconde fois.
En1902, le chemin de fer fait son apparition, avec le développement duréseau départemental du Vivarais[16]. Cette évolution favorise les déplacements des travailleurs de la région, dont le nombre s'est accru avec larévolution industrielle, mais aussi le développement touristique de Saint-Agrève, qui devient un lieu de repli des citadins en quête de grand air. Aujourd'hui, cette ligne historique est uniquement touristique : nommée le Velay Express[17], elle a été remise en service et exploitée par lesvoies ferrées du Velay.
Le lieutenant Pierre Głowacki réside à l'hôtel Beau Séjour de Saint-Agrève, un centre de convalescence pourmilitaires polonais démobilisés après la défaite de 1940. Le, avec dix autres camarades, il déserte le centre et prend le maquis. Ils sont armés et vivent dans les bois de la région d'Annonay. Ils sont ravitaillés par des paysans locaux, l'un d'eux leur offrant l'hospitalité de sa grange durant la saison hivernale. Le groupe reçoit entre autres le renfort de jeunes mineurs stéphanois recherchés par les Allemands, Florian Piasecki et Roman Nowaczyk.
Pierre Głowacki est nommé le responsable de la compagnie polonaiseFFI de Saint-Agrève. À la date du, le détachement comprend 22 militaires et est nommé « Cracovie ». Il est mis à la disposition du capitaine Mouchot, responsable de l'ancienneArmée secrète locale à Lichessol.
Du 5 au, le détachement de Głowacki participe aux combats contre l'armée allemande dans le secteur du Cheylard, à 25 kilomètres de Saint-Agrève. Un FFI polonais de Saint-Agrève est tué durant cette action.
Pour cantonner son unité, renforcée par l'arrivée de nombreux volontaires, le lieutenant Głowacki réquisitionne une ferme dans uns zone boisée à deux kilomètres de Saint-Agrève. La subsistance est assurée par l'obtention de tickets de rationnement et l'achat de denrées alimentaires sur le marché libre. Les fonds proviennent de l'organisation ducolonel « Daniel », le réseau polonaisMonika. L'organisation d'aide aux réfugiés polonais TOPF du président Jakubowski fournit plusieurs livraisons de chaussures, vêtements et couchages à l'unité de Saint-Agrève.
Au début, Głowacki réquisitionne l'hôtel Beau Séjour afin d'y installer son poste de commandement et y héberger des invalides et malades polonais. Au, la compagnie Cracovie est forte de 86 combattants (dont dix officiers et aspirants).
À partir du, le lieutenant Głowacki lance des actions de propagande et d'incitation à la désertion à l'intention des Polonais engagés de force dans l’armée allemande. Des déserteurs se présentent nombreux et en armes : 62 volontaires sont alors accueillis et rapidement organisés pour renforcer les effectifs du détachement.
Dès, la compagnie polonaise participe aux missions de protection des bâtiments publics et de maintien de la sécurité sous la direction des responsables FFI locaux.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[21].
En 2022, la commune comptait 2 300 habitants[Note 1], en évolution de −2,79 % par rapport à 2016 (Ardèche : +2,48 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Il s'agit d'un journal hebdomadaire français basé àValence et diffusé à Privas depuis 1999. Il couvre l'actualité pour tout le département de l'Ardèche.
Il s'agit d'un journal quotidien de lapresse écrite française régionale distribué dans la plupart des départements de l'ancienne région Rhône-Alpes, notamment l'Ardèche. La commune est située dans la zone d'édition du Nord-Ardèche (Annonay - Le Cheylard).
La communauté catholique et l'église de Saint-Agrève (propriété de la commune) sont rattachées à la paroisseSaint Agrève en Vivarais qui compte huit autres communes. Cette paroisse dont le presbytère (maison paroissiale) est située dans la commune est, elle-même, rattachée audiocèse de Viviers[24].
Tous les ans au mois de juin, le village de Saint-Agrève est traversé par les cyclotouristes et cyclosportifs del'Ardéchoise, après la grimpée depuisSaint-Martin-de-Valamas.
Saint-Agrève est la ville d'origine des Salaisons Teyssier, entreprise familiale fondée en 1871.[réf. souhaitée] Depuis 5 générations, "l'entreprise a su transmettre les principes et les valeurs qui ont fait sa réputation : exigence dans la sélection des matières premières et ingrédients mis en œuvre, maintien de tours de main et savoir-faire centenaires, et fidélité à son environnement d’origine garantissant des conditions d’affinage exceptionnelles"[27].
Ce savoir-faire rare et ancien a été récompensé et reconnu par le label "Entreprise du Patrimoine Vivant" (EPV) en 2012 puis renouvelé en 2017[réf. nécessaire], faisant entrer la Maison Teyssier dans le cercle très fermé des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.
LaStatue-menhir de Lichessol est classée Monument Historique depuis 1961, sous la référence référence PA00116770. Il faut remarquer que les photos affichées dans Monumentum ne correspondent pas à la statue-menhir, mais à un visage sculpté dans une pierre remployée dans un bâtiment situé au 40 Chemin de Batelière 07320 Saint-Agrève. La statue-menhir est dressée dans un bois au vord de la route.
Lechâteau Lacour : Selon une inscription située en haut de la porte du donjon, le château aurait été construit en1592 par Phélise d'Asseyne, héritière de la famille Sahune qui est représentée par un écusson aux armes des Maisonseule.
Les églises Saint-Agrève, située au chef-lieu et Sainte-Marie, située au Pouzat, toutes deux lieux de culte de la paroisse catholique « Saint-Agrève enVivarais »[28].
La fontaine du Diable : Non loin de Saint-Agrève, sur la route en direction deDésaignes, coule la fontaine du Diable. Une nuit, il y a de cela très longtemps, au retour d'une veillée, à cet endroit, alors qu'un groupe de danseurs « piquaient » labourrée, le diable apparut sous la forme d'un élégant jeune homme vêtu de noir. Grand, les yeux de braise, il portait au chapeau une plume de coq.« Vous dansez bien. - Cela te regarde, face de Satan ? - Hé bien, vous danserez toute la nuit. » Et le diable enlaça une jeune fille et l'entraîna dans une danse folle. Et les autres couples de tourner, de valser, jusqu'à l'aube, sans pouvoir s'arrêter. Au petit matin, l'étranger avait disparu et la jeune fille avec, dont on ne retrouva que les petits sabots posés sur la margelle de la fontaine.
L'habitat du plateau de Saint-Agrève se caractérise traditionnellement par des maisons isolées ou regroupées en petits hameaux. La maison rurale est construite en fonction du climat rigoureux et à partir des matériaux issus de l'histoire géologique du plateau. Le toit traditionnel est enlauze (phonolite, roche volcanique des sucs du Mézenc qui se débitent en plaques sonores)[29]. Ce matériau se débite en plaques de différentes épaisseurs comme des ardoises. Les lauzes ainsi obtenues sont maintenues par des clous ou chevilles. Une couche d'argile ou de mousse assure étanchéité et isolation. Les charpentes sont en bois dur (châtaignier) ou en sapin. Elles sont montées avec des troncs équarris pour former les fermes dites « en vaisseau » placées tous les mètres et reliées par des planches « lattis » sur lesquelles reposaient la couverture. Les assemblages sont faits par entailles et chevilles.
Le patrimoine bâti sur le canton de Saint-Agrève est très divers et assez dense avec des fours à pain, deslinteaux gravés, des cimetières de famille…
Les fermes d'antan : les fermes d'antan se composaient d'unegrange immense qui, à elle seule, se réserve les deux tiers du volume total de la ferme. Elle est accessible de l'extérieur aux chars et aux bêtes, soit de plain-pied lorsque la maison est adossée à la pente soit par une sorte de plan incliné. Cette maison de forme rectangulaire a, en général, de 12 à 15 mètres de long sur 7 à 8 mètres de large pour une hauteur moyenne de 5 à 6 mètres au-dessus du sol. L'étable est vaste et sombre. Prévue pour une trentaine de bêtes et la bergerie, elle est peu éclairée et peu aérée. Les ouvertures sont rares, les fenêtres petites mais plus nombreuses. Le logis ou carré est séparé de l'étable, chacun ayant son entrée indépendante, ce qui facilite la propreté.
Sur le mont Chiniac vous pouvez apercevoir un élément du patrimoine bâti : lerempart d'une ancienne forteresse et des maisons anciennes. Les murs en pierres de granite sont épais, les ouvertures rares et les fenêtres petites.
Depuis2015, est installé à proximité de Saint-Agrève, un observatoire astronomique appelé « Planète Mars » ou «Observatoire de l'Ardèche»[30],[31]. Il a été entre autres financé par lacommunauté de communes Val'Eyrieux.
La faune locale compte de nombreux petits mammifères dont des renards, chevreuils, hermines, blaireaux, écureuils, lièvres, sangliers… ainsi qu'en oiseaux et en insectes : la bergeronnette printanière, le gazé, letraquet tarier... La faune de Saint-Agrève est caractéristique d'un milieu rural de moyenne montagne.
Louis Jouvet, acteur, metteur en scène, professeur au Conservatoire national supérieur d'art dramatique et directeur de théâtre. Il a passé une partie de son enfance dans le village avant que son père ne meure sur les travaux du chemin de fer.
Gérard Bollon, « Non-violence, tolérance et résistance sur le Plateau protestant de Saint-Agrève (1680-1880) : dans cahier consacré à l'Ardèche de là-haut ; Montagne et Plateau hier et aujourd'hui (I) »,Mémoire d'Ardèche et Temps Présent,no 50,
Jean-Claude Saby, « 1941-1945, À la recherche de la mémoire polonaise de Saint-Agrève : dans cahier consacré à l'Ardèche, terre d'exil... terre d'accueil »,Mémoire d'Ardèche et Temps Présent,no 64,
Laurence Chatoney, « Le chemin royal de Privas à Saint-Agrève dit «Route desDragonnades» : dans cahier consacré aux routes et chemins d'Ardèche... Pour qui ? Pour quoi ? »,Mémoire d'Ardèche et Temps Présent,no 91,
François-Hubert Forestier, « Le massif du Mézenc en cartes postales : l'éditeur Aimé-Louis Roche de Saint-Agrève »,Les Cahiers du Mézenc, Privas,t. cahier n° 4,
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)