Le village de Saint-Étienne-de-Tinée se situe à proximité duparc national du Mercantour. Une partie de la commune est intégrée à lazone cœur du parc national, tandis que le conseil municipal a décidé par délibération de ne pas appliquer la charte du parc national sur le reste du territoire de la commune[2].
La commune est composée de neuf hameaux : Auron, Saint-Maur, le Bourguet, Roya, la Rougelle, Pre du Loup, le Cialancier, la Blache et Douans en font partie.
La station-village de sports d'hiver d'Auron, située à 1600 m d'altitude, a été créée en 1937.
Le, de nombreux villages des diverses vallées des Alpes-Maritimes (Breil-sur-Roya,Fontan,Roquebillière,Saint-Martin-Vésubie,Tende...) sont fortement impactés par un "épisode méditerranéen" de grande ampleur[3]. Certains hameaux de la commune restent inaccessibles jusqu'à plus d'une semaine après la catastrophe et l'électricité n'a été rétablie que vers le. L'Arrêté du portant reconnaissance de l'état decatastrophe naturelle a identifié 55 communes, dont Saint-Étienne-de-Tinée, au titre des "Inondations et coulées de boue du 2 au"[4].
Commune située dans une zone de sismicité moyenne[5].
Juste en aval du village se trouveLa Clapière, leglissement de terrain le plus volumineux d'Europe et l'un des plus rapides au monde[6]. La rupture brutale du versant de la montagne affecté par l'éboulement pourrait entraîner la formation d'unbarrage naturel entravant le cours de laTinée, dont les eaux formeraient alors unlac noyant le village[6]. Afin d'éviter ce scénario, untunnel de dérivation des eaux de la Tinée a été construit sur le versant opposé face à la Clapière[6].
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat de montagne, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[10]. En 2020, le climat prédominant est classé Csa, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été chaud et sec[11]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat de montagne ou de marges de montagne[12] et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[13]. Elle est en outre dans lazone H3 au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[14],[15].
Au, Saint-Étienne-de-Tinée est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[23].Elle est située hors unité urbaine[24] et hors attraction des villes[25],[26].
La mort de la reineJeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête ducomté de Provence, les villes de l’union d'Aix (1382-1387) soutenantCharles de Duras contreLouis Ier d'Anjou. La communauté de Saint-Étienne-de-Tinée soutient les Duras jusqu’en 1386, puis change de camp pour rejoindre les Angevins grâce aux négociations patientes deMarie de Blois, veuve de Louis Ier et régente de leur filsLouis II. La reddition d’Aix a également pu jouer un rôle dans la volte-face de la communauté[28].
Comme d’autres communautés de l’Est de la Provence qui choisit lerattachement à la Savoie, à partir de1388, le village dépendait descomtes de Savoie, puis ducs de Savoie avant de faire partie duroyaume de Sardaigne (comme l'ensemble ducomté de Nice) avant son rattachement à laFrance en1860. On y vivait replié sur soi-même, en raison des liaisons très difficiles avec les vallées voisines et avec le littoral.
Saint-Étienne-de-Tinée après son rattachement à la France, lithographie de Félix Benoist, extraite de l'ouvrageNice et Savoie, publié en 1864.
En 1594, une troupe de huguenots commandée parLesdiguières s'empare de la vallée de la Tinée. Le comte deBeuil, gouverneur du comté de Nice, réagit et s'empare du village. Il fait brûler l'église où s'étaient réfugiées des troupes protestantes le. Le feu se transmet aux toits en bardeaux des maisons les plus proches, puis au reste du village. Seul le clocher datant de 1492 a résisté aux flammes.
À partir de1900, l'élargissement des routes et l'apparition de l'automobile permirent au village de se développer. En, un terrible incendie détruisit une grande partie de Saint-Étienne-de-Tinée. Le village ne dut sa renaissance qu'à une souscription lancée dans toutes les communes de France et au dynamisme de son maire Maurice Rovery. En reconnaissance de cette souscription, l'une des principales artères du village se nomme « rue des Communes de France ».
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[35].
En 2022, la commune comptait 1 269 habitants[Note 2], en évolution de −18,18 % par rapport à 2016 (Alpes-Maritimes : +2,85 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La Blache est un hameau médiéval perché à flanc de montagne. C'est un haut lieu de la vie ancienne et maintenant peu à peu oublié des habitants de la vallée de la Tinée. En hiver, la population ne dépasse pas la dizaine d'habitants ; en été, elle peut atteindre une soixantaine de personnes. La Blache est aussi un point de départ pour les randonneurs voulant se rendre aux granges d'Arrais, aux champs de la Coue ou encore au hameau de Diatchetta en passant par Fougeret.
Église Saint-Étienne :église paroissiale reconstruite auXVIIIe siècle dans un style néo-classique parSpinelli, architecte à l'emplacement d'une église plus ancienne dont quelques éléments subsistent comme le chœur qui est duXVe siècle, élevé sur croisées d'ogives et le clocher de style roman lombard, (1492). Le maître-autel est en bois sculpté et doré à la feuille d'or de style baroque (1669). Dans une vitrine sont exposés les objets du culte en orfèvrerie et des vêtements sacerdotaux. Mélanges de styles architecturaux divers, sa façade est destyle Renaissance. L'église est classée auxmonuments historiques et elle abrite le musée d'Arts Religieux.
Chapelle des Pénitents Noirs : sous le vocable de Saint-Michel elle fut transformée en musée. Elle possède un triptyque de la Vierge peint en 1520 parAndrea de Cella.
Chapelle Saint-Maur, construite en 1540. Elle est décorée de peintures murales représentant saint Maur et saint Sébastien attribuées à Andrea de Cella. Unemesse y est célébrée à laPentecôte.Saint Maur fut le disciple et le successeur de saintBenoît.
Couvent des Trinitaires, la chapelle de l'ancien couvent comporte des peintures relatant laBataille de Lépante du au cours de laquelle la flotte chrétienne envoya par le fond la flotte turque. Les Trinitaires avaient pour mission l'évangélisation desbarbaresques et le rachat des prisonniers, sous la protection de Notre-Dame-du-Bon-Remède.
FamilleAchiardi : c'est une des familles les plus importantes de Saint-Étienne-de-Tinée[53] :
Christophe Achiardi, notaire à Saint-Éienne. De son mariage avec Jeannette sont nés :
Sébastien Achiardi, directeur de l'Hôtel des monnaies de Nice, en 1589,
Jean Achiardi, capitaine de la viguerie de Sospel, puis secrétaire du duc de Savoie, en 1592. Il a eu pour fils :
Amédée Achiardi, secrétaire du duc de Savoie. Ses descendants se sont fixés à Nice et deviendront comte de Saint-Léger, en 1781. Cette branche est éteinte.
Philippe Achiardi, un descendant du notaire Christophe, juge du Puget, en 1616, juge de Nice, en 1619, préfet de la ville et de la viguerie de Nice, en 1628, membre dusénat de Nice, en 1641.
Erige Achiardi, notaire à Saint-Étienne au début duXVIIe.
Christophe Achiardi, frère d'Érige, capitaine, il a incendié Saint-Étienne en 1594, sur ordre d'Annibal Grimaldi, gouverneur de Nice, pour déloger les soldats deLesdiguières qui se trouvaient dans l'église. De son mariage avec Catherine Pascalis, de Barcelonnette, sont nés deux fils :
Louis Achiardi, prieur à Saint-Dalmas-le-Selvage,
Scipion Achiardi, capitaine et notaire ducal à Saint-Étienne-de-Tinée, en 1618.
Esprit Achiardi, colonel du Val de Saint-Étienne, en 1628, puis gouverneur du fort de Saint-Esprit.
Joseph-Constant Achiardi, frère d'Esprit, capitaine d'artillerie du château de Nice, en 1651, puis colonel, en 1660.
Lazare Achiardi, de Saint-Étienne. Par un acte du,Honoré Grimaldi, baron de Beuil, lui octroie un acte de privilège et le crée un de ses nobles et lui concède en fief les pâturages et les forêts des lieux dits Los Issarts, la Mairis et Prat Gellat, sous la dénomination d'Alp, avec les droits que le baron de Beuil y possède. Cet acte est l'origine des Achiardi de l'Alp. Les Achiardi de l'Alp ont conservé leur arrière-fief de l'Alp après la mort d'Annibal Grimaldi. Leur château féodal ressemblait plus à une grange-bergerie fortifiée avec une tour dont il subsiste les ruines en remontant vers Roya.
Jules Achiardi, seigneur de l'Alp, meurt en 1625, laissant un seul fils, Charles.
Charles Achiadi, encore mineur à la mort de son père, il a son oncle Scipion comme tuteur. Il fait son testament en 1646 en léguant la seigneurie de l'Alp à son oncle et ancien tuteur.
Scipion Achiardi, frère de Jules, tuteur et héritier de non neveu. Il avait eu d'un premier mariage avec Lucrèce Armandi quatre fils et d'un second, un garçon et une fille :
Jules Achiardi, seigneur de l'Alp, près du village de Roya. Marié avec Alexandra Fabri mais il est devenu veuf et sans descendance. Avant de mourir en odeur de sainteté, il fut un satyre, assez proche deBarbe bleue, dont la tradition rapporte qu'il enlevait et cachait les femmes qu'il convoitait. Les nouveaux propriétaires du château y ont découvert dans une oubliette des squelettes de femmes. En 1678, il avait désigné pour son « héritier » le clergé de Saint-Étienne avec pour obligation une messe quotidienne et une aumône annuelle en carême aux pauvres. Avant d'entrer dans les ordres, il avait légué à son frère Paul-Philibert la seigneurie de l'Alp au moment de son mariage.
Pierre Achiardi, prêtre en 1628.
André Achiardi, prêtre en 1658. Il lègue tous ses biens à son neveu Joseph Achiardi en 1716.
Paul-Philibert Achiardi, avocat au sénat de Nice. Au moment de son mariage avec erinette Car, en 1667, il avait reçu de son frère aîné la seigneurie de l'Alp. Il fait son testament à Saint-Étienne, en 1712. Il avait eu de son mariage :
François Achiardi, avocat au sénat de Nice. Il avait eu un fils :
André Achiardi, avocat au sénat de Nice, puis préfet de Nice et membre du Sénat de Nice. Son père étant semi-impotent, son grand-père Paul-Philibert lui avait légué le fief de l'Alp. Il s'était marié avec Constance-Marie de Cameran de la famille des seigneurs de Touët de l'Escarène. Il meurt en 1773. De son mariage, il avait eu :
Marie-Félicie mariée en 1775 avec Antoine de Constantin, des seigneurs de Châteauneuf, résidant auBroc.
Paul Achiardi, devenu militaire, il meurt à 22 ans. Avec lui s'est éteint la branche des Achiardi, seigneurs de l'Alp.
Joseph Achiardi, prêtre en 1716. Il hérite de son oncle André Achiardi.
Françoise Achiardi, s'est mariée avec ean-Baptiste Crespel, e Roquebillière.
Louise Achiardi, a épousé l'avocat Alexandre Corniglion de Nice.
FamilleAudiberti. On note deux prieurs à Saint-Étienne :
Joseph Audiberti, cousin de Sébastien, capitaine, est le père de :
Charles-Antoine, notaire à Saint-Étienne,
Joseph-François Audiberti est docteur en médecine à Saint-Étienne, où il meurt en 1772.
FamilleEmeric. La famille Emeric a deux branches principales à Saint-Étienne :
Georges Emeric,
Pierre Emeric, riche propriétaire terrien à Saint-Étienne. Il a eu plusieurs enfants de son mariage avec Esprite Dalmas :
Louise, mariée au docteur Erige Peyrani,
Marie, a épousé Jacques-Antoine Fulconis, tige des comtes de Gaiola,
Marie-Madeleine, épouse de Sébastien Pontio,
Marguerite, mariée à l'avocat Jean-Louis Boeti, d'Ilonse,
Joseph Emeric, prêtre et religieux trinitaire à Saint-Étienne en 1683,
Erige Emeric, mineur à la mort de son père, en 1671, il a pour tuteur Erige Peyrani. En 1700, il a acheté le fief deSaint-Dalmas-le-Selvage avec le titre de comte. De son mariage en 1683 avec Anne-Françoise Ramini, il a :
Joseph-Victor Emeric, comte de Saint-Dalmas-le-Selvage, marié en 1722 avec Marie-Madeleine Rainardi, deBelvédère. Il meurt à Saint-Étienne en 1766. De son mariage est né :
Joseph-François Emeric, comte de Saint-Dalmas-le-Selvage, juge royal àGuillaumes, en 1761. Il s'est mariéMarie-Madeleine Ribotti, puis, en 1781, avec Rose Balduini. Il n'y eut aucun descendant.
FamilleFabri. Une des plus anciennes et plus notables famille de Saint-Étienne.
Jacques Fabri, notaire à Saint-Étienne au début duXVIe, son fils :
Marc a été sénateur, préfet et premier consul de Nice, en 1601.
Jérôme a été premier consul de Nice en 1593 et 1599.
Une autre branche de cette famille a été notaires et insinuateurs à Saint-Étienne.
FamilleFulconis ouFalconis :
Étienne, Jean-Baptiste, Joseph-Pierre-Paul ont été notaires à Saint-Étienne en 1610, 1642, 1776.
François-Antoine Fulconis, fils de Jacques-Antoine Fulconis et de Marie Emeric, docteur en médecine, s'est établi à Demonte, en Piémont. Il a acquis de la Couronne, en 1735, pour 17 000 livres le fief de Gaiola, près de Cuneo Il en est investi le. Il écrit son nom François-Antoine Falconis. Il a fait une riche donation en faveur des pauvres de Saint-Étienne.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
Canton de Saint-Étienne-de-Tinée : pp. 829 à 835 : Saint-Étienne-de-Tinée
Peintures murales décors peints, Vallée de laTinée, Alpes-Maritimes, Association Saint Jean le Vieux, 18 p.
*La Tour-sur-Tiné; *Clans; *Valdeblore Saint-Dalmas; *Roure; *Roubion; *Saint-Étienne-de-Tinée; *Quelques saints représentés dans les vallées de laTinée; *Les chapelles peintes de la Vallée de la Tinée
Coordination générale :René Dinkel, Élisabeth Decugnière, Hortensia Gauthier, Marie-Christine Oculi. Rédaction des notices : CRMH : Martine Audibert-Bringer, Odile de Pierrefeu, Sylvie Réol. Direction régionale des antiquités préhistoriques (DRAP) : Gérard Sauzade. Direction régionale des antiquités historiques (DRAH) : Jean-Paul Jacob directeur, Armelle Guilcher, Mireille Pagni, Anne Roth-Congés Institut de recherche sur l'architecture antique (Maison de l'Orient et de la Méditerranée - IRAA)-Centre national de la recherche scientifique (CNRS),Suivez le guide : Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture),1er trimestre 1986, 198 p.(ISBN978-2-906035-00-3 et2-906035-00-9)
Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur, avec cartes thématiques (traduit en allemand et anglais en septembre 1988). Saint-Étienne-de-Tinée, pp. 74-75
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel duministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]