Le Sahara peut même être prolongé au-delà de la mer Rouge, les géographes parlant alors d'un grand « désert saharo-arabique ». Plus largement encore, le Sahara constitue la partie occidentale d'une vaste diagonale sèche qui s'étend des abords dufleuve Sénégal à laMongolie.
Le désert de sable ne couvre que 20 % de sa superficie, les 80 % restants sont principalement constitués de surfaces rocheuses où dominent des roches sédimentaires. Lazone géographique comprend plusieurs paysages et climats ; on y trouve des déserts de sable (Grand Erg oriental etGrand Erg occidental), des montagnes (Hoggar,Tassili,Tibesti), deshamadas (plateaux rocailleux) et desregs (déserts de pierre) tel leTanezrouft.
Le mot Sahara vient du termeṢaḥrāʾ, qui n'a pas de signification géographique pour lesArabes mais qui leur sert à désigner une vaste plaine aride avec une végétation desséchée, roussie par la chaleur (d'où le verbe apparentésaḥira signifiant « être de couleur fauve »).« De ce mot banal, les Occidentaux ont fait, lors desconquêtes coloniales en particulier, un nom propre qui a désigné les plaines désertiques de la côte de l'Ouest africain jusqu'aux territoires égyptiens et soudanais[2] ».
Avant l'arabisation de l'Afrique du Nord, le nomTenere ouTiniri (qui a donné « Ténéré ») était utilisé enberbère pour signifier un « désert plat, grande plaine désertique, étendue de vaste terrain sans montagne ni végétation, plateau » entouareg[réf. à confirmer][3],[4], et enzénaga, les langues berbères de la région.
EnÉgypte antique, par opposition à la vallée duNil nomméeKemet en égyptien ancien (qui veut dire noir/sombre, à cause du limon noir et fertile descrues du Nil), le territoire aride au-delà de la vallée était nomméDecheret ouDesheret,dšrt, c'est-à-dire la « terre ocre stérile » ; on note la consonance proche avec le mot latindesertus, qui provient de l'égyptien ancien et qui devint « désert » en français (desert en anglais,desierto en espagnol,deserto en italien, etc.). Encopte le désert était appelé ϣⲁϥⲉšafe (prononcé shafé ou chafé).
Le terme désert viendrait du nom latinTerra deserta (terre abandonnée), qui lui-même vient de l'égyptien anciendšrt (desheret). Lesromains appelaient Terra deserta la région au sud deCarthage[5].
Selon des critères biogéographiques ou bioclimatiques[10], la limite au nord correspond à la limite septentrionale de maturité du palmier-dattier (Phoenix dactylifera) et à la limite méridionale de l’alfa). Au sud, elle correspond à la limite méridionale dehad(en) (Cornulaca monacantha),Stipagrostis pungens etPanicum turgidum ou à la limite septentrionale de plusieurs espèces sahéliennes, notamment lecram-cram (Cenchrus biflorus,Poaceae sahélienne) et, parmi les plantes ligneuses,Commiphora africana etBoscia senegalensis. Toutefois le cram-cram est une espèce annuelle à durée de vie brève, n'est généralement plus visible après quelques mois de saison sèche, et son abondance varie directement en fonction des précipitations. Elle est de surcroit véhiculée sous forme d'épillets munis de glumes à crochets redoutablement efficaces par les animaux qui peuvent ainsi la transporter loin de son aire[11]. Pour ces raisons, des auteurs ont proposé de déterminer la limite bio-climatique saharo-sahélienne à partir d'espèces arbustives qui intègrent les conditions pluviométriques tout au long de leur vie et sont aisément repérables :Commiphora africana se rencontre en abondance au Nord-Sahel[12].Acacia senegal (le gommier du Sénégal) etZyziphus mauritiana ont la même répartition. Du côté saharien, s'observerontStipagrostis pungens, (arabe :sbot ouDrinn), puissante graminée pérenne,Calligonum comosum (arabe :awarach) etZyziphus lotus (arabe :Sder)[11].
Position de laZCIT en janvier (en bleu) et en juillet (en rouge).
Son climat est conditionné par le mouvement descendant (subsidence) des masses d'air mises en mouvement par lescellules de Hadley. Dans une zone comprise entre lestropiques et l'équateur, lazone de convergence intertropicale (ZCIT), l'air humide apporté par lesalizés suit un mouvement ascendant. La montée en altitude rafraîchit l’air et l’humidité est relâchée sous forme de précipitations à hauteur de l'équateur. L'air asséché converge ensuite vers les tropiques nord et sud, ce qui crée un climat aride à ces endroits, aux alentours des20eparallèles nord et sud. Cela correspond au Sahara au nord, et auKalahari au sud[13]. La zone correspond donc à une ceinture de hautes pressions subtropicales semi-permanentes où l'air venu des niveaux supérieurs de latroposphère tend à s'abaisser vers le sol. La subsidence empêche lesascendances de l'air et par conséquent annihile tout refroidissement adiabatique, ce qui rend la formation de nuages très difficile voire quasiment impossible[14]. Lamasse d'air dominante stationnant sur le Sahara est donc un air tropical continental (cT), extrêmement chaud et sec. La dissipation permanente de la couverture nuageuse permet un ensoleillement et une radiation thermique ininterrompue. En conséquence, le ciel est le plus souvent clair, le temps est sec, stable, parfois avec une présence de sable dans l'atmosphère (couche d'air saharien).
Le climat saharien est caractérisé par l'extrême faiblesse, la rareté et la grande irrégularité des précipitations, les très hautes températures de l'air et du sol, l'insolation exceptionnelle, l'hygrométrie moyenne très basse en dehors des côtes, des contrastes thermiques (annuels et journaliers) accentués, une évaporation potentielle considérable, la plus forte de tous les déserts chauds du monde[15]. Le Sahara est le désert le plus absolu : une sécheresse comparable à celle du Sahara ne se voit qu'au nord du Chili, mais sur une étendue infiniment moindre ; partout ailleurs les déserts sont bien plus « pluvieux »[16].
Moyenne des précipitations en Afrique, 1971-2000.Hauteur moyenne des précipitations en Afrique de l'Ouest, 1995-2006.
L'aridité particulière du Sahara tient à la vigueur et surtout à la permanence des hautes pressions. Dans ces conditions, l'air surchauffé au sol ne peut s'élever ; il renforce l'anticyclone en se comprimant. L'affaissement de l'air est le plus fort et le plus efficace au-dessus du Sahara oriental, où l'absence de pluie est absolue, rivalisant avec ledésert d'Atacama situé auChili. L'inhibition pluviométrique et la dissolution des nuages sont par conséquent plus accentuées dans la partie orientale que dans l'occidentale. L'aridité plus grande du Sahara oriental vient du fait qu'il se retrouve encore plus rarement sur la trajectoire dessystèmes dépressionnaires chargés de pluie.On y trouve donc les pluies annuelles les plus faibles de la planète ; ainsi, la moyenne annuelle est-elle à peine de 5 mm dans larégion de Taoudeni (Mali), elle descend à 2 mm à Tedjerhi au sud duFezzan (Libye) et elle devient quasiment nulle (0,5 mm) àLouxor (Haute-Égypte). Ces moyennes sont d'ailleurs peu significatives car la variabilité interannuelle des précipitations peut être énorme, plus la moyenne annuelle pluviométrique est faible, plus celle-ci est variable d'une année à l'autre.
Au sud du désert, au niveau de la zone climatique sahélo-saharienne, la remontée latitudinaire de lazone de convergence intertropicale en été peut donner des averses brèves mais très irrégulières avec des précipitations annuelles moyennes comprises entre 150 mm et 250 mm, comme c'est le cas àTombouctou (Mali) entre juillet et septembre, où tombe l'immense majorité des faibles précipitations annuelles. Dans ce cas, les hautes pressions ont migré vers des latitudes plus septentrionales. Si la ceinture anticyclonique est toujours présente au-dessus du Sahara, elle est relativement peu épaisse en hiver sur le Sahara septentrional ou bien rejetée en altitude dans le Sahara méridional à cause de ladépression thermique qui se forme dans les basses couches de l'atmosphère en été. La pluviogenèse requiert toutefois l'intervention de processus atmosphériques extérieurs suffisamment puissants pour annuler de façon temporaire le caractère stérilisant des structures aérologiques saisonnières, en raison de la grande vigueur des facteurs contrariants[17].
L'aridité extrême des régions sahariennes ne tient pas seulement à l'excessive faiblesse des précipitations. En effet, à précipitations égales, l'aridité est d'autant plus forte que les températures et l'évaporation potentielle sont élevées. Le minimum pluviométrique est atteint au Sahara oriental alors que le maximum thermique est atteint au Sahara occidental. À altitudes égales, les déserts deLibye et d'Égypte sont relativement moins chauds que les déserts d'Algérie et duMaroc[19].
Au Sahara, on enregistre de façon courante une durée moyenne effective d'insolation supérieure à 3 600 h par an, soit plus de 10 h par jour.
Dans la mesure où la condensation de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère saharienne ne peut s'effectuer normalement et donc donner des précipitations, sauf sur la côte atlantique où se forment des brouillards et des nuages bas à cause ducourant des Canaries, un courant océanique frais qui longe la côte, lanébulosité (fraction du ciel couvert par les nuages) est extrêmement faible[20]. Les journées partiellement couvertes sont rarissimes dans les zones les plus centrales[21] ; les nuages de « corps » (présents dans le corps d'une perturbation) typecirrostratus sont rarissimes, alors que les nuages de « marge » typecirrus sont beaucoup plus fréquents, surtout à l'ouest, en hiver ou au printemps. Aussi existe-t-il un fort contraste entre les jours calmes et ceux où soufflent des vents qui peuvent être violents et provoquer des tempêtes de sable. Le ciel peut parfois rester nuageux plusieurs jours consécutifs mais ce sont des cas exceptionnels qui n'entraînent pas de précipitions.
Le Sahara central constitue la zone la plus étendue du monde dans laquelle la barre des 4 000 h/an d'insolation, sur 4 400 h maximum théorique, est dépassée, ce qui équivaut à plus de 11 h par jour[22],[23]. Dans le Sahara oriental, cette durée effective frôle le maximum théorique, avec une valeur extrême approximative de 4 300 h par an, ce qui revient à près de11 h 45 par jour[24],[25].Wadi Halfa[26], un village situé au niveau de la frontière soudano-égyptienne, semble être le point le plus ensoleillé du globe à l'année. Sur l'année, l'ensoleillement s'établit entre 80 % et 98 % ; cette valeur descend en dessous de 75 à 65 % sur la côte atlantique, beaucoup plus nuageuse. Les maximums de durée d'insolation se trouvent aux latitudes 17º en hiver (Tombouctou, Khartoum, Agadez…) et 27° en été (Sebha, Kharga, In Salah…)[27].
La quantité moyenne annuelle d'énergie reçue au sol dépasse 200 kcal/cm2/an dans les régions sahariennes centrales, de part et d'autre du tropique (latitudes 18° à 28°) et s'abaisse à 180 kcal/cm2/an sur les marges septentrionales et méridionales[28]. Deux zones de maxima existent, l'une, assez restreinte, au centre du Sahara occidental, axée sur le tropique, particulièrement dans leTanezrouft et dans l'Erg Chech et l'autre, très étendue, au centre du Sahara oriental où les valeurs dépassent 220 kcal/cm2/an[29]. Cette énergie est deux fois supérieure à celle que reçoivent les pays tempérés, 96 kcal/cm2/an à Paris, et 120 kcal/cm2/an pour les régions méditerranéennes de France métropolitaine, par exemple.
La température moyenne annuelle du Sahara, ramenée au niveau de la mer, est supérieure à celle de tous les autres déserts[19].
L'été saharien, torride, est très long ; au sud, il dure d'avril à octobre inclus ; cependant des irrégularités de températures subsistent : à latitude et altitude similaires, le Sahara occidental est nettement plus chaud en période estivale que son homologue oriental. Cette irrégularité de température s'explique par l'influence rafraîchissante desvents étésiens qui soufflent dans l'ensemble du bassin de la Méditerranée orientale sans l'interposition d'une barrière montagneuse, et qui atténuent considérablement l'échauffement. Partout au Sahara, à altitude raisonnable, la moyenne des maxima du mois le plus chaud dépasse38 °C. Il existe une zone située presque exactement au centre géographique duSahara algérien, baptisée le « triangle de feu », délimitée parAdrar -Reggane -In Salah, où l'on enregistre régulièrement des températures de plus de50 °C[30], notamment dans la région d'In Salah.
Malgré la chaleur suffocante qui règne au Sahara en été (les nuits peuvent être cependant très froides en hiver dans les massifs montagneux[35]), le climat est en général sain grâce à l'extrême sécheresse de l'air[36].
Le désert du Sahara constitue uneécorégion terrestre, selon la classification duFonds mondial pour la nature (WWF), appartenant aubiome desdéserts et brousses xériques de l'écozone paléarctique. Elle comprend la partie hyper-aride du Sahara central, où les précipitations sont minimes et sporadiques, et exclut ses marges méridionales et septentrionales, plus humides. Bien que labiodiversité et l'endémisme y soient relativement faibles, la région abrite néanmoins une faune hautement adaptée aux conditions très particulières de végétation et de température qui y règnent.
Le Sahara central abrite, selon les estimations, 500 espèces de plantes, ce qui est extrêmement bas comparé à la superficie sur laquelle elles poussent. Les plantes telles que les acacias, les palmiers et les herbes xérophiles se sont adaptées aux conditions arides.
Lesdromadaires etchèvres sont des animaux domestiqués par l'homme. Les camélidés originaires d'Arabie ont été adoptés par les nomades, en raison de leurs qualités de sobriété, d'endurance et de rapidité. Diverses espèces descorpions jaunes le plus souvent, mais aussi noirs, et de tailles diverses.Androctonus amoreuxi est l'un des plus courants, son venin n'est pas des plus actifs. Il n'est sans doute pas dangereux pour l'Homme. Bien d'autres espèces présentes au Sahara ne sont également pas potentiellement létales.Androctonus australis qui lui ressemble, mais avec une queue bien plus large, peut atteindre comme le précédent près de 12 cm de long et son venin est des plus dangereux, notamment pour les petits enfants et les personnes âgées. LeVaran du désert ou Varan gris (Varanus griseus) est une espèce vulnérable et en danger d'extinction. À ce titre, il est classé en Annexe 1 de la Convention de Washington. Lavipère des sables (Cerastes vipera) dotée d'une tête plate et quelque-peu triangulaire, s'enfouit pour se protéger, ainsi que pour chasser, dans le sable grâce à des mouvements giratoires du tronc. La vipère à cornes (Cerastes cerastes) lui est proche, mais elle est moins inféodée au sable. Lefennec appelé aussirenard des sables est rencontré un peu partout dans le Sahara. Le fennec passe la journée à l'abri dans son terrier. La nuit, il chasse des insectes et des rongeurs. Son ouïe extrêmement développée lui permet de localiser ses proies rapidement, grâce à ses oreilles disproportionnées.
Leguépard saharien vit majoritairement enAlgérie mais aussi auNiger, auMali, auBénin et dans leBurkina Faso. À ces endroits peuvent être retrouvés 250 guépards adultes très craintifs et fuyant la présence de l'homme. Le guépard évite le soleil du mois d'avril jusqu'en octobre. Ensuite, il recherche un abri dans les arbrisseaux tels que les acacias. Ils sont inhabituellement pâles[37].
Les activités humaines affectent les zones dans lesquelles l'eau peut être trouvée. Ici, les ressources naturelles peuvent être menacées. Les populations restantes de grands mammifères ont été fortement réduites à cause de la chasse. Récemment, des projets de développement ont été organisés dans les déserts d'Algérie et deTunisie.
Empilement de roches érodées dans le massif de l'Adrar des Ifoghas au Mali
Le Sahara est essentiellement composé de milieux secs, c'est-à-dire sans traces d'eau pérennes en surface. Parmi ceux-ci, lesergs sont de grands massifs dedunes, ils occupent environ 20 % de la surface du Sahara et évoluent en fonction des vents dominants[41]. LeGrand Erg occidental enAlgérie et leGrand Erg oriental enTunisie comptent parmi les plus importants, de même que le désert libyque. Les régions de sable peuvent aussi prendre la forme d'immenses nappes comme la Majabat al Koubra, à cheval entre la Mauritanie et le Mali et grande comme la moitié de la France, que Théodore Monod explora entre 1953 et 1964 au cours de six expéditions successives[42]. Lesregs[41] sont des étendues plates, caillouteuses et constituent le paysage le plus fréquent du Sahara. Les grands regs sont particulièrement inhospitaliers. Le reg du Tanezrouft, qui veut dire « pays de la soif » (Algérie), le serir libyen ou le reg du Ténéré qui occupent chacun des centaines de milliers de km², peuvent être cités. Ils peuvent occuper aussi le sommet des plateaux.
Leshamadas sont les plateaux rocheux tabulaires limités par des falaises. Ils sont d'originesédimentaire, le plus souventcalcaire. Lorsqu'ils sont recouverts de grès, ils sont nommés tassilis (par exemple :Tassili n'Ajjer en Algérie[43]). En général la surface montre de la roche nue, lissée par l'érosionéolienne. Les termes « djebel » ou «adrar» désignent tous les autres reliefs que ce soient des collines ou des massifs montagneux plus importants.
Les milieux humides désertiques concentrent l'essentiel de la biodiversité en raison de la présence temporaire ou surtout pérenne de l'eau et également, de la vie humaine. Le taux d'endémisme y est particulièrement élevé.
Guelta[41] est un terme d'origine berbère (Tageyilt) qui désigne des plans d'eau temporaires ou pérennes, sans écoulement apparent : des mares dans les lits des cours d'eau ou des "citernes naturelles" dans la roche en place. Ils peuvent être trouvés dans les situations protégées d'une trop grande exposition au soleil dans les massifs montagneux comme l'Ennedi et l'Adrar des Ifoghas au Mali.
Lesoasis[41] sahariennes, milieu naturel et aménagé, n'occupent qu'un millième de la surface du Sahara. Elles sont situées parfois sur le lit des oueds venant se perdre dans le désert ou au pied de massifs produisant des sources ou encore directement au-dessus denappes phréatiques affleurantes ou peu profondes. Lesoueds sont des cours d'eau à écoulement apparent temporaire (voiraréisme etendoréisme) indissociable du phénomène de crue (les deux mots en arabe sont liés). La majorité du temps, ils sont à sec, mais des poches d'eau durables peuvent persister en profondeur, et des gueltas peuvent être alimentées par une résurgence.
Ce sont lescrues qui alimentent ce réseau hydrographique temporaire, leur origine est essentiellement dans les massifs montagneux et la violence du débit a des conséquences morphologiques fortes sur le lit des oueds.
La partie amont naît du rassemblement de chenaux de ruissellement, la partie médiane forme un lit large et dont les limites sont parfois difficiles à reconnaître en plaine et la partie aval peut se diviser en plusieurs bras sur un cône étendu d'alluvions. C'est le long des oueds que les seules formations arborées un peu denses dans le Sahara sont observées.
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Foggara, coupe de principe.
Lesfoggaras, sont des ouvrages souterrains de grande longueur permettant l'adduction d'eau dans certainesoasis, depuis les plateaux ou les massifs montagneux. Cette technique ancestrale se retrouve dans ce qui est aujourd'hui l'Iran, sous le nom deQanat. Elle a été apportée du Sahara dans les steppes marocaines par lesAlmoravides à qui elle a permis la fondation de la ville deMarrakech.
Plus de cinq millions d'habitants vivent dans le Sahara, un habitant sur deux vit dans des villes, un habitant sur huit dans le Sahara maghrébin (estimation en 1990)[48]. Jean Bisson estimait la population saharienne à 7 millions de personnes en 2003. On peut estimer aujourd'hui que la densité de population du Sahara est d'environ un habitant au kilomètre carré (8 millions d'habitants pour 8 millions de km²).
Les populations actuelles du Sahara incluent lesToubous (Libye,Tchad,Niger,Égypte,Soudan soit environ 600 000 personnes) ; lesTouaregs (un peuple denomades dont l'effectif est estimé à un million de personnes ; vêtus traditionnellement de tissus de couleur bleuindigo qui déteignent sur la peau, ils furent aussi appelés les « hommes bleus » ou les « seigneurs du désert » par les voyageurs occidentaux[49]) ; lesSaharaouis et lesMaures.
Dans plusieurs régions, notamment au sud du Sahara, des espaces bénéficiant autrefois duclimat semi-aride duSahel tendent à sedésertifier, notamment à cause del'action de l'homme. Ce phénomène est à l'origine d'importants mouvements de population.
Leclimat du Sahara a subi desvariations importantes durant lapréhistoire. Dans l'oasis deBilma (Niger), des cratères desalines glauques sont les vestiges desmers qui couvraient le Sahara il y a 100 millions d'années (paléo-océanTéthys &Téthys alpine) et se sont retirées lors de la remontée de l'Afrique vers l'Europe, qui a engendré alors lesAlpes et rehaussé l'Afrique du Nord. La genèse du Sahara est datée à environ 7 millions d'années, consécutivement au retrait de la Thétys. Cettezone géographique est soumise aux cycles glaciaires/interglaciaires depuis 2,7 millions d'années et passant de verdoyante à désertique tous les 5 à 6 000 ans[51]. Il y a environ 40 000 ans, il existait de grandslacs au Sahara, qui était peuplé alors de semi-nomades. Il y a 18 000 ans, le Sahara était hyperaride[52].
Desfossiles d'animaux aquatiques ont été retrouvés ainsi que despeintures de troupeaux debœufs sur les parois de certainesgrottes[58]. Par ailleurs, au centre du Soudan (4e-6e cataracte) on a découvert des os de bœuf domestique datant du Néolithique ancien (7200-6500) ; cette découverte remet en cause l'hypothèse selon laquelle l'origine de la domestication du bétail, en Afrique, serait à rechercher enBasse-Nubie (1e-2e cataracte)[59]. Marquant des points forts sur les parcours de nomadisation, les sites rupestres de Gilf Kébir et du Djebel Ouweinat, parmi d'autres, portent des représentations de bétail et pas seulement d'animaux sauvages[55]. Mais le régime alimentaire ne semble alors reposer qu'en faible partie sur l'élevage, tandis que la collecte de céréales sauvages, la chasse et la pêche assurent l'essentiel, comme àAl-Farafra.
Au milieu de cette époque depastoralisme (6080–5120 BP ou 5200–3800 AEC), au cœur du Sahara vert, sur le plateau libyen de Messak connu pour ses ensembles de gravures rupestres (Wadi Mathendous), dont les styles sont bien distincts mais plus ou moins datables, un rituel complexe était centré sur le dépôt fréquent, dans des monuments circulaires en pierre, de restes d'animaux désarticulés, principalement du bétail. Ces monuments étaient associés à l'art rupestre gravé sur les stèles, placées au centre[60],[54],[55].
Les massifs montagneux du Sahara montrent des vestiges d'espèces tropicales humides (acacias,Calotropis,Balanites) et de souches méditerranéennes (olivier sauvage,myrte,lavande) très minoritaires, qui restent subordonnées à la végétation proprement désertique (palmier,tamaris) mais attestent du passé humide et forestier du « Sahara vert »[61].
Bien que lechangement climatique se fût amorcé, le Sahara était encore humide vers Il devint progressivement de plus en plusaride à partir de (Événement climatique de 5900 BP)[62], ce qui entraîna lamigration des populations du centre de l'Afrique du Nord vers lavallée du Nil, et conduisit finalement à l'émergence des premières sociétés complexes dans la vallée du Nil, avec laculture de Nagada (3800-3150 AEC), et l'avènement des premières monarchies nilotiques àAbydos etHiérakonpolis[63].
Cela permet aux Européens de s'imposer à leur tour, d'abord par les explorations puis par la colonisation. La traversée nord-sud du Sahara est ainsi réalisée en 1822 par les deux explorateurs anglaisHugh Clapperton etDixon Denham. En 1828, l'explorateur françaisRené Caillié atteint Tombouctou, seul, et il est le premier à en revenir, au terme d'une éprouvante traversée vers le Maroc, alors que l'AnglaisAlexander Laing qui l'avait précédé avait été assassiné par son guide peu de temps après avoir quitté la ville.
Le Sahara demeure l'objet d'enjeux économiques et politiques, liés aux richesses de son sous-sol (hydrocarbures, minerais dont le phosphate et le fer) qui donnent une impulsion à la construction duréseau des routes transafricaines (notamment laroute transsaharienne), mais aussi aux tensions et aux crises de nations en devenir[69].
Guy de Maupassant a publié en 1882 unenouvelle intituléeLa Peur, dans laquelle il est rapporté d'étranges phénomènes sonores dans le Sahara, bien connus des peuples qui parcourent le désert : lechant des dunes.
Bivouacs sous la lune, (2004),Reportages africains (2010, posthume).
Éric-Emmanuel Schmitt publie en 2015 le romanLa nuit de feu, où l’écrivain raconte l’expérience mystique vécue en 1989 au cours d’un voyage dans le Sahara sur les traces de Charles de Foucauld.
Pierre Christin et Sébastien Verdier,Rencontre sur la Transsaharienne (bande dessinée) (2014).
↑Pierre Rognon,Biographie d'un désert,L'Harmattan,
↑Marceau Gast, « Le désert saharien comme concept dynamique, cadre culturel et politique »,Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée,no 32,,p. 78(lire en ligne).
↑Charles de Foucauld,Dictionnaire abrégé Touareg-Français de noms propres (dialecte de l’Ahaggar). Ouvrage publié par André Basset, professeur à la faculté des lettres d’Alger., Paris, Larose, 362 p.,p. 188.
↑M. A. HADDADOU DICTIONNAIRE DES RACINES BERBERES COMMUNES, Suivi d’un index français-berbère des termes relevés, Haut Commissariat à l’Amazighité, 2006-2007
↑a etbCharles Ernest Pelham Brooks et Patrick Alfred Buxton, Société de géographie (France),Le climat du Sahara et de l'Arabie, Société d'Editions Géographiques, Maritimes et Coloniales,(lire en ligne)
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↑Olivier Pliez,Villes du Sahara : urbanisation et urbanité dans le Fezzan libyen, CNRS Éditions, 2003
↑Roger Frison-Roche,Bivouacs sous la lune, Arthaud, 2004 et Odette BernezatCampements touaregs. Moments de vie avec les nomades du Hoggar, Glénat, 2008.
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