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Sagaie

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Ne doit pas être confondu avecERC-90 Sagaie.

Pointes de sagaies.
De gauche à droite : sagaie à base biseautée (Le Placard, Charente), sagaie à base biseautée (Brassempouy), deux doubles pointes enbois de renne et sagaie à base évidée en bois de renne (Laugerie-Basse).

Lasagaie (de l'arabe transcritaz-zaġāyah, dérivé du berbèrezagaya) est un type delance courte utilisée commearme de jet, plus lourde que lejavelot, la lame étant plus développée que ce dernier. Elle est largement répandue parmi les peuples d'Afrique. La version européenne de la sagaie est plutôt connue sous le nom dejaveline.

Description

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Généralement composite, elle peut comporter unehampe en bois et une pointe effilée en matériau plus résistant.

Préhistoire

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La pointe ou tête de sagaie est souvent la seule partie que l'on retrouve dans le cas des objetspréhistoriques;os,silex (microlithes).

Les types d'aménagement destinés à fixer la pointe de sagaie sur sa hampe ont beaucoup varié et sont caractéristiques des différents technocomplexes duPaléolithique supérieur :

  • pointe de sagaie à base fendue ou pointe d'Aurignac, caractéristique de l'Aurignacien ancien ;
  • pointe de sagaie losangique, caractéristique de l'Aurignacien ancien ;
  • pointe de sagaie à méplat, caractéristique duSolutréen ou duMagdalénien supérieur ;
  • pointe de sagaie à rainure, caractéristique du Magdalénien moyen ;
  • pointe de sagaie à base fourchue, caractéristique du Magdalénien moyen et supérieur.

Sagaie de Lussac-Angles

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La sagaie de Lussac-Angles est définie parHenri Breuil en 1912 : « les pointes à base en biseau simple deviennent toute mignonnes, souvent très courtes, avec une ou plus souvent deux profondes rainures opposées »[1]. (Une « base en biseau simple » signifie que le biseau est à l'extrémité opposée à la pointe[2].)
Mais l'expression « sagaie de Lussac-Angles » n'apparaît dans la littérature qu'en 1957, avec la publication deAllain et Descout qui en donnent la première définition véritable - quoique succincte - : « Au-dessus du Magdalénien III, tel qu'il apparait dans les couches inférieures d'Angles et de la Marche, avec ses courtes sagaies à long biseau simple, non strié, et double rainure dorsale et ventrale[3],[4].

Le cahier sur les sagaies de la collection desFiches typologiques de l'industrie osseuse préhistorique, publié en 1988, réunit enfin toutes les données caractéristiques de la sagaie de Lussac-Angles : elle a une forme lancéolée ; ses bords sont symétriques ; sa partie distale est accolée à sa partie mésiale et elle n'a pas de fût (ou partie mésiale) ; elle porte toujours une rainure sur la face supérieure mais la rainure sur la face inférieure n'est présente que dans 50% des cas et cette dernière, quand elle existe, est toujours plus courte et plus large que la rainure de la face supérieure (ceci parce que laspongiosa, plus tendre, est toujours sur la face inférieure). La ou les rainures sont profondes à très profondes et bien délimitées ; leur section est le plus souvent en forme de V dissymétrique mais peut aussi être en forme de V symétrique ; elles sont toujours parallèles à l'axe longitudinal de la sagaie et bien centrées latéralement. La rainure de la face supérieure s'étend généralement sur la portion proximale de la partie distale et sur la portion distale de la partie biseautée, soit 30% de la longueur totale de la sagaie ; la rainure de la face inférieure ne s'étend que sur la portion proximale de la partie distale, soit 21% de la longueur totale de la sagaie[5].
C'est une sagaie courte : sa longueur la plus courante est comprise entre 6 et 8 cm[6] (61% des cas[7]), mais la plus petite est de 4 cm et la plus grande mesure 14 cm[6]. La largeur maximale, toujours placée dans la partie biseautée, est de 10 à 12,5 mm[7] ; elle est proportionnellement plus épaisse que d'autres sagaies[8] du fait de sa petite longueur.
La longueur du biseau des pièces étudiées pour lesquelles il est encore intact, est importante : environ 4 cm en moyenne, soit un peu plus de la moitié de la longueur totale[9]. Les armatures dites « de Lussac-Angles » se caractérisent par leur extrémité distale tranchante[10].
Elle est toujours réalisée en bois de renne[2].

La sagaie de Lussac-Angles s'est probablement développée initialement àAngles-sur-l'Anglin et àla Marche (commune deLussac-les-Châteaux) dans la Vienne et est plus ou moins considérée comme un « fossile-directeur » du Magdalénien III de Breuil, c'est-à-dire le Magdalénien moyen (16 500-14 500 ansAP)[8]. Elle s'est diffusée vers le sud et on la retrouve depuis le sud du Bassin parisien jusqu'aux Pyrénées françaises et la région cantabrique, en passant par le Poitou-Charentes, le Limousin, le Massif central et le Sud-Ouest aquitain[2]. Ainsi elle est dans l'Yonne à lagrotte du Trilobite d'Arcy[11], dans les Hautes-Pyrénées àTroubat, en Haute-Garonne àMarsoulas,Montconfort,les Scilles (grottes de la Save surLespugue) etGourdan, en Ariège dans la salle des Morts de lagrotte d'Enlène et àMontfort, dans l'Aude àCanecaude (Villardonnel)[12]

Cependant à Canecaude ces sagaies sont datées à14 230 ansAP et à Enlène13 940 ansAP, donc des dates plus récentes. Par ailleurs elles sont également présentes àTito Bustillo[13],[14], ce qui indiquerait une occupation de cette grotte plus ancienne qu'il n'est généralement supposé[12]. Inversement, lagrotte d'El Mirón (municipalité deRamales de la Victoria,Cantabrie) a livré ce type de sagaie dans une couche succédant immédiatement au « Magdalénien archaïque-Badegoulien »[15].

La sagaie à biseau simple et à section quadrangulaire est commune au Magdalénien III aquitain et au Magdalénien inférieur cantabrique, deux cultures apparaissant simultanément (et qui présentent un autre trait commun : une proportion importante de microlithes)[8].

La notion de « culture de Lussac-Angles » est abordée parJacques Allain dès 1985[16]. En 2013 Christophe Delage l'aborde en détail minutieux[17].

Période historique

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Les sagaies sont largement répandues dans le continent africain.

Iklwa

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AuXIXe siècle, le nom du roi zoulouChaka Zulu est associé à une modification de la sagaie : en raccourcissant la hampe et élargissant la lame, il crée unearme d'hast efficace[18]. L'iklwa ou ixwa fut utilisée avec succès par lesZoulous et lesNdébélés.

Voir aussi

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Bibliographie

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Filmographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. [Breuil 1912]Henri Breuil, « Les subdivisions du Paléolithique supérieur et leur signification »,compte rendu de la14e session du Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistoriques, Genève,‎,p. 165-238(lire en ligne[PDF] surhalshs.archives-ouvertes.fr, consulté en),p. 209. Cité dansPaillet, Pinçon & Bourdier 2016,p. 19.
  2. ab etc[Delage 2012] Christophe Delage, « De la "pointe de sagaie" a la "Culture de Lussac-Angles", il y a plus qu'un pas. Argumentaire »,Bulletin de la Société d'études et de recherches préhistoriques des Eyzies (SERPE),no 62,‎,p. 23-48(lire en ligne [surresearchgate.net], consulté en),p. 31.
  3. [Allain & Descout 1957]Jacques Allain et Jean Descout, « À propos d'une baguette à rainure armée de silex découverte dans le Magdalénien de Saint-Marcel »,L'Anthropologie,vol. 61,nos 5-6,‎,p. 503-512. Cité dansPaillet, Pinçon & Bourdier 2016,p. 19.
  4. Paillet, Pinçon & Bourdier 2016,p. 19-20.
  5. [Pinçon 1988] Geneviève Pinçon,chap. fiche I.3 bis« Sagaies de Lussac-Angles », dans Henri Delporte, James Hahn, Lucette Mons, Geneviève Pinçon,Denise de Sonneville-Bordes,Fiches typologiques de l'industrie osseuse préhistorique - I. Sagaies, Aix-en-Provence, Publications de l'université de Provence,coll. « Fiches de la commission de nomenclature sur l'industrie de l'os préhistorique »,, 248 p., surprehistoire.org(ISBN 2-85399-192-X,lire en ligne),p. 74-79 du lecteur pdf,p. 76 (du lecteur pdf).
  6. a etbPinçon 1988,p. 77.
  7. a etbPinçon 1988,p. 78.
  8. ab etc[Sauvetet al. 2008] Georges Sauvet, Javier Fortea, Carole Fritz et Gilles Tosello, « Échanges culturels entre groupes humains paléolithiques entre 20 000 et 12 000 BP »,Bulletin de la Société Préhistorique Ariège-Pyrénées,t. 63,‎,p. 73-92(lire en ligne [surgallica], consulté en),p. 78.
  9. Pinçon 1988,p. 79.
  10. [Paillet, Pinçon & Bourdier 2016] Patrick Paillet, Geneviève Pinçon et Camille Bourdier,« Historique des recherches sur les faciès à Lussac-Angles et à navettes », dans Camille Bourdier, Lucie Chehmana, Romain Malgarini et Marta Połtowicz-Bobak,L'essor du Magdalénien. Aspects culturels, symboliques et techniques des faciès à Navettes et à Lussac-Angles (Actes de la séance de la Société préhistorique française de Besançon, 17-19 octobre 2013), Paris, Séances de la Société préhistorique française,, surhal.archives-ouvertes.fr(lire en ligne),p. 19-32,p. 19.
  11. Delage 2012,p. 32.
  12. a etbSauvetet al. 2008,p. 79.
  13. [Moure 1975](es) Alphonso Moure Romanillo,Excavaciones en la cueva de Tito Bustillo (Ribadesella, Asturias) : campañas 1972 y 1974 [« Fouilles de la grotte de Tito Bustillo (Ribadesella, Asturies) : campagnes 1972 et 1974 »], Oviedo, Instituto de Estudios Asturianos,, 106 p.(ISBN 84-00-04206-9),p. 43. Cité dansSauvetet al. 2008,p. 79.
  14. [Clottes 1989b]Jean Clottes, « L'art pariétal du Magdalénien récent » (colóquio Internacional de Arte Prehistorica, Montemor-o-Novo, Portugal),Almansor, revista de Cultura,no 7,‎,p. 37-94,p. 76. Cité dansSauvetet al. 2008,p. 79.
  15. [Straus et González Morales 2005] Lawrence Guy Straus et Manuel R. Gonzalez Morales, « The Magdalenian Sequence of El Mirón Cave (Cantabria, Spain): An Approach to the Problems of Definition of the Lower Magdalenian in Cantabria, Spain »,El Mirón Cave Project,‎.
    [Straus et González Morales 2005] Lawrence Guy Straus et Manuel R. Gonzalez Morales,« El Magdaleniense de la cueva del Mirón (Ramales de la Victoria, Cantabria, España) : observaciones preliminares », dans N. Bicho et M. Soledad Corchón Rodríguez (dir.),O Paleolítico (actes du4e Congrès d'Arquéologie Péninsulaire, université d'Algarve (Faro, 14-19 septembre), Centro de Estudos de Patrimonio, Departamento de Historia, Arqueologia e Patrimonio),,p. 49-62. Cité dansSauvetet al. 2008,p. 79.
  16. Delage 2012,p. 24.
  17. Delage 2012.
  18. Draken, « Le Napoléon noir », surhistoiredelafrique.fr,(consulté le)
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