Azéri(administration avant 1598, langue véhiculaire, religieuse et littéraire)Persan(administration après 1598, langue véhiculaire, religieuse et littéraire)
Kurde(administration après 1598, langue véhiculaire, religieuse et littéraire)
Les rois Safavides se prétendaientsayyid[15], descendants de la famille du prophèteMahomet, bien que de nombreux savants aient mis en doute cette revendication[16]. Il semble maintenant y avoir un consensus parmi les savants que la famille Safavide était originaire duKurdistan iranien[4], et plus tard déménagée enAzerbaïdjan iranien, pour finalement s'installer auXIe siècle àArdabil. Les manuscrits Safavides traditionnels avant 1501 retracent leur lignée jusqu'au dignitairekurde, Firuz-Shah Zarrin-Kolah[17],[18].
Selon les historiens[19],[20], y comprisVladimir Minorsky[21] et Roger Savory, les Safavides étaient d'origine iranienne turquisée[22] :
« D'après les preuves disponibles à l'heure actuelle, il est certain que la famille Safavide était d'origine iranienne autochtone, et non d'ascendance turque comme cela est parfois affirmé. Il est probable que la famille soit originaire du Kurdistan persan, et ait ensuite déménagé en Azerbaïdjan, où ils ont adopté la forme azérie du turc parlé là-bas, pour finalement s'établir dans la petite ville d'Ardabil quelquefois au cours du onzième siècle. »
À l'époque de l'établissement de l'empire Safavide, les membres de la famille étaient turquisés et parlaient turc[23],[24], et certains des Shahs composaient des poèmes dans leur langue turque de l'époque. Parallèlement, les Shahs eux-mêmes soutenaient également la littérature, la poésie et les projets artistiques persans, y compris le grandShahnameh de Shah Tahmasp[25],[26], tandis que des membres de la famille et certains Shahs composaient également de la poésie persane[27],[28].
L'autorité des Safavides était basée sur la religion, et leur prétention à la légitimité était fondée sur le fait d'être des descendants masculins directs d'Ali,[29] Roger M. Savory,Encyclopædia of Islam, « Safavides », Online Edition, 2005. En prenantTabriz, cela marque la fondation de l'État safavide.
En 1510, le shah Ismail envoie un grand contingent de Qizilbash enTransoxiane afin de soutenir le souverainTimourideBâbur, en guerre contre les Ouzbeks. Près deMerv, les Qizilbash battent les Ouzbeks et tuent leur chef,Muhammad Shaybânî, de la dynastie mongole desChaybanides. L'Oxus devient la frontière entre l'empire séfévide et les Ouzbeks. Les Qizilbash sécurisentSamarcande pour le compte de Babur, qui en est expulsé en 1511 et se tourne vers l'Inde du Nord. Cependant, en1512 ,une armée entière de Qizilbash est anéantie par lesOuzbeks après la révolte des Qizilbash turcomans contre leurvakil d'origine persane et leur commandant, Amir Nadjm[30]. Cette lourde défaite marque la fin de l'expansion et de l'influence safavide enTransoxiane (approximativement l'Ouzbékistan et le sud-ouest duKazakhstan moderne) et les frontières du nord-est de l'Iran restent vulnérables aux invasions nomades.
ShahIsmaïl, le fondateur de la dynastie des Safavides.
C'est sous l'impulsion d'IsmaïlIer, premier souverain safavide, qu'est décidéela conversion de l'Iran auchiisme duodécimain. Cette conversion résulte d'une volonté de s'affirmer face à la domination desOttomans sunnites. La conversion permet de constituer les bases d'un État fort à partir d'une identité spécifique[31]. Les Safavides ont aussi utilisé leurs ressources afin de convertir un grand nombre d'Iraniens auchiisme. Sous les règnes des premiers Safavides, l'Iran est devenu une théocratie : en effet, les partisans d'IsmailIer le reconnaissent comme lemurshid kamil, « le guide parfait ».
Le problème majeur des Safavides a été de créer un État unifié, une tâche qui était difficile compte tenu de ladiversité ethnique du pays. En effet, ils ont dû faire cohabiter leurs partisansturcophones avec lesPerses, leurs traditions de combat avec labureaucratie iranienne et leur idéologiemessianique avec les exigences administratives d'un État territorial. Les institutions du début de l'État safavide reflètent ces efforts d'intégration et d'équilibrage entre ces différents éléments. Les postes administratifs sont majoritairement contrôlés par des Perses, tandis que les Turkmènes détiennent les postes militaires[32].
De plus, les Safavides faisaient face à des menaces extérieures, notamment celles des Ouzbeks, qui les attaquaient sur la frontière nord-est et qui faisaient des raids sur leKhorasan (région du Nord-Est de l'Iran), et celles desOttomans, qui combattaient l'Iran dans leCaucase et enAnatolie. Les Séfévides appuient une révolte religieuse desKizil Bash enAnatolie ottomane, en 1512. Le sultanBayezid II est alors destitué par son filsSelimIer, qui devientcalife, et inaugure son règne en réprimant durement les Kizil Bash. Il lance ensuite ses troupes contre les Séfévides, remportant la victoire lors de labataille de Tchaldiran, en 1514, qui marque la nouvelle frontière entre Ottomans et Séfévides : les Ottomans s'emparent alors de l'Irak actuel, ainsi que de l'Arménie historique. Selim fait massacrer des milliers de chiites et prend des mesures sévères contre cette hérésie. Alors que les Séfévides dépendent essentiellement d'une cavalerie d'archers, s'appuyant sur des méthodes turco-mongoles de combat, la bataille de Tchaldiran marque la victoire de la technologie ottomane, ceux-ci disposant, outre la cavalerie et lesjanissaires, d'uneartillerie[33].
À l'est, les Séfévides parviennent à l'emporter contre les Ouzbeks, qui occupent leKhorasan, notamment à l'aide decanons, qui leur ont été fournis par lesPortugais (lesquels occupentOrmuz, à l'entrée dugolfe Persique, depuis 1516)[32].TahmaspIer, successeur de Ismaïl, remporte la victoire contre l'OuzbekUbaid-Allah Shah pour le contrôle d'Herat (actuelAfghanistan), en 1528.
La défaite des Séfévides contre les Ottomans àTchaldiran, qui mène à l'occupation de la capitale séfévide,Tabriz, marque un tournant dans l'histoire des Safavides : leShah ne peut plus être considéré comme une figure semi-divine, et son influence décroît sur un certain nombre des chefsQizilbash. Après lesiège de Vienne en 1529 et la paix conclue avec leSaint-Empire germanique, les Ottomans se tournent vers l'est, et se battent contre les Séfévides sur la frontière occidentale de l'Iran, prenantBagdad et le Sud de l'Irak en 1533. Deux autres grandes offensives sont lancées parSoliman le Magnifique, fils de SelimIer, en 1537 et 1548. Néanmoins, lapolitique de la terre brûlée pratiquée par le shah force les Ottomans à se retirer, même lorsqu'ils sont victorieux.
En 1542, le shah Tahmasp reçoit à sa cour le secondempereur moghol,Humâyûn, qui a été défait par le chef afghanSher Shâh Sûrî. Tahmasp lui accorde une aide militaire, qui permet à Humâyun de reconquérirKandahar,Peshawar,Lahore etDelhi, remontant sur son trône après quinze ans d'exil. Le peintreBehzad, à la tête de l'atelier d'artistes du chah, envoie deux de ses élèves à la cour de Humâyun. Outre cette influence artistique, ce séjour de l'empereur moghol, sunnite converti au chiisme sur les conseils pressants du chah, influencera durablement l'Inde de cette culture persane. En échange de cette aide militaire, Kandahar, regagné par Humâyun contre son frèreKamran Mirza(en), fut donné au chah, qui nomma son fils Mourad, alors bébé, comme vice-roi. Celui-ci mort, Humâyun prend le contrôle définitif de Kandahar.
En 1555, le sultan signe la paix avec le shahTahmaspIer (traité d'Amasya) : les Séfévides perdent définitivement l'Irak, les villes saintes chiites deNajaaf etKerbala, mais conservent l'Azerbaïdjan et une grande partie du Caucase.
Les batailles ont continué dans le Caucase et en Irak jusqu'en 1639, année durant laquelle fut signé letraité de Qasr-i-Chirin, qui établissait des frontières entre les deux puissances qui sont restées quasiment inchangées jusqu'au début duXXe siècle. Opposé auxHabsbourgs, l'Empire ottoman s'allie à laFrance deFrançoisIer, ce qui conduit à leur tour les Séfévides à s'allier àCharles Quint.
L'apogée des Safavides est atteinte sous ShahAbbasIer le Grand (1588-1629) : il réussit à se défaire des menaces extérieures en signant des traités, et parvient à reprendre le contrôle sur la plupart du territoire, alors que la moitié de l'Empire était occupée par des adversaires lors de sa prise de fonctions[34].
Afin d'avoir la paix à l'ouest, il conclut une paix défavorable avec la Sublime Porte en 1590, qui transfère l'Iran occidental, avecTabriz, ainsi que la plupart de l'Azerbaïdjan, sous influence ottomane[34]. Pendant une décennie, il lutte contre lesOuzbeks duKhorassan ;Herat et l'Afghanistan occidental ne tombent qu'en 1598, et la frontière orientale n'est sécurisée qu'au début duXVIe siècle[35].
Trop proche des frontières, la capitale, Tabriz, est transférée àIspahan en 1598. En 1603, Abbas se retourne contre les Ottomans. Il les refoule de l'Iran occidental (1605-1607), puis s'empare deDiyarbakir (Sud-Est de la Turquie actuelle, annexée par l'Empire ottoman en 1534) en 1620, et de Bagdad en 1623[35].
De plus, il centralise le pouvoir politique et l'administration, en particulier en équilibrant le pouvoir des troupes turcophonesqizilbash grâce à la création du corps desgholams, des soldats chrétiens esclaves, principalement Arméniens et Géorgiens, qui lui sont loyaux. S'il peut compter sur environ 50 000 Kizil Bash[35], ces troupes provinciales sont dirigés par des chefs locaux, qui servent le shah en échange de leur pouvoir politique (à l'instar du système devassalité féodale). Aussi, lesgholams, faits prisonniers lors des campagnes en Arménie (1603) et en Géorgie (1614, 1616)[35], qui sont rétribués sur ses propres deniers, lui permettent de regagner l'ascendant sur ces chefs locaux[35]. Des milliers d'artisans sont aussi transférés d'Arménie à Ispahan[35].
Outre ces 10 000 cavaliersgholams[35], il crée un corps de 12 000mousquetaires[35], lestofangchis(en), et dispose aussi de 12 000artilleurs (avec 500 canons)[35]. En tenant compte de sa garde personnelle de 3 000 hommes, le shah Abbas dispose ainsi d'une armée permanente de 37 000 hommes, auxquels il faut ajouter les 50 000qizilbash qu'il peut lever le cas échéant[35]. Le pouvoir desqizilbash est progressivement réduit à la fin de son règne : seules les provinces périphériques deGéorgie, duKhuzistan, duKurdistan et deLoristan bénéficient encore d'une autonomie relative[36]. La puissante tribu deskhanats est divisée en trois parties, postées enAzerbaïdjan, àMerv et àAstarabad, chacune se retrouvant éloignée des deux autres par des centaines de kilomètres[36].
LegholamAllahverdi Khan, d'origine géorgienne, est nommé gouverneur deFars vers 1595-1596, devenant le premier gholam à bénéficier d'un statut égal à celui desémirs qizilbashs. Promu commandant-en-chef de l'armée, et conseillé par l'AnglaisRobert Shirley (envoyé parRobert Devereux,2ecomte d'Essex, afin de forger une alliance contre les Ottomans), il réorganise l'armée au tournant du siècle.
Abbas était un roi pieux, qui a soutenu les institutions religieuses en construisant des mosquées et desmadresehs (écoles religieuses) (par exemple lamadrassa des sciences Aliya date de cette époque) ; cependant, on constate sous son règne une séparation progressive des institutions religieuses et de l'État, dans un mouvement vers une hiérarchie religieuse indépendante.
Son règne est aussi un âge d'or pour le commerce et les arts. Avec l'aide desAnglais, il se bat d'abord contre lesPortugais qui occupaient ledétroit d'Ormuz, puis accueille les commerçants étrangers (britanniques, hollandais, russes, français et autres). Le niveau des arts patronnés par le shah est visible àIspahan, sa nouvelle capitale, où il construit des palais et mosquées de toute beauté :place Naghsh-e Jahan, etAli Qapu,mosquée du Shah,mosquée du Sheikh Lutfallah, palais deChehel Sotoun, etc.) et donne une grande importance aux miniatures et auxbeaux-arts.
Le déclin des Safavides commence véritablement après la mort de Shah Abbas en 1629. Ce déclin résulte de plusieurs facteurs : souverains faibles, interférence de la politique du harem avec la politique d'État, mauvaise administration des terres de l'État et taxes excessives ainsi que faiblesse croissante des armées (à la fois l'arméeqizilbash et l'armée desghulams). De plus, la politique religieuse desoulémas chiites persécutant les sunnites (particulièrement les sunnites d'Afghanistan) est un autre des éléments déclencheur de la chute des safavides.Abbas II, petit-fils d'AbbasIer, parvient néanmoins à reconquérirKandahar sur les forces de l'Empire moghol.
C'est ce déclin et ce mécontentement qui poussera des tribus afghanes dirigées parMahmoud Ghilzai à se soulever puis à gagner une série de victoires en 1722, les menant rapidement jusqu'à la capitale Ispahan. Aprèssix mois de siège, Ghilzai force le shahHuseyin à abdiquer. Son fils,Tahmasp II, fuit alors àTabriz, dans l'Azerbaïdjan iranien. La même année, letsarPierre le Grand lance ses troupes en Asie, voulant contrer une éventuelle expansion ottomane à la faveur du déclin des Séfévides. Laguerre russo-iranienne se conclut par le traité de paix deSaint-Pétersbourg, qui voitDerbent,Bakou et les provinces perses duChirvan, duGilan, duMazandaran,Amol et d'Astrabad passer aux Russes le. Une partie de l'Arménie perse, dontErevan, tombe aux mains de Constantinople. Au même moment, l'Empire moghol, miné par des dissensions internes, amorce son déclin.
Cependant, avec l'aide de sunnites du Caucase et des tribusafshars, Tahmasp II parvient à reprendre le contrôle de la majorité du territoire perse en 1729, remportant la victoire contre la dynastieHotaki d'originepachtoune, dirigée parAshraf, le successeur de Mahmoud Gilzai, grâce à son alliéNadir Qoli Beig, lors de labataille de Damghan (1729). Mais en 1732, Nadir place le fils de Tahmasp,Abbas, alors âgé de huit mois, sur le trône, et se déclarerégent, envoyant l'ex-shah en exil dans leKhorasan. Nadir s'empare à nouveau d'Erevan et des territoires de l'Arménie perse. Quatre ans plus tard, il se proclameshah : le douzième souverain séfévide,Süleyman II, est réduit à ne plus régner que sur de petites portions de l'Iran, déplaçant sa capitale dans le Nord-Est, àMashhad.
Nâdir Shâh, qui fonde l'éphémère dynastie desAfsharides, entame une série de conquêtes vers l'est et défait l'armée de l'Empire moghol lors de labataille de Karnal (1739). Sa mort, en 1747, permet la prise de pouvoir d'Ahmad Shâh Dur-rani et la création de l’empire afghan (pachtoune) qui s'étendra de la moitié est de l'Iran jusqu'au nord de l'Inde. Sa dynastie laisse ainsi le vide à l'autre moitié ouest de l'Iran d'aujourd’hui pour lesZands puis lesQadjars, qui règneront jusqu'en 1925.
À la veille d'une nouvelleguerre russo-turque (1735-1739), le gouvernement de l'impératriceAnneIre de Russie rétrocède tous les territoires annexés à la Perse dans le but d'établir une alliance avec les Perses contre les Ottomans.
↑Streusand, Douglas E.,Les empires islamiques de la poudre à canon : Ottomans, Séfévides et Moghols (Boulder, Col : Westview Press, 2011) ("Streusand"), p. 135.
↑C.E.Bosworth,The New Islamic Dynasties: A Chronological and Genealogical Manual, Columbia University Press,, 251–252 p.(ISBN978-0231107143,lire en ligne)
↑RogerSavory,Iran Under the Safavids, Cambridge University Press,(ISBN9780521042512)
↑(en)« Séfévides », dansEncyclopædia Iranica(lire en ligne), "Les origines des Séfévides sont enveloppées dans l'obscurité. Ils pourraient avoir été d'origine kurde (voir R. Savory, L'Iran sous les Séfévides, 1980, p. 2; R. Matthee, "Dynastie Séfévide" sur iranica.com), mais pour tous les buts pratiques, ils parlaient turc et étaient turquisés."
↑Pourquoi y a-t-il tant de confusion concernant les origines de cette importante dynastie, qui a réaffirmé l'identité iranienne et établi un État national indépendant après huit siècles et demi de règne par des dynasties étrangères ? RM Savory,L'Iran sous les Séfévides (Cambridge University Press, Cambridge, 1980), p. 3.
↑Alireza Shapur Shahbazi (2005), "L'histoire de l'idée d'Iran", dans Vesta Curtis éd., Naissance de l'Empire perse, IB Tauris, Londres, p. 108: "De même, l'effondrement d'Eranshahr sassanide en 650 après J.-C. n'a pas mis fin à l'idée nationale des Iraniens. Le nom "Iran" a disparu des registres officiels des Saffarides, Samanides, Buyides, Saljuqs et de leurs successeurs. Mais on utilisait officieusement le nom Iran, Eranshahr, et des désignations nationales similaires, en particulier Mamalek-e Iran ou "terres iraniennes", qui traduit exactement le terme avestique ancien Ariyanam Daihunam. D'autre part, lorsque les Séfévides (et non Reza Shah, comme on le suppose souvent) ont ravivé un État national officiellement connu sous le nom d'Iran, l'usage bureaucratique dans l'empire Ottoman et même en Iran pouvait encore le désigner par d'autres appellations descriptives et traditionnelles".
↑Dans l'œuvre pré-Safavide Safvat as-Safa (les manuscrits les plus anciens datent de 1485 et 1491), l'origine des Safavides est tracée jusqu'à Piruz Shah Zarin Kolah qui est appelé un Kurde de Sanjan, tandis que dans les manuscrits post-Safavides, cette partie a été supprimée et Piruz Shah Zarin Kollah est fait descendant des Imams. R Savory, "Ebn Bazzaz" dansEncyclopædia Iranica). Dans la Silsilat an-nasab-i Safawiya (composée pendant le règne de Shah Suleiman, 1667–94), par Hussayn ibn Abdal Zahedi, l'ascendance des Safavide était prétendue remonter au Hijaz et au premier Imam Chiʻite comme suit : Shaykh Safi al-din Abul Fatah Eshaq ibn (fils de) Shaykh Amin al-Din Jabrail ibn Qutb al-din ibn Salih ibn Muhammad al-Hafez ibn Awad ibn Firuz Shah Zarin Kulah ibn Majd ibn Sharafshah ibn Muhammad ibn Hasan ibn Seyyed Muhammad ibn Ibrahim ibn Seyyed Ja'afar ibn Seyyed Muhammad ibn Seyyed Isma'il ibn Seyyed Muhammad ibn Seyyed Ahmad 'Arabi ibn Seyyed Qasim ibn Seyyed Abul Qasim Hamzah ibn Musa al-Kazim ibn Ja'far As-Sadiq ibn Muhammad al-Baqir ibn Imam Zayn ul-'Abedin ibnHussein ibnAli ibn Abi Taleb Alayha as-Salam. Il existe des différences entre cela et le plus ancien manuscrit de Safwat as-Safa. Des Seyyeds ont été ajoutés depuis Piruz Shah Zarin Kulah jusqu'au premier Imam Chiʻite et le nisba "Al-Kurdi" a été supprimé. Le titre/nom "Abu Bakr" (également le nom du premier Calife et très respecté par les Sunnites) est supprimé du nom de Qutb ad-Din. ُSource : Husayn ibn Abdāl Zāhedī, 17e siècle. Silsilat al-nasab-i Safavīyah, nasabnāmah-'i pādishāhān bā ʻuzmat-i Safavī, ta'līf-i Shaykh Husayn pisar-i Shaykh Abdāl Pīrzādah Zāhedī dar 'ahd-i Shāh-i Sulaymnān-i Safavī. Berlin, Chāpkhānah-'i Īrānshahr, 1343 (1924), 116 pp. Texte original en persan : شیخ صفی الدین ابو الفتح اسحق ابن شیخ امین الدین جبرائیل بن قطب الدین ابن صالح ابن محمد الحافظ ابن عوض ابن فیروزشاه زرین کلاه ابن محمد ابن شرفشاه ابن محمد ابن حسن ابن سید محمد ابن ابراهیم ابن سید جعفر بن سید محمد ابن سید اسمعیل بن سید محمد بن سید احمد اعرابی بن سید قاسم بن سید ابو القاسم حمزه بن موسی الکاظم ابن جعفر الصادق ابن محمد الباقر ابن امام زین العابدین بن حسین ابن علی ابن ابی طالب علیه السلام.
↑R.M. Savory, "La Perse Safavide" dans :Ann Lambton, Peter Malcolm Holt, Bernard Lewis,L'histoire de l'islam de Cambridge, Cambridge University Press, 1977. p. 394 : "Ils (les Safavides après l'établissement de l'État Safavide) ont fabriqué des preuves pour prouver que les Safavides étaient des Sayyids."
↑F. Daftary, "Traditions intellectuelles dans l'islam", I.B. Tauris, 2001. p. 147 : "Mais les origines de la famille de Shaykh Safi al-Din remontent non pas au Hijaz mais au Kurdistan, d'où, sept générations avant lui, Firuz Shah Zarin-kulah avait migré vers l'Adharbayjan"
↑Tamara Sonn.Une brève histoire de l'Islam, Blackwell Publishing, 2004, p. 83,(ISBN1-4051-0900-9)
↑É. Á. Csató, B. Isaksson, C Jahani.Convergence linguistique et diffusion aréale : études de cas de l'iranien, du sémitique et du turcique, Routledge, 2004, p. 228,(ISBN0-415-30804-6).
« Après 907/1502, Adharbayjan est devenu le principal bastion et point de rassemblement des Safavides, eux-mêmes originaires d'Ardabil et parlant à l'origine le dialecte iranien local »
↑Roger M. Savory. "Safavides" dans Peter Burke, Irfan Habib,Halil İnalcık :Histoire de l'humanité-Développement scientifique et culturel : du seizième au dix-huitième siècle, Taylor & Francis. 1999, p. 259.
« les qizilbash parlaient normalement l'azéri, une variété de turc à la cour, tout comme les shahs Safavides eux-mêmes ; le manque de familiarité avec la langue persane peut avoir contribué au déclin des normes classiques pures des temps antérieurs »
↑(en)« Séfévides », dansEncyclopædia Iranica(lire en ligne), "Les origines des Safavides sont enveloppées dans l'obscurité. Ils peuvent avoir été d'origine kurde (voir R. Savory, L'Iran sous les Safavides, 1980, p. 2; R. Matthee, "Dynastie Safavide" sur iranica.com), mais à toutes fins pratiques, ils parlaient turc et étaient turquisés."
↑John L. Esposito,L'histoire d'Oxford de l'Islam, Oxford University Press US, 1999. pp 364 : "Pour soutenir leur légitimité, la dynastie Safavide d'Iran (1501–1732) a adopté une politique culturelle visant à établir leur régime comme la reconstruction de la monarchie historique iranienne. À cette fin, ils ont commandé des copies élaborées duShahnameh, l'épopée nationale iranienne, tel que celui-ci réalisé pour Tahmasp dans les années 1520."
↑Ira Marvin Lapidus,Une histoire des sociétés islamiques, Cambridge University Press, 2002, 2e éd., p. 445 : Pour renforcer le prestige de l'État, la dynastie Safavide a parrainé un style de culture Iran-Islamique se concentrant sur la poésie de cour, la peinture et l'architecture monumentale qui symbolisait non seulement les références islamiques de l'État mais aussi la gloire des traditions persanes anciennes."
↑Colin P. Mitchell, "Ṭahmāsp I" dansEncyclopædia Iranica. "Le propre frère de Shah Ṭahmāsp, Sām Mirzā, a écrit la Taḏkera-yetoḥfa-ye sāmi, dans laquelle il a mentionné 700 poètes pendant les règnes des deux premiers souverains Safavides. Sām Mirzā lui-même était un poète fervent, écrivant 8 000 vers et un Šāh-nāma dédié à son frère, Ṭahmāsp (voir Sām Mirzā, éd. Homāyun-Farroḵ, 1969)."
↑Voir : Willem Floor, Hasan Javadi (2009),Le jardin rose céleste : Une histoire de Shirvan et Daghestan par Abbas Qoli Aqa Bakikhanov, Mage Publishers, 2009. (voir Sections sur les Safavides citant des poèmes de Shah Tahmasp I)
AuXIVe siècle,Ardabil était le centre d'une organisation destinée à garder les chefs Safavides en contact avec sesmourides (« maîtres spirituels ») sur les territoires qui sont maintenant l'Azerbaïdjan, l'Irak et l'Est de l'Anatolie. L'organisation était contrôlée à travers le poste dekhalifat al-khulafa'i qui nommait des représentants (khalifa) dans les régions où la propagande safavide était active. Lekhalifa avait à son tour des subordonnés appeléspira. Leur présence dans l'Est de l'Anatolie représentait une menace sérieuse pour lesOttomans, car ils encourageaient la population chiite d'Asie Mineure à se révolter contre le sultan.
En 1499,Ismaïl, le jeune chef de l'ordre Safavide, a quittéLanjan(en) pourArdabil afin de réclamer le pouvoir. Pendant l'été 1500, près de 7 000 de ses partisans originaires des tribus turcomanes d'Anatolie, de Syrie et d'Irak appelés ensemble lesQizilbash se sont joints à lui afin de le soutenir. À la tête de ces troupes, il commence par mener une campagne punitive contre leChirvanchah (souverain duChirvan) ; il cherchait alors à se venger de la mort de son père Heydar et de son grand-père au Chirvan. Après avoir battu le ChirvanchahFarrokh Yassar, il se déplace au sud vers l'Azerbaïdjan où ses 7 000 guerriers Qizilbash battent une force de 30 000Aq Qoyunlu sous les ordres d'Alwand Mirza
↑Roger M. Savory, « The significance of the political murder of Mirza Salman »,Studies on the history of Safawid Iran, xv, pp. 186-187.