Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Mollusca |
Classe | Gastropoda |
Sous-classe | Opisthobranchia |
Lessacoglosses forment un groupemonophylétique parmi lesopisthobranches, qui sont desmollusquesgastéropodes[1]. Ce sont des limaces de mer en grande majoritéherbivores ethermaphrodites, vivant sur les côtes du monde entier, à l’exception de celles d’eaux froides, et en particulier dans les îles duPacifique central, l’écozone indomalaise et lesCaraïbes[2]. L’ordre compte actuellement un peu plus de 300 espèces, mais ce nombre est en constante augmentation[2].
Les opisthobranches sacoglosses sont des organismes de petite taille ; celle-ci est généralement comprise entre 1 et 3 centimètres[1]. Ce sont de petites limaces de mer aux apparences diversifiées : on trouve des genres avec ou sans coquille, ou encore des genres avec desparapodes de formes excentriques[1].
On connaît aux organismes sacoglosses des propriétés étonnantes telles que lakleptoplastie ou l’autotomie[3].
Les sacoglosses vivent parmi lesalgues dont ils se nourrissent, et adoptent dans la plupart des cas les mêmes couleurs et les mêmes motifs que celles-ci[2],[4],[5]. On parle d’homochromie nutritionnelle[4],[5]. Cette caractéristique, en plus de leur rareté, en fait des organismes difficiles à observer et à étudier[4]. Certaines espèces, cependant, adoptent des couleurs vives dans le but de dissuader leurs prédateurs, ce qui les rend plus visibles[4]. Le fait qu’ils vivent avec les plantes dont ils se nourrissent implique que leur aire de distribution est limitée en profondeur à lazone photique, soit plus ou moins 100 mètres de profondeur, au-delà de laquelle il n’y a plus d’algues[4]. Les organismes sont hermaphrodites et, après fécondation, 3 types de développement existent chez les sacoglosses : le développement direct sans stade planctonique ; le développement lécithotrophique avec une forme véligère ne se nourrissant pas et nageant librement, et une courte phase planctonique ; le développement planctotrophique avec une forme véligère se nourrissant et nageant librement, et un long stade planctonique[1]. Les limaces de mer sont soumises à une forte pression de la part des prédateurs et des parasites[3]. Pour survivre, elles utilisent plusieurs techniques parmi lesquelles l’utilisation de toxines ou l’autotomie[3]. L’autotomie est l’abandon volontaire d’une partie du corps[3]. Il a été démontré que certains sacoglosses (Elysia marginata etElysia atroviridis) ont la capacité de séparer leur tête du reste de leur corps, et de reconstituer à partir de celle-ci un nouveau corps en moins d’un mois[3].
L’ordre des sacoglosses a la particularité d’être extrêmement sténophage[4],[5]. En effet, cet ordre est presque exclusivement herbivore et se nourrit principalement d’algues à structure siphonnée[4]. Toutes les espèces ont une alimentation par succion avec une radula à une seule série[1],[4],[5]. Les sacoglosses à coquille, qui représentent 20 % des espèces, se nourrissent tous d’un seul genre d’algue verte appeléCaulerpa[4]. On considère d’ailleurs, sur la base de cette observation, qu’il est fort probable que ce genre soit celui initialement consommé par l’ancêtre commun de l'ordre[4]. On retrouve dans l’ordre des espèces à la capacité étonnante d’utiliser les chlorophylles des plantes dont elles se nourrissent[4]. Les chlorophylles sont séparées du cytoplasme des algues avant d’être stockées dans la peau ou les cérates des limaces pour produire de l’énergie[4]. Les quelques espèces qui ne sont pas herbivores se nourrissent des œufs d'autres opisthobranches et sont dites oophages[2].
L'appareil buccal des sacoglosses est composé d’un pharynx suctorial musclé et d’une radula en une série dont les dents sont conservées tout au long de la vie des individus[1],[6]. La taille des dents augmente avec l’âge chez la plupart des taxons[1]. Chez les formes avec coquille, celle-ci est souvent calcifiée, de faible épaisseur, et recouverte d’un périostracum transparent, élastique et solide sur le dessus[1]. La taille de la coquille varie selon les genres et peut recouvrir tout le corps, comme c’est le cas chezAscobulla, ou au contraire être réduite, comme chezOxynoe,Lobiger etRoburnella[1]. La présence d’un muscle adducteur diagonal de la coquille est unesynapomorphie au sein des sacoglosses, tandis que ce muscle en position transversale est uneapomorphie[1]. Certaines espèces qui pratiquent l’enfouissement et creusent des trous peu profonds, telles queCylindrobulla etAscobulla, ont développé un bouclier céphalique par adaptation[1]. La plupart des sacoglosses ont des rhinophores longs et enroulés situés devant les yeux et n’ont pas de tentacules oraux[1]. On retrouve des tentacules céphaliques à fonction chimiosensorielle chez les genres appartenant à l’épifaune[1]. Les rhinophores bifides et la présence de tentacules oraux semblent être une synapomorphie au sein des genres de la famillePolybranchiidae[1]. Les yeux en position latérale sont considérés plésiomorphes chez les sacoglosses[1]. La présence de lobes pédieux formés par la marge antérieure du pied et servant à la préhension est retrouvée chez la plupart des genres[1]. Les branchies sont simples, ciliées, composées de nombreuses lamelles parallèles et situées à la surface du rein[1]. Des parapodes sont présents chez la plupart des genres sacoglosses, et leur forme est parfois caractéristique de certaines familles[1]. La position et la forme du péricarde varient entre les sacoglosses à carapace et ceux qui en sont dépourvus : dans les genres à carapace, celui-ci est situé devant les branchies, dans la cavité du manteau en position dorsale ; dans les genres sans carapace, il forme une bosse à la surface dorsale[1]. Chez la plupart des genres, le cœur et déporté[1]. L’anus peut être situé soit devant le péricarde, soit en position latérale, soit au-dessus ou en dessous des cérates, soit sur une papille orientée postérieurement à la surface de la glande digestive[1]. Au niveau du système nerveux, les ganglions pleuraux sont fusionnés avec les ganglions cérébraux chez tous les sacoglosses[1]. Pour ce qui est du système de reproduction, celui-ci est hermaphrodite avec un stylet pénien cuticulaire, une papille génitale femelle musclée qui ouvre sur un réceptacle génital, une glande à mucus, une ampoule hermaphrodite et un réceptacle séminal[1]. Le nombre de chromosomes des sacoglosses est n = 17, à l’exception deBosellia mimetica qui est à n = 7[1].
Classification selon Bouchet & Rocroi (2005) :
| SelonWorld Register of Marine Species(23 février 2015)[7] :
|
Sur les autres projets Wikimedia :