D'originejuiverusse par son père, Lionia (Léonide), né àOdessa[1] en 1894 et mort en 1970, Sacha Distel est aussi le neveu deRay Ventura par sa mère, Andrée Ventura (1902-1965), d'originejuive sépharade deTurquie par son père,pianiste et ancienne lauréate du Conservatoire[2].
Son père arrive en France en 1917, au moment de larévolution russe, pour y rejoindre son frère qui y possède une usine de produits chimiques. Il fait des études d'ingénieur chimiste avec l'intention de travailler dans l'usine de son frère mais celui-ci, en raison de difficultés financières, part vivre auMexique. Son père devient alors garagiste, puis commerçant en produits électroménagers[3] possédant deux magasins, l'un àParis 8e,rue de Surène et l'autre àSaint-Ouen-sur-Seine[4].
Il apprend le piano très jeune. Bien qu'il l'admire, il ne voit alors jamais son célèbre oncleRay Ventura, souvent parti en tournée, sauf lorsque celui-ci installe son orchestre à Paris. Sacha Distel intègre, le temps d'un dimanche après-midi, son orchestre, y jouant dusaxophone miniature. Adorant chanter et en particulier imiterMaurice Chevalier, en 1939, il participe à l'âge de6 ans à unradio-crochet qu'il remporte[7].
Sous l'Occupation, la police française arrête sa mère le[8], non pas parce qu'elle est juive, mais pour des raisons politiques[9]. Elle est emprisonnée à laprison du Cherche-Midi, mais n'est pas déportée. Lors de l'arrestation de sa mère, alors qu'il a9 ans, il espère pouvoir empêcher la police de l'emmener et se met à jouer du piano et à chanter[10]. Sur l'initiative de son père, il est confié à Fernande Chaboche àLa Baconnière[11]. Il est caché comme treize autres enfantsjuifs parConstant Domaigné aucollège de l'Immaculée-Conception, rue Crossardière àLaval[12], où il est enregistré sous le nom d'Alexandre Ditel, afin d'éviter la curiosité des militaires allemands présents dans les locaux du collège. Il reste au collège jusqu'à la libération de Laval au début d'[13] où son père vient le chercher[14] et retrouve sa mère lors de lalibération de Paris[15].
Grâce à son oncleRay Ventura, Sacha Distel s'intéresse progressivement aujazz. Il assiste aux diverses répétitions et enregistrements de l'orchestre de celui-ci :Les Collégiens. En 1947, lors du tournage du filmMademoiselle s'amuse, dont son oncle est le producteur, il demande àHenri Salvador, guitariste de cet orchestre que l'on retrouve dans le film, de lui donner des leçons de son instrument, ayant deviné que c'était un puissant moyen de séduction auprès des femmes[17]. Henri Salvador l'envoie s'acheter une guitare àMontreuil chez le luthier Di Mauro[18] et il devient son élève[19]. À la rentrée scolaire 1947, il crée avec cinq camarades de sonlycée Claude-Bernard lesNoise Makers[20], un orchestre aux sonoritésjazz Nouvelle-Orléans, dont il est le guitariste[21], répétant dans l'appartement familial de larue Erlanger[22].
Dès le lendemain, Sacha Distel tente le tout pour le tout, en essayant de rallier lesNoise Makers à sa nouvelle passion. Cette tentative scelle la fin de l'orchestre et donne naissance à deux groupes concurrents : les « Irréductibles » du styleNew Orleans de Guy Wormser et les « Aficionados » ducool jazz et dube-bop menés par Sacha Distel. En rencontrantHubert Damisch, saxophoniste et fan de cool jazz (devenu depuis un historien de l'art), Sacha Distel monte le groupe qui lui permet d'entrer dans la cour des grands. Avec l'aide de Jean-Marie Ingrand (bassiste),Mimi Perrin (pianiste) et Jean-Louis Viale (batterie), ils décrochent à laNuit du jazz du Coliséum le prix du meilleur petit orchestre moderne[8] (Hubert Damisch et Sacha Distel récoltant, quant à eux, des prix en tant que saxophoniste ténor et guitariste). Le café-restaurantSully d'Auteuil les engage pour jouer tous les samedis après-midi, Jean-Louis Durand lui propose de l'accompagner pour une tournée en Bretagne. Pour Sacha Distel, une fois obtenu le baccalauréat, c'est le début de la carrière de musicien, qui commence l'année d'après. Il a 19 ans lorsque Ray Ventura l'expédie àNew York, où il achète une guitare électrique, pour y apprendre l'anglais et découvrir le métier d'éditeur musical[23]. Il revient des États-Unis ivre de jazz, tout pétri de la musique noire du Birdland et de Greenwich Village. Il en rapporte aussi une guitare électrique. Lors de ce séjour, il a fréquentéAudrey Hepburn[24].
Ce travail d'accompagnateur de chanteurs l'encourage à se lancer lui-même dans la chanson. Le titreScoubidou le lance définitivement en 1959[25]. Ce titre est au départ une pochade introduite dans un récital présenté au Casino d'Alger, en, avec un trio de jazz. Le refrain, « Des pommes, des poires et des scoubidous-bidous », inspiré duscat « shoo-bee-doo-be-doo »[26], devient rapidement populaire[27].
Sacha Distel vit une idylle de l'été 1958 au printemps 1959 avecBrigitte Bardot, rencontrée une première fois en 1956 dans le studio musical àParisrue Jean-Giraudoux après le tournage deEt Dieu... créa la femme dont il est chargé de surveiller l'enregistrement de la bande sonore du film[28].
Couronné en 1959 par le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros, il débute à l'écran dans le filmLes Mordus deRené Jolivet. Pendant le milieu des années 1960 et la périodeyé-yé en France, Sacha Distel se fait discret sur les scènes hexagonales et se construit avec succès une carrière internationale. Il est très apprécié dans les pays anglo-saxons. Il s'investit également comme animateur à la télévision française[29],[30]. À partir de 1963 (et jusqu'en 1971), il anime des émissions de variétés à la télévision, notamment lesSacha Show deMaritie et Gilbert Carpentier, émission qui avait notamment pour auteursSerge Gainsbourg etJean Yanne. Il chante entre autres avecJoe DassinL'équipe à Jojo (1970)[31],Henri Salvador,Mireille Mathieu et Joe Dassin dans un pastiche desPlatters où ils interprètent la chansonOnly You (1969)[32].
Sacha Distel en 1965.
En 1960,Europe 1 dirige une enquête sur les goûts musicaux des jeunes. Ce dernier confirme la popularité de Sacha Distel auprès de vingt-six mille auditeurs entre 13 et24 ans, puisque ce dernier arrive en tête du sondage[33].
Durant la décennie 1960, il connaît le succès avec deux titrescha-cha,Monsieur Cannibale etScandale dans la famille, ainsi queL'Incendie à Rio, sous forme de samba de carnaval[20], se constituant un répertoire léger avec des chansons humoristiques, sans quitter son rôle de crooner. Sa version française deToute la pluie tombe sur moi (chanson du filmButch Cassidy et le Kid) s'écoule à plus de 100 000 exemplaires en 1970[34].
En 1971, il interprète un rôle important dans le film dePhilippe LabroSans mobile apparent, mais ne reçoit pas ensuite de propositions d'autres films au cinéma.
Durant ladécennie 1960, il change trois fois de maison de disques :Philips (1959-63),RCA (1963-66),Pathé-Marconi (1966-1974).
Dans lesannées 1970 et1980, il connaît encore de beaux succès. Ses principaux tubes sontMa première guitare (1972),Le soleil de ma vie (en duo avecBrigitte Bardot (1973),Accroche un ruban (1973),La vieille dame (1974),Vite chérie, vite (1975),Pour une nuit avec toi (1975),Toutes les mêmes (1976),Baby Star (1976),Le père de Sylvia (1976),Le Bateau blanc (1980),Ma femme (1982)[35]. Voulant moderniser son image et estimant que sa production est mal exploitée parPathé Marconi[36], il signe pour la distribution chezDisques Carrère en 1975. Il doit encore par contrat un 33 tours à Pathé Marconi, et enregistre en un seul jour le 26 novembre 1974[37] un album de chansons brésiliennes,Un amour, un sourire, une fleur pour lequel il ne fait aucune promotion. (Au Royaume-Uni, le titreToute la pluie tombe sur moi (Raindrops keep falling on my head) atteint la10e place desventes[38]. Il rechante sur scène avecRay VenturaQu'est-ce qu'on attend pour être heureux, dans les années 1970[39].
En 1978, il tente de suivre la vague disco commeDalida etClaude François. Il sort l'albumForever and ever où il reprend la chansonVenus[40] , titre de 1969 deShocking Blue, repris aussi parBananarama.
Malgré de nombreux 45 tours et albums sortis sous le label Carrère, il peine à retrouver le succès des deux décennies précédentes. Ainsi, malgré la collaboration deSerge Gainsbourg etClaude Nougaro, l'album de mai 1980Musique et couleurs[41] ne rencontre qu'un succès d'estime. Il retrouve les faveurs du public avec le45 toursLe bateau blanc sorti en.
Les deux albums suivants,Venise (1983) etEt je pense à toi (1985, ce dernier contenant des titres inédits deJacques Brel,Les crocodiles, et deGeorges Brassens,Le myosotis), ne lui permettent pas de retrouver un écho plus favorable.
Il produit et anime ensuite l'émissionLa Belle Vie sur TF1, de 1984 à 1985[42].
Le à 3h20 du matin, au volant de saPorsche 924 Carrera GT, il perd le contrôle de son véhicule et a un accident de la route sur laRN 7 dans la traversée du hameau de Maltaverne (commune deTracy-sur-Loire, à proximité deCosne-sur-Loire). Sa passagère, l'actriceChantal Nobel, alors héroïne du feuilleton télévisuelChâteauvallon, est grièvement blessée, et restera handicapée à vie. Sacha Distel, légèrement blessé à la tête, est condamné à un an de prison avec sursis, pour blessures involontaires[43],[44].
Ses albums suivants,Jazzy (1988)[45] etDédicaces (1992, dans lequel il reprend des succès de la chanson française), passent inaperçus.
Il tient le rôle principal dans lacomédie musicaleChicago àLondres en 2001. En 2003, il tente un autre retour dans la chanson française avec un double CD,En vers et contre vous, recueil de mélodies jazzy associant de nouvelles compositions et des reprises de standards[48], sans grand succès[30].
Sacha Distel et Brigitte Bardot en Italie en 1958.
Par son charme et son physique deplay boy, Sacha Distel a eu de très nombreuses aventures sentimentales, notamment avecJuliette Gréco,Jeanne Moreau,Brigitte Bardot etAnnette Stroyberg. En 1961, il rencontre Francine Bréaud ( -[49]), championne de ski, qu'il épouse en 1963, àMegève, avec laquelle il a deux fils, Laurent en 1964, et Julien en 1967[42].
Sacha Distel meurt le à l'âge de71 ans des suites d'uncancer du côlon[30],[50]. Il avait survécu précédemment à un cancer de la peau et à un cancer de la glande thyroïde[51]. Il repose dans la crypte familiale de la propriété de ses beaux-parents auRayol-Canadel[52].
En sort un album d'une nouvelle formation des collégiens,Hommage à Ray Ventura et Sacha Distel avec un titre inédit de SachaTu ressembles à Paris, paroles deClaude Lemesle, musique de Sacha Distel[53].
Sacha Distel etHenri Salvador sont les deux seuls chanteurs de variété française à figurer dans leDictionnaire du Jazz[54], chacun ayant bien connuRay Ventura, Sacha Distel étant son neveu et Henri Salvador chanteur à ses débuts dans son orchestre.
Sacha Distel,Les pendules à l'heure, Paris, Carrère,, 365 p.(OCLC17711474)
Sacha Distel,Profession musicien,Éditions de la Martinière,, 334 p.. Le livre est inachevé par la mort de l'artiste, mais publié avec une préface de la famille.
Francine Distel,L'amour n'est pas si simple, Jean-Claude Lattes,, 232 p.. Ce livre complète la biographie de son mari inachevée par son décès.
↑Le morceau est une référence au Japon. C'est devenu un standard
↑Anglicisée enThe Good Life (paroles de Jack Reardon), la mélodieMarina devient un standard de jazz, interprété parTony Bennett
↑Un des exemples de transfert du répertoire anglo-saxon vers le répertoire français : c'est une adaptation du traditionnel gospelWhen the Saints go Marchin'in
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du :« Mes premiers souvenirs d'enfance datent de l'école lorsque j'avais trois ans. C'est l'âge où je fus admis au jardin d'enfants. Mes parents travaillaient, je ne pouvais pas rester à grandir en regardant les lustres qu'ils vendaient. Au bout de huit jours, j'ai été admis en onzième. »
↑Paris Match n°572, 26 mars 1960 : "Les Distel habitent, au 34 de la rue Erlanger, quatre pièces lumineuses où luisent derrière des vitrines, de mystérieux bibelots chinois"
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du :« À l'époque, je ne voyais jamais mon oncle Raymond Ventura. Parce qu'il était en pleine réussite. Il était une grande vedette et par conséquent toujours en tournée… J'adorais chanter. Mon grand succès était dans le cercle de la famille :Il pleurait, pleurait comme une Madeleine. C'était une chanson de Maurice Chevalier. J'avançais le menton comme il convient, je chipais le canotier de grand-père… Radio-crochet : Cela se passait en public, salle Washington, je crois. Cela m'amusait vraiment. J'ai fait le concours avec un sang-froid admirable pour mes six ans et j'ai gagné ! »
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du :« Alors pensant que peut-être ils seraient contents d'entendre de la musique, que cela les ferait penser à autre chose et les empêcherait d'emmener maman, je me suis mis au piano et j'ai chanté, mais les policiers n'avaient pas d'oreille. Il n'y a rien eu à faire. Ils l'ont emmenée. Elle m'a embrassé en me demandant de ne pas pleurer. »
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du :« Nous sommes restés pendant deux jours, papa et moi, dans l'appartement vide. Et puis il m'a fait comprendre que moi aussi je devais partir. En Provence. Chez des gens “sûrs” que je connaissais d'ailleurs : ils avaient travaillé au magasin pour mes parents. »
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du :« Je suis arrivé à Laval. Bien sûr les gens qui m'accueillirent, “les amis sûrs”, furent très gentils. Ils m'entourèrent. Mais je ne pouvais pas rester chez eux, la dame me conduisit au collège de L'Immaculée Conception. Elle habitait à seize kilomètres dans la campagne, et venait me voir régulièrement. »
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du :« Et puis ce fut le miracle. Deux longues, lentes, mortelles années s'étaient écoulées et ce fut comme le ciel bleu après l'orage, la Libération. Je vois mon père venant me retrouver, notre étreinte. »
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du :« Tous deux serrés l'un contre l'autre[Sacha Distel et son père], guettant derrière la fenêtre l'arrivée de maman… Ce moment-là ! Du plus loin que nous l'avons aperçue… le choc que cela peut faire dans la poitrine !… Oui, c'était un miracle. Tout le monde s'en était sorti. Les deux ans de séparation furent oubliés, anéantis. »
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du : « On me disait doué, mais – entre nous – je ne bûchais pas beaucoup et je devins le prototype de l'élève moyen sans plus, honnête, désireux de bien faire. »
↑Les Confidences de Sacha Distel, publiées dans le journalL'Écho républicain de la Beauce et du Perche du :« Je dois d'avoir découvert la guitare à Henri Salvador. À la fin de l'été 1947, Ray Ventura tournaitMademoiselle s'amuse. J'étais encore en vacances et je traînais naturellement tous les jours sur le plateau. Mon oncle m'avait chargé d'une mission très importante : réveiller chaque matin Henri Salvador qui habitait précisément en face de chez nous, et l'emmener au studio… J'avais de l'argent de poche inemployé : il trouverait sa destination. Je m'achèterais une guitare ! Il me faut bien avouer que j'avais une arrière-pensée : Henri était un ravageur de cœurs. Ses succès féminins étaient nombreux…“Que veux-tu, petit, c'est ma guitare !” Je pensais que la guitare c'était un bon truc. Je demandai donc à Henri de me donner des leçons et nous en étions seulement à la quatrième lorsque le film se termina. Il ne me restait plus qu'à travailler seul. »
↑Paris Match n°572, 26 mars 1960 : "- Et si tu m'apprenais à jouer de la guitare ? Un grand éclat de rire illumine le visage café au lait du bon Salvador : - Si ça peut te faire plaisir, mon pote, c'est d'accord. Puis il l'envoie à l'autre bout du monde, à Montreuil, chez un célèbre luthier au nom stendhalien de Di Mauro. C'est sur cette guitare, payée sept mille quatre cents francs, sa première guitare, que Sacha Distel, un jour, jouera à Saint-Tropez pour Brigitte Bardot, les mélodies de leur idylle."
↑Paris Match n°572, 26 mars 1960 : "Cette année-là, à la rentrée, les élèves de seconde au lycée Claude-Bernard n'ont plus d'oreille que pour Sacha Distel. Avec une demi-douzaine de camarades, il forme un orchestre de jazz dont il devient sur le champ le guitariste."
↑Paris Match n°572, 26 mars 1960 : "Les répétitions ont lieu le jeudi chez les Distel."
↑Paris Match n°572, 26 mars 1960 : "Ventura l'envoie faire des stages à New York où il apprend l'anglais en ficelant les paquets de la Leeds Music Corporation". "
↑Paris Matchn°572, 26 mars 1960 : "Il est chargé de surveiller l'enregistrement de la bande sonore du film qui vient de faire entrer Brigitte dans la mythologie sensuelle du XXe siècle : "Et Dieu créa la femme". Le studio, précise-t-il au téléphone, est rue Jean-Giraudoux : rendez-vous à trois heures. Mais BB est en retard. Distel, hors de lui, la malmène un peu, exaspéré par sa moue capricieuse et sa désinvolture."