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Lesacerdoce (dulatinsacerdos, -otis) désigne la dignité et les fonctions duprêtre dans diversesreligions.
Dans lareligion de la Rome antique, le prêtre (en latinsacerdos, desacer, sacré) est un personnage officiel chargé du soin, de la surveillance et du contrôle de tout ce qui concernait les Dieux, soit de tout objet ou de tout être qui leur appartenait, de tout acte qui s'adressait à eux ou de tout phénomène considéré comme un signe particulier de leur volonté.
Dans lecatholicisme, la ConstitutionLumen Gentium (chapitre II) distingue deux types de sacerdoces :
Le sacerdoce ministériel et le sacerdoce commun desfidèles participent de l'unique sacerdoce du Christ[1].
Dans lecatholicisme, l'accès au sacerdoce ministériel est obtenu par lesacrement de l'ordination sacerdotale.
Par la consécration épiscopale est conférée la plénitude dusacrement de l'ordre, que la coutume liturgique de l'Église désigne sous le nom de sacerdoce suprême du ministère sacré[2].
Le sacerdoce est décrit ainsi[1] :
Dans laBible, nous retrouvons cette notion de distinction des sacerdoces dans la Cène, lors du lavement des pieds pendant lequel le dialogue entre Jésus et Simon-Pierre renvoie explicitement au rite d'ordination des Lévites : ce rite commence par le lavement (Exode 29,4) et la conséquence en est le fait que la tribu des prêtres Lévites est exclue de l'héritage des autres tribus (cf. Dt 10:9). La part des Lévites, c'est Dieu lui-même (cf. Dt 18:1-2). Or, c'est bien ce que dit Jésus à Simon-Pierre (Jn 13:8). La confirmation du lien entre ces deux rites est alors donnée par Simon-Pierre qui répond : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » (Jn 13:9).
Ensuite, dans les actes des apôtres, il y a la création des Diacres, qui forment alors un échelon inférieur aux apôtres, affecté au service des fidèles. (Ac 6).
Et dans lecorpus paulinien, en particulier les deux Epîtres à Timothée, nous découvrons les ordres d'évêque (Épiscope = le gardien) et de prêtre (Presbytre = l'ancien), ainsi que l'ordre hiérarchique entre eux : l'évêque a la charge de veiller aussi bien sur les fidèles que sur les prêtres. Paul de Tarse enseigne également que l'ordination se fait par l'imposition des mains.
Comme le dit leconcile Vatican II dansLumen gentium, les deux formes de sacerdoce, commun pour les fidèles et ministériel pour les clercs, forment une unité dans le Christ. C'est ce que dit Paul de Tarse dans l'analogie au Corps, donnant la théologie du Corps Mystique : la diversité des sacerdoces et des charismes est comparable à la diversité des membres d'un même corps. Dans cette perspective, le Christ est la tête de ce Corps Mystique, les clercs le cou, les fidèles formants les différents membres selon leurs charismes propres. (cf. 1 Co 12 dans son ensemble et en particulier 1 Co 12:12).
C'estLuther qui théorise la doctrine du sacerdoce universel. C'est à l'occasion de trois écrits datant de 1520 (Lettre à la noblesse chrétienne de la nation allemande,De la captivité babylonienne de l'Église etTraité de la Liberté chrétienne)[3] qu'il développe et précise sa doctrine relative au sacerdoce. À cette occasion, il critique vivement la position de l'Église catholique vis-à-vis de sa conception du ministère. Il voit dans la distinction entre état laïc et état ecclésiastique « une fine subtilité et une belle hypocrisie »[4].
Pour le réformateur, l'Église catholique a créé une distinction qui ne se justifierait pas théologiquement.
« Ce que fait le Pape ou l’Évêque, l’onction, la tonsure, l’ordination, la consécration, le costume, différent de la tenue laïque, peuvent transformer un homme en cagot, ou en idole barbouillée d’huile, mais ils ne font pas le moins du monde un membre du sacerdoce ou un chrétien. En conséquence, nous sommes absolument tous consacrés prêtres par le baptême comme le disait saint Pierre. »[5].
Il estime que les chrétiens sont tous placés sur un pied d'égalité puisqu'ils sont unis par un même baptême et une même foi (fondée sur un même Évangile). Conformément auSola scriptura (l'un des cinq principes fondateurs du protestantisme), Luther fonde sa critique sur un passage biblique (qu'il vise explicitement dans son texte) : 1 Pierre, 2:9.
« Vous, par contre, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté, afin d'annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière »[6].
Cet extrait de l'épître de saint Pierre (en combinaison avec d'autres sources scripturaires, telles que I Cor. 12) lui permet d'affirmer que chaque fidèle est consacré prêtre par le baptême et a vocation à participer au ministère.
Cette conception du sacerdoce découle assez naturellement de la critique protestante à l'égard du rôle de l'Église. Venant au soutien de l'idée que les fidèles ont une relation directe avec Dieu (sans l'intermédiation nécessaire de l'Église) et qu'il ne saurait y avoir de monopole d'interprétation des écritures[7], la doctrine du sacerdoce universel participe d'une remise en cause d'une partie de la structure de la société du XVIe siècle[8].
La doctrine du sacerdoce universel est aujourd'hui encore l'un des principes essentiels de la foi protestante[9].
Si la conception du sacerdoce élaborée par Luther a pu être décrite, de prime abord, comme susceptible de faire disparaître toute organisation du clergé et du système clérical (notamment chez Érasme[10]), elle n'a pourtant pas conduit les protestants à rejeter toute forme de ministère.
Bien que l'organisation réelle du ministère puisse différer en fonction des différentes dénominations du protestantisme, l'existence d'unministère pastoral est un invariable du protestantisme. Luther lui-même considérait que le sacerdoce universel ne devait pas conduire à la disparition de toute forme de ministère :
« S'il est vrai que nous sommes tous également prêtres, nous ne pouvons cependant pas tous être chargés du service et de l'enseignement publics. »[4]
Les protestants conservent donc une certaine forme de structuration, sans que celle-ci ne puisse être complètement assimilée à un clergé. Néanmoins, l'importance du pasteur n'est pas tout à fait identique dans les courants d'inspiration luthérienne et dans les courants d'inspiration réformée. Alors que chez les premiers le pasteur peut apparaître comme fortement mis en valeur, chez les seconds, il n'est là que pour des questions pratiques, de bonne organisation de la vie cultuelle[10].
Il n'en demeure pas moins que chaque croyant peut, sur le fondement du sacerdoce universel, prétendre à un ministère (pastoral, presbytéral, etc.), en fonction de ses compétences ou aptitudes particulières afin de participer à la vie de son Église[11].
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