Son surnom de « bachaga » signifie « haut dignitaire », ou « caïd des services civils », c'est-à-dire chef de tribu arabe ou berbère, en l’occurrence chef de la tribu des Béni-Boudouane[1], située enOuarsenis (entreAlger etOran)[2].
Il fut responsable de laharka de la région de l'Ouarsenis pendant laguerre d'Algérie.
Bachaga de l'Ouarsenis, il devient responsable de laharka de la région en juillet1956. À partir de février/mars 1962 sous la responsabilité de l’ex-colonelJean Gardes, membre dirigeant de l'OAS, il forme un maquis dans l’Ouarsenis, « mais les maigres troupes activistes sont vite anéanties par les soldats français[8] ». Durant les combats contre leFLN, il perd dix-sept membres de sa famille, dont un de ses fils, Abdelkader[9].
En 1945, il devient « caïd » dudouar des Beni Boudouane, il est nommé « agha » en 1955 et « bachaga » en 1956[4]. En, Saïd Boualam se rallie augénéral de Gaulle. Il est élu député de la5e circonscription d'Algérie le[10], celle d'Orléansville (actuelleChlef), sur la liste de l'Union nationale pour l’intégration et le renouveau (UNIR). Il est élu vice-président de l'Assemblée nationale. Il siège au sein du groupe des élus de la « Formation administrative des élus d’Algérie et du Sahara » (EAS), puis du « Regroupement national pour l’unité de la République » à partir de 1960.
En 1959, il est élu maire de la commune de Beni Boudouane et conseiller général du département d’Orléansville. Il est l'objet d'une tentative d'assassinat le, àOrléansville.
Le, il préside à la création duFront Algérie française (FAF), qui regroupe très vite 500 000 adhérents dont 200 000 musulmans[11] pour finir à 1 million avant sa dissolution par les autorités en décembre.
Il s'éloigne peu à peu dugaullisme et ne prend pas part au vote sur la déclaration de politique générale deMichel Debré le. Le, il vote contre le projet attribuant des pouvoirs spéciaux au gouvernement et s'oppose à la modification de la Constitution le. Il est démis de son mandat à l'indépendance algérienne, le.
Il préside alors le Front national des rapatriés français de confession islamique (FNRFCI). À ce titre, il est nommé à la Commission nationale chargée de l’étude des problèmes des Français musulmans en 1979. Il meurt le.
En 2010, une stèle est inaugurée à la cité du Mazet à Mas-Thibert (Arles), en l'honneur du Bachaga. En 2013, une deuxième stèle est érigée auSanctuaire Notre-Dame-de-Santa-Cruz à Nîmes[13].
Un de ses fils, Ali, a épousé Emmanuelle Perez, la deuxième fille deJean-Claude Perez, un des chefs principaux de l'OAS[14].
Sa petite-fille, Sarah Boualem[15], a épouséJulien Aubert, un homme politique français (partiLR)[16].
Plusieursodonymes rappellent le nom deSaïd Boualam aliasBachaga Boualem, plus rarementCapitaine Boualam, sous différentes transcriptions, principalement dans le sud de la France et en région parisienne :
Bruno Fuligni,Les quinze milles députés d'hier et d'aujourd'hui, préface deJean-Louis Debré, Éditions Horay, 2006Le Bachaga Boualem est cité en pages 51 et 52, avec photographie.
↑Sylvie Thénault (CNRS) " Histoire de la guerre d’indépendance algérienne", éd. Flammarion, avril 2005, chapitre Un processus de paix en danger pages 249-253
↑Marianne Cornevin,Histoire de l'Afrique contemporaine : de la deuxième guerre mondiale à nos jours, Payot, 1978, p. 247.
↑GiuliaFabbiano, « Ce que commémorer veut dire. Le dispositif mémoriel du « cinquantième anniversaire de l'installation définitive du bachaga Saïd Boualam et ses harkis » en France »,Communications,vol. 100,no 1,,p. 87–104(lire en ligne, consulté le)
↑Ordre national de la Légion d'honneur. Décret portant élévation à la dignité de grand officier du 28 décembre 1977. Publié dans leJournal officiel du1er janvier 1978.