Lesalaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est un montant plancher en termes de rémunération salariale horaire. Il est fixé par un gouvernement après accord ou au moins consultation avec les représentants de toutes les professions.
Le SMIG a existé en France de 1950 à 1970 et est en vigueur auMaroc.
En France, il est remplacé par lesalaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) en 1970.
L'idée du SMIG apparaît avec la fin dulibéralisme des années 1930. LaGrande Dépression étant liée à uneinsuffisance de la demande, les économistes considèrent qu'il faut augmenter les salaires pour stimuler cette demande[1].
Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est enFrance le premiersalaire minimum de son histoire :cependant, on trouve dès lesannées 1900 des tentatives d'accord de cette nature. Une loi passée en 1919 attendra 1936 pour que le principe d'uneconvention collective entre en application sur le terrain.[réf. souhaitée]
LaCharte du travail du 4 octobre 1941 semble avoir ouvert la voie, puisqu'il y est évoqué un« salaire minimum vital… perçu par tous les salariés exerçant leur activité normale » (article 54.1) et« fixé par le Gouvernement » (article 55) : le minimum vital est le même, pour tout le monde, quelle que soit la profession[2]. Cependant, il convient de rappeler que leslois de Vichy avaient supprimé ledroit de grève et aussi le principe des syndicats dans le cadre desconventions collectives, qui avaient été renforcées au moment duFront populaire. D'autre part, entre 1945 et 1949, le gel des salaires était la norme, ainsi que lestickets de rationnement.
Paul Bacon (MRP) est considéré comme étant le père du SMIG : ministre du travail et de la sécurité sociale, il est à l'origine de la loino 50-205 du[3], sous legouvernement Georges Bidault. Après douze ans de gel des salaires, le SMIG permet à nouveau la libre négociation des conventions collectives. Tout en procédant simultanément à la libération des salaires, la loi propose que« la Commission supérieure des conventions collectives [soit] chargée de la composition d’un budget-type servant à la détermination du salaire minimum national interprofessionnel garanti ». La valeur du SMIG était fixée d'après les travaux de laCommission supérieure des conventions collectives, créée par le décretno 50-263 du[4], qui avait la charge d'évaluer la composition du budget moyen des ménages pour servir à la détermination de la valeur du SMIG.
En, le premier rapport de la commission est présenté enConseil des ministres, qui prend alors le décretno 50-1029 du[5] établissant le1er SMIG à 64 francs de l'heure (78 francs enÎle-de-France)[6]. Cela représente, sur la zone Paris, un salaire hebdomadaire de 3 510 francs (la paye se fait encore à la semaine) et comme base mensuelle sur douze mois une moyenne de 15 210 francs[7].
Ce salaire de base est alors établi pour relancer la consommation et à lutter contre la pauvreté. Défendant ce salaire minimum,René Pleven le présente comme un moyen de lutter contre l'extension des idéescommunistes[8].
Le SMIG entre en application le. Le décret du 23 août ne s'appliquait pas dans un certain nombre de départements français : lesdépartements d'Algérie, de laGuadeloupe, de laGuyane, de laMartinique et deLa Réunion.
En Algérie, un décretno 50-1400 du fixe d'abord le SMIG à 60 F pour la zone I et à 57 F pour la zone II, avec la possibilité de créer une zone III. La législation est modifiée peu après par la loino 51-215 du : elle institue une commission supérieure algérienne des conventions collectives et confie augouverneur général le soin de fixer le montant du SMIG après consultation de cette commission.
Dans les DOM, le calcul du SMIG est fixé un peu plus tard, par deux décrets du : à 2 600 F par semaine enAmérique, et à 1 120 francs CFA àLa Réunion.
Le SMIG ne s'applique alors pas aux professions agricoles pour lesquelles unSalaire minimum agricole garanti (SMAG) est créé par le décretno 50-1264 du : inférieur au SMIG et tenant compte des facteurs d'existence propres à la vie rurale de l'époque (coût inférieur du logement, accès direct aux denrées alimentaires, etc.), il fut aligné sur le SMIG en, les conditions de vie rurales s'étant rapprochées des conditions urbaines[9].
Puisque le coût de la vie n'était pas territorialement uniforme, on avait divisé le pays en une vingtaine de« zones de salaire », avec chacune un taux différent du salaire minimum ; mais tous les salaires minimaux procédaient dégressivement de celui de la zone 0 (Paris) selon un pourcentage fixé : zone - 2,5 %, zone - 4 %, etc., ce qui permettait de maintenir l’unité tout en respectant la diversité. Ce système des zones ne devait disparaître qu'en : après cette date, il n'y a alors plus que deux zones[10].
À partir de 1952, le SMIG est indexé sur l’inflation.
Après, à la suite desaccords de Grenelle, il passe de 2,20 à 3 francs de l'heure (la baguette de pain coûte alors 0,45 franc).
Le SMIG est remplacé après le vote de la loi du par leSMIC et par leminimum garanti, qui sert de base de calcul pour l'allocation de certaines prestations sociales. La raison de cette modification était la suivante : le SMIG, indexé uniquement sur les prix, progressait moins vite que la moyenne des salaires du fait de l'augmentation de laproductivité, qui fait que de moins en moins d'heures de travail sont requises pour produire des biens, ce queGeorges Pompidou considérait comme anormal.
Depuis lors, il arrive parfois qu'on utilise à tort l'acronyme SMIG pour désigner leSMIC. C'est par exemple ce qui arriva, lors de la campagne pour la présidentielle, àFrançois Mitterrand lors de son face à face le avecValéry Giscard d'Estaing, qui ironisa sur cette erreur et qualifia son interlocuteur d'« homme du passé »[11].
Pour comparaison, le SMIC actuel (au 16 mars 2025) est de 1 353,07 € net / mois (SMIC).
Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) désigne à l'heure actuelle lesalaire horaire minimum en vigueur auMaroc. Comme l'indique son nom, le SMIG s'applique à tous les corps professionnels à l'exception notable des agriculteurs, soumis à un régime spécifique, leSMAG poursalaire minimum agricole garanti.
Le SMIG est fixé par décret par legouvernement. Une telle opération s'effectue généralement à la suite d'intenses tractations tripartites entre l'État, lesorganisations syndicales et lepatronat.
En 2008, le SMIG était fixé à 9,66DH/h, soit environ 1 800 DH/mois (brut).En 2009, après de nombreuses négociations entre le gouvernement marocain et différents syndicats, le SMIG s'est élevé à 10,64DH/h, soit 2 110 DH/mois.
Le, legouvernement marocain décide d'augmenter le SMIG de 15 %. Cette augmentation est répartie en deux tranches pour les secteurs de l'industrie, ducommerce, des services et de l'agriculture. Elle entre en vigueur à partir du à raison de 10 % et à partir du (5 %)[12].
Ainsi, le SMIG dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services s'établit à 11,70 dirhams l'heure à partir du, puis à 12,24 DH/heure à partir du. S'agissant du secteur agricole et forestier, le salaire journalier minimum se situe à 60,63 DH à compter du et est de 63,39 DH à partir du[13].
Donc, entre 2008 et 2012, le SMIG passe de 9,66 DH/h à 12,24 DH/h, soit une augmentation de 26,7 %.
En 2014, le gouvernement marocain annonce l'augmentation du SMIG de 5 % en, et de 5 % en, pour passer de 12,85 DH/h à 13,46 DH/h à l'été 2015[14].
Ladurée légale de travail au Maroc est de 44 h par semaine[15], d'où, depuis l'été 2015, le SMIG marocain pour un emploi à temps plein est de 30 796,48 DH/an, en moyenne 2 566,37 DH/mois (228,51 €/mois selon le taux de change au 29/04/2014).