Pour les articles homonymes, voirSequana.
| Séquanes | |
Séquanie (en gris à droite) et peuples voisinsÉduens,Mandubiens,Ambarres, etArvernes... | |
| Période | Protohistoire (âge du fer) Antiquité (époque gallo-romaine) |
|---|---|
| Ethnie | Celtes |
| Langue(s) | Gaulois |
| Religion | Celtiquegauloise |
| Villes principales | Vesontio (Besançon) Epomanduodurum (Mandeure) Segobodium (Seveux) Luxovium (Luxeuil) |
| Région d'origine | Civitas deSéquanie |
| Région actuelle | Franche-Comté,Alsace,Lorraine |
| Rois/monarques | Chefs :Catamantaloédis,Casticos... |
| Frontière | Nord :Leuques,Triboques Sud :Ambarres Est :Helvètes,Rauraques Ouest :Éduens,Mandubiens,Lingons |
| modifier | |
LesSéquanes,Séquanais[1] ouSéquaniens[2], enlatinSequani,Σηκοανοὶ (Sekoanoï), engrec ancien, sont unpeuple gaulois établi enSéquanie (ou Séquanaise, actuelleFranche-Comté) à l'est de laGaule, sur le versant ouest dumassif du Jura[3], avec pour capitale l'oppidum deVesontio (Besançon).
Ils sont particulièrement connus par lesCommentaires sur la guerre des Gaules deJules César, au moment de laconquête romaine. Après l'avoir soutenu pendant laguerre des Gaules, pour sa victoire sur le roi germainArioviste, ils soutiennent lesiège d'Alésia deVercingétorix en-52. Après la soumission à laRépublique romaine, le territoire des Séquanes est intégré à la province deGaule belgique, puis à laMaxima Sequanorum (Grande Séquanaise) de297 par laTétrarchie, jusqu'à la fin de l'Empire romain en476.

Leur nom viendrait de l'hydronymeSequana[4],nom celtique de laSeine et de sadéesse gauloiseSequana[5]. Ce fleuve ne s'écoule pas en territoire séquane, mais prendsa source àSource-Seine dans la région voisine, à 100 km au nord-ouest de Besançon, à partir d'unsanctuairesacrélingon dédié à la déesseSequana,nymphe des sources du fleuve, où de nombreuxex-votos de guérison ont été retrouvés. La région où se situe ce sanctuaire était probablement habitée originellement par les Séquanes[4].Sequana pourrait également s'appliquer à laSaine, rivière du Jura et affluent de l'Ain[6]. Le lexicographeWilliam Smith suggère un lien entre deux divinités (tutela)[7], avecSouconna (déesse honorée par une dédicace de statue romaine àChalon-sur-Saône) qui donne son nom à laSaône, dont le cours est en partie contrôlé par les Séquanes[8].
Les fouilles archéologiques deVesontio (Besançon) indiquent une occupation du site dès lebronze final et durant lePremier âge du fer (ouculture de Hallstatt,chronologie de Besançon). L'oppidum décrit par César apparaît, en tant que centre politique constitué, vers120 av. J.-C.[9]. Le peuple des Séquanes voit donc sonethnogenèse entre ces deux dates et est pleinement constitué auIIe siècle av. J.-C.

Dans la première moitié duIer siècle av. J.-C., les Séquanes contrôlent un vaste territoire, laSéquanie, correspondant approximativement à l'actuelleFranche-Comté, entre laSaône, laBresse, laSuisse gauloise dumassif du Jura, lemassif des Vosges et leSundgau, avec pour capitaleVesontio (Besançon), et quelques cités gauloises d'Epomanduodurum (Mandeure),Segobodium (Seveux),Luxovium (Luxeuil),Dole,Vesoul,Pontarlier,Poligny,Lons-le-Saunier...
Parmi les sources antiques, l'œuvre de l’historien grecStrabon fait référence aux mentions les plus anciennes des Séquanes. Il évoque ainsi des invasions séquanes en Italie, associés à des peuplesgermains[10]. Ce passage est généralement considéré comme renvoyant auxraids gaulois en Italie duVIe siècle av. J.-C. qui ont abouti ausac de Rome (390 av. J.-C.) par lesSénons du chef gauloisBrennus, ou aux migrations plus anciennes desBituriges et de leurs chefsBellovesos etSegovesos.

C'est toutefois le philosophe gréco-romainPlutarque qui fait véritablement entrer ce peuple dans l'histoire. Dans sesVies parallèles (Vies des hommes illustres) il indique que, lors de laguerre des Cimbres duIIe siècle av. J.-C., après leur défaite face au général romainCaius Marius, les chefsTeutons en fuite sont capturés par les Séquanes dans lesAlpes et remis aux Romains[11]. Cette mention permet de supposer qu'auIIe siècle av. J.-C., les Séquanes sont déjà fixés sur le territoire qu'on leur connaît et qu'ils exercent une certaine influence autour de celui-ci. L’historien Stephan Fichtl émet l'hypothèse que cette action aboutit à une alliance (fœdus) avec les Romains et que c'est à cette occasion que le roi SéquaneCatamantaloédis (père deCasticos) est désigné « ami du peuple romain » par lesénat romain en102 av. J.-C.[Note 1].

Quelques décennies plus tard, le peuple des Séquanes entre en conflit avec lesÉduens voisins. Cette lutte prend sa source dans un différend frontalier, les deux peuples se disputant le contrôle de la vallée de laSaône et de la voie commerciale qu'elle accueille[10]. Le conflit est exacerbé par la compétition politique que se livrent par ailleurs Séquanes et Éduens, les deux peuples cherchant chacun à diriger les autres peuples gaulois. Cetantagonisme finit par se cristalliser sur le champ de bataille. Les Séquanes s'allient auxArvernes et entrent en guerre contre les Éduens. Outre cette alliance, les Séquanes font appel au roi germainArioviste et engagent ses troupesSuèves en tant que mercenaires[12]. Ensemble, ils battent les Éduens à plusieurs reprises, et parviennent à leur reprendre le contrôle du cours de la Saône et la plupart des peuples qu'ils avaient en clientèle[13].
Toutefois cela leur coûte cher puisque Arioviste exige comme rétribution une large partie du territoire séquane pour y établir ses hommes. Ce territoire concédé aux Suèves, probablement leSundgau, pourrait être celui desRauraques, sur lesquels les Séquanes auraient alors eu une forme de suzeraineté[14]. À la suite de cette spoliation, les Séquanes se retournent contre leurs anciens alliés, les Suèves, s'allient avec leurs anciens ennemis, les Éduens, et entrent en guerre. Les deux camps s'affrontent lors de labataille de Magetobriga de63 av. J.-C., avec une large défaite de la coalition Séquano-Éduenne.
Les Séquanes doivent alors céder une nouvelle fois des terres aux Suèves. Arioviste ne cesse cependant pas de faire pression sur eux pour de nouvelles cessions. C'est ainsi qu'à la veille de laguerre des Gaules, il presse les Séquanes d'accueillir 24 000Charudes (en)[13].

Dans le même temps, lesHelvètes, préparant leur migration enSaintonge, passent des accords diplomatiques et matrimoniaux avec les Séquanes et les Héduens. L'aristocrate HelvèteOrgétorix négocie alors avecCasticos (fils de l'ancien roi SéquaneCatamantaloédis) et le pousse à prendre le pouvoir et ainsi à soutenir sa cause[15]. Le but des Helvètes était ainsi d'obtenir l'autorisation de traverser le territoire Séquane et de migrer vers l'océan Atlantique, chez lesSantons. En58 av. J.-C., les helvètes choisissent cependant de demander le passage aux romains, le trajet par laGaule transalpine étant plus aisé. Jules César le leur refuse les obligeant à passer par le Nord, via le territoire des Séquanes, puis des Éduens. En dépit d'accords et d'un échange d'otages, négociés par l'ÉduensDumnorix[16], ce passage entraîne alors de grands ravages, poussant les Éduens à réclamer l'aide de Jules César, fournissant ainsi à ce dernier un prétexte pour déclencher laguerre des Gaules.
César répond à l'appel des Éduens et desAmbarres qui se plaignent auprès de lui des troubles causés par le passage du peuple helvète en marche. Il affronte les troupes migrantes sur la Saône, qu'il vainc à labataille de Bibracte de58 av. J.-C.[17]. Après avoir battu et renvoyé chez eux lesHelvètes, il part vers le nord, occupeBesançon puis vainc Arioviste et ses Suèves. Il fait hiverner ses légions chez les Séquanes et renforce le pouvoir des Éduens[18].
Plus tard, les Séquanes fourniront 12 000 hommes à l'armée de secours deVercingétorix, lors dusiège d'Alésia[19]. SelonPlutarque[20] etDion Cassius[21], c'est sur leur territoire que se déroula la bataille de cavalerie préalable au siège d'Alésia en52 av. J.-C.

Durant la périodegallo-romaine, bien que soumise autribut de l'Empire romain[22], les Séquanes restent un peuple importante. Elle fait d'abord partie de la province deGaule belgique, puis, à partir du règne de l'empereurDomitien, de celle deGermanie supérieure. L'archéologie témoigne essentiellement de cette période, avec certains monuments importants, dont laPorte Noire (Besançon) duIIe siècle.
Les Séquanes interviennent au cours des conflits provoqués par l'assassinat de Jules César en44 av. J.-C. Selon lesPériochae, abrégés de l'œuvre de l'historien romainTite-Live, ils capturentDecimus Junius Brutus Albinus, l'un des assassins de César, alors en fuite, et contactent le consulMarc Antoine qui donne l'ordre de l'exécuter[23].
À la fin du règne deNéron, le peuple des Séquanes se joint à la rébellion du sénateur gallo-romainCaius Julius Vindex contre l'empereur.Vesontio est alors assiégée parLucius Verginius Rufus, légat de Germanie (Vindex trouve la mort en voulant secourir la cité séquane[24] lors de labataille de Vesontio de68).

En 69, le chefbataveCaius Julius Civilis provoque larévolte des Bataves contre le nouvel empereurVespasien. Il est rejoint par certains peuples gaulois, lesTrévires et lesLingons. Les Séquanes en revanche ne prennent pas parti pour les insurgés et infligent une cuisante défaite à l'armée du chef LingonJulius Sabinus, partisan deCivilis.
Le deux chrétiensFerréol et Ferjeux de Besançon évangélisent laSéquanie auIIe siècle, et fondent l'archidiocèse de Besançon.
LaTétrarchie en fait le centre d'une province appelée « Grande Séquanaise » (Maxima Sequanorum) à partir de297.
À la chute de l'Empire romain d'Occident, en476, les Séquanes et leur territoire sont annexés auroyaume des Burgondes et constitue, pendant son règne, la part du royaume accordée au roiGodégisile. Ils sont ensuite intégrés auroyaume de Bourgogne (534-843). Lespagi, qui composent approximativement l'ancienneSéquanie, sont réunis au sein ducomté de Bourgogne à partir de 982. L'ensemble devient la province deFranche-Comté à partir de sonannexion par la France deLouis XIV en 1674.
À l'époque de l'indépendance de laGaule, laSéquanie contrôlée par les Séquanes couvre probablement une vaste superficie allant duRhin à laSaône. Toutefois, les événements précédant laguerre des Gaules, le conflit avec les Éduens et l'irruption d'Arioviste dans les affaires gauloises, pourraient avoir significativement modifié le tracé de leurs frontières et diminué la taille de leur emprise territoriale[25].

SelonJules César, la frontière Est des Séquanes est matérialisée par lemassif du Jura qui les sépare desHelvètes[26], et par leRhin[27].Strabon confirme, en dépit de fortes approximations, le fait que les Séquanes s'étendent jusqu'au Rhin[28]. Cependant, à l'époque romaine, le coude du Rhin est occupé par lesRauraques, un peuple qui a participé à la migration helvète et dont César précise qu'ils étaient leurs voisins. Il est donc possible que lesRauraques aient été unpagus ou un peuple client qui, en s'émancipant des Séquanes, a repoussé leur frontière orientale vers l'ouest.
La frontière Ouest est marquée par laSaône[29] ; toutefois, le texte desCommentaires sur la guerre des Gaules révèle que cette zone est disputée entre Séquanes etÉduens et une situation équivalente pouvait prévaloir avec lesLingons plus haut sur le cours de la rivière. Aux derniers temps de la Gaule indépendante, la Saône était contrôlée par les Éduens et le territoire de ces derniers s'avançait dans laBresse.
La frontière Nord avec lesLeuques est difficile à définir en partant des sources antiques. Le tracé des anciensévêchés, lequel a fossilisé les divisions antiques de la Gaule, permet de supposer que la frontière Nord du territoire séquane correspond approximativement avec celle du département de laHaute-Saône.
Enfin, les textes antiques suggèrent que la domination territoriale des Séquanes allait jusqu'au Rhône ; toutefois, cette zone était plutôt contrôlée par lesAllobroges et lesAmbarres. La frontière séquane est donc à placer au Nord du département de l'Ain, dans les contreforts dumassif du Jura.

César indique que les Séquanes ont plusieurs villes[30], mais ne donne le nom que d'une seule,Vesontio, plus forte place et capitale des Séquanes[31]. La description de César comme le nom de l'oppidum confirme qu'il s'agit deVesontio (Besançon et saboucle duDoubs). Le territoire Séquane ayant été, plus tard semble-t-il, amputé de sa partie orientale, les remarques de César comptent aussi des oppida et agglomérations secondaires dévolues auxRauraques.
Le géographe grecClaude Ptolémée mentionne dans saGéographie 4 villes pour le peuple des Séquanes,Didattium (non identifiée),Visontium (Besançon),Equestris, en faitColonia Iulia Equestris ouNoviodunum (Nyon enSuisse gallo-romaine), etAventicum (Avenches en Suisse gallo-romaine)[32]. C'est une erreur pour la dernière qui appartient en fait auxHelvètes. De même laColonia Iulia Equestris ne dépend probablement pas à la période romaine de la Cité des Séquanes.
D'autres documents de l'époque romaine donnent quelques noms d'agglomérations séquanes. Ainsi, lacarte de Peutinger et l'itinéraire d'Antonin offrent, outre les noms deVesontionne, ceux deSegobodium, identifiée àSeveux,Crusinae,Ariolica (Pontarlier),Varcia,Loposagio,Aventicum (enSuisse gallo-romaine) ouEpomanduodurum (Mandeure). La plupart de ces villes sont de simples agglomérations secondaires servant de relais routier (voies romaines en Gaule).
L'archéologie confirme l'existence de ce maillage urbain chez les Séquanes, quoique celui-ci ne reste qu'imparfaitement connu, en particulier pour la période gauloise. Parmi les agglomérations dévoilées par l'archéologie, on peut mentionner l'« oppidum »[33] dumont Rivel, àÉquevillon[34], peut-être simplement un ensemble religieux, levicus deSaint-Germain-en-Montagne ou celui deGrozon, tous deux fondés auIIe siècle av. J.-C.[35]

Le territoire séquane est organisé à l'époque romaine autour de deux axes routiers (voies romaines en Gaule), probablement d'origine militaire, et partiellement fondés sur le réseau préexistant[37].
La première est la voie deChalon-sur-Saône àKembs, doublant au sud la « Voie du Rhin », deLyon àTrèves et permettant ainsi de desservir lelimes deGermanie supérieure. Celle-ci quittant Chalon-sur-Saône, entre sur le territoire Séquane via Ponte Dubis, aujourd'huiPontoux. Traçant de manière rectiligne viaDole etSaint-Vit, elle passe par une station non identifiée appeléeCrucinae, indiquée sur la carte de Peutinger. Traversant ensuiteVesontio, la capitale, elle se dirige vers le Rhin en passant parLoposagium, identifié àLuxiol, etValtodurum au niveau dePompierre-sur-Doubs et deRang. La route quitte finalement le territoire séquane après avoir traverséMandeure[37].

La seconde est connue sous le nom de « Voie du Jura » et permet de relier l'Italie à la Manche et au Rhin, via le territoire desSalasses, lesAlpes pennines et le territoireHelvètes[38]. Cette voie entre dans le territoire séquane àPons Ariolica (Pontarlier), en provenance ducol de Jougne, et rejointVesontio en passant par une étape nomméeFilo Musiacumà proximité deNods. ÀVesontio se fait la jonction avec la route du Rhin. La route repart de Besançon pour rejoindreLangres et laVia Agrippa de l'Océan vers la mer Manche. Elle passe alors par Saint-Vit,Étrabonne,Dammartin-Marpain puisPontailler-sur-Saône, alorsPons Ariola ou elle quittait le territoire séquane. De là, elle gagnait la capitale des Lingons viaMirebeau-sur-Bèze. Ce dernier axe, entre Besançon et Langres est cependant rapidement déclassé, comme le montre son absence de la carte de Peutinger où il est remplacé par l'ancienne route gauloise reliant les deux chefs-lieux de cité et passant parSegobodium, aujourd'huiSeveux[37].
La voie du Jura est attribuée à l'action du généralMarcus Vipsanius Agrippa, gendre de l'empereurAuguste, lors de son séjour en Gaule en20 av. J.-C.), certains indices laissant supposer que c'est également le cas de la voie de Chalon-sur-Saône à Kembs[37]. Ces deux axes majeurs de lacivitas des séquanes sont cependant complétés par d'autres axes, ceux-ci hérités de la période gauloise. On peut mentionner parmi ceux-ci la voie de Besançon au Rhône, parGrozon etLons-le-Saunier[37].

L'exploitation duvignoble du Jura séquane (et de l'ancienvignoble de Besançon) est réputée et ses exportations parcommerce fluvial et maritime dépassent largement les frontières deGaule (Grèce antique,empire romain,bassin méditerranéen...). Le vin local est cité par lesénateur romainécrivainPline le Jeune auIer siècle[39], qui cite un cépage qui pourrait être lesavagnin« ce raisin qui sans apprêt, fournit un vin à saveur de poix, raisin célèbre duViennois enAutriche, dont s’est enrichie laSéquanie ».
Lessalines de Franche-comté sont exploitées depuis lenéolithique (histoire du sel du Jura), les deux sites majeurs de la production de sel des séquanes étant, pour la période antérieure à la guerre des Gaules, lessalines de Lons-le-Saunier etde Grozon[Note 2]. La production de sel (desalaison) s'y effectue par combustion de bûchers arrosés desaumure. Cette production semble diminuer, voire s'arrêter à l'époque romaine.

Cependant, en dépit de cet apparent arrêt de la production, Strabon mentionne l'importation à Rome et en Italie desalaisons de porc séquanes[40], il confirme sur ce point le témoignage des romainsCaton l'Ancien (De agri cultura) et deVarron (Res rusticae) qui évoquent le goût des romains pour lescharcuteries (saucisse de Montbéliard,jambon de Luxeuil...) des cuisinesgauloise etfranc-comtoise.Aulu-Gelle (Nuit Attique) etMarcus Gavius Apicius (De re coquinaria) en parlent également.
Lemassif de la Serre est l'objet depuis le néolithique d'une exploitation de ses grès pour la fabrication de meules[41]. Cette exploitation, visible pour les périodes néolithique, médiévale et moderne, est moins facilement détectable pour les périodes gauloise et antique. Une meule découverte àMenotey permet néanmoins de supposer la continuité de cette activité[42].
Enfin, il existe autour deBerthelange, une zone ou, durant l'antiquité, le travail de minerai de fer local est attesté[Note 3].
Enfin, la présence duDoubs (rivière) permet un important trafic fluvial au sein de la cité des Séquanes, leur permettant de commercer avec des partenaires situés duRhin et au-delà, jusqu'en Méditerranée, via laSaône et leRhône.
Défini par le numismateJean-Baptiste Colbert de Beaulieu[43], le phénomène appelé « zone du denier » correspond à l'adoption par plusieurs peuples de la Gaule d'unmonnayage gaulois en argent aligné sur ledenier romain. Les pièces frappées sous l'égide de cet étalon monétaire sont équivalentes auxquinaires romains, soit un demi-denier.
Ce changement d'étalon monétaire est apparemment effectué dès leIIe siècle av. J.-C. et concerne au premier chef, les peuples des Séquanes, desÉduens et desLingons, ainsi que celui desLeuques[Note 4]. Cette décision semble influencer également les peuples environnants tels que lesHelvètes[46]. Le phénomène de la « zone du denier » est peut-être à mettre en relation avec l'adoption à la même époque par les peuples de la vallée du Rhône, notamment lesAllobroges, alors sous domination romaine, d'un étalon monétaire similaire. Ils passent ainsi de monnaies en argent alignées sur la monnaie massaliote (Marseille antique) à des monnaies alignées sur l'étalon romain. Ultérieurement d'autres peuples de la futureNarbonnaise feront de même[46].
Dans le nord de la Gaule, ce choix d'étalon monétaire fait tache d'huile et laguerre des Gaules accentue le phénomène, préparant ainsi l'ensemble de la Gaule à l'adoption définitive de la monnaie romaine. Ainsi, vers l'an12 av. J.-C., avec l'installation àLugdunum dusanctuaire fédéral des Trois Gaules, le numéraire romain vient remplacer les émissions monétaires gauloises alignées sur la monnaie romaine[47].

Chez les Séquanes, cela concerne par exemple les monnaies en argent à la légende TOGIRIX, ou Q.DOCI/SAM.F. Curieusement, ce sont les monnaies les plus anciennes qui sont les plus romanisées, étant des copies de types romains existants et portant au droit une tête casquée, effigie de la déesseRoma. Les images monétaires postérieures présentent une identité plus locale. Un retour aux images monétaires romaines se fait durant et après la guerre des Gaules. Les prototypes copiés sont cette fois-ci des monnaies gentilices, c'est-à-dire en liaison avec une famille romaine ougens[Note 5].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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