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| Nom de naissance | Jean-Baptiste Rossi |
|---|---|
| Naissance | Marseille, |
| Décès | (à 71 ans) Vichy, |
| Activité principale | |
| Distinctions | Grand Prix de Littérature policière Prix de l'Unanimité Prix des Deux-Magots César de la meilleure adaptation cinématographique Prix Interallié |
| Langue d’écriture | Français |
|---|---|
| Genres |
Œuvres principales
Compléments

Jean-Baptiste Rossi, plus connu sous sonnom de plumeSébastien Japrisot,anagramme de son véritable nom, né le àMarseille et mort le àVichy, est unromancier,scénariste,traducteur,réalisateur etparolierfrançais.
Sous son pseudonyme, il signe ses deux premiers romans policiers :Compartiment tueurs etPiège pour Cendrillon. Écrits rapidement, ils sont un succès et sont adaptés au cinéma. Il commence une carrière de publicitaire, vite abandonnée.
Il publieUn long dimanche de fiançailles en1991, une histoire d'amour durant laPremière Guerre mondiale qui se transforme en enquête policière. Il reçoit lePrix Interallié en 2004. Son roman seraadapté au cinéma parJean-Pierre Jeunet.
Il est né le, àMarseille, dans une famille d'origine italienne. Il est élevé par sa mère et ses grands-parents.
À 17 ans, pendant ses études aulycée Thiers[1], il écritLes Mal Partis, histoire d'amour entre un collégien et une religieuse pendant ladébâcle de 1940. Il obtient son baccalauréat.
Il vient àParis à la rentrée suivante pour s’inscrire à la Sorbonne. Il cherche un éditeur et veut faire publier son premier roman. Pour faire taper la première partie desMal Partis, une amie lui recommande un bureau de dactylographie, situé auquai de l’Horloge. Il s'agit d'un service destiné aux avocats et aux médecins sans secrétaire. Germaine Huart, une des dactylos, lui propose de taper son manuscrit en dehors de ses heures de travail. Il en tombe amoureux et l'épousera[2]. Il écrit la deuxième partie desMal Partis. Le roman est publié en1950, chezRobert Laffont.
Son choix desÉditions Robert Laffont vient de la couverture des volumes de sa collection Pavillons, qui a suscité sa curiosité. Il demande à rencontrer personnellement l'éditeur. Robert Laffont, marseillais comme lui, accepte de le publier, malgré le sujet sulfureux, les avis défavorables de son comité de lecture, sauf Robert Kanters, et les menaces des jésuites. Rossi a dix-neuf ans.
Ce livre remporte un succès d'estime en France. AuQuartier Latin, l'écrivainRoger Nimier déclare : « Jean-Baptiste Rossi est très jeune, mais il n'est pas pressé de le démontrer ».
Aussitôt traduit à l'étranger, le roman rencontre un succès immédiat aux États-Unis. Il décroche un contrat avec lespocket books (livres de poche). Dans la foulée, il écritVisages de l'amour et de la haine, une longue nouvelle pour le numéro d'octobre1950 deRéalités, revue dirigée parMarcel Mithois.
Il traduit librement plusieurs romans westerns deClarence E. Mulford (l'auteur de la sérieHopalong Cassidy), sous le pseudonyme de Robert Huart, pour la nouvelle collection Arizona de Robert Laffont[3].
En1953, la traduction deL'Attrape-cœurs deJ. D. Salinger lui est confiée. Le roman n'obtient pas la faveur du public (seulement 100 exemplaires vendus). Il est dégoûté de la littérature.
En 1956 il traduitMais qui a tué Harry ?, un roman deJack Trevor Story adapté parAlfred Hitchcock pour le film homonyme.
Il devient concepteur et chef de publicité pour deux grandes agences parisiennes, ayant parmi leurs principaux clients Synergies,Air France, Rubafix, les vins Postillon ou les parfumsHoubigant. Plus tard, il confiera : « Je venais de plus en plus tard au bureau et j'étais tellement pressé d'en sortir que le trajet même a fini par me sembler absurde ».
Vers l'âge de 29 ans, il fait la connaissance du producteurPierre Braunberger, fondateur de la sociétéLes Films de la Pléiade, initiateur de laNouvelle Vague, qui a lancéTruffaut,Godard,Resnais ouLelouch. Pierre Braunberger souhaite produireLes Mal Partis ; le film ne sera pas réalisé. Il trouve à Jean-Baptiste Rossi des dons de metteur en scène, et lui propose d'adapter une nouvelle deMaupassant. Rossi lui répondra qu'il préfère inventer ses propres histoires.
Il demande un congé de six mois à son agence publicitaire, et réalise pour Braunberger deux courts-métrages :La Machine à parler d'amour avecNicole Berger etL'Idée fixe, dans lequel un policier et une sourde-muette voit un tueur à l'action. Il quitte définitivement la publicité, persiste dans le milieu du cinéma, et travaille comme scénariste pour différents metteurs en scène, notammentJean Renoir etMarcel Ophuls.
En 1961, il traduit les Nouvelles deJ. D. Salinger. Salinger plaît alors aux Français, ils redécouvrentL'Attrape-cœurs. Mais le cinéma et les traductions ne lui suffisent pas.
En, Jean-Baptiste Rossi se voit réclamer par le fisc 500 000 francs d'arriéré, somme impressionnante pour l'époque. Il s'agit d'impôts sur ses gains de publicitaire.
Poussé par son amiRobert Kanters, directeur desÉditions Denoël et de la collection policière « Crime Club », il écrit unroman policier. La semaine suivante, il apporteCompartiment tueurs à son éditeur, pour lequel il touche 250 000 francs d'à-valoir. Il revient huit jours après avec un autre roman,Piège pour Cendrillon, pour la même somme. Au moment de signer le contrat, il propose le pseudonyme de Sébastien Japrisot.
« Craignant de me fourvoyer dans l'erreur et d'échouer dans le domaine policier, je n'avais pas voulu signer Jean-Baptiste Rossi. »
— Sébastien Japrisot, cité dansLe Provençal (06/11/1977).
Compartiment tueurs paraît en mai1962, suivi en1963 dePiège pour Cendrillon pour lequel il remporte leGrand Prix de Littérature policière. Ces deux livres, qu'il jugeait inavouables, rencontrent la faveur de la critique et du public.
Ils sont adaptés au cinéma en1965.Compartiment tueurs est réalisé par le cinéasteCosta-Gavras, (c'est son premier film), etPiège pour Cendrillon, parAndré Cayatte, sur une adaptation deJean Anouilh. Ce seront deux succès.
Sous son vrai nom, il publieL'Odyssexe en1965, un album satirique illustré par son ami AlainTrez et tiré de leur court-métrage réalisé l'année précédente :L'Homme perdu dans son journal.
Réédité en 1966, son romanLes Mal Partis reçoit le prix de l'Unanimité décerné par un jury comprenantJean-Paul Sartre,Aragon,Elsa Triolet, Adamov,Jean-Louis Bory,Robert Merle.
En septembre 1966, Sébastien Japrisot écrit un nouveau roman, plus long que les précédents, en trois semaines :La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil. Denoël créera la collection « Sueurs froides » pour l'accueillir. L'histoire est celle d'une jeune femme qui emprunte à son patron, sans le lui dire, sa luxueuse voiture, pour se rendre sur la Côte d'Azur, et qui, en cours de route, est confrontée à des situations de plus en plus folles.
La critique et le public louent ce livre ; il reçoit le Prix d'Honneur1966, et leBest Crime Novel en Grande-Bretagne.Simone de Beauvoir, elle-même, en parlera.
Alfred Hitchcock,Jules Dassin etRoger Vadim sont séduits parLa Dame dans l'auto… Ce seraAnatole Litvak qui adaptera le roman à l'écran. Ce sera son œuvre testament (1969).Samantha Eggar est choisie pour le rôle-titre. Les prétendantes étaient :Brigitte Bardot,Michèle Mercier,Elizabeth Taylor,Julie Christie,Jane Fonda…
Avec Jean Herman (aliasJean Vautrin), il va trouverSerge Silberman, producteur duJournal d'une femme de chambre deLuis Buñuel, et duTrou deJacques Becker. Il lui propose le scénario d'Adieu l'ami,. Réalisé en1968, le film est bien accueilli ; Silberman le pousse à écrire de nouveau pour lui : ce seraLe Passager de la pluie, dont il publie les réécritures romanesques, mis en scène parRené Clément en1969.
Dans les années 70-80, Sébastien Japrisot écrit pour le cinéma et consolide son impact à l'étranger.
« Dans le cinéma moins qu'ailleurs personne n'écoute jamais personne. Si vous voulez que vos personnages soient sur une toile blanche, n'écrivez pas un roman, écrivez directement un scénario, l'adaptation, les dialogues, tout. C'est ce que j'ai fait[4]. »
Il écrit un autre scénario pour Serge Silberman réalisé parRené Clément :La Course du lièvre à travers les champs (1972). C'est l'adaptation d'un roman de laSérie noireBlack Friday (Vendredi 13) deDavid Goodis. Il réalise la difficulté d'une telle adaptation, et abandonne. Le scénario est publié en 1972 et réédité en 1993.
Serge Silberman le pousse à la réalisation. Sébastien Japrisot tourne en 1975 son premier long métrage adapté de son roman de jeunesse :Les Mal Partis. Ce film renforce son goût pour la mise en scène. La même année, il adapte au cinéma le roman dePauline Réage,Histoire d'O, pourJust Jaeckin, etFolle à tuer, pourJean-Pierre Mocky, d'après le romanÔ dingos, ô châteaux ! deJean-Patrick Manchette.Yves Boisset réaliseraFolle à tuer : Japrisot refusera d'être crédité au générique.
Il revient à la littérature en 1977 avecL'Été meurtrier, qui obtient leprix des Deux-Magots en1978. Les événements de ce roman sont relatés par les principaux protagonistes, chacun apportant sa vision et son point de vue personnel. Il est basé sur trois faits divers réels. Le roman et lefilm homonyme, réalisé en1983 parJean Becker, connaîtront un grand succès. Le film récolte quatreCésars en 1984, dont celui de la meilleure adaptation cinématographique pour Sébastien Japrisot.
En1986, Japrisot publieLa Passion des femmes. C'est un portrait fragmenté d'un homme par les huit femmes qui l'ont aimé et un hommage rendu à l'univers du cinéma.
En 1988, il dirigeLætitia Gabrielli etAnne Parillaud pour son second long métrage,Juillet en septembre.
En 1991, Sébastien Japrisot fait paraîtreUn long dimanche de fiançailles, un roman historique. Il obtient leprix Interallié. Il a porté cette histoire en lui pendant vingt ans et a mis quatre ans à l'écrire. Lefilm homonyme a été porté à l'écran parJean-Pierre Jeunet en 2004.
En 1998, sortLes Enfants du marais, chronique de l'entre-deux-guerres. Ce film est réalisé parJean Becker d'après le roman deGeorges Montforez, scénarisé par Sébastien Japrisot. Celui-ci écrit pour lui le scénario d'Un crime au paradis (2000) d'aprèsLa Poison deSacha Guitry.
Vers 1990, il s'installe enBourbonnais avec sa nouvelle compagne, Cathy Esposito (épouse divorcée d'Eddie Barclay[5]), dans une maison entreBusset etMariol ; il meurt en 2003, à Vichy. Il est enterré dans l'extension du cimetière deBusset.
Voir aussi les trois courts métrages etJuillet en septembre qu'il a réalisés
Sébastien Japrisot a écrit les paroles de la chanson titre du filmLe Passager de la pluie, réalisé parRené Clément, avec une musique deFrancis Lai (Éditions Francis Dreyfus, 1970). L'interprèteSéverine signe son premier grand succès. Le single, vendu en France et à l'étranger, est classé numéro 1 durant plusieurs semaines des charts japonais.Nicole Croisille a repris cette chanson dans une version différente.
Tous les romans de Sébastien Japrisot racontent des histoires passionnelles mêlées à une intrigue criminelle savante. Les lecteurs se complaisent dans ce côté labyrinthique cher à l'écrivain qui avoue :
« Si j'aborde dans mes livres certaines choses que je pense sur la société, cela me vient vraiment des personnages. Tout ce qui m'intéresse, c'est humain, ce n'est jamais idéologique. C'est pourquoi après Compartiment tueurs,mes romans s'écartaient de plus en plus du policier pour aller vers leroman psychologique où il n'y a plus vraiment d'intrigue policière. Je pouvais dire des choses à travers des personnages qui sont confrontés à une aventure qui les dépasse. Plutôt que de prendre des policiers qui voient des meurtres tous les jours, autant prendre un personnage comme vous et moi qui est confronté à un meurtre ou à une histoire dans laquelle il ne devait pas être. J'aime les personnages qui sont dépassés par les événements et qui, finalement, gagnent sur les événements. C'est d'autant plus intéressant quand c'est une héroïne, qu'on croit plus vulnérable, en tout cas plus fragile physiquement que les hommes, et qui est protégée par le lecteur qui a peur pour elle plus que pour un héros masculin[7]. »
L'exigence a toujours été une de ses qualités :
« Le roman policier n'est pas un genre mineur.Balzac etGraham Greene ont écrit des policiers. Vous pensez que j'exagère de me comparer à Balzac et Graham Greene ? Il faut être ainsi à notre époque. Je ne dois pas pécher par facilité [...] Si j'ai choisi d'écrire des histoires policières, c'est parce qu'elles sont un alibi commode pour dire ce dont, par nature, je ne voudrais parler qu'à voix basse. Les événements y font un tel vacarme qu'on peut crier et chanter à tue-tête. Seuls, les plus près de vous entendent[8]. »
Maurice-Bernard Endrèbe,Magazine du mystèreno 11, 1978 :
« Japrisot a franchi allègrement la distance séparant le Quai des Orfèvres du Quai Conti et la littérature policière de celle qui ne l'est pas. »
Françoise Giroud,Le Journal du Dimanche, :
« Un mécanicien diabolique. Il emboîte, il déboîte, il visse, il dévisse, il manipule son Meccano et vous surprend jusque dans ses dernières pages. C'est son truc, il y excelle. D'autre part, c'est un écrivain. La combinaison des deux n'est pas courante. »
Thomas Narcejac,Le Grand Livre du Mois, :
« Quand un auteur dispose ainsi des nerfs de son lecteur et sait unir les ressources de la tragédie et les subtilités du roman de mystère, aucun doute, c'est le premier parmi les grands... »
Jean-Christophe Grangé, France Info, :
« Pour moi, c'était vraiment un maître absolu, un auteur qui avait à la fois son univers policier et son univers stylistique. Il avait ce talent d'associer à la fois des intrigues très particulières toujours avec des angoisses sur l'identité, sur un noyau central qui était vertigineux, d'une complexité, qui se resserrait au niveau de l'enquête. »
Thierry Jonquet,La Bête et la belle, La bibliothèque Gallimardno 12, 1998 :
« J'admire Sébastien Japrisot. Ses constructions abstraites, rigoureuses, implacablement rationnelles et pourtant totalement folles, me laissent admiratif. Japrisot est sans doute un joueur d'échec très doué.Mygale a été influencé parPiège pour Cendrillon, qui était un livre très construit, avec une logique folle. Japrisot m'impressionne beaucoup ! »
Emmanuel Carrère,Le Nouvel Observateurno 2011, 22-28/05/2003 :
« Cet inventeur de fictions aussi tarabiscotées qu'évidentes était aussi un styliste. Il y a chez lui des attaques, des rapidités, des détentes, une musique facile et savante qui sent souvent le Midi mais jamais l'ersatz de pagnolade. »
Jean-François Coatmeur,813,no 85-86, octobre- :
« Bien avant que nos chemins se croisent, Sébastien Japrisot était déjà pour moi un modèle : savante architecture de ses constructions narratives, sans rien qui « pèse ou qui pose », complexité si humaine de ses personnages, sortilèges d'une écriture très travaillée, mais qui avait gardé la souplesse éthérée du premier jet... Et puis je l'ai rencontré, au temps heureux des "grands-messes" rémoises. Et Jean-Baptiste est devenu un ami. »
Jean-Jacques Aillagon,Ministre de la Culture et de la Communication, communiqué du :
« Avec Sébastien Japrisot disparaît un maître de la narration, un écrivain aussi apprécié de la critique que du public. Il a écrit avec la même aisanceLa Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil etUn long dimanche de fiançailles. Il a connu de grands succès populaires aussi bien dans le roman policier que dans le roman historique, et obtenu des prix prestigieux comme l'Interallié ou les Deux-Magots. Ses romans ont inspiré des cinéastes commeCosta-Gavras,Jean Becker ouJean-Pierre Jeunet et lui-même a été l'auteur de scénarios dont on se souviendra longtemps, commeAdieu l'ami ouLe Passager de la pluie. Il disait "la seule langue que je comprends, en dehors du français, est celle des images". Il était un orfèvre dans les deux langages. Mais sa plus grande ressource venait de son amour pour ses personnages et pour l'histoire de notre pays, qui restera comme la chair de son œuvre. »
André Vanoncini,Le Roman policier. PUF, coll. "Que sais-je ?", 1993
« Les héroïnes de Japrisot, à travers l'enquête et le crime, cherchent à atteindre et à articuler leur identité profonde, fût-ce au prix de l'autodestruction. »
Stéphanie Dulout,Le Roman policier. Milan, coll. "Les Essentiels Milan", 1995
« Très influencé par les inventions virtuoses deBoileau-Narcejac, Sébastien Japrisot joue à son tour sur les possibilités multiples qu'offre le roman policier. Il tente notamment, en concentrant sur un seul personnage les fonctions clés de l'intrigue, d'intensifier la tension psychologique et le drame. »
Yves Reuter,Le Roman policier. Nathan Université, coll. "128", 1997 :
« Sébastien Japrisot est un virtuose des jeux de narration et de perspectives. Il soigne autant ses intrigues, fort complexes, que son écriture. »
Le choix de l'intrigue policière, conforme au goût de l'insolite que Japrisot avait exprimé en tant que publicitaire, révèle surtout la volonté de démonter les modèles du genre : il s'agit de subvertir la logique narrative pour remettre en jeu la maîtrise du lecteur et le pouvoir des héros, obligés de reconstruire leur identité en confondant progressivement les rôles de l'enquêteur, du témoin, de la victime et de l'assassin, au risque d'être eux-mêmes condamnés ou de perdre la raison.Sylvie ROZÉ, « Dictionnaire des lettres françaises : leXXe siècle », La Pochothèque, 1998.
« Japrisot a une vertu rare, ou une grâce, ou une chance : il ne sait pas rater un livre, pas plus qu'un film… Il y a dans le roman de Japrisot un tel foisonnement d'intrigues, comme dans la littérature picaresque où chaque personnage raconte un univers, une telle générosité d'invention, une telle émotion, pour tout dire un tel talent, qu'on y trouverait dix films »
. Renaud Matignon,Le Figaro.
« Japrisot n'a pas la chair triste. Il a le délire élégant. Rien d'étonnant de la part de quelqu'un qui place si volontiers Lewis Carroll en épigraphe de ses livres. Ce caïd des séries noires ou blêmes dissimule un rêveur. Ou, si l'on préfère, un poète, mais qui ne hausse pas le col, ne pose pas au voyant »
. Arnould de Liederkerke,Le Figaro Magazine.
« Un vrai romancier, un écrivain qui a trouvé l'équilibre entre la technique policière et la sensibilité romanesque. »François Gonnet, France-Inter.
« Japrisot est un Simenon corrigé par Robbe-Grillet. »Le Nouveau Candide, 16-23/05/1963.
« Sébastien Japrisot a le visage du poète de Peynet, une douceur qui donne la chair de poule, un filet de voix et le regard candide. À le voir tapi dans un coin de la pièce, reculant devant le succès comme devant un bain glacé, image même de l'innocence, nous avons pensé " Quel superbe criminel il ferait !" »Babette Rolin,Les Beaux-Arts, 17/05/1963.
« Son expérience de la publicité où, écrit-il, " ce qui compte, c'est d'en mettre un coup dans l'imagination ", semble lui servir en littérature : il s'applique à frapper l'esprit du lecteur par son choix de l'intrigue policière et par un renversement au profit d'une écriture personnelle, de toutes les conventions du genre. Dans ces romans policiers qui n'en sont pas, l'insolite définit le comportement des acteurs principaux, dont les millions de gestes imprévisibles menacent le sens et l'ordre d'un monde adulte. »Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures, Larousse, 1985.
« La force de Japrisot, c'est d'une part cette construction maligne qui s'apparente au jeu de Meccano, chaque pièce s'emboîtant l'une dans l'autre. C'est aussi, bien sûr, cette écriture d'apparence simple, rythmée, étonnamment phonétique, charmeusement musicale… On frémit, on s'interroge, on s'inquiète. Le suspense se liant à l'émotion. Un grand livre, ce n'est rien d'autre : un grand sujet, des personnages forts, une écriture saisissante. »Gilles Pudlowski,Le Point[9].
« Dépassant à chaque roman le cadre d'une intrigue policière menée avec toute la rigueur du genre, Sébastien Japrisot nous livre des drames psychologiques passionnants, où l'insolite, l'humour et l'émotion alternent pour le plus grand plaisir du lecteur. »Maxi-Livres / Profrance, présentation de l'auteur pourLe Passager de la pluie, 1995.
« La logique narrative est chez lui fondée sur sa propre subversion – qui met en cause aussi bien la conscience du détective que la maîtrise du lecteur – dans la lignée de la structure tragique sophocléenne et du récit analytique freudien. »Pascal Mougin et Karen Haddad-Wotling,Dictionnaire mondial des littératures, Larousse, 09/2002.
« Sébastien Japrisot occupe une place singulière dans le roman français contemporain. Il a réussi à mener de front, avec un égal bonheur, son œuvre de scénariste et de romancier. Tenu parfois comme le plus anglo-saxon des écrivains français, il est l'un des auteurs français les plus traduits à l'étranger. Depuis son tout premier livre, la ferveur du public ne l'a jamais quitté. Surtout, et ce n'est pas sans moindre mérite, s'il ne s'est pas cantonné au roman policier, Sébastien Japrisot a largement contribué à abolir, par la qualité de son écriture et l'originalité de son écriture, la frontière entre littérature policière et littérature tout court. »Gérard Meudal,Le Mondeno 18077, 08/03/2003.
« Léger, très brillant, Jean-Baptiste Rossi (Sébastien Japrisot) cisèle la phrase avec un plaisir évident, et élabore de très beaux personnages de femmes. Nous lui devons de subtils romans aux machinations complexes, style William Irish, et dont les victimes sont souvent les coupables. »Benvenuti-Rizzoni-Lebrun,Le Roman criminel : histoire, auteurs, personnages, L'Atalante, 1982.
« Même s'il l'a fait involontairement, inconsciemment, il a cependant marqué l'histoire du suspense français. Dans ses romans à suspense l'emporte l'étude psychologique des personnages. »Michel Lebrun & J.-P. Schweighaeuser inLe Guide du polar, histoire du roman policier français, Syros, 1987.
« Les principaux arguments de ce romancier sont la maîtrise de l'écriture comme de l'intrigue. Tout est négocié avec une science innée de l'application. Les sujets sont forts, recherchés. La langue concise, très travaillée. Cette recherche permanente du plus juste équilibre fait de Japrisot un écrivain aussi rare que déterminant. »Robert Deleuse,Les Maîtres du roman policier, Bordas, Les compactsno 24, 1991.
| Œuvre originale | Traductions | |
|---|---|---|
| Les Mal Partis | London, Secker and Warburg, 1951, 212 p.
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| Visages de l'amour et de la haine | - | |
| Compartiment tueurs | Transl. by Francis Price
宋冬深译
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| Piège pour Cendrillon | Transl. by Helen Weaver
宋冬深译 1. 长沙:湖南文艺出版社,2014,208页。((ISBN 9787540466602))
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| L'Odyssexe | - | |
| La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil | Transl. by Helen Weaver
宋冬深译 1. 上海:上海文艺出版社,2009,281页。((ISBN 9787532135240)) | |
| Adieu l'ami | Transl. by Patricia Allen Dreyfus
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| La Course du lièvre à travers les champs |
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| L'Été meurtrier | Trad. parAlan Sheridan
宋冬深译 1. 上海:上海文艺出版社,2009,281页。((ISBN 9787532135288)) | |
| La Passion des femmes | Transl. by Ros Schwartz
宋冬深译 1. 长沙:湖南文艺出版社,2014,392页。((ISBN 9787540466619)) | |
| Un long dimanche de fiançailles | Trad. deLinda Coverdale
翻译:孙纪真、宋冬深 1. 辽宁:辽宁教育出版社,2005,326页。(ISBN 9787538272895) 2. 长沙:湖南文艺出版社,2014,329页。(ISBN 9787540466596) 3. 长沙:湖南文艺出版社,2019,383页。精装版(ISBN 9787540492809) | |
| Le Passager de la pluie | Trad. de Linda Coverdale
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| Année | Titre original | Autres titres / dates de sortie | Réalisateur | Commentaire |
|---|---|---|---|---|
| 1965 |
| Costa-Gavras | Adaptation du roman de Sébastien JaprisotCompartiment tueurs (1962) | |
| 1965 | André Cayatte | Adaptation du roman de Sébastien JaprisotPiège pour Cendrillon (1963) | ||
| 1968 |
| Jean Herman | Scénario original écrit par Sébastien Japrisot | |
| 1969 |
| René Clément | Scénario original écrit par Sébastien Japrisot | |
| 1970 |
| Anatole Litvak | Adaptation du roman de Sébastien JaprisotLa Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil (1968) | |
| 1972 |
| René Clément | Scénario original écrit par Sébastien Japrisot | |
| 1976 | Just Jaeckin | Adaptation du roman dePauline RéageHistoire d'O (19**) | ||
| 1976 |
| Jean-Baptiste Rossi | Adaptation du roman de J.-B. Rossi (Sébastien Japrisot)Les Mal Partis (1950) | |
| 1983 |
| Jean Becker | Adaptation du roman de Sébastien JaprisotL'Été meurtrier (1977) | |
| 1988 | Sébastien Japrisot | Scénario original écrit par Sébastien Japrisot | ||
| 1999 |
| Jean Becker | Adaptation du roman deGeorges MontforezLes Enfants du marais (1958) | |
| 2001 | Jean Becker | D'aprèsLa Poison deSacha Guitry | ||
| 2004 |
| Jean-Pierre Jeunet | Adaptation du roman de Sébastien JaprisotUn long dimanche de fiançailles (1991) | |
| 2013 | Iain Softley | Adaptation du roman de Sébastien JaprisotPiège pour Cendrillon (1963) |
Prix décernés à Sébastien Japrisot, aux œuvres auxquelles il a participé ou aux personnes ayant adapté ses romans.

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