Les Rwandais parlent lekinyarwanda, et vivent dans les collines qui constituent la localisation de référence des habitats. LesBanyarwandas, le groupe culturel du pays, et de la région, est divisé en trois sous-groupes, lesTwa, lesHutu et lesTutsi, qui constituent respectivement 1 %, 84 %, et 15 % de la population. Le Rwanda est établi comme unroyaume auXVe siècle dirigé par des rois Tutsi avant de devenir une partie de la colonie allemande de l'Afrique orientale allemande en 1885. Après la défaite de l'Allemagne à l'issue de laPremière Guerre mondiale, le territoire fait partie de la colonie belge duRuanda-Urundi en 1923. Les deux puissances coloniales pratiquent une politique pro-Tutsi à travers la monarchie et engendrent du ressentiment dans la majorité Hutu. Larévolution rwandaise mène à la chute de la monarchie, la création d'un gouvernement républicain dominé par des Hutu, et l'indépendance du pays en 1962 sous le présidentGrégoire Kayibanda. Lors d'un coup d'État en 1973,Juvénal Habyarimana lui succède et continue une politique pro-Hutu. Après l'assassinat de Habyarimana en avril 1994, le pays connaît legénocide des Tutsis qui se termine en par une victoire militaire duFront patriotique rwandais (FPR), un groupe rebelle dirigé par des Tutsi provenant de l'Ouganda, menant uneguerre civile contre le gouvernement de Habyarimana depuis 1990. Leprésident actuel du pays estPaul Kagame, un ancien commandant du FPR en fonction depuis 2000. En 2003, il promulgue une nouvelle constitution mettant fin aux discriminations[5]. Il est souvent qualifié de dictateur par des observateurs[6].
Le premier monarque connu du Rwanda estGihanga, de la dynastie desBanyiginya, qui devient, vers 1091, souverain (mwami) du pays. Le Rwanda est alors une confédération de clans[7]. La population rwandaise pré-coloniale est structurée en une vingtaine de clans composés d'éleveurs (lesTutsi), d'agriculteurs (lesHutus majoritaires) et d'artisans (lesTwa). Les Twa sont issus des populations pygmées qui peuplaient primitivement la région. Le clan est la référence identitaire de chaque Rwandais. Chaque clan avait un chef nommémwami issu d'unlignage patriarcal. Un des clans, dirigé par un lignage tutsi, dominait la région et sonmwami était considéré comme le roi du Rwanda. Les populations parlaient la même langue, lekinyarwanda, partageaient la même religion, pouvaient parfois se marier entre elles et pouvaient passer d'une caste à l'autre par une faveur dumwami comparable à l'anoblissement[8]. L'application de la notion d'ethnie à ces populations est critiquée. Ce système clientéliste[9] parfois qualifié de féodal[10] était basé sur la possession de troupeaux ou de terres. Cette structure était concrétisée par un chef du bétail, un chef des terres et un chef militaire[11].
LeRoyaume du Rwanda, gouverné par le clan tutsi Nyiginya, est devenu le royaume dominant à partir du milieu duXVIIIe siècle, s'étendant par un processus de conquête et d'assimilation, et atteignant son apogée sous le règne du roiKigeli Rwabugiri en 1853–1895[12]. Rwabugiri a étendu le royaume à l'ouest et au nord, et a lancé des réformes administratives qui ont provoqué un fossé entre les populations hutu et tutsi. Celles-ci comprenaient uburetwa, un système de travail forcé que les Hutus devaient accomplir pour retrouver l'accès aux terres qui leur avaient été confisquées, et ubuhake, en vertu duquel les patrons tutsis cédaient du bétail à des clients hutus ou tutsis en échange de services économiques et personnels[13],[14].
En 1885, laConférence de Berlin attribue le Rwanda à l'Empire allemand. Les premiers Européens à pénétrer au Rwanda, en 1892 et 1894, sontOscar Baumann etGustav Adolf von Götzen. À leur arrivée, lescolonisateurs,allemands puisbelges, trouvent une société qui ne correspond pas aux critères européens et décident de classer les populations en fonction de caractéristiques comme leurs activités ou leur apparence physique. Ils sont en particulier impressionnés par la monarchie rwandaise tutsi et assimilent les Tutsi en général à la cour royale et à une « race » supérieure. Les colonisateurs décrivent les Tutsi comme plus grands, plus beaux et plus aptes à diriger[15].
L'administration coloniale s'appuie donc sur les Tutsi, au détriment desmwami des clans hutu. L'ancienne distinction entre Hutu et Tutsi s'exacerbe, les Hutu étant considérés comme inférieurs dans la société coloniale. L'accès aux avantages, à l'enseignement et aux postes administratifs est réservé prioritairement aux Tutsi. Les termes de « Hutu » (roturier) et de « Tutsi » (noble) deviennent une référence identitaire essentielle pour les Rwandais, entraînant une différenciation antagonique de la société entre ces deux groupes. Le terme « ethnie » n'ayant pas d'équivalent en kinyarwanda, l'administration coloniale utilise à sa place le terme « ubwoko », qui désigne le clan[16].
Ces théories sont désormais fortement remises en cause. On tend aujourd'hui à considérer que les colonisateurs belges des années 1920, négligeant les références claniques, ont interprété de façonethnique la structure socio-professionnelle de la population, sous l'influence aussi de l'organisation héritée des colonisateurs précédents, les Allemands, et ont ainsi appliqué une politique formellement appuyée par laSociété des Nations qui avait confié à la Belgique la tutelle du Ruanda-Urundi[17].
Les Tutsi, érigés par le colonisateur encaste dominante[18], sont de plus en plus dénoncés par la majorité hutu à partir des années cinquante. Dans un texte publié le, leManifeste des Bahutu, neuf intellectuels hutu dénoncent « l'exploitation » dont les Hutu seraient victimes. La revendication d'indépendance des Tutsi incite les Belges à renverser leur alliance au profit des Hutu. En éclate larévolution rwandaise, une période de violence accompagnée demassacres ethniques qui entraîne le départ en exil de 300 000 Tutsi[18]. La majorité hutu prend le pouvoir, avec le soutien des autorités coloniales et de l'Église catholique[19].
La Première République est proclamée le etGrégoire Kayibanda, un Hutu, devient président de la République le. L'ONU fixe au la date d'indépendance du Rwanda. La passation des pouvoirs et le retrait des troupes belges ont lieu le. Le nouveau régime affronte des attaques des exilés tutsi, qui sont le prétexte de violentes répressions sur les Tutsi de l'intérieur, notamment en où plusieurs milliers de Tutsi sont massacrés[20].
Pour maintenir l'unité politique, Grégoire Kayibanda instrumentalise les massacres de masse dont furent victimes les Hutu du Burundi en 1972, il justifie la crainte d'une menace des Tutsi rwandais. Les Tutsi, élèves et professeurs, sont systématiquement expulsés de l'enseignement, quelques-uns massacrés dans les établissements scolaires. Ces événements provoquent une nouvelle vague d'exode des Tutsi. Exploitant ces événements,Juvénal Habyarimana renverse Grégoire Kayibanda en, puis fonde un parti en1975, leMouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND). La même année, le président françaisGiscard d'Estaing signe unAccord particulier d'Assistance Militaire[21] avec le gouvernement rwandais. Entre 1987 et 1994, des livraisons régulières d’équipement militaire vers le Rwanda seront effectuées par la France[22]. En 1978, Habyarimana change laconstitution et fait adopter un régime à parti unique, le MRND, dont tous les Rwandais sont membres d'office.
Les exilés Tutsis s'organisent enOuganda et créent leFront patriotique rwandais (FPR) en 1987. En auBurundi, pays frontalier au sud du Rwanda, une guerre entre Hutu et Tutsi d'une semaine provoque la mort de 60 000 victimes, en presque totalité hutus[23]. Le, venant de l'Ouganda, le FPR entre en force au nord du Rwanda, déclenchant ainsi laguerre civile rwandaise. La France, dès le, le Zaïre et la Belgique interviennent brièvement pour aider à évacuer des occidentaux. Huit à dix mille Tutsi sont emprisonnés en[24]. En désaccord avec cette politique, la Belgique rapatrie alors ses troupes du Rwanda. Le soutien militaire français est maintenu sous la dénominationopération Noroît jusqu'à la mise en place des troupes de l'ONU (MINUAR commandée par legénéral Dallaire) en[25],[source insuffisante]. Le ministre de la coopérationRobert Galley témoignera que l'armée française a bien été utilisée afin de stopper l'avancée du FPR[26]. Le nombre officiel de militaires français participant à Noroît atteindra 688 personnes[27]. Le, l'ambassadeur de France au Rwanda, Georges Martres, adresse un télégramme au chef d'état-major particulier du président Mitterrand, dans lequel il mentionne le risque d'un génocide contre les Tutsi[28].
Malgré cet avertissement, le gouvernement français va continuer d'aider le régime d'Habyarimana. Divers groupes tutsi sont exécutés par des « extrémistes » hutu. L'armée rwandaise massacre 1 000 Bahimas (apparentés aux Tutsi) à Mutara, etenviron un millier de Bagogwe (apparentés aux Tutsi) au nord-ouest du Rwanda, dont 348 Tutsi dans la région de Kibilira[29]. Depuis ses bases arrière établies en Ouganda et avec l'appui en matériel détourné de l'armée ougandaise[30], le FPR établira progressivement une tête de pont au nord du Rwanda où des combats se poursuivront jusqu'en 1994. Ceux-ci sont la cause d'importants déplacements vers la capitale de la population hutu qui fuit les combats et des exactions attribuées au FPR dans la zone toujours plus vaste qu'il occupe dans le nord du pays.
À la suite dudiscours de La Baule deFrançois Mitterrand, Juvénal Habyarimana fait changer la Constitution en 1991 pour revenir au multipartisme. Sous la pression de la communauté internationale, les accords successifs d'Arusha, négociés enTanzanie avec le FPR et clôturés en août1993, prévoient, après un cessez-le-feu[31], l'organisation du retour des exilés tutsi, l'intégration politique et militaire des différentes composantes internes et externes de la nation rwandaise et le départ des militaires français de l'opération Noroît en[32]. LaMINUAR, mission de paix de l'ONU, sera mise en place en pour aider à la concrétisation de ces accords. Parallèlement, l'entourage de Juvénal Habyarimana et de son épouse Agathe, qui contrôle aussi l'armée et l'économie du pays, crée en 1992 laCoalition pour la défense de la République (CDR), les milicesInterahamwe et laRadio télévision libre des Mille Collines (RTLM) qui seront les principaux organes dugénocide de 1994 et se qualifieront deHutu Power. Les médias gouvernementaux rwandais joueront un rôle significatif de propagande anti-Tutsi avant et durant le génocide. Ainsi, la RTLM appelle au meurtre des Tutsi dès 1992. L'ambassadeur belge Johan Swinnen a rapporté à Bruxelles que la RTLM diffusait ces appels à l’extermination des Tutsi[33]. Le journal rwandaisKangura, un autre organe des « médias de la haine », publie le « Les Dix commandements du Hutu », texte raciste qui appelle à la haine anti-Tutsi[34]. Au cours de la période 1990-1993, des assassinats politiques[35], les massacres de certaines populations tutsi par les forces gouvernementales seront considérés par une commission d'enquête internationale conduite en 1993 comme des prémices d'un génocide[36].
Le soir du, les présidents rwandais et burundais, le chef d'état-major rwandais et une dizaine d'autres personnalités, meurent, avec l'équipage de trois Français, dans unattentat visant l'avion présidentiel rwandais. Dès le lendemain, la Première ministre,Agathe Uwilingiyimana, et d'autres personnalités politiques hutu démocrates sont assassinées. Dix militaires belges de la Mission des Nations unies (Minuar), qui étaient chargés de la protection deMme Uwilingiyimana et qui ont été arrêtés par la garde présidentielle, sont peu après assassinés[37]. Simultanément débute le génocide des Tutsi dans plusieurs provinces du pays. La mort du président Habyarimana est donc considérée comme le fait initial dugénocide rwandais. Legouvernement intérimaire rwandais, constitué quelques jours plus tard sous l'égide de l'ambassade de France à Kigali, conduit le génocide à l'intérieur du pays et la guerre contre l'armée duFPR, Front Patriotique rwandais constitué essentiellement par des exilés tutsi. Des Rwandais sont aussi victimes de cette guerre civile entre lesFAR gouvernementales et l'APR. Enfin, des Hutu, exécutés sans jugement comme génocidaires, et parfois leurs familles, sont victimes de représailles de soldats du FPR[38].
Le gouvernement intérimaire est dirigé par le Premier ministreJean Kambanda, qui plaida coupable devant leTribunal pénal international pour le Rwanda et fut condamné en 1998 à la prison à vie pour crime de génocide, entente en vue de commettre le génocide et crime contre l'humanité[39]. Le « cerveau » du génocide, selon le procureur duTribunal pénal international pour le Rwanda et de nombreux observateurs, serait le colonelThéoneste Bagosora, condamné à 35 ans de prison en 2011, membre de l'Akazu (« petite maison » en kinyarwanda) groupe de personnes gravitant autour de la famille Habyarimana et désignant ainsi le noyau dur qui, selon de nombreux témoins rwandais, a inspiré ce génocide. Au moins 800 000 Tutsi et Hutu démocrates ont été massacrés selon l'ONU, plus d'un million selon les autorités rwandaises et plus encore selon certains auteurs, qui font remarquer que la déclaration d'état civil à la naissance n'était pas obligatoire au Rwanda.
À la suite de la visite du présidentPaul Kagame auVatican, le, lepape François implore le pardon de Dieu pour le rôle de l'Église dans le génocide des Tutsi[41].
Le génocide des Tutsi est l'objet de différentes critiques qui ont été rapidement accusées de relever du négationnisme. Celles-ci ont pu contester d'une part l'existence même du génocide[42] et d'autre part celle de complicités lors des événements. L'accusation de négationnisme a aussi paradoxalement concerné les tenants de la théorie dite du « double génocide », qui tend à mettre en balance les victimes tutsi du génocide et les victimes hutu de la guerre au Congo voisin et des représailles de l'après-génocide[43].
L'ONU, l'OUA et les parlements rwandais, belge et français[44], sont sans équivoque dans leurs rapports sur les événements du Rwanda de 1994 : il y a eu au Rwanda un et un seul génocide, celui des Rwandais qui avaient une carte d'identité portant la mention « Tutsi ». Les décisions duTribunal pénal international pour le Rwanda ont confirmé le génocide des Tutsi sur le plan juridique.
Le 19 juillet, un gouvernement est constitué sur la base desaccords d'Arusha. Une période de transition politique est décrétée.
Pasteur Bizimungu devient président de la République. Mais l'homme fort du Rwanda est le général majorPaul Kagame, vice-président et ministre de la défense, cofondateur du FPR, ancien exilé tutsi en Ouganda.
LeTribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) est constitué par l'ONU fin 1994. En Belgique, les tribunaux, se fondant sur la loi dite « de compétence universelle », ont également ouvert des dossiers contre des génocidaires.
En 1996, pour venir à bout des génocidaires repliés auZaïre, le Rwanda, allié à l'Ouganda et aux rebelles de l'est du Zaïre, envahit le Zaïre et aide le front rebelle dirigé parLaurent-Désiré Kabila, qui renverse en le président du ZaïreMobutu Sese Seko.
Pasteur Bizimungu démissionne en2000. Paul Kagame est élu président de la République par l'Assemblée nationale.
Le Rwanda doit faire face à un besoin de justice qui engorge les tribunaux et amène à la réhabilitation de la justice traditionnelle,Gacaca.
Les élections législatives au suffrage universel -
Les députés favorables àPaul Kagame obtiennent la majorité des sièges. 49 % des députés sont des femmes, ainsi qu'une très forte proportion de sénateurs et de ministres, ce qui fait du Rwanda le pays dont la participation des femmes au pouvoir politique est la plus forte au monde.
Le ministre de l'Économie du Rwanda,Donald Kaberuka, devient Président de laBanque africaine de développement en 2005. Le Rwanda fait partie des pays qui bénéficient d'une importante remise de dette en par leG8. Le Rwanda bénéficie d'un courant favorable au sein de la diplomatie internationale qui est dû au constat d'une bonne gouvernance de l'État rwandais : l'argent des bailleurs de fonds est utilisé de façon optimale au profit des programmes concernés ; lutte ouverte contre les détournements de fonds et biens publics et contre la corruption[47].
LesGacaca entrent dans leur phase opérationnelle en janvier 2005.
Fin, le juge français anti-terroristeJean-Louis Bruguière lance des mandats d'arrêt internationaux contre 9 proches du président Kagame qu'il soupçonne d'être impliqués dans la destruction de l'avion présidentiel en 1994, ce juge étant chargé du dossier concernant la mort de l'équipage français qui pilotait l'appareil. En riposte, le gouvernement rwandais rompt ses relations diplomatiques avec la France, expulse Dominique Decherf, l'ambassadeur de France à Kigali, ainsi que l'ensemble du personnel diplomatique et 25 000 personnes manifestent contre le gouvernement français dans la capitale rwandaise.
Le l'ancien président de la RépubliquePasteur Bizimungu est gracié par Paul Kagame et sort de prison[48].
Le, à la suite d'une rencontre à Kigali entre le secrétaire général de la présidence française,Claude Guéant, et Paul Kagame, les deux pays décident de renouer les relations diplomatiques rompues depuis trois ans[49]. Cet évènement fait suite à une amélioration progressive de la situation, avec une accélération depuis la mi-, lorsque deux juges français s'étaient rendus au Rwanda pour enquêter sur le cas de personnes soupçonnées d'être responsables du génocide de réfugiés en France (il s'agit notamment des cas de Wenceslas Munyeshyaka et de Laurent Bucyibaruta mais aussi du cas de la veuve de l'ancien président, Agathe Habyarimana)[50].
Ce renouement des relations entre la France et le Rwanda intervient quelques heures seulement après l'entrée du Rwanda dans leCommonwealth, alors que, depuis la tutelle belge, le Rwanda est majoritairement francophone[49].
En 2010, Paul Kagame est réélu président de la République. En, il fait adopter par l'Assemblée une révision de la constitution, approuvée deux mois après parréférendum avec 98 % des voix. Cette modification, critiquée, lui permet de briguer un nouveau mandat de sept ans et potentiellement de diriger le pays jusqu'en 2034[51]. Il est réélu à cette fonction en 2017 avec 98 % des suffrages et une participation de 97 % des électeurs. Sous la présidence Kagame, le Rwanda connaît un essor économique remarqué mais au prix d'une limitation de la liberté de la presse[52] et d'une oppression des opposants politiques, plusieurs d'entre eux étant victimes de disparitions, d'assassinats (telPatrick Karegeya ouJean-Léonard Rugambage), de tentatives d'assassinats (telFaustin Kayumba Nyamwasa)[53] ou de mort suspecte (tels le chanteurKizito Mihigo ou Emmanuel Gasakure, l'ancien médecin de Kagame)[54]. Les relations avec les pays voisins se pacifient. Ainsi en 2019, un accord est signé avec l'Ouganda après une longue période de tensions[55] mais l'amélioration des relations est lente. Le Rwanda se rapproche également de la République démocratique du Congo, dont les forces militaires ont tué, en 2019,Sylvestre Mudacumura, chef desForces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)[56].
Dans le cadre de lapandémie de Covid-19, la stratégie mise en place dans le pays pour lutter contre la maladie fonctionne bien. Le Rwanda ordonne un confinement général dès mars 2020 et les initiatives prises, dont l'échantillonnage groupé sont jugées innovantes[57].
Appelé le « Pays des mille collines »[58],[59],[60],[61], le Rwanda est bordé au nord par une chaîne de volcans élevés (3 500 à 4 500 mètres), à l'est par les marais de l'Akagera, au sud-est par les marais du Bugesera, au sud-ouest par le massif forestier deNyungwe, où se trouve la source duNil, et à l'ouest par l'immense lacKivu. La capitale,Kigali, est juchée à 1 400 mètres d'altitude et une grande partie du pays se trouve au-dessus de ce niveau.
Le climat du Rwanda estéquatorial, qui présente des températures assez faibles (moyennes de 18 à 20 degrés) du fait de l'altitude, parfois moins dans certaines régions montagneuses. Les pluies sont intenses durant la saison humide. Le pays ne manque ni de pluies, ni d'eau. Les forêts d'altitude (en diminution) maintiennent des réserves d'eau qui alimentent les rivières dans les périodes plus sèches (juin-août). Il arrive malgré tout qu'il y ait certaines années des périodes de sécheresse.
Les paysages sont très verdoyants, ondoyants, fréquemment couverts de bananeraies et les rivières abondantes. Dans les vallées et jusqu'au sommet des collines, les petites parcelles cultivées à lahoue, quadrillent la campagne. Quelques vaches aux grandes cornes sont veillées de loin par un enfant. Peu de villages. L'habitat est dispersé dans les collines. Les maisons sont en brique de terre ocre ou en brique cuite pour les plus cossues, toujours dans un jardin clôturé, sauf parfois en bordure de route. Les fenêtres grillagées. Les toits sont en tôle, parfois en tuiles.
Les mille collines du Rwanda dans la région de Gitarama.
Les grandes routes qui relient Kigali et les grandes villes de province sont en bon état ou en cours de réfection, mais les autres routes, en terre rouge ravinée, sont souvent mauvaises. Quel que soit leur état, elles ne sont jamais désertes et témoignent, selon les mouvements de la population, de la présence des marchés. Les marchandises achetées ou vendues sont transportées dans des pick-up japonais, sur la tête ou sur des vélos, parfois encore sur de massifs vélos en bois (igicugutu enkinyarwanda) qui semblent n'avoir pas de limite de capacité de charge. De nombreux taxis de « 18 places » transportent les gens sur de plus longues distances. L'atmosphère générale donne une impression particulièrement paisible qui contraste avec l'histoire récente.
Ville de Kigali : son statut est particulier, étant dirigée par un maire et est composée de 3 districts.
Ces provinces sont subdivisées en 30 districts et ces derniers en 416 secteurs. La ville de Kigali est la province la plus urbanisée (86,9 % de la population vit dans une zone urbaine) alors que la Province du Sud est la plus rurale (seulement 14,8 % de la population vit dans une ville). Les provinces de l'Est et du Sud sont les plus peuplées, rassemblant la moitié de la population du Rwanda[62].
Évolution de la démographie entre 1960 et 2020 (estimations de la Banque mondiale en bleu et valeur des recensements rwandais en étoile). Population en millions d'habitants.
Le Rwanda est le pays le plus densément peuplé d'Afrique continentale (501 habitants par kilomètre carré en 2022[62]) : il compte 13 246 394 habitants en août 2022, une population qui a augmenté à un rythme de +2,3 % par an entre 2012 et 2022[62]. Les projections prévoient une population de 23,6 millions d'habitants au Rwanda d'ici 2052 et une hausse de la densité à 894 habitants par kilomètre carré[62].
En 2022, le nombre d'enfants par femme est de 3,6, avec des variations selon les provinces (en moyenne 3 à Kigali contre 4 dans la province de l'Est), contre 8,6 enfants par femme en moyenne en 1987. Les grossesses adolescentes sont rares entre 10 et 16 ans (1 % des filles de moins de 16 ans ont un enfant), mais importantes entre 16 et 19 ans (13 % des adolescentes de 16 à 19 ans ont déjà accouché d'au moins un enfant)[62].
Selon leWorld Refugee Survey 2008[63] publié par leComité américain pour les réfugiés et les immigrants (U.S. Committee for Refugees and Immigrants), le Rwanda abritait environ 54 200 réfugiés et demandeurs d'asile en 2007, dont 51 300 de la République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa), plus de 2 900 du Burundi, et quelques-uns d'autres pays[64].Le taux de pauvreté a fortement régressé depuis les années 2000. En 2016, la population vivant sous le seuil de pauvreté est estimée à 38,2[65] %, alors qu'il était de 60 % en 2001[66].
Dans ce pays densément peuplé et dont 69 % de la population vit de l'agriculture[62], l'accroissement rapide de la population peut mener à lasurpopulation, un facteur de conflits dans plusieurs pays africains[67]. En 2022, alors que 45 % de la population a moins de 17 ans[62], il ne reste pratiquement plus aucune terre en friche[67]. Le pays doit déjà importer des denrées alimentaires[67].
Le Rwanda est classé en 2021 au7e rang mondial en termes d'inégalités de genre, avec un index d'inégalités de genre (Global Gender Gap Index) de 0,805. En 15 ans, il a comblé 80 % des inégalités mesurées par leGlobal Gender Gap Report. Il se distingue par le fort taux d'activité des femmes (supérieur à celui des hommes), par des inégalités salariales à emploi équivalent perçues comme assez faibles, mais surtout sur le critère de l'autonomisation politique, avec 61,3 % de parlementaires femmes et 54,8 % de ministres femmes. À l'inverse, il fait moins bien que la moyenne des autres pays en termes de présence comparée des femmes dans l'enseignement supérieur, dans les métiers techniques ou qualifiés, et dans les postes de direction. Le revenu global estimé par femme représente 61 % de celui des hommes. L'espérance de vie en bonne santé y est inférieure à celle des hommes (59 ans contre 61,4 ans). Plus d'un tiers des femmes a subi des violences liées au genre au moins une fois dans sa vie[68].
Les dépenses publiques pour la santé sont de 27,3 % du budget de l'État (en 2006)[69].
Bien qu'étant un des pays les plus pauvres du monde, 92 % de la population rwandaise dispose d'uneassurance maladie publique, soit plus que dans la plupart despays développés[70].
L'espérance de vie à la naissance atteint 69,6 ans en 2022 contre 46 ans en 1978 et 64 ans en 2002. Elle est plus élevée pour les femmes (71,2 ans) que pour les hommes (67,7 ans). La mortalité infantile a par ailleurs diminué de 49 pour 1000 en 2012 à 28,9 pour 1000[62]. Le Rwanda est ainsi l'un des deux pays d'Afrique subsaharienne à avoir atteint tous les objectifs du Millénaire pour le développement en matière de santé[71].
À l'instar de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, la médecine rwandaise basée sur les plantes est toujours vivante, malgré l'intégration de la médecine occidentale.
En octobre 2021, le gouvernement du Rwanda signe un accord avec le laboratoire allemandBioNTech pour la construction d'un site de production de vaccins à ARNm[72],[73]. Par ailleurs, le Rwanda a atteint l'un des plus forts taux de vaccination contre le covid-19 du continent africain, puisque 61 % de la population (7,9 millions de personnes) étaient vaccinées en mars 2022[74].
Au Centre de Jeunes à Gatenga, projet de l'organisation humanitaire allemandeAktion Tagwerk.
Entre 2000 et 2007, le gouvernement dépense 19 % de son budget pour l'éducation[69]. L'enseignement des enfants au primaire se fait obligatoirement enkinyarwanda[75]. En 2022, le taux d'alphabétisation de la population de15 ans et plus est de 79 %[62]. La scolarité est obligatoire jusqu'à l'âge de18 ans, cependant 22,3 % de la population n'est jamais allée à l'école[62]. Depuis 2000, les universités et les facultés universitaires se sont multipliées, principalement à Kigali, comme l'African Leadership University. Plusieurs appartiennent au secteur privé, en association avec des universités étrangères anglo-saxonnes. Depuis 2010, l'enseignement public est dispensé exclusivement en anglais, ce qui a occasionné quelques critiques[76].
Le taux de pauvreté stagne à environ 52 % en 2016, après une forte diminution dans les années 2000 de 75,2 % en 2000 à 53,5 % en 2016[71].
En 2022, quatre foyers sur cinq, soit 82 % de la population, a accès à l'eau potable au Rwanda, avec des inégalités spatiales (96 % en zone urbaine et 97 % à Kigali contre 77 % dans les zones plus rurales)[62].
En 2022 également, 61 % des foyers ontaccès à l'électricité, contre 18 % en 2012, la plupart étant situés à Kigali (90 % des foyers ont accès à l'électricité à Kigali contre 55 à 60 % dans les autres provinces)[62].
Par ailleurs, si 81 % des foyers possèdent une radio et 78 % un téléphone portable, seuls 12 % des foyers ont accès à la télévision et 4 % à un ordinateur[62].
Lekinyarwanda est la langue parlée par l'immense majorité de la population, en 2002, elle était la langue parlée par 99 % de la population[77].
Le français et le kinyarwanda étaient les langues officielles du Rwanda depuis la présence belge au début duXXe siècle. Le présidentJuvénal Habyarimana avait supprimé l'enseignement du français dans les écoles primaires mais il fut rétabli après le génocide des Tutsi par le gouvernement d'union nationale[78],[79]. Néanmoins, les relations tendues entre le nouveau gouvernement et laFrance depuis legénocide de 1994, le retour de nombreux Tutsi qui ont grandi enOuganda (dont l'anglais est la langue officielle avec leswahili) ainsi que l'alignement du pays sur les États-Unis[80], amènent le gouvernement à vouloir remplacer le français par l'anglais[81],[82]. L'anglais est alors devenu langue officielle en 2003 à côté dukinyarwanda et du français.
En 2010, l'anglais est devenu seule langue d'enseignement public, en remplacement du français, alors qu'en 2002, soit seulement 8 ans plus tôt, le français était la deuxième langue la plus parlée du pays après le kinyarwanda[83],[84],[85]. En, les nouveaux billets defranc rwandais sont émis en anglais et en kinyarwanda, le français a disparu, signe que cette langue est en régression[86]. Toutefois, le français est depuis 2016 de nouveau enseigné à partir de la quatrième année du primaire selon le journalIgihe.
En, l'Assemblée nationale vote une loi faisant duswahili une langue officielle. Certains Rwandais avaient fui le génocide en s'exilant dans des pays parlant leswahili en Afrique de l'Est. À leur retour au pays, ils parlent le swahili. D'autre part, le Rwanda s'est allié politiquement, au sein de laCommunauté d'Afrique de l'Est, avec des pays voisins qui ont leswahili comme langue officielle et le Rwanda s'est engagé envers cette communauté à faire duswahili une langue officielle[87],[66]. Il faut noter que cette langue était enseignée, depuis lesannées 1970, dans certaines écoles secondaires du pays. Elle figurait aussi au programme du département des Langues et littératures africaines de la Faculté des Lettres de l'ancienne Université Nationale du Rwanda, campus de Ruhengeri[réf. nécessaire].
D'après le recensement de 2012[88], 43,7 % de la population étaient catholique, 37,7 % protestants, 11,8 %adventistes, 2 % musulmans, 1,9 %Témoins de Jéhovah, 2,5 % sans religion et 0,1 % animistes[89].
Rare héritage de la colonisation allemande, les protestants incluent un nombre important de luthériens (mission de Brême, de 1885 à 1919).
La croyance traditionnelle en un Dieu unique,Imana, sensible à leur condition, les récits oraux, la langue et les proverbes, les chants, les tambours et la danse tiennent une grande place dans cette culture fortement imprégnée des combats des guerriers et des activités agricoles : l'élevage[90] et l'agriculture et, en moindre partie, la chasse et la pêche.Depuis la colonisation, les vêtements occidentaux se sont répandus mais le pagne en coton reste un lien très important pour les femmes entre la tradition et la modernité.[réf. souhaitée]
La culture traditionnelle rwandaise a été fortement marquée par la colonisation allemande puis belge (1894-1961), les églises chrétiennes (90 % des Rwandais sont chrétiens) et par legénocide de 1994.
Le christianisme, l'écrit, l'automobile, le football, la radio et la télévision, le cinéma, l'informatique, le téléphone, la référence à la citoyenneté commencent à bouleverser profondément les attitudes.[réf. souhaitée]
Lapopulation est regroupée en clans familiaux et répartie, sur un autre plan, en trois composantes : les Hutu (84 % de la population), les Tutsi (15 %) et les Twa (1 %)[66]. Un recensement de 1996 faisait également état de plusieurs minorités : les Banyenkombo (environ 57 000 personnes), les Bagogwe[91] (500 à 1 500 personnes) et les Banyambo (environ 400 personnes).
Le Rwanda a son tour cycliste national, leTour du Rwanda, qui s'est déroulé pour la première fois en 1988. Sa 26e édition a eu lieu en 2023[94].
Des sportifs internationaux sont reconnus, tels que les cyclistesMoïse etSamuel Mugisha, ainsi que le joueur de footballCedrick Mugisha qui fait carrière en Espagne.
L'utilisation desmédias est l'une des caractéristiques fondamentales de la conduite du génocide des Tutsi au Rwanda. LaRadio des mille collines et le journalKangura notamment ont été des outils de propagande déterminants dans la conduite du génocide[96],[97].
Le journaliste d'investigation et rédacteur en chef du journal The Chronicles John Williams Ntwali est décédé dans des circonstances suspectes en janvier 2023. Selon l'ONGHuman Rights Watch, "John Williams Ntwali jouait un rôle crucial pour de nombreuses victimes de violations des droits humains au Rwanda, et était souvent le seul journaliste qui osait faire des reportages sur des questions de persécution et de répression politiques "[98]. La directrice de l'UNESCO, Audrey Azoulay, a appelé les autorités à enquêter sur le décès de manière "approfondie" et "transparente"[99].
Le Rwanda est unerépublique de type présidentiel. Le Présidentde jure est élu ausuffrage universel ; leParlement du Rwanda est constitué de deux chambres : laChambre des députés et leSénat. Les partis politiques, indépendamment de leurs activités habituelles, se réunissent dans unForum de concertation, dont les décisions sont prises par consensus.
Le pouvoir judiciaire est constitué de la Cour Suprême, la Haute cour de la République, de tribunaux de provinces, de tribunaux de districts et de villes, et de juridictions spécialisées :Gacaca (justice traditionnelle villageoise), militaires etc.
Le, l'Assemblée nationale du Rwanda abolit lapeine de mort, pour tous les types de condamnations. Cette mesure est entrée en vigueur le et aura pour effet direct de voir 600 condamnés à mort voir leur sentence transformée en prison à vie. L'abolition de la peine capitale était l'une des exigences de la communauté internationale pour que les procédures judiciaires à l'encontre des génocidaires dont le dossier est traité par leTribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) soient transférées à la juridiction nationale rwandaise en prévision de la dissolution du TPIR en 2008. La présidenceportugaise de l'Union européenne a salué l'abolition de la peine de mort comme « une étape fondamentale vers la promotion des droits de l'homme et traduit la détermination inébranlable d'assurer la justice et la réconciliation au Rwanda treize ans après le génocide »[100].
L'économie du Rwanda est principalement marquée par sa forte dépendance à l'agriculture (40 % du PIB, 87 % de l'activité nationale, les terres arables représentant 45,6 % de la superficie du pays), un développement des services, une faible industrialisation et une très forte densité démographique (>400 hab/km2). La croissance annuelle s'établit en moyenne à +7,2 % au cours de la dernière décennie, et le PIB par habitant a progressé d'environ 5 % pour atteindre 945 dollars par habitant en PIBPPA annuel (pondéré par le pouvoir d'achat)[71].
L'économie rwandaise a fait preuve de résilience malgré des difficultés économiques importantes en 2022 (cicatrices de la pandémie, effets de la guerre en Ukraine et du changement climatique, inflation croissante), puisque le PIB a augmenté de +10 % en 2021 et +8,2 % en 2022, après une contraction de 3,4 % en 2020[71],[74].
Cependant, les importants investissements publics, qui représentaient jusqu'à 13 % du PIB en 2019, ont conduits à des déficits budgétaires importants et à une dégradation du ratio dette/PIB de 19,4 % en 2010 à 56,7 % en 2019 et plus de 70 % en 2021[71].
Le Rwanda dispose de quelques ressources minérales telles que l'étain, le columbo-tantalite (minerai deniobium[103] ettantale, souvent ditcoltan[104]), l'or, le tungstène et le béryl.
Le secteur du bâtiment se porte bien. Kigali est passé en vingt ans de quelques dizaines de milliers d'habitants à près d'un million.
Le gouvernement a une perspective globale qualifiée sous le nom de « Vision 2020 ». Ce projet directeur table sur une croissance de 7 % par an, un développement du secteur privé, une modernisation de l'agriculture et veut faire du Rwanda un centre régional de services pour l'Afrique des Grands Lacs.
Le gouvernement rwandais s'est rapproché des initiateurs du projet duNEPAD et partage sa vision.
Depuis 2001, le Rwanda a réformé de manière constante ses lois commerciales et ses institutions. En 2008, le Rwanda a introduit une nouvelle loi sur les sociétés qui simplifie la création des entreprises et renforce les protections des actionnaires minoritaires. Les entrepreneurs peuvent maintenant créer une entreprise en deux procédures et trois jours. Les transactions entre parties font l’objet d’exigences d’approbation et de divulgation plus strictes. Les dispositions juridiques régissant la responsabilité des dirigeants d’entreprise dans le cas de transactions préjudiciables entre les parties intéressées ont également été renforcées. Le Rwanda a amélioré ses réglementations pour faciliter l’accès au crédit par l’adoption de deux nouvelles lois. La nouvelle loi relative aux sûretés mobilières facilite les prêts garantis en permettant à une gamme plus large d’actifs d’être utilisés comme garantie bancaire. La loi permet également une entente extra-judiciaire de sûretés mobilières aux créanciers nantis et leur donne une priorité absolue dans le cadre de la faillite. L’adoption de la nouvelle loi sur l’insolvabilité au Rwanda a simplifié les procédures de réorganisation. Les réformes ont également inclus des mesures visant à accélérer le commerce transfrontalier et l’enregistrement des propriétés foncières. Les retards aux frontières ont été réduits grâce à des heures d’ouverture plus longues et des exigences en matière de documentation plus en baisse. Les réformes ont retiré les goulots d’étranglement qui existaient au niveau du registre des propriétés et de l’Administration des recettes fiscales, en réduisant le temps exigé pour enregistrer une propriété de 255 jours[105].
L'inflation du Rwanda est l'une des plus élevées du monde en 2023, puisqu'elle atteint +19,3 % en mars 2023[106].
En 2011, le montant des exportations est de 293 millions de dollars alors que le montant des importations s'élève à 1,307 milliard de dollars.
Le Rwanda est maintenant un des pays les plus sûrs et les plus stables de cette partie de l'Afrique. Les routes sont goudronnées, le paysage est soigné et le gouvernement a lancé une campagne ambitieuse pour préserver le peu de forêts subsistant au Rwanda. En 2008, avant la réélection dePaul Kagame, des centaines de milliers d'hectares appartenant à de riches propriétaires terriens dans la province Orientale du pays ont été redistribués sans ménagement aux citoyens - bien que le président et certains de ses amis influents y possèdent encore d'immenses propriétés.
Au, le Rwanda se distingue notamment par les performances suivantes :
le « World Economic Forum », dans son dernier rapport sur la bonne gouvernance mondiale, estime que le Rwanda est le7e pays le mieux géré de la planète.
Au-delà de ces reconnaissances internationales, le Rwanda a réussi le difficile pari de la réconciliation nationale alors qu'il fut victime d’un génocide qui frappe encore chaque famille. De plus, les Rwandais bénéficient, outre d’une sécurité sociale, d’un congé de maternité payé, d’infrastructures médicales modernes, d’une lutte anti-corruption en constante progression, d’une sécurité absolue dans tout le pays, d’une propreté supérieure à la plupart des villes européennes, d'un réseau routier à plus de 90 % asphalté et entretenu, d’un réseau Internet 4G et fibre optique etc[réf. nécessaire].
De nombreux projets pilotes des coopérations allemande et belge, notamment, aident le pays en matière d'agroforesterie[réf. nécessaire].
Le tourisme se développe : en 2011, on dénombrait 723 000 entrées enregistrées sur le territoire (en hausse de 3 % par rapport à 2010) et ce chiffre est monté à 932 000 en 2016[109], notamment du fait du positionnement sur l'écotourisme, encouragé par les autorités[110].
Le Rwanda est un pays vulnérable au changement climatique, classé 124e sur 182 pays dans l'Indice global d'adaptation de Notre-Dame (ND-GAIn 2020) en raison des changements de température saisonniers, des évènements météorologiques extrêmes et des sécheresses entrainant des dommages graves sur l'agriculture, les infrastructures et la santé[74].
Depuis quelques années, le Rwanda fait la guerre aux sacs non recyclables. Bien avant les réglementations européennes, le Rwanda a fait la chasse au plastique et au sacs enpolyéthylène. L'importation, la vente et l'utilisation de ces sacs non recyclables sont prohibées et tout contrevenant s'expose à une amende et une peine de prison (pouvant aller jusqu'à un an). Les commerçants contrevenant à cette règle doivent également des excuses publiques. Afin de lutter contre les déchets plastiques, véritable fléau du continent africain, le pays envisage également d'étendre cette interdiction aux bouteilles et sacs en plastique réutilisables[111],[112].
Le pays constitue également un « modèle » en termes de propreté, à l'image de sa capitaleKigali considérée comme la ville la plus propre du continent africain et reconnue comme telle parONU Habitat qui lui a décerné cette distinction pour la troisième année consécutive en 2016[113]. Ces résultats ont été obtenus grâce à l'implication de ses habitants dans le cadre notamment de l'« Umuganda », journée de travaux communautaires d'intérêt général, obligatoire, organisée tous les derniers samedis du mois, à laquelle aucune absence non justifiée n’est tolérée sous peine d'amende pouvant aller jusqu'à 5 euros environ[114].
Selon la directrice Générale de l'UNESCO,Audrey Azoulay, au sein des réserves Rwandaise, "laconservation des espèces réussit lorsque les communautés locales sont placées au cœur de la stratégie de conservation. Les mesures de protection de la biodiversité doivent aller de pair avec des mesures qui répondent aux besoins de ces communautés locales"[116]. Au Rwanda, le coût d'une visite pour voir les gorilles est de 1 500 dollars par personne. Selon la loi rwandaise, 10 % de ces revenus doivent être reversés à la communauté, ce qui représente environ 10 millions d'euros investis dans la construction d'écoles, de routes et d'adductions d'eau potable. En 1980, il n'y avait que 250gorilles de montagne, aujourd'hui il y en a 1 063, dont 80 % au Rwanda[117].
↑Hilbold Albert,Puissiez-vous dormir avec des puces. Journal de l'après-génocide au Rwanda, Homnisphères, 2003, 93 p. « Ces ascensions sociales peuvent encore se produire par anoblissement royal : le Mwami "ne s'interdit pas de choisir dans la classe laborieuse des officiers, qui par là même se considèrent comme batutsi et veulent être traités comme tel" » - Paul Dresse,Le Rwanda d'aujourd'hui, édition Charles Dessart, Bruxelles, 1940
↑Ian Linden et Jane Linden,Christianisme et pouvoirs au Rwanda (1900-1990),Karthala, —« la manière fort peu rigoureuse dont le modèle féodal a été appliqué aux sociétés africaines a suscité de très fortes critiques »p. 7.
↑JohanPottier,Re-Imagining Rwanda: Conflict, Survival and Disinformation in the Late Twentieth Century, Cambridge, Cambridge University Press,(ISBN978-0-5215-2873-3,lire en ligne),p. 13
↑« Les Batutsi très grands, doués de sens politique qui, pendant des siècles, ont exercé sur les autres une sorte de domination féodale. » […]« Sa stature était très haute, son teint brun-clair, ses traits fins et réguliers » - Paul Dresse,Le Rwanda d'aujourd'hui, édition Charles Dessart, Bruxelles, 1940
↑Traduction d'ubwoco - L'usage du termeubwko pour désigner « l'ethnie » se perpétua sous les premières Républiques jusqu'en 1994
↑Brice Poreau,Extension de la théorie de la reconnaissance, l'exemple du génocide rwandais,L'Harmattan,,p. 61, 65 à 67.
↑Lettre pastorale de Monseigneur Perraudin du 11 février 1959 - Tout en attirant l'attention sur les risques de dérapage de cette analyse raciale et en prêchant l'amour entre « races », le vicaire apostolique du Rwanda justifie les bases de la stigmatisation implicite de la « race » des Tutsi :« Constatons tout d'abord qu'il y a réellement au Ruanda plusieurs races assez nettement caractérisées bien que des alliances entre elles aient eu lieu et ne permettent pas de dire toujours à quelle race tel individu appartient. »[...]« Dans notre Ruanda les différences et les inégalités sociales sont pour une grande part liées aux différences de race, en ce sens que les richesses d'une part et le pouvoir politique et même judiciaire d'autre part, sont en réalité en proportion considérable entre les mains des gens d'une même race. »
↑Cf. article du journalLe Monde du 4 février 1964 : « L'extermination des Tutsi, les massacres du Ruanda sont la manifestation d'une haine raciale soigneusement entretenue » (30 ans avant le génocide de 1994).
↑Pour une valeur de 591 millions de francs (ce qui correspond aux accords militaires que la France entretient avec toutes ses anciennes colonies). Rapport d’Information de la Mission parlementaire présidée parPaul Quilès à l’Assemblée nationale, décembre 1998, tableau pp 179
↑Didier Tauzin,Rwanda : je demande jutice pour la France et ses soldats, Paris, Édition Jacond-Duvernet,, 224 p.(ISBN978-2-84724-335-2),p. 31
↑« C'est entre 8 000 et 10 000 personnes qui furent arrêtées et détenues sans charges, quelques-unes pour des jours ou des semaines et beaucoup d'autres pour des mois. Beaucoup parmi eux furent battus ou même torturés de façon systématique. Les conditions de détention étaient déplorables, surtout pendant les premières semaines qui ont suivi les arrestations. »« Rapport de la commission internationale d'enquête sur les violations des droits de l'homme au Rwanda depuis le 1er octobre 1990 », surcec.rwanda.free.fr, 7-21/01/1993(consulté le),p. 14.
↑La légalité de l'opération Noroît est contestable, comme le reconnaîtra le général Quesnot dans une note du 26 juin 1994 adressée au président Mitterrand, note accessible sur le site de la Commission d’Enquête Citoyenne,http://www.enquete-citoyenne-rwanda.org/
↑« Mission d'information sur le Rwanda, audition de Robert Galley », surassemblee-nationale.fr,(consulté le) : « À ce sujet, il convient de distinguer deux phases. La première, qui s’étend jusqu’en 1990, a été notamment marquée par les premières attaques du FPR. Les raids dévastateurs et meurtriers de ce dernier dans le nord du pays furent stoppés par les parachutistes français, certes peu nombreux -ils n’étaient que 125-, mais représentant une force suffisante. » Jean Hervé Bradol dira aussi aux députés « De 1990 à 1994, quand il a fallu arrêter le FPR, l’armée française a su le faire. »
↑« la population rwandaise d’origine tutsi pense que le coup de main militaire a échoué dans ses prolongements psychologiques... Elle compte encore sur une victoire militaire, grâce à l’appui en hommes et en moyens venus de la diaspora. Cette victoire militaire, même partielle, lui permettrait d’échapper au génocide. »,Rapport de la Mission d'Information Parlementaire sur le Rwanda, page 141
↑Bideri Diogène,Le massacre des Bagogwe, un prélude au génocide des Tutsi. Rwanda (1990-1993), L'Harmattan, 2009 Cf. Rapport présenté par B. W. Ndiaye, rapporteur spécial de l'ONU, sur la mission qu’il a effectuée au Rwanda du 8 au 17 avril 1993, page 10 § 28 - chiffres repris dansAccounting for Horror, par Nigel Eltringham, pages 41-42
↑Avec ou sans le consentement du président ougandais, les dirigeants du FPR avaient en effet de hautes responsabilités dans l'armée ougandaise, après avoir aidé Museveni à faire tomberIdi Amin Dada, puis son remplaçantMilton Obote
↑Didier Tauzin,Rwanda : je demande jutice pour la France et ses soldats, Paris, Édition Jacond-Duvernet,, 224 p.(ISBN978-2-84724-335-2),p. 20
↑A lire dans l'ouvrage en langue anglaise « Conspiracy to murder : the Rwandan genocide », Linda Melvern, p. 104
↑dans le même numéro de ce journal, on trouve une photo du président Mitterrand avec la légende : « Les grands amis, on les rencontre dans les difficultés »
↑Par le réseau zéro de l'Akazu selon les uns et/ou par des commandos du FPR.
↑N'étant munis que d'armes légères, ils ne furent pas en état de pouvoir résister. cf Conseil de guerre de Bruxelles 07-04-1994, in journalLe Soir Bruxelles. Ce commando était aussi composé de cinq casques bleus ghanéens qui furent aussi capturés avec les Belges, mais qui furent relâchés.
↑L'enquête d'Alison des Forges pour laFIDH etHRW les évaluent à 30 000 environ[réf. nécessaire] -Aucun témoin ne doit survivre - Karthala
↑Pierre Benetti, « Génocide rwandais: Le pape François demande pardon pour l’Église »,Libération.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑DéogratiasMazina, « Le génocide des Tutsis du Rwanda, un crime avéré dont certains continuent à banaliser ou à nier l’évidence »,Témoigner. Entre histoire et mémoire. Revue pluridisciplinaire de la Fondation Auschwitz,no 128,,p. 93–102(ISSN2031-4183,DOI10.4000/temoigner.8218,lire en ligne, consulté le) :
« Autant en Belgique qu’au Rwanda, il existe peu ou presque pas de personnes qui affirment ouvertement que le génocide des Tutsis au Rwanda n’a pas eu lieu, et cela constitue une des singularités de la négation de ce génocide.Parmi les tenants du négationnisme pur et simple figurent les avocats de défense et certains autres négationnistes rwandais, dont la plupart sont d’ailleurs des auteurs de ce génocide »
↑L'enquête dirigée par d'Alison Des Forges pour laFIDH etHRW les évalue à 30 000 environ :Aucun témoin ne doit survivre - Karthala
↑Romain Gras, « Rwanda-Ouganda : après des mois de tensions, signature d’un accord entre Paul Kagame et Yoweri Museveni »,Jeune Afrique,(lire en ligne)
↑« Attaque dans le nord du Rwanda : la police présente à la presse des rebelles présumés des FDLR »,Jeune Afrique,(lire en ligne)
↑Les Bagogwe ont été partiellement massacrés par les Hutus extrémistes entre 1990 et 1993. Cf. Diogène Bideri,Le massacre des Bagogwe : un prélude au génocide des Tutsi : Rwanda (1990-1993), L'Harmattan, 2009
↑Jean-Pierre, Chrétien. « Rwanda : la propagande du génocide », Les Médias de la haine. sous la direction de sans frontières Reporters, de La Brosse Renaud, Joinet Louis. La Découverte, (1995): 22-56.
↑« Rwanda: Mort suspecte d'un journaliste d'investigation »,Human Rights Watch,(lire en ligne, consulté le)