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Ruth Dreifuss | |
![]() Ruth Dreifuss, en 2014. | |
Fonctions | |
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Conseillère fédérale | |
– | |
Élection | 10 mars 1993 |
Réélection | 13 décembre 1995 15 décembre 1999 |
Département | DFI |
Prédécesseur | René Felber |
Successeur | Micheline Calmy-Rey |
Présidente de la Confédération | |
– | |
Élection | 9 décembre 1998 |
Membre duConseil de ville (législatif) de laville de Berne | |
– | |
Biographie | |
Date de naissance | (85 ans) |
Lieu de naissance | Saint-Gall |
Origine | Endingen (AG) |
Nationalité | Suisse |
Parti politique | Parti socialiste |
Diplômée de | Université de Genève |
Profession | Journaliste |
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Ruth Dreifuss, née le àSaint-Gall (originaire d'Endingen), est unefemme politiquesuisse, membre duParti socialiste suisse et ancienneconseillère fédérale.
Ruth Dreifuss naît le àSaint-Gall. Elle estoriginaire d'Endingen, dans lecanton d'Argovie, l'un des seuls lieux où lesjuifs pouvaient s'établir en Suisse[1].
Son père, Sidney Dreifuss, est un commerçant. Responsable du bureau des réfugiés de la communauté israélite de Saint-Gall, il collabore de 1938 à 1939 avecPaul Grüninger à l'accueil clandestin de réfugiés. La mère de Ruth Dreifuss, née Jeanne Bicard, est secrétaire. Elle est issue d'une famille originaire d'Alsace installée en Suisse depuis 1871[1].
Elle a un frère aîné, Jean-Jacques Dreifuss, professeur de médecine à l'Université de Genève[1].
Elle grandit de 1942 à 1945 àBerne[1], où son père travaille pour l'Office fédéral de guerre pour l’alimentation (de)[2], puis àGenève[1].
Elle est célibataire et sans enfant[1].
Ruth Dreifuss obtient un diplômede commerce en 1958. Elle travaille une année comme secrétaire d'hôtel[2] puis suit une formation à l'École d'études sociales de Genève de 1959 à 1961[1]. Après unematurité professionnelle commerciale en cours d'emploi en 1967, elle termine ses études à l'Université de Genève avec une licence en sciences économiques (mathématiques) en 1970[1].
Elle est rédactrice àCoopération de 1961 à 1964[1] et fait partie en 1963 des fondateurs de l'hebdomadaire de gaucheDomaine public[2]. Elle est assistante-sociologue au Centre psycho-universitaire deGenève de 1965 à 1968 et assistante à l'Université de Genève à la faculté des sciences économiques et sociales de 1970 à 1972[1].
Elle est ensuite collaboratrice scientifique auprès du Service de la coopération technique (devenu ensuite direction de la coopération au développement et de l'aide humanitaire) duDépartement fédéral des affaires étrangères de 1972 à 1981, où elle supervise des projets en Amérique latine, en Afrique et en Haïti. Elle est par ailleurs associée aux travaux conduisant à l'adoption en 1976 de la loi sur la coopération au développement et l'aide humanitaire internationales[1].
Elle est élue secrétaire romande de l'Union syndicale suisse en. Elle est la première femme à ce poste[3], qu'elle occupe jusqu'à sa prise de fonction auConseil fédéral. Elle y est responsable de la liaison avec les syndicats de Suisse romande, de la promotion de l'égalité entre hommes et femmes, des assurances sociales et du droit du travail. Elle représente par ailleurs les travailleurs de Suisse auprès de l'Organisation internationale du travail[1].
Elle adhère auParti socialiste en 1964[1].
Elle est membre du Conseil de Ville (législatif) de la Ville deBerne de 1989 à 1992. Enoctobre 1991, elle échoue à se faire élireconseillère nationale[1].
Le,Christiane Brunner est présentée par le Parti socialiste suisse pour succéder à son conseiller fédéralRené Felber. Refusant cette proposition, lamajorité bourgeoise de l'assemblée élit le socialisteneuchâteloisFrancis Matthey. Ce dernier, n'ayant pas l'agrément des organes de son parti, renonce à son élection, ce qui provoque une crise inédite dans l'histoire politique suisse. Un second scrutin est organisé le pour lequel le parti présente un duo formé à nouveau de Christiane Brunner, mais accompagnée de Ruth Dreifuss. Mais comme elle est domiciliée sur le canton de Berne et que leConseil fédéral a déjà un membre bernois en la personne d'Adolf Ogi, elle n'est pas éligible. Le lundi 8 mars, le groupe parlementaire approuve cette candidature et l'annonce à la presse. Une demande expresse de transfert de domicile est adressée à la police des habitants de Genève. La confirmation par fax arrive à 17 h 05[4].
Celle-ci est élue le 10 mars au3e tour de scrutin avec 144 voix après avoir distancé Christiane Brunner, devenant le100e membre du Conseil fédéral de l'histoire[5]. Elle est ainsi la troisième personne à être élue au Conseil fédéral sans avoir été auparavant membre du Conseil national, du Conseil des États ou d'un exécutif cantonal.
Seconde femme élue au Conseil fédéral aprèsElisabeth Kopp en 1984, elle dirige leDépartement fédéral de l'intérieur du au avec la charge de réformer les assurances sociales. Elle réussit notamment à faire accepter par le peuple lors de votations une révision de l'assurance maladie (), la10e révision de l'assurance-vieillesse et survivants () ainsi qu'une nouvelle politique de ladrogue fondée sur le principe des quatre piliers (prévention, thérapie, aide à la survie et répression).
Le[6], elle est la première femme à devenirprésidente de la Confédération. Il faudra attendre 2007 pour en voir une deuxième,Micheline Calmy-Rey. Elle est également le premier membre d'origine juive du gouvernement suisse[1].
Après son départ du gouvernement, elle appuie notamment l'introduction de l'assurance-maternité, votée lors duréférendum du, et la libre circulation des personnes avec l'Union européenne et s'oppose aux restrictions des droits des étrangers et des requérants d'asile. Elle assure notamment des permanences pour les sans-papiers auprès d'un syndicat genevois (leSIT). Elle intervient régulièrement dans le débat public, notamment lorsque les assurances sociales sont menacées.
Ruth Dreifuss compte également parmi les membres fondateurs duCollegium international éthique, politique et scientifique.
En 2011, elle crée l'ONGGlobal Commission on Drug Policy (Commission globale de politique en matière de drogues), qui œuvre sur les politiques liées aux drogues. Elle en est la présidente de 2016 à 2020[7],[8].
En novembre et décembre 2022, elle reçoit undoctorathonoris causa desuniversités de Neuchâtel etde Berne pour son engagement en faveur d'un monde plus juste et de l'égalité des chances[9].
: document utilisé pour la rédaction de l'article
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