La population russe est estimée à près de146 millions d'habitants en 2021[16], ce qui en fait le neuvième pays le plus peuplé de la planète. LaRussie européenne abrite 78 % des habitants du pays[17]. La population russe est répartie en 170ethnies, ce qui en fait l'une des plus diverses ethnoculturellement du monde. Soucieux de cette composition multiethnique du pays, lesRusses distinguent lesRossiïanine (россиянин), terme désignant les « Russes civiques », c'est-à-dire l'ensemble des citoyens de la Fédération de Russie, indépendamment de leurethnie (parfois traduit par le terme, rare, de « russien ») et lesRousskiïé (русские), terme désignant les « Russes ethniques » qui composent 72% de la population (106 millions de personnes)[18], mais qui englobe aussi les Russes ethniques et linguistiquesvivant hors de la Russie (15 à 20 millions de personnes)[19].
Cette prise en compte de la diversité ethnique du pays, ainsi que de la prééminence de l'élément russe ethnique, est au fondement de son organisation territoriale. En effet, reprenant une architecture héritée de lapériode soviétique, la Russie actuelle est unefédération constituée de 89 entités, les« sujets de la Fédération », qui disposent d'une autonomie politique et économique variable, parfois très étendue. Elle reconnaît l'existence de 160nationalités en son sein[20], 4religions traditionnelles, et permet à chaquerepublique fédérée d'avoir ses propres langues et cultures officielles[19]. En contrepartie, assumant une idéologie remontant à l'Empire russe, se donne un droit de regard sur lemonde russe (русский мир,rousskiï mir), avec un devoir de protection desminorités russes de l'« étranger proche »[21], et elle s'autorise à intégrer d'éventuellesrégions russes ourussophones limitrophes en faisant la demande[22],[21]. Le préambule de laConstitution russe de 1993 définit le peuple russe comme un « peuplemultinational, uni par un destin commun sur [la] terre de Russie »[23].
Avec l'éclatement de l'URSS en 1991, la fédération de Russie se déclareÉtat continuateur de celle-ci dans les institutions internationales, notamment en occupant son siège permanent auConseil de sécurité des Nations unies[26]. Elle assume également le passif financier de l'URSS et prend en charge l'armement nucléaire soviétique[26]. La Russie tente de conserverl'assise de l'URSS sur la scène internationale en créant à son profit laCommunauté des États indépendants (CEI) qui rassemble dix des quinze États autrefois sous contrôle soviétique[26]. La Russie adopte alors uneéconomie de marché et un régime parlementaire pluraliste. Depuis la démission du premier président,Boris Eltsine, en 1999, la vie politique de la Russie est dominée parVladimir Poutine, souvent qualifié de dirigeantautoritaire et accusé de nombreuses violations desdroits de l'homme, ainsi que decorruption et d'ingérences.
Aspirant à s'insérer dans lamondialisation, et à se poser en alternative de l'Occident, la Russie fait partie desBRICS+, qui se sont donné pour but de rivaliser avec leGroupe des sept (le G7). Elle est le pivot de l'OTSC, fondé en 2002 en réaction aux interventions de l'OTAN dans les Balkans. Placée dès 1996 au cœur du mouvementeurasiste, elle se présente par ailleurs comme un trait d'union entre l'Europe et l'Asie. À ce titre, elle est ou a été à la fois membre duConseil de l'Europe (de 1996 à sa suspension en 2022), de l'APEC (depuis 1998), de l'ASEM (depuis 2010), État observateur aux sommets de l'ASEAN (candidate à l'EAS depuis 2005), et elle est le principal animateur de laCommunauté économique eurasienne, de l'Espace économique commun et de l'Union économique eurasiatique[26]. Elle a également été jusqu'aux années 2010 le principal fournisseur d'energie de l'Union européenne[26]. Après avoir été admise en 2012 à l'OMC, la Russie fait l'objet desanctions de la part de l'Occident, consécutives à sonannexion de la Crimée en 2014, qui la poussent à trouver des alternatives au système d'échanges international existant[26]. Ainsi, la Russie est par exemple à l'origine de la mise en place entre 2014 et 2018 du système international de transfert financierSPFS, établi après que les Etats-Unis l'ontmenacée de la déconnecter du réseauSWIFT[27],[28], qui est utilisé en 2023 par 131 institutions non-résidentes de 15 pays étrangers, dont l'Allemagne et laSuisse[29]. Elle se pose également en recours militaire, en partenaire nucléaire et en fournisseur agricole alternatifs à l'Occident, notamment auProche-Orient et enAfrique[26]. En 2019, malgré les sanctions dont elle fait l'objet, la Russie est laonzième puissance économique mondiale quant auPIB à valeur nominale[30] et lasixième en parité de pouvoir d'achat[31]. À partir de 2022, l'invasion de l'Ukraine entraîne une rupture et des tensions régulières entre la Russie et les pays de l'OTAN, avec une multiplication des paquets de sanctions occidentales, et le gel des avoirs russes en Occident. Cette situation pousse la Russie à réorienter massivement ses flux commerciaux, d'approvisionnement et ses partenariats stratégiques, et à accentuer son ancrage asiatique, notamment en approfondissant ses relations avec laChine, laCorée du Nord, l'Iran et l'Inde. Par la réorientation de ses échanges, la Russie est un acteur important de ladédollarisation de l'économie mondiale, principalement au profit duyuan.
Carte topographique de la Russie.Carte de la Russie montrant sa partie européenne (en rouge) et sa partie asiatique (en jaune).
Le territoire de la Russie est constitué majoritairement de vastes plaines où prédominent lessteppes au sud, la forêt au nord et latoundra le long des rivages de l'océan Arctique. Les principaux massifs montagneux se situent le long de la frontière méridionale. Au sud-ouest, leCaucase, dont le point culminant, le montElbrouz (5 642 mètres), est le sommet le plus élevé d'Europe, marque la frontière entre l'Europe et l'Asie. Au sud de la Sibérie, les montagnes de l'Altaï, avecmont Beloukha, culminant à 4 506 mètres, marquent quant à elles la frontière avec laChine. À l'est se trouvent lesmonts de Verkhoïansk et la chaîne de volcans de la presqu'île duKamtchatka, dominée par leKlioutchevskoï, unstratovolcan de 4 835 mètres. L'Oural, qui sépare selon un axe nord-sud laRussie d'Europe de laRussie d'Asie, est un massif montagneux érodé riche en ressources minières.
Avec une superficie de 809 millions d'hectares, l'immense ceinture forestière de la Russie constitue la plus grande réserve forestière de la planète, devantcelle du Brésil, qui fait 520 millions d'hectares. Elle est d'une largeur de 1 200 km en « Russie européenne » ayant l'Oural pour barrière naturelle, et de 2 000 km enSibérie. Laforêt russe est aussi l'une des plus diversifiées du monde, avec latoundra à la végétation rase au nord (12 à 15% de la superficie totale du pays), les forêts de lataïga deSibérie orientale plus au sud (45%), les forêts montagneuses dans leCaucase et l'Altai, et les forêts defeuillus le long de la frontière méridionale du pays. La forêt russe représente un cinquième de l'ensemble des forêts de la planète[32].
Bordées par la toundra au nord et par les forêts de taiga et les régions montagneuses au sud, lesterres arables ne représentent que 6,8% du territoire russe, du fait soit du froid, soit de l'aridité, soit de la qualité des sols. Toutefois, rapportées à l'échelle mondiale, lessurfaces cultivées de la Russie représentent 8,9 % de la surface cultivable de la planète. Cette étendue relative permet à la Russie de figurer parmi les principales puissances agricoles de la planète. Du fait de la variété desclimats de la Russie, elles permettent en outre au pays de pratiquer une grande diversité de cultures.
Plus de la moitié du pays est située au nord du 60° de latitude tandis que seule une faible partie se trouve au sud du 50° de latitude. Les montagnes qui ferment les frontières méridionales,Caucase etAltaï, empêchent la remontée des masses d'air chaud venues des régions plus méridionales ; par contre, les plaines qui dominent dans le nord du pays laissent pénétrer loin à l'intérieur des terres les masses d'air refroidies par l'océan Arctique. Il en résulte une température moyenne de−5,5°C avec une grande amplitude thermique entre l'hiver et l'été.
La durée de l'hiver, le froid intense et les variations brutales de température ont d'importantes conséquences sur le mode de vie de la population et le fonctionnement de l'économie. Dans la partie la plus froide du pays, le sous-sol ne dégèle jamais : on parle depergélisol (permafrost en anglais,merzlota en russe) ; l'eau stagne en surface et crée de gigantesques marécages – paysage récurrent de la Sibérie ; la présence du sous-sol gelé génère des contraintes très coûteuses sur le mode de construction des bâtiments et des infrastructures. Les grands fleuves sont généralement pris par les glaces d'octobre/novembre à avril/mai bloquant toute circulation fluviale ; au printemps, ladébâcle des glaces entraîne souvent des inondations catastrophiques sur les plus grands fleuves sibériens.
Végétation
La rivièreVassiougan, dans les plaines de l'Ouestsibérien (rive gauche de l'Ob).
Du fait de sa taille, le pays présente de nombreux types de paysages parmi lesquels prédominent des étendues relativement plates couvertes selon la latitude de toundra, de taïga, de forêts ou desteppes. La Russie d'Europe, définie de manière arbitraire comme la partie du pays située à l'ouest de l'Oural, présente successivement en allant du nord au sud les paysages suivants : au nord la partie la plus froide est le règne de latoundra à laquelle succèdent en allant vers le sud les forêts deconifères, puis les forêts mixtes (feuillus et conifères), les prairies, et enfin la steppe semi-désertique (près de lamer Caspienne). Le changement de végétation suit celui du climat. LaSibérie – la partie située à l'est de l'Oural – présente la même succession de paysages, mais c'est surtout lataïga, forêt plus ou moins clairsemée composée majoritairement de conifères, qui prédomine.
La Russie est une fédération constituée de 89sujets de la fédération de Russie qui sont des unités territoriales du niveau supérieur de la fédération de Russie :
22républiques (enrusse :республика) qui constituent essentiellement les territoires d'ethnies ;
Les sujets de la fédération de Russie ont un pouvoir exécutif (un chef, un gouverneur, un maire), un pouvoir législatif (parlements régionaux) et un pouvoir judiciaire. Les républiques ont uneconstitution tandis qu'on parle de statut pour les autres sujets de la fédération. Chaque sujet de la fédération de Russie envoie deux représentants au Conseil de la fédération (le sénat de la fédération de Russie).
Elle est aussi limitrophe de deux républiques séparatistes en Géorgie (l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud-Alanie dont la Russie a reconnu l'indépendance en 2008).
LaRus' de Kiev ou principauté de Kiev (Ruthénie) est le premier État organisé à s'être formé dans la région occupée aujourd'hui par l'Ukraine, laBiélorussie et une partie de la Russie occidentale (862). Fondée par desVikings venus de Scandinavie (lesVarègues en russe) puis dirigée par la dynastie desRiourikides, elle forme un État peu structuré dont les sujets sont les tribus deSlaves orientaux vivant dans la région et qui seront progressivement conquis. Les princes varègues développent la route commerciale qui relie lamer Baltique et lamer Noire en empruntant le fleuveDniepr (la route des Varègues). Ils réussissent, par la force des armes, à s'imposer à l'Empire byzantin en tant que partenaires commerciaux. La principauté de Kiev doit combattre les peuples nomades des steppes venus de l'est :Petchenègues,Coumans, etc. Sous le règne deVladimir, le territoire s'étend et en 988, ce grand prince se convertit à la religion de l'Empire byzantin, lechristianisme orthodoxe : celle-ci deviendra religion d'État et sera l'un des facteurs de l'unité nationalerusse. La principauté de Kiev se désintègre au fil des années sous les coups de boutoir des peuples nomades après une longue période d'instabilité interne en raison des partages successoraux entre les descendants de Vladimir. Elle fait place à une quinzaine de principautés situées sur les territoires des actuellesUkraine,Biélorussie et de la partie européenne de la Russie. Ainsi, en 1276, lagrande-principauté de Moscou voit le jour.
Les princes, qui dirigent ces principautés et ont lapropriété éminente de la terre, emploient des armées encadrées par desboyards qui deviendront progressivement des propriétaires terriens. Ils règnent sur une masse de paysans à cette époque généralement libres. Laprincipauté de Vladimir-Souzdal et surtout larépublique de Novgorod toutes deux situées au nord de la principauté de Kiev vont profiter de leur indépendance pour se développer. La république de Novgorod, cité-État dotée d'un système de gouvernement original, prospère grâce à ses échanges commerciaux avec les pays de la Baltique. Elle repousse à plusieurs reprises les tentatives d'expansion deschevaliers teutoniques.
Invasion tataro-mongole
En 1226, un peuple nomade guerrier venu deMongolie, appeléTataro-Mongols par les Russes, attaque les principautés. Entre 1237 et 1242, le khanBatou petit-fils deGengis Khan, défait les unes après les autres les armées des princes et réduit en cendres les principales villes dontVladimir,Kiev etMoscou[34]. Les populations sont massacrées ou réduites en esclavage. SeuleNovgorod et dans une certaine mesurePskov, situées au nord-est, réussissent à conserver une certaine autonomie. Les Mongols n'occupent pas les territoires vaincus, mais les principautés doivent payer tribut et reconnaître lasuzeraineté des Mongols qui fondent un État au sud de laVolga : laHorde d'or. Cette vassalité ne prendra fin que trois siècles plus tard.
l'une des plus anciennes images deAlexandre Nevski, le père du premier souverain de Moscou, son linceul posthume de la ville de Solvytchegodsk
Les Mongols tatars ont profondément marqué la Russie, ethniquement avec l'installation de peuples delangues turciques, culturellement avec l'islamisation des peuples de l'est de Moscou, entreVladimir etKazan qui renforcera le poids de l'Église face à l'occupation musulmane. Le vocabulaire russe s'enrichit de nombreux termes de la langue mongole tels queyam (poste) ettamga (péage). Administrativement, les Russes intègrent les tribus ainsi que les levées de troupes. Comme les Mongols, les princes russes iront jusqu'à imposer à leurs sujets de maintenir un service de relais de poste. Enfin, militairement, l'armée russe reprendra à son compte l'usage de lacavalerie légère[35].
DuXIIIe au XVIe siècle, l'une de ces principautés, laMoscovie (dont la capitale est Moscou), dirigée par des princes habiles, annexe progressivement toutes les autres pour devenir la Russie. Le princeDimitri IV de Russie vainc une première fois les Mongols à labataille de Koulikovo (1380). Toutefois, ce mouvement d'unification se heurte aux rivalités et à la tradition de partage des territoires entre les différents fils du prince, ce qui engendra une guerre civile entre 1425 et 1453. Monté sur le trône en 1462,IvanIII, qu'un voyageur vénitien décrit comme un « homme de haute taille, penché en avant et beau », libère la Moscovie dujoug des Mongols dont l'empire est désormais fragmenté en plusieurskhanats, puis absorbe les principalesprincipautés russes encore indépendantes dontNovgorod (1478) etprincipauté de Tver (1485). En 1485,IvanIII prend le titre de « souverain de toute la Rus' », désirant montrer sa volonté de reconstituer tout l'héritage deVladimir. À la fin du règne d'IvanIII le territoire de la Moscovie a quadruplé. Son filsVassili III (1505–1533) poursuit l'extension territoriale en annexant la cité-État dePskov (1510) et laprincipauté de Riazan (1521) ainsi queSmolensk (1514).Ivan le Terrible, premier prince à se faire désigner sous le titre detsar, parachève ces conquêtes en s'emparant des principaux khanats mongols, mais il perd l'accès à lamer Baltique face à une coalition de l'Empire suédois avec laPologne et laLituanie. Désormais l'expansion de la Russie vers l'est n'a plus d'obstacle sérieux. La colonisation par les paysans russes du vaste bassin de laVolga et de l'Oural prend son essor. Des paysans et fugitifs, lescosaques, s'installent sur les marges et s'organisent en « armée » tout en jouant les rôles de pionniers et de garde-frontières.Ivan le Terrible se considère alors logiquement comme l'unique héritier deVladimir, bien qu'il ne possède pas la ville deKiev aux mains de la dynastie lituanienne desJagellon. Cette dernière avait conquis la plupart des territoires de la Rus' occidentale.
Pierre Ier le Grand (1682–1725), au prix d'une longue guerre avec la Suède, obtient un accès à la mer Baltique ; il fait construireSaint-Pétersbourg qui devient à compter de 1712 la nouvelle capitale, symbolisant ainsi l'ouverture du pays vers l'Europe. Une puissante industrie métallurgique, la première d'Occident à l'époque, est édifiée dans l'Oural et permet de soutenir l'effort de guerre.
L'actuelle Ukraine et la Russie Blanche (Biélorussie) sont désormais entièrement en territoire russe. Durant toute cette période, les cosaques occupent progressivement la Sibérie et atteignent l'océan Pacifique en 1640.Irkoutsk au bord dulac Baïkal est fondé en 1632, la région du détroit de Béring et l'Alaska sont explorés dans les années 1740.
Un code édicté en 1649 lie désormais le paysan et ses descendants à la terre et à son propriétaire généralisant leservage, à contresens de l'évolution du statut du paysan en Europe occidentale. En contrepartie, les propriétaires terriens sont astreints à servir leur souverain. Catherine II confirme et renforce ces dispositions. Le mécontentement des paysans et d'une classe naissante d'ouvriers, exploités par leurs propriétaires et lourdement taxés par la fiscalité d'un État en pleine croissance déclenchent auxXVIIe et XVIIIe siècles de nombreuses révoltes paysannes dont la plus importante, menée par le cosaquePougatchev, parvient à menacer le trône avant d'être écrasée (1773). L'Église à l'époque joue un rôle essentiel dans la société russe et possède plus des deux tiers des terres. La réforme du dogme orthodoxe russe par le patriarcheNikon (1653) est à l'origine du schisme desvieux-croyants sévèrement réprimé.
Pierre le Grand puis Catherine II font venir un grand nombre de colons allemands (par exemple lesAllemands de la Volga), d'artisans et de savants occidentaux souvent allemands, pour moderniser le pays, édifier des industries et jeter les fondements des établissements d'enseignement et de diffusion du savoir. Les bases de la langue littéraire russe sont définies parMikhaïl Lomonossov. Les premiers journaux sont publiés à cette époque. La noblesse russe s'occidentalise, surtout sous l'influence de la philosophie allemande et de la langue française, et certains de ses membres s'enthousiasmeront pour les idées desLumières, et parfois même de laRévolution française.
En 1812, leshostilités reprennent. LaGrande Armée de Napoléon parvient à s'emparer de Moscou, mais doit en repartir, chassée par l'incendie de la ville. Les armées russes harcèlent alors un ennemi décimé par la faim et le froid et, en 1814, ellesoccupent Paris.
L'Empire russe joue un rôle majeur dans lecongrès de Vienne et laSainte-Alliance, qui veut régir le destin de l'Europe post-napoléonienne : il s'oppose à la reconstitution de l'État polonais et participe militairement à la répression des soulèvements contre les monarchies (Hongrie 1849), à l'instar de l'empire d'Autriche.
Carte de l'expansion de la Russie et de l'URSS de 1812 à 1945.
L'Empire russe poursuit, sous son règne et celui de ses successeurs, son expansion dans leCaucase et vers les bouches duDanube, au détriment de l'Empire perse et de l'Empire ottoman. LaGéorgie (vassale de l'Empire perse) est annexée en 1813 (traité de Golestan). La partie orientale de laprincipauté de Moldavie (vassale de l'Empire ottoman) est annexée en 1812 et forme legouvernement deBessarabie (Traité de Bucarest de 1812). L'Arménie, leDaghestan et une partie de l'Azerbaïdjan sont annexés en 1828 au terme d'un conflit de quatre ans avec l'Empire perse (Traité de Turkmantchaï). Au décès d'Alexandre (1825), des officiers réformistes, lesdécembristes, se soulèvent en vain pour demander une réforme de la monarchie. Cette tentative de soulèvement d'officiers issus de l'aristocratie va servir aussi de modèle à de nombreux intellectuels russes au cours du siècle suivant, inspirés par la philosophie deHegel ou deKropotkine. En 1829 l'Empire russe se fait céder par l'Empire ottoman lesBouches du Danube.NicolasIer bénéficie d'une bonne croissance économique, mais renforce l'appareil répressif. Il écrase violemment un soulèvement armé de laPologne (1831). Le déclin de l'Empire ottoman, qui attise les convoitises des puissances européennes, est à l'origine d'un conflit entre la Russie et les autres puissances européennes, Grande-Bretagne en tête: laguerre de Crimée. Défait àSébastopol (1856),AlexandreII, le successeur de Nicolas, doit céder le sud de la Bessarabie avec les Bouches du Danube, et perd les droits de passage entre lamer Noire et laMéditerranée. Un dernierconflit victorieux avec l'Empire ottoman (1878), déclenché par l'insurrection bosniaque de 1876[36], lui permet de retrouver un accès au Danube et parachève la conquête du Caucase. Ce conflit inquiète cependant les investisseurs, car la Turquie refuse de signer le protocole élaboré à Londres par les grandes puissances.
La Russie obtient aussi la création dans lesBalkans d'un royaume deBulgarie, et la reconnaissance par les Ottomans de l'indépendance de laSerbie et de laRoumanie. Cet accroissement d'influence ravive l'hostilité duRoyaume-Uni (Le Grand Jeu).
De nombreuses jacqueries, contre l'aristocratie terrienne endettée et attachée de ce fait au système du servage, ont lieu durant cette période. L'industrie se développe surtout dans les mines et letextile, mais reste très en retrait par rapport à l'Angleterre et à l'Allemagne (environ 600 000 ouvriers vers 1860). Une nouvelle classe de commerçants et de petits industriels – souvent d'anciens serfs libérés par rachat – apparaît, mais ses effectifs sont relativement peu nombreux.
L'enseignement se répand dans les classes les plus aisées et de nombreuses écoles supérieures sont fondées. Lalittérature russe connaît un premier épanouissement avec des écrivains majeurs commeTourgueniev,Pouchkine ouGogol qui témoignent des tourments de la société russe. Cet essor culturel s'étend également à l'architecture et à lamusique (Glinka).
La Circulaire deValouïev qui stipule : "il n'y avait pas de langue ukrainienne, il n'y en a pas et il ne peut pas y en avoir, et quiconque n'est pas d'accord avec cette affirmation est un ennemi de la Russie"
Au XIXe siècle, l'Empire russe mena une politique brutale deRussification dans les territoires conquis. Cette politique se traduisit non seulement par l'interdiction des langues maternelles de nombreux peuples et l'imposition du russe, mais aussi par l'effacement total de leur identité. Ainsi, les Vepses, peuple autochtone du nord de la Russie, furent presque entièrement assimilés aux groupes de Russie du nord ; il n'en reste aujourd'hui qu'environ 5 000[37].
AlexandreII tente de tirer les leçons de ladéfaite de Crimée. Le pays, qui s'étend désormais sur 12,5 millions de kilomètres carrés et compte60 millions d'habitants, est handicapé par son fonctionnement archaïque. Des réformes structurelles sont mises en train par le tsar : la mesure la plus importante est l'abolition du servage de 1861 qui inclut l'attribution à l'ancien serf d'une terre, souvent trop petite pour le nourrir, au prix d'un endettement à long terme vis-à-vis de l'État. Des conseils locaux élus au suffrage censitaire – lesZemstvos – sont créés à compter de 1864 : dotés de pouvoir leur permettant de gérer les affaires locales et de construireroutes,écoles ethôpitaux, ils peuvent lever desimpôts pour les financer. Ce type de structure est étendu par la suite aux villes (douma urbaine). Enfin lecode juridique introduit les procédures d'accusation et de défense et crée une justice théoriquement indépendante du pouvoir jusqu'à l'échelon du district. Le régime conserve malgré tout un caractère autocratique et fortement policier. Les réformes vont d'ailleurs attiser la violence de groupes d'intellectuelsnihilistes et Alexandre finira par tomber sous leurs coups (1881). Sous son règne, l'empire a poursuivi son expansion coloniale en Asie centrale : après l'annexion des terres desKazakhs achevée en 1847, les troiskhanats du territoireouzbek (Kokand,Boukhara etKhiva) sont conquis au cours des trois décennies suivantes puis annexés ou placés sous protectorat (1876). Cette avancée place les limites de l'empire russe aux portes de l'Empire britannique auxIndes. La tension (Grand Jeu) entre les deux pays va rester très vive jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé en 1907 (convention anglo-russe). La Pologne se soulèvera sans succès en 1863.
Alexandre II est principalement connu pour ses réformes, notamment l'abolition duservage. Malgré les grandes réformes libérales mises en place, il est assassiné, le, lors d'un attentat organisé par le groupe anti-tsaristeNarodnaïa Volia.
Le premier tronçon duTranssibérien ouvre dès 1888 etMoscou émet quatreemprunts de500 millions de francs-or. En 1904, la France compte 1,6 million de créanciers duréseau ferré, de l'État et des municipalités russes[38], tandis que l'alliance franco-russe mise en place en 1892 tente de faire pièce à laTriplice.
Ladéfaite de Tsushima de 1905 déclenche le premier soulèvement généralisé de la population russe contre le régime. Larévolution russe de 1905 est d'abord un mouvement paysan qui touche essentiellement la région des terres noires. Les ouvriers se joignent au mouvement par la suite[39]. La loyauté des forces armées va sauver le régime.NicolasII, qui est monté sur le trône en 1894, est obligé de donner des gages d'ouverture. Une assemblée (douma) élue est dotée de pouvoirs législatifs. Mais les élections de deux doumas successives donnent une large majorité à l'opposition. La loi électorale est alors modifiée pour obtenir une chambre des députés favorable au pouvoir.
L'évolution économique et sociale du pays avait fait monter les oppositions libérales, démocrates, socialistes et révolutionnaires au régime tsariste. La fusillade meurtrière duDimanche rouge àSaint-Pétersbourg mit le feu aux poudres. Le régime impérial survécut à cette première attaque d'envergure, mais le mécontentement grandit et l'opposition se radicalisa. Lagrève générale d'octobre 1905 réussit à faire céder le régime. Une constitution libérale fut octroyée ; mais dans les deux ans qui suivirent, la contre-attaque de Nicolas II réduisait à néant les espoirs soulevés par cette révolution.
La Russie entre en guerre contre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie en 1914 pour venir en aide à laSerbie, son alliée. L'Empire russe déclenche une offensive en Pologne orientale mais est sévèrement battu. Les troupes russes doivent abandonner la Pologne.
Victimes de lafamine de 1921-1922.La carte des camps du goulag créés sous la dictature de Staline
Dès la prise du pouvoir, le nouveau régime tourne à la dictature réprimant toute opposition même au sein du partibolchevik. L'ensemble des moyens de production industrielle est placé sous le contrôle de l'État. À la fin de laguerre civile en 1921, le pays est exsangue : la désorganisation des transports et les réquisitions agricoles déclenchent une famine qui fait un million de victimes autour de laVolga. Le mécontentement gagne et le régime doit assouplir son programme : c'est laNEP qui autorise une forme limitée d'économie privée. En quelques années, les productions agricole et industrielle se rétablissent.Lénine, mort en 1924, laisse sa « succession » ouverte.Staline va en quelques années se hisser au pouvoir en éliminant physiquement ses rivaux. Le plan decollectivisation est repris avec vigueur et les terres agricoles sont regroupées par la force au sein de grandes coopératives. Unenouvelle famine éclate, cette fois-ci majoritairement enUkraine (1932–1933) et dans leKouban. Le développement de l'économie est désormais planifié de façon centralisée et le pouvoir, qui se concentre à Moscou (redevenue capitale du pays en 1918), mène unvaste programme d'industrialisation (surtout dans le domaine de l'industrie lourde) à l'aide desplans quinquennaux. Le gouvernement incite les travailleurs au dépassement des normes de productivité (stakhanovisme) au nom de l'avenir radieux. La machine de propagande communiste fonctionne à plein régime. En même temps, Staline mène une politique répressive qui envoie augoulag ou à la mort plusieurs millions de personnes avant le déclenchement de laSeconde Guerre mondiale, ce qui ne l'empêche pas d'instaurer un véritable culte de personnalité. C'est la montée dustalinisme.
Défilé conjoint des armées allemande et soviétique à Brest, 1939Siège de Léningrad, au cours duquel1 million de civils sont morts de faim.
Le Pacte germano-soviétique, signé le, pacte de non-agression entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique contient des protocoles secrets établissant les modalités de partage de la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Roumanie entre le Reich et l'Union soviétique. La Pologne est ainsi partagée en deux en. De même, Staline annexe les trois États baltes et force la Roumanie à lui céder laBessarabie et les régionsmoldaves. Ces protocoles sont mis en œuvre sans difficulté véritable, sauf en ce qui concerne la Finlande (qui doit être placée sous influence soviétique), où se déroule laguerre d'Hiver. Ainsi, l'Union soviétique et l'Allemagne nazie se partagent une partie de l'Europe, sans que cela ne déclenche de réaction notoire de la part de la France et de la Grande-Bretagne.
Staline, qui a signé avant le début de laSeconde Guerre mondiale unpacte de non-agression avecHitler comprenant une clause de partage de laPologne et despays baltes, est attaqué par l'Allemagne en juin 1941 (opération Barbarossa). L'Armée rouge sous-équipée et désorganisée par les purges staliniennes recule en essuyant des pertes qui se chiffrent en millions. L'avancée allemande est bloquée devantStalingrad en, puis repoussée vers l'ouest, notamment à la suite de labataille de Koursk opposant du au les forcesallemandes aux forcessoviétiques sur un immense saillant de 23 000 km2 situé au sud-ouest de la Russie, à la limite de l'Ukraine, entreOrel au nord etBelgorod au sud. C'est l'une des batailles qui ont déterminé l'issue de laSeconde Guerre mondiale enEurope. Les généraux soviétiques reprennent progressivement l'initiative et l'Armée rouge, renforcée par des livraisons d'armes alliées, reconquiert les territoires perdus, libère les pays de l'Europe orientale puis rentre victorieuse dansBerlin (mai 1945), au prix d'un terrible bilan de 20 à 30 millions de victimes (dont presque la moitié de civils). Staline et ses alliés occidentaux ont conclu un accord sur un partage de l'Europe en zones d'influence qui entérine le rôle joué par l'URSS dans le conflit (conférence de Yalta). Les pays d'Europe orientale et l'Allemagne de l'Est se voient bientôt imposer un régime socialiste piloté par l'URSS.
La guerre a saigné l'URSS (plus de20 millions de victimes dont une majorité de civils) et détruit une bonne partie de ses installations industrielles et de ses villes. L'immédiat après-guerre est une période de reconstruction. Le pays retrouve son niveau de production industrielle d'avant-guerre puis le double en 1952. L'industrie nucléaire se développe, avec la création ducomplexe nucléaire Maïak. L'URSS effectue son premieressai nucléaire en 1949, accédant ainsi au rang de secondepuissance nucléaire mondiale.
Dans le même temps, leculte de la personnalité est porté à son comble parStaline. Peu après le décès de celui-ci en 1953,Nikita Khrouchtchev accède au pouvoir (1953) et dénonce les excès de son prédécesseur. Sur le plan intérieur commence une période de relative prospérité ; les droits des citoyens sont mieux respectés, c'est le début d'une certaine libéralisation. L'URSS stupéfie le monde par son avance dans le domaine spatial en mettant en orbite le premierSpoutnik et en y envoyantYouri Gagarine, premier homme dans l'espace. Sur le plan international, l'URSS élargit son influence à de nombreux pays dutiers monde et parvient par des investissements massifs dans l'armement à faire jeu égal avec les États-Unis, notamment dans le domaine nucléaire et desmissiles balistiques. Cette période deguerre froide se traduit par de nombreux conflits ou tensions un peu partout dans le monde entre les deux superpuissances et leurs alliés. Lacrise de Cuba en 1962 manque de dégénérer en un conflit nucléaire. L'accession deLéonid Brejnev au pouvoir (1964) se traduit par une relative détente entre les deux grands, grâce aux travaux de laConférence sur la sécurité et la coopération en Europe mais également, sur le plan intérieur, par une réduction des tentatives de réforme qui n'avaient pas réussi à son prédécesseur (lacampagne des terres vierges entre autres). L'écart entre le niveau de vie desSoviétiques et celui des habitants des pays occidentaux s'accroît. La tension entre les deux superpuissances reprend à compter de 1979 à la suite de l'invasion de l'Afghanistan et de l'arrivée deRonald Reagan à la tête des États-Unis en 1980.
Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985 en prenant la tête duPCUS avec la volonté de réformer le régime pour combattre la stagnation économique et les reliquats du stalinisme, mais ses réformes donnent des résultats plutôt mitigés. Laperestroïka (restructuration économique) n'a pas atteint les objectifs escomptés ayant aggravé les pénuries de biens de consommation et les inégalités sociales entraînant un mécontentement populaire, tandis qu'une démocratisation du régime, amorcée avec laglasnost (transparence), déclenche des conflits interethniques et la montée des nationalismes, mal perçus par les Russes. En 1986, le pays est confronté à laCatastrophe nucléaire de Tchernobyl.
Vers 1991, un véritable dualisme du pouvoir s'installe au Kremlin - la puissance montante des structures étatiques russes libérées de la tutelle du PCUS, avecBoris Eltsine en tête, face aux organes du pouvoir soviétique et communiste, archaïque etconservateur, essayant en vain de freiner les réformes gorbatchéviennes et de préserver le système soviétique. Lors d'unréférendum organisé le, 77,85 % des électeurs votent pour la préservation de l'Union soviétique. Unnouveau traité devait être signé entre les républiques le. Cependant uncoup d'État mené par les conservateurs le 19 août échoue mais empêche l'adoption du projet et accélère la chute du pays.
L'URSS s'effondre : les républiques qui la constituaient prennent leur indépendance, leConseil d'assistance économique mutuelle créé en 1949 et lePacte de Varsovie (1955) ne sont plus. Mikhaïl Gorbatchev démissionne le. La fédération de Russie reprend de l'ancienne superpuissance mondiale les trois quarts de son territoire, plus de la moitié de sa population, les deux tiers de son industrie et la moitié de sa production agricole. État continuateur de l'URSS, elle occupe désormais sa place dans les institutions internationales, dont le siège permanent auConseil de sécurité des Nations unies, mais assume également lepassif financier de l'ancienne URSS. Une union politique et économique, laCommunauté des États indépendants (CEI), est fondée quelques jours avant la démission de Gorbatchev pour tenter de maintenir des liens privilégiés entre les anciennes républiques soviétiques.
Bien que la Russie, dirigée parBoris Eltsine à partir de 1991, soit l’héritière de l'Union soviétique, elle ne peut endosser son rôle de superpuissance. Elle est en effet confrontée à de nombreux problèmes internes, parmi lesquels l'élaboration laborieuse d'un système politique démocratique et une guerre de sécession enTchétchénie, et laisse la grande politique mondiale aux Américains et à leurs alliés.
Eltsine, le premier président de la Russie postsoviétique, donne une inflexion libérale au nouveau régime. La société russe, qui a dû abandonner le socialisme, est profondément bouleversée. Quelquesoligarques construisent des fortunes. Mais le déclin de l'outil économique, l'affaiblissement de l'État fédéral provoquent une chute catastrophique du niveau de vie des Russes.
La transition vers l'économie de marché est alors apparue inéluctable pour la fédération russe née fin 1991. Deux approches économistes s'opposaient vis-à-vis des modalités de cette transition vers le capitalisme[40]:
D'une part, les partisans d'une thérapie de choc, qui prônaient la libéralisation rapide des prix et du commerce, des programmes de stabilisation de l'inflation et desprivatisations massives. Cette école est menée par le professeurJeffrey Sachs.
D'autre part, les institutionnalistes ou « gradualistes », prônant une transition plus progressive. Pour eux, la Russie doit donc reconstruire son système juridique (pour permettre aux entreprises de négocier leurs contrats) et ses structures de régulation (pour assurer le bon fonctionnement du système financier, par exemple). Pour les gradualistes, les privatisations ne sont pas une fin en soi mais avant tout une façon de stimuler la concurrence, l'innovation et la productivité. Il faut être très prudent et libéraliser l'économie, privatiser le secteur public, qu'à mesure que les institutions nécessaires au bon fonctionnement du marché se développeraient.
Appuyés par les instances internationales (FMI, BERD, etc.), les partisans de la « thérapie de choc » (Jeffrey Sachs) l'emportèrent et conseillèrent le gouvernement russe.
À partir de 1992, la Russie privatisa massivement, la thérapie de choc étant mise en œuvre de façon complète à partir de 1994 : à cette époque, plus de 50 % du secteur public (112 625 entreprises d'État) avaient été privatisés. Sur le plan économique, la planification dirigiste et centralisée de l'économie est ainsi abandonnée sans transition au profit d'un mode de fonctionnement s'inspirant des thèses libérales des économistes de l'école de Chicago. Les moyens de production ont été en grande partie privatisés, dans des conditions souvent obscures.
La transition rapide vers une économie de marché capitaliste provoque au cours des années 1990 un effondrement total de l'économie. LePIB est divisé par deux en quelques années, et une crise financière majeure en 1998 plonge une grande partie de la population dans de graves difficultés (excepté une infime minorité de nouveaux riches, surnommés « nouveaux Russes »). La privatisation assortie de l'ouverture des marchés des capitaux facilite la ruée des capitaux hors du pays.
Pour leprix Nobel d'économieJoseph E. Stiglitz, la thérapie de choc a été une grave erreur. Dans son livre,La Grande Désillusion il écrit ainsi :« Les privatisations ont été réalisées avant d’avoir mis en place le cadre juridique et institutionnel nécessaire. L’argument du FMI était que des droits de propriété sont essentiels pour l’efficacité d’une économie. Mais rien ne s’est déroulé selon ce scénario. Les privatisations ont accru les possibilités de pillage et les raisons de piller au lieu de réinvestir dans l’avenir du pays. L’absence de lois assurant une bonne gouvernance d’entreprise a incité ceux qui parvenaient à prendre le contrôle d’une firme à voler les actionnaires, en pillant les actifs des entreprises ».
Lorsque la présidence de Boris Eltsine touche à sa fin, l'économie russe est au plus bas. Le PIB a baissé de 7,5 % par an en moyenne entre 1990 et 1998, à une époque où la Chine, autre pays en transition, connaissait un taux de croissance annuel moyen de 10 %.
De plus, l'armée est tenue en échec dans le conflit qui l'oppose aux séparatistes islamistes enTchétchénie. Les élections de 1993 se traduisent par une montée du courant nationaliste (22,92 % des votes vont auParti libéral-démocrate de Russie deVladimir Jirinovski, contre 7,81 % en juin 1991) et le maintien d'un vote communiste important (12,40 % des votes, contre 16,85 % en juin 1991). Une nouvelle constitution, adoptée en décembre 1993 après une gravecrise constitutionnelle et la mise au pas duCongrès des députés du peuple à l'aide de l'armée, donne un tour plus présidentiel au régime. La période est également caractérisée par de grands mouvements de population entre les États composant l'URSS (population russe des États voisins se repliant en Russie, émigration des Russes de religion juive ou d'origine allemande, fuite des cerveaux) et au sein même de la Russie (abandon des campagnes et des zones les plus éloignées en Sibérie). Le désordre économique et politique se prolonge jusqu'en 1998, date à laquelle le système financier russe s'effondre : entre 1990 et 1998 le PIB aura chuté de 45 %.
A partir de 2000 : redressement et nouveau régime autoritaire
Vladimir Poutine, porté au pouvoir en 2000, se donne pour objectif de rétablir le fonctionnement de l'État et de l'économie par le biais d'un régime présidentiel fort. Le nouveau président bénéficie de l'envolée du cours des matières premières, dont la Russie est le plus grand producteur. Il lance des réformes structurelles visant entre autres à rétablir la « verticale des pouvoirs ». Des mesures ont été prises contre la fraude fiscale, ce qui s'est traduit par l'arrestation de certains oligarques. Depuis 2000, la Russie connaît une croissance forte (augmentation du PIB de 7 % en moyenne) étroitement liée à la montée des prix des matières premières et plus particulièrement du pétrole et du gaz. L'afflux de revenus qui en découle permet le développement du secteur tertiaire (banque, assurance, distribution) et la croissance de la consommation intérieure.
Vladimir Poutine tente de redonner à la Russie un rôle de premier plan sur la scène internationale en profitant, entre autres, des déboires américains en Irak, et de renouer des liens privilégiés avec les anciennes républiques composant l'URSS en maniant alternativement la manière forte (Biélorussie, Ukraine) et une approche plus diplomatique. Son successeur,Dmitri Medvedev, élu en mars 2008, est pluslibéral, mais continue d'appliquer la politique générale de Poutine. Par ailleurs, laguerre d'Ossétie en 2008 étend l'influence russe dans leCaucase, en particulier enAbkhazie et enOssétie du Sud-Alanie. Vladimir Poutine lui succède à nouveau après l'élection présidentielle de mars 2012.
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En 2014, à la suite de l'annexion de la Crimée, le gouvernement de Vladimir Poutine est critiqué par les autres pays duG8 qui suspendent son adhésion au groupe, reformant ainsi temporairement le G7.
L'un des quartiers deMarioupol a été entièrement détruit par l'armée russe. Lors des bombardements nocturnes, des civils ukrainiens ont été brûlés vifs dans leurs appartements. La ville a été incorporée à la Russie lors d'un vote bidon, mais selon la loi ukrainienne, elle est considérée comme un territoire temporairement occupé.
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, l'Occident adopte des sanctions contre l'économie russe qui entre en récession de 4 % au second semestre de 2022 d'après l'agence de statistiqueRosstat[43],[44],[45]. L'Europe et les États-Unis livrent également de grandes quantités d'armement pour permettre à l'Ukraine de résister face à l'invasion[46]. Cette situation pousse la Russie à réorienter massivement ses flux commerciaux, d'approvisionnement et ses partenariats stratégiques, et à accentuer son ancrage asiatique, notamment en approfondissant ses relations avec laChine, laCorée du Nord, l'Iran et l'Inde[26]. Par la réorientation de ses échanges, la Russie est un acteur important de ladédollarisation de l'économie mondiale, principalement au profit duyuan[26].
Leprésident de la fédération est élu ausuffrage universel pour une période de six ans depuis 2012. Sonmandat est renouvelable une seule fois. La dernière élection présidentielle a eu lieu le 17 mars 2024 et a conduit à la réélection deVladimir Poutine dès le premier tour.
laDouma d'État (Государственная дума) : assemblée de450 députés élus au suffrage universel direct pour cinq ans. La Douma est présidée parViatcheslav Volodine depuis ;
La constitution russe garantit l'égalité de tous les citoyens devant la loi et l'indépendance des juges. Les procès doivent être publics et le droit de la défense est garanti aux accusés.
Selon la loi fédérale, le dirigeant d'unsujet de la fédération de Russie est élu soit par les citoyens de la fédération de Russie résidant dans ce sujet sur la base du suffrage universel, égal et direct, au scrutin secret, soit par les députés de l'organe législatif de ce sujet sur la proposition duprésident de la fédération de Russie, qui a aussi le droit de destituer le dirigeant d'un sujet de la fédération de Russie et d'en désigner un par intérim (jusqu'aux élections prochaines dans ce sujet de la fédération de Russie).
Territoires post-soviétiques ayant déclaré leur indépendance et reconnus par la Russie
Territoires post-soviétiques ayant déclaré leur indépendance et reconnus uniquement par des territoires devenus indépendants, eux-mêmes reconnus par la Russie
Les vozdouchno-dessantnye voïska ou VDV (en russe :Воздушно-десантные войска, en abrégéВДВ, « troupes aéroportées ») en manœuvre au Kazakhstan.
L'actuelle armée russe, formée en 1992, est l'héritière de l'ancienneArmée rouge qui fut l'Armée soviétique de 1922 à 1991, année de la dislocation de l'URSS. Elle a hérité de l'armement et de l'équipement de l'armée soviétique située sur le territoire russe, ainsi que de la totalité de l'arsenal nucléaire soviétique qui lui a été transféré par le Kazakhstan, l'Ukraine et la Biélorussie[réf. souhaitée].
Évolution du stock d'armes nucléaires.
La Russie est l'un des cinq pays reconnus officiellement par leTraité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) comme possédant l'arme nucléaire. Elle possède d'ailleurs le plus vaste arsenal nucléaire au monde avec plus de 16 000 têtes nucléaires[49] dont 3 500 sont opérationnelles.
Après la chute de l'URSS, malgré la baisse des effectifs et du budget, l'armée russe reste une armée de premier plan à l'échelle mondiale[réf. souhaitée].
La Russie est en tête des exportations d'armes, devant la France (5,2 milliards de dollars) et derrière les États-Unis (26,9 milliards de dollars) avec un excédent de 7,2 milliards de dollars américains, émanant de sonsecteur de l'armement[50]. Les principaux clients de la Russie sont l'Inde et la Chine en tête, puis notamment l'Iran, le Venezuela et l'Algérie[51].
La Russie considère devoir se protéger contre diverses « menaces » : indépendantistes au sein de la Russie, rivalités avec ses voisins de l'Ouest, d'Asie Mineure, du Japon, de Mongolie et de Chine. Elle surveille de près les détroits turcs pour accéder à la Méditerranée, le « verrou » danois pour accéder à l'océan Atlantique et à l'Est, le « verrou » japonais pour l'océan Pacifique, et l'Arctique notamment pour le pétrole[52].
D'aprèsTaline Ter Minassian, professeure d'histoire contemporaine à l'INALCO,« le Kremlin a parfois cherché à utiliser la Chine comme contrepoids à l'Europe et aux États-Unis, mais la relation entre Moscou et Pékin est un mélange de coopération et de compétition. […] les deux puissances sont également concurrentes pour étendre leur influence en Asie centrale, et la Chine noue des liens économiques avec la Serbie et l'Ukraine »[58].
Économie
Station-serviceRosneft. C'est la deuxième compagnie pétrolière mondiale derrièreSaudi Aramco[59].
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L'agriculture, longtemps handicapée par lacollectivisation des exploitations agricoles sous le régime soviétique, malgré le labourage des terres vierges dans les années 1970, composant avec un environnement naturel globalement peu favorable et immense, est structurellement déficitaire (déficit en valeur de10 milliards de $). Mais la Russie peut être considérée comme une puissance agricole forte – la Russie est le premier producteur mondial d'orge, de framboise, de groseille. Elle est aussi un gros producteur debetteraves, deblés et depommes de terre.
Moscou, le nouveau quartier des affairesMoskva-City.
La répartition du PIB (secteur primaire 7 % – secondaire 37 % – tertiaire 56 %) reflète la montée en puissance des services[réf. nécessaire].
Le fonctionnement de l'économie russe a subi des transformations radicales après les réformes entamées parGorbatchev dans la2e moitié des années 1980 (perestroïka), caractérisées par le passage d'uneéconomie planifiée (dont l'ensemble des moyens de production étaient contrôlés par l'État) à un mode de fonctionnement basé sur l'économie de marché.
Ce processus de transformation est à l'origine d'une crise économique profonde, culminant avec la crise financière en 1998, dont la Russie s'est progressivement relevée depuis : le PIB a retrouvé en 2007 son niveau de 1990. L'évolution du prix des matières premières a grandement favorisé la reprise économique amorcée en 1998. Avec une croissance du PIB supérieure à 6 % en moyenne depuis cette date, l'État russe a pu régler par anticipation les emprunts contractés au plus fort de la crise financière et ramener la dette publique à 8 % fin 2007[réf. souhaitée].
La Russie s'est constituée la troisième réserve de change du monde (504 milliards de $ en février 2012[réf. souhaitée]) grâce à unebalance des paiements excédentaire de 10 % du PIB durant cette période[réf. souhaitée]. Le budget de l'État, régulièrement excédentaire grâce à une gestion prudente[réf. souhaitée] de la manne financière constituée par des rentrées fiscales plus efficaces[réf. souhaitée] et au prix assez élevé deshydrocarbures, a permis la constitution en 2004 d'unfonds de stabilisation qui se montait à130 milliards de dollars en septembre 2007. L'État russe a retrouvé des moyens financiers permettant de lancer des projets d'envergure (infrastructures, soutien à l'investissement)[réf. souhaitée].
Des secteurs importants de l'industrie russe sont, depuis la libéralisation de l'économie, confrontés à la concurrence des entreprises étrangères : celle-ci n'est freinée que dans des domaines jugés stratégiques[réf. souhaitée] (construction automobile, ressources minières et énergétiques, industrie de l'armement). La Russie reste le deuxième exportateur mondial d'armes (avions de chasse, sous-marins, etc.)[50]. Mal préparée, l'industrie légère russe a vu ses parts de marché fondre sur le marché national. Le phénomène touche également des industries de pointe comme la construction aéronautique. Les exportations sont désormais en grande partie composées de produits à faible valeur ajoutée (hydrocarbures et métaux représentaient en 2005 82 % des exportations en volume et non en valeur). La croissance de cette économie peu diversifiée est très sensible aux évolutions du prix des matières premières[réf. souhaitée].
L'élevage porcin et de volaille est également très répandu. En revanche, l'élevage de bovins est essentiellement destiné à la production laitière[66][réf. nécessaire]. La betterave sucrière est également une réussite du secteur agricole. Sur les six premières années de la décennie 2010,le pays a confirmé sa huitième place au palmarès des grands producteurs mondiaux de sucre[67], grâce à une progression de près d'un cinquième des volumes de betterave récoltés.
Les conditions climatiques de la Russie ne lui permettent une mise en culture de ses terres que sur une période relativement courte (environ sept mois de l'année). La dimension de sasurface agricole utilisée et le facteur climatique permettent sans doute d'expliquer que son agriculture est plutôtextensive qu'intensive[réf. souhaitée].
Les variationspaysagères et structurales de l'espace agricole russe se font largement suivant ungradient nord-sud défini essentiellement par leclimat[réf. souhaitée]. Cette variation régionale est visible par le degré de mise en culture du territoire, par ladensité de population et par la taille des bourgs[réf. souhaitée].
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Principaux gazoducs existants et en projet approvisionnant l'Europe en gaz russe.
La Russie est considérée comme une grande puissance énergétique[59]. Elle possède les plus grandes réserves degaz naturel du monde (32 % des réserves prouvées, 23 % des réserves probables), ainsi que les deuxièmes plus grandes réserves decharbon (10 % des réserves prouvées, 14 % des réserves probables), les huitièmes pour lepétrole (12 % des réserves prouvées, 42 % des réserves probables), et 8 % des réserves prouvées d'uranium[68]. En 2021, la Russie était le 3e pays exportateur et consommateur d'énergie du monde[69].
La production d'énergie de la Russie atteignait en 2011[70] un total de 1,31 milliard deTep, dont 42 % pour le gaz naturel, 39 % pour le pétrole, 14 % pour le charbon ; le nucléaire (3,5 %) et les énergies renouvelables pèsent peu à côté de ces mastodontes, bien que la Russie compte plusieurs centrales hydroélectriques et nucléaires parmi les plus puissantes du monde[réf. nécessaire].
Les taxes sur les hydrocarbures financent en 2022 40 % du budget de la Russie[72]. L'industrie des hydrocarbures représente en 2021 15 % du PIB de la Russie, ce qui est comparable à la Norvège, mais bien moins que l'Arabie saoudite (50 %) et plus que les États-Unis (8 %)[73].
La consommation d'énergie de la Russie est très élevée :5,15 Tep par habitant en 2011 (France : 3,88) et les émissions degaz à effet de serre de la Russie étaient de 11,65 tonnes de CO2 par habitant (France : 5,04 tCO2/hab ; États-Unis : 16,94 tCO2/hab ; Chine : 5,92 tCO2/hab)[71].
LeTranssibérien est le plus célèbre des trains russes. Le train rapideAllegro relieHelsinki àSaint-Pétersbourg depuis 2010. Le réseau ferroviaire régional se nomme « Elektritschka ».
Le Tursib relieTachkent àNovossibirsk et met ainsi en relation leTranscaspien et leTranssibérien. La voie ferrée part de Tachkent, enOuzbékistan, d'où elle se sépare du chemin de fer Transcaspien. Elle se dirige ensuite vers le nord-est et traverse les villes deChymkent,Taraz,Bichkek et atteintAlmaty. De là, le Turksib se dirige vers le nord et franchit la frontière russe, puis passe àBarnaoul et arrive à Novossibirsk, où il rejoint le Transsibérien.
Le fleuve est navigable de bout en bout, mais il est gelé de décembre à avril ; il est utilisé de manière intensive pour le transport du bois par flottage. Le canal de la Dvina septentrionale le relie à laVolga qui se jette dans lamer Caspienne et par un autre canal il est relié à lamer Noire. Un autre canal permet aux bateaux naviguant sur la Dvina septentrionale d'atteindre legolfe de Finlande en passant par les lacsLadoga etOnega. Grâce à la Dvina, lamer Blanche est reliée à la fois à la mer du Nord et à la mer Méditerranée. La Dvina septentrionale est une voie de communication importante de la Russie du nord.
C'est le plus court chemin de l'Europe à l'Asie. On le sait depuis 1648, année durant laquelle un navigateur cosaque,Simon Dejnev, identifie la voie et franchit, le premier, le détroit de Béring. Il n'est navigable qu'en été. Mais des chenaux de navigation sont ouverts par de puissants brise-glace nucléaires russes pour étendre au maximum la période de navigation sur cette voie stratégique.
Le canal forme un élément du Réseau unifié en eau profonde de la Russie d'Europe. Le canal Lénine, la Volga et le Don forment ensemble la voie la plus directe reliant lamer Caspienne à lamer d'Azov, et donc lamer Noire et les océans.
L'Ob est une voie de communication majeure pour laSibérie occidentale même s'il n'est navigable que190 jours par an en moyenne dans son cours supérieur et environ150 jours dans son cours inférieur. Une bonne partie des marchandises transportées sur le fleuve transite ensuite par la route maritime du nord à travers l'Arctique. Le transport fluvial agit en complémentarité avec leTranssibérien qui assure les liaisons est-ouest entre les grands bassins sibériens, bassin agricole d'Omsk sur l'Irtych et le bassin charbonnier duKouzbass sur leTom. Le grand axe ferroviaire franchit l'Irtych à Omsk et l'Ob àNovossibirsk, leTurksib, qui lie l'Asie centrale à la Sibérie, aboutit dans cette dernière ville après avoir traversé l'Ob supérieur àBarnaoul. À la fin duXIXe siècle, un ensemble de canaux qui utilisait la rivièreKet a été construit pour mettre en communication le fleuve avec l'Ienisseï, mais il a depuis été abandonné car n'étant pas compétitif par rapport au transport ferroviaire.
Moscou, ville desservie par deux plates-formes, l'aéroport de Moscou-Cheremetievo pourAeroflot, et l'aéroport de Moscou-Domodedovo qui est le plus grand aéroport de Russie en nombre de passagers et de fret, légèrement devant l'autre grand aéroport de Moscou, l'aéroport international Cheremetievo, avec 20 430 000 passagers en 2008, puis la compagnieTransaero (licence d'exploitation retirée en octobre 2015) etS7 Airlines qui est la première sur le marché intérieur.
Saint-Pétersbourg, la ville est desservie par deux aéroports situés à environ douze kilomètres au sud du centre-ville. Après Moscou il s'agit de la deuxième plate-forme aéroportuaire de Russie avec six millions de passagers en 2007.
Aéroport de Poulkovo pour les vols internationaux. De nombreuses compagnies desservent Saint-Pétersbourg, dont la compagnie aériennePulkovo Aviation.
l'aéroport Pulkovo I pour les vols intérieurs.
Localisation de Vladivostok en Extrême-Orient russe, juste au nord de l'île Rousski (en rouge).
RusLine, compagnie aérienne russe, dont le siège est àMoscou. Elle est spécialisée dans les vols intérieurs en Russie, mais dessert quelques destinations en Europe de l'Est, au Proche et au Moyen-Orient ;
VIM Airlines, est une compagnie aérienne russe basée àMoscou. Elle effectue desvols charters et réguliers ainsi que des vols cargo au départ de Moscou ;
Yamal, est une compagnie aérienne russe, dont le siège est àSalekhard.
Numérique
L'industrie numérique russe connaît une croissance notable, grâce notamment à des entreprises commeYandex,Kaspersky etMail.ru Group, toutes trois connues à l'étranger.
On peut aussi citerVKontakte, un réseau social qui constitue en Russie une alternative à Facebook.
Les statistiques de laCour européenne des droits de l’homme (CEDH) indiquent que la Russie est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre de violations des droits de l’homme. Loin devant la Turquie ou l’Ukraine[80].
Dans son rapport annuel de 2020,Amnesty International indique notamment que la torture est endémique et que les tortionnaires restent quasiment totalement impunis, que la modification de la législation a réduit l'indépendance de la justice, que les personnesLGBTI restent discriminées et persécutées et que de nouveaux éléments confirmant les allégations decrimes de guerre parles forces Russes en Syrie ont été apportés[78]. En 2021,Human Rights Watch affirme que la répression n'a jamais été aussi importante depuis lachute de l'URSS en 1991. La censure des médias d'oppositions, le harcèlement des manifestants pacifiques, les campagnes de diffamation contre les groupes indépendants, l'interdiction de nombreuses organisations étrangères font partie des griefs portés par l'ONG[79].
Depuis l'invasion de l'Ukraine commencée le 24 février 2022, la Russie est accusée d'attaques constitutives decrimes de guerre[82]. Elle est suspendue duConseil de l'Europe le, puis son exclusion est votée à l'unanimité le 16 mars parce qu’elle ne respecte plus les valeurs de l'organisation, ni aucun des engagements qu’elle a pris lors de son adhésion. Les citoyens russes n'ont désormais plus accès à la CEDH, les recours russes représentant un quart des cas (dont par exemple, celui de l'activiste anti-corruptionAlexeï Navalny)[83].
L'ONGGlobal Initiative Against Transnational Organized Crime publie en avril 2022 un rapport qui relève qu'à la suite des sanctions économiques et financières qu'elle a subies après l'invasion de l'Ukraine, la Russie, avec l'aide desÉmirats arabes unis (EAU), utilise son influence enAfrique de l'Ouest pour exploiter les marchés illicites de l'or afin de générer des bénéfices et déplacer des capitaux, ceci malgré la condamnation par les EAU de l'invasion de l'Ukraine. Le marché de l'or des EAU, qui a augmenté pour devenir l'un des plus importants au monde au cours de la dernière décennie, conserve une réglementation inadéquate susceptible de permettre un commerce non éthique[84].
Le 26 septembre 2022, un rapport duComité pour la protection des journalistes révèle que desjournalistes russes ont été arrêtés alors qu'ils couvraient des manifestations de protestation contre la « mobilisation partielle » desréservistes annoncée par Vladimir Poutine le 21 septembre[85].
Cela s'explique en partie par l’économie de réseau héritée de la période desprivatisations des années 1990. Cette distribution des ressources et des entreprises a façonné les rapports de force dans les plus hautes sphères du pouvoir en Russie au profit de certains oligarques faisant désormais partie intégrante de la réalité socio-économique et politique du pays. De plus le manque de certains attributs d’unÉtat de droit (justice indépendante, liberté d’association et de presse) laisse une forme d’anomie autoritaire se dessiner en Russie, affaiblissant la constitution d’un appareil déjà déficient de lutte contre la corruption[87].
Carte ethnique de la Russie européenne avant la Première Guerre mondiale.Évolution de la population entre 1950 et 2015 (chiffres du Service fédéral des statistiques, population en millions d'habitants).
La population de la Russie s'établit approximativement à 146,17 millions d'habitants en 2021[16], avec un taux d'urbanisation élevé (73 % de la population). La densité est de 8,5 hab./km2, mais la population est très inégalement répartie sur le territoire : de 26,9 en Russie d'Europe (Oural compris) elle tombe à 2,5 en Russie d'Asie. L'urbanisation tend à dépeupler la « Russie profonde » au profit de grandes métropoles et plus particulièrement des villes de la Russie européenne.
Après la Seconde Guerre mondiale, qui avait entraîné la mort d'environ27 millions de personnes[88] (civils et militaires), la population avait retrouvé son niveau d'avant-guerre en 1955 (111 millions), puis s'était accrue de près de 35 % en atteignant son maximum en 1992 (148,7 millions). Cependant plusieurs phénomènes sont venus modifier cette dynamique démographique dont la plus importante est sans doute la « normalisation » de la fécondité russe qui a effectué à compter de 1988 satransition démographique et présente désormais un taux de natalité proche de celui des autres pays d'Europe de l'Est, c'est-à-dire très bas.
La population de la Russie augmente à partir de 2009 du fait de l'immigration, d'une hausse de la natalité et d'une baisse de la mortalité. En 2013, letaux de natalité s'établit à 13,3 ‰ tandis que letaux de mortalité s'élève à 13,1 ‰. L'indice de fécondité est de1,7 enfant par femme. Depuis 2007, pour enrayer la diminution de la population, l'administration deVladimir Poutine octroie un « capital maternité » de 267 500 roubles (environ 6 300 euros) à la naissance du second enfant. Depuis 2019, la population russe rebaisse.
Le déficit naturel est en partie compensé par des flux migratoires en provenance des pays issus de l'éclatement de l'URSS. L'immigration, qui était dans les années 1990 essentiellement le fait de russophones, a aujourd'hui des origines plus mélangées (immigrationchinoise et ouzbèke)[réf. nécessaire]. En 2008, la Russie comptait quelque10 millions d'immigrés[89]. Lacrise économique, l'augmentation duchômage et la redéfinition de l'identité russe provoquent une montée de laxénophobie dans le pays : 74 meurtres à caractèreraciste ont été recensés en 2007, 114 en 2008[89], ce qui est à mettre en perspective avec les statistiques inférieures des autres pays européens connaissant désormais eux aussi ce phénomène. Par ailleurs, le courant d'émigration en direction d'Israël, desÉtats-Unis et de l'Allemagne, très important durant les années 1990, s'est aujourd'hui pratiquement tari et fut bien inférieur à certaines prévisions[90].
L'espérance de vie est inférieure à la moyenne européenne pour les femmes (75 ans) mais l'est surtout pour les hommes : pour ceux-ci, l'âge moyen au décès est de63 ans (inférieur de9 ans à la moyenne européenne et de14 ans à la moyenne française) soit un taux de mortalité de15 ‰ pour un taux de natalité de9 ‰. L'espérance de vie a connu une chute dramatique pendant la période de chaos politique et économique des années 1990, à la suite de la disparition de l'Union soviétique. Cela s'explique par divers facteurs : l'alcoolisme de masse, le suicide, un système de santé déficient qui ne réussit pas à stopper le développement rapide duSIDA et la tuberculose[91]. Ainsi, la Russie a connu pendant la crise de la période de transition quatre fois plus de morts violentes que les États-Unis[91] : en effet, elle se classait à l'époque au deuxième rang mondial pour les homicides (28,4 pour 100 000 habitants en 2000[92]) et troisième pour les suicides (38,4 pour 100 000 habitants en 2002[93]). L'arrivée, plus tardive qu'à l'Ouest, de certaines épidémies comme le sida explique aussi la situation : à la fin de 2005, la Russie enregistrait près de 350 000 infections auVIH[94]. L'alcoolisme en Russie était un problème desanté publique de premier plan. Un plan gouvernemental restreignant la vente d'alcool, en augmentant le prix et en interdisant la publicité, a fait baisser la consommation de 43 % entre 2003 et 2016[95],[96]. Cette baisse a contribué à la hausse de l'espérance de vie, qui a atteint un niveau record en 2018, pour s'établir à78 ans pour les femmes et68 ans pour les hommes. Au début des années 1990, l'espérance de vie des hommes n'était que de57 ans[95]. Le taux de natalité est relativement bas, comparable à celui observé en Europe[97]. Face à cette situation, le gouvernement russe accorde des aides pour encourager la natalité[98].
Après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, la population russe a subitement augmenté d'environ deux millions d'habitants, portant le total à environ 146,5 millions d'habitants.
Villes
Malgré la faiblesse de ladensité moyenne, la Russie est un pays fortementurbanisé : près des trois quarts desRusses (73 %) résident en ville, soit 106,5 millions de ses habitants au sein d'environ 1 100 villes et 1 400 bourgs. Quelque 20 % des Russes se concentrent dans des villes de plus d'un million d'habitants et 45 % dans des zones urbaines de plus de cent mille âmes[99].
Lerusse est la langue d'État de la fédération. Par ailleurs37 langues ont un statut de langue d'État dans les républiques, et 15 autres langues ont un statut officiel. Un grand nombre d'autres langues sont parlées en Russie.
Le taux d'alphabétisation est dans la moyenne des pays de l'OCDE : 99,7 % en 2019[101].
Les populations n'appartenant pas à l'ethnie russe sont souvent bilingues (exemples : russe et tatar, russe et oudmourte, russe et iakoute, russe et arménien).
Entre 2003 et 2008, le taux de scolarisation brut pour les hommes et femmes est de 96 % et le taux de scolarisation net est de 91 %. Dans un cadre éducatif, 21 % des enfants scolarisés utilisent un accès à Internet, en 2007[réf. souhaitée]. Le taux de suivi en dernière année d'école primaire est de 99 %, entre 2003 et 2008, d'après les données administratives russes[réf. souhaitée]. D'après l'Unicef, le taux de scolarisation en secondaire est de 85 % pour les hommes et de 83 % pour les femmes entre 2003 et 2008[102].
Alors que le cinéma a souvent été considéré comme une forme de divertissement bon marché à destination des classes populaires, la production cinématographique en Russie a eu dès 1917 un rôle culturel important : immédiatement après la révolution de 1917, le cinéma soviétique a exploré les possibilités et les limites du montage avec par exemple des films commeLe Cuirassé Potemkine. Le régime utilisait cet art pour former les masses, mais il tenta cependant de le faire avec des formes nouvelles et une grande créativité. Des réalisateurs soviétiques commeSergueï Eisenstein etAndreï Tarkovski marquèrent leur époque et eurent une grande influence sur les cinéastes contemporains. Eisenstein fut l'élève du metteur en scène et théoricienLev Koulechov, qui mit au point les principes du montage cinématographique dans la première école du cinéma créée au monde, l'institut du cinéma de l'Union à Moscou. En 1932, Staline promulgua leréalisme socialiste soviétique comme fondement de l'art soviétique, ce qui freina la créativité, mais beaucoup d'œuvres produites à cette époque sont des réussites artistiques comme Tchapaev,Quand passent les cigognes etla Ballade du soldat.
L'art de la vidéo est très populaire dans la Russie moderne. La Russie est l'un des marchés prioritaires pourYouTube[103]. L'épisode le plus populaire de la série animée russeMasha et Michka a plus de3 milliards de vues[104]. La chaîne « +100500 », qui héberge des critiques de vidéos pour des vidéos amusantes, etBadComedian, qui fait des critiques pour des films populaires, sont particulièrement populaires. De nombreusesbandes-annonces de films russes ont été nommées auxGolden Trailer Awards[105],[106].
Durant la période stalinienne, la tradition de préservation a été brisée. Les sociétés de préservation indépendantes, même celles qui ne défendaient que des sites séculiers tel l'OIRU basé à Moscou, ont été dissoutes à la fin des années 1920. Une nouvelle campagne antireligieuse, lancée en 1929 coïncide avec le collectivisme agricole ; la destruction des églises dans les villes atteint un sommet vers 1932. Un certain nombre d'églises ont été démolies, dont laCathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. À Moscou seulement, les disparitions d'édifices notables de 1917 à 2006 sont estimées à plus de 640 (dont 150 à 200 bâtiments classés, sur un inventaire total de 3 500) - certains ont complètement disparu, d'autres ont été remplacés par des répliques en béton.
Ledôme de la cathédrale néoclassique Saint-Issac de Saint-Pétersbourg.
En 1955, un nouveau leader soviétique,Nikita Khrouchtchev, a condamné les « excès » de l'ancienne académique d'architecture et la fin de l'ère soviétique a été dominée par lefonctionnalisme simple en architecture. Cela a quelque peu aidé à résoudre le problème du logement, mais en créant une grande quantité de bâtiments de faible qualité architecturale, contrastant significativement avec les styles lumineux antérieurs. En 1959,Nikita Khrouchtchev a lancé la campagne antireligieuse. En 1964, plus de 10 000 églises sur 20 000 ont été fermées (principalement dans les zones rurales) et beaucoup ont été démolies. Sur 58 monastères et couvents en activité en 1959, seulement 16 restaient en 1964, sur 50 églises de Moscou en activité en 1959, 30 ont été fermées et 6 démolies.
En juin 2024, l'UNESCO recensait 52 sites inscrits en Russie, dont 31 culturels sur laliste du patrimoine mondial, ce qui en fait le neuvième pays du monde en nombre de sites bénéficiant de la reconnaissance mondiale, devant l'Iran et dernière leRoyaume-Uni.
Le monumentMillénaire de la Russie (1862), conçu pour la commémoration du millième anniversaire de la venue deRiourik en tant que premier prince deNovgorod (862).
En 2016, la Russie compte 2 éléments inscrits sur laliste représentative dupatrimoine culturel immatériel[109]. Le premier est l'espace culturel et la culture orale desSemeiskie, communauté deVieux-Croyants installé enTransbaïkalie à la suite d'un exil depuis la Russie européenne. Il serait environ 200 000, et pratiquent d'anciens rites orthodoxes, comme leurs chats. Ils se caractérisent aussi par leur artisanat, leurs habitations, leurs vêtements traditionnels, leurs ornements, et leur nourriture. Le second élément est l'olonkho, qui est un genre poétique chantéa cappella de la tradition oraleiakoute enrépublique de Sakha. Présente dans l'espace culturel turco-mongol, l'épopée constitue le texte unique de ce genre. Les motifs et types varient tout en suivant un canon fondamental déterminé.
Fête de Réconciliation (Anniversaire de laRévolution russe 1917)
День согласия и примирения
Non férié
12 décembre
Jour de Constitution
День Конституции
Non férié depuis 2005.
Outre ces jours fériés, il existe un grand nombre de fêtes de corporations (Профессиональные праздники). Ces jours ne sont pas chômés, mais les plus importants sont célébrés officiellement (12 avril :journée de la cosmonautique ; 28 mai : jour des gardes-frontières ; 5 octobre : jour des enseignants ; 10 novembre : jour de la police…).
↑HenriDorion et ArkadiTcherkassov,Le russionnaire: petite encyclopédie de toutes les Russies, Éditions MultiMondes,(ISBN978-2-89544-010-9,lire en ligne)
↑a etbAurélien Duchêne,La Russie de Poutine contre l'Occident, Paris, Eyrolles,, 248 p.,p. 62-63
↑Articles 65 et 137 de la Constitution russe de 1993, invoqués à l'occasion de l'intégration des quatre nouveaux sujets à la fédération entre 2014 et 2024.
↑Préambule de la Constitution russe de 1993, dans sa dernière version révisée en 2020.
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Vladimir Fédorovski,Le roman de l'âme slave : Voyage en pays russe, Points, 2010.(ISBN978-2-7578-1970-8)
Marc Ferro,Russie, peuples et civilisations (Marie-Hélène Mandrillon et Marc Ferro, dir.), La Découverte, coll. « La Découverte-poche. L'État du monde », Paris, 2005, 203 p.(ISBN978-2-7071-4547-5)
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