Lerugissement est lecri de plusieursespèces defélins du genrePanthera. Ces grands félins (sous-famille desPantherinae) possèdent au niveau des structures vocales un petitos, l'os hyoïde, qui n'est pas tout à fait rigide et peut vibrer, provoquant le rugissement. Chez les petits félins (sous-famille desFelinae), cet os est rigide et ne peut pas vibrer : ils ne peuvent qu'émettre une plainte proche dumiaulement[1].
Le mot « rugissement » apparaît dès la première moitié duXIIe siècle et est formé du terme « rugir » et dusuffixe « -(e)ment »[2]. Le mot « rugir » vient dulatinrugire qui signifie « pousser des hurlements de douleur » ou « pousser des rugissements de lion » et a remplacé l'ancienne forme française « ruir(e) »[3]. En anglais, le verbe « roar » viendrait probablement duvieil anglaisrarian qui serait un mot issu de l'imitation du rugissement[4]. Un autre cri du tigre : le feulement.
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Le degré d'ossification de l'os hyoïde a longtemps été le seul critère pour décider de la possibilité pour les félins de rugir ou deronronner[5]. Cet os est entièrement ossifié pour toutes les espèces de félins sauf cinq : leLion, leTigre, leJaguar, leLéopard et laPanthère des neiges. Ces cinq espèces ne sont probablement pas capable de ronronner, à l'inverse de l'ensemble des autres espèces de félins[6]. Les cinq espèces du genrePanthera ont une structure de l'os hyoïde très similaire : la partierostrale descordes vocales est constituée d'un tapis de tissus fibro-élastiques. Les autres espèces sont formées différemment. La structure incomplètement ossifiée de l'os hyoïde de la Panthère des neiges est la raison pour laquelle elle a pendant longtemps été classée dans un genre à partUncia[7].
La capacité à rugir grâce à un os hyoïde peu ou pas ossifié est l'hypothèse historique ayant permis de classer les différentes espèces de félins parOwen puisPocock en 1916 : il existait les félins« rugissants » (donc non ronronnants) de la sous-famille desPantherinae et les« non-rugissants » (donc ronronnants) de la sous-famille desFelinae[8].
En fait seules quatre des cinqespèces dugenrePanthera sont capables de rugir, laPanthère des neiges ne rugit pas. L'ossification incomplète de l'os hyoïde n'est donc pas la seuleadaptation à l'origine du rugissement, il y a aussi la taille de la cavité vocale (plus grande chez espèces rugissantes) et la forme descordes vocales, carrées ou rectangulaires chez leLion, leTigre, leJaguar et leLéopard, triangulaires chez laPanthère des neiges comme chez les autresmammifères (dont les félins non rugissants). Cette différence de forme se traduit en une différence substantielle duspectrogramme des cris[9].
Chez letigre, les rugissements peuvent s'entendre à trois kilomètres de distance[10]. Ils sont généralement utilisés pour signaler leur présence aux femelles et aux tigres de passage, mais peuvent parfois indiquer que la chasse a été couronnée de succès[10]
Chez lelion, animal social dont la communication est plus développée que pour les autres félins, le rugissement a diverses significations, selon la situation dans laquelle il est employé. Rugir est employé pour délimiter le territoire, appeler les autres membres du groupe, intimider les rivaux et renforcer le lien « familial » entre les membres du groupe. Les rugissements du mâle sont plus forts et plus profonds que ceux de la femelle. Par une nuit claire, il peut être entendu jusqu'à cinq kilomètres de distance[11].
Lejaguar rugit pour mettre en garde à distance les autres individus sur les questions territoriales et d'accouplement. Le mâle peut le faire avec plus de force que la femelle. Des épisodes intenses d'échanges entre les individus ont déjà été observés dans la nature[12].