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| Vénéré par | Eglise catholique |
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| Étape de canonisation | saint |
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Rufin d'Aquilée (vers 345 àConcordia Sagittaria,Italie - vers 411 àMessine enItalie), dénomination devenue usuelle pourTyrannius Rufinus (ou plutôtTurranius Rufinus), est unascète chrétien, écrivain religieux et traducteur dugrec aulatin, historien ecclésiastique et admirateur de l'œuvre d'Origène. Il est un saint de l'église catholique, sa fête est le27 Juillet.
Rufin naît àJulia Concordia, près d'Aquilée, de parents chrétiens. Il fait des études àRome pendant plusieurs années (360-368) et y rencontresaint Jérôme. Vers370, il intègre àAquilée une communauté religieuse. En372, il part pourAlexandrie où il suit l'enseignement de l'origénisteDidyme l'Aveugle. Il va aussi à la rencontre des ascètes dudésert de Nitrie, notammentMacaire. Il se lie avecMélanie l'Ancienne, venue aussi en Orient en quête de spiritualité chrétienne, et vers378, il la suit àJérusalem. Lorsqu’elle fonde peu après lemonastère double duMont des Oliviers, Rufin prend en mains la communauté des hommes[1]. En386, il retrouvesaint Jérôme, venu s'installer àBethléem. Il est aussi proche de l'évêqueJean II de Jérusalem, ancien moine en Égypte, etorigéniste. Mais à partir de394, Rufin etsaint Jérôme sont impliqués dans le conflit entre l'évêque etÉpiphane de Salamine, qui met en cause son orthodoxie.
En397, Rufin retourne à Rome[2]. Il y traduit en latin leDe principiis d'Origène, et l'Apologie pour Origène dePamphile de Césarée. Il se brouille avecsaint Jérôme à propos de ces traductions : dans une préface, il l'a présenté comme un admirateur (et traducteur) d'Origène. Jérôme écrit au moins trois textes très virulents contre Rufin, et il conteste notamment l'exactitude de sa traduction.
En401, Rufin se retire dans un monastère, àAquilée[3]. Il est un moment inquiété pour son militantismeorigéniste sur l'intervention de l'évêqueThéophile d'Alexandrie, mais le pape finit par condamner seulement certaines thèses d'Origène en renvoyant Rufin à sa conscience. En408, fuyant l'invasion desWisigoths, il part avec des amis d'abord pour le sud de l'Italie, puis pour laSicile, où il meurt.
Il a traduit de nombreux autres ouvrages dugrec vers le latin (et a joué un grand rôle pour la connaissance du christianisme oriental en Occident) :
Il a écrit lui-même une suite à l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée : il en a fusionné les livres 9 et 10 (en élaguant les discours trop favorables à l'arianisme du livre 10) et a ajouté deux livres qui prolongent le récit de325 jusqu'à la mort deThéodoseIer en395[3] (ce qui donne un ensemble en onze livres, présenté comme un tout, avec un court paragraphe au début du livre 10 pour signaler le changement d'auteur). Par ce travail, il fait figure de précurseur dans le domaine latin (et sa continuation a aussi servi de source aux auteurs grecs commeSocrate le Scolastique). L'ouvrage est dédié à l'évêqueChromace d'Aquilée, qui l'avait commandé, selon la préface, après l'invasion de l'Italie parAlaricIer, roi desWisigoths (401).
AvecMarcel d'Ancyre, il a laissé une version duvieux symbole romain. Rufin est aussi l'auteur d'ouvrages apologétiques et de traités dogmatiques, jugés mineurs.