La rue du Faubourg-Saint-Denis doit son nom au fait qu'elle traversait le hameau à l'extérieur dumur d'enceinte, symbolisé aujourd'hui par laporte Saint-Denis, situé sur l'ancienne route versSaint-Denis, dénommé « faubourg Saint-Denis », attesté dans leplan de Turgot, et qui desservait l'abbaye de Saint-Denis. Lefaubourg est primitivement un quartier « fors le bourg » (de l'ancien français « fors », issu du latinforis, « en dehors » et deborc, « bourg »,forsborc vers 1200,forbours vers 1260[1]).
La rue du faubourg Saint-Denis sur un plan de 1705
Cette voie est restée jusqu'à l'ouverture des boulevards deStrasbourg et deSébastopol au milieu duXIXe siècle un élément de cet axe de communication majeur de Paris vers le nord de la France. La rue conduisait à la ville deSaint-Denis et à sabasilique où étaient enterrés les rois de France.
Jusqu'au cours duPremier Empire, la portion comprise entre larue Saint-Laurent et laplace de la Chapelle a porté le nom de « rue du Faubourg-Saint-Lazare », du fait qu'elle longeait lamaison Saint-Lazare. Elle a également porté le nom de « rue du Faubourg-de-Gloire » à cause du voisinage d'un terrain qui portait ce nom[3].
Durant la Révolution, la rue porta brièvement le nom de « rue du Faubourg-Franciade » en 1793[4],[5], la commune deSaint-Denis ayant été renommée « Franciade[5] ».
Depuis quelques années, un processus de gentrification dans la partie basse de la rue s'est amorcé entre la porte Saint-Denis et le boulevard Magenta[6]. Ainsi, la rue fait figure de trait d'union entre deux Paris : le Paris bourgeois des quartiers centraux et le Paris populaire des arrondissements du nord. Elle reste donc aujourd'hui une rue populaire et à forte population immigrée, tout en étant devenue un nouveau lieu de la jeunesse branchée parisienne[7].
No 12 : lepassage du Prado fait la jonction en « L » entre la rue et le boulevard Saint-Denis, ouvert en 1785 sous le nom de « passage du Bois de Boulogne », il a été couvert en 1925 ; il est réputé pour sa décorationArt déco.
Auno 16 se trouve lerestaurantJulien, un ancienbouillon devenubrasserie chic,Chez Julien, dont la réputation des profiteroles fait le tour de Paris. Le restaurant et l'immeuble qui l'abrite sont classés monuments historiques[8], décorArt nouveau, on peut y voir des panneaux peints sur pâte de verre deLouis Trézel. À cet emplacement avait été fondée en 1787 une auberge à l'enseigne duCheval Blanc, qui sera par la suite un des premiers cafés-concerts[9].
No 46 : lepassage Brady, inauguré en 1828, abritait à l'origine des magasins de vêtements ; aujourd'hui, il est réputé pour ses restaurants pakistanais, devenant ainsi le quartier pakistanais de Paris, parfois surnomméLittle Islamabad.
Le dernier tronçon de la rue du Faubourg-Saint-Denis est surnomméLittle Jaffna, c'est ici que se retrouvent lesTamouls de la région parisienne qui ont fui leSri Lanka en guerre civile dans les années 1980. LeGanesh Chaturthi y est fêté, et de nombreux commerces indiens ou srilankais s'y sont implantés[17].
Le bureau de renseignements pour les ouvriers français travaillant en Allemagne permissionnaires ().