Larue de la Faisanderie est une rue deParis située dans le16e arrondissement se trouvant au sein du quartier résidentiel de très haut standing dit « quartier de la Porte-Dauphine ».
Longue de 810 mètres et large de 12 mètres, elle part de l’avenue Bugeaud et se termineavenue Henri-Martin . Elle est en sens unique dans le sens nord-sud.
La rue est desservie côté nord par la ligne2 à la stationPorte Dauphine , et par laligne C du RER à lagare de l'avenue Foch . Lagare de l'avenue Henri-Martin se situe à proximité de son extrémité sud.
Son nom se réfère à l’anciennefaisanderie duchâteau de la Muette [ 1] , aujourd’hui détruit.
Cette voie fut ouverte sur l'allée principale de l'ancienne faisanderie, également dénommée « Petit-Parc », qui s'étendait en longueur au nord du parc principal duchâteau de la Muette , « Grand-Parc », à l'emplacement actuel de l'OCDE jusqu'à l'avenue de la Grande-Armée formant la limite desanciennes communes de Neuilly etde Passy . Le terrain de cette dépendance du château fut vendu commebien national en 1796 aucomte de Saint-Simon puis cédé àCasimir Périer , futur ministre de Louis-Philippe[ 2] .
Ouverte vers 1840 entre l'avenue Bugeaud et larue de Longchamp , alors appelée « rue de l’Ancienne-Faisanderie[ 3] », elle est prolongée une première fois jusqu'à larue du Puits-Artésien puis, vers 1858, jusqu'à l'ancienne avenue d'Eylau et est enfin classée dans lavoirie parisienne par un décret du23 mai 1863 .
No 3 : hôtel particulier de l’actrice Claude France , qui s’y suicida le3 janvier 1928 par inhalation de gaz[ 6] ; c’est également à cette adresse que mourutÉlisabeth de Gramont (1875-1954)[ 7] , duchesse de Clermont-Tonnerre, dite « la Duchesse rouge », femme de lettres, amie deMarcel Proust , officier de la Légion d’honneur. L’actriceElvire Popesco (1894-1993) demeure à cette adresse en 1945 et y fait exécuter des travaux d’agrandissement[ 8] .No 5 : ambassade de Macédoine en France et ancien site de l'ambassade du Monténégro en France .No 11 :emplacement de l'ancien hôtel Desmarais (bâtiment détruit). l'industriel Émile Armet de Lisle (1853-1928) y demeure jusqu'à sa mort[ 9] No 13 : emplacement de l'ancienne demeure parisienne des propriétaires du château de Sept-Saulx , àSept-Saulx dans laMarne (bâtiment détruit).Nos 11-13 : dans la nuit du 15 janvier 1982, le sulfureux homme d'affaires Marcel Francisci est assassiné de trois balles dans saJaguar , dans un parking souterrain situé à ce niveau[ 10] .No 14 : l'auteur et interprète Georgius (1891-1970) y a habité.No 16 : hôtel Seton-Porter, hôtel particulier de style néo-Louis XVI[ 11] construit en 1899 par l'architecte Henry suivant un modèle classique. Jacques Doucet y installa sa collection en 1909. Il abrite aujourd'hui l’Union des fabricants (Unifab) et lemusée de la Contrefaçon . C'est ici que fut tournée une des premières scènes deLa Grande Vadrouille .Représentation commerciale de la Russie au
no 49. No 26 : Julien Goujon y a habité. L'espionneMathilde Carré y loua un appartement avec l'accord d’Hugo Bleicher .No 27 : légation de Monaco dans les années 1900[ 12] .No 31 : l'actrice Claude France (1893-1928) a habité jusqu'à sa mort « un hôtel particulier très étrange, sinistre même, un intérieur grimaçant qui paraissait sorti de la cervelle d'un Conan Doyle »[ 13] .No 33 : hôtel de Goldschmidt-Rothschild : la baronne deGoldschmidt-Rothschild (1892-1973), née Marie-Anne von Friedlaender-Fuld, grandecollectionneuse d'œuvres d'art , y abrita une très bellecollection de peintures impressionnistes. Elle vendit le pavillon situé à l’arrière du jardin à l’actriceNicole Stéphane (1923-2007).Nos 36-38 : hôtel de Nanteuil[ 11] , construit en 1903 pour Pauline Lebœuf Nanteuil et son fils par l’architecte Henri Grandpierre . La mère occupe leno 38, le fils le no 36. Il a coûté à l’époque un million de francs or, comprend une surface habitable de 500 à 600 m2 avec un jardin de 300 m2 et un garage pour trois voitures[ 14] . L'hôtel est revendu en 1925 à un couple argentin, M. et Mme Lucio de Ocampo[ 15] , puis, en 1946, à Mme Léonor Close et M. et Mme de Andia. Dans les années 1980, il appartient au milliardaire austro-américain Jeffrey Steiner[ 16] . En 1990, celui-ci le revend dans des conditions qui feront couler beaucoup d’encre par la suite car les noms des protagonistes de l’ affaire Elf apparaissent dans le dossier.Loïk Le Floch-Prigent , PDG du groupe pétrolier de 1989 à 1993, et sa femme, Fatima Belaïd, en font en effet l’acquisition en 1990 pour la somme de 9,3 millions de dollars[ 17] .No 44 : sous l' Occupation , une partie de l'état-major duBefehlshaber der Ordnungspolizei (BdO) y était logée.Nos 41-49 : hôtel Hériot[ 11] , construit en 1903 pour Cyprienne Dubernet , veuve d’Olympe Hériot , directeur-propriétaire desGrands Magasins du Louvre , par l’architecte danoisGeorges Tersling en style néo-Louis XVI. En 1905, cet immeuble est le lauréat duconcours de façades de la ville de Paris . Le banquier américainHenry Herman Harjes (1875-1926) y a habité. Il est vendu en 1928 àMme Jules Patenôtre , veuve de l’ancien ambassadeur de France aux États-Unis. Durant l'Occupation , une partie de l'état-major duBefehlshaber der Ordnungspolizei (BdO) y est logée. Il abrite aujourd’hui les services commerciaux de l’ambassade de Russie . Dans les années 1960 y vivent l'agent duKGB Vladimir Vetrov et sa femme Svetlana[ 18] .No 48-50 : bâtiments annexes de l' ambassade de Malaisie en France .Maurice Petsche a vécu au n°48, où il est mort[ 19] .No 51 : ambassade de Guinée en France . Le3 juillet 1974 , un attentat à l’explosif endommage la façade de l’ambassade de Cuba, alors située à cette adresse[ 20] .No 53 : hôtel et théâtre privé construits en 1899 par Henri Grandpierre pour Mariede Goulaine , épouse du chanteur lyriqueJean de Reszké . De forme ronde, le théâtre, qui se situait côtérue du Général-Appert , était susceptible d’accueillir 120 personnes[ 21] . L'hôtel devient, bien plus tard, l'ambassade d’Irak puis le bureau culturel de l'ambassade. Le31 juillet 1978 , deux Palestiniens pénètrent dans les locaux de l’ambassade d’Irak, lancent une grenade et ouvrent le feu. L’un d’eux s’enferme ensuite au premier étage avec neuf otages. Quelques heures plus tard, une fusillade éclate entre gardes de l’ambassade et policiers français, faisant un mort dans chaque camp[ 22] .No 54 : ancienne ambassade de Yougoslavie en France .No 55 : plusieurs constructions se sont succédé à cet emplacement, dont l’hôtel particulier des Ménard-Dorian (1883), une construction de huit étages (1914) et, enfin, l’actuelle habitation datant de 1935[ 23] . En 1924, le couturierJean Patou (1887-1936) y fait aménager et décorer son hôtel particulier par les peintresAndré Mare ,Bernard Boutet de Monvel et le ferronnier d'artRichard Georges Desvallières [ 24] .No 55 : le photographe et sculpteur Adam Salomon (1818-1881) a habité à cette adresse[ 25] .Aline Ménard-Dorian (1850-1929), vice-présidente de laLigue des droits de l’homme , dreyfusarde convaincue, y anime, à partir de 1889, des dîners et des soirées littéraires ou musicales[ 26] , où se côtoient écrivains et artistes :Alphonse Daudet , lesfrères Goncourt ,Émile Zola ,Erik Satie ,Auguste Rodin et bien d’autres[ 27] . Aline Ménard-Dorian est l’un des modèles de l'écrivainMarcel Proust pour le personnage de « Madame Verdurin » (bâtiment détruit).No 59 : siège du groupe Le Conservateur, société d'assurance. No 67 : le grand-duc Boris Vladimirovitch de Russie (1877-1943) avait son domicile à cette adresse et y est décédé le 8 novembre 1943[ 28] .No 74 : ancien musée Tattegrain , musée d'art privé et familial[ 29] , fermé vers 1966.No 75 : poste de police. No 79 (anciennement no 47) : ancien hôtel particulier construit par l’architecte Henri Grandpierre à la fin duXIX e siècle, documenté dans la revueLa Construction moderne en 1898[ 30] . Un atelier se trouve au fond du jardin et est relié à l’hôtel par une galerie vitrée. En 1903, l’hôtel particulier, qui compte cinq chambres de maître et une galerie de 13 mètres, est à vendre pour la somme de 225 000 francs[ 31] . En 1909, il est la propriété du dessinateurCaran d’Ache (1858-1909)[ 32] , [ 33] , qui, selon un titre de presse de l’époque, habitedans un hôtel somptueux et clos aux regards [ 34] .Nos 81 et 83 : hôtel particulier édifié par Simon Natanson à la suite de l'acquisition du terrain nu le27 décembre 1879 . Cet hôtel fut occupé par Marthe Lazard, fille d' Alexandre Lazard , cofondateur de labanque Lazard , et par son époux l'architecteRichard Bouwens van der Boijen à la suite de l'acquisition qu'ils en avaient faite d'Isabelle Long, veuve de Simon Natanson, le19 mars 1908 [ 35] .No 82 : emplacement de l'hôtel d'un couple roumain, M. et Mme Hector Economos (bâtiment détruit). No 85 : maison ayant appartenu au commandant Paul-Louis Weiller ; après-guerre, leduc et laduchesse de Windsor habitent à cette adresse[ 36] .No 86 : service économique et commercial de l' ambassade de Pologne en France .No 87 : bureau militaire de l' ambassade d'Arabie saoudite en France .No 89 : en 2007, du 1er au6 septembre , cet immeuble de bureaux de 2 500 m2 , alors vacant, est réquisitionné et occupé par le collectif Jeudi noir pour y installer des étudiants[ 37] .No 93 : à cet endroit, les résistants Georges Dudach etCharlotte Delbo sont arrêtés par cinq policiers desBrigades spéciales le2 mars 1942 . Une plaque leur rend hommage.↑ « Hier, c’était le parc du château de la Muette. Aujourd’hui, c’est un quartier nouveau. »,Le Petit Journal , 31 octobre 1925 , surRetroNews .↑ Marie-Laure Crosnier Lecomte,Guide du promeneur dans le16e , Paris,Parigramme ,1995 , 274 p.(ISBN 2-84096-036-2 ) , p. 219 .↑ Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy , 30 septembre 1900,gallica.bnf.fr .↑ Revue des arts décoratifs , janvier 1901, surgallica.bnf.fr .↑ « Luc Olivier Merson (1846-1920) » , musée d’Orsay, notice de l’œuvre,www.musee-orsay.fr .↑ « Deux suicides » ,Journal des débats politiques et littéraires , 6 janvier 1928,p. 4, 2e colonne. ↑ 16D 194, état-civil, Archives départementales de Paris. ↑ Archives départementales de Paris , VO13 103.↑ Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 16e , vue 3/16, acte N°2310. ↑ Serge Garde , Valérie Mauro et Rémi Gardebled,Guide du Paris des faits divers. Du Moyen Âge à nos jours , Le Cherche Midi, 2004, p. 259.↑a b etc Protections patrimoniales,16e arrondissement , Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI,p. 340 à 432. ↑ Annuaire diplomatique et consulaire de la République française , Berger-Levrault, 1907, p. 472.↑ Propos de Jean Durand rapporté par le critique Raymond Berner dansCiné France du 19 octobre 1938. ↑ Gérard Rousset-Charny,Les Palais parisiens de la Belle Époque , Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1997,262 p. (ISBN 978-2905118295 ) . ↑ Luc Thomassin,Le16e Arrondissement. Itinéraires d’histoire et d’architecture , Paris, Action artistique de la ville de Paris, coll. « Paris en 80 quartiers », 2000,144 p. (ISBN 978-2913246164 ) . ↑ Pascale Robert-Diard, « La belle époque de l’hôtel de Nanteuil, quand l’ex-PDG d’Elf vivait dans la folie des grandeurs » ,Le Monde , 17 avril 2003.↑ Pascale Robert-Diard, « Le procès-fleuve de l’affaire Elf s’ouvre devant le tribunal correctionnel » ,Le Monde , 17 mars 2003.↑ Bruno Fuligni (dir.),Dans les archives inédites des services secrets , Paris, Folio,2012 (ISBN 978-2070448371 ) ↑ Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 16e , no 1716, vue 3/31. ↑ « Attentat par explosif contre l’ambassade de Cuba » ,Le Monde , 4 juillet 1974.↑ Philippe Siguret,Chaillot, Passy, Auteuil, le bois de Boulogne , Henri Veyrier, 1982(ISBN 978-2851992727 ) ,p. 198 ↑ « Il y a quatre ans, diplomates contre policiers... » ,Le Monde , 13 août 1982.↑ Archives départementales de Paris. ↑ Mathilde Dion Louis Süe fiche biographique,p. 7. ↑ Archives de Paris 16e , acte de décès no 372, année 1881 (page 19/31) .↑ André Gide, Eugène Rouart. Correspondance I (1893-1901) , édition établie, présentée et annotée par David H. Walker, Presses universitaires de Lyon, 2006.↑ « Victor Hugo and Guernsey: Lost things: La Marcherie » , 7 novembre 2018,www.priaulxlibrary.co.uk .↑ Archives départementales de Paris , 1943, Décès, 16, 16D 168.↑ Raymond Clermont,Le Trésor des musées de Paris , Éditions de la Revue moderne, 1965,p. 51. ↑ Dictionnaire des noms d’architectes des constructions élevées à Paris auxXIX e et XX e siècles. Période 1876-1899 , 1990(ISBN 978-2908872002 ) .↑ Le Figaro , 6 août 1903 , surgallica.bnf.fr .↑ Alexandre Gady ,Hôtels particuliers de Paris , Parigramme, 2011(ISBN 978-2-84096-704-0 ) .↑ Guide des plaisirs de Paris , 1899,gallica.bnf.fr .↑ « Caran d’Ache » ,Le Progrès , 11 mars 1909, surgallica.bnf.fr .↑ Acte notarié de maître Josset, notaire à Paris en date du 15 janvier 1924 portant vente du dit hôtel particulier parMme Lazard à son frère Alphonse Isaac Lazard. ↑ « Le duc et la duchesse de Windsor sortant de leur domicile, 89, rue de la Faisanderie » , surwww.parisenimages.fr .↑ « La cité U clandestine déjà fermée » ,Le Parisien , 7 septembre 2007.↑ Eddy Przybylski ,Jacques Brel. La valse à mille rêves , 2010.↑ Women who Spied , Rowman & Littlefield, 1993.↑ Shrabani Basu,Spy Princess: The Life of Noor Inayat Khan , The History Press, 2011. ↑ Gary Kamiya,Shadow Knights: The Secret War Against Hitler , Simon and Schuster, 2011. ↑ « GARRY Émile Henri Auguste » , memorialgenweb.org, consulté le 25 avril 2020.↑ Félix de Rochegude,Promenades dans toutes les rues de Paris,XVIe arrondissement , 1910. ↑ « Petit hôtel à Paris rue de la Faisanderie »,La Construction moderne ,no 48, 28 août 1909. ↑ Philippe Siguret,Chaillot, Passy, Auteuil, le bois de Boulogne , Henri Veyrier, 1982(ISBN 978-2851992727 ) .