Larue Saint-Georges est une voie située dans le9e arrondissement deParis .
La rue Saint-Georges vue depuis larue de la Victoire . La rue Saint-Georges est une rue orientée sud-nord du 9e arrondissement. Longue d'environ 500 mètres, elle débuterue de Provence et se terminerue Notre-Dame-de-Lorette .
Ce site est desservi par lesstations de métro Saint-Georges etNotre-Dame-de-Lorette .
L'origine de son nom est probablement due à uneenseigne .
L'immeuble deL'Illustration . Cette rue fut formée en 3 étapes :
La partie de cette voie publique comprise entre larue des Porcherons et laruelle Baudin [ 1] existait en 1672 et s'appelait « ruelle Saint-Georges » avant de prendre le nom de « rue Saint-Georges » en 1734.
La rue est prolongée de larue Saint-Lazare dite des Porcherons jusqu'à larue de Provence en 1779, grâce à une trouée pratiquée sur un terrain à la disposition deJean-Joseph de Laborde ,contrôleur général des finances .
Par ordonnance du21 avril 1824 , la compagnie de MM.Dosne, Loignon, Censier et Constantin est autorisée à ouvrir laplace Saint-Georges , larue Notre-Dame-de-Lorette , larue La Bruyère et la « rue Neuve-Saint-Georges[ 2] » :
« Louis , par la grâce de Dieu,roi de France et de Navarre , à tous ceux qui ces présentes verront, salut. Sur le rapport de notreministre secrétaire d'État au département de l'Intérieur ; vu la demande formée par laCompagnie Dosne, Loignon, Sensier et Constantin , tendant à obtenir l'autorisation de former plusieurs rues et une place sur les terrains à elle appartenant et qui sont situés entre les ruesdes Martyrs ,de Larochefoucault etSaint-Lazare , à Paris ; vu le plan des percements projetés ; vu la délibération du Conseil général du département de la Seine, faisant fonction de Conseil municipal de la ville de Paris ; vu l'avis du préfet ; NotreConseil d’État entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :Article 1 : la Compagnie Dosne, Loignon, Sensier et Constantin est autorisée à former sur les terrains à elle appartenant :1° une rue de 13 mètres (40 pieds) de largeur (larue Notre-Dame-de-Lorette ) aboutissant d'un côté à lade Larochefoucault et se dirigeant vers larue du Faubourg-Montmartre , â la jonction de celle-ci avec les ruesSaint-Lazare etdes Martyrs ; 2° une autre rue de 11,70 mètres (36 pieds) de large (la rue Neuve-Saint-Georges), partant de la rue Saint-Lazare, vis-à-vis la rue Saint-Georges jusqu'à la rencontre de la première ; 3° une place circulaire de 32,50 mètres (100 pieds) de diamètre (laplace Saint-Georges ) au point de jonction de ces deux rues ; 4° enfin une troisième rue de 9,75 mètres (30 pieds) de large (larue La Bruyère ), formant embranchement avec la première et aboutissant sur la rue de Larochefoucault, le tout conformément au plan ci-joint. Article 2 : cette autorisation est accordée à la charge par les impétrants de supporter les frais de premier établissement du pavage et de l'éclairage des nouvelles voies , d'y établir des trottoirs et de construire, sur le milieu de la place, une fontaine dont le plan sera soumis à l'approbation de l'Administration, et en outre de se conformer aux lois et règlements sur lavoirie de Paris . Article 3 : notreministre secrétaire d’État au département de l'Intérieur est chargé de l'exécution de la présente ordonnance. Donné auchâteau des Tuileries , le 21 avril de l'an de grâce 1824 et de notre règne le vingt-neuvième. Signé : Louis. » Il en est resté àMme Dosne et à son gendre, Adolphe Thiers , l'emplacement de leur hôtel sur la place.
La rue Neuve-Saint-Georges est réunie à la rue Saint-Georges en 1846[ 3] .
Le 1er avril 1918 , durant lapremière Guerre mondiale , un obus lancé par laGrosse Bertha explose auno 4 rue Saint-Georges[ 4] . Le11 avril 1918 , un second obus tombe au no 35.
L'atelier de la rue Saint-Georges , 1876,Pierre-Auguste Renoir ,Norton Simon Museum .Après son départ de la rue Fortuny, la tragédienne Sarah Bernhardt signe un contrat de 14 mois pour un hôtel meublé au 15 rue Saint-Georges appartenant à Mme Adolphe Hesse[ 7] . Le journalL'Illustration y fera construire un immeuble pour y loger sa rédaction. Le groupe Réalités (Réalités ,Connaissance des Arts ,Entreprise , etc.) s'y installe en 1946.
No 14 : siège du journalLa Fronde , l'un des premiers journaux féministes de France. Il s'y trouvait également une bibliothèque qui constitue le départ de ce qui deviendra la bibliothèque Marguerite-Durand .No 17 : siège du Consistoire central israélite de France et du Consistoire israélite de Paris (ACIP).No 19 : immeuble de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) sous l'occupation de Paris dont le service de propagande était situé 12,place Malesherbes . Après laLibération , il devient le siège duFront national et une annexe du siège duParti communiste (alors situé 44,rue Le Peletier ), abritant notamment le centre des sections coloniales, économiques et des relations internationales ainsi que des services financiers, d'intendance et d'édition. En 1949, un incendie accidentel cause trois victimes[ 8] . Durant les années 2000-2020, le 19, rue Saint-Georges accueille le Consistoire israélite de France et le bureau du grand rabbin de France. Une passerelle est alors mise en place avec le n°17. Lorsque leCentre européen du judaïsme ouvre ses portes en 2019, leConsistoire central quitte le n°19, qui est revendu.No 22 : le compositeur Daniel François Esprit Auber y décède[ 9] No 29 : après 1859, le marchand de tableaux Pierre-Firmin Martin (1817-1891) installe à cette adresse sa nouvelle boutique. Il fut le soutien et marchand despeintres de Barbizon , desimpressionnistes et despost-impressionnistes [réf. nécessaire] .No 31 : Jean-Louis-Auguste Clavel , dit le chanoine Clavel de Saint-Geniez, y loge en 1844 durant sa querelle contre l'évêque de ParisDenys Affre [ 10] .N° 34 : le banquierLouis-Jean Koenigswarter y vit dans les années 1830 et 1840[ 11] . No 35 : logement et atelier d' Auguste Renoir jusqu'en 1875[ 12] .No 41 : studio de photographie de Sam Levin dans un deux pièces du cinquième étage de 1934 à 1937[réf. nécessaire] .No 43 : domicile des frères Goncourt de 1851 à 1868.Anne Deslions y est leur voisine[ 13] . Ils déménagent ensuiteboulevard de Montmorency [ 14] .Nos 48-50 : atelier du facteur d'instruments de musique belge Adolphe Sax [réf. nécessaire] .No 50 : ancien lupanar de luxe, réservé aux officiers allemands pendant l'occupation [ 15] .No 51, au débouché dans la place Saint-Georges :théâtre Saint-Georges , inauguré le8 février 1929 , après transformation d’un hôtel particulier parCharles Siclis , à la fin des années 1920[ 16] . La façade nue et l'entrée neutre doivent faire« ressortir par contraste la chaleur de la salle or, argent et rouge » [réf. nécessaire] . En 1908, siège de laSociété nationale des beaux-arts . Lieu de tournage du filmLe Dernier Métro deFrançois Truffaut . La nouvelle façade est traitée enanamorphose . Huit fenêtres sont peintes entrompe-l'œil ainsi que lefronton [ 17] . Sous celui-ci, figure unrébus annonçant le théâtre. Il se lit : « thé-âtre-singe-or-jeu »[ 18] .Honoré de Balzac fait loger dans un immeuble de cette rue plusieurs courtisanes qui paraissent dansLa Comédie humaine . Les locataires sont résumés dans le romanLes Comédiens sans le savoir :
« Un agent de change y avait logé, vers 1827,Suzanne du Val-Noble , devenue depuis madame Gaillard. La fameuseEsther y fit faire aubaron de Nucingen les seules folies qu’il ait faites.Florine , puis celle qu’on nommait plaisamment feu madame Schontz y avaient tour à tour brillé. Ennuyé de sa femme,Du Tillet avait acquis cette petite maison moderne, et y avait installé l’illustreCarabine […][ 20] . »
↑ La ruelle Baudin deviendra la « rue Baudin ». ↑ Louis et Félix Lazare,Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments , 1844,p. 248[lire en ligne ] . ↑ Ibid. , supplément,p. 10[lire en ligne ] . ↑ Excelsior du 9 janvier 1919 : Carte et liste officielles des obus lancés par le canon monstre et numérotés suivant leur ordre et leur date de chute ↑ « Roland-Gosselin » .↑a etb FrançoisLeblond et RenaudLeblond ,Émile Boutmy, le père de Science Po , A. Carrière,2013 (ISBN 978-2-84337-698-6 ) ↑ Danièle Prévost,Sarah Bernhardt chez elle à Paris , Soc. hist. des 8e et 17e arrondissements, mai 2021, n° 151, p. 30 ↑ Jean-Pierre Arthur Bernard,Paris rouge, 1944-1964. Les communistes français dans la capitale , Éditions Champ Vallon, 1991,p. 29-30 . ↑ Gustave Pessard :Paris nouveau et ancien , page 76↑ L'Ami de la religion et du roi. Journal ecclésiastique, politique et littéraire ,no 3853, 11 janvier 1844, p. 80. ↑ Bulletin des lois de la République française (lire en ligne ) ↑ Philippe Mellot ,Paris sens dessus-dessous , Éditions Place des Victoires,2014 ,p. 405 ↑ « Edmond de Goncourt | Éditions Sillage », sureditions-sillage.fr (consulté le20 juillet 2022 ) ↑ Jacques Hillairet ,Dictionnaire historique des rues de Paris ,Les Éditions de Minuit , septième édition, 1963, « Boulevard de Montmorency », tome 1 (« A-K »),p. 155. ↑ Le Bonbon, revue du 9e arrondissement de Paris, texte de Bernard Vassor,Maisons de massages et de rendez-vous, janvier 2010, p.18. ↑ « Un théâtre de 1929 » .↑ « Trompe-l’œil - Le théâtre » .↑ Dominique Lesbros,Paris bizarre , Paris, Parigramme,2024 , page 106. ↑ Édith Charlton,Hastaire - La peinture est un roman , éditions Dukan, 2003,p. 228. ↑ Honoréde Balzac ,Les Comédiens sans le savoir ,La Comédie humaine , tome VII ,Éditions Gallimard ,coll. « Bibliothèque de la Pléiade »,1977 (ISBN 978-2-07-010874-9 ) ,p. 1210 .Charles Lefeuve,Histoire de Paris rue par rue, maison par maison , 1875 (« Rue Saint-Georges » ,www.paris-pittoresque.com (en ligne).