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| Nom complet | Otto Wilhelm Rudolf Caracciola |
|---|---|
| Surnom | Karratsch,Regenmeister |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Remagen,province de Rhénanie,royaume de Prusse,Empire allemand |
| Date de décès | (à 58 ans) |
| Lieu de décès | Cassel,Hesse,République fédérale d'Allemagne |
| Nationalité |
| Années d'activité | 1922-1939, 1946, 1952 |
|---|---|
| Qualité | Pilote automobile |
| Années | Écurie | |
|---|---|---|
| -31 | Daimler-BenzAG | 10 (3) |
| Alfa Corse | 9 (4) | |
| Scuderia CC | 0 (0) | |
| -39,52 | Daimler-BenzAG | 53 (17) |
| Nombre de courses | 26 |
|---|---|
| Pole positions | 6 |
| Meilleurs tours en course | 5 |
| Podiums | 18 |
| Victoires | 11 |
| Champion d'Europe | 1935,1937,1938 |
| Nombre de courses | 18 |
|---|---|
| Victoires | 10 |
| Victoires de catégorie | 17 |
| Champion d'Europe | voitures de sport :1930,1931 voitures de course :1932 |
Otto Wilhelm Rudolf Caracciola[1], ditRudolf Caracciola (ʁuːdɔlf kaʁaːtʃiːɔlɑ), né le àRemagen enprovince de Rhénanie dans leroyaume de Prusse, sous l'Empire allemand et mort le àCassel dans laHesse, enAllemagne de l'Ouest, est uncoureur automobile etmotoallemand puissuisse[2]. Il est considéré comme l'un des plus grands pilotes de Grands Prix d'avant-guerre et reconnu pour son perfectionnisme. Son record de victoires auGrand Prix d'Allemagne est toujours inégalé en.
Rudolf Caracciola remporte leChampionnat d'Europe des pilotes d'avant-guerre (l'équivalent duChampionnat du monde de Formule 1 actuel) à trois reprises et leChampionnat d'Europe de la montagne trois fois, dont deux avecMercedes-Benz (à l'époque desFlèches d'Argent, signant là plusieurs records de vitesse pour l'écurie) et une avecAlfa Corse. SurnomméKarratsch[3] par le public allemand, il est surtout connu sous le surnom deRegenmeister (ouMaître de la pluie) pour ses performances sous la pluie, notamment auGrand Prix d'Allemagne 1926.
Caracciola commence à courir surmoto, puis sur auto alors qu'il travaille en tant qu'apprenti pour les automobilesFafnir àAix-la-Chapelle au début desannées 1920. Il pilote ensuite pourMercedes-Benz avec qui il remporte le Championnat d'Europe de la montagne à deux reprises (1930 et1931) puis signe chezAlfa Romeo qui lui permet de remporter ce même championnat en1932. L'année suivante, il fonde, avec leMonégasqueLouis Chiron, laScuderia CC (pour Caracciola et Chiron) ; à la suite des séquelles d'un accident aux essais duGrand Prix de Monaco 1933 qui lui occasionne de multiples fractures à la jambe droite, il est obligé de se retirer de toute compétition pendant plus d'un an. De retour à la compétition en1934 avec l'écurieMercedes-Benz, récemment reformée, il remporte trois championnats d'Europe des pilotes, en1935,1937 et1938.
Comme de nombreux pilotes allemands desannées 1930, Rudolf Caracciola appartient au groupe paramilitaire naziNationalsozialistisches Kraftfahrkorps (NSKK) même s'il n'a jamais été membre duparti nazi. Après laSeconde Guerre mondiale, Caracciola reprend la compétition automobile mais un nouvel accident aux500 miles d'Indianapolis 1946 le plonge plusieurs jours dans lecoma. Rappelé parMercedes-Benz en pour courir leChampionnat du monde des voitures de sport sur les300 SL W194, il est victime d'une triple fracture à la jambe gauche lors d'un accident àBremgarten enSuisse et arrête sa carrière de pilote.
Après avoir pris sa retraite sportive, Rudolf Caracciola travaille pour Mercedes-Benz en tant que vendeur, avec pour mission de cibler les troupes de l'OTAN stationnées enEurope. Il meurt en1959 àCassel enAllemagne de l'Ouest des suites d'uneinsuffisance hépatocellulaire et est enterré enSuisse où il vivait depuis le début desannées 1930.

Rudolf Caracciola naît àRemagen dans l'Empire allemand le. Il est le quatrième fils de Maximilian et Mathilda, propriétaires et tenanciers de l'hôtel Caracciola. Sesancêtres ont émigré deNaples enItalie vers l'archevêché de Trêves en Allemagne au cours de laguerre de Trente Ans (XVIIe siècle), au cours de laquelle le prince Bartolomeo Caracciolo était chargé du commandement de laforteresse d'Ehrenbreitstein, près deCoblence[1].
Caracciola commence très tôt à s'intéresser à l'automobile et, à 14 ans, souhaite devenirpilote automobile[4]. Il conduit sa première voiture, uneMercedes 16/45[note 1],[5] pendant laPremière Guerre mondiale[6] et obtient sonpermis de conduire à 15 ans[7].
Après avoir obtenu un diplôme à l'école, juste après la guerre, son père souhaite le voir intégrer l'université mais lorsqu'il meurt, Rudolf décide de devenirapprenti pour les automobilesFafnir àAix-la-Chapelle[4],[8].
En Allemagne, comme dans le reste de l'Europe, lesport automobile est un sport exclusif, généralement réservé aux classes aisées. Lorsque le sport automobile se professionnalise au début desannées 1920, les pilotes spécialistes tels que Rudolf Caracciola commencent à dominer les plateaux[9].
Alors qu'il travaille encore pour Fafnir, Caracciola remporte son premier succès en moto sur unemotocyclette NSU, suivi de plusieurs autres dans desépreuves d'endurance[8]. Quand Fafnir décide de prendre part à la première course disputée sur l'Avus en, Caracciola conduit l'une des voitures d'usine, finissant quatrième, premier de sa classe et premier des quatre pilotes Fafnir[6],[8]. Il remporte ensuite une victoire à l'Opelbahn àRüsselsheim[6] mais ne reste pas longtemps à Aix-la-Chapelle : en1923, il se bat dans une boîte de nuit avec un soldat de l'armée belge occupant laRhénanie et quitte la ville[8],[10] pourDresde, où il continue à travailler en tant que représentant pour Fafnir.
En avril de la même année, Caracciola remporte la course organisée par l'ADAC auDeutsches Stadion àBerlin dans uneEgo4 hp qu'il a empruntée[6],[11]. Dans son autobiographie, Caracciola révèle qu'il n'a vendu qu'une seule voiture pour Fafnir mais, à cause de l'hyperinflation touchant l'Allemagne,« le temps que la voiture soit livrée, l'argent était à peine suffisant pour payer le klaxon et les deux phares »[trad 1],[12]. Plus tard, en1923, il est embauché comme vendeur pourDaimler à l'agence de Dresde. Caracciola continue de courir, menant sa Mercedes 6/25/40 hp[note 1] à la victoire dans quatre des huit courses auxquelles il participe[6],[8].
« Il est venu vers nous comme un garçon de 22 ans et voulait devenir pilote de course. Nous ne lui avons pas donné de crédit… »
— Alfred Neubauer[trad 2],[13]
En, il remporte d'autres victoires au volant de la nouvelle Mercedes1,5 litrecompressée, remportant quinze courses dans la saison dont la course de côte duKlausenpass enSuisse[8]. Il est enfin appelé comme pilote de réserve parMercedes-Benz pour leGrand Prix d'Italie àMonza mais ne prend pas part à la course[14].
Il mène sa Mercedes1,5 l à la victoire à cinq reprises en[8] et remporte les courses de côte de Kniebis etFribourg sur Mercedes 24/100/140 hp[note 1],[6]. Au vu de ses nombreuses victoires, Rudolf Caracciola abandonne ses projets d'étudier la mécanique pour une carrière de pilote[8].


Pour Rudolf Caracciola, le déclic vient en1926, aupremier Grand Prix d'Allemagne. La course, qui se déroule sur l'Avus, devait se dérouler le11 juillet mais la date coïncide avec une course plus prestigieuse en Espagne. La jeune firmeMercedes-Benz, issue de la fusion deDaimler-Motoren-Gesellschaft et de Benz &Cie, décide de privilégier l'exportation et préfère s'engager sur l'épreuve espagnole[15]. Apprenant cela, Caracciola prend un congé pour se rendre à l'agence Mercedes deStuttgart et demande une voiture[15]. Mercedes accepte de lui prêter, ainsi qu'àAdolf Rosenberger, deux M218 de2 l de 1923 à condition qu'ils ne se présentent pas en tant que pilotes d'usine, mais qu'ils s'engagent en tant que pilotes privés[16],[17].
Devant 230 000 spectateurs, Rosenberger prend un bon départ tandis que Caracciola cale[8]. Son mécanicien, Eugen Salzer, pousse la voiture pour la faire démarrer et, au moment où elle se lance, Caracciola a déjà une minute de retard sur les premiers[18]. Avec l'arrivée de la pluie, Caracciola dépasse les concurrents ayant abandonné ; au huitième tour, Rosenberger perd le contrôle de sa voiture dans la boucle nord en tentant de dépasser une voiture et s'écrase dans le poste des commissaires de course, tuant ses trois occupants. Malgré la pluie, le brouillard et uneTalbot roulant à contre-sens après avoir passé le terre-plein central[19], Rudolf Caracciola maintient son rythme de course[17] bien qu'il n'ait aucune idée de sa position, résolu à poursuivre pour au moins terminer l'épreuve. Quand il achève le vingtième et dernier tour, il apprend avec surprise qu'il a gagné la course[20]. La presse allemande le surnomme dès lorsRegenmeister (Maître de la pluie) pour sa prouesse[17].
Caracciola investit sa prime de 17 000 RM dans l'achat d'une nouvelleMercedes-Benz à la prestigieuse agence de laKurfürstendamm àBerlin[8],[21]. Il se marie avec sa compagne, Charlotte Liesen, rencontrée en 1923 alors qu'il travaillait chez Mercedes à Dresde[6]. Il continue de s'engager dans des courses nationales, retourne àFribourg à la course duFlying Kilometer où il signe un nouveau record survoitures de sport sur uneMercedes-Benz Model K de2 l, s'adjugeant également la victoire[22]. Caracciola s'engage également dans lescourses de côteduKlausenpass, où il signe un nouveau record sur voiture de tourisme et ducol duSemmering, où il remporte la victoire de classe, avant de réaliser le meilleur tour en course au scratch sur une Mercedes de Grand Prix de 1914 compressée[23].
Le récentNürburgring accueille en1927 la course de l'Eifelrennen qui, depuis, se déroule sur les routes ouvertes du massif de l'Eifel. Caracciola remporte la course et revient sur le circuit un mois plus tard pour leGrand Prix d'Allemagne mais il est contraint à l'abandon ; la victoire revient àOtto Merz[24]. Toutefois, Caracciola remporte onze épreuves en 1927 dans laMercedes-Benz Model S développée parFerdinand Porsche[6].
Rudolf Caracciola l'emporte à nouveau auGrand Prix d'Allemagne disputé sur leNürburgring en. Il court sur la nouvelleMercedes-Benz SS de7,1 litres[25] et cède la voiture àChristian Werner après être tombé d'épuisement à cause de la chaleur lors d'unarrêt ravitaillement[26].

LeGrand Prix d'Allemagne, comme beaucoup d'autres courses de l'époque ignore le règlement de l'Association Internationale des Automobile Clubs Reconnus qui limite le poids et la consommation d'essence des véhicules à l'instar de la Formule libre. En conséquence, Mercedes-Benz consacre davantage sa production auxvoitures de sport qu'auxmonoplaces. Mercedes confie à Rudolf Caracciola la dernière née de ses voitures de sport : laMercedes-Benz SSK avec laquelle il bat son propre record d'une demi-seconde dans lacourse de côte duSemmering[27].
Lepremier Grand Prix de Monaco de l'histoire se tient le. Caracciola s'engage sur une Mercedes-Benz SSK de7,1 l et s'élance de la quinzième place, attribuée aléatoirement. Il double la quasi-totalité des concurrents et finit par se retrouver à la lutte pour la première place avec laBugatti deWilliam Grover-Williams[28] mais un arrêt aux stands de quatre minutes et demie lui fait perdre la tête de la course. Il doit se contenter de la troisième marche du podium[29]. Il remporte ensuite leTourist Trophy disputé sous la pluie et confirme sa réputation de spécialiste du pilotage sur piste mouillée.
En, il ouvre la saison par des courses d'endurance, avec une quinzième place obtenue seul auRallye Monte-Carlo[30], puis il s'associe avec Christian Werner lors desMille Miglia où ils finissent sixièmes, ainsi qu'aux24 Heures du Mans où ils abandonnent sur problèmeélectrique après avoir longuement dominé la course[31]. La même année, Caracciola remporte la victoire à l'Éireann Cup au Grand Prix d'Irlande àPhoenix Park[32] et quatre victoires dans des courses de côte dont la très longue épreuve deConi-Col de la Madeleine. Il s'empare ainsi de son premier titre deChampion d'Europe de la montagne en catégorie Sport[6],[33]. Ses succès en course n'empêchent pas sa concession à Berlin de faire faillite[34].

À cause de laGrande Dépression,Mercedes-Benz quitte officiellement la compétition en1931 mais confie à son managerAlfred Neubauer le soin de continuer à supporter officieusement quelques pilotes indépendants comme Caracciola[35]. En partie à cause de la situation financière, Caracciola est le seul pilote à se présenter auGrand Prix de Monaco 1931[36] sous la bannière de la marque à l'étoile. Engagé sur uneMercedes-Benz SSKL[37], Caracciola etLuigi Fagioli surMaserati soutiennent le rythme desBugatti deLouis Chiron etAchille Varzi jusqu'à la mi-course où la transmission de la SSKL se brise et le contraint à l'abandon[38].
AvecOtto Merz, Rudolf Caracciola s'engage pour la première fois dans lechampionnat d'Europe des pilotes lors duGrand Prix de l'ACF. Dans ce championnat qui comporte trois épreuves, enItalie, en France et enBelgique, les pilotes doivent concourir dix heures durant pour remporter la course[39],[40],[41],[42]. Sans soutien officiel de la part deMercedes-Benz, les deux hommes s'engagent sur une SSKL et partent de la dernière place. Ils abandonnent avant même le tiers de la course sur un problème de suralimentation et finissent la saison sanctionnés de vingt-deux points synonymes d'une vingt-septième place au classement général[note 2],[39],[41].
AuGrand Prix d'Allemagne[43], une foule de 100 000 personnes fait le déplacement pour voir l'épreuve qui se déroule auNürburgring où la pluie se met à tomber avant le début de la course. Dès le départ, Caracciola prend en chasse la Maserati de Fagioli, en tête de l'épreuve. La pluie s'arrête au sixième tour, laissant la piste sécher lentement et permettant à Louis Chiron, troisième sur sa Bugatti, de revenir sur la SSK du pilote allemand. Au treizième tour, Fagioli sort de la piste et pulvérise sa voiture. Caracciola qui le suivait réussit, malgré le manque de visibilité, à passer et prend la tête de la course àSchwalbenschwanz. Désormais second, Chiron entame une remontée rapide, couvrant le tour quinze secondes plus vite que leRegenmeister mais l'arrêt aux stands de ce dernier, réalisé en un temps record, le met à l'abri du pilote monégasque et lui permet de remporter la course[44].
Caracciola échappe de justesse à un accident sur lecircuit de Masaryk auGrand Prix de Tchécoslovaquie[45]. Chiron et lui poursuivent la voiture de Fagioli quand celui-ci s'écrase sur un pont en bois. Chiron et Caracciola évitent les débris mais partent dans le fossé. Si Chiron parvient à revenir en piste, Caracciola s'écrase dans un arbre[46]. Malgré cet accident, l'Allemand, sur sa Mercedes SSKL, remporte une série de huit victoires enchampionnat d'Europe de la montagne lui permettant et devient champion de la discipline[47] (dont lacourse du Mont Ventoux sur uneMercedes-Benz SSKL (mais également en 1932 sur uneAlfa Romeo Monza). Sa plus importante victoire en 1931 reste lesMille Miglia, où il est associé àWilhelm Sebastian sur Mercedes-Benz SSK. En début de course Caracciola est confronté à une armada de pilotes locaux surAlfa Romeo mais lorsqu'ils se retirent progressivement, il prend le commandement de l'épreuve qu'il remporte en un temps record, à la vitesse moyenne de101,1 km/h[48]. Ils deviennent les premiers pilotes non italiens à remporter la course. SeulsHuschke von Hanstein etWalter Bäumer en1940, puisStirling Moss etDenis Jenkinson en 1955 rééditeront l'exploit[49].

À cause de la crise économique, Mercedes-Benz se retire entièrement de toute compétition automobile en1932. Caracciola part alors chezAlfa Romeo mais promet àMercedes-Benz de revenir vers eux s'ils revenaient en compétition[50]. Son contrat avec la firme italienne stipule qu'il doit commencer en tant que pilote semi-indépendant. Caracciola écrira plus tard que le manager d'Alfa Romeo était sur la défensive au moment de le questionner sur cette clause. Caracciola suppose que cette réaction est due aux pilotes italiens de la firme qui ne comprenaient pas qu'il abandonne les « grosses » Mercedes pour les plus petites Alfa Romeo[51]. LesMille Miglia sont sa première course au sein de sa nouvelle écurie. Il mène le début de la course jusqu'à ce qu'unevalve se brise.
« Je vois encore l'expression sur le visage deCampari quand je suis arrivé à l'usine. Il souriait à lui-même comme pour dire« Eh bien, est-ce que je t'avais dit que quelqu'un n'allait pas faire ça ? » »
— Rudolf Caracciola[trad 3],[52]

La course suivante est leGrand Prix de Monaco[53] où Caracciola est inscrit en tant que semi-indépendant. Il couvre les premiers tours en quatrième position puis, quandBaconin Borzacchini sur Alfa Romeo passe aux stands changer de roue et qu'Achille Varzi brise l'essieu de sa Bugatti, il passe second.Tazio Nuvolari, sur l'autre Alfa Romeo d'usine, voit son avance sur le pilote allemand se réduire progressivement jusqu'à ce que, dans les dix derniers tours, Caracciola soit suffisamment près pour voir le pilote italien changer les vitesses. Il termine la course second derrière Nuvolari. La foule se moque de Caracciola, croyant qu'il a délibérément laissé la victoire à Nuvolari, niant qu'il s'était battu pour la victoire. Impressionnée par la performance duRegenmeister, l'équipe Alfa Romeo lui offre le titre de pilote officiel qu'il accepte[54].
Pour cettesaison de Grands Prix 1932, l'Association Internationale des Automobile Clubs Reconnus, l'organisation qui planifie lechampionnat d'Europe des pilotes a décidé de raccourcir la durée des épreuves qui passe de dix à cinq heures. Trois Grands Prix sont programmés, enItalie, enFrance et enAllemagne[55],[56],[57],[58].
AuGrand Prix d'Italie, Nuvolari et Campari pilotent les nouvellesP3 tandis que Borzacchini et Caracciola pilotent des8C plus lourdes. Caracciola abandonne sur bris demagnéto d'allumage mais Borzacchini, blessé par une pierre, abandonne laissant l'allemand prendre le volant de la voiture et terminer troisième derrière Nuvolari et Fagioli[56],[59].
AuGrand Prix de l'ACF, Caracciola se voit confier une P3 avec laquelle il dispute la tête de la course à Nuvolari, lui aussi sur P3. La domination des Alfa Romeo est telle que l'écurie peut choisir l'ordre d'arrivée de ses trois pilotes. Pour prouver que leurs voitures peuvent s'imposer sans Nuvolari et pour s'ouvrir un peu plus le marché allemand, les officiels de l'écurie décident de faire gagner Caracciola et ordonnent à Nuvolari de ralentir. Ce dernier, peu enclin à respecter cette consigne poursuit pied au plancher et remporte l'épreuve devant Borzacchini et Caracciola[57],[60]. EnGrand Prix d'Allemagne, Nuvolari domine encore l'épreuve et, ralenti par plusieurs arrêts ravitaillement, Alfa Romeo permet à Caracciola de s'imposer devant Nuvolari et Borzacchini[58],[61].
Rudolf Caracciola obtient plusieurs autres bons résultats en Grand Prix. Il remporte l'Eifelrennen[62] sur leNürburgring, leGrand Prix de Lviv[63] et leGrand Prix de Monza[64] mais, à l'Avusrennen[65], il doit laisser la victoireManfred von Brauchitsch engagé en tant que pilote privé une Mercedes SSK-Streamline, qui reçoit le soutien du public allemand, Caracciola courant sur une voiture italienne[66].
Au terme de la saison, Caracciola termine troisième duchampionnat d'Europe des pilotes, sanctionné par dix points ; et ses cinq victoires en courses de côte lui permettent de remporter son troisième et dernier titre dechampion d'Europe de la montagne[note 2],[55],[67].
En1933,Alfa Romeo se retire de la compétition, laissant Caracciola sans contrat. Entretenant de très bonnes relations avec le pilote monégasqueLouis Chiron, écarté deBugatti, ils décident, lors de vacances àArosa enSuisse, de fonder leur écurie laScuderia CC (Caracciola-Chiron)[68]. Ils achètent troisAlfa Romeo 8C tandis queDaimler-Benz leur fournit un camion de transport[69],[70].
La voiture de Chiron est peinte en bleu avec une bande blanche tandis que celle de Caracciola est blanche avec une bande bleue[68]. Le premier Grand Prix auquel l'écurie doit participer est leGrand Prix de Monaco[71]. Au deuxième jour des essais, Caracciola fait un tour de démonstration pour Chiron qui n'a jamais piloté d'Alfa Romeo mais, au virage du bureau de tabac, perd le contrôle de sa voiture : trois de ses freins viennent de lâcher, déstabilisant la voiture et ne laissant à Caracciola que le choix de tomber dans les eaux du port ou de percuter le mur. Il choisit instinctivement la deuxième solution[72]. Plus tard, il racontera ce qui s'est passé après l'impact :
« Seule la carrosserie de la voiture était touchée, particulièrement autour de mon siège. Précautionneusement, j'ai sorti ma jambe de ce piège de métal. En m'appuyant sur le cadre je me suis lentement extirpé de mon siège. […] J'ai essayé de sortir vite de la voiture. Je voulais montrer qu'il ne m'était rien arrivé et que j'étais indemne. J'ai fait un pas sur le sol. À cet instant, la douleur m'a foudroyé la jambe. C'était une douleur féroce, comme si ma jambe avait été lacérée par des couteaux chauffés à blanc. Je me suis effondré, Chiron m'a rattrapé dans ses bras. »
— Rudolf Caracciola[trad 4],[73]
Caracciola est transporté sur une chaise jusqu'au bureau de tabac puis est amené jusqu'à l'hôpital de Monaco[74]. Il est relevé avec de multiples fractures à la cuisse droite et les docteurs doutent de sa capacité à reprendre la compétition[68]. Transféré dans une clinique privée deBologne où il reste six mois avec la jambe dans le plâtre[74],[75]. Caracciola défie les prédictions des docteurs et recouvre la forme plus vite que prévu. À l'hiver, Charlotte Caracciola amène son mari à Arosa où l'altitude et l'air frais l'aident à retrouver la santé.
La montée duparti nazi, le, consacrée par laloi allemande des pleins pouvoirs de 1933 le, donne aux compagnies automobiles allemandes, en particulierMercedes-Benz etAuto Union, l'opportunité de revenir à la compétition. Les promesses de financement accordées par le parti nazi conduisent les compagnies automobiles à développer leurs projets de course pendant l'année[76].Alfred Neubauer, le manager de l'équipe de course de Mercedes-Benz se déplace en novembre au chalet de Caracciola à Castagnola, près deLugano[19], en Suisse avec l'idée de le faire signer pour courir en Grand Prix en1934 s'il était apte. Neubauer défie Caracciola de marcher mais ce dernier rit et sourit car il sait que Neubauer n'est pas dupe : il n'est pas encore rétabli. Neubauer lui offre néanmoins un contrat à condition qu'il prouve qu'il a retrouvé l'ensemble de ses capacités pour l'épreuve de l'Avus de l'année suivante. Caracciola se rend àStuttgart pour signer le contrat mais le voyage le fatigue tellement qu'il doit passer le plus clair de son temps allongé sur le lit de son hôtel pour récupérer[77].
À son retour à Castagnola, une autre tragédie s'abat sur Caracciola : son épouse Charlotte meurt en février, emportée par une avalanche alors qu'elle skiait dans lesAlpes suisses. Celle-ci n'est pas morte blessée, ni étouffée, mais d'unecrise cardiaque[78]. Durant son deuil, Caracciola se retire entièrement de la vie publique et envisage d'arrêter la compétition[77],[79]. Une visite de Louis Chiron l'encourage à revenir courir. Malgré les réticences de l'Allemand, Chiron parvient à le convaincre de couvrir le tour d'honneur précédant leGrand Prix de Monaco[77],[80]. Bien que sa jambe le fasse encore souffrir quand il conduit, l'expérience le convainc de retourner à la compétition[81].

En avril1934, Rudolf Caracciola pilote la nouvelleMercedes-Benz W25 à l'Avusrennen[82]. Depuis son accident de Monaco, sa jambe droite est plus courte de cinq centimètres que la jambe gauche : il boite et doit s'aider d'une canne. S'il est prêt à prendre part à la course[83], Neubauer retire les Mercedes pour leur première course officielle sur l'Avus, jugeant leurs temps trop faibles face aux Auto Union[84].
Caracciola est jugé inapte à prendre le départ de l'Eifelrennen sur le Nürburgring[85],[86] mais, six semaines plus tard, prend le départ duGrand Prix d'Allemagne[87] disputé sur le même circuit. Il prend la tête de l'épreuve au treizième tour, dépassant l'Auto Union deHans Stuck à l'extérieur auKarussel, mais abandonne un tour plus tard, trahi par son moteur[88]. Il est plus chanceux auGrand Prix d'Italie[89], en septembre, où, dans la fournaise italienne, il part enpole position au bénéfice du numéro de sa monoplace, puis passe second, dépassé parStuck[note 3]. Au cinquante-neuvième tour de la course, trop éprouvé par sa douleur à la jambe, il s'arrête aux stands et confie le volant de sa monoplace à Fagioli. Ce dernier dépasse le pilote Auto Union, lui-même pris en chasse par Nuvolari. Fagioli prend la tête de la course qu'il remporte[90].
Pour le reste de la saison, son meilleur résultat est une deuxième place obtenue auGrand Prix d'Espagne[91]. Il domine la course avant d'être dépassé par Fagioli qui a pourtant reçu l'ordre de Neubauer de figer les positions. Caracciola remporte également la course de côte duKlausenpass[92],[93].


Caracciola remporte le premier de ses trois titres de champion d'Europe des pilotes en1935. Le championnat comporte alors sept Grands Prix :Monaco,France,Belgique,Allemagne,Suisse,Italie etEspagne[93],[94],[95],[96],[97],[98],[99],[100],[101].
Parti en pole position àMonaco[95], Caracciola abandonne peu après la mi-course sur une valve brisée et laisse son coéquipierLuigi Fagioli s'imposer. Un mois plus tard il renoue avec la victoire àLinas-Montlhéry, lors d'unGrand Prix de l'ACF controversé pour les décisions prises par les commissaires de course[96]. Il remporte la troisième épreuve devantLuigi Fagioli etManfred von Brauchitsch qui ont partagé de volant de l'autreMercedes-Benz W25B, puisLouis Chiron surAlfa Romeo[97],[102]. Nuvolari crée la surprise en remportant le Grand Prix d'Allemagne sur leNürburgring avec sonAlfa Romeo P3, devant Stuck et Caracciola[98]. Caracciola prend sa revanche en remportant le Grand Prix de Suisse disputé àBremgarten,près de Berne, devançant Fagioli et le nouveau pilote phare d'Auto Union,Bernd Rosemeyer[99]. Il est trahi par satransmission en Italie, mais remporte le Grand Prix suivant en Espagne devant Fagioli et Von Brauchitsch[100],[101]. Avec quatre victoires, sanctionné de seulement dix-sept points s'adjuge son premier titre de champion dans la discipline devant son coéquipier Luigi Fagioli[94],[103].
Pour les autres courses de la saison 1935, Caracciola termine second duGrand Prix de Penya-Rhin àBarcelone[104],[105], remporte leGrand Prix de Tripoli organisé par legouverneur général de laLibye italienne,Italo Balbo. Ce Grand Prix, disputé dans le désert près dulac salé ducircuit de la Mellaha par une intense chaleur, fait craindre àAlfred Neubauer que lespneus desMercedes-Benz ne tiennent pas toute la course. Caracciola prend un mauvais départ mais passe troisième malgré quatre arrêts aux stands pour changer de pneus. Il s'empare de la tête de la course après que Nuvolari etAchille Varzi sont entrés aux stands et la conserve jusqu'au terme de l'épreuve, malgré une tentative de Varzi de reprendre le commandement de la course[74]. Caracciola écrira plus tard que c'est au cours de ce Grand Prix qu'il a commencé à sentir qu'il avait récupéré de son accident de Monaco deux ans plus tôt et qu'il faisait de nouveau partie des prétendants au titre[106].

Maintenir d'aussi bons résultats nécessite, pour Mercedes-Benz, de concevoir une voiture compétitive pour les Grands Prix de1936. Le calendrier duchampionnat a été raccourci, avec quatre épreuves, àMonaco, enAllemagne, enSuisse et enItalie[107],[108],[109],[110],[111].
Même si lechâssis de la W25 a été raccourci et le moteur porté à4,74 litres, les performances de la voiture restent inférieures à celles de l'Auto Union Type C concurrente[112]. Mercedes n'a cependant pas adapté le châssis aux nouvelles caractéristiques du moteur, rendant la W25K peu fiable et peu compétitive[104],[113]. Malgré cela, Caracciola commence la saison en remportant sous la pluie leGrand Prix de Monaco après être parti troisième[108]. EnHongrie, Caracciola prend initialement la tête de la course mais abandonne sur casse mécanique[114],[115]. EnAllemagne, il se retire, trahi par soninjection, avant de prendre le volant de la voiture de son équipierHermann Lang. Il abandonne à nouveau à la suite d'un problème desuralimentation puis relaie son autre coéquipier Luigi Fagioli[109],[116]. Parti en pole position duGrand Prix de Suisse, Caracciola domine le début de la course maisRosemeyer le talonne de très près et lescommissaires de course interviennent au neuvième tour, ordonnant à Caracciola de céder sa place après avoir bloqué le pilote Auto Union[110],[112]. Caracciola abandonne à la suite d'un problème sur son essieu, ce qui n'empêche pas une altercation entre les deux pilotes allemands après la course[117]. Les Mercedes sont tellement peu compétitives en 1936 (Caracciola ne s'impose qu'à deux reprises, l'une à Monaco, l'autre àTunis) que Neubauer prend la décision de retirer l'écurie à la mi-saison laissant Rosemeyer remporter le championnat pour le compte d'Auto Union[108],[118],[119]. Caracciola termine à la sixième place du championnat sanctionné par vingt-deux points, loin derrière Rosemeyer et ses dix points[note 2],[107].


Mercedes-Benz revient en Grand Prix pour la saison1937 avec la nouvelleMercedes-Benz W125 dotée d'un moteur à8 cylindres en ligne de5,6 litres suralimenté. Avec 650 chevaux, elle constitue une amélioration significative de laW25 qui ne développe que500 ch[120],[121]. Le championnat 1937 se compose de cinq épreuves, enBelgique, enAllemagne, àMonaco, enSuisse et enItalie[122],[123],[124],[125],[126],[127].
La première course majeure où les nouvelles W125 doivent être alignées est l'Avusrennen[128]. 300 000 personnes font le déplacement pour voir le circuit récemment reconstruit. Afin de maintenir constamment une vitesse élevée, la boucle nord a été inclinée, apparemment sur une suggestion d'Adolf Hitler[129]. Conduisant uneMercedes-Benz Stromlinienwagen, Caracciola remporte la première manche contreBernd Rosemeyer à près de 250 km/h mais abandonne dans la dernière manche sur bris de transmission[130],[131].
À la suite de la course sur l'Avus, Rudolf Caracciola, Bernd Rosemeyer, Tazio Nuvolari et Richard Seaman, le nouveau pilote Mercedes, prennent la direction desÉtats-Unis pour y disputer laCoupe Vanderbilt, ratant du coup leGrand Prix de Belgique, épreuve d'ouverture de la saison des Grands Prix, six jours plus tard[132]. Caracciola domine la course jusqu'au dix-septième tour[note 4] mais abandonne sur bris decompresseur, laissant la victoire à Rosemeyer[131],[133],[134].
Parti de la quatrième place de la grille de départ auGrand Prix d'Allemagne, Caracciola prend la tête peu après et la conserve jusqu'à son terme, devant Von Brauchitsch et Rosemeyer[124],[135]. Trois semaines plus tard, Caracciola signe la pole position duGrand Prix de Monaco puis lutte avec Von Brauchitsch pour la tête de la course[125]. Les deux pilotes Mercedes-Benz dominent tour à tour mais Von Brauchitsch remporte l'épreuve, profitant d'un incident sur la voiture de Caracciola : lors de son arrêt aux stands, une vis tombe dans sonsystème d'admission, lui faisant perdre trois minutes et demie[136].
Caracciola signe sa deuxième victoire de la saison enSuisse[126],[137]. Malgré une forte pluie rendant lecircuit de Bremgarten glissant et dangereux, Caracciola signe lapole position et remporte la course, confirmant sa réputation deRegenmeister[note 5],[138].
Pour la première fois, leGrand Prix d'Italie ne se tient pas àMonza mais àLivourne sur lecircuit Montenero[127],[138]. Malgré deux faux départs causés par les spectateurs, Caracciola réalise un Grand Chelem en s'imposant pour quatre dixièmes de seconde devant son coéquipierHermann Lang[139]. À l'issue de la course, Caracciola, sanctionné de treize points est sacré pour la deuxième fois champion d'Europe des pilotes[note 2],[122],[138]. Caracciola connaît encore la victoire deux semaines plus tard sur leMasaryk[140]. Après avoir un temps suivi l'Auto Union de Rosemeyer, il prend la tête de la course lorsque ce dernier part à la faute heurtant un trottoir[141].
Le, juste avant leur voyage auxÉtats-Unis, Rudolf Caracciola se remarie à Castagnola[142] avec Alice Hoffman-Trobeck, chronométreuse pour Mercedes-Benz. Quand ils se sont rencontrés en 1932[143], elle avait à l'époque une liaison avecLouis Chiron alors qu'elle était mariée à l'homme d'affaires Suisse Alfred Hoffman-Trobeck qui détenait un empire financier dans l'industrie pharmaceutique avec leslaboratoiresHoffmann-La Roche[144],[145]. À la mort de Charlotte, elle a pris soin de Caracciola avec qui elle entame une liaison à l'insu de Chiron[146]. Comme Charlotte savait son cœur fragile et envisageait la possibilité de mourir avant son mari, elle avait fait jurer à Alice de prendre soin de Rudolf, s'il elle venait à partir en premier[78].


Le, Caracciola et l'équipe Mercedes-Benz se rendent sur laReichs-Autobahn A5, entreFrancfort etDarmstadt, dans le but de battre le record de vitesse précédemment établi parAuto Union[147]. Les records de vitesse sont attribués par classes de cylindrée. Comme la règlementation autorise à modifier des monoplaces, une W125 sert de base à la voiture des records. Caracciola a déjà une grande expérience des records de vitesse : en 1935, il a déjà établi un record à311,985 km/h, battu depuis par les Auto Union deHans Stuck d'abord, puis deBernd Rosemeyer[148]. Pour ce nouveau record, Caracciola conduit uneMercedes-Benz W125 modifiée avec une carrosseriestreamline et un moteur plus puissant.
Il établit deux nouveaux records, le premier à432,7 km/h pour le kilomètre lancé, l'autre à432,4 km/h pour le mille lancé[147],[149],[150]. Ces deux records de vitesse sur route publique sont battus le, presque quatre-vingt ans après avoir été établis, par uneKoenigsegg Agera RS pilotée par Niklas Lilja[151].
« La voiture a merveilleusement dominé la route. J'ai été heureux de réaliser cela [ce record] dès les essais. Cette tenue de route était vraiment différente de celles des voitures des années précédentes. »
— Rudolf Caracciola[trad 5]
La journée s'achève de manière tragique. Rosemeyer également présent sur les lieux avec son Auto Union entreprend de battre le record de son rival. Bien que Caracciola le prévienne que le vent est en train de se lever et pourrait contrarier le fragile équilibre aérodynamique de sa voiture.
« Ne partez pas, Bernd. Dans la clairière de Mörfelden, juste après le pont, vous risquez le pire ! Ce matin avec un vent plus convenable, j'ai eu de la chance, alors maintenant ? »
— Rudolf Caracciola[152]
Rosemeyer constate la force du vent, mais ni leRegenmeister ni son entourage, marqué par l'absence de son épouseElly Beinhorn et deFerdinand Porsche, ne parvient à convaincre leNebelmeister (le maître du brouillard) de renoncer[152]. Lors de sa troisième tentative, lancé à près de400 km/h, il ne peut contrôler sa voiture déséquilibrée par une violente rafale latérale à la clairière deMörfelden[152] et quitte la route. Éjecté, il meurt sur le coup[153]. La mort de Bernd Rosemeyer affecte profondément Rudolf Caracciola, qui écrira plus tard :
« Quel était le but pour les hommes de se pourchasser les uns les autres jusqu'à la mort pour le bénéfice de quelques secondes ? Pour servir le progrès ? Pour servir l'humanité ? Quelle phrase ridicule face à la grande réalité de la mort. Mais ensuite… pourquoi ? Pourquoi ? Et pour la première fois, à ce moment, j'ai senti que chaque vie est vécue selon ses propres lois. Et que la loi d'un combattant est : de se brûler jusqu'à la dernière fibre, peu importe ce qui arrive aux cendres. »
— Rudolf Caracciola[trad 6],[154]
La règlementation de la Formule Libre change encore en1938, abandonnant le système des restrictions de poids et de course des pistons[155]. Le calendrier duchampionnat se compose désormais des Grands Prix de l'ACF, d'Allemagne, deSuisse et d'Italie[156],[157],[158],[159],[160]. La nouvelleW154 de Mercedes-Benz, remporte leGrand Prix de l'ACF oùManfred von Brauchitsch s'impose devant Rudolf Caracciola etHermann Lang, signant un triplé pour la firme à l'étoile[157],[161].
Caracciola remporte deux autres courses en 1938 : leGrand Prix de Suisse et laCoppa Acerbo, finit trois fois second (en France, enAllemagne et àPau) et deux fois troisième (àTripoli et enItalie)[158],[159],[160],[162],[163],[164]. Ses bons résultats lui permettent de remporter son troisième et dernier titre de Champion d'Europe des pilotes, sanctionné de huit points quand son dauphin,Manfred von Brauchitsch est, lui, sanctionné de quinze points[note 2],[156],[165].
Caracciola remporte sa plus belle victoire de la saison sous la pluie battante du Grand Prix de Suisse. Parti enpole position, il est doublé par son coéquipierSeaman qui domine la course jusqu'au onzième tour où Caracciola le dépasse. LeRegenmeister conserve ensuite la tête de la course malgré la perte de la visière de son casque, réduisant sévèrement sa visibilité, particulièrement à cause de l'eau projetée par les pneus des voitures concurrentes[159],[166].

Lasaison 1939 de Formule Libre est organisée malgré le contexte menaçant précédant laSeconde Guerre mondiale. La compétition n'est arrêtée qu'en septembre, au moment de l'invasion de la Pologne[167].
Cinq épreuves ont été programmées pour le championnat, enBelgique, enFrance, enAllemagne, enSuisse et en Italie[168],[169],[170],[171],[172].
Au mois de février, Caracciola sur l'Autobahn entreDessau etBitterfeld bat de plus de100 km/h les records du monde de vitesse de catégorie D (2,0 à 3,0 l) du kilomètre lancé et du mille lancé, avec respectivement398,230 et 399,561 km/h sur uneW154 à la carrosserieStreamline et auV12 de468 hp[150],[173],[174].

La saison débute en juin auGrand Prix de Belgique[169]. Sous une forte pluie, Caracciola, qui teste ce jour-là une nouvelle visière à la conception avant-gardiste, sort de la piste au virage de la Source, quitte sa voiture et la pousse jusqu'au milieu des arbres pour la mettre en sécurité[175]. Au vingt-et-unième tour, Richard Seaman sort de la piste au même endroit : sa voiture percute les arbres et s'enflamme, laissant son infortuné pilote brûler vif dans le cockpit. Seaman meurt dans la nuit après avoir brièvement repris conscience. L'ensemble de l'écurie Mercedes-Benz fait le déplacement àLondres pour son enterrement[176]. Le reste de la saison, Caracciola abandonne dès le premier tour duGrand Prix de l'ACF sur un accident, puis, il remporte leGrand Prix d'Allemagne pour la sixième et dernière fois, une nouvelle fois sous la pluie, après être parti troisième sur la grille de départ[170],[171],[177],[178].
Il termine second des Grands Prix deSuisse et deTripoli[172],[179]. Ce dernier Grand Prix est considéré comme une grande victoire pour l'écurie Mercedes-Benz car les organisateurs italiens de la course décident de limiter la cylindrée des voitures à1,5 litre alors que les Flèches d'Argent utilisent des moteurs de3 litres et annoncent ce changement de règlementation le plus tard possible à la firme allemande. Mercedes-Benz doit alors développer, en seulement huit mois, deuxMercedes-Benz W165 conformes à la nouvelle règlementation. À la grande déception des organisateurs italiens, les Mercedes signent un doublé devant vingt-huit voitures italiennes[180].
Caracciola croit que l'écurie Mercedes-Benz favoriseHermann Lang. Dans une lettre adressée auCEO deMercedes-Benz, leDr Wilhelm Kissel, il écrit :
« J'ai des doutes que la situation change vraiment. Tout d'abord, avecM. Sailer [Max Sailer, le chef de la division course de Mercedes], en passant par Neubauer, jusqu'aux mécaniciens, il y a une focalisation sur Lang.M. Neubauer a franchement avoué àM. Von Brauchitsch qu'il appuyait celui qui avait de la chance et pour qui le soleil brille… J'adore la course et je veux continuer à piloter longtemps encore. Cependant, cela présuppose que je me batte avec les mêmes armes que mes coéquipiers. À l'heure actuelle, cela s'annonce difficilement possible pour le futur, les mécaniciens et motoristes de la division course soutiennent Lang. »
— Rudolf Caracciola[trad 8],[181]
La guerre fait irruption et empêche la tenue duGrand Prix d'Italie[168]. En dépit des protestations de Caracciola, Lang est déclaré vainqueur du Championnat d'Europe des pilotes par leNationalsozialistisches Kraftfahrkorps (NSKK, ou Corps des Coureurs automobile National Socialiste), même si cela n'a jamais été ratifié par l'Association Internationale des Automobile Clubs Reconnus et le pilote Auto UnionHermann Paul Müller qui peut pourtant clamer légalement avoir décroché le titre d'après les scores officiels est mis en attente dès l'arrivée de la guerre[182].
Caracciola et son épouse Alice retournent vivre à Castagnola, dans leur maison conçue par l'architecteFritz August Breuhaus[19]. Pendant la Guerre, il ne peut conduire car le rationnement en essence rend toute course impossible. La douleur de sa jambe augmente avec le temps et il doit retourner à la clinique deBologne pour y consulter un spécialiste qui lui conseille de se faire opérer. Caracciola, découragé par le temps de récupération d'au moins trois mois, annule l'opération[183]. À partir de1941, il occupe la majeure partie de son temps à essayer de récupérer les deux Mercedes-Benz W165 alignées au Grand Prix de Tripoli en vue de s'occuper de leur entretien pendant les hostilités[184]. Quand les monoplaces arrivent enfin en Suisse, début1945, elles sont confisquées par lesautorités comme propriétés allemandes[185].
Caracciola est invité à participer aux500 miles d'Indianapolis 1946. Initialement attendu sur une des W165, il est incapable d'en obtenir une seule des douanes suisses[186]. Malgré tout, il se rend aux États-Unis pour assister à la course.Joel Thorne, le dirigeant d'une écurie locale lui offre de piloter l'une de sesThorne Engineering Specials[187], mais durant les essais, Caracciola est touché à la tête par un objet ou un oiseau et percute le mur du virage sud[186]. Il est sauvé par le casque de pilote dechar de combat que les organisateurs de la course lui ont imposé. S'il ne souffre que d'unecommotion cérébrale, il reste plusieurs jours dans lecoma[186],[188], passant sa convalescence au domicile de la famille Hulman, propriétaire de l'Indianapolis Motor Speedway.

Caracciola, qui vient d'adopter la nationalité suisse[note 6],[2],[189], retourne au pilotage en, rappelé parMercedes-Benz pour piloter la nouvelleMercedes-Benz 300 SL type W194 dans les courses devoitures de sport[190]. La première course à laquelle il prend part est leRallye Monte-Carlo, où, associé à Ernst Kurrle, il termine dix-huitième, mais sur uneberlineMercedes-Benz 220 de série[191]. La W194 est officiellement lancée auxMille Miglia où il retrouve Ernst Kurrle et pilote aux côtés deKarl Kling et de son ancien coéquipier Hermann Lang. Kling remporte l'épreuve et Caracciola est quatrième. Il apparaît plus tard que la voiture confiée à Caracciola ne disposait pas d'un moteur aussi puissant que celui de ses coéquipiers, peut-être à cause du manque de temps pour préparer la machine avant la course[19],[192],[193].
La carrière de Caracciola s'achève sur un nouvel accident majeur, auPrix de Berne, en ouverture duGrand Prix de Suisse, sur lecircuit de Bremgarten[194],[195]. Lorsque les freins de sa W194 se bloquent, il percute un arbre et se fracture la jambe gauche[83],[194],[196], ce qui fait dire à Alice« heureusement, c'est la bonne jambe »[19].
Après avoir pris sa retraite de pilote, il continue, dès 1956, à travailler pour Daimler-Benz en tant que vendeur avec pour mission de cibler les troupes de l'OTAN stationnées en Europe. Il organise desshows et démonstrations dans les bases militaires, contribuant en partie à l'augmentation des ventes pour Mercedes-Benz à l'époque[5],[197].
Début1959, il tombe malade et développe unejaunisse qui s'aggrave malgré le traitement. Plus tard dans l'année, les médecins lui diagnostiquent unecirrhose avancée[197]. Il meurt le àCassel en Allemagne d'uneinsuffisance hépatocellulaire à l'âge de 58 ans[6],[198]. Il est enterré à Castagnola, près deLugano enSuisse, où il a vécu la majeure partie de sa vie[199].

Rudolf Caracciola rencontre pour la première foisAdolf Hitler en1931 après avoir commandé uneMercedes-Benz 770, le modèle le plus cher de la gamme. Le temps que l'usine personnalise la voiture selon les désidératas du dirigeant nazi, la livraison de la commande prend du retard et, pour amadouer Hitler, Caracciola est envoyé parMercedes-Benz livrer la voiture à laMaison brune àMunich. Caracciola conduit Hitler et sa nièceGeli Raubal autour de Munich pour leur faire la démonstration de la voiture[200]. Caracciola écrit plus tard, après la chute du parti nazi :
« Je ne pouvais pas imaginer que cet homme aurait pu avoir les qualités pour être un jour au gouvernement. »
— Rudolf Caracciola[trad 9],[201]
Comme beaucoup de pilotes allemands de l'Allemagne nazie, Caracciola a été membre duNationalsozialistisches Kraftfahrkorps (ou NSKK)[202], le groupe paramilitaire du parti nazi pour les courses automobiles et les voitures de course. Au cours de laSeconde Guerre mondiale, le NSKK a pour tâche de transporter et d'approvisionner les troupes[203]. Dans les communiqués de presse allemande portant sur les courses, Caracciola est présenté au rang deNSKK-Staffelführer. Après les courses, il se rendait dans des représentations organisées par le dirigeant du NSKK,Adolf Hühnlein, en présence de dirigeants nazis[204]. Même si Caracciola écrit plus tard qu'il trouvait ces représentations ennuyeuses et sans inspiration, il s'est occasionnellement servi de son statut de pilote de course célèbre pour appuyer publiquement le régime. En1938, il dit pour soutenir le parti nazi auxélections du Reichstag que :
« Le succès unique de ces nouvelles voitures de course des quatre dernières années est le symbole victorieux du travail de notreFührer [Hitler] pour reconstruire la nation. »
— Rudolf Caracciola[trad 10],[205]
Malgré cela, quand Caracciola était en contact avec les hauts dignitaires nazis, il était plus souvent un simpleaccessoire du parti plutôt qu'un de ses membres[206]. Selon son autobiographie, il rejeta une demande du NSKK en1942 pour aller divertir les troupes allemandes car :« [Je ne pouvais] pas trouver en moi de quoi égayer ces jeunes hommes, de sorte qu'ils auraient cru à la victoire à laquelle je ne croyais pas »[trad 11],[207]. En dépit d'un contrôle des changes strict, Caracciola vit enSuisse depuis le début desannées 1930[208] et est payé enfrancs suisses. Pendant la guerre, Mercedes-Benz continue à lui verser une pension jusqu'en 1942 en raison de pressions du parti nazi[209].


Rudolf Caracciola reste considéré comme l'un des plus grands pilotes de Grand Prix d'avant-guerre avecRobert Benoist,Tazio Nuvolari etBernd Rosemeyer[210]. Il conserve une réputation de perfectionniste qui avait peu d'accidents et causait peu de casses mécaniques, sachant rallier l'arrivée quelles que soient les conditions grâce à un pilotage en finesse[74],[211],[212]. Sa relation avec le manager de l'écurieMercedes-Benz,Alfred Neubauer, basée sur un respect mutuel, est souvent citée comme un des facteurs clés de son succès[211],[213].
« … Le plus grand pilote desannées 1920 et1930, peut-être même de tous les temps. Il combinait dans une extraordinaire mesure détermination et concentration, force physique et intelligence. Caracciola n'avait pas son pareil pour surmonter ses lacunes. »
— Alfred Neubauer[trad 12],[214]
« Il était le modèle idéal pour moi, le plus grand maître au volant ! »
« Les gens l'ont admiré parce qu'il avait une telle légèreté de l'être. Il conduisait avec une telle élégance… Il a rendu ça ludique. « Karratsch » était d'un talent absolument exceptionnel ! »
En1982, la course des1 000 km du Nürburgring est renommée enADAC1 000 km Nürburgring - Rudolf Caracciola Wanderpreis. En1991, l'épreuve des1 000 km de Monza, raccourcie, est renommée430 km de Monza Trofeo Caracciola. Sa collection de trophées a été donnée à l'Indianapolis Hall of Fame Museum[215]. Il a été introduit auTemple international de la renommée du sport automobile en1998[216]. En, le département historique de Mercedes-Benz a présenté deuxMercedes-Benz SS et uneMercedes-Benz SSK au départ desMille Miglia pour célébrer le quatre-vingtième anniversaire de la victoire de Rudolf Caracciola etWilhelm Sebastian dans l'épreuve[48].
En2001, pour le centième anniversaire de sa naissance, un monument a été érigé en son honneur dans sa ville natale deRemagen[217] et pour le cinquantième anniversaire de sa mort en2009, une place de la ville a été nommée en son honneur : laCaracciola-Platz, en face de laRheinpromenade[218].
Le virage duKarussel augrand Nürburgring a été officiellement renommé enKarussel Caracciola[6]. En, son record de six victoires auGrand Prix d'Allemagne reste inégalé.
La vie de Caracciola et des pilotes allemands sous leTroisième Reich est le sujet d'un triptyque enbande dessinée, signéMarvano, intituléGrand Prix, paru aux éditionsDargaud[219],[220],[221].
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En1938, Rudolf Caracciola — ainsi queHermann Lang etManfred von Brauchitsch — joue son propre rôle dans lacomédie musicaleLes étoiles brillent (Es leuchten die Sterne) deHans H. Zerlett, aux côtés de La Jana,Carla Rust ou encoreErnst Fritz Fürbringer[222].
Caracciola a fait l'objet d'un documentaire en2009, intituléCaracciola - Die ewige Jagd nach dem Sieg réalisé par Philip Selkirk[223].
| Saison | Écurie | Constructeur | Châssis | Moteur | GP disputés | Victoires | Pole positions | Meilleurs tours | Points inscrits | Classement |
| 1931 | Privé | Mercedes-Benz | SSKL | Mercedes-BenzL6 | 1 | 0 | 0 | 0 | 22 | 27e ex‑æquo |
| 1932 | Alfa Corse | Alfa Romeo | 8C P3 | Alfa RomeoL8 | 3 | 1 | 1 | 0 | 10 | 3e |
| 1935 | Daimler-Benz AG | Mercedes-Benz | W25B W25C | Mercedes-BenzL8 | 7 | 4 | 1 | 2 | 17 | Champion |
| 1936 | Daimler-Benz AG | Mercedes-Benz | W25K | Mercedes-BenzL8 | 3 | 1 | 1 | 0 | 22 | 6e |
| 1937 | Daimler-Benz AG | Mercedes-Benz | W125 | Mercedes-BenzL8 | 4 | 3 | 3 | 2 | 13 | Champion |
| 1938 | Daimler-Benz AG | Mercedes-Benz | W154 | Mercedes-BenzV12 | 4 | 1 | 0 | 0 | 8 | Champion |
| 1939 | Daimler-Benz AG | Mercedes-Benz | W154 | Mercedes-BenzV12 | 4 | 1 | 0 | 1 | 17 | 3e |
| Saison | Écurie | Constructeur | Châssis | Moteur | Courses | Classement | Points inscrits | ||||||
| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | |||||||
| 1931 | Mercedes-Benz | SSKL | Mercedes-Benz M06 RS7,1 lL6 | ITA Np | FRA Abd[*][A] | BEL Np | 27e ex‑æquo | 22 | |||||
| 1932 | Alfa Romeo | 8C | Alfa Romeo 2,3 lL8 | ITA Abd[*][B] | 3e | 10 | |||||||
| P3 | Alfa Romeo 2,6 lL8 | FRA 3e | ALL 1er | ||||||||||
| 1935 | Mercedes-Benz | W25B | Mercedes-Benz M25B4,0 lL8 | MON Abd[C] | FRA 1er | BEL 1er | ALL 3e | SUI 1er | Champion | 17 | |||
| W25C | Mercedes-Benz M25C4,3 lL8 | ITA Abd[*][D] | ESP 1er | ||||||||||
| 1936 | Mercedes-Benz | W25K | Mercedes-Benz ME254,7 lL8 | MON 1er | ALL Abd[*][E] | SUI Abd[F] | ITA Np | 6e | 22 | ||||
| 1937 | Mercedes-Benz | W125 | Mercedes-Benz M1255,6 lL8 | BEL Np | ALL 1er | MON 2e | SUI 1er | ITA 1er | Champion | 13 | |||
| 1938 | Mercedes-Benz | W154 | Mercedes-Benz M1543,0 lV12 | FRA 2e | ALL 2e[*] | SUI 1er | ITA 3e[*] | Champion | 8 | ||||
| 1939 | Mercedes-Benz | W154 | Mercedes-Benz M1633,0 lV12 | BEL Abd[G] | FRA Abd[G] | ALL 1er | SUI 2e | 3e | 17 | ||||
| Légende | |||||||||||||
Légende (1931 / 1935-1939)
Légende (1932)
| |||||||||||||
| Voiture partagée (*) | |||||||||||||
| |||||||||||||
| Motifs des abandons | |||||||||||||
| no | Année | Manche | Grand Prix | Circuit | Départ | Écurie | Châssis | Résumé |
| 1 | 1932 | 03/03 | Allemagne | Nürburgring | 1er | Alfa Corse | Alfa Romeo P3 | Résumé |
| 2 | 1935 | 02/07 | France | Linas-Montlhéry | 4e | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W25B | Résumé |
| 3 | 1935 | 03/07 | Belgique | Spa-Francorchamps | 5e | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W25B | Résumé |
| 4 | 1935 | 05/07 | Suisse | Bremgarten | 2e | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W25B | Résumé |
| 5 | 1935 | 07/07 | Espagne | Lasarte | 13e | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W25C | Résumé |
| 6 | 1936 | 01/04 | Monaco | Monaco | 3e | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W25K | Résumé |
| 7 | 1937 | 02/05 | Allemagne | Nürburgring | 4e | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W125 | Résumé |
| 8 | 1937 | 04/05 | Suisse | Bremgarten | 1er | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W125 | Résumé |
| 9 | 1937 | 05/05 | Italie | Livourne | 1er | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W125 | Résumé |
| 10 | 1938 | 03/04 | Suisse | Bremgarten | 3e | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W154 | Résumé |
| 11 | 1939 | 03/04 | Allemagne | Nürburgring | 3e | Daimler-BenzAG | Mercedes-Benz W154 | Résumé |
| Saison | Constructeur | Châssis | Moteur | Catégorie | Courses disputées | Victoires absolues | Victoires decat. | Nouveau record | Points inscrits | Classement |
| 1930 | Mercedes-Benz | SSK | Mercedes-BenzL6 | Sport | 7 | 1 | 7 | 1 | 35 | Champion |
| 1931 | Mercedes-Benz | SSKL | Mercedes-BenzL6 | Sport | 6 | 5 | 6 | 4 | 30 | Champion |
| 1932 | Alfa Romeo | 8C P3 | Alfa RomeoL8 | Course | 5 | 4 | 4 | 0 | 4 (6) | Champion |
| Saison | Constructeur | Châssis | Moteur | Catégorie | Courses | Classement | Points inscrits | |||||||||
| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | |||||||
| 1930 | Mercedes-Benz | SSK | Mercedes-Benz M06II7,1 lL6 | Sport | ZBR 1er | CUN 1er | SHE 1er | KLA 1er | SCH 1er | VEN Np | TAT Np | SEM 1er | SVA 1er | FEL Np | Champion | 35 |
| 1931 | Mercedes-Benz | SSKL | Mercedes-Benz M06 RS7,1 lL6 | Sport | RAB 1er | ZBR 1er | KES 1er | SUS Np | SHE Np | TAT 1er | VEN 1er | HAR 1er | Champion | 30 | ||
| 1932 | Alfa Romeo | 8C | Alfa Romeo 2,3 lL8 | Course | KES 1er | VEN 1er | Champion | 4 (6) | ||||||||
| P3 | Alfa Romeo 2,6 lL8 | GAI 1er | KLA 1er | STE 2e | ||||||||||||
| Légende 1930-1931 | ||||||||||||||||
| ||||||||||||||||
| Légende 1932 | ||||||||||||||||
| ||||||||||||||||
| Année | Équipe | no | Châssis | Moteur | Pneumatiques | Catégorie | Équipier | Départ | Tours | Distance | Résultat |
| 1930 | 1 | Mercedes-Benz SS | Mercedes-Benz M06 II7,1 lcompresseur L6 | Dunlop | B (5,0–8,0 l) | 17e | 83 tours | 1 356,220 km | Abandon (Batterie) |
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| Précédé par | Suivi par | |||||
| Titre sportif | ||||||
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| Distinctions et récompenses | ||||||
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| Auto Union |
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| Mercedes-Benz |
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| Trois titres | |
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| Un titre | |
| Titre non décerné | |