Pour l'espion soviétique aux États-Unis connu commeRudolf Abel, voirWilliam Fischer.
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| Naissance | |
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| Décès | |
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| Nom dans la langue maternelle | |
| Nationalités | russe( - soviétique(à partir de) |
| Allégeance | |
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| Arme | Département étranger (INO),4e direction (liquidations et opérations de sape) |
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| Grade militaire | |
| Conflit | |
| Distinctions |
Rudolf Ivanovitch Abel (en russe : Рудольф Иванович Абель) est un officier de carrière deOGPU-NKVD-MGB qui est connu dans le monde entier à cause de l’usurpation de son identité par un collèguetchékiste. Arrêté par le FBI en 1957 auxÉtats-Unis, un autre espion soviétique du nom deWilliam Fischer s’est fait passer lors du procès àNew York pour Rudolf Abel, en réalité mort àMoscou en 1955.
La biographie du vrai Rudolf Abel n’est devenue publique que dans les années 1990, mais ses anciens employeurs de l’ex-KGB livrent toujours très peu d’éléments[1].
Le vrai Rudolf Abel était un Allemand né le àRiga enLettonie, alors ville du duché de Courlande, au sein de l'Empire russe. Son père était un ramoneur, sa mère – femme au foyer.
Le jeune Rudolf habita avec ses parents jusqu’à l’âge de 14 ans. Ensuite il quitta la Lettonie pourSaint-Pétersbourg.
Après larévolution d’Octobre, le jeune Abel sert dans la marine de guerre bolchévique sur laMer Baltique comme matelot volontaire, participe aux batailles navales de la guerre civile, y compris aux opérations militaires sur laVolga.
Après la fin de la guerre civile, Rudolf Abel suit les cours des opérateurs radio àKronstadt. Ensuite il travaille sur les navires de la marine civile, puis comme chef de la station radio de l’île Béring, desîles du Commandeur, avant d’être engagé dans le Commissariat populaire (ministère) des affaires étrangères d’URSS et envoyé en mission enChine.
Rudolf Abel travaille comme opérateur radio et codeur à l’Ambassade soviétique en Chine de 1926 à 1929 avant que les relations diplomatiques entre l’URSS et la Chine ne soient rompues.
C’est en Chine, en 1927, qu’Abel a été officiellement recruté au Département étranger de l’O-Gué-Pé-Ou – l’espionnage extérieur politique soviétique.
Comme officier de carrière duService des renseignements soviétiques, à son retour de Chine, Rudolf Abel a été envoyé en missions clandestines longues dans plusieurs pays européens.
Vu sa formation, il devait remplir les fonctions d’opérateur radio et codeur/chiffreur dans lesantennes "illégales".
De 1936 à 1938, de retour des missions longues à l’étranger, Abel travaille dans l’appareil central de l’espionnage – au7e Département de la Direction générale de la sécurité d’État (GUGB) duNKVD de l’URSS.
1936-1939 c’est l’époque des grandes purges staliniennes, y compris parmi les tchékistes qui par milliers étaient accusés sans preuves et exécutés par leur propre service.
Le frère aîné de Rudolf Abel, Woldemar, était un révolutionnaire très connu. Il faisait partie des "fantassins lettons" qui servaient de garde d’élite pendant la Révolution d’Octobre. Membre du Parti bolchévique depuis 1917, Woldemar Abel était le commissaire de laTchéka (l'ancienne police politique soviétique) du fort deKronstadt et ensuite un haut fonctionnaire du Parti communiste àLéningrad.
En 1937 Woldemar Abel a été arrêté et fusillé le parmi les 216 membres d’un prétendu complot des Lettons, accusés à tort d’être des espions allemands.
Le frère d’un "ennemi du peuple" ne pouvait pas faire partie des organes communistes de sécurité sousJoseph Staline. En 1938 Rudolf Abel a été limogé. Il a eu la chance d’avoir échappé à la mort, contrairement aux milliers d’autres tchékistes exécutés durant cette époque particulièrement trouble du règnestalinien.
De 1938 à 1941 il a mené une vie de misère, vivotant sur une maigre retraite.
C’est la guerre contre l’Allemagne hitlérienne qui avait valu à Rudolf Abel le retour aux services secrets soviétiques. En il a été rappelé au NKVD et affecté à un poste dans une unité des transmissions radios à la4e Direction, dirigée parPavel Soudoplatov et chargée des missions "spéciales" – ce qui en langage tchékiste était uneuphémisme pour désigner les liquidations physiques des "ennemis du peuple" à l’étranger et des opérations de sapes dans les territoires occupés par lesnazis.
De 1941 à 1945 Abel a servi à la brigade spéciale duNKVD dans l’unité s’occupant des "jeux radio" avec les Allemands. Ces opérations consistaient à propager de la désinformation et à mettre en place les pièges pour les groupes clandestins d’Abwehr en faisant travailler, depuisMoscou et sous le contrôle du NKVD, les opérateurs radio emprisonnés de l’espionnage militaire nazi.
Pendant laGrande Guerre patriotique, Rudolf Abel partageait un appartement à Moscou avec deux autres collègues, dont un certain William Fischer – futur grand espion "illégal" du KGB qui va créer par la suite le mythe de Rudolf Abel.
Le, le lieutenant-colonel Rudolf Abel a démissionné pour la deuxième et dernière fois des organes de sécurité soviétiques, ayant dépassé l’âge limite de service pour son grade militaire.
L’ancien tchékiste Abel a vécu à la retraite encore 9 ans. Il a continué à fréquenter ses anciens collègues duComité d’information, dont William Fischer jusqu’en 1948 lorsque ce dernier est parti en longue mission clandestine auxÉtats-Unis.
Rudolf Abel est mort à Moscou en 1955 d’une crise cardiaque, sans jamais avoir revu son collègue et ami William Fischer qui était toujours auxÉtats-Unis et allait bientôt immortaliser la mémoire de Rudolf Abel d’une manière très particulière en subissant une usurpation de son identité par son ancien collègue, William Fischer.

Le grand mythe d’Abel commence après sa mort. Son nom perdure par la volonté maligne de son ami et collègue du KGBWilliam Fischer.
Arrêté par leFBI auxÉtats-Unis en 1957 et afin de brouiller les pistes du contre-espionnage américain et de la justice desÉtats-Unis, duCanada et duRoyaume-Uni, le colonel Fischerusurpe l’identité de son ancien camarade tchékiste mort à Moscou en 1955.
L’espion « grillé » et ses employeurs du KGB ne voulant pas assumer leurs actes d’espionnage, William Fischer, échangé en 1962 contreFrancis Gary Powers et de retour en URSS, continua d’utiliser pendant 10 ans jusqu’à sa mort en 1971 le nom de feu Rudolf Abel pour donner les interviews à la gloire du KGB.
En 1990, le KGB fait encore imprimer un timbre commémoratif sur lequel la photo de Fischer apparaît sous lenom usurpé de Rudolf Abel. Aujourd'hui, Fischer est toujours classé par le SVR, le successeur de laPremière direction générale du KGB, sous cette identité usurpée[2]. La célébrité n’a jamais rattrapé le grand espion, le colonel William Fischer. Elle s'attache à un obscur lieutenant-colonel à la retraite : Rudolf Abel. Le nom de Rudolf Abel est inscrit en deuxième place sur le tombeau de William Fischer[3].
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