Les pentes de collines de la région étaient barrées par des haies de créquiers, à l’instar des restanques du midi, et qu'on appelait « royons »[4]. Un créquier ouprunellier ou fourdrinier est un épineux fréquent dans les haies et clôtures de la région ; et la devise de lafamille de Créquy était : « qui s'y frotte s'y pique ».
L’occupation des sols de la surface totale de ces « paysages montreuillois » est de 59,07 % de cultures, de 21,55 % de prairies naturelles, permanentes, de 12,02 % de forêts et de milieux semi-naturels, de 5,79 % d'espaces artificialisés avec les communes principales d'Étaples etMontreuil-sur-Mer, de 0,38 % de cours d'eau et plan d'eau, 0,41 % d'espaces industriels et de friches industrielles et de 0,14 % d’espaces dunaires[21].
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF detype 1[Note 5] :
Au, Royon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[Insee 1].Elle est située hors unité urbaine[Insee 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Fruges, dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[Insee 2]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[Insee 3],[Insee 4].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (87,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (63,8 %), prairies (20,9 %), forêts (9,1 %), zones urbanisées (3,3 %), zones agricoles hétérogènes (2,9 %)[26]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom de la localité est attesté sous les formesRoyan en 1375 ;Roion en 1474 ;Ryon en 1520 ;Royon en 1559 ;Le Roion en 1584[27] ;Royon en 1793 et depuis 1801[5].
Dans leMarquenterre et les baies deSomme,Authie etCanche, les royons[28],[29] désignaient desdigues construites pour gagner des terres sur la mer qu'on appelait alors « relais de mer , « enclôtures », ou « renclotures »[30].
Ces renclôtures sont à rapprocher despolders desPays-Bas. Sur la carte jointe, elles figurent en rouge avec leur année de création. Leur nom perdure sur les chemins ou routes de la région construites dessus[30].
Première mention deRoyon en 893 dans Gallia Christiana[31] : ce document cite comme vingt-et-unième abbé deSaint-Médard deSoissons « XXI. Altamarus comes de Royon inpago Atrebatensi (ou Artois), abbatiam S. Medardi Fulconi remensi archiepiscopo pro Sanvedastina dedit anno 893, quo anno Odo rex anterioraregum dona S. Medardo facta confirmavit praecepto quod habes Diplomaticae pag. 527 » Malheureusement, on ne peut retenir ce document; d'une part parce qu'il est établi que la notion decomté est largement postérieure à l'an mil, et d'autre part parce qu'il fait référence à un autre document publié dansDe re diplomatica qui est un faux connu. Il s'agit d'un acte de Saint-Médard de Soissons daté de l'an 893 dont Robert-Henri Bautier analyse toutes les incohérences. Enfin, quand bien même on tiendrait compte de ce faux, c'est pas le nom de Royon mais bien plus celui deNoyon qui semblerait devoir être retenu[32].
1201 : Roion : « Hugo de Roion vendidit ecclesie vestre ... quartam partem totius ville de Waringheval... » (Arch. Pas-de-Calais, Fonds Rodière),
1256 : Roion, (A. D. Nord, B 918 ):«... Moi Gérard dit de Bosco (du Bois?), seigneur de Roion, je fais savoir à tous ceux à qui ce présent écrit parviendra qu'a été passé entre moi et mon homme lige Robert de Contes une convention précisant que le dit Robert m'a donné et concédé à moi et à mes héritiers tous les droits qu'il avait ou pouvait avoir en matière de dons de gerbes sur le territoire de Roion en échange de douze mesures de terre sises dans le territoire appelé Valois, près des terres de Madame la Comtesse de Bousser et de Messire Henri de Contes, chevalier. Cependant, étant donné que messire Jean de Biez, chevalier, (différent du chevalier de Jérusalem Jean de Biez, dont on parle plus loin et qui vivait en 1570) tient et possède actuellement pour toute sa vie douze journaux de ces terres, j'ai donné en échange au dit Robert, sur le conseil de bonnes et prudentes gens, une compensation suffisante: à savoir la terre dite du champ de Buxi, près du bois de Messire Beaudoin de Créquy et du bois de Messire Henri de Gees (rapport avec le "fond Jean de Hée" à Sains les Fressin?), chevalier, deux mesures de terre près des terres du dit Robert et d'Arnoul dit Grandin (ou Grandet). Le dit Robert ou son héritier tiendront cette compensation tant que le susdit Messire Jean de Biez vivra. Mais quand il arrivera à Messire Jean de Biez, chevalier, de quitter ce siècle, cette compensation reviendra à moi ou à mon héritier, et le dit Robert ou son héritier posséderont ensuite librement et paisiblement, suivant le droit héréditaire, les douze mesures de terre sises sur le territoire de Roion, dans le champ dit Halois. Il ne faut pas passer sous silence que j'ai passé les conventions inscrites ci-dessus en présence de mes hommes liges et du consentement de mon épouse Béatrice et de notre fils héritier Nicolas qui ont bien voulu donner également leur assentiment à ces conventions. Et, pour qu'elles soient convenablement, fidèlement et fermement observées, moi, Gérard, en témoignage de cette affaire, j'ai apposé mon sceau (disparu) en haut de ces présentes lettres et me suis obligé ainsi que mon héritier à en respecter la teneur. Fait en l'an de grâce 1256, le mois de janvier.. ».
Variantes : Château-Royon, Campagne-Royon, Castelroyon, Droyon, La Chaize-Royon, La Chapelle-Royon, La Ferté-Royon, Le Mesnil-Royon, Le Mas-Royon, Montroyon, Le Plessis-Royon, Pont Royon, Port-Royon, Royon le Grand, Royon le Petit, Valroyon, Van Royon, Van Der Royon, Villeroyon.
La seigneurie de Royon fut fondée en 1259 par lafamille de Créquy ; elle s'éteint rapidement en 1465 à labataille de Montlhéry, et il n'en reste rien de bien établi.
Elle dépendit du diocèse de Thérouanne jusqu'en 1559, puis du diocèse deBoulogne et dudoyenné deFauquembergues, avec succursale àLebiez. Elle relevait du Conseil provincial d'Artois, de l'intendance deLille, subdélégation deHesdin sénéchaussée et recettes deSaint-Pol.
La seigneurie devenue comté (comte) puis marquisat (marquis) depuis 1692, fut un des fiefs de lafamille de Bryas qui y a installé leur sépulture dans l'église (branche des Bryas de Royon). En 1692, la terre de Royon, dite d'un revenu considérable, a unchâteau et 40 fiefs nobles en relèvent[36].
Mention est faite en 1641 d'un lieu-dit 'Roion' devenu 'Royon' en 1804, et actuellement quartier deQuend[37] enMarquenterre.
Les seigneurs de Royon relèvent sur plusieurs générations de lafamille de Bryas, liés auchâteau de Royon. Une dalle funéraire placée dans l'église cf ci-dessus rappelle leur présence sur la commune.
Jean de Bryas,chevalier,seigneur de Royon, lieutenant au gouvernement d'Hesdin, et d'Anne de Dion.
Louis de Bryas (1665-1698), seigneur de Royon, bénéficie en avril 1692 de l'érection en marquisat, par lettres données à Versailles, de la terre de Royon. Il est à cette date député ordinaire des États d'Artois. Il tire son nom de la terre de Brias, érigée en comté depuis longtemps. Il est membre de lafamille de Bryas, où il figure sous le nom de Louis Joseph de Bryas[36].
Ludovic-Stanislas-François, baron de Hauteclocque, fils de Stanislas-François-Joseph et de Rosalie-Gabrielle de Beugny d'Hagerue, né à Arras le, mort à Lille le, a été maire de Royon[40].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[50].
En 2022, la commune comptait 127 habitants[Note 8], en évolution de −4,51 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 36,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 25,9 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait74 hommes pour62 femmes, soit un taux de 54,41 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,50 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[Insee 6]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
3,2
4,1
75-89 ans
11,3
19,2
60-74 ans
14,5
20,5
45-59 ans
24,2
15,1
30-44 ans
16,1
16,4
15-29 ans
11,3
24,7
0-14 ans
19,4
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[52]
↑La DREAL distingue, dans la régionNord-Pas-de-Calais, quatre grandes familles de paysages : ceux du Haut Pays, Bas Pays, Littoraux et d'interface. Ces grandes familles de paysages comprennent21 grands paysages régionaux.
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Ce dossier de l’Insee reprend, pour la commune, le Code Officiel Géographique, le découpage territorial, l'intercommunalité, les zonages d’études, le dossier complet de la commune, un comparateur de territoires, les données statistiques et les définitions des termes géographiques (zonages administratifs, d’étude, etc.).
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑« Distance, à vol d'oiseau, entre deux communes », après avoir lancé la recherche de la commune, sur la droite de la page d'accueil, choisir : Accéder aux outils cartographiques/Mesures/Mesurer une distance, surle siteGéoportail(consulté le).
↑Wartburg W. (Von) : Franzozisches Etymologishes Wöterbuch (FEW), Eine darstellung des galloromanicheen sprachschatzen, 10.Band R,p. 386-394, Zbiden Ed., Bâle, 1989
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑a etbAmédée le Boucq de Ternas,Recueil de la noblesse des Pays-Bas, de Flandre et d'Artois, Douai, 1884,p. 56,lire en ligne.
↑Dufetelle A. : Le Marquenterre, Monographie de Quend, Imp. Nouvelle, Abbeville, 1907.
↑Auguste de Loisne,Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale de Paris,, 499 p.(lire en ligne surGallica).
↑« Royon : la relève se prépare : On a assisté à un certain renouvellement du conseil municipal mais les anciens sont restés, à l’image de Serge de Hautecloque qui va entamer son sixième mandat de maire : un record dans le canton. Il a obtenu neuf voix sur onze vendredi soir lors de l’élection du maire et de ses adjoints »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Caroline Fauquembert (CLP), « Royon : maire de grand-père en petit-fils, et toujours des projets à la pelle : Le village de Royon est associé au nom de Hauteclocque : depuis plusieurs générations, les hommes de cette famille se succèdent dans le fauteuil de maire. Retraité de 78 ans, Serge de Hauteclocque entame donc logiquement son sixième mandat. Son arrière-arrière-grand-père assurait déjà cette fonction ! »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).