Pour les articles homonymes, voirYatenga.
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Leroyaume du Yatenga est un ancienroyaume mossi situé au nord de l'actuelBurkina Faso. Sa capitale étaitOuahigouya. Fondé auXIVe siècle, il atteint son apogée auxXVe et XVIe siècles grâce à une armée reposant sur sa force de cavalerie. Le Yatenga décline auXIXe siècle avant de devenir unprotectorat français en 1896. Aujourd’hui, il survit sous la forme d'une monarchie traditionnelle avec à sa tête unnaaba (roi).
Le royaume du Yatenga émerge auXIVe siècle au sein desroyaumes mossi. Il se distingue par sa puissance militaire et son indépendance vis-à-vis de l’autorité mossi. Ses rois, appelésnaaba, sont réputés pour leur politique expansionniste et martiale. Le Yatenga parvient notamment à s'imposer face aux autres royaumes mossi, annexant le territoire deZondoma[1].
AuxXVe et XVIe siècles, sous les règnes deNaaba Yadega, parfois considéré comme le fondateur[2],Yolomfaogoma etKourita, le royaume est en conflit régulier avec l'empire Songhaï et s’empare à deux reprises deTombouctou. Cette prise renforce considérablement l'influence du royaume, mais provoque la riposte du Songhaï. À la fin duXVe siècle,Sonni Ali lance plusieurs campagnes contre le Yatenga, au cours desquelles il trouve la mort. En 1498, son successeurAskia Mohammed inflige une lourde défaite au Yatenga, considérée comme la plus décisive de son histoire[1]. La capitale,Ouahigouya, est fondée parNaaba Kango en 1787[2].
Contrairement à ses voisins, le Yatenga reste longtemps attaché à ses croyances traditionnelles et manifeste une forte hostilité à l’égard de l’islam. Bien qu’assailli par lesdjihadistespeuls auXIXe siècle, notamment ceux duMacina et ducalifat de Sokoto, il parvient à repousser ces offensives et à retarder sa conversion. L’islamisation se produit tardivement auXIXe siècle[1].
L’idéologie expansionniste du royaume entraîne des divisions internes auXIXe siècle, affaiblissant son armée. Le Yatenga subit plusieurs défaites, notamment contre les royaumes deYako,Jelgoji etRiziam, et son souverainNaaba Wobgho I est contraint à l’exil. Cet affaiblissement favorise l’avancée coloniale : à la fin duXIXe siècle, le royaume est réduit et intégré comme protectorat français, avant de devenir une province duBurkina Faso après l’indépendance[1].
Il a donné son nom à la province duYatenga. S'il n'a plus d'existence administrative légal, le royaume continue d'avoir une existence coutumière avec un roi en place désignant des chefs coutumiers dans les villages actuels rattachés historiquement au royaume[3],[4].